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« La vie aux US est encore mieux que dans les films »

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Success story pour Kassim Abdoul An ziz. Le Pamandzien vit désormais à Indianapolis, aux États-Unis, où il mène sa carrière avec ambition et plaisir. Mayotte, il y pense régulièrement, mais n’a pas encore prévu d’y revenir. À moins que…

« J’ai eu une enfance tout à fait correcte à Pamandzi, ne vivant ni dans le besoin ni dans l’opulence totale. Depuis tout petit j’ai intégré des valeurs telles que le travail, la prise de risques, la détermination à faire mieux que les autres, l’humilité, mais avec la volonté de viser haut et très vite », attaque Kassim Abdoul Anziz, comme pour rappeler que rien n’est impossible. Et de citer le chanteur américain Frank Ocean, avec une devise qu’il a fait sienne : « Work Hard in silence, let the success be your noise » (« Travaille en silence, laisse le succès être ton bruit », ndlr).

Né à la maternité de Dzaoudzi en 1991, parti à l’âge de 11 ans en métropole avec ses parents, le Mahorais vit depuis octobre 2018 à Indianapolis, aux États-Unis, où il met toute sa détermination au service de sa carrière au sein de Faurecia, une compagnie qui oeuvre dans le secteur de l’équipement automobile, spécialisée dans la fabrication de systèmes d’échappements, de sièges automobiles et de systèmes d’intérieur (tableaux de bord).

La suite logique d’un parcours déterminé. « J’ai obtenu mon baccalauréat Économique et social en 2009 », expliquet- il en se rappelant : « J’ai suivi un parcours sans accrocs, mais sans notes extraordinaires non plus. Il faut voir l’école comme un moyen de réussir en ayant conscience de ses points forts et de ses points faibles. Dès le lycée, j’ai ainsi su que j’étais bon dans les matières économiques et politiques. J’ai joué avec les coefficients pour y arriver. Il n’y a pas de honte à cela. J’ai pleinement exploité le système scolaire et sa manière de sanctionner le succès ou l’échec. »

S’en suit la période universitaire, « très formatrice » : « J’ai  hésité entre devenir homme politique ou économiste. J’ai donc fait une double licence Sciences économiques et, en parallèle, Science politique, à Lyon. C’était très dur, mais j’ai joué là aussi avec les coefficients et mes points forts. Quand on veut, on peut ! » C’est là que ses plans changent. « Ayant obtenu mes deux licences, je suis tombé amoureux d’un métier en pleine croissance : les achats », se rappelle Kassim. Il s’oriente alors vers un Master dans ce domaine, « obtenu haut la main » et débute sa vie professionnelle en intégrant la société pour laquelle il travaille encore aujourd’hui. Numéro un mondial du secteur, Faurecia est présente dans 34 pays : « Pour faire simple, trois voitures sur quatre dans le monde sont équipées d’un produit de la compagnie, et même à Mayotte », rigole-t-il. Une implantation dans de multiples pays qui lui permet de s’envoler vers les States en octobre 2018 : « Mon entreprise me fait confiance et me donne plus de responsabilités. Je suis en charge d’une famille de produits dans toute la zone Amérique du Nord – États-Unis, Canada et Mexique. C’est une reconnaissance de mon travail, car c’est normalement un métier qui demande de la séniorité. »

« Mieux que dans les films »

Un mode de vie qui sied parfaitement à Kassim : « La vie aux États-Unis est encore mieux que dans les films, elle y est assez agréable. » Le tout malgré les différences avec la France, et plus encore avec Mayotte. Parmi elles, « L’hiver rude à certains endroits. La vague de froid récente laissait constatait des températures entre -30 et 60 degrés ! » ; mais aussi des habitudes quotidiennes autres : « Les Américains mangent à des heures différentes de ce que l’on peut observer en Europe ou même à Mayotte. Le déjeuner par exemple débute à partir de 11h. Le dîner à partir de 17h. Vers 21h la plupart des restaurants sont fermés, sauf les chaînes qui ouvrent 24h/24h. On peut aussi faire ses courses toute la nuit, car de nombreuses enseignes restent ouvertes. Le code de la route y est aussi plus simpliste. Le dépassement par la droite y est toléré, il n’y a que peu de panneaux stop, plutôt des « cédez le passage ». On peut aussi franchir un feu rouge si on tourne à droite. »

