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03/07/2009 – Ce que j’en pense

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Quand la population mahoraise prépare la riposte

Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

Mayotte : une naissance dont ils se souviendront

Une naissance dans la rue, ce n’est pas si courant. C’est pourtant ce qu’ont vécu Jonathan et Mouna, lundi 18 mai, date à laquelle Sarah, leur petite fille, a décidé d’arriver. Un évènement auquel ont participé quelques passants, sur les lieux par hasard. Et quand s’improvise une chaîne de soutien, cela donne une belle histoire. Récit. 

À Mayotte, “le confinement a révélé la capacité perverse de certains à faire du mal aux autres sans qu’ils ne s’en rendent compte”

Deux mois de confinement peuvent en dire long sur un individu, mais ils peuvent également dévoiler les pires et les meilleurs aspects d’une société. La crise sanitaire a mis en évidence les failles de la société mahoraise, partagée entre la conscience de certains et l’irresponsabilité des autres. Le sociologue Combo Abdallah Combo nous explique pourquoi il est urgent de tirer les leçons de ce confinement et essayer de changer la donne. 

Camille Miansoni, procureur de Mayotte : “Mon rôle est de protéger la société avant tout”

L’affaire du rapt en Petite-Terre qui suscite l’émoi dans l’ensemble du Département est révélatrice de nombre de maux dont souffre la société mahoraise au sein de laquelle nombre de personnes semblent valider l’idée que l’on puisse se faire justice soi-même à défaut d’une carence supposée de l’État. Le procureur de la République, Camille Miansoni, revient ici sur ces éléments. C’est aussi l’occasion pour lui de rappeler le rôle qu’il occupe et la vision qui l’anime alors que les critiques pleuvent sur sa personne.

 

{xtypo_dropcap}E{/xtypo_dropcap}n effet, changer un pneu d'avion lorsqu'il est usé coûte 15.000 €. Remplacer les ceintures de sécurité, mais aussi vérifier l'état de la carlingue, détecter et réparer les microfissures, remettre en état les conteneurs et les arrimer solidement dans la soute, passer du produit anti-rats dans l'appareil pour éviter qu'ils ne grignotent les câbles électriques, vitaux pour le fonctionnement optimum de l'avion… Voilà quelques unes de règles imposées aux compagnies aériennes pour leurs avions sillonnant le ciel européen et de nombreux pays au monde… Mais pas au Yémen ou aux Comores.

Toutes ces règles induisent des frais supplémentaires qui augmentent d'autant le prix du billet. La sécurité a un prix. Mais la vie humaine une valeur tellement supérieure. Ces règles européennes, qui sont en vigueur à Mayotte pour la plupart, protègent la vie, au maximum. On peut toujours faire plus, et un accident peut toujours arriver (voir l'accident du vol d'Air France en provenance du Brésil), mais le niveau de risque est considérablement diminué. Cela peut être considéré comme un progrès.

Les normes européennes fixent des règles pour les poupées, en provenance de Chine par exemple. Les yeux ne doivent pas pouvoir s'arracher par la force d'un enfant, qui risquerait de les avaler et de s'étouffer. Alors pour les pays européens, les yeux sont bien cousus, avec du fil solide, plusieurs fois, ou collés fortement. Mais pour les autres pays, où ces poupées sont vendues moins chères, les yeux peuvent s'enlever bien trop facilement… De même pour les poils des peluches, la peinture au plomb… pour tous les jouets.

La vie humaine n'a pas de prix et ce sont les Etats, les élus qui légifèrent pour la protéger au maximum. Il en est de même en termes de santé publique, de pollution. Les usines ne peuvent pas déverser leurs gaz toxiques au milieu des villes. Les stockages, les transports de matières dangereuses doivent se faire dans des camions à double citernes, des pétroliers à double cuves. Les normes Seveso II, comme pour l'usine d'embouteillage de gaz ici à Longoni, sont draconiennes. Les catastrophes sont trop meurtrières pour laisser nos dirigeants inactifs.

Alors bien sûr ça a un coût que les pays plus pauvres ne peuvent parfois pas assumer. C'est dramatique, c'est intolérable. C'est pourquoi une liste noire de l'aviation mondiale est une bonne chose. Bien sûr. Mais des règles pour des conditions de travail plus sûres aussi, des casques sur les chantiers, des chaussures de sécurité, des harnais pour le travail en hauteur… Des règles contre la pollution des usines, des voitures avec des pots catalytiques, doivent aussi être instaurées à travers le monde. Tous les humains en souffrent de la même façon. Et un droit à une retraite digne après une dure vie de labeur pourrait être imposé aux travailleurs-cotisants de tous les pays du monde.

Ces règles, il convient d'abord aux pays concernés de les mettre en application, aux citoyens élus de les voter. Cela permettrait peut-être de renchérir le prix de tous ces produits fabriqués en Chine et ailleurs, sans respect d'aucune norme. Cela ferait certainement beaucoup de bien à la planète et à tous ses habitants. Cela remettrait à plat tous les "avantages concurrentiels" de ces pays où la vie d'un homme ne vaut souvent pas grand-chose. Mais ces pays deviennent les usines du monde, s'appuyant surtout sur l'absence de sécurité, physique et sociale, de leurs travailleurs et de droits sociaux, et n'intégrant pas le coût humain et environnemental de la pollution générée, à moyen et long termes.

Ces surcoûts sociaux et environnementaux seraient répercutés dans le prix de vente des produits, les rendant moins attractifs, et freinant le commerce mondial, lui aussi très polluant. On se retournerait alors sur nos plus proches voisins pour s'échanger des biens, on relocaliserait les productions et la planète s'en porterait mieux.

Alors une liste noire pour les avions du monde, oui, mais s'arrêter là serait hypocrite. On ferait croire que la vie serait mieux protégée par cette seule liste, alors que de nombreux autres domaines mériteraient d'être règlementés. Les normes européennes sont parfois un peu rébarbatives, mais elles protègent au mieux ses ressortissants et tirent le monde vers le haut.

 

Laurent Canavate

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1086

Le journal des jeunes

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