Des manifestants ont bloqué les locaux de la Cadema (communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou), jeudi dernier, forçant la direction à sortir sous protection de la police et de la gendarmerie.
C’est l’un des épisodes de ces derniers jours qui ont poussé le préfet de Mayotte à changer de stratégie et à vouloir la fin des barrages (voir par ailleurs). Jeudi, des manifestants ont fait le siège des bureaux de la Cadema, à Mamoudzou,provoquant l’exfiltration des directeurs. Même si des plaintes ont été déposées pour menaces de morts et des insultes, Marcel Fortuné, le nouveau directeur général des services de la communauté d’agglomération, veut passer à autre chose et rester concentré sur les projets.
Depuis son arrivée, il y a deux semaines, le nouveau directeur général des services de la Cadema, Marcel Fortuné, n’a pas encore connu un fonctionnement normal des locaux.
Flash Infos : Quel est votre état d’esprit après ce qui s’est passé jeudi ?
Marcel Fortuné : Je suis un homme profondément attaché au service public. On est là pour remplir une mission d’intérêt général. Ce jeudi, il y a une double atteinte au service public, parce qu’on a fait fermer nos locaux et aussi parce qu’on a eu des menaces etnotre DRH qui a été bousculé physiquement. On comprend le mouvement, notre président le soutient (N.D.L.R. RachadiSaindou), mais on n’a rien à voir avec l’immigration. Ce qui se passe au stade de Cavani n’est pas de notre compétence. Tout ce que nous avons fait d’ailleurs, c’est d’envoyer des agents pour nettoyer.
F.I. :Le climat a été houleux pendant votre sortie. Il y a eu des plaintes pour des menaces de mort, n’êtes-vous pas inquiet ?
M.F. :Non, j’ai vu un groupe de personnes qui voulaient faire parler d’elles.Elles veulent se faire entendre de l’État. J’ai déposé plainte en mon nom et tant que personne morale pour la Cadema. Nous nous constituerons aussi partie civile.Les manifestants étaient au courant de notre retour au travail. Ils avaient accès à nos mails, à nos conversations sur Whatsapp. On sait qu’ils ont été prévenus en interne. Mais ce n’est pas le plus important, on ne fera pas de chasse aux sorcières.
F.I. : Quelle est la suite pour la Cadema ?
M.F. : On va continuer à travailler, mais en privilégiant le télétravail. On va écouter les recommandations de la préfecture et de la police, et ne pas se rendre au bureau. On est là d’abord pour les Mahorais, on doit mener à bien des projets structurants comme le Caribus ou les navettes maritimes.
Le blocage des administrations, ici l’avenue de la Préfecture à Mamoudzou, a été stoppé par les forces de l’ordre, dès vendredi.
Le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, s’est exprimé à la presse,ce vendredi,pour appeler à la fin des barrages. Il devait ensuite s’entretenir avec les représentants des collectifs, qui ne sont pas venus. Tout le week-end, des barrages ont été enlevés par les forces de l’ordre (voir encadré).
Le préfet de Mayotte devait recevoir les représentants des collectifs, ce vendredi, à la préfecture de Mamoudzou. Ils ne sont finalement pas venus.
« La situation est grave », définit Thierry Suquet, concernant les blocages sur l’île, en s’adressant à la presse, ce vendredi 26 janvier.Le préfet de Mayotte a appelé à la levée immédiate des barrages (voir encadré), tout en comptant sur la coopération du collectif des citoyens de Mayotte 2018, avec qui il devait s’entretenir ensuite, pour un retour à la normale lundi.
«On a besoin d’un redémarrage. La population de l’île va être mise en danger par ces barrages», justifie-t-il, citant« les pertes de chances de vie » : le fonctionnement du centre hospitalier de Mayotte (CHM), où le personnel des services a des difficultés pour s’y rendre, l’approvisionnement des médicaments depuis le portdont un tiers seulement serait parvenu en pharmacie, la circulation des infirmiers à domiciles et véhicules d’urgence bloqués par des manifestants « comme s’ils étaient mandatés par l’État pour transporter des migrants». «On marche sur la tête», commente le préfet, qui cite également la difficulté à distribuer des bouteilles d’eau aux plus vulnérables,les freins aux chantiers entrepris sur l’île,sur l’agriculture, l’économie et les services de l’État dont la scolarité. «Or, on connaît les dangers de laisser les enfants dans la rue. »
« Aujourd’hui, l’État a entendu ce que disent les Mahorais […]Vous avez gagné […] L’État a tenu ses engagements et obtiendra le démantèlement complet», appuie-t-il, sur la base des six escadrons encore présents après l’opération Wuambushu et le démantèlement du camp au stade de Cavani où 77 migrants sur les 710 recensés ont déjà rejoint un abri provisoire « en l’attente d’un départ ou d’un traitement en fonction de la situation juridique ». «On s’est donné deux mois», informe-t-il, le temps d’héberger et « les faire partir ». Des premiers départs devraient avoir lieu dans les jours prochains.
