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Les Mahorais se mobilisent face au lobby comorien

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Cela fait à peine deux mois qu’elle a pris ses fonctions et pourtant Taslima Soulaimana, la nouvelle directrice régionale aux droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes a de grandes ambitions pour la femme mahoraise. Elle est cependant consciente que la tâche ne sera pas si facile. 

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Le viol est un mal invisible, et à Mayotte on profite de cette invisibilité pour ne pas en parler. Dans une société où le sexe est tabou, les victimes d’agressions sexuelles sont trop souvent réduites au silence. Cependant, les langues commencent à se délier, et les victimes veulent désormais se faire entendre malgré les nombreuses barrières qu’elles doivent franchir.

Pauvreté : La dichotomie mahoraise

Le chiffre est l’un des plus parlants pour décrire la situation de Mayotte. Régulièrement employé, il va désormais changer. La part de la population vivant sous le seuil de pauvreté national passe en effet de 84% à 77%. Une baisse qui ne doit pas masquer une autre réalité : les inégalités de vie se sont creusées.

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C’est un ras-le-bol qui a poussé les demandeurs d’asile africains à manifester ce lundi 20 juillet devant la mairie de Mamoudzou. Ils réclament de meilleures conditions de vie et une meilleure prise en charge de la part des associations et de l’État, mais les moyens mis à disposition à Mayotte ne sont pas suffisants. 

Les Mahorais sont plus que jamais déterminés à soutenir l’opération Wuambushu, quoi qu’il en coûte. Une façon de contrer ceux qui s’y opposent, à l’image des Comoriens et de certaines organisations internationales. Et tous les moyens sont bons pour prendre le dessus face au lobby voisin.

Samedi 29 avril 2023. De nombreuses personnes affluent vers la place de la République à Mamoudzou. Les femmes sont vêtues de leurs salouvas à l’effigie de la chatouilleuse Zena M’déré. Ce même tissu tutoie les drapeaux français et européen, comme pour prouver une énième fois l’appartenance de Mayotte à la France. Le lieu est rapidement bondé de monde. Près de 3 000 personnes, selon la préfecture. Les femmes composent la très grande majorité du public. Cette mobilisation est la deuxième en moins d’une semaine, et elle réunit encore plus de monde que la précédente. Les habitants issus des quatre coins de l’île se sont retrouvés dans la commune chef-lieu afin de parler d’une même voix et faire passer un message : « Oui à Wuambushu ! » Pour certains, leur présence est indispensable, et toutes les générations sont représentées.

« Je viens d’avoir 18 ans et je veux pouvoir vivre ma jeunesse sans me soucier de l’insécurité », confie une jeune femme. « Je suis heureuse de voir autant de monde réuni pour la même cause. C’est important », ajoute celle qui est venue avec plusieurs membres de sa famille, notamment sa tante, Zena. « Il n’y a pas que des Mahorais ici aujourd’hui. Il y a des habitants de l’île avec des origines différentes, et si nous sommes là c’est pour dire que nous aimons Mayotte, mais nous ne pouvons plus vivre dans cette insécurité. » Zena, sa nièce et tous ceux qui se sont déplacés jusqu’à la place de la République demandent au gouvernement de ne pas reculer face à l’Union des Comores, qui entrave le bon déroulement de l’opération Wuambushu. Sur scène, les élus et les représentants des collectifs se succèdent et tous confirment leur soutien à la France, ce pays que le peuple Mahorais a choisi.

Bras de fer entre Mahorais et Comoriens

Les collectifs mahorais n’hésitent pas à aller au front pour défendre les intérêts de Mayotte. Celui des citoyens de Mayotte 2018 est le plus exposé. Ses membres ont empêché le bateau Maria Galanta d’aller à Anjouan tant qu’il n’emmènera pas avec lui les clandestins comoriens. Le navire qui devait transporter des médicaments est donc resté à quai. Le collectif des citoyens de Mayotte 2018 a également manifesté devant le dispensaire Jacaranda situé à Mamoudzou, provoquant sa fermeture temporaire. L’établissement est souvent accusé d’accueillir principalement des personnes d’origine étrangère n’ayant pas les moyens de consulter un médecin libéral.

Les manifestations sont une chose, mais les Mahorais et les Comoriens se font la guerre principalement sur les réseaux sociaux. Chacun y va de son avis sur l’opération et bien au-delà. Les débats sur l’appartenance de Mayotte à la France ou aux Comores est relancé. Des experts en tout genre font leur apparition, créant parfois de la désinformation, des deux côtés.

Toute cette situation provoque de la colère de part et d’autre et incite certains à avoir un comportement ou à tenir des propos inappropriés. Dernier exemple en date, une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux et qui montre une altercation entre plusieurs personnes dans la barge. On y voit un groupe de femmes, s’identifiant comme mahoraises, s’attaquer à une autre femme originaire des Comores. Les images ont choqué les internautes puisque l’on entend l’une des Mahoraises dire à la Comorienne de se jeter à la mer. Le contexte actuel est si pesant que chaque parti est prêt à tout pour faire entendre sa voix.

Conforter la place de Mayotte dans la République

Une partie de la population est inquiète quant à la tournure que prend l’opération Wuambushu. Pour l’instant, face au refus des Comores d’accueillir ses ressortissants, aucun expulsé comorien n’a été renvoyé chez lui. De plus, aucune case en tôle n’a été détruite. Le gouvernement arrivera-t-il à aller jusqu’au bout de son plan ? Rien n’est sûr. Ce qui l’est en revanche, ce sont les Mahorais et leurs élus, déterminés à gagner la guerre d’influence contre les Comoriens. Dans une pétition en ligne, adressée au président de la République Emmanuel Macron, la député Estelle Youssouffa affirme que « nous n’accepterons jamais de coopérer avec les Comores, cet état corrompu, disloqué, l’un des plus instables du monde ».

Elle rappelle que Mayotte est française depuis 1841. « Son appartenance à la République comme 101ème département ancre notre île dans la communauté nationale et ses ressortissants doivent avoir comme tous leurs compatriotes le droit de vivre en paix et en sécurité. » Un discours souvent relayé par les élus du territoire et autres représentants de la société civile. Désormais, le gouvernement français est attendu au tournant car l’opération Wuambushu va bien au-delà des décasages et des reconduites à la frontière. Sa réussite permettra de conforter la place de Mayotte dans la République française, malgré les incessantes revendications de l’union des Comores.

Retrouvez l’intégralité du dossier consacré à la guerre d’influence sur Wuambushu dans le numéro 1042 de Mayotte Hebdo, disponible gratuitement ici : https://www.mayottehebdo.com/mayotte_hebdo/

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