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Procès des coupeurs de route : des premières réponses six ans après

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Six des neuf accusés comparaissent jusqu’à mardi devant la cour d’assises des mineurs, au tribunal de Mamoudzou. Il leur est reproché d’avoir monté des barrages, volé et agressé des automobilistes à Ongojou, le 8 juin 2016, et à Ironi Bé, le 16 juin 2016. Dès le premier jour, ce mercredi, les juges ont essayé de déterminer un organigramme du groupe.

Les témoins, qu’ils soient à la barre ou en visioconférence, ont un souvenir très précis du matin du 8 juin 2016. Le temps et l’envie de passer à autre chose n’effacent en rien leur mémoire respective, ce qui leur permet de facilement raconter leur déconvenue avec les neuf accusés âgés de 22 à 29 ans, dont six comparaissent ce mercredi. Répartis sur les bancs du tribunal, ces derniers écoutent sans se regarder. D’origine comorienne, ils sont jugés à la fois pour le barrage du matin du 8 juin 2016 à Ongojou, et celui une semaine plus tard à Ironi Bé. Un procédé similaire, détaille l’adjudant de gendarmerie à la tête de la commission rogatoire créée en août de la même année. Sur place la veille, les coupeurs de route se cachent dans la végétation pour dormir. Tôt le matin, ils découpent et placent les troncs d’arbres et les branches à la sortie d’un virage en profitant de l’obscurité. Ainsi, cagoulés et armés de couteaux, battes de baseball, de chombos et même d’un fusil et d’un pistolet, ils interceptent tous les travailleurs matinaux. Ils les sortent des véhicules, les dépouillent, parfois brûlent leurs véhicules et disparaissent avant l’arrivée des gendarmes.

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Ils passent devant la cour d’assises des mineurs puisque deux des coupeurs de route l’étaient au moment des
faits.

“Les victimes sont traumatisées, apeurées. Elles ne comprennent pas ce qui vient de leur arriver”, poursuit le gendarme, en visioconférence depuis Lorient (Morbihan). Dans l’après-midi, un témoin, aujourd’hui en métropole, confirme son calvaire. “J’avais tellement peur que ce sont eux qui ont pris mon portefeuille et mes deux cartes bancaires. C’est là qu’ils ont idée que je leur donne mes codes”, raconte ce surveillant de prison. “Ils m’ont attaché les mains avec les lacets de mes chaussures de sécurité et m’ont emmené dans un chemin.” Sous la menace d’une arme, un pistolet ou un fusil, il le ligote également au niveau des pieds. Occupés à aider leurs comparses, ses deux “gardiens” le laissent seul. Ce qui lui permet de se libérer. “Je suis passé à travers la végétation et je suis remonté vers Ongojou. […] À un moment, j’ai dû me cacher, je ne sais pas combien de minutes, je les entendais me chercher. En remontant la route ensuite, j’ai essayé d’arrêter des voitures, mais en me voyant ligoté, elles ont fait demi-tour. Trois hommes sont venus à ma rencontre, et j’ai reconnu un habitant de mon village”, continue-t-il.

Une réponse violente aux décasages et aux expulsions

Outre l’appât du gain, puisque des téléphones et de l’argent ont été volés, les coupeurs de route avancent une autre raison, lors de leurs interrogatoires en 2018 et 2019, pour expliquer leurs attaques. “C’était une réponse à l’expulsion et au décasage de la maison [du chef supposé du groupe]”, expliquent les premiers, avec qui les gendarmes font le rapprochement à partir de 2018 grâce aux empreintes digitales. Sous contrôle judiciaire et donc le seul comparaissant libre, celui que tout le monde désigne comme le meneur est au premier rang de la salle avec sa chemise couleur saumon. Plus âgé, il avait 23 ans au moment des faits et avait été expulsé de Tsoundzou quelques mois avant. Si lui nie toute participation, les autres confirment que la vengeance était l’une de leurs motivations. “Ils ont dit que c’était pour se venger des Mahorais”, confirme l’une des victimes, âgée de 62 ans. Organisé et soudé à l’époque, le groupe semble plus divisé dorénavant. Les accusés se contredisent dans leurs déclarations et même devant les jurés. Pour ces derniers, ils leur restent quatre jours pour démêler tout ça.

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