Les déboutés du droit d’asile devraient être renvoyés, les ressortissants du Congo, du Burundi et du Rwanda devraient recevoir une proposition de retour volontaire, tandis que les réfugiés seront conduits en métropole. Les demandeurs d’asile, eux, devraient bénéficier d’une accélération du traitement de leur demande.« Mais pour cela, on a besoin que la préfecture réouvre pour relever les empreintes. »
Les collectifs ont refusé l’entretien
Le préfet indique, qu’après avoir fait appel de la décision du tribunal au conseil d’État, avoir saisi le tribunal administratif sur d’autres bases concernant le stade. Pour finir, Thierry Suquet a aussi rappelé qu’il ne tolèrerait aucune violence, autour des barrages, contre les Africains soit « des gens protégés par la France et persécutés dans leur pays » à qui il assure «la protection», citant également les menaces proférées au personnel de la Cadema (voir par ailleurs).
Alors qu’à la suite de ce moment avec la presse, le préfet devait s’entretenir avec les collectifs, ceux-ci ontpréféré ne pas venir.HaoussiBoinahedja, qui était ce vendredi au barrage de Tsingoni, explique qu’au moment où des manifestants ont tenté, vendredi matin, de mettre un cadenas à la préfecture, le préfet aurait laissé entendre qu’il avait déjà pris la décision de lever des barrages. «Pourquoi discuter si c’est déjà décidé ?», relève le secrétaire départemental de la CGT, qui se veut « simple citoyen » sur les barrages.
Malgré les premiers barrages enlevés, ce week-end, les collectifs nous ont informé samedi de leur souhait de continuer le blocus de l’île.
Des barrages enlevés tout le week-end
Levée du barrage de Coconi, ce samedi matin.
Le ton s’est durcit, ce samedi, conformément à la demande,la veille, de« levée immédiate des barrages » qui paralysent Mayotte depuis le début de la semaine. Prévenant qu’« aucun barrage ne sera toléré »,la préfecture a dépêchéles gendarmes pour retirer les obstacles sur tous les axes de circulation pendant tout le week-end.C’était le cas, par exemple, à Coconi, ce samedi, vers 11h30 (photo).La police a eu les mêmes consignes pour la commune de Mamoudzou. « Les policiers ont levé les barrages sur la voie publique et mis fin aux occupations illicites du domaine public.Ils ont également retiré tous les cadenas qui condamnaient l’accès aux services publics de la mairie, du Conseil départemental et de la Cadema.Les cadenas qui bloquaient le cinéma Alpa Joe ont aussi été enlevés », confirme la police.
« Les services de l’État seront présents autant que nécessaire pour que tous les réapprovisionnements et les accès aux soins et aux services puissent se faire sereinement, dans le cadre du respect des lois de la République », avertit la préfecture, qui annonce « les établissements scolaires seront rouverts le lundi 29 janvier de même que toute l’activité administrative, économique reprendra son cours ».
« Depuis la semaine avant la rentrée, les conflits entre Koungou et Trévani se sont intensifiés », déplore un membre de la vie scolaire du collège Frédéric-d’Achery, situé sur « une ligne de front » des affrontements entre bandes.
Une partie du personnel de l’établissement scolaire du second degré de Koungou exerce son droit de retrait après une tentative d’intrusion et des scènes de violence la semaine passée. Des mesures concrètes pour la sécurisation du collège sont réclamées au rectorat de Mayotte.
Le collège Frédéric–d’Achery, implanté à mi-chemin entre le village de Trévani et Koungou, a été dans l’obligation de confiner ses élèves mercredi en raison de l’« intensification » d’un conflit opposant des bandes des deux communes. « Des violences aux abords de l’établissement, on en voit tous les jours, mais c’est la première fois depuis l’ouverture du collège que l’établissement a été attaqué directement », témoigne un membre la vie scolaire. Ce jour-là, dès l’ouverture de l’établissement scolaire accueillant près de 2.000 jeunes, les prémices d’une escalade dans la violence étaient ressenties. Peu avant 6h30, plusieurs individus prennent la direction du village de Trévani. Caillassés, ils battent en retraite. Dans son forfait, le groupe finit par prendre pour cible un véhicule de la gendarmerie stationné à proximité du collège. Les élèves de Frédéric–d’Archery sont alors confinés. Des tirs de gaz lacrymogène en riposte gênent la respiration jusque dans la cour de l’établissement.
Sur les coups de 10h, les élèves sont de nouveau autorisés à sortir, mais des rassemblements d’individus cagoulés, aux abords du collège, inquiètent le personnel. « On a demandé aux élèves de s’éloigner le plus possible des grillages pour minimiser les risques », raconte notre source. C’est finalement à l’heure de la pause méridienne que des tirs de pierres en direction des bâtiments scolaires sont déplorés. Les élèves de 6e et de 5e sont directement visés dans leur cour de récréation, la plus en hauteur au sein de l’établissement. « Le personnel pensait que les caillassages allaient cesser en faisant descendre les élèves dans une autre cour, mais des fers à béton ont été lancés », nous explique-t-on.
Un élève légèrement blessé
Dans le même laps de temps, cinq à six individus tentent de briser les portes vitrées à l’entrée du collège. Les élèves sont alors confinés dans l’enceinte de l’établissement. Ils le resteront pendant trois longues heures, avant d’être libérés aux alentours de 14h35. Selon nos informations, un élève du collège, en situation de handicap, a été légèrement blessé au niveau du dos par un jet de pierre, alors qu’il tournait le dos à une des vitres ciblées.
