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« Je vais faire du Wuambushu tout le temps »

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Discorde à la mairie de Mamoudzou

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Julien Kerdoncuf, sous-préfet à Mayotte en charge de la lutte contre l’immigration clandestine : “Nous n’avons pas constaté d’arrivées de kwassas liés au Covid”

Alors que l’épidémie de Covid-19 continue sa propagation à Mayotte et que le flou règne sur la situation sanitaire en Union des Comores, la LIC se poursuit, d’ailleurs amplifiée pour limiter l’impact que pourrait avoir l’importation de nouveaux cas sur le territoire. Pour autant, après une baisse, les arrivées de kwassas tendent à reprendre depuis quelques jours, sans qu’elles ne soient a priori imputables au Covid-19. Le point avec Julien Kerdoncuf, sous-préfet délégué à la lutte contre l’immigration clandestine. 

Camp de Cavani, opération Wuambushu 2, « rideau de fer » maritime, relation avec les élus, François-Xavier Bieuville a répondu à la presse, lors d’un échange organisé mardi matin. Malgré ses dix jours passés à Mayotte, le nouveau préfet se sait attendu sur les terrains de l’insécurité et de l’immigration. 

C’est un temps qui avait disparu de l’agenda préfectoral. Les petits-déjeuners entre le préfet de Mayotte et les médias ont été remis au goût du jour, ce mardi. Se voulant informel, l’échange a vite pris la tournure d’une conférence de presse classique. Il faut dire que l’ex-sous-préfet de Dunkerque a déjà des objectifs en tête. Celui qui remplace Thierry Suquet, devenu préfet du Vaucluse ce lundi, veut instaurer par exemple « un choc d’autorité et de sécurité ». Il souhaite mettre en place « un tableau d’indicateurs de la sécurité. On donnera des objectifs à atteindre aux forces de l’ordre », promet-il. Il jure qu’avec les groupements prévention opérationnelle (GOP), le travail « par quartier » sera plus précis que les conseils locaux et conseils intercommunaux de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD) qui réunissent d’habitude les élus locaux, préfecture et forces de l’ordre.

Sur ces dernières, le nouveau préfet reconnaît qu’elles sont déjà nombreuses à Mayotte.  Sa gestion consistera donc à mettre en place une organisation plus efficiente. « En zone police par exemple, il manque une force de frappe percutante », relève-t-il. Début avril, il sera d’ailleurs à la manœuvre de l’opération Wuambushu 2, même s’il prévient : « Je vais faire du Wuambushu tout le temps ». L’an dernier, la première opération avait eu des effets mitigés sur ses trois volets, la lutte contre l’immigration irrégulière (les expulsions se sont avérées moins nombreuses avec le blocage pendant trois semaines des reconduites vers les Comores) ou celle contre l’habitat insalubre (avec 700 cases démolies sur l’année contre le millier espéré). Seule satisfaction, répétée maintes fois par les ministre Gérald Darmanin et Marie Guévenoux, l’interpellation d’une soixantaine de « chefs de bandes », même si cela n’a finalement pas permis d’endiguer l’insécurité sur le territoire. « Un « chef de bande », moi, je ne sais pas que c’est », retient le nouveau délégué du gouvernement, qui parle davantage de « cibles prioritaires ».

Alors qu’on lui fait remarquer que la violence se fait cyclique dans les communes, parfois en raison des entrées ou sorties de prison des uns et des autres, il répond « qu’il faut sortir des déterminants sociaux. Sinon, on aura des générations de délinquants. Ce sera comme l’hydre, on aura beau coupé des têtes, ça ne changera pas », avant de se dire être prêt à agir sur « tous les secteurs de jeu ».

Un démantèlement « dans des délais »

Véritable allumette qui a brûlé la mèche du récent mouvement social, le démantèlement du camp de migrants du stade de Cavani est toujours une préoccupation pour la préfecture de Mayotte. François-Xavier Bieuville assure que les services de l’État « devraient tenir les délais, uniquement si la coopération est parfaite ». Faisant un appel du pied au Département et la maire de Mamoudzou, qu’il doit rencontrer vendredi, il espère que ses partenaires éviteront au camp de se reformer dans l’enceinte sportive. « Dès qu’on aura fini, on ne peut plus avoir de nouvelles installations. » Pour rappel, le Département est le propriétaire des lieux.

Sur la relation entre la France et les Comores, qui provoque parfois de l’incompréhension à Mayotte (l’Union voisine revendiquant toujours le territoire), le ton est moins ferme. « La diplomatie, c’est l’art de l’équilibre », défend celui qui aura besoin d’un voisin enclin à accepter davantage de ses ressortissants. L’une des réponses particulièrement attendues sur le sujet de l’immigration justement concerne « le rideau de fer » maritime promis il y a quelques semaines. « On commence à avoir l’armature. Ce sera un assemblage de réponses avec des moyens nouveaux », image le préfet, qui promet de présenter « le rideau » à la presse. « Ce sont plusieurs briques pour renforcer notre rigidité », poursuit Frédéric Sautron en reprenant la métaphore de la construction. Le sous-préfet en charge à la lutte contre l’immigration clandestine a multiplié les appels à projets pour trouver le meilleur matériel susceptible de détecter les kwassa-kwassa et les intercepter. « Il s’agira d’anticiper le plus loin possible », fait remarquer le préfet, qui avait davantage l’habitude d’arrêter les départs (vers l’Angleterre) que les arrivées de migrants, quand il était à Dunkerque. « Il y aura toujours des trous de souris. Une frontière totalement étanche, ça n’existe pas », modère-t-il.

« Une relation privilégiée avec les maires »

En pleine tournée pour rencontrer les maires des 17 communes mahoraises, François-Xavier Bieuville défend « une relation privilégiée » avec eux. « C’est le premier échelon de la république. Le maire de Bandrélé (N.D.L.R. Ali Moussa Moussa Ben) me le rappelait, ils sont en première ligne tous les jours », Avec les élus locaux, il veut user « d’une démarche proactive ». « Le « aller vers » est une façon de faire de plus en plus courante et efficace. »  Il prend l’engagement, sur le domaine de la sécurité, de rencontrer les élus pour montrer « ce que nous faisons et les résultats qu’on obtient ».

Sur le projet de loi d’urgence de Mayotte, il rejette la responsabilité plutôt au gouvernement (tout comme le choix de la piste longue). En attendant le retour de Marie Guévenoux prévu fin mars ou en avril, une collaboratrice est actuellement à Mayotte pour balayer tous les sujets pouvant intervenir dans la loi promise depuis des années. Il y aura forcément des projets d’infrastructures. Sur ce sujet, il confirme que le centre éducatif fermé dispose d’un terrain et de de financements et que son ouverture pourrait intervenir « début 2026 ». Pas d’informations ne sont données sur la deuxième prison, contrairement au deuxième centre de rétention administrative (CRA) annoncé en Grande-Terre. « Le terrain est identifié », indique le sous-préfet à la lutte contre l’immigration clandestine. Interrogé sur l’utilité d’un nouveau CRA à Mayotte, le préfet y voit un moyen de gérer un flux « contraint » et « permanent ».

Au terme de la discussion, vient la traditionnelle séance photos. Voulant afficher une attitude de fermeté, le nouvel occupant de la Case Rocher garde les bras croisés, peu importe nos recommandations. On sera prévenu.

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