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Concerts de Sexion d’Assaut : un an de prison avec sursis retenu contre Daniel Zaïdani

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Daniel Zaïdani perdra son siège de conseiller départemental de Mayotte s’il ne fait pas appel de la décision de justice dans l’affaire des concerts de Sexion d’Assaut.

Le tribunal correctionnel de Mamoudzou a tranché, ce mardi 30 avril. L’ex-président du conseil départemental de Mayotte, Daniel Zaïdani, est condamné à un an de prison avec sursis dans l’affaire des concerts de Sexion d’Assaut en 2012. La peine est assortie d’une privation des droits civils et civiques pendant trois ans et de 25.000 euros d’amende. Il peut perdre ses fonctions de conseiller départemental du canton de Pamandzi s’il ne fait pas appel dans les dix jours.

Le sourire affiché aux côtés de Marine Le Pen, il y a une quinzaine de jours, est désormais crispé. Ce mardi matin, Daniel Zaïdani, ex-président du conseil départemental de Mayotte, a été condamné à un an de prison avec sursis. L’exécution provisoire n’a pas été retenue par le tribunal correctionnel de Mamoudzou, l’élu garde donc son mandat de conseiller départemental du canton de Pamandzi s’il fait appel dans les dix jours suivant sa condamnation. La justice lui reprochait de détournements de fonds publics et des contournements des marchés publics en 2012 et 2013, quand il était à la tête du tout jeune département français (de 2011 à 2015). Il y a d’abord cette série de concerts du groupe de rap Sexion d’Assaut à Madagascar, Comores et Mayotte. L’organisation se fait de manière opaque, sur des deniers publics. « Il fallait organiser une tournée, on s’est assuré qu’ils puissent venir à Mayotte », s’est défendu le Pamandzien, lors de son procès, le mardi 19 mars. A l’époque, une subvention signée avec le producteur des rappeurs, assurait le cachet des trois représentations à hauteur de 45.000 euros. Une autre a servi à financer les billets d’avion. Alain Kamal Martial (voir encadré), alors directeur du service culturel départemental, a imputé l’opération à Daniel Zaïdani, qui est parti à Madagascar à l’époque pour assister au festival à Diego-Suarez.

Deuxième fait qui a suscité l’intérêt des juges, l’organisation d’un foutari au domicile du chef de la collectivité, le 12 août 2012, avec l’argent du contribuable (5.000 euros). Si pendant le ramadan, il était de coutume que le Département organise un repas de rupture du jeûne, il se fait généralement de manière publique avec les représentants des autorités locales. Là, les 200 invités, si certains étaient des notables locaux, avaient le point commun d’être des soutiens de l’élu mahorais. En outre, Catherine Vannier, la présidente du tribunal correctionnel, avait relevé que Saïd Omar Oili, ex-président du conseil général et rival politique de Daniel Zaïdani, avait organisé aussi ce type d’événement chez lui, mais à ses frais. Pour la localisation de la cérémonie, le mis en cause avait souligné que « la seule habitation [du conseil général] disponible était celle à Kani-Kéli ». « C’était beaucoup plus excentré, la grande majorité des personnes se trouvent à Mamoudzou et en Petite-Terre. »  Cassandre Morvan, la substitute du procureur de la République, y a vu plutôt une fête financée sur des fonds publics qui n’était rien d’autre qu’un achat de voix électorales. « Ces personnes ont bien été régalées aux frais du conseil départemental », a noté la magistrate.

Un an de prison avec sursis était requis

L’achat de deux véhicules du CD était également visé dans la prévention. Sans passation de marché public, pourtant obligatoire lorsque le montant de l’achat dépasse les 15.000 euros, les deux SUV [pour Sport utility vehicule, en anglais] ont été acquis au sein de la concession Peugeot mahoraise. « Des élus se sont étonnés de ces acquisitions compte-tenu des difficultés du Département », avait souligné la juge Catherine Vannier. Choisis par Alhamid Aboubacar (voir encadré), les deux véhicules ont coûté 39.100 euros pour l’un et 31.600 euros pour l’autre. Outre le fait d’avoir confié l’achat à un collaborateur plutôt que le service « logistique et moyens », il est reproché à l’élu une utilisation non prévue des véhicules. En effet, l’enquête de la section de recherche de la gendarmerie a permis d’établir que des élus utilisaient le parc automobile à des fins privés. Daniel Zaïdani aurait même sollicité à plusieurs reprises un des chauffeurs pour aller chercher sa femme et ses enfants. Tenant compte de l’ancienneté des faits, la substitute du procureur a requis un an d’emprisonnement avec sursis à l’encontre de l’ancien président de la collectivité mahoraise. Elle a demandé aussi qu’il soit privé de ses droits civils et civiques pendant cinq ans et interdit d’exercer toute fonction publique pendant la même durée, ainsi qu’une amende de 40.000 euros.

Le tribunal a suivi le Parquet pour la peine de prison avec sursis. En revanche, la durée de la privation des droits civils et civiques est réduite à trois ans et l’amende à 25.000 euros.

Les deux présumés complices relaxés

Aux côtés de Daniel Zaïdani, Alain Kamal Martial Henry et Alhamid Aboubacar étaient jugés pour complicité, respectivement pour les concerts de Sexion d’Assaut et l’achat des véhicules. L’ex-directeur du service culturel départemental, aujourd’hui représentant du Département de Mayotte au Mozambique, est relaxé. C’est la même chose pour Alhamid Aboubacar, l’ancien collaborateur qui avait supervisé l’achat des deux véhicules.

L’eau non-conforme à Mamoudzou, à Koungou et en Petite-Terre

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L’Agence régionale de santé (ARS) alerte, ce jeudi matin, sur deux non-conformités relevées sur le réseau d’eau potable. « Des analyses reçues ce jour font état, après examen par le laboratoire départemental de Mayotte, de deux non-conformités de la qualité de l’eau. Ces résultats imposent de prendre des mesures de précaution en urgence pour garantir la potabilité de l’eau consommée par la population », prévient l’agence.

Plusieurs secteurs sont touchés. Il y a d’abord l’ensemble de Petite-Terre, soient les villages de Dzaoudzi, Labattoir et Pamandzi. Dans les communes de Koungou et Mamoudzou, une partie des villages sont concernés. Koungou, Majicavo 1 et 2, Hauts-Vallons pour la première (Longoni, Trévani et Kangani ne sont pas sur le même réseau). Pour Mamoudzou, il s’agit de Kawéni, M’tsapéré, Ambassadeur, Doujani et Passamaïnty (quartier de Ngnambo Titi uniquement). Mamoudzou village, Cavani, ainsi que le sud de Mamoudzou (Tsoundzou 1 et 2, Vahibé et une large partie de Passamaïnty) sont sur des réseaux où aucune non-conformité n’a été relevée.

Bouillir l’eau

Comme à chaque fois maintenant, l’ARS « demande à l’ensemble de la population de ces secteurs de faire systématiquement bouillir l’eau avant de la boire, faire à manger ou se brosser les dents. L’ébullition permet de stériliser l’eau et d’éliminer ainsi toutes les bactéries présentes. Cette eau peut être stockée dans un récipient dédié, conservée à l’abri de la chaleur et peut être utilisée pendant 48 heures ». L’agence indique que « des nouveaux contrôles seront effectués dans les tous prochains jours afin de suivre l’évolution de la situation ». Elle promet une communication des résultats.

Il s’agit de la deuxième situation de ce genre sur l’île, ces dernières semaines. Le 6 septembre, les villages d’Acoua, Sohoa, Chiconi, Coconi, Ongojou, Sada, Ouangani, Poroani et Miréréni (commune de Chirongui) ont fait l’objet d’une alerte pour des bactéries coliformes retrouvées dans l’eau. La situation était revenue à la normale, le dimanche 10 septembre.

Le maire de Tsingoni condamné à douze mois de prison avec sursis

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Bacar Mohammed, ici lors de la visite du ministre de la Santé François Braun en novembre 2022, a été condamné par le tribunal correctionnel de Mamoudzou pour prise illégale d’intérêts.

Le tribunal correctionnel de Mamoudzou a rendu, ce mardi matin, sa décision concernant deux faits reprochés à Bacar Mohamed. Il a été condamné à douze mois de prison avec sursis, 15.000 d’euros d’amende et une peine d’inéligibilité de trois ans avec exécution provisoire pour prise illégale d’intérêts. Il a été relaxé pour atteinte à la liberté d’accès aux marchés publics.

Au cours de l’audience du 28 mars, le président départemental du parti Les Républicains a dû s’expliquer à la fois sur des contrats passés avec des entrepreneurs locaux qui ne respectaient pas les règles des marchés publics et la vente de terrains à des proches, notamment sa fille, à des prix très avantageux (trois euros le mètre carré). Ce dernier point, qui constitue une prise d’illégale d’intérêts, a fait l’objet d’une délibération du conseil municipal, le 16 mai 2020.  Le terrain nu de 1.160 m2 situé entre la bibliothèque de Mroalé et la route départementale a été vendu à quatre acheteurs. Le prix fixé à trois euros par mètre carré donne un total de 3.480 euros. Dénonçant une cabale politique d’une élue d’opposition, le maire avait justifié ce tarif préférentiel en rappelant qu’il était appliqué à Tsingoni depuis la régularisation foncière de propriétaires déjà installés. Mais ici, il s’agissait d’acquisition et non de régularisation. Le conseil municipal, devant le tollé généré, a fait annuler en février 2022 la délibération.