« Il y avait clairement une volonté de tuer, on n’était pas sur une simple intimidation », abonde le membre de la vie scolaire. L’intervention prompt des gendarmes a tout de même permis aux élèves de sortir de l’établissement sous bonne escorte. Cela dit, c’est la goutte de trop pour la communauté éducative. « Depuis la semaine avant la rentrée, les conflits entre Koungou et Trévani se sont intensifiés. Des professeurs d’EPS se sont déjà fait menacer avec des bambous taillés et des pierres en revenant du stade. »
Le terrain de sport situé au-dessus du collège avait été évacué la veille des faits à cause des lanceurs de pierres. Jeudi, au lendemain de l’attaque, 15 enseignants sur 110 étaient présents dans l’établissement. Les élèves ont été libérés dès 8h, avant qu’une partiedu personnel annonce exercer son droit de retrait, cevendredi. Les enseignants et le personnel de la vie scolaire réclament l’installation d’une gâchette électrique, une armature pour la porte à l’entrée de l’établissement, prévue de longue date mais pas encore effective. Une présence renforcée de la gendarmerie est également sollicitée aux heures d’ouverture et de fermeture de l’établissement scolaire. La balle est désormais dans le camp du rectorat.
Une commission de sécurité, réunion obligatoire à l’issue d’un droit de retrait, est programmée ce mardi 30 janvier.
A Koungou, la circulation était de nouveau bloquée ce lundi matin.
Malgré une demande de « levée immédiate » formulée par le préfet de Mayotte Thierry Suquet, de nombreux barrages empêchaient le passage des automobilistes ce lundi matin. Des barricades ont été dressées tôt dans la matinée dans les communes suivantes : Chirongui, Chiconi, Koungou, Bandraboua et Tsararano, selon la gendarmerie. La situation serait, au moment où nous écrivons ces lignes, revenue dans l’ordre. « Normalement, c’est dégagé, on tient les points mais on peut difficilement y rester ad vitam æternam », concède un officier.
Vendredi dernier, Thierry Suquet a durci le ton, décrivant une situation « catastrophique », en guise de bilan de la première semaine de blocage, sur fond de crise migratoire et sécuritaire, rappelant les « conséquences désastreuses » des blocages de 2011 et 2018 pour « l’économie et surtout pour l’emploi ainsi que le développement de l’île ». Ce jour, le préfet de Mayotte en « appelle au bon sens » et demande, une nouvelle fois, la levée des barrages selon le souhait de « la majorité silencieuse et des acteurs économiques ».
Le Collectif des Citoyens de Mayotte manifeste en même temps devant la préfecture, à Mamoudzou. Mobilisé contre le camp dit du stade Cavani, désormais démantelé, il souhaite de nouveau interpeller les services de l’Etat au sujet de la prise en charge des demandeurs d’asile. D’après un premier décompte, 77 migrants ont quitté définitivement le stade jeudi. Une quarantaine de demandeurs d’asile devraient être reconduits vers l’hexagone dès cette semaine.
Anis Chebani, coiffeur et entrepreneur mahorais, au défilé du quatrième « Coiffure en folie » au collège de Majicavo-Lamir.
Coiffeur talentueux de Majicavo–Koropa, Anis Chebani vient de remporter le concours Afro HairComb, une nouvelle compétition artistique organisée par Afrodya World à Paris.Il s’agit d’une étape de plus dans le parcoursdu jeune homme de 28 ans qui met toute sa détermination au service de sa création.
Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outremer, s’est félicité du passage de la loi Immigration au Conseil constitutionnel (ici à Dzaoudzi en août 2022, aux côtés de son ex-ministre délégué, Jean-François Carenco, et de la députée mahoraise, Estelle Youssouffa).
Censurée en partie par le Conseil constitutionnel, la loi Immigration et Intégration passera sans une trentaine d’articles dont certains concernant directement le territoire mahorais. Le droit du sol par exemple, conditionné à la présence régulière d’un des deux parents sur l’île pendant trois mois, ne verra pas son délai allongé à un an. Le député Mansour Kamardine, favorable notamment à un retour du délit de séjour irrégulier finalement rejeté, dénonce « une censure de la lutte contre l’immigration clandestine qui submerge Mayotte ».
Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outremer, s’est félicité du passage de la loi Immigration au Conseil constitutionnel (ici à Dzaoudzi en août 2022, aux côtés de son ex-ministre délégué, Jean-François Carenco, et de la députée mahoraise, Estelle Youssouffa).
Un tiers du texte de la loi Immigration et Intégration a été jugé « contraire à la Constitution », ce jeudi 25 janvier. C’est le cas de la fin de l’automaticité du droit du sol pour les enfants d’étrangers nés en France, cette mesure obligeait les jeunes nés de parents étrangers à manifester leur volonté d’obtenir la nationalité française entre 16 et 18 ans. Les nouvelles conditions d’accès aux prestations sociales, l’instauration de quotas migratoires, l’obligation de maîtriser la langue française dans le cadre de demandes de titres de séjour ou le durcissement de l’accès au regroupement familial font partie des articles retoqués par le Conseil constitutionnel, qui était amené à statuer sur la dernière version obtenue en commission mixte paritaire, le 19 décembre 2023.
Dans ce texte, d’autres mesures propres à Mayotte n’y figurent plus non plus. C’est le cas de la modification des règles du droit du sol. Depuis 2018, les enfants nés à Mayotte de parents étrangers peuvent prétendre à la nationalité française si le père ou la mère est présent(e) légalement sur le territoire pendant trois mois avant la naissance. Avec l’article 26, il était proposé de porter ce délai à un an, tout comme il était proposé d’appliquer un procédé similaire en Guyane et à Saint-Martin. Finalement, le Conseil constitutionnel n’a pas jugé utile de garder l’article 26.
