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29/01/2010 – Politique de la ville

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{xtypo_dropcap}D{/xtypo_dropcap}ispositif phare de la politique de la ville, les Cucs ont été signés il y a 3 ans entre la préfecture, le conseil général et 9 communes à Mayotte : Bandrélé, Bouéni, Chiconi, Kani-Kéli, Mamoudzou, M'tzamboro, Pamandzi, Sada et Tsingoni. Arrivés au terme de leur fonctionnement, ils ont été prolongés d'une année par la secrétaire d'Etat Fadela Amara "pour terminer les évaluations et laisser les chefs de projet ajuster les dispositifs", explique M. Mengin-Lecreulx.

A Mayotte, cette évaluation entamée en septembre 2009 par le cabinet réunionnais ESOI s'achèvera à la fin du mois de mars 2010 et permettra d'ajuster la programmation et de définir le montant des enveloppes complémentaires pour le second semestre 2010, avec une modification possible de la répartition des financements entre l'Etat et la CDM.

Comme au niveau national, les actions des Cucs s'articulent autour de 5 thématiques : le développement économique et l'accès à l'emploi, l'amélioration de l'habitat et du cadre de vie, la réussite éducative et l'égalité des chances, la prévention de la délinquance et la citoyenneté, et l'accès à la santé.

"Le maire est responsable de la mise en œuvre de la programmation avec les moyens de l'Etat et de la CDM", précise le sous-préfet, qui a rappelé que les crédits de l'Etat à la politique de la ville à Mayotte se sont élevés à 2 M€ en 2009, dont 800.000 € accordés aux Cucs, auxquels se sont ajoutés 600.000 € du conseil général.

 

"Le conseil général tiendra ses engagements"

 

"La volonté du conseil général est de continuer à financer ces Cucs", a pour sa part affirmé Hadadi Andjilani, président de la commission des finances. "S'il y a des coupes budgétaires à faire, on les fera ailleurs, on ne touchera pas à la politique de la ville", a-t-il tenu à souligner. "Le conseil général tiendra ses engagements et fera en sorte d'assurer les financements dans les plus brefs délais. Se désengager serait une catastrophe pour tout le territoire. On va assurer la pérennité du dispositif."

En 2009, les Cucs ont notamment permis de financer des actions d'alphabétisation, du soutien scolaire, des formations pour les pêcheurs, des programmes de formation d'animateurs socioculturels, la scolarisation et le transport des enfants handicapés, des sorties intergénérationnelles, des ateliers éducatifs, des accueils de jeunes, des journaux associatifs, des projets vidéo, des ateliers santé, des chantiers d'insertion…

Des actions qui ont pour objectif de maintenir ou de renforcer le lien social et l'égalité des chances entre les habitants. Les financements de la politique de la ville viennent en complément des financements de droit commun pour permettre à certains publics où certains quartiers défavorisés de bénéficier des actions mises en place.

 

220.000 € pour la réussite éducative en 2009

 

Mais, alors que la réussite éducative a représenté 220.000 € de crédits en 2009, le développement économique et l'accès à l'emploi 132.000 €, la prévention de la délinquance et la citoyenneté 88.000 € et l'amélioration de l'habitat et du cadre de vie 69.000 €, seuls 6.300 € ont été consacrés à la santé. "Si on n'a pas les connaissances approfondies, c'est difficile de mettre en place des actions sans l'intervention de médecins ou d'infirmiers", explique Adrien Michon, chef de projet à la commune de Pamandzi. Les Cucs ont en effet besoin de structures associatives pour pouvoir relayer leurs actions.

Une formation des adulte-relais œuvrant dans le cadre des Cucs a été mise en place par le CNFPT en décembre 2009 et doit se terminer en avril 2010. Parallèlement, une formation des dirigeants associatifs (Certificat de formation à la gestion associative) est en cours à la Fédar (Fédération des associations rurales). Si le bilan qui en sera fait au mois de février est positif, 5 sessions de formation seront proposées en 2010 avec un financement de l'établissement d'allocations familiales, de la direction de la jeunesse et des sports et de la politique de la ville.

 

Les Cucs complétés par les CEL en 2010

 

En plus de ces chantiers relevant de la refonte de l'organisation des Cucs et de leur programmation, 2 autres chantiers s'ouvrent pour l'année 2010. Le premier est la mise en œuvre de contrats éducatifs locaux (CEL) dans 5 communes (Dembéni, Mamoudzou, M'tzamboro, Pamandzi et Sada) pour structurer l'offre éducative autour d'un projet plus intégré dans les champs de l'action périscolaire, de l'éducation par le sport, de la culture ou de l'engagement citoyen. Le second est l'engagement d'une réflexion pour mettre en œuvre, cette fois-ci dans toutes les communes de Mayotte, un réseau territorialisé de complément d'aide à la scolarisation pour les enfants en difficulté.

