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Comores : Le corps d’un détenu emballé dans des sacs-poubelle indigne le pays

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À Mayotte, deux mourengué dégénèrent en simultané

Comme un goût de déjà-vu. Dans la nuit de mardi à mercredi, à M'tsapéré, les forces de l’ordre qui tentaient de disperser les participants d’un mourengué ont finalement été attaquées sur le remblai. Quelques heures plus tôt, la même scène se jouait à Combani.

Plusieurs jeunes tuent un père de famille à M’tsapéré

Au moins une dizaine de jeunes ont molesté à mort un homme de 35 ans ce lundi soir à M'tsapéré. Un premier suspect aurait déjà été identifié comme meneur. Ce jeune majeur est un délinquant notoire, puisqu'il avait déjà été enfermé à Majicavo pour des faits de violences.  

Un quartier en feu à Trévani, Mayotte

C’est une vraie scène de guérilla qui s’est déroulée dans la nuit de mercredi à jeudi à Trévani. Le quartier appelé Troca était en feu. L’incendie a volontairement été déclenché par une quarantaine de jeunes. Aucun blessé n’est à déplorer, mais des familles se retrouvent sans domicile. 

Drame à Hamjago : La crainte de représailles inquiète les habitants

Après un regain de violences le week-end dernier, un nouvel affrontement entre bandes rivales s’est tenu, mardi en pleine journée, à Hamjago. Un événement qui aurait, selon les habitants, provoqué la crise cardiaque d’une commerçante, décédée en tentant de sauver un jeune en train de se faire agresser. Un scénario différent de celui relaté par les forces de l’ordre, mais qui laisse toutefois craindre une possible riposte.

Selon un témoignage vidéo publié sur Facebook, Aymane Nourdine, âgé seulement de 24 ans, avait été transporté dans un pickup par les forces de l’ordre et son corps était couvert de deux sacs-poubelle. Ses proches dénoncent un assassinat, pendant que le parquet évoque un malaise. Des gendarmes seraient en ce moment aux arrêts a-t-on appris. 

 Encore un détenu décédé dans des circonstances troubles pendant sa détention.  Depuis ce lundi, les Comores sont sous le choc après la découverte du corps d’un jeune originaire de Vuvuni, une ville située à trois kilomètres de la capitale, Moroni. D’après les éléments fournis par des témoins qui ont vu le corps, le regretté Aymane a subi des tortures physiques. Ibou fait partie des premiers à se rendre sur les lieux quand les forces de l’ordre ont ramené la dépouille, dans la nuit du dimanche. Voici son témoignage glaçant qui passe en boucle un peu partout sur les réseaux sociaux : « Je me trouvais à la maison avec l’épouse de mon oncle lorsqu’elle a entendu le vrombissement du moteur d’un véhicule. Je lui ai donc dit d’attendre. Je suis sorti. J’ai trouvé un pickup qui a ramené le corps. Celui-ci était emballé dans deux sacs-poubelle. Un sur la tête et un autre sur la partie inférieure. Leur chef m’a confirmé qu’il était déjà mort. C’est moi qui leur ai indiqué où pouvions nous déposer la dépouille ». Lorsqu’on lui a demandé s’il avait reconnu de quel corps de l’armée appartenaient les occupants du pickup, Ibou a confirmé qu’il s’agissait bien du peloton d’intervention de la gendarmerie nationale (PIGN).

Du sang

Toujours dans son intervention de ce lundi, devant les médias sociaux, qui se sont dépêchés à Vuvuni, Ibou a assuré devant les caméras qu’Aymane saignait partout, notamment des oreilles. Des photos qui circulent sur Facebook, dont nous n’avons été en mesure de corroborer l’authenticité, on y voit un corps présentant des blessures visibles sur le dos. Le drap que la communauté avait couvert leur fils, était lui aussi couvert de sang. « J’en suis sûr qu’il a été battu à mort et je témoignerais s’il le faut », a-t-il conclu, avant de montrer les deux sacs-poubelle qu’auraient utilisés les hommes en treillis. L’opinion a également découvert à travers cette vidéo le visage du jeune qui a entendu pour la dernière fois la voix du regretté avant de rejoindre l’autre monde. Ce dernier dit avoir reçu un appel d’Aymane, vers 18h, dans lequel il demandait de lui faire la « chahada » (attestation de foi dans la religion musulmane).