« Le maire décidait seul »

Pour les marchés, c’est la chambre régionale des comptes (CRC), qui se penche régulièrement sur les finances des collectivités, qui avait décelé un problème. En effet, plusieurs marchés ont été découpés selon la technique du « saucissonnage ». C’est-à dire que les prestations étaient séparées les unes des autres pour que le montant total n’atteigne pas les plafonds nécessitant une procédure plus stricte de mise en concurrence. Par exemple, la rénovation de l’école de la mosquée du vendredi de Tsingoni en 2016 a fait l’objet de deux factures distinctes (58.000 euros pour l’extérieur, 66.700 euros pour l’intérieur). Mises ensemble (124.700 euros), elles dépassaient le plafond de 90.000 qui nécessite de passer par le bulletin officiel des marchés publics et des annonces légales. Pareil pour des travaux réalisés sur les différents terrains de football de la commune. La société chargée des travaux a établi un montant pour chaque site. Autre problème et non des moindres, s’il y a eu une mise en concurrence pour ces marchés, il n’y en a plus aucune trace à la mairie. La CRC a été incapable de trouver les devis. Le maire avait affirmé, le 28 mars, qu’il y avait des problèmes d’archivage à la mairie, mais que des progrès avaient été faits depuis. Il s’était également pris à son ancien adjoint, le jugeant responsable des irrégularités.  Pourtant, l’une des employés communaux avait chargé le maire, au cours des auditions, en affirmant que le maire « décidait seul ».

Pour prise illégale d’intérêts, celui qui est maire de Tsingoni depuis 2014 et actuel candidat aux élections sénatoriales a été condamné à douze mois de prison avec sursis, une peine d’inéligibilité de trois ans et 15.000 euros d’amende. La vice-procureure, Delphine Moncuit, avait demandé une peine d’inégibilité de cinq ans avec exécution provisoire, ainsi que vingt-quatre mois de prison avec un sursis simple et 7.000 euros d’amende.

Deux entrepreneurs mahorais, le gérant d’une entreprise de peinture à Tsingoni et un spécialiste de l’équipement sportif du nord de Mayotte, ont été également condamnés pour avoir profité des marchés irréguliers.

Bacar Mohamed réagit à sa condamnation

Le désormais ex-maire de Tsingoni a pris acte de la décision du tribunal. Il la trouve « sévère eu égard aux griefs qui [lui] sont reprochés ». « Je fais remarquer qu’on ne me reproche ni un enrichissement personnel ni une rétrocommission quelconque », poursuit-il. Sans évoquer la prise d’illégale d’intérêts (la vente de terrains à sa fille), il dit « continuer toujours à nier avec vigueur » le délit de favoritisme. 

Sur la suite, « il appartient maintenant à mon successeur de maintenir l’unité que j’ai mise en place depuis 2014 au sein de la majorité municipale actuelle, et ce jusqu’à la fin de la mandature en cours ». Même s’il peut toujours faire appel (cela ne suspend pas la décision), il remercie sa majorité, les agents municipaux et les habitants de sa commune de leur confiance. 

« De toute évidence, face à ce procès purement politique, je ne me laisserai pas facilement abattre et me réserve le droit, en concertation avec mon avocat, de faire appel pour laver mon honneur », prévient-il.

La barge « Chatouilleuse » va entrer en scène

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1- « Chatouilleuse » (à droite) s’installe aux côtés de sa grande sœur, « Karihani ».

Présente dans le lagon depuis la semaine dernière, « Chatouilleuse », dernière-née du chantier naval de l’océan Indien (CNOI) de l’île Maurice, va bientôt accueillir ses premiers passagers. Ce mardi matin, une présentation au travers d’une conférence de presse a eu lieu sur ce nouvel amphidrome qui permettra d’embarquer 392 passagers entre Grande-Terre et Petite-Terre.

Ce mardi matin, en gare maritime de Mamoudzou, la barge « Chatouilleuse » a été présentée par les agents, les capitaines et par le directeur Moussa Kassim, du service des transports maritimes (STM) du Département en présence de Ben Issa Ousséni, président du conseil départemental, d’Ali Omar, vice-président, et de Soihirat El Hadad, conseillère départementale de Pamandzi. L’objectif de cette visite était de révéler officiellement la nouvelle barge, qui va rapidement rejoindre ses grandes sœurs.

« Chatouilleuse », mais aussi « Imane » sa sœur jumelle, ont pour avantage de pouvoir embarquer deux rangées complètes de camions, ce qui n’était pas le cas sur les anciens amphidromes tel que le Georges Nahouda. La capacité de chargement est donc passée à six camions et 24 véhicules. Ces deux barges, pourront embarquer chacune 400 passagers au total, en comptant les huit membres d’équipage. « Chatouilleuse » est plus petite que ses aînées, avec 39,50 mètres, contre 60 mètres, « pour mieux entrer dans la cale sèche au STM en Petite-Terre et ainsi, évitant les remorquages jusqu’à Maurice », explique Ali Omar, vice-président du Département, chargé des transports. La question que l’on peut se poser, c’est d’où vient le choix de ce nom, la Chatouilleuse ? Pour le vice-président, « c’est un symbole fort », qui caractérise l’attachement du Département « à la mémoire et aux grandes figures de Mayotte ».

Vers une transition écologique

Ce nouvel amphidrome participe à la modernisation de la flotte du STM, dans l’objectif « d’innover et d’installer des moteurs moins polluants », affirme Ali Omar. C’est donc dans une volonté de s’inscrire dans une démarche de transition écologique qu’a été réalisée l’acquisition de ce nouveau navire. Une stratégie également nécessaire pour l’obtention de fonds européen de développement régional (Feder), qui finance 83 % des 14,5 millions d’euros investis pour l’acquisition des deux nouveaux amphidromes, « Chatouilleuse » et « Imane ». Cette démarche se traduit principalement par l’évolution de la motorisation, adoptant le diesel électrique, qui permet ainsi que la rendre plus silencieuse et plus rapide que ses sœurs.

« La rigueur de contrôle sera renforcée »

Autre point innovant à découvrir sur cet amphidrome, la diffusion de messages de sécurité sur les écrans, se lançant automatiquement au démarrage de la barge. Également dans une dimension écologique, depuis le 1er avril, les tickets papiers ont disparu pour laisser place à une carte magnétique. En corrélation avec ce changement, « la rigueur de contrôle sera renforcée grâce à l’automatisation », prévient Ali Omar. Une surveillance accrue pour permettre « d’augmenter les recettes d’exploitation, car nous assurons seuls les charges et investissements de ces services », admet-il.

D’ici quelques jours, les passagers pourront faire la traversée à bord de la nouvelle barge. Selon le vice-président en charge des transports, sa mise en service est prévue « le plus rapidement possible ». Dès que toutes les conditions seront réunies, elle sera mise en service au niveau du quai Ballou, afin de remplacer alternativement le « Maoré Mawa » et le « Saffari ».

Des navettes maritimes et des quais rénovés

Le projet de navettes maritimes verra le jour à l’horizon 2026. Les gares maritimes devraient être implantées à Iloni et Longoni, « notre avant-projet sur les gares maritimes est en cours de finalisation avec les services de l’État » a réaffirmé le troisième vice-président du Département. D’après lui, les autorisations réglementaires seront obtenues « d’ici un an et demi », puis suivront les travaux. Simultanément, l’appel d’offres sera lancé pour un futur opérateur, qui devra « investir dans une flotte de navettes adaptées à notre lagon et aux contraintes de nombre de passagers », rappelle Ali Omar. En sus de ce projet, le Département continue d’étudier la mise en place d’un service de transport maritime de fret, en provenance de Longoni « pour désengorger le trafic des poids-lourds », notamment sur les traversées de Koungou et Kawéni. En complément, en coordination avec les services de l’État, il prépare aussi les chantiers de réparation des quais Issoufali et Ballou. Ces travaux auront lieu au cours du second semestre 2023.

Phénomène sismo-volcanique à Mayotte : Préparation sur-mesure d’une campagne explosive

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Le Bureau de recherches géologiques et minières est sur le point de réaliser une campagne de mesures dans le but de récolter des donnes nécessaires pour localiser plus précisément le phénomène sismo-volcanique. Mais avant de procéder à des tirs de charges explosives enfouies, l’établissement public de référence dans les applications des sciences de la Terre pour gérer l’imagerie, les ressources et les risques du sol et du sous-sol doit installer tout le matériel en un temps record. Entretien avec Jean-Michel Baltassat, ingénieur géophysicien au BRGM et responsable des opérations en terre pour cette campagne.

Flash Infos : Vous venez d’enfouir l’un des 72 géophones dans le cadre d’une campagne de mesures intitulée REFMAORE sur une ligne traversant Mayotte d’Ouest en Est. En quoi consiste-t-elle ?

Jean-Michel Baltassat : Ces géophones sont des capteurs que nous mettons en place tous les 350 mètres le long d’un profil de 30 kilomètres à terre qui s’étend depuis M’Tsamboro jusqu’à la plage de Moya, pour réaliser un échantillonnage spatial régulier. Ils vont nous servir à enregistrer les zones sismiques que nous allons générer par 10 tirs de charges explosives – mises à feu au fond de forages de 25 mètres de profondeur de manière à ce que le maximum d’énergie parte dans le terrain et qu’il n’y ait pas de danger à la surface – réalisés sur la même ligne du vendredi 9 au jeudi 15 octobre. Cette ligne de mesure est également prolongée en mer sur 70 kilomètres par 10 capteurs, micro-OBS, posés au fond de l’eau par les équipes de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) depuis le Marion Dufresne.