Cette année, le nouveau sous-préfet délégué à la cohésion sociale remplacera dans quelques mois M. Mengin-Lecreulx pour impulser et coordonner les différents acteurs. Quand Mayotte accèdera au statut de département en 2011, les crédits qui lui sont pour l'instant accordés directement par le secrétariat général du Comité interministériel à la ville, le seront désormais par l'Agence nationale pour la cohésion sociale et l'égalité des chances (Ancsec), un établissement public qui pourra les revoir à la baisse ou à la hausse, en fonction des orientations et de la géographie prioritaire de la politique de la ville actuellement en train d'être définies. Mayotte pourra également prétendre au Fonds interministériel de prévention de la délinquance et ainsi compléter et pérenniser l'action des Cucs pour la période 2011-2013.

 

Julien Perrot


 

Exemples d'actions financées en 2009

 

– Alphabétisation : en complément des actions menées par la DTEFP et l'Agence nationale de lutte contre l'illettrisme, la politique de la ville à contribué à hauteur de 200.000 € au financement d'actions d'alphabétisation dans les communes de Bouéni, Bandrélé, Chiconi, Kani-Kéli, et Mamoudzou.

– Soutien scolaire : les Cucs de Kani-Kéli, Pamandzi, Bandrélé, Bouéni et Sada ont programmé des actions d'accompagnement à la scolarité. La politique de la ville a contribué également à environ 220.000 € au financement de ces programmes, et à hauteur de 140.000 € pour le dispositif du Programme de réussite éducative (PRE).

– Formation des pêcheurs : des formations pour les pêcheurs des communes de Bandrélé, Sada, Tsingoni et M'tzamboro ont été programmées dans le cadre des Cucs en 2009. En complément des crédits apportés par la DTEFP sur ces formations, la politique de la ville a aidé les communes à hauteur de 86.500 €.

– Formation d'animateurs socioculturels : en complément des financements de droit commun octroyés par la DJS, la Caf et la DSAJ sur la formation des animateurs, la politique de la ville a aidé financièrement les communes de Bandrélé, Sada, Chiconi et Mamoudzou à hauteur de 18.400 € pour réussir à mettre en place leur programme de formation d'animateurs.

– Handicap : la politique de la ville est intervenue à hauteur de 15.000 € pour apporter le complément de financement nécessaire à la scolarisation et au transport des enfants handicapés des communes de Pamandzi, Bandrélé, Sada, Tsingoni et Mamoudzou.

– Des sorties intergénérationnelles, des ateliers éducatifs, des accueils de jeunes, des journaux associatifs, des projets vidéo, des ateliers santé et des chantiers d'insertion viennent compléter ce panorama et ont également obtenu en 2009 des financements au titre de la politique de la ville dans les 9 Cucs de l'île. Toutes ces actions ont pour objectif de maintenir ou de renforcer le lien social et l'égalité des chances entre les habitants.

 


 

Politique de la ville

Plus d'1 M€ de subventions en 2009

En plus des 9 Cucs, la politique de la ville permet de financer des associations œuvrant dans la prévention de la délinquance, le développement social et le développement économique.

Plus d'un million d'euros de subventions ont ainsi été débloqués en 2009 pour les associations mahoraises, dont 453.000 € pour l'association Tama qui s'occupe des jeunes délinquants par le biais d'un internat à Kahani pour les 14-18 ans, d'un centre d'animations pendant les vacances scolaires, ou des actions de réinsertion par le travail. Elle s'occupe également des enfants dont les parents ont été reconduits à la frontière. Cette subvention de la politique de la ville a aussi permis de soutenir l'investissement initial pour la mise en place d'un centre éducatif renforcé, une alternative à la prison pour les mineurs, qui doit voir le jour cette année à Tsararano.

Outre Tama, 87.000 € ont été versés à l'Association pour la prévention de la délinquance à Mayotte (Apredema), 49.000 € pour l'Association pour la condition féminine et d'aide aux victimes (ACFAV), 45.000 € pour Tifaki hazi, 35.000 € pour l'Association de gestion pour l'éducation permanente, le développement et ses activités connexes (Agepac), 30.000 € pour l'action parentalité et citoyenneté et le financement de crèches, 10.000 € pour "Ville-Vie-Vacances" et 52.000 € pour diverses associations ayant reçu des subventions de sauvetage, comme la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM) ou la Fédération européenne de l'innovation environnementale et sociale (Feder), mais aussi pour des sociétés privées comme Clap, Réa et Ipsos.

Enfin, la politique de la ville a consacré 80.000 € pour le Fonds d'aide à l'initiative citoyenne (FAIC) mis en place par l'Etablissement des allocations familiales, 45.000 € pour le concours Talents et 35.000 € pour le Conseil territorial de l'accès au droit (CTAD).

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