« Plusieurs dispositions importantes pour les Outre-mer et en particulier pour Mayotte font partie de la censure de la loi immigration par le conseil constitutionnel parmi les 40% d’articles censurés. Il s’agit notamment de la censure du délit de séjour irrégulier et de l’adaptation du droit du sol à Mayotte», déplore Mansour Kamardine dans un communiqué dénonçant« une censure de la lutte contre l’immigration clandestine qui submerge Mayotte ». Comme d’autres élus de son camp, le député de la deuxième circonscription de Mayotte clame que le rejet d’une partie du texte est motivé par des raisons politiques, ce qui justifierait« une réforme constitutionnelle et d’autre part, le dépôt au Parlement d’une loi immigration 2 ».
Une victoire selon le gouvernement
L’élaboration d’un nouveau texte, qui pourrait faire l’objet d’autres censures, est peu probable, surtout que 51 articlesont finalement réussi à passer. Par exemple, l’étranger devra signer un contrat d’engagement au respect des principes de la République. Il y aaussi la délivrance de visas qui sera possible désormais que si le pays d’origine réadmet régulièrementses ressortissants en situation irrégulière. Il sera autorisé également pour un département de refuser la prise en charge au titre de l’aide sociale à l’enfance des jeunes majeurs lorsqu’ils ont fait l’objet d’une obligation de quitter le territoire (OQTF) ou encore la création d’un fichier des mineurs étrangers suspectés d’être des délinquants.
Dans le camp gouvernemental, on va même jusqu’à considérer que la loi désormais appliquée est une victoire. Gérald Darmanin s’en est félicité, dès jeudi soir.« Le Conseil constitutionnel valide l’intégralité du texte du gouvernement : jamais un texte n’a prévu autant de moyens pour expulser les délinquants et autant d’exigence pour l’intégration des étrangers ! », a-t-il réagi. Du côté de la droite, dont fait partie le député mahorais Les Républicains, ou de l’extrême-droite qui avait apporté ses voix au texte, on fait plutôt grise mine. Le Conseil constitutionnel, saisi sur la plupart des articles par des parlementaires de gauche, a rejeté beaucoup de leurs articles.
Un report vers la loi Mayotte ?
Bon nombre d’entre euxont étécensurés parce qu’ils étaient considérés comme des « cavaliers législatifs ».C’est-à-dire qu’ils n’ont pas normalement leur place dans le texte proposé. Mansour Kamardine fonde désormais ses espoirs sur la future loi Mayotte pour que des nouvelles dispositions en matière de lutte contre l’immigration clandestine soient prises. « J’appelle le gouvernement à déposer au plus vite le projet de loi Mayotte prévu au dernier Comité interministériel des Outre-mer de juillet 2023 et de tenir les délais de son examen au 1er semestre 2024 », émet-il comme vœu.
« La Constitution prévoit des adaptations législatives pour tenir compte des particularités des Outre-mer. Le gouvernement doit proposer au Parlement d’aller bien au-delà des adaptations actuelles pour sauver Mayotte, de la submersion migratoire, de la guerre civile qui couve et pour finalement que Mayotte reste Mayotte et que la France reste la France, comme le président de la République et le Premier ministre l’ont dit récemment», rappelle-t-il, alors que la loi-programme est rentrée dans d’intenses négociations entre l’État et les élus locaux.
Ancienne maire de Sada et présidente de Maore Solidaire, AnchyaBamanarevient sur le mouvement social que Mayotte vit depuis une semaine avec des barrages dans toute l’île. Elle y voit un ras-le-bol de la population mahoraise en raison des crises successives. Elle s’oppose également à l’idée d’un changement de statut pour Mayotte, alors que le processus de départementalisation n’est toujours pas achevé.
« L’actualité de ce week-end amène à écrire cette tribune et à partager nos réflexions à l’ensemble de la population de Mayotte. Dans le communiqué préfectoral du 25/01/2024 demandant la levée des barrages, il est écrit que « les engagements sont ainsi tenus, dans le cadre de la législation française,pleinement applicable depuis la départementalisation ».
Nous disons« chiche »Monsieur le représentant du gouvernement (N.D.L.R. Thierry Suquet, préfet de Mayotte). Les Mahorais ne cessent de demander cela depuis 2011, que la législation française soit pleinement appliquée sur ce territoire français, au même titre que tous les concitoyens français de France et de Navarre.
Depuis 2011, treize ans après la création du département, lesgouvernements successifs ont enchaîné les plans et rapports en sa faveur. Il s’agit des plans « Mayotte 2025, Une Ambition pour la République de 2015, Plan sécurité Mayotte de 2016, Assises de l’Outre-mer de 2017, Plan Action de l’Etat pour votre quotidien de 2018 ». Malgré tous ces plans et réflexions,le territoire de Mayotte continue de sombrer dans l’insécurité, la délinquance, l’immigration illégale, la cherté de la vie et surtoutle sous-développement.Et nombreuses sont les crises sociales qui ont frappé Mayotte depuis 2011 : cherté de la vie en 2011, crise de l’eau en 2017, crise contre l’insécurité et l’immigration clandestine en 2018, crise de l’eau en 2023, crise contre l’insécurité et l’immigration clandestine que nous vivons actuellement…
Pour cause, les rapports de la Cour des comptes se suivent et se ressemblent (2016, puis 2022), formulent les mêmes constatsen pointant les défaillances de l’État face à ses missions de sécurité et de lutte contre l’invasion migratoire illégale. Selon ces rapports, « les actions ne sont pas suivies dans le temps…et les apports aux besoins du territoire et de la population mahoraise ne sont pas évalués », montrant ainsi le manque réel de volonté politique de notre État de protéger ce territoire.