FI : Quelles sont les particularités de ces géophones ? Quelles données supplémentaires vont-ils pouvoir nous apporter en plus de ce que nous savons déjà à l’heure actuelle ?

J-M. B. : Ce ne sont pas les géophones en particulier, mais l’ensemble de la configuration de la manipulation qui va engendrer des ondes. Nous allons faire ce que nous appelons de la sismique active par opposition à la sismique passive, qui se contente d’enregistrer les ondes générées naturellement, notamment par les séismes. Avec ce dispositif qui est bien calibré au niveau géométrique, nous allons pouvoir déterminer avec précision les vitesses sismiques en profondeur. La distribution de ces dernières, aussi bien en terre qu’en mer, va nous permettre à mieux connaître la structure de Mayotte et à mieux positionner, par la suite, les séismes qu’ils ne le sont aujourd’hui. La bonne localisation des séismes va aider à mieux comprendre les phénomènes auxquels le territoire est soumis mais également à mieux les surveiller. Mais le traitement et la valorisation de ces données vont prendre du temps… Nous n’aurons pas les résultats avant 2021 !

FI : Une fois que vous aurez réalisé ces tirs et que vous aurez récupéré ces données, qui sont censées apporter une plus-value non négligeable dans la compréhension du phénomène sismo-volcanique que subit Mayotte depuis 2018, ce type d’opération sera-t-il amené à se reproduire à l’avenir ?

J-M. B. : Nos collègues de l’Ifremer, de l’Ipgp (Institut de physique du globe de Paris) et nous-mêmes avons des propositions de compléments d’investigations, qui ne seraient plus sur un seul profil mais plus répartis spatialement, latéralement, pour avoir une vision globale en 3 dimensions de l’espace des phénomènes sur Mayotte. Présenté au financement l’année dernière, ce projet n’a pas été retenu en première analyse. Mais il est amené à être de nouveau présenté dans les prochaines années dans le but de soumettre une enquête moins profonde mais beaucoup plus détaillée pour mieux connaître la zone sismo-volcanique.

 

Maîtriser la consommation d’énergie : un enjeu crucial pour Mayotte… et nos factures !

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Le comité Maitrise de la demande en énergie, qui regroupe EDM, le conseil départemental, l’Ademe et la Deal, lance une nouvelle campagne de communication. Objectif : inciter particuliers et entreprises à opter pour des constructions et des équipements plus performants. Avec en ligne de mire, la baisse des émissions de gaz à effet de serre et de la facture énergétique.

Vous les avez peut-être aperçues dans le coin du rétro…ou bien êtes passé sans un regard. Depuis quelques jours, de grandes affiches “Oui aux offres Hodari” ont été placardées ici et là sur les routes de Mayotte : une femme y fait cramer son aile de poulet au mur, visiblement harassée par une châleur étouffante, une autre y sirote son café sous le regard envieux de ses amies. Le message vous échappe ? C’est que la marque “Hodari”, une série d’offres lancée en partenariat avec plusieurs entreprises locales par le comité Maîtrise de la demande en énergie (MDE), peine encore à se faire connaître. Son objectif, pourtant, est crucial pour Mayotte : réduire la facture énergétique du département, où 95% de l’électricité consommée provient encore de centrales alimentées au gazoil – contre seulement 5% d’énergies renouvelables.

Alors le comité, créé en 2019 et qui regroupe EDM, le conseil départemental, l’Ademe et la Deal, entend bien changer la donne. Mais “le meilleur moyen de diminuer les émissions de carbone ainsi que sa facture énergétique est encore de ne pas consommer”, rappelle Claude Hartmann, le nouveau directeur général d’EDM. La société d’électricité organisait donc une conférence de presse ce lundi, en présence des autres acteurs du comité, pour lancer officiellement cette nouvelle campagne de communication. Celle-ci s’adresse à tous les clients de Mayotte, entreprises comme particuliers, qui souhaitent diminuer leur consommation d’énergie. Le but : favoriser l’accès à des produits éco-efficaces et matériaux non énergivores à travers des primes incitatives. Isolation du bâtiment, climatisation plus performante, ou encore chauffe-eau solaires… La promesse Hodari vante jusqu’à 30% d’économies sur la facture d’électricité ! Un coup de pouce non négligeable quand on sait que la consommation annuelle par foyer s’élève à 5.000KWh. Soit une facture de près de 650 euros par an, tout de même.

Déjà 5GWh d’électricité économisés

Le plus gros poste de consommation ? La climatisation, bien sûr ! À titre d’exemple, vous pouvez donc, grâce aux offres Hodari, remplacer votre vieux climatiseur énergivore pour un appareil de classe A+++ et bénéficier d’une prime de 500 à 900 euros, en fonction de sa puissance. Le comité MDE propose aussi des actions “non standard”, un volet consacré aux projets d’envergure, et qui vise à améliorer l’efficacité énergétique d’un bâti, d’une industrie ou d’une collectivité en passant par un bouquet de travaux. La municipalité de Koungou, via la mise en place de luminaires d’éclairage public solaire autonomes, le distributeur alimentaire Distrimax pour sa chambre froide, le promoteur immobilier CBO pour un ensemble de trois bâtiments au centre de Kawéni ou encore un particulier qui a construit sa maison avec de fortes ambitions sur sa performance énergétique en ont ainsi bénéficié. Pour toutes ses actions, en 2019, le comité estime à 5 GWh d’électricité économisés, soit l’équivalent de 1.000 foyers mahorais, pour un investissement de 2,8 millions d’euros. Et à l’horizon 2023, le MDE entend bien atteindre les 25 GWh d’économies annuelles.

Créer de nouveaux marchés

Certes, passer au tout écolo représente toutefois un investissement de taille. “Mais il y a une notion de coût global à plus long terme à faire comprendre, d’où l’importance de mener un travail de sensibilisation”, déroule Yann Le Bigot, ingénieur à l’Ademe. Outre des campagnes sur les offres MDE, le comité finance aussi des actions de terrain menées par l’Espace Info Énergie, qui intervient en milieu scolaire, organise des tournées dans les villages ou les entreprises, et fait le relais entre particuliers et constructeurs afin de faire comprendre les avantages des équipements performants.

L’autre risque pour le comité : voir les commerçants augmenter leur prix, ce qui annihilerait de facto l’effet des primes. L’ensemble des acteurs présents assure avoir conscience de cette possibilité. “Mais nous constatons aussi l’arrivée de nouveaux acteurs sur ces marchés, qui se développent justement grâce à ce type d’offres, ce qui permet de créer la concurrence et de maintenir les prix”, analyse Yann Le Bigot. En effet, via son réseau de partenaire, l’offre Hodari entend aussi encourager les filières locales. Comme par exemple, la brique de terre compressée, un matériau utilisé par le passé et qui trouve une nouvelle jeunesse depuis que la filière a été relancée cette année, en lien avec la Chambre des métiers et de l’artisanat. “Aujourd’hui, nous avons huit partenaires. C’est une très bonne chose, car il s’agit là d’un matériau noble, avec un pouvoir d’isolant non énergivore”, salue Christian Freu, responsable pôle transition énergétique et innovation chez EDM.

Augmenter la part des énergies renouvelables

De belles avancées, donc. Mais il ne faudrait pas que ce soit l’arbre qui cache la forêt. Avec la croissance démographique record que connaît le département, et une croissance de la consommation d’énergie moyenne de 5% par an, le passage à une production d’électricité issue d’énergies renouvelables est une priorité pour Mayotte. “Nous pouvons techniquement monter à 30% de photovoltaïque dans le mix énergétique, et le réseau est prêt à le supporter”, souligne Claude Hartmann. D’autant plus que les systèmes pour stocker cette énergie – et ainsi la mettre à profit pour les pics de consommation qui surviennent généralement à la nuit tombée – existent. Les nouveaux appels d’offre dans le cadre de la prochaine Programmation pluriannuelle de l’Énergie (PPE) devront aller dans ce sens.

26ème édition du festival de l’image sous-marine à Mayotte en hommage à Jack Pass

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La 26ème édition du festival de l’image sous-marine a un peu de retard cette année, mais elle aura bien lieu du 7 au 10 octobre. Elle aura une ambiance quelque peu particulière puisque pour la première fois depuis sa création, son fondateur Jack Pass n’y participera pas.

Le père fondateur du festival de l’image sous-marine nous a quittés au mois d’août dernier, mais l’évènement n’est pas prêt de disparaître. L’agence de communication Angalia qui a aidé le défunt à l’organiser ces 4 dernières années, a entièrement pris les rênes cette année suite à sa disparition. Jack Pass a tout de même aidé à l’élaboration de cette nouvelle édition de son vivant, en début d’année. L’apparition du virus a également joué les troubles fêtes et a chamboulé le cours des évènements. Le festival qui a habituellement lieu au mois de mai, se déroulera finalement en octobre. Toutefois, il ne perd pas son sens premier. Les concours sont maintenus, et il existe trois catégories : celui du film, de la photo et du dessin. Les lauréats du concours du film et de la photo ne sont pas encore connus. Le jury n’a pas pu délibérer à cause de la crise sanitaire. Seuls ceux du concours de dessins ont été désignés. Il s’agit de 20 enfants qui gagnent une séance de plongée. Le festival débutera mercredi 7 octobre par un hommage à Jack Pass avec la diffusion du film La flèche et l’épée d’Éric Keyser, qui parle entre autre de celui qui est aussi à l’origine de la mythique course de pneus.