Contrairement à la France, la voiture a encore de beaux jours devant elle aux States :  » Le train ici est peu développé, ou plutôt délaissé. L’automobile est le moyen de transport par excellence. Les Américains peuvent rouler des heures et des heures par habitude, ils aiment les road-trips. Le carburant, lui, ne vaut pas grand-chose. Je fais le plein pour environ 25 euros. Voilà pourquoi il y d’énormes voitures qui circulent ici. « 

Et puis, il y a les avantages à vivre de l’autre côté de l’Atlantique, comme on dit. Un exemple ? « Les Américains adorent le cinéma. Les films peuvent sortir ici facilement trois à six mois avant l’Europe, sauf s’il s’agit de gros blockbusters mondiaux. » En somme : le rêve américain, mais éveillé.

Enfin, il y a cette possibilité de réussite. En ce sens, « Je dirai que le pays me correspond mieux. Les ambitions sont affichées sans filtre, l’argent n’est pas un tabou et je gagne très bien ma vie. Je garde mon humilité et cet objectif de réussite car je veux être un de ceux qui influencent leur métier, un point de référence. » Et pour convaincre : « À tous les jeunes, j’aimerais dire qu’il n’y a plus de frontières ni de barrières quand on est déterminé. D’autant qu’en tant que Français, il y a des accords et des visas qui facilitent la poursuite d’un carrière ici. »

Mayotte ? Connue aux États-Unis

Mais être Mahorais aux États-Unis, n’est-ce pas faire l’objet de nombreuses questions ? Au fond, qu’est-ce qu’une petite île du canal du Mozambique peut-elle représenter pour ce pays immense de l’autre côté du globe ? Et bien, l’île n’est pas si méconnue que cela là-bas. L’expatrié l’explique : « Les Américains connaissent Mayotte car il y a une forte présence de leur communauté au Kenya. Beaucoup de professeurs et d’éducateurs vont dans les îles voisines de l’archipel des Comores. Il n’est d’ailleurs pas étonnant de croiser des Américains parler couramment le grand comorien ou swahili en général. Par extension, ils connaissent donc Mayotte. »

Mayotte, sa lointaine île de naissance, témoin de ses 11 premières années, avec laquelle il garde tout de même un lien. « Je l’ai quitté très jeune. Le lien le plus important que j’ai avec, c’est la famille qui y vit encore. Je leur parle très souvent. La nourriture me manque aussi. Lorsque j’étais en métropole je passais d’ailleurs souvent des commandes de fruits, de légumes, et même de poissons. Mayotte, elle ne quitte jamais vraiment l’esprit des gens, car la diaspora est d’une grande importance. J’y retournerai quand j’aurai une offre d’emploi assez attractive. Mais pour le moment c’est n’est pas le cas. »

Ses conseils aux jeunes de l’île

« Ne choisissez pas vos études au hasard. Commencez par analyser dans le fond. Les métiers évoluent sans cesse. Regardez s’il y a beaucoup d’offres de travail dans le secteur visé et si dans cinq années, ce métier va stagner ou être au contraire en plein boum. On anticipe pas assez l’avenir à cinq ans, voire plus. Dans ce monde mondialisé, vous êtes en concurrence avec la planète entière.

Trois critères doivent compter pour avoir un bon équilibre personnel et professionnel : un bon salaire – car il ne faut pas se mentir c’est primordial, visez la lune si vous sentez que vous le méritez –, une opportunité de progresser dans son secteur ou son entreprise, et être passionné. Si un seul des trois critères et là, il faut changer de métier ou d’entreprise. Si deux sont remplis, alors il faut aspirer à obtenir le troisième à moyen terme. S’il y a les trois, alors vous êtes dans le vrai.

