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Les chiffres de la délinquance à la baisse

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Julien Kerdoncuf, sous-préfet à Mayotte en charge de la lutte contre l’immigration clandestine : “Nous n’avons pas constaté d’arrivées de kwassas liés au Covid”

Alors que l’épidémie de Covid-19 continue sa propagation à Mayotte et que le flou règne sur la situation sanitaire en Union des Comores, la LIC se poursuit, d’ailleurs amplifiée pour limiter l’impact que pourrait avoir l’importation de nouveaux cas sur le territoire. Pour autant, après une baisse, les arrivées de kwassas tendent à reprendre depuis quelques jours, sans qu’elles ne soient a priori imputables au Covid-19. Le point avec Julien Kerdoncuf, sous-préfet délégué à la lutte contre l’immigration clandestine. 

À l’occasion d’une conférence de presse donnée en présence du préfet Dominique Sorain et du procureur Camille Miansoni, les chiffres de la délinquance au 1er semestre 2018 ont été dévoilés. Si la tendance est à la baisse, les autorités l’assurent : « La délinquance est encore trop importante dans le département ».

Les chiffres baissent, mais pas la préoccupation des autorités. Lors d’une conférence de presse en Petite-Terre en présence du gotha sécuritaire du département, les principaux indicateurs de l’insécurité à Mayotte ont été dévoilés. Malgré une baisse générale par rapport aux chiffres du 1er semestre 2017, le préfet Dominique Sorain est formel : « La délinquance est encore trop importante dans le département. Il serait déplacé vis-à-vis des victimes de violences que de se satisfaire de la situation. Le phénomène demeure, à juste titre, préoccupant pour les Mahorais, et nous continuons de mobiliser les moyens nécessaires pour le combattre ». Car si la délinquance baisse en termes d’indicateurs depuis 2016, son niveau est aujourd’hui semblable à celui de 2014. Une période où le phénomène était en hausse depuis le début des années 2010.

Selon les chiffres avancés par la Préfecture, la délinquance générale sur le 1er semestre 2018 est en baisse de -11,7 %. Soit 4128 faits constatés en 2018 contre 4677 sur la même période en 2017. Une baisse plus marquée en zone police (-392 faits), qui s’observe également en zone gendarmerie (-157). Le phénomène se constate autant sur les atteintes volontaires à l’intégrité physique (-8.6%), que sur les violences intrafamiliales (-15,8%), ainsi que sur les atteintes aux biens (-11.9%) et les cambriolages (-20.4%). Après une forte hausse en 2017, le nombre de personnes placées en garde à vue est aussi en diminution (-14.06%).

Des chiffres polémiques

Pour les autorités, ce phénomène s’explique notamment par le renforcement des effectifs et la mise en place de plusieurs dispositifs pour lutter contre l’insécurité. « Ces résultats peuvent trouver une explication dans la mise en place du plan de sécurisation des établissements et des transports scolaires et une mobilisation citoyenne renforcée », justifie-t-on du côté de la Préfecture. Également en cause : « la mise en place des collectifs de citoyens », martèle Dominique Sorain. Un travail de sensibilisation « qui ne remplace pas les missions des forces de l’ordre », précise-t-il néanmoins.

Conscientes du décalage entre ces chiffres et l’angoisse des Mahorais vis-à-vis de la criminalité, les autorités affichent une satisfaction empreinte de retenue. Pour autant, pas question de remettre en cause le bilan de ces indicateurs ou leur fiabilité. « Ces chiffres sont basés sur des faits constatés et vérifiés », insiste Dominique Sorain. « Il ne s’agit pas seulement du nombre de plaintes déposées mais aussi des  appels téléphoniques passés auprès des forces de l’ordre », poursuit le commissaire Philippe Jos.