Au total 19 films seront projetés, 78 photos seront exposées ainsi que 103 dessins d’écoliers. « C’est une programmation ambitieuse parce que trouver des films de 52 minutes, ce n’est pas simple. Mais on a un festival qui est complet et on est fiers quand on sait le temps qui nous a été imparti et la complexité du départ de Jack et la covid », souligne Laurent Mounier, gérant de l’agence Angalia. Les organisateurs ont tout de même dû revoir leurs ambitions à la baisse puisque le nombre de visiteurs à été réduit de moitié. En temps normal, les séances peuvent accueillir jusqu’à 250 personnes. À cause des restrictions sanitaires, leurs nombres seront limités à 130.

L’évolution du festival sans Jack Pass

« Notre philosophie est de maintenir tout ce qui a été fait par Jack Pass et on le développe. » Le gérant de l’agence Angalia est clair, il est hors de question de modifier l’essence même du festival. Mais les nouveaux organisateurs voient grand. Ils ont trois objectifs bien définis. « On veut poursuivre le travail de sensibilisation auprès des scolaires en donnant accès aux films gracieusement aux écoles qui le demandent pendant la période du festival », explique Laurent Maunier. À l’exemple de La Réunion qui a mis en place ce système depuis deux ans. Cela permet d’augmenter considérablement le nombre de vues. Mais leur ambition va bien au-delà, puisque le festival de l’image sous-marine de Mayotte veut s’exporter sur le territoire national. « L’idée est de participer au festival de La Réunion et celui d’Hyères. On va travailler ensemble pour mutualiser des images, des expériences, et faire diffuser les conférences sur l’ensemble des festivals », précise Laurent Maunier.

Enfin, les organisateurs veulent favoriser les productions mahoraises. Pour cette édition, seulement 5 films ont été produits localement. Le vouloir est une chose mais le concrétiser en est une autre. Pour le moment, l’agence Angalia ne sait pas de quelle manière elle procèdera pour que les habitants aient envie de filmer ou de prendre en photo le lagon du 101ème département.

Le Mouvement Démocrate Mayotte tire la sonnette d’alarme sur un déficit de plus de 12 millions d’euros

Le Mouvement Démocrate Mayotte tire la sonnette d’alarme sur un déficit de plus de 12 millions d’euros

La commune chef-lieu de Mayotte fait face à une situation financière préoccupante, mise en lumière par un rapport de la Chambre Régionale des Comptes. Le Mouvement Démocrate appelle à la responsabilité et à la transparence.

Un déficit dépassant les 12 millions d’euros : c’est la réalité alarmante révélée par le rapport de la Chambre Régionale des Comptes (CRC) sur la gestion budgétaire de la commune de Mamoudzou. Ce document met en évidence de graves manquements dans l’utilisation des fonds publics, soulignant une gestion financière jugée défaillante.
En réponse à ces révélations, le Mouvement Démocrate Mayotte (MoDem) a exprimé son inquiétude face à la gravité de la situation. Dans un communiqué, le mouvement appelle les élus municipaux à un sursaut de responsabilité, exigeant une rigueur budgétaire renforcée et une plus grande transparence dans la conduite des affaires communales.
Pour le Mouvement Démocrate, les répercussions de ce déficit ne sont pas seulement comptables, elles touchent directement la vie quotidienne des Mahorais. Le parti alerte sur les retards possibles dans la mise en œuvre des projets publics, qui concernent les infrastructures, les équipements scolaires ou les services à la population.
Il redoute également une hausse des tensions sur les services municipaux, déjà sous pression, ainsi qu’une perte de confiance des citoyens envers leurs institutions locales. « La crédibilité de la commune est en jeu, et avec elle, l’efficacité de l’action publique », insiste le mouvement.
Face à cette situation critique, le MoDem Mayotte appelle les responsables politiques à engager sans délai des mesures correctrices. Il plaide pour une gestion rigoureuse, transparente et tournée vers l’intérêt général, à même de restaurer la confiance et de remettre la commune sur de bons rails.
Alors que Mamoudzou concentre une large part de la population et des enjeux socio-économiques du territoire, la stabilité financière de la commune apparaît comme un enjeu majeur pour l’avenir de Mayotte. Pour le Mouvement Démocrate, l’heure n’est plus à la complaisance mais à l’action responsable.

Journée citoyenne de nettoyage des mangroves et rivières à Mangajou

Journée citoyenne de nettoyage des mangroves et rivières à Mangajou

Une opération de nettoyage des mangroves et des rivières aura lieu ce samedi 2 août 2025 à Mangajou, à l’initiative de l’Association Éducative de Mangajou (AEM), en partenariat avec la commune de Sada et plusieurs acteurs locaux. Le point de rassemblement est fixé à 7h00 sur la place Manzaraka.
L’objectif de cette action est de contribuer à l’amélioration du cadre de vie et de sensibiliser la population aux enjeux environnementaux. L’événement est ouvert à l’ensemble des habitants, invités à participer munis de chaussures adaptées.

Journée citoyenne de nettoyage des mangroves et rivières à Mangajou

Une nouvelle génération de citoyens engagés en formation à la Réunion

Une nouvelle génération de citoyens engagés en formation à la Réunion

Alors que les tensions géopolitiques dans la zone Indo-Pacifique appellent à un renforcement stratégique des Forces Armées, La Réunion devient aussi le laboratoire d’un renouvellement du lien entre les citoyens et leur défense. Au-delà des effectifs en hausse et de l’arrivée du nouveau patrouilleur Auguste-Técher, c’est une véritable refondation de la relation armée-nation qui s’amorce sur l’île, portée par la montée en puissance de la Réserve et une Journée Défense Citoyenneté (JDC) en pleine mutation.
Le général Jean-Marc Giraud, commandant supérieur des Forces Armées de la Zone Sud de l’Océan Indien (FAZSOI), l’a affirmé : la Réserve devient un pilier stratégique, et non plus un simple soutien ponctuel. À l’horizon 2030, les effectifs réservistes à La Réunion devraient doubler, avec un objectif clair : un réserviste pour deux militaires d’active.
Cette montée en puissance touche l’ensemble des composantes – maritime, aérienne et terrestre – et s’inscrit dans une volonté plus large de faire de la Réserve une force « d’emploi » et non plus seulement « d’appoint ». En d’autres termes, les missions confiées aux réservistes seront comparables à celles des militaires d’active.
Mais cette stratégie ne se limite pas au volet opérationnel. Le général évoque aussi une évolution de la Réserve citoyenne, qui devra devenir une force  » d’influence  » : un réseau d’ambassadeurs de la défense nationale dans la société civile, pour mieux faire comprendre les enjeux sécuritaires dans une zone où les rivalités internationales se durcissent.
Dans cette dynamique de refonte du lien entre l’armée et la société, la Journée Défense Citoyenneté (JDC) sera elle aussi transformée dès la rentrée. Objectif : sortir du format purement informatif pour proposer une expérience immersive.
Les jeunes Réunionnais, comme ceux du reste du territoire national, vivront cette journée au sein d’unités militaires. Au programme : levée des couleurs, jeux de stratégie, initiation au tir… autant d’éléments pensés pour éveiller les consciences et susciter des vocations.
« Il faut que cette journée marque les esprits, qu’elle soit l’occasion de comprendre que défendre son pays peut prendre des formes multiples : militaires, mais aussi civiques », souligne le général Giraud.
Si La Réunion est aujourd’hui considérée comme un point d’appui militaire majeur dans l’Indopacifique, elle devient aussi un territoire d’expérimentation du pacte républicain entre citoyens et forces armées. Avec une jeunesse confrontée à des réalités sociales contrastées et une position géostratégique centrale, l’île réunit les conditions idéales pour repenser l’engagement citoyen dans un monde incertain.
Au-delà des chiffres et des équipements, c’est donc une question de culture de défense partagée qui est en jeu. Et La Réunion, forte de ses spécificités, pourrait bien ouvrir la voie.

Coupure d’eau à la mairie de Dembéni : des factures impayées à l’origine de la sanction

Coupure d’eau à la mairie de Dembéni : des factures impayées à l’origine de la sanction

La mairie de Dembéni fait face à une situation embarrassante depuis le début de la semaine : ses locaux sont privés d’eau courante à la suite d’une coupure opérée par la SMAE, en raison de factures impayées. Une situation qui perturbe le bon fonctionnement des services municipaux et suscite l’indignation de certains habitants.
Selon nos informations, plusieurs relances auraient été adressées à la municipalité ces derniers mois, sans que le règlement des sommes dues ne soit effectué. Le montant total des factures en souffrance n’a pas encore été officiellement communiqué, mais il s’agirait d’une somme significative accumulée sur plusieurs trimestres. Face à l’absence de réponse, le fournisseur d’eau a décidé de suspendre la distribution dans les locaux administratifs. Les employés municipaux, contraints de travailler dans des conditions précaires, dénoncent un manque de communication et une gestion défaillante.
 » On ne peut plus utiliser les sanitaires, ni accueillir correctement le public. C’est une honte pour une institution comme la mairie », confie un agent sous couvert d’anonymat.
Du côté des habitants, la nouvelle a provoqué stupeur et inquiétude. Certains y voient le reflet de problèmes plus profonds dans la gestion municipale.
En attendant, les activités de la mairie tournent au ralenti, et une solution provisoire est recherchée pour assurer un minimum de services à la population.