Il ne faut pas changer de statut !
Le désordre ambiant du territoire coïncide avec la prochaine réflexion demandée par le chef de l’État aux élus des territoires d’outre-mer sur leur avenir institutionnel. Est-ce un hasard ? La question mérite d’être poséeface à notre président qui pense que les Mahorais ne seraient peut-être pas heureux avec le statut de département… ou encore à notre préfet qui trouve l’idée du maire de Mamoudzou intéressante, à savoir réfléchir sur un éventuel statut d’autonomie.
Sur ce sujet « extêmementbrûlant » pour les Mahorais, rappelons que Mayotte a déjà bénéficié d’un statut d’autonomie interne (à partir de 1961). Durant cette période, tous les moyens financiers de l’autonomie interne ont été mobilisé par les autorités comoriennes pour développer leurs îles au détriment de Mayotte abandonnée.Il est donc aisément compréhensible que depuis, les Mahorais ont choisi d’ancrer leur destin politique dans la France à travers un statut de département.
La question qui se pose aujourd’hui pour Mayotte, Monsieur le représentant du gouvernement, c’est de doter du territoire des moyens nécessaires de la Région pour assurer son développement ; c’est d’assurer la sécurité des Mahorais ; c’est de faire bénéficier de Mayotte de la solidarité nationale pour absorber les mineurs isolés qui meurent de faim dans les rues et bidonvilles de Mayotte ; c’est de permettre aux migrants titulaires du visa délivrés à Mayotte de circuler sur le territoire national ; c’est de poster un bâtiment de la marine nationale pour empêcher l’arrivée des migrants illégaux sur l’île… Et non pas changer de statut !Les élus de Mayotte doivent veiller à ce que ces mesures soient retenues dans cette future loi Mayotte dont les décisions finales resterontsous leurs responsabilités.
Enfin, un message auxMahorais de se remémorer notre histoire ! «Tout au long du combat pour Mayotte française, des périodes d’incertitude ont existé. Quand la gauche était au pouvoir (1981-1995), nous faisions le dos rond, nous nous soudions et nous laissions la mauvaise vague passée…»,me confiait feu père Younoussa Bamana. Que son âme repose en paix ! Nous invitons donc les Mahorais à résister, les élus à s’organiser et à se battre dans l’unité pour faire face à cette période d’incertitude…
Car «vwindzadoujadé vwindzamlongo» ditsagement le proverbe mahorais (là où il y a une vague réside un chemin) !« RahachiriSibabuyayiMaore»! »
Un lot de bouteilles Cristaline a été signalé à l'Agence régionale de Santé de Mayotte. Celle-ci indique, après analyse, qu'il ne faut pas la consommer.
L’Agence régionale de Santé (ARS) indique qu’un lot de Cristaline Noémie, identifié sous la numérotation CH1 23/10/25, a été détecté comme défectueux après des analyses et des signalements. « Aussi, il est demandé à la population de ne pas consommer les bouteilles appartenant à ce lot », avertit l’agence, qui ajoute « qu’aucune anomalie n’a été détectée sur les autres eaux embouteillées aujourd’hui distribuées ou vendues à Mayotte ».
Pour identifier si un pack fait partie du lot défectueux, un numéro d’identification est inscrit juste en dessous du bouchon de la bouteille.
Désormais, ce samedi, dans un communiqué, il prévient qu’« aucun barrage ne sera toléré ».« Les forces de sécurité intérieure ont dès 6h ce matin procédé à la levée de ceux-ci. Ainsi, la RN 1 qui dessert le nord de Koungou à M’tsamboro, la CD 2 qui dessert le centre de Mamoudzou à Combani, la CD 5 de Sada à Chirongui et les RN 2 et RN 3 qui desservent le sud de Mamoudzou à M’zouazia, sont désormais libérées », détaille la préfecture, qui fait remarquer que ces opérations « se sont déroulées sans emploi de la force ». C’était le cas, par exemple, à Coconi, vers 11h30 (photo).
Ainsi, supermarchés, pharmacies, dispensaires, distributeurs de billets et stations-service sont de nouveau approvisionnés. « Les services de l’État seront présents autant que nécessaire pour que tous les réapprovisionnements et les accès aux soins et aux services puissent se faire sereinement, dans le cadre du respect des lois de la République », avertit la préfecture, ajoutant que « la vie économique, sociale, locale reprend son cours » et que « le préfet et le procureur de la République suivent la situation en temps réel ».
Dans le sud de Mayotte, comme ici à Chirongui, la mobilisation permet de faire état de revendications locales avec une réunion prévue, ce samedi, à la mairie de Chirongui.
Pour répondre aux problèmes de sécurité et de violences dans leurs villages, des citoyens réclament une réunion d’urgence avec les maires du Sud, ainsi qu’une saisine immédiate de l’Etat. Celle-ci est programmée ce samedi matin à Chirongui.