Ne bougez plus, la réussite vous tend les bras ! »

Les chefs d’entreprise encore réticents à investir

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Depuis 2016, l’économie mahoraise est dans une période d’attentisme et peine à trouver des leviers sur lesquels s’appuyer afin de relancer l’activité et redonner confiance aux entreprises. Malgré une légère hausse des prix, la consommation des ménages demeure le seul relais dynamique d’activité. Au contraire du marché de l’emploi qui rompt avec la « formalisation » entamée ces dernières années, d’où la baisse du nombre de demandeurs d’emploi.

Un Haut conseil à la commande publique a été installé jeudi dernier avec l’ensemble des acteurs du département dans les locaux de la Société immobilière de Mayotte (Sim). L’occasion pour l’Institut d’émission des départements d’outre-mer (Iedom) d’exposer les tendances conjoncturelles de l’économie mahoraise de l’année 2018 et les perspectives d’avenir, notamment dans le secteur du Bâtiment et des travaux publics (BTP). D’après l’Institut, l’inflation de la consommation des ménages est restée modérée en 2018 (+0,3% en moyenne contre 0,9% l’année précédente). « La consommation des ménages est le pilier économique du modèle mahorais. C’est un modèle insulaire qui est fortement basé sur l’importation et la consommation« , explique Vincent Ternisien, économiste à l’Iedom. Les importations continuent donc d’augmenter fortement : +2,8% en 2018 après environ 7% en 2017. La consommation des ménages confirme ainsi sa place « prépondérante » comme motrice de l’activité économique de l’île aux parfums.

Les chefs d’entreprise dans l’incertitude

Outre la reprise modérée de la consommation des ménages, les chefs d’entreprise sont actuellement dans une logique de court terme en raison de la crise sociale du début d’année 2018. Cette tendance se traduit par une priorité des chefs d’entreprise à maintenir leur trésorerie « à des niveaux convenables« . « Ils évoluent dans la crainte permanente d’une nouvelle crise« , confirme l’économiste. Par conséquent, les chefs d’entreprise restent dans une logique d’attentisme et les investissements tournent au ralenti dans le département. « Ils sont plutôt optimistes pour investir mais attendent le bon moment« , croit savoir Vincent Ternisien.

Au niveau du secteur BTP – secteurs auquel l’Iedom porte une attention particulière – la plupart des chefs d’entreprise déplorent une situation financière « fragile« , notamment en raison d’importants délais de paiement. « Le délai de paiement est un facteur essentiel pour maintenir les trésoreries à des niveaux stables« , soutien le spécialiste de l’économie. Or, selon Vincent Delaître, chef d’agence à Colas Mayotte, les délais de paiement dans le BTP sont encore « beaucoup trop long« , avec plus de 120 jours d’attente en moyenne. Toutefois, « la situation financière des entreprises au quatrième trimestre 2018 a eu un léger sursaut. Cela se traduit par la mise en place du plan d’action du Département, du contrat de convergence et de la commande publique qui sont porteurs d’espoir« , se félicite l’Iedom.

Fin 2017, le secteur du BTP s’était appuyé sur une logique d’investissement privé. « Les entreprises considéraient qu’elles avaient les reins assez solides pour pouvoir investir dans les équipements. Or, cette tendance a changé puisque fin 2018, nous nous apercevons que le secteur du BTP s’est concentré sur l’investissement public. La commande publique, avec la consommation des ménages, est le principal pilier du modèle économique de Mayotte« . Les chefs d’entreprise sont donc « plutôt » optimistes sur les perspectives d’avenir du secteur de la construction sur le territoire mahorais, surtout si les enjeux de l’amélioration des délais de paiement et la stabilisation du climat social général finissent par être relevés. 

Baisse du nombre de demandeurs d’emploi  

L’Institut d’émission des départements d’outre-mer constate également « un rupture de la formalisation du marché de l’emploi« . En d’autres termes, l’Institut remarque une baisse de 7% du nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A* en 2018. « C’est principalement du au fait que les demandeurs d’emploi n’ont pas renouvelé leur dossier à Pôle emploi« , assure Vincent Ternisien.

D’autres effets sont à noter, et notamment la fin du dispositif « Emploi aidé » qui permettaient à l’employeur de bénéficier d’aides financières à l’embauche et/ou d’exonération de charges sociales. Or, ce dispositif incitait les demandeurs à s’inscrire à Pôle emploi, selon l’économiste. Enfin, la dématérialisation des dossiers est aussi pointée du doigt. Sous l’effet d’une tendance globale, de nombreux services des administrations ne sont plus disponibles qu’en ligne. Pour autant, dans le 101ème département, la population n’est pas encore habituée à cette pratique. En effet, de nombreuses inégalités sociales, territoriales et générationnelles existent, qui viennent creuser un peu plus la fracture numérique dont pâtit déjà le territoire. Actuellement, plus de 18% des habitants auraient des difficultés d’accès à Internet.

Recherche et innovation : des crédits d’impôt trop peu demandés

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Le groupement des entreprises mahoraises des technologies de l’information et de la communication (GEMTIC) et le groupe DL Développement ont évoqué ce vendredi le crédit d’impôt recherche (CIR) et le crédit d’impôt innovation (CII) face aux entrepreneurs et organismes désireux d’en savoir plus sur ces mesures fiscales. Avantageuses dans les DOM, elles restent pourtant peu demandées à Mayotte.

« Ce sont les mesures fiscales les plus intéressantes et les plus stables, même si l’administration est très pointilleuse sur le respect des règles », annonce Nakié Paré, consultante audit en financement et en innovation à DL Développement pour la région océan Indien. Pourtant, le crédit d’impôt recherche (CIR) et le crédit d’impôt innovation (CII) existent respectivement depuis 1983 et 2013. Ce dispositif fiscal représente dans le budget de l’État environ six milliards d’euros et concerne 25.000 déclarants par an, dont 80 % d’entre eux sont des petites et aux moyennes entreprises. « L’objectif de ce financement de l’innovation est qu’elle ait un impact favorable sur l’emploi et sur la compétitivité des entreprises », explique l’experte.

Le crédit d’impôt recherche est accessible à toutes les entreprises dont les activités répondent à de la recherche fondamentale, appliquée et/ou à du développement expérimental. Deux autres conditions sont requises pour y être éligible : le projet doit être mené par « un chargé de projet, de niveau ingénieur » et il doit y avoir « un verrou technique ou scientifique dans sa réalisation« . En d’autres termes, « les travaux doivent permettre l’acquisition de nouvelles connaissances« .

À la différence de « son grand frère » le CIR, le crédit d’impôt innovation se définit comme plus simple et ne s’adresse qu’aux TPE et PME. Pour en bénéficier, il faut une amélioration de performance (technique, ergonomique, fonctionnelle ou éco-conception) par rapport aux produits qui existent déjà sur le marché dans l’environnement concurrentiel de l’entreprise. « La nouvelle version d’un logiciel rentre complètement dans ce schéma« , donne en exemple Nakié Paré.

Une rallonge accordée dans les DOM

Le crédit d’impôt se calcule sur la base des dépenses engagées au titre des projets de R&D ou d’innovation pendant l’année civile considérée. Depuis 2015, les taux de financement de ces crédits d’impôt sont majorés pour les entreprises situées dans les DOM, c’est-à-dire qu’ils sont « plus valorisés« . Pour le CIR et le CII, ils s’élèvent à 50 % et à 40 % des dépenses engagées (contre 30 % et 20 % en métropole). »C’est un coup de pouce énorme et une incitation financière très forte« , confie la consultante.