Un policier fait usage de son arme lors d’un contrôle à Kawéni

Un policier fait usage de son arme lors d’un contrôle à Kawéni

Une intervention policière a dégénéré ce mercredi vers 9h, lors d’un contrôle d’identité effectué dans le quartier Massakini à Kawéni. Selon les premières informations, un agent des forces de l’ordre a été menacé par un individu armé d’un couteau.
Face à ce danger immédiat, le policier a fait usage de son arme de service. Les circonstances exactes du tir restent encore à préciser. L’individu à l’origine de l’altercation a été pris en charge par les pompiers et admis au CHM.
Une enquête a été ouverte afin de faire la lumière sur les faits et déterminer les responsabilités. Les services de police ont indiqué qu’une procédure interne est également en cours, comme le veut la réglementation en cas d’usage de l’arme de service par un agent.
Cet incident intervient dans un climat sécuritaire tendu dans certains quartiers de Mayotte, où les forces de l’ordre sont régulièrement confrontées à des situations à risque. Les syndicats policiers réclament depuis plusieurs mois davantage de moyens pour assurer les missions sur le terrain en toute sécurité.

Décès de Soulaïmana Attoumani : une disparition brutale qui endeuille ses proches

Décès de Soulaïmana Attoumani : une disparition brutale qui endeuille ses proches

C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris le décès soudain de Soulaïmana Attoumani, survenu ce mercredi 30 juillet à l’âge de 57 ans, à la suite d’un accident vasculaire cérébral. Son départ brutal, sans le moindre signe annonciateur, a bouleversé tous ceux qui le connaissaient.
Homme de cœur, généreux et discret, Soulaïmana était connu pour sa bienveillance et sa capacité à être toujours à l’écoute. Son humour fin, sa chaleur humaine et sa fidélité en amitié laissent un vide immense dans le cœur de ses proches. Il était de ces personnes rares sur lesquelles on pouvait véritablement compter.
Soulaïmana Attoumani laisse derrière lui six enfants, à qui vont les pensées émues et solidaires de tous ceux qui l’ont côtoyé. À eux, nous souhaitons de trouver dans le souvenir de leur père la force et le courage nécessaires pour traverser cette douloureuse épreuve.
Son décès nous rappelle avec force la fragilité de la vie et l’importance de savourer chaque instant auprès de ceux que nous aimons. La mémoire de Soulaïmana restera vive, comme une lumière dans les vies qu’il a touchées.
Son souvenir vivra à travers les récits, les sourires et l’affection de ceux qui l’ont aimé.

Koungou : une première nationale pour l’accès à l’eau embouteillée grâce à une convention inédite avec l’Économat des armées

Koungou : une première nationale pour l’accès à l’eau embouteillée grâce à une convention inédite avec l’Économat des armées

Une scène forte en émotion et en symboles s’est déroulée hier matin à Koungou avec la réception du tout premier conteneur d’eau embouteillée issu de la convention signée le 6 mai 2025 entre la commune et l’Économat des armées (EDA). Cette livraison marque la mise en œuvre concrète d’un partenariat inédit entre une collectivité territoriale et un opérateur public placé sous la tutelle du ministère des Armées.

Cette opération, une première en France, métropole et Outre-mer confondues, témoigne d’une coopération exemplaire entre institutions civiles et militaires. L’EDA, rattaché à la Direction générale de l’armement (DGA) et au Service du commissariat des armées (SCA), a mobilisé ses capacités logistiques pour répondre à un besoin vital : fournir de l’eau potable aux publics les plus fragiles de la commune.
À l’initiative du maire de Koungou, Assani Saïndou BAMCOLO, cette action vise notamment à soutenir :
Les 5 600 enfants inscrits dans les écoles primaires de Koungou, ainsi que les 9 800 enfants bénéficiant du soutien de la Caisse des écoles (près de 11 000 attendus à la rentrée de septembre) ;
Les familles vivant sous le seuil de pauvreté, accompagnées par le CCAS ;
Les personnes en situation de handicap et les personnes âgées ;
Les 500 agents municipaux mobilisés chaque jour au service de la population.
« L’eau, c’est la vie ! » ont spontanément scandé les participants à l’ouverture du conteneur, dans une ambiance chaleureuse et enthousiaste. Une vingtaine de jeunes du Régiment du Service Militaire Adapté (RSMA) ont été mobilisés pour appuyer les équipes municipales dans le déploiement, symbole d’une jeunesse engagée au service de la population.
Pour le maire, cette opération dépasse le simple geste logistique : « La cohésion sociale, la cohésion nationale, la rapidité d’action et l’excellence logistique sont ici réunies pour notre population : pour les enfants, pour les plus précaires, pour nos agents. Aimer son territoire, c’est trouver des solutions pérennes et efficaces. »
Il salue une réalisation exemplaire d’interministérialité républicaine, rendue possible grâce à une coopération étroite entre les services de l’État, les armées, et les acteurs locaux.
Un hommage appuyé a été rendu aux équipes de TILT, aux services techniques de la commune, ainsi qu’à l’ensemble des partenaires civils et militaires impliqués dans cette opération inédite.

Reconstruction de Mayotte : le maire de Mamoudzou recadre l’État sur la gestion des dossiers de subvention

Reconstruction de Mayotte : le maire de Mamoudzou recadre l’État sur la gestion des dossiers de subvention

Face aux critiques de l’État sur l’incomplétude des dossiers de reconstruction, le maire de Mamoudzou défend fermement les démarches entreprises par la commune et pointe les responsabilités des services de l’Etat.

Dans une lettre adressée au préfet de Mayotte, le maire de Mamoudzou Abdoulwahidou Soumaila réagit vivement à des remarques émises par l’État concernant les dossiers de subvention dans le cadre du fonds d’amorçage pour la reconstruction post-cyclone Chido. Ce fonds exceptionnel de 100 millions d’euros, annoncé le 14 mars 2025, est destiné à soutenir les collectivités sinistrées après le passage du cyclone dévastateur Chido le 14 décembre dernier. La commune de Mamoudzou, en première ligne face aux dégâts, se dit aujourd’hui injustement mise en cause.

Dès le 7 janvier 2025, soit plus de deux mois avant l’annonce officielle de la mise à disposition des fonds, la ville avait entamé le dépôt de ses demandes de subvention via la plateforme Démarches Simplifiées. Elle avait également contourné les limitations techniques de cet outil en utilisant le service FranceTransfert pour transmettre des pièces complémentaires, et ce, en l’absence de cadre opérationnel clair de la part de l’État…

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Le projet du boulevard urbain de Mamoudzou (BUM) sera-t-il repris par l’Etat ?

Le projet du boulevard urbain de Mamoudzou (BUM) sera-t-il repris par l’Etat ?

nitié par le Département de Mayotte en 2020, le projet du boulevard urbain de Mamoudzou est en « stand-by » depuis juin 2024, date de la dissolution de l’Assemblée nationale. Il figure toutefois dans le programme du plan pluriannuel de gestion de l’Établissement Public de Reconstruction et Refondation de Mayotte, créé après le passage du cyclone Chido. Faut-il en déduire que l’Etat pourrait se substituer au conseil départemental sur ce projet ?

Le Boulevard Urbain de Mamoudzou (BUM) est l’un de ces anciens projets pour Mayotte, initiés plusieurs fois depuis les années 80 sans jamais être concrétisés. « Un classique » malheureusement pour notre territoire ! En 2021 toutefois, le précédent président du conseil départemental, Soibahadine Ramadani, a décidé de « rattraper » Jean-Michel Lehay, ingénieur général des travaux publics à la DEALM, juste avant qu’il ne parte pour d’autres horizons. « Il m’a proposé de me confier la gestion intégrale du projet de Boulevard Urbain de contournement de Mamoudzou. Comme ce projet m’intéressait, j’ai donc pris une disponibilité de la DEALM pour travailler pour le conseil départemental jusqu’à ce que ce projet soit achevé », rappelle Jean-Michel Lehay qui s’y est attelé dès 2020.

Un rapport favorable de la CNDP rendu en mai 2024

Depuis, 121 phases du projet sur les 172 ont déjà été accomplies. « Les précédents chefs de projet n’avaient jamais dépassé la phase n°12 (définition du cahier des charges) », précise l’ingénieur. Début 2023, la quarantaine d’études (d’impact, de trafic, d’archéologie, d’environnement, …), indispensables au début des concertations publiques étaient achevées et la Commission Nationale du Débat Public (CNDP) a donné son aval pour que le conseil départemental puisse les mener à bien de février à mai 2023. «Ces concertations se sont très bien passées, nous avons expliqué à la population et aux institutionnels qu’il ne s’agissait pas d’une autoroute et qu’une sortie tous les 1km était prévue sur le boulevard afin de desservir divers quartiers de Mamoudzou sans passer par le front de mer», précise Jean-Michel Lehay.