Après les barrages, c’est une autre méthode qu’ont décidé d’employer un groupe de citoyens réunis au sein du Comité citoyens Sud Prévention et Sensibilisation à Mayotte, tout aussi remontés. Ils ont envoyé un communiqué aux quatre maires du sud, ce vendredi 26 janvier, afin d’organiser une réunion d’urgence pour discuter « des problèmes de sécurité et de violence » avec des représentants de chaque commune et village. Ils ont même choisi la date : ce samedi, 9 heures, à la mairie de Chirongui. Par message, le maire de la commune, Bihaki Daouda, nous confirme avoir accepté cette invitation.
Le menu est déjà tout établi. Le collectif prévoit une présentation détaillée des problématiques rencontrées dans leurs villages, de discuter des mesures envisagées par la municipalité pour lutter contre la présence des personnes en situation irrégulière. Mais aussi, des actions à entreprendre pour « mettre un terme aux activités des marchands de sommeil et de camps » ainsi que des modalités de collaboration avec les services de l’Etat pour renforcer la sécurité.
Ces marchands de sommeil, selon le collectif, « nuisent gravement à la tranquillité publique » et « restent dans l’illégalité en impunité totale » alors qu’« ils exploitent la détresse des personnes vulnérables ». Malgré les signalements qu’aurait déjà réalisé ces citoyens, ils constatent « aucune action concrète ». Selon nos informations, des enquêtes sont bien en cours du côté de la gendarmerie sur des marchands de sommeil à Chirongui.
Ils ont écrit leur programme
Ces habitants du Sud demandent également la saisine immédiate des services de la préfecture et du ministre de l’Intérieur. Avec déjà des idées à mettre en place comme l’intensification de patrouilles de mer et terrestres, un déploiement intensif des policiers municipaux pour circuler et dresser des procès-verbaux, le déclenchement d’enquêtes administratives, fiscales et judicaires pour les marchands de sommeil, agir contre la prostitution sur les routes, stopper « la prolifération » des familles d’accueil et hébergements assimilés, la destruction immédiate des cultures illégales au niveau des mangroves et des zones forestières…
Le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, a répondu au président de l'association des maires de Mayotte, Madi Madi Souf, sur le sujet de l'insécurité.
Dans une lettre adressée au président de l’association des maires de Mayotte, Madi Madi Souf, Thierry Suquet dresse le bilan des services de l’Etat en matière de sécurité. Le préfet de Mayotte répond aussi à plusieurs demandes que l’AMM avait faite en décembre dernier.
Ce dernier a adressé une lettre en réponse, ce vendredi, au président de l’association des maires de Mayotte, Madi Madi Souf. Le préfet stipule dans un premier temps que les dispositifs déjà mis en place par les services de l’Etat « recoupent largement les demandes exprimées » dans la lettre adressée en décembre.
1,8 milliard d’euros pour la sécurité en 2023
S’en suivent, pour justifier ce propos, une liste et de longs paragraphes détaillant les moyens humains et matériel dédiés à la sécurité et à la lutte contre l’immigration clandestine. On apprend qu’en 2023, 1,8 milliard d’euros ont été consacrés à des projets liés à la sécurité et 660 kwassas transportant près de 8.660 personnes ont été interceptés. Un bilan que la préfecture impute à sa détermination.
Si les demandes des maires sont considérées comme légitimes, deux d’entre elles sont qualifiées d’ « inadaptées face aux formes de la délinquance et de l’insécurité ». Ainsi, la préfecture ne juge pas la création d’une police des transports publics pertinente, les actes de délinquance provenant de l’extérieur. Il rappelle également que le déploiement des militaires pour maintenir l’ordre et traiter la délinquance n’est pas possible, ces derniers n’étant pas formés pour.
Pour conclure, le préfet écrit lui-même ses doléances aux maires, à savoir la prise d’arrêtés de couvre-feu lorsque cela est nécessaire, la mobilisation des associations et services municipaux pour aller au contact des jeunes et un travail de conviction auprès des habitants pour que les renseignements remontent aux forces de l’ordre. « Nous avons aussi besoin que vous puissiez vous mobiliser dans toute la mesure de vos compétences et de vos moyens », indique-t-il en fin de missive.
Lettre du préfet de Mayotte à la présidence de l’association des maires de Mayotte, du 26 janvier 2024.
Lettre de l’association des maires de Mayotte au préfet de Mayotte, datée du 16 décembre 2023.
Le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, estime que les services de l'Etat ont respecté leurs engagements.
Ce vendredi, le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, a demandé la levée immédiate des barrages dans un communiqué, appelant à la responsabilité de tous face à une situation qui pourraient avoir de graves conséquences pour l’île.
Le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, a demandé ce vendredi la levée immédiate des barrages suite au démarrage du démantèlement du camp de migrants du stade de Cavani. « Le Préfet appelle avec gravité et solennité à la levée immédiate des barrages et blocages, fort des engagements et réalisations déjà débutées, fort du sens des responsabilités de chacun, fort de la volonté de la grande majorité des Mahorais qui se souviennent des conséquences de 2018 et ne veulent absolument pas les revivre », peut-on lire dans un communiqué de presse émanant de la préfecture, qui parle d’une situation « grave ».
Cette dernière insiste sur une situation intenable et mettant les habitants de l’île en danger. Elle dénonce en effet le blocage des personnels de santé, blocage entrainant un « service minimum » au centre hospitalier de Mayotte (CHM). « Les professionnels ne peuvent accéder au CHM. Les transports inter-sites en ambulance sont restreints voire annulés. […] Les approvisionnements en médicaments et matériels médicaux depuis Longoni sont rendus difficiles. […] La dialyse privée connaît aussi des difficultés importantes. […] Les soins à domicile sont aussi impactés, avec potentiellement des risques de perte de chance », est-il détaillé.
Des « conséquences désastreuses » redoutées
Il décrit une situation « catastrophique », alors que les services de l’Etat considèrent avoir tenu leurs engagements avec le début du démantèlement du camp, qui devrait s’achever dans deux mois. A cela s’ajoute la paralysie des établissements scolaires, le danger que représente ces blocages pour l’activité des entreprises ou encore l’impact sur les agriculteurs, en difficulté pour recevoir leur matériel. Un début de situation semblable à celle causée par les blocages de 2011 et 2018, qui avaient eu des « conséquences désastreuses […] pour l’économie et surtout pour l’emploi ainsi que le développement de l’île ».
« Malgré une décision de Justice défavorable (arrêté du tribunal administratif du 26 décembre, N.D.L.R), le démantèlement du camp de Cavani a pu débuter ce jeudi, conformément aux engagements pris », indique la préfecture, qui rappelle devoir agir conformément à la loi. Les bénéficiaires du statut de réfugié pourront partir volontairement vers l’hexagone prochainement, les déboutés de leur demande d’asile seront reconduits et l’étude des demandes d’asile est accélérée. Jeudi, 77 migrants ont quitté définitivement le stade.
Le préfet devait rencontrer les différents collectifs cet après-midi, mais ces derniers ne se sont pas rendus à la préfecture. En effet, les services de l’Etat ont demandé cette levée des barrages avant d’échanger avec les collectifs, qui ne se sentent donc pas écoutés.
Des images circulant sur les réseaux sociaux, ce jeudi, montraient les images d’une embarcation battant pavillon français arrivant sur les côtes de l’ouest de Mayotte. Ce vendredi, la préfecture de Mayotte indique que c’était une opération de relève réalisée de manière inhabituelle par bateau à la plage de M’liha, dans la commune de M’tsangamouji. A première vue, les habitants ont identifié le groupe de militaires comme une embarcation transportant des migrants. En réalité, il s’agissait des militaires du détachement de la légion étrangère de Mayotte (DLEM) déployés pour la crise de l’eau.
Cet épisode singulier à M’liha est le résultat des multiples blocages de routes sur le territoire provoqués par les mouvements de contestations des collectifs de Mayotte. Le chaland de transport de matériel (CTM) de la base navale de Mayotte, initialement confondu avec une embarcation de migrants, a été utilisé pour assurer le déplacement des militaires sur leur lieu de mission.
Malgré l’identification erronée, la préfecture a souligné le rôle crucial des militaires du DLEM dans l’opération Maji. Les forces armées de la zone Sud de l’océan Indien, FAZSOI, et en particulier le DLEM, sont engagées depuis le 20 septembre.
Yasmine Saïd (au centre) a pris la tête du nouveau comité de Miss Mayotte, l’année dernière. Dans son communiqué, elle a eu une pensée particulière pour Houdayifa Chibaco, la Miss Mayotte 2023 (deuxième en partant de la gauche).
« Grâce à ce projet, j’ai pu faire de très belles rencontres humaines et cela a été un réel plaisir de travailler avec toutes les parties prenantes au projet : équipe du Comité, les partenaires, les prestataires, les associations, etc. », tient-elle à souligner. La dernière partie de sa lettre comporte une pensée particulière pour la Miss Mayotte élue en 2023, Houdayifa Chibaco, qui s’était rendue dans l’Hexagone en décembre pour représenter l’île lors du concours Miss France.
C’est un grand coup de canif que le Conseil constitutionnel a réalisé avec la loi Immigration et Intégration. Les Sages examinaient celle-ci depuis le 19 décembre et la dernière version adoptée en commission paritaire. Ce jeudi, 32 articles ont été rejetés entièrement ou partiellement parce que « contraires à la Constitution » sur un total de 86. La fin de l’automaticité du droit du sol pour les enfants d’étrangers nés en France été censurée, par exemple, par le Conseil constitutionnel. Cette mesure obligeait les jeunes nés de parents étrangers à manifester leur volonté d’obtenir la nationalité française entre 16 et 18. Les nouvelles conditions d’accès aux prestations sociales ou le durcissement de l’accès au regroupement familial n’ont pas plu non plus au Conseil dans cette loi qui a divisé le camp présidentiel.
Le procédé a été aussi décrié. Les membres du gouvernement l’ont transmise au Conseil constitutionnel tout en sachant que certains articles ne pourraient pas passer. Toutefois, ce sont surtout ceux de la droite ou de l’extrême droite qui ont été rejetés. Gérald Darmanin (photo) a même vu une victoire dans le fait que les articles proposés au départ par le gouvernement n’ont pas été, eux, inquiétés. « Le Conseil constitutionnel valide l’intégralité du texte initial du Gouvernement : jamais un texte n’a prévu autant de moyens pour expulser les délinquants et autant d’exigence pour l’intégration des étrangers », a-t-il fait savoir sur X, jeudi soir.
Le Syndicat de la magistrature et l’Union syndicale des magistrats ont réagi, ce mercredi, à l’échange entre la députée Estelle Youssouffa et le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, à l’Assemblée nationale, le 19 janvier. Celui-ci portait sur la construction d’un nouveau centre pénitentiaire dans le département de Mayotte (alors que la préfecture de Mayotte travaille sur deux pistes actuellement) et les problèmes de violence sur l’île. « Ce faisant, Madame Youssouffa prenait pour exemple l’agression récente de deux magistrates en poste à Mamoudzou et lisait un certain nombre de courriers adressés par ses électeurs lesquels se félicitaient de ce que des magistrats puissent être agressés et comprennent ainsi enfin la nécessité de se montrer intraitables dans le traitement de la délinquance, appelant à plus de sévérité et dénonçant un laxisme judiciaire », reprennent les deux organisations syndicales.
S’intéressant à la réponse du ministre, elles disent regretter le manque de soutien « à nos collègues mahorais, face aux attaques verbales et aux agressions physiques qu’ils subissent, alors qu’ils exercent avec courage et détermination leur métier en essayant de garantir à tous un égal traitement par la justice dans un territoire en grande souffrance ». Elles demandent à ce que « les magistrats soient protégés de toute pression et tentative d’intimidation », ainsi que « la situation d’insécurité régnant à Mayotte, touchant tous les habitants de l’île quelles que soient leurs professions, soit véritablement prise en compte dans sa réalité concrète et quotidienne, difficilement mesurable et imaginable pour ceux qui résident ailleurs ».
Le bureau de l’Assemblée nationale a décidé, ce mercredi, une hausse de l’avance dédiée aux frais de mandat. Elle passe de 5.645 euros à 5.950 euros, soit une augmentation de 5,4%. Cette avance sert à louer une permanence, le financement des déplacements, de couvrir certaines dépenses d’hébergement, des frais de réception et de représentation. La prise en charge de la garde d’enfants s’y ajoute dorénavant. L’indemnité parlementaire (7.637 euros brut par mois) reste, elle, inchangée, tout comme l’enveloppe dédiée aux collaborateurs (11.118 euros par mois).
Dans le bureau, la vingtaine de représentants des groupes parlementaires ont approuvé la décision, exceptée La France insoumise qui s’est abstenue.
L’Agence de l’Outre-mer pour la mobilité (Ladom) a réuni à son siège cinq représentants d’associations ultramarines des cinq départements et régions d’outre-mer, ce mercredi 24 janvier, afin de préparer un nouveau dispositif prévu par le Comité interministériel des Outres-Mers. Celui-ci, surnommé « passeport pour le retour », pas encore mis en place, doit permettre d’accompagner les Français d’outre-mer qui souhaitent retourner sur le territoire pour un projet professionnel. Ce, afin de développer le territoire grâce à un retour de talents et de compétences. La date de son lancement n’est pas encore connue.
Il était question, ce jeudi, d’insertion sociale et professionnelle sur la place de Doujani. L’Établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (Epfam) et la maîtrise d’œuvre urbaine et sociale MZE Conseil ont organisé un salon de l’insertion. Les Apprentis d’Auteuils, Kaja Kaona, le centre de formation OIDF (Organisation ingénierie développement formation), la Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire (Cress) ou encore Hodina Formation ont présenté à plus d’une soixantaine d’habitants des offres de formation et d’emploi. « Nous tenions à ce que ce soient les organismes qui aillent vers eux, ici, directement dans le quartier », explique Elise Guilloux, chargée d’opération à l’Epfam. « J’ai déposé mon CV à la dame de la Cress, j’espère que cela va donner quelque chose, je croise les doigts », espère Amina, une participante. Un livret de contacts utiles français/shimaoré a également été distribué.
Cette fin de semaine, se tient le championnat de La Réunion « été austral » à Saint-Denis de La Réunion, au stade (Creps) Marc Nassau de Champ-Fleury. Cette compétition qui démarrera à 16 h verra la participation de trois de nos athlètes de renom Soultoini Ali (médaillé d’or aux Jeux des Iles de l’océan Indien à Tananarive en 2023), Alain Guicharousse et Mohamed « Benji » Ousséni (photo). Les deux premiers vont concourir au javelot (catégorie 800 gr master 2 plus de 40 ans pour Sultoini et catégorie 600 gr master 4 plus de 60 ans pour Alain). Pour le sprinteur, ce seront les épreuves des 60 m et 200 m. L’enjeu est de taille pour les athlètes mahorais, en particulier Soultoini Ali, car ces épreuves sont qualificatives pour le championnat national de lancer programmé pour les 24 et 25 février 2024 à Salon de Provence (Bouches-du-Rhône). Les performances extraordinaires qu’il a enregistrées aux JIOI de Tananarive (+60 mètres) offre à celui-ci la possibilité de participer au championnat d’Europe des masters (+35 ans) qui se tiendra en Pologne au mois de mars prochain. S’il arrive à se qualifier, le lanceur de javelot obtiendra son billet pour le championnat du monde des masters cet été en Suède, à la mi-août. En attendant, différentes compétitions attendent le Mahorais dans le cadre du championnat de France estival, les masters (nationale 1) qui se dérouleront à Thonon-les-Bains en juin, les élites à Angers en juin-juillet et les open (nationale 2) à la fin juin, le lieu étant encore en attente de validation par les instances nationales.
Mohamed Ousseni et Alain Guicharousse s’envolent ce vendredi pour Saint-Denis accompagné de Sébastian Synave, le président du comité départemental d’athlétisme et président du Racing club de Mamoudzou, club d’affiliation de Benji et Habab Abdou-Moktar, futur juge-arbitre pour les JO de Paris 2024.