Après ce drame, qui en rappelle d’autres, tous les yeux sont rivés vers les forces de l’ordre. Face à la colère de l’opinion qui n’arrête pas de dénoncer ces dérapages d’hommes censés pourtant protéger la population, le gouvernement a annoncé l’arrestation de quelques gendarmes qui travaillaient sur l’affaire ayant conduit à l’arrestation d’Aymane Nourdine. « Compte tenu de la gravité des faits, mort d’homme, certains gendarmes se trouvent maintenant aux arrêts. Une enquête a été ouverte au niveau de l’unité qui s’occupait de cette affaire de vol d’or », nous a confirmé, lundi, le porte-parole du gouvernement, Houmed Msaidie. Pour les circonstances de la mort du détenu, le Parquet visiblement embrassé par l’affaire reste évasif et ne donne pas d’informations. Le ministre de la Justice, Djae Ahamada Chanfi, et le parquetier de Moroni, Ali Mohamed Djounaid, parlent d’un malaise. Selon la version du procureur, le jeune de Vuvuni, se trouvait en détention avec cinq autres personnes suite à une plainte déposée pour une affaire de vol d’or. « Après avoir été placés en garde vue, Ayimane aurait fait un malaise et aurait été transporté au service de santé militaire. Après quelques heures, le médecin a constaté son décès », a indiqué Ali Mohamed Djounaid, précisant que certains suspects se trouvaient en état d’ébriété au moment de leur interpellation. Ils ont été arrêtés après le cambriolage d’une maison. Au cours de cette opération, trois kilogrammes d’or et de l’argent avaient été dérobés. Mais pendant les auditions, les enquêteurs ont pu obtenir des informations qui leur ont permises de retrouver une partie du butin. Le parquet promet l’ouverture d’une enquête pour déterminer les raisons du décès d’Aymane. Car la thèse du malaise avancée est loin de convaincre les proches. Sinon, si les forces de l’ordre n’avaient rien à cacher, pourquoi ne l’ont-ils pas ramené dans une ambulance dignement ? Le ministre de la Justice évoque une panne de l’ambulance du service de santé militaire. Comme s’ils ne pouvaient en trouver une autre dans les autres hôpitaux de la capitale. 

Autre aspect qui interroge, le malaise qu’il l’aurait frappé. Personne ne sait dans quelles circonstances cela est-il arrivé ni à quelle heure la victime a été conduite à l’hôpital. Autant de questions qui rappellent d’autres morts survenues sous ce régime d’Azali Assoumani, pendant une détention et qui n’ont jamais été élucidées. La plus marquante est celle du feu Major Bapalé qui a perdu la vie en plein interrogatoire, dans un camp militaire, à Anjouan, au mois d’avril 2021. Il était accusé par les autorités de participer à un projet de déstabilisation. On l’avait enterré précipitamment sans respect d’un quelconque rituel. Avant que des citoyens ayant appris ce qui s’est passé ne l’inhument et l’ensevelissent dans les règles. A l’époque, le chargé à la défense avait également cité un malaise qui aurait emporté le major. Malheureusement, personne ne saura réellement les causes de cet assassinat comme le qualifient des proches, puisque l’enquête est au point mort trois ans plus tard. Idem pour la fusillade du camp de Kandani, survenu en 2019, où trois personnes ont perdu la vie, dont le commandant Faycoil. En gros, à l’image de ces affaires classées sans suite, l’espoir de voir un jour un procès sur la mort d’Ayman sont plutôt minces. La ville ulcérée dit espérer obtenir justice. 

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