Les problèmes relatifs au foncier ont été favorablement envisagés via des « possibles échanges de terrain » entre le conseil départemental et les petits propriétaires privés. « Les gros propriétaires agricoles qui rechignaient à ce que le boulevard passe par leur terrain ont été convaincus quand ils ont su que, grâce à ce boulevard, leur terrain passait d’agricole à urbanisable, faisant passer la valeur du m² de 5 à 25 euros »…

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Ramassage et tri de bouteilles plastiques : Doukatri, c’est pas mal mais peut mieux faire

Ramassage et tri de bouteilles plastiques : Doukatri, c’est pas mal mais peut mieux faire

Un public qui a été au rendez-vous fixé dans les deux villages pilotes mais pas en nombre suffisant pour atteindre les objectifs initialement visés dans l’opération « Doukatri », à savoir, 70 à 80.000 bouteilles plastiques collectées par semaine. Le SIDEVAM compte très rapidement adapter sa stratégie en conséquence. La communication en direction du grand public est une des clés de voute de la réussite de cette action.

Le Syndicat Intercommunal d’Elimination et de Valorisation des Déchets de Mayotte (SIDEVAM) va élargir l’opération « Doukatri » dans plusieurs villages des intercommunalités 3CO et du Grand Nord. Un choix stratégique qui fait suite aux résultats encourageants mais encore en dessous de ceux escomptés avant le lancement de cette collecte de bouteilles en plastique conduite dans deux villages pilotes, M’tsangamouji (pour la 3CO) et Dzoumogné dans la commune de Bandraboua (pour la Communauté d’Agglomération du Grand Nord de Mayotte). Destinée à permettre la collecte et le tri de 1,5 millions de bouteilles plastiques usagées dans un délai de 6 mois, l’événement – qui n’est encore qu’à ses débuts – n’a pas rempli les objectifs recherchés, bien que l’heure ne soit pas encore au bilan d’étape, fixé dans 2 mois. Le SIDEVAM note une mobilisation mitigée et un fonctionnement en dents de scie, une plus grande adhésion du public dans l’Intercommunalité du Grand Nord que dans la 3CO. Des premières journées de collecte, il en sort un constat, le nombre de bouteilles récupérées est clairement en dessous des prévisions qui tablaient sur une estimation de 70 à 80.000 unités par semaine. Un résultat qui contraint le SIDEVAM à réfléchir sur une stratégie plus efficace pour rectifier le tir.  «Pour le moment, nous ne disposons d’aucun élément nous permettant de justifier ce peu d’engouement constaté sur le terrain…

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Nabiib Mze Boinaidi, un entrepreneur engagé pour une eau plus saine avec Maji Mewou

Nabiib Mze Boinaidi, un entrepreneur engagé pour une eau plus saine avec Maji Mewou

Dans une île en proie à une crise de l’eau depuis 2017, Nabiib Mze Boinaidi propose une alternative locale et durable à l’eau en bouteille. À travers son entreprise Maji Mewou, il incarne une nouvelle génération d’entrepreneurs sociaux à Mayotte.

Mayotte connaît depuis 2017 une crise de l’eau sans précédent. Les Mahorais, confrontés aux coupures et à la mauvaise qualité de l’eau du robinet, se tournent massivement vers l’eau en bouteille. Mais pour Nabiib Mze Boinaidi, ingénieur technico-commercial de 28 ans, cette dépendance n’est pas une fatalité. En 2023, il fonde Maji Mewou, une entreprise qui propose des systèmes de filtration pour offrir une alternative fiable et écologique à l’eau embouteillée.

« Je suis fier d’avoir montré un autre moyen de consommer, beaucoup de Mahorais pensent encore que les bouteilles d’eau sont indispensables », confie-t-il à Flash-Infos. Le jeune entrepreneur, originaire de Sada, sillonne désormais l’île pour équiper les foyers en dispositifs de filtration performants, tout en menant une réflexion plus large sur la consommation et la gestion des ressources à Mayotte.

Du choc économique à l’éveil entrepreneurial

Diplômé d’un master en ingénierie des dispositifs de santé obtenu à Montpellier, Nabiib n’a pourtant pas suivi un parcours scolaire linéaire. Peu motivé à l’école, il reconnaît avoir puisé son inspiration dans des modèles de réussite médiatiques. Mais les réalités économiques l’ont vite rattrapé.

Sans bourse étudiante, contraint de vivre avec quelques centaines d’euros en métropole, puis confronté à un salaire peu valorisant lors d’un job d’été à Mayotte, il prend conscience de la nécessité d’orienter ses choix vers des secteurs porteurs. Une stratégie qui l’amène à rejoindre la franchise réunionnaise de Samsung Médical, où il acquiert des compétences précieuses en gestion et en commerce.

Une solution locale face à l’urgence écologique

C’est dans le cadre de son activité professionnelle que lui vient l’idée de créer Maji Mewou. Lassé de devoir acheter sans cesse des packs d’eau, il décide de s’attaquer à la racine du problème : la qualité de l’eau disponible à Mayotte. « L’eau du robinet me rend malade. Je ne peux pas me permettre de la boire, au risque de tomber malade », explique-t-il.

Avec Maji Mewou, il entend également répondre à l’urgence environnementale que représente la prolifération des bouteilles plastiques sur l’île. « Le dérèglement climatique est bien réel pour l’environnement de Mayotte. On ne peut plus accepter cela », insiste-t-il.

Le lancement de Maji Mewou ne se fait pas sans heurts. Sur les réseaux sociaux, certains l’accusent de tirer profit de la détresse des habitants. D’autres lui conseillent plutôt d’investir dans l’immobilier. Des critiques qu’il encaisse avec lucidité : « Si j’avais vraiment voulu m’enrichir, il me suffirait de livrer des conteneurs avec de l’eau et leurs palettes », répond-il.

Sa mère, sceptique au départ, est aujourd’hui l’une de ses premières soutiens. Et les résultats sont là : les retours positifs de ses clients et la croissance du chiffre d’affaires confortent Nabiib dans ses choix. L’entrepreneur mise sur la communication et les réseaux sociaux pour faire connaître sa solution, et rêve déjà d’exporter son concept vers d’autres îles de la région.

Avec Maji Mewou, Nabiib Mze Boinaidi prouve qu’il est possible d’allier innovation, écologie et entrepreneuriat social. À Mayotte, il incarne une voie nouvelle : celle de ceux qui entreprennent pour résoudre les problèmes du territoire.

Attribution de titres de séjours (suite 3) : il se voit refuser la nationalité française bien que fils d’une française 

Attribution de titres de séjour (2 ème volet), Idrisse : un parcours semé d’embuches

Des exemples sur la galère vécue par les demandeurs de titres de séjour sur le sol mahorais, il y a en a à foison. D’une personne à une autre le traitement peut s’avérer différent, parfois sans cohérence. Il en est de ceux qui peuvent prétendre à la naturalisation pour s’extraire du cycle infernal de démarches administratives entre les Comores et Mayotte, mais le succès n’est pas forcément garanti à terme. Morceaux choisis dans les profils développés ci-après.

La problématique de l’attribution d’un titre de séjour à Mayotte, ne concerne hélas pas que les étrangers irréguliers en phase de première demande. Il n’est pas rare de tomber sur des cas dramatiques – bien que ubuesques – dont seule l’administration en le secret. Mohamed Abdallah (Momo pour les intimes) est un de ces nombreux cas particuliers. Il est né en territoire comorien, d’une mère mahoraise de longue lignée, donc française, et d’un père mohélien. Ses parents divorcent, il y a 20 ans, et la maman revient s’installer à Mayotte. Quelques années plus tard, elle procède à un regroupement familial et récupère l’ensemble des ses enfants au fur et à mesure. De sorte que Mohamed Abdallah grandit à Mayotte où il atterrit à l’âge de 9 ans pour y poursuivre sa scolarité. Elève plutôt doué, il obtint son BAC (avec mention) quelques années plus tard. Entre ces deux moments importants de sa vie (arrivée/BAC) sa mère décède, commence alors un cauchemar imprévu pour lui. A 17ans, il introduit auprès du Tribunal de Mayotte à demande d’acquisition de la nationalité française. « Cette démarche me paraissait simple et ordinaire comme cela a été le cas d’une partie de ma fratrie. Halas, je m’étais bien trompé, tout un tas de documents m’a été demandé et fait la navette entre mon île natale et le pays de ma mère. Au bout de deux ans, ma requête a été débouté, on m’a demandé de prouver que…

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Initiative Mayotte lance un appel à candidatures pour son nouveau programme

Initiative Mayotte lance un appel à candidatures pour son nouveau programme

Dans le cadre de son engagement pour soutenir l’entrepreneuriat dans les quartiers prioritaires de la ville (QPV), Initiative Mayotte lance un appel à candidatures pour son nouveau programme ambitieux : « Accélérateur Création Développement », un dispositif d’accompagnement sur 12 mois, 100 % pris en charge, à destination des jeunes chefs d’entreprise du territoire.

Lancé dans le cadre du plan gouvernemental « Entrepreneuriat Quartiers 2030 », opéré par Bpifrance, ce programme vise à accélérer le développement des entreprises implantées en QPV et immatriculées depuis moins de 36 mois. Il s’adresse aux entrepreneurs affichant un chiffre d’affaires annuel minimum de 30 000 euros, ou à défaut, une forte traction commerciale démontrée.

À travers trois piliers structurants – formation collective, coaching individuel personnalisé, et mise en réseau – l’Accélérateur Création Développement ambitionne de faire émerger une nouvelle génération de dirigeants mahorais outillés, compétents et prêts à franchir un cap dans leur parcours entrepreneurial.

