L'homicide de Kawéni restera-t-il impuni ? Alors que les enquêteurs cherchent toujours le principal suspect dans l'affaire, un informateur anjouanais, originaire du même village que lui, nous a confirmé que ce dernier a déjà réussi à regagner son île. Il serait en ce moment même dans son village de Dzindri situé dans le centre d'Anjouan. Ce n'est pas la première fois que des personnes impliquées dans des faits graves prennent la fuite vers l'île voisine. Les relations diplomatiques entre la France et les Comores étant plombées, il n'existe aucun accord sur l'extradition entre les deux pays. "Tout dépend de la bonne volonté des Comores", explique maître Nadjim Ahamada, "si les enquêteurs ont identifié la personne et qu'ils leur disent : "telle personne a commis un crime, pouvez-vous nous l'envoyer ?", l'Etat comorien peut très bien refuser, mais il pourrait aussi accepter." En attendant, les enquêteurs espèrent toujours mettre la main sur le suspect.
La police et la gendarmerie sont en alerte. Toutes les embarcations en partance pour les Comores sont sous surveillance. Une photographie du suspect a été distribuée à tous les services concernés. Il s'agit du conjoint de la victime, celui-ci a disparu depuis le jour du drame. Selon nos informations, lors d'une audition qui aurait eu lieu quelques temps avant le drame, la femme décédée aurait avoué être victime de violences conjugales. Dernièrement, son compagnon aurait appris qu'elle fréquentait un autre homme. On attend toujours les premières conclusions de l'autopsie qui a eu lieu mardi après-midi. Mais à partir des traces relevées sur le corps, les enquêteurs soupçonnent que l'origine du décès serait liée à plusieurs coups de pieds et de poings. Le cadavre de cette mère de quatre enfants avait été découvert vendredi dernier dans un champ du quartier de Bandrajou vers la Geôle à Kawéni. Il était recouvert de feuilles de bananier.