Ces justifications anticipent une critique récurrente quant aux chiffres de la délinquance. La baisse de cette dernière s’expliquant souvent, aux yeux de l’opinion publique, par une diminution des plaintes déposées. Les victimes préférant s’économiser un après-midi au commissariat, voire pire, se faisant justice eux-mêmes. « D’une part, je répète que les plaintes déposées ne sont pas les seuls indicateurs permettant d’élaborer ces chiffres. Aussi, nous n’avons pas d’intérêt à manipuler ces données, au contraire. Nous insistons et mettons en place tous les dispositifs nécessaires pour permettre aux victimes de porter plainte de façon systématique « , plaide le préfet.  Un leitmotiv partagé par le procureur de la République : « Il faut porter plainte. Cela nous permet souvent de recouper des informations et de lier des affaires criminelles entre elles ». Pour autant, Dominique Sorain reconnaît « un changement dans les habitudes des Mahorais », susceptible de concourir à la baisse de la délinquance. « Dans la diminution des cambriolages par exemple, le phénomène peut malheureusement s’expliquer en raison de certaines familles qui vivent désormais cloîtrées chez elles derrière des barbelés et des barreaux. Mais ce n’est pas le seul paramètre à prendre en compte ».

Quid de l’immigration clandestine ?

Face à l’interdiction des reconduites à la frontière décrétée par le gouvernement comorien, la lutte contre l’immigration clandestine affronte aujourd’hui une problématique inédite. Ce qui n’empêche pas les dispositifs en place de continuer à fonctionner dans la mesure du possible. « Les forces de l’ordre ont délivré 5449 OQTF soit une baisse de -29,42 % par rapport au 1er semestre 2017 », avancent les autorités. « 97 kwassas ont été interceptés par les forces de l’ordre et la marine nationale contre 202 au 1 er semestre 2017. Enfin, 48 passeurs ont été interpellés et ont fait l’objet de poursuites judiciaires », poursuivent-elles.

Pour autant, difficile de comprendre l’utilité des placements en rétention dans la mesure où les procédures d’éloignement ne peuvent pas aboutir. Dans un communiqué du 6 juin, le syndicat de la magistrature interpellait les autorités sur ce point. « Depuis le début de la grève, en février 2018, le juge des libertés et de la détention du Tribunal de grande instance de Mamoudzou a été saisi à plus de sept cents reprises par la préfecture pour prolonger la rétention de personnes étrangères (…) Il est vain, en l’état actuel des relations avec les Comores, de continuer la politique d’interpellation des personnes étrangères en situation irrégulière puisque celles-ci seront immanquablement libérées ». Pour Dominique Sorain, la crise diplomatique avec les Comores ne peut pas, pour autant, empêcher le travail des forces de l’ordre dans la lutte contre l’immigration clandestine. « Une fois cette crise terminée, les individus soumis à une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF) seront facilement identifiables et reconduits aux Comores. Il est impensable d’imaginer une interdiction définitive des éloignements des étrangers en situation irrégulière ». Pour autant, aucun signe d’apaisement n’est montré en ce sens du côté des Comores, où cette politique rencontre un franc succès populaire. Une source d’inquiétude pour les autorités mahoraises, notamment de par la volonté du président Azali d’inscrire cette politique dans la future Constitution comorienne, qui sera soumise à un référendum à la fin du mois.

De nouveaux dispositifs à venir

Prochainement, le groupe d’enquête sur la lutte contre l’immigration clandestine (GELIC) devrait entrer en fonctionnement. Une unité interservices, qui travaillera avec la DIECCTE sur le travail illégal, la DEAL pour les questions d’habitat, la caisse de sécurité sociale de Mayotte pour les fraudes sociales (CSSM) et la PAF (Police aux Frontières). Également au programme : le renforcement des effectifs. « Depuis le début de l’année, 58 policiers et 20 gendarmes supplémentaires sont en cours de déploiement sur le département, auquels s’ajoutent le maintien d’un escadron de gendarmes mobiles supplémentaire, et la création ou le renforcement des réserves et des services civiques », indiquent les autorités. De nouveaux dispositifs devraient également voir le jour avec la mise en service de la compagnie départementale d’intervention (CDI), de la brigade de prévention de la délinquance juvénile (BPDJ), de la brigade canine de la police nationale, et la mise en place de la Zone Sécuritaire Prioritaire (ZSP). Au total plus de 1000 policiers nationaux ou gendarmes devraient être présents de façon permanente sur l’île.

 

 

 

 

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