À titre d’exemple, sur 100 euros de salaires versés, 75 euros et 60 euros peuvent être récupérés. Autre avantage, le CIR permet de financer largement les rémunérations de jeunes docteurs : prise en compte à 200 % des 24 premiers mois de salaire, à condition que ce soit son premier CDI dans son domaine de recherche. Si vous n’avez pas la possibilité d’en embaucher, faire appel à un sous-traitant public agréé, comme un institut de recherche ou une université, se révèle être une bonne alternative d’un point de vue économique.

Au vu du faible nombre de demandes, ces deux dispositifs ne semblent pas enthousiasmer les principaux concernés…  « Lorsque nous évoquons ces crédits d’impôt avec nos partenaires, ils pensent immédiatement qu’ils sont réservés pour les grandes entreprises alors que ce n’est pas du tout le cas« , regrette Haoutani Massoundi, chargée de communication au GEMTIC. Des propos confirmés par Niaké Paré : « le nombre de demandes à Mayotte se compte sur les doigts d’une main… »  Manque de communication ou d’intérêt ? Toujours est-il que le crédit d’impôt recherche et le crédit d’impôt innovation pourrait permettre l’envol de nombreux entrepreneurs.

TOUNDA

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L’agenda culture du weekend

Vendredi 29 mars

Komo en concert

L’artiste sera en concert au Caféroom, rue Coconi à Combani à partir de 19h. Prévente 10€, guichet 12€. Résa au 06 39 69 55 21.

 

Shako Day

Représentation et projection des cours de Shako (afro, hip-hop, world dancing…),  suivis d’une soirée au restaurant La Croisette à derrière le marché couvert de Mamoudzou, de 18h à minuit.  Entrée : 10€, 25€ avec buffet. Plus d’infos au 06 39 67 02 45 et sur Facebook : @TwiteShako.

 

Samedi 30 mars

Les empaffés en concert

Le groupe sera au snack-bar Chez Cousin à Mamoudzou, rond point du Baobab à Mamoudzou à 21h. Entrée libre. Plus d’infos au 02 69 61 33 88.

 

Video Mix tour

Dj Cut, Black-T et Dj Sebb ambianceront le restaurant-bar 5/5 à Mamoudzou à partir de 21h. Entrée 15€ en prévente, 20€ sur place.

 

Atelier de création

Un atelier de création de cosmétiques naturels est proposé  au Jardin maoré, à  N’Gouja de 14h à 18h avec Parenthèse Voyage au Pays Des Sens et Develop’ du sens. Au programme : création de déodorants, huiles de massage et crèmes de jour. Tarifs : 45€ par personne avec collation offerte. Réservation obligatoire au 06 64 79 36 56 ou par mail parenthese.vps@hotmail.com

 

Vendredi 29 et Samedi 30 mars

Afrostyle et zumba party

 L’association Vis ta forme propose un week-end sportif et dansant avec des cours d’afrostyle et zumba party animé par Faïdat et Kila. Deux cours auront lieu le vendredi de 17h30 à 19h à Koropa piscine et l’autre de 19h15 à 20h45. Le samedi au parking du siège de Point S de 18h à 20h. Les réservations sont obligatoires et les places limitées. Tarifs : 25€ pour un cours et 40€ pour deux. Réservation au 06 39 21 23 66 ou par mail eurl.vistaforme@gmail.com

 

Samedi 6 avril 

Yemi Alade en concert

L’artiste nigériane sera en concert à l’hôtel Le Trévani à partir de 20h. Entrée simple 30€ en prévente, entrée sur place 40€, entrée VIP en prévente 100€ (parking et repas inclus). Points de vente : Jumbo Score (Jina, Adopt, Jennyfer, Ebena), restaurant Box Gourmand à Kaweni, Mamoudzou (Jina, restaurant Box Gourmand), salon de coiffure Coif’Nord à Dzoumogné. 