Un accompagnement intensif et personnalisé

Durant 6 mois, les lauréats sélectionnés suivront un parcours animé par des experts locaux reconnus :
44 heures de formation collective (stratégie financière, marketing, posture du dirigeant, gestion, etc.)
56 heures de coaching individuel personnalisé
6 mois de suivi pour la recherche de financements
Les sessions collectives auront lieu deux matinées par semaine, favorisant les échanges entre pairs dans un esprit de montée en compétences en petit groupe. Le coaching individuel et le suivi s’effectueront à distance, via visioconférence.

Une mobilisation locale forte pour l’entrepreneuriat

Ce programme est financé par l’État, la Caisse des dépôts via la Banque des Territoires, et le Conseil Départemental de Mayotte. Il est mis en œuvre par Initiative Mayotte, en partenariat avec :
Le Cabinet Mahorais de Conseil, en charge de l’animation pédagogique,
Esprit BTM et One Hour, pour le coaching et le suivi.
Initiative Mayotte assure le pilotage opérationnel, la coordination du dispositif, la sélection des entrepreneurs et le bon déroulement du parcours.

Une initiative pour une inclusion économique durable

À travers ce programme, Initiative Mayotte s’inscrit pleinement dans la stratégie nationale de réduction des inégalités et de promotion de l’inclusion économique et sociale, en donnant aux entrepreneurs mahorais les moyens concrets de pérenniser et développer leur activité.

Danse ton Chido” transforme la mémoire du cyclone en force artistique

Danse ton Chido” transforme la mémoire du cyclone en force artistique

Six mois après le cyclone Chido, l’association d’arts Uwezo, fondée par un collectif d’artistes à Tsoundzou, fait le pari de l’expression artistique pour accompagner la reconstruction. En mai dernier, elle a réuni des jeunes du village, âgés de 11 à 22 ans, pour créer un spectacle chorégraphique bouleversant : *Danse ton Chido*.
L’association, créée en 2019, œuvre pour rendre la culture accessible à tous et renforcer les liens entre les artistes locaux. Encadrés par le chorégraphe Fahardine Fakri, les jeunes danseurs ont travaillé pendant une semaine lors d’une résidence à la Casa des artistes Kwalé Makaveli. Le fruit de ce travail : un spectacle de 28 minutes mêlant danse contemporaine, moments théâtralisés et lecture dansée d’un texte écrit sur Chido.
Présentée au festival Badaboom à Kahani, puis lors de l’événement « L’art traverse les vents » à Tsoundzou, la pièce entame désormais une tournée dans toute l’île. Chaque samedi, elle sera jouée dans un lieu différent, dans le cadre du programme Été culturel, soutenu par la Direction des affaires culturelles de Mayotte. Après chaque représentation, un atelier de danse est proposé au public, pour prolonger le moment de partage.
Pour Uwezo, qui s’était d’abord mobilisée dans l’aide humanitaire juste après le cyclone, l’art devient aujourd’hui un moyen de soigner les esprits, de faire mémoire, et de rassembler autour d’un projet profondément ancré dans le territoire. Contact : asso.uwezo@gmail.com

La CAGNM soutient les initiatives associatives dans le Grand Nord

La CAGNM soutient les initiatives associatives dans le Grand Nord

La Communauté d’Agglomération du Grand Nord de Mayotte (CAGNM) lance son appel à projets 2025 destiné à encourager les actions : améliorer la vie des habitants des quartiers prioritaires du Grand Nord.
Les projets retenus devront s’inscrire dans l’une des thématiques prioritaires suivantes : lien social et éducation populaire, lutte contre la fracture numérique, soutien aux parents et aux jeunes, ainsi que la culture, le sport de nature et les compétitions. Les initiatives doivent concerner au moins deux communes du territoire.
Associations, CCAS, centres sociaux sont invités à déposer leur candidature avant le 20 août 2025. Pour plus d’informations et les modalités de candidature, rendez-vous sur le site de la CAGNM ou contactez politique-delaville@cagnm.yt.

Mamoudzou : les inscriptions sont ouvertes pour le grand vide-greniers solidaire du 31 août

Mamoudzou : les inscriptions sont ouvertes pour le grand vide-greniers solidaire du 31 août

La Ville de Mamoudzou lance les inscriptions pour son grand vide-greniers solidaire, prévu le dimanche 31 août 2025, sur le remblai de M’tsapéré, face à la mosquée du Vendredi. Un événement placé sous le signe du partage et de la solidarité, à quelques jours de la rentrée scolaire. Dans un contexte post-cyclonique, où de nombreuses familles se retrouvent avec des objets inutilisés mais encore en bon état, ce vide-greniers se veut être un moment de solidarité et d’entraide. Il s’adresse exclusivement aux particuliers souhaitant vendre ou échanger vêtements, livres, jouets, objets de décoration, et autres articles d’occasion. Une belle opportunité pour faire de la place tout en aidant d’autres foyers à s’équiper à moindre coût. Les particuliers intéressés ont jusqu’au 25 août 2025 pour s’inscrire. Le dossier d’inscription est disponible en ligne sur www.mamoudzou.yt ou directement à la direction attractivité et étude statistique de l’Hôtel de Ville. Une redevance de 10 € est demandée pour chaque emplacement de 6 m². Attention, le nombre de places étant limité, les inscriptions seront clôturées dès que le nombre maximum d’exposants sera atteint. 
Toutes les informations pratiques – y compris le règlement intérieur – sont disponibles sur le site de la Ville : www.mamoudzou.yt.

Mamoudzou : les inscriptions sont ouvertes pour le grand vide-greniers solidaire du 31 août

Mtoro Chamou en tournée à Mayotte : la voix du peuple va résonner sur l’île

Mtoro Chamou en tournée : la voix du peuple va résonner à Mayotte

L’artiste Mtoro Chamou reprend la route des concerts avec une mini-tournée très attendue sur l’île baptisée Le Grand Wotchotcho, M’toro Chamou & Bann Kréol. Quatre dates sont au programme dès le 1er août, entre Dzoumogné et Mamoudzou.

Mtoro Chamou, figure emblématique de la scène musicale mahoraise, revient sur le devant de la scène avec quatre concerts aux accents militants, ancrés dans le quotidien des Mahorais. L’auteur du célèbre morceau « Ma Doimana Bombo« , véritable hymne populaire, entame une mini-tournée de quatre dates dans le nord de l’île, en version intimiste et proche du public. Un retour scénique aussi engagé qu’attendu. Une tournée de proximité, au cœur des quartiers.

La tournée débute le 1er août au Snack du Stade à Dzoumogné, un lieu populaire bien connu dans le nord de l’île, parfait pour lancer les hostilités dans une ambiance conviviale et sincère. Le lendemain, le 2 août, c’est le restaurant-bar Chez Cousin, à Mamoudzou, qui accueillera le chanteur et ses musiciens pour une soirée mêlant musique, revendications et émotions. Après une courte pause, Mtoro Chamou retrouvera son public les 6 et 9 août au QG Chez Mamidou, à Hamaha, autre lieu emblématique de rassemblement culturel et festif de la commune de Mamoudzou. Chaque date s’annonce comme un moment de partage où la musique devient un vecteur de parole libre, de mémoire et d’espoir. « Je chante ce que les gens vivent mais n’ont pas toujours les mots ou les moyens de dire. Je ne suis pas là pour plaire, je suis là pour faire passer un message« , confie Mtoro Chamou, fidèle à sa ligne artistique depuis ses débuts. Un artiste ancré, une parole assumée. Depuis plus de vingt ans, Mtoro Chamou creuse un sillon unique dans le paysage musical de Mayotte. Loin des artifices, il compose une musique enracinée dans la culture locale, nourrie de mgodro et de sons afro-indocéaniques, tout en y injectant une dose puissante de conscience sociale. Chômage, précarité, exode, identité, jeunesse en errance, fractures sociales : ses textes tapent là où ça fait mal, sans détour ni tabou. « Ma Doimana Bombo« , son titre le plus connu, est devenu un cri du cœur collectif, repris dans les rassemblements, les manifs, ou tout simplement entre voisins. Un titre qui transcende les générations. Dans ses concerts, l’émotion est palpable. Sa voix grave, rugueuse, presque râpeuse, donne corps à chaque mot. Accompagné d’un trio acoustique (percussions, guitare, saxophone), Mtoro transforme chaque scène en agora. Le public ne vient pas seulement écouter, il vient participer. Chanter, réagir, dialoguer.

Des concerts comme lieux de résistance culturelle

Ce retour sur scène s’inscrit dans une volonté de rapprocher l’artiste de son public, dans des lieux de vie accessibles, loin des grandes salles aseptisées. Une manière aussi de réaffirmer l’importance de la culture à Mayotte, là où elle survit souvent sans moyens mais avec une énergie brute. « Chez Hamidou, on n’a pas de spots, pas de sono dernier cri, mais on a les gens, on a les histoires, on a l’essentiel« , glisse l’artiste. Ces concerts seront aussi l’occasion de présenter de nouveaux morceaux inédits, dans la veine de ses précédents titres : paroles ciselées, mélodies entêtantes, rythme lent mais percutant. Des chansons encore en cours de finalisation mais déjà testées en live, pour sentir la température du terrain. Une parole rare et précieuse dans le paysage artistique local.

Dans une époque où la parole publique est souvent formatée, la voix libre de Mtoro Chamou dérange autant qu’elle inspire. Il fait partie de ces artistes dont chaque apparition est un événement, parce qu’il ne triche pas. Et parce qu’il parle de nous, à nous, sans filtre. Ceux qui l’ont déjà vu sur scène savent que l’expérience dépasse la musique. Elle touche au vécu, à la mémoire collective, à la résistance silencieuse d’un peuple souvent oublié. En ces temps de d’incertitude après le passage du cyclone dévastateur Chido et de crises identitaires, Mtoro Chamou rappelle que la musique peut être une arme douce mais puissante.

INFOS PRATIQUES – MTORO CHAMOU EN CONCERT :

  • Vendredi 1er août – Snack du Stade, Dzoumogné
  • Vendredi 2 août – Restaurant Bar Chez Cousin
  • Mercredi 6 août – QG Chez Mamidou à Hamaha
  • Samedi 9 août – QG Chez Mamidou.

Aéroport de Mayotte : la tour de toutes les railleries

Aéroport de Mayotte : la tour de toutes les railleries

Elle serait équipée d’un matériel « nec ultra » mais installée dans un empilement de conteneurs métalliques qui en fait la risée de tous. Inaugurée la semaine dernière, hors présence des journalistes, la nouvelle tour de contrôle de l’aéroport de Mayotte fait le « buzz » sur les réseaux sociaux et fait couler de la salive dans l’opinion publique locale et régionale. Elle est devenue un sujet d’attraction pour les visiteurs de passage en Petite-Terre.

La Refondation de Mayotte post cyclone Chido est tout sauf un long fleuve tranquille. Les sujets de désaccord entre élus locaux et populations d’une part, et les services de l’Etat d’autre part. Si l’objectif recherché par tous demeure le même, il en est tout autrement de la manière et des moyens à mettre en œuvre pour y parvenir. Au pays du provisoire qui dure longtemps, on se veut vigilant, et les habitants réclament du solide, de l’appréciable dans le long terme et surtout du design. Dans ce cas de figure, comment concilier réponse à l’urgence et construction rapide et durable ? Vue de loin, cette nouvelle tour de contrôle de l’aéroport de Pamandzi se fond dans le décor à côté de la précédente mise hors service par le cyclone Chido. Une apparence seulement car lorsqu’on se rapproche d’un peu plus près, l’originalité de l’ouvrage ne peut que générer moult commentaires. Une originalité source d’attirance du public depuis une semaine, une attraction pour des certaines personnes qui viennent parfois de très loin en Grande-Terre pour voir cette tour de contrôle devenue objet de railleries sur les réseaux sociaux, les prises de paroles de certains élus locaux et surtout des écrits des médias comoriens qui critiquent dans leur grande majorité, et par la même occasion de la reconstruction et refondation annoncée de Mayotte. « Et vous voulez nous faire croire qu’on est ici en France, franchement c’est du n’importe quoi, je plains les Mahorais qui ont choisi de rester français envers et contre le monde  » blâme Jay Seebun, un ressortissant mauricien. « Contractor » dans le secteur du bâtiment dans son île natale, il est venu prospecter des opportunités de marché dans le cadre de la Refondation de Mayotte annoncée pour début 2026. « Oui vraiment, ça se voit que la métropole se fout de nous et qu’il n’y aura jamais 4 milliards d’euros investis dans cette île comme annoncé par le gouvernement…

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Pamandzi : la municipalité renoue avec les excédents budgétaires

Pamandzi : la municipalité renoue avec les excédents budgétaires

Un budget directement arrêté par la préfecture de Mayotte, un placement sous contrôle régulier de la Chambre régionale des comptes et une obligation stricte de respecter les recommandations de l’Agence Française de développement (AFD). La commune de Pamandzi revient à l’équilibre budgétaire en 2025. Un paquet de projets sera financé grâce à un excédent supérieur à 1 million d’euros.

A quelques mois de la fin du mandat actuel, la municipalité de Pamandzi renoue avec les beaux jours du passé. Cible constante de son opposition tout au long de l’année dernière, le maire Madi Madi Souf revient de loin. Caractéristique des mandatures précédentes, « le déficit budgétaire structurel a été définitivement résorbé au titre de l’exercice budgétaire 2024 » annonce le Président de l’Association des Maire de Mayotte (AMM) dans un communiqué adressé en fin la semaine dernière aux rédactions de presse locales. Une nouvelle consignée dans un avis (n°B2025-006) de la Chambre régionale des comptes (CRC) rendu le 23 juin 2025, avis qui fait suite à une analyse du budget primitif du BP 2025 de la commune.  « Le contrôle systématique du budget primitif de la Commune qui existait depuis plusieurs années par la CRC via la saisine du préfet, a été définitivement levée », peut-on lire dans le communiqué du maire de Pamandzi. Pour la première fois depuis 2 ans, un excédent budgétaire d’environ 1, 2 millions d’euros a même été réalisé au titre du résultat de l’exercice budgétaire 2024 (compte administratif 2024) et a obtenu l’aval de la CRC. Autre bonne nouvelle annoncée aux habitants de Pamandzi, un excédent prévisionnel d’environ 1,4 millions d’euros au titre du budget primitif 2025 (y compris une capacité d’autofinancement d’environ 3 millions), validé par la CRC. Les administrés peuvent se réjouir, « le taux des impôts directs 2025 des Pamandziennes et des Pamandziens a été maintenu au même niveau que celui de 2024 qui a été fixé par le préfet via les recommandations de la CRC, avec une diminution envisageable dès 2026 » se congratule la majorité municipale. Ces bonnes nouvelles en amènent d’autre car une enveloppe de 1,2 millions d’euros va être affectée à des travaux de rénovation et d’aménagement de 15 voiries dans les quartiers de Magochitsora, Bahoni et Badrabasse dans le cadre du Budget primitif de 2025.

D’autres secteurs ne sont pas en reste, près de 200 000 euros vont en effet être affectés dans la construction et l’aménagement d’un marché multi-usage au niveau de l’actuel petit marché du quartier Décasé. Pour 100 000 euros l’aménagement urbain sera revu avec une signalétique à l’entrée de la commune et de certains quartiers. L’installation d’un parapluie est au programme dans la rue de l’AJP où les habitants pourront déambuler. Il est également question de la réalisation d’études sur des zones de stationnement règlementées dans le but de fluidifier la circulation dans Pamandzi. Autres bénéficiaires de cette embellie budgétaire, les associations qui participent à l’animation sociale, culturelle et sportive de la commune se voit doter d’une enveloppe de 100 000 euros en 2025. La mandature de Madi Madi Souf s’achève sur une note positive.

« À Mayotte, nous avons collecté plus de 50 000 tonnes de déchets »

« À Mayotte, nous avons collecté plus de 50 000 tonnes de déchets »

Sept mois après le passage du cyclone Chido, les efforts de nettoyage et de traitement des déchets se poursuivent à Mayotte. Le SIDEVAM, en charge de la gestion des déchets sur l’île, a déjà collecté plus de 50 000 tonnes, dans un contexte marqué par des contraintes logistiques et financières.

« Les premiers jours ont été particulièrement difficiles. Les routes étaient bloquées, ce qui a empêché nos équipes de se rendre sur le terrain et a fortement perturbé les collectes habituelles », se remémore Chanoor Cassam, directeur général des services du syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte (SIDEVAM 976). Sept mois après le passage du cyclone Chido, plusieurs zones tampons persistent. plus de 50 000 tonnes de déchets ont été collectées, alors que la capacité de traitement quotidienne est de 450 tonnes. Le SIDEVAM 976 fait face à un défi de taille, aussi bien logistique que budgétaire.

Pour faire face à l’afflux massif de déchets, une soixantaine de zones tampons ont été mises en place. Situées à distance des habitations, elles permettent de regrouper temporairement les déchets avant leur traitement. Certaines d’entre elles sont encore visibles, notamment à Coconi en face de la poste de Coconi, même si le site emblématique reste celui de la rocade de Mtsapéré.

« Ces sites ont été pensés pour éviter que les déchets les plus polluants – et souvent les plus odorants – ne s’accumulent dans des zones sensibles ou naturelles», ajoute le directeur général des services du SIDEVAM 976.

Des moyens limités mais un travail en réseau

Le Syndicat dispose de moyens techniques restreints. Certains équipements, comme les camions ou les broyeurs, ne sont pas toujours adaptés à la nature des déchets à traiter, notamment les troncs d’arbre ou les matériaux issus de la reconstruction. «Nous travaillons en coordination avec les services de l’État, les communes et la sécurité civile. Cette coopération permet de maintenir une dynamique de collecte malgré les contraintes », précise Chanoor Cassam.

Une situation budgétaire sous pression

À cela s’ajoute un contexte budgétaire tendu. Faute de moyens supplémentaires immédiats, les capacités d’intervention sont limitées. La prochaine enveloppe budgétaire, financée par les intercommunalités, est attendue à l’automne, après le vote de la loi de finances.

Chaque année, le SIDEVAM traite environ 70 000 tonnes de déchets. En 2025, ce volume a déjà été atteint à plus de 75 %, en grande partie à cause des déchets liés à la reconstruction : bois, plaques, tôles, isolants…

Lors de sa visite à Mayotte, le Premier ministre François Bayrou avait annoncé des mesures de gestion des déchets sur trois mois. Un vœux pieux. Si des avancées ont été réalisées, la situation montre que la remise en route complète du système prendra encore du temps.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes