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07/12/2007 – Visite ministérielle – L’hôpital va se recentrer sur ses missions d’origine

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Quand la population mahoraise prépare la riposte

Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

Mayotte : une naissance dont ils se souviendront

Une naissance dans la rue, ce n’est pas si courant. C’est pourtant ce qu’ont vécu Jonathan et Mouna, lundi 18 mai, date à laquelle Sarah, leur petite fille, a décidé d’arriver. Un évènement auquel ont participé quelques passants, sur les lieux par hasard. Et quand s’improvise une chaîne de soutien, cela donne une belle histoire. Récit. 

À Mayotte, “le confinement a révélé la capacité perverse de certains à faire du mal aux autres sans qu’ils ne s’en rendent compte”

Deux mois de confinement peuvent en dire long sur un individu, mais ils peuvent également dévoiler les pires et les meilleurs aspects d’une société. La crise sanitaire a mis en évidence les failles de la société mahoraise, partagée entre la conscience de certains et l’irresponsabilité des autres. Le sociologue Combo Abdallah Combo nous explique pourquoi il est urgent de tirer les leçons de ce confinement et essayer de changer la donne. 

Camille Miansoni, procureur de Mayotte : “Mon rôle est de protéger la société avant tout”

L’affaire du rapt en Petite-Terre qui suscite l’émoi dans l’ensemble du Département est révélatrice de nombre de maux dont souffre la société mahoraise au sein de laquelle nombre de personnes semblent valider l’idée que l’on puisse se faire justice soi-même à défaut d’une carence supposée de l’État. Le procureur de la République, Camille Miansoni, revient ici sur ces éléments. C’est aussi l’occasion pour lui de rappeler le rôle qu’il occupe et la vision qui l’anime alors que les critiques pleuvent sur sa personne.

La première visite officielle à Mayotte de Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, de la jeunesse et des sports, se sera passée à la vitesse de l’éclair. Arrivée sur le territoire à la mi-journée, elle est repartie en milieu d’après-midi, après avoir visité le dispensaire de Koungou et l’hôpital de Mamoudzou (en cours d’extension) et promis à l’issue d’un point de presse à la Dass, de revenir prochainement avec la casquette de ministre de la Jeunesse et des sports.

Pas de grande déclaration historique ni de promesses politiciennes, la ministre s’est contentée de faire le point sur l’état d’avancement de la modernisation de l’outil hospitalier dans notre île. Dans le cadre du plan « Hôpital 2007 », Mayotte a été dotée d’un scanner de seconde génération et d’une série d’hôpitaux dits de référence, à Chirongui dans le sud en 2005, à Kahani au centre en 2006 et à Bandraboua au nord (en début 2008).

L’hôpital de Petite Terre qui devait fermer cette boucle enregistre un important retard consécutif au choix de sa localisation. Les communes de Dzaoudzi-Labattoir et de Pamandzi se disputent en effet son implantation (voir texte ci-après), alors que les fonds sont disponibles depuis plusieurs années. Un Institut de formation en soins infirmiers (composé d’écoles d’infirmiers, d’aides-soignants et d’auxiliaires de puériculture) forme chaque année 50 nouveaux diplômés et complète ces investissements d’un montant total de 40 millions d’euros.

Hôpital : de 260 à 490 lits et 48 médecins supplémentaires

Mme Bachelot a annoncé la mise en route du nouveau service des urgences pour 2008, ainsi qu’un doublement de la capacité en lits de l’hôpital de Mamoudzou en 2009 : de 260 à 490 lits. Autre investissement de taille consenti pour Mayotte, la livraison très prochainement d’un IRM (imagerie à résonance magnétique) qui permettra d’établir des diagnostics performants sans avoir à recourir aux plateaux techniques réunionnais comme dans le passé.
En parallèle à tout cela, la ministre a constaté l’augmentation conséquente du personnel hospitalier avec 48 créations de postes de praticiens hospitaliers et 317 emplois non médicaux nouveaux. « J’ai conscience que cet établissement est devenu la référence sanitaire dans la région et, son activité en témoigne, de l’attraction qu’il représente pour la population des îles voisines », a rappelé Roselyne Bachelot, avant d’émettre pour l’avenir le souhait que cet établissement continue à participer au recueil des données épidémiologiques indispensables selon elle à une meilleure connaissance de l’état sanitaire de la population.
La ministre a assuré que ses services suivront avec intérêt les enquêtes que le CHM conduira dans le domaine de la prévalence du diabète, des maladies tropicales émergentes et de la malnutrition.
Autres annonces importantes à retenir, l’ouverture possible d’une unité de dialyse dans l’île pour éviter les évacuations sanitaires sur la Réunion, et l’intégration de tous les agents de l’hôpital en 2008 (en qualité de titulaires ou contractuels) dans un statut identique aux autres hôpitaux de France (conforme au titre 4 du Code de la santé publique). « Cette intégration s’accompagne d’une adhésion pleine et entière aux différents organismes de gestion nationaux tels que l’association nationale pour la formation continue des personnes hospitaliers, les œuvres sociales, la retraite (après approfondissements et études particulières) », a tenu à préciser Mme Bachelot aux nombreux agents de l’hôpital venus l’écouter dans la cour de la nouvelle maternité de Mamoudzou.
Dernier point soulevé par la ministre dans son intervention, l’étude par les instances hospitalières des aménagements nécessaires pour se mettre en conformité avec la réglementation nationale. Ainsi, l’hôpital se prépare à se recentrer sur son cœur de métier en favorisant notamment le développement de la médicine libérale dans les villes et en renonçant à la distribution des médicaments qu’elle laissera progressivement aux officines de pharmacie libérale.

Saïd Issouf

 

A propos de l’hôpital de Petite Terre

Roselyne Bachelot est restée diplomate au sujet de l’hôpital de Petite Terre, se contentant de dire qu’elle a pris connaissance des avancées les plus récentes quant au choix de sa localisation. Objet de joutes verbales et d’un usage politique intensif des différents camps en présence pour les élections de mars 2008 dans la circonscription de Dzaoudzi-Labattoir, cet édifice à construire devient le principal enjeu pour la conquête du fauteuil de conseiller général de cette circonscription.

Le sujet n’en finit pas de déchaîner les passions, entre partisans de Saïd Omar Oili – actuel conseiller général de la ville, initiateur d’une délibération du CG en faveur de l’achat de foncier et du transfert de cette équipement à Pamandzi – et d’Insa Soulaïmana – le maire qui cherche à rallier tous les Labattoiriens à son refus de voir l’hôpital délocalisé ailleurs.
Chacun y va de ses arguments, essentiellement politiciens quoique enrobés, pour certains, d’un soupçon juridique. On comprend mieux la prudence de la ministre qui n’a pas voulu commenter ce dossier au cours de son point de presse, souhaitant simplement que le choix du lieu d’implantation ne retarde pas trop la réalisation de l’ouvrage, déjà budgétisé.
Sur cette affaire, le maire de Dzaoudzi-Labattoir vient de recevoir le soutien indirect de Mme Aïda Boura M’colo, ancienne alliée politique de S2O. Dans une tribune libre adressée aux médias locaux et distribuée aux habitants de Labattoir, elle accuse le président du CG de vouloir tromper les électeurs en leur faisant croire que la délocalisation de cet équipement n’est pas actée et lui rappelle la délibération qu’il a fait voter en ce sens par une majorité de conseillers généraux.
Mme Boura M’colo, n’hésite pas à distribuer copieusement des « amabilités rares » au président du conseil général. Elle demande à son ancien allié politique qu’elle combat aujourd’hui, de ne pas prendre les habitants de Labattoir pour ce qu’ils ne sont pas et d’assumer ses responsabilités en n’essayant pas de faire croire à la population « qu’une décision n’en pas une et que de la même manière une délibération (du CG) n’a pas de valeur et ne vaut pas une décision ». Cette tribune libre est en soi un véritable réquisitoire contre l’action politique de S2O et équivaut, de fait, à une vraie déclaration de guerre « politique ».

La Carte vitale bloquée par des questions d’état civil

Après une visite guidée des locaux de la nouvelle maternité de Mamoudzou en cours d’extension, la ministre de la Santé entourée a innové en matière de protocole républicain, en se prêtant à un jeu de questions-réponses, face aux nombreuses attentes et inquiétude du monde médical, tous secteurs confondus.

Aux pharmaciens libéraux qui s’inquiètent du maintien de la distribution de médicaments par les dispensaires hospitaliers, sans suivi du patient (et accès à des conseils appropriés), Roselyne Bachelot a répondu que non seulement les choses ne resteraient plus dans cette configuration à partir de 2008, mais aussi qu’il sera permis à certaines catégories de malades non-assurés sociaux comme les immigrés clandestins présentant des pathologies lourdes ou graves, de bénéficier d’un titre de séjour sur recommandation d’un médecin, pour bénéficier d’une couverture sociale.
Pour les médecins libéraux qui lui ont fait part de la stagnation de leur nombre dans l’île (11) contrairement aux prévisions de départ, elle a reconnu l’inégalité de la répartition des soins dans l’île et à affirmé sa préférence pour la médecine libérale comme dispositif de premier recours, estimant qu’une efficience de l’offre de soins n’est pas antinomique avec une économie de marché, et qu’elles vont de pair en général.
A propos de la Carte vitale qui met du temps à entrer en usage à Mayotte, Mme Bachelot a expliqué que 2 problèmes étaient à l’origine de ce blocage :
– la version n°2 de la Carte vitale en cours d’expérimentation dans l’Hexagone n’a pas donné des résultats probants,
– l’absence d’un état civil fiable pour tous à Mayotte constitue une difficulté supplémentaire.
Pour ce dernier point la ministre de la Santé a indiqué qu’un rapprochement avec le Crec (en charge de la révision de l’état civil mahorais) a déjà permis un doublement des dossiers traités qui passent de 12 à 25% en quelques mois seulement, assorti d’une promesse d’arriver à 60% l’année prochaine. Pour elle, il ne fait pas l’ombre d’un doute que la résolution de ce problème n’est qu’une question de mois. Il faut donc attendre…

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