 

Vendredi 5 avril

Spectacle compagnie Cirquons Flex

 La compagnie réunionnaise, offrira un spectacle d’un nouveau genre, « cirque nouveau »,  au collège de Dembeni à 19h. Tarifs : 15€ places assises.

 

Samedi 6 avril

Fête de la tortue

L’association Oulanga Na Nyamba organise une journée entière pour honorer la tortue marine à la place des Congrès à Pamanzi, Petite-Terre. Au programme, des stands d’associations partenaires, animations et jeux pour petits et grands, danses traditionnelles, conférence, projection de film et concert de Diho. Restauration sur place. Pour plus d’infos au  06 39 66 77 06.

 

Jusqu’au dimanche 7 avril

Cours de Yoga

Cours de Yoga avec Virginie Lavenant : Yin yoga, Hatha yoga, Vinyasa, Kundalini yoga et Ashatanga. Ouverts à tous. Inscriptions obligatoires au 06 67 29 92 79 ou par mail emontier@hotmail.fr. Tarif : 15€ l’atelier. Lieux : Ongoujou, Dzoumogné, Tsararano, Boueni.

 

Tous les mercredis

Le restaurant-bar  5/5  propose une nouveauté, des concerts de jazz tous les mercredis soir de 19h à 22h à Mamoudzou. Plus d’infos sur Facebook : @ofive976

 

Tous les samedis

Atelier « beauté mahoraise »

Un atelier « beauté mahoraise »  est proposé par AROmaoré  à Ouangani, quartier Manga-be, plantation de l’ylang-ylang. Plus d’infos sur Facebook : @Aromaore

 

Karaoké à l’hôtel Caribou

L’hôtel Caribou propose une soirée Karaoké de 19h à 23h. Lieu : Place mariage à Mamoudzou. Réservation au 02 69 61 14 18 par mail : resa.caribou@blue-season-hotels.com

 

« Le temps d’une histoire »

La bouquinerie de Passamainty propose à nouveau son activité de lecture, Le temps d’une histoire, tous les samedis à partir de 11h. Un moment d’échange et de convivialité destiné aux enfants à partir de 3 ans. Les personnes souhaitant rejoindre les lecteurs peuvent l’indiquer à la bouquinerie à l’adresse mail suivante : bouquinerie@masiwadis.com

 

Programme Ciné Musafiri

 

Vendredi 29 mars

Le film Bohemian rhapsody réalisé par Bryan Singer sera diffusé à Mtsangabeach, à Sada, à 20h. Paf : 9 euros, Adhérents : 6 euros.  Boissons et restauration sur place.  Ouverture à 18H30. Film à 20H.

 

Samedi 30 mars

Le film Spiderman homecoming  réalisé par Jon Watts sera diffusé au centre social de Miréréni à Chirongui à 19h30. Entrée libre.

Le CRIJ de plus en plus visible auprès des jeunes

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Le Centre régional d’information jeunesse (CRIJ) de Mayotte se lance à la rencontre des jeunes afin de se faire connaître et de leur présenter les différents services  à découvrir afin de construire ou d’affiner leurs projets d’avenir. Mais l’association doit d’abord se rendre plus visible.

Ce jeudi 28 mars, au centre commercial du Baobab, le centre régional d’information jeunesse (CRIJ) de Mayotte a organisé une rencontre avec les jeunes pour leur présenter les métiers de l’animation et bien d’autres. Le CRIJ de Mayotte est une structure associative de type loi 1901 qui a pour objectif d’accompagner le public dans le cadre de sa mission d’information autour de l’emploi, la formation, le sport et les loisirs. Malgré les efforts de la structure pour se faire connaître de son public cible – les jeunes –  ses membres constatent amèrement que beaucoup ignorent encore son existence, ses missions et services.

C’est pourquoi de nouvelles initiatives ont été prises, sous l’impulsion d’un audit réalisé à la demande du CRIJ Mayotte par son équivalent réunionnais il y a quelques mois, telles qu’aller au-devant des bénéficiaires eux-mêmes dans les lieux de fréquentation prisés par les jeunes mahorais. Les responsables y exposent les différents services que peut offrir le centre et prennent bonne note des questions qui peuvent surgir lors de ces rencontres.

« Vous connaissez le CRIJ ? »

Ce jeudi, dans le hall d’entrée du centre commercial Said Ali Abdallah, chargé de mobilité européenne au centre, tient un stand bardé de dépliants. Apercevant un groupe de trois filles et un garçon de 15 ou 16 ans qui paraissent vaguement intrigués, il les alpague : « Vous connaissez le CRIJ ? » Un peu intimidés, ils répondent par la négative. Pendant quelques minutes, ils écouteront avec intérêt les explications de Said Ali Abdallah. C’est tout à fait le genre de public que cible la structure : la majorité d’entre eux ne sait pas quel établissement choisir après le bac. Si l’une des filles sait déjà qu’elle veut devenir gendarme, elle ignore encore le cursus à suivre pour y parvenir. Une de ses amies qui dit vouloir « travailler dans le social« , ne sait pas encore quel métier l’intéresse le plus, ni comment s’y former.

Pour  recueillir ces informations essentielles à leur avenir, les collégiens, lycéens, étudiants, professionnels, ou jeunes évoluant hors du système scolaire peuvent également se rendre directement dans les locaux du CRIJ, rue du Stade, à Cavani, Mamoudzou, ou sur le site officiel du centre. L’association y présente les différents dispositifs, notamment la mobilité internationale avec le Service Volontaire Européen (SVE) pour les jeunes de 17 à 30 ans, sur lequel elle communique beaucoup. Le dispositif permet de doter les jeunes d’une expérience professionnelle concrète, fondée sur la base du volontariat, les encourager à apprendre des langues étrangères et promeut un esprit de tolérance. Avec une expérience entièrement financée par la Commission européenne, les jeunes n’ont rien à débourser. D’où l’importance de connaître cette opportunité pour ne pas la laisser passer. Autre levier d’action : l’implication des parents dans le projet scolaire et professionnel de leurs enfants, sur lequel le CRIJ a décidé de mettre l’accent en 2019.

*En partenariat avec la Mission locale, Mlezi maoré et plusieurs communes de Mayotte, le CRIJ Mayotte est ouvert à tous les demandeurs d’emploi âgés de 17 à 30 ans. Le centre propose également un accompagnement pour écrire CV et lettres de motivation ainsi que pour  accompagner les jeunes dans leurs démarches administratives.

Réforme de la fonction publique : 200 enseignants dans la rue

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Ce mercredi, près de 200 enseignants se sont rassemblés sur la place de la République pour exprimer leur indignation face au projet de loi sur la réforme de la fonction publique. Les représentants syndicaux ont dénoncé l’embauche de contractuels, qui n’ont pas le statut de fonctionnaire, mais aussi la précarisation du métier.

Le projet de loi de transformation de la fonction publique était présenté ce mercredi 27 mars en Conseil des ministres. Opposées, les instances syndicales ont appelé à battre le pavé. Pas loin de 200 enseignants ont rejoint le mouvement à côté du marché couvert de Mamoudzou pour entamer une marche en direction de la préfecture. « Nous avons choisi cette date car nous voulons alerter symboliquement sur la gravité de cette réforme qui remet en cause les statuts. Le gouvernement veut mettre en place une fonction publique contractualisée encore plus précarisée. Il n’y aurait alors plus de CDD et de CDI, mais ce serait des contrats de chantier », s’alarmait mercredi Henri Nouri, du SNES-FSU. « Nous allons nous retrouver avec un système entre les mains des managers, qui décideraient des promotions sur la base d’une évaluation à la tête du client. »

« La richesse de ceux qui n’ont rien »

Pour les syndicats, une telle évolution pourrait avoir des répercussions dramatiques, face aux difficultés du territoire à attirer de nouveaux professeurs. En effet, dans le milieu scolaire, les départs sont plus fréquents que les arrivées. D’autant plus qu’entre 2014 et aujourd’hui, il n’y aurait eu que 950 titularisations dans le premier degré par voie de concours externes ou internes, et que 650 contractuels seraient toujours dans l’attente d’un dénouement similaire. « Si cette loi passe, nous risquons de tomber dans un puits sans fond alors que tout le monde dénonce la qualité du système éducatif à Mayotte », s’insurgeait Rivo Rakotondravelo, du SNUipp.

Or, le territoire a besoin de stabilité pour se développer, comme le rappelait Quentin Sedes, de la CGT Educ’Action. « L’enseignement n’est pas un job que nous faisons six mois ou un an, nous avons besoin de nous inscrire dans la durée pour être efficace, mais aussi d’être formés et d’avoir des perspectives de carrière. Avec ce projet de loi, nous allons avoir encore davantage de turnover, ce qui serait une catastrophe éducative. » Et pour lui, les premiers lésés seront les enfants, sachant que 50 % de la population mahoraise à moins de 17 ans. « Le service public est la richesse de ceux qui n’ont rien. »

Une hausse de l’indexation promise en… 2016

Pour fidéliser le corps enseignant et rendre la destination de Mayotte attractive, les représentants syndicaux ont pointé une augmentation du taux d’indexation des salaires, mise en place en 2013, et qu’ils jugent trop faible. « Il faut qu’il soit au minimum au même niveau que celui de La Réunion puisque Mayotte sert bien souvent de tremplin pour s’y rendre« , insistait Henri Nouri, reprenant une vieille revendication. Une réunion de revoyure était initialement prévue en 2017 mais elle n’a jamais eu lieu, dénoncent les syndicats. « Trois ans plus tard, nous avons l’obligation de nous engager dans la rue pour pousser les politiques à respecter leurs engagements« , martelait Rivo Rakotondravelo, du Snuipp. Sans oublier le plan de construction des écoles d’un budget de 100 millions d’euros qui se fait toujours attendre. « Si l’État s’enferme dans des explications qui ne nous semblent pas valables, c’est son choix. Mais qu’on ne nous dise pas que ce sont des choix indépendants de sa volonté. Le choix politique à faire à Mayotte est simple : développer et investir dans les services publics ! », concluait Henri Nouri.

Les coupures d’eau « pas dues » à la grève

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Depuis lundi soir, plusieurs communes de l’île subissent des coupures d’eau intempestives. Selon nos informations, la grève de la Sogea et de la Smae, filiales du groupe Vinci spécialisées dans les travaux publics, les réseaux secs, les réseaux humides, l’éclairage public, ou encore les lignes électriques, mais aussi dans la production et la distribution d’eau potable, ne serait pas à l’origine de ce dysfonctionnement. Ce sont plutôt les fortes pluies qui ont entraîné la fermeture des filtres de traitement.

« Suite aux fortes pluies d’aujourd’hui, une dégradation de l’eau brute a contraint à réduire la production des usines de l’Ourovénie et de Bouyouni. Un manque d’eau est à prévoir ce soir dans les communes de Chiconi (village de chiconi), Ouangani, Sada, Chirongui, Koungou ainsi que Mamoudzou (villages de Kawéni, Doujani et Mtsapéré, quartier Mandzarsoua) », annonçait lundi un communiqué de la Smae. Toutefois, le retour à la normale prévu durant la nuit n’avait toujours pas eu lieu ce mardi matin… « Ça n’a rien à voir avec le mouvement social, notre objectif n’est pas d’impacter la population », assurait mardi Anli Soumaila, délégué syndical à Sogea. « Les responsables assurent le service minimum, ces coupures ne sont en aucun cas dues à un problème de sous-effectif. »  De quoi faire taire les rumeurs qui courent sur une relation de cause à effