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Crash du vol de la Yemenia : Les familles restées aux Comores réclament un procès à Moroni

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Sur les 152 personnes qui ont péri lors de l’accident du 29 juin 2009, du vol de la compagnie de la Yemenia, 66 passagers étaient des ressortissants français. Si le procès qui s’est tenu à Paris du 9 mai au 2 juin a soulagé les familles, les proches des victimes comoriennes dont les requêtes n’ont pas été retenues,  demandent  à l’État comorien d’organiser à son tour une audience pénale sur place.

Le procès pénal organisé au tribunal correctionnel de Paris  du 9 mai au 2 juin  s’est achevé il y a deux semaines. Une peine maximale de 232.500 euros a été requise par la procureure contre la compagnie Yemenia Airways, poursuivie pour homicides et blessures involontaires, et dont le vol 626 qui s’est abimé au large des Comores dans la nuit du 29 au 30 juin 2009 a fait 152 victimes. Le verdict final sera connu en septembre prochain. Pendant l’audience qui a duré 4 semaines, les proches des victimes ont pu témoigner,  notamment Bahia Bakari, la seule survivante de cet accident, aujourd’hui âgée de 25 ans. Un soulagement pour les familles, 13 ans après le drame. Le problème, la justice française a refusé de tenir en compte  les requêtes des victimes qui ne disposent pas de la nationalité française. C’est pour cette raison que leurs proches  demandent à l’État comorien de rouvrir l’enquête afin d’élucider certaines questions restées en suspens. Dans une conférence de presse tenue, avant-hier samedi, 19 juin dans les locaux du journal Al-watwan, les familles des victimes de nationalité comorienne, appellent les autorités à faire le nécessaire pour que les responsabilités soient connues. Après l’accident, on avait en effet annoncé l’ouverture de deux  instructions aux Comores :  pénale et civile.

Juge d’instruction remplacés

 » Les autorités françaises ont organisé le procès uniquement parce qu’il y avait  leurs ressortissants dans le vol. Les Comores doivent en faire autant, puisque c’est ici où l’accident s’est produit avec le bilan humain que nous connaissons« , a plaidé, l’ancien président de l’association des victimes, Said Ahmed Elkabir. C’est ce collectif qui a milité pour le rapatriement des corps et l’enclenchement d’une procédure civile qui a abouti à l’indemnisation de la plupart des familles. Parmi les faits soulevés aussi lors de la conférence et qui selon Elkabir  méritent des explications se trouve entre autres la question des multiples changements opérés au niveau de la justice pendant l’enquête : près de trois juges d’instruction ont été mutés sans explications selon  Elkabir qui a également évoqué  l’évincement d’Ali Abdou,  l’ancien président  de la commission d’enquête.  » Même son décès nous parait suspicieux« , a ajouté notre conférencier. Si jamais procès il y a , l’ancien président du collectif des familles aimerait bien que l’ex chef de l’Etat Ahmed Abdallah Sambi et son ministre des Transports de l’époque soient entendus. Les familles sont convaincues que Sambi qui les avaient invitées au lendemain du drame à porter plainte détiennent des informations.

Prescription

Après ces doléances, il y a tout de même une question d’ordre juridique qui a resurgi. Peut-on tenir un procès après tout ce temps ? En matière criminelle, le délai de prescription est de 10 ans. Mais il faut compter à partir du dernier acte posé. Cela peut-être une audition d’un témoin  par exemple. Si depuis, il ne s’est rien passé jusqu’à dix ans, alors la prescription s’impose automatiquement. Mais qu’importe rétorquera Elkabir qui appelle la justice à recourir à la jurisprudence.  » Toutes les enquêtes ne se ressemblent pas. Et  les choses ne changeront pas si nous ne demandons pas des comptes à ceux qui avaient des responsabilités. Certes nos proches ne reviendront jamais, mais rien ne dit qu’on est à l’abris d’un accident comme celui de 2009. Pas plus tard que le 26 février dernier, un avion s’est abîmé.  Il faut donc apprendre de nos erreurs car si le jour du crash, le pays disposait de moyens de secours, Bahia ne serait pas la seule survivante. « , croit savoir Elkabir qui estime qu’au nom du principe de continuité de l’Etat, ce procès aurait pu être organisé par les différents gouvernements qui se sont succédés, de Sambi jusqu’à Azali Assoumani, qui dirige le pays depuis 2016. Nos conférenciers ont enfin regretté l’absence de représentants comoriens à Paris lors du procès, pas même l’ambassadeur, Mohamed Ahamada.  Mais ont-ils conclu, cela n’a rien d’étonnant puisque même le jour de la commémoration, il arrive qu’aucun membre du gouvernement ne fasse le déplacement jusqu’à Iconi, où la population se recueille chaque 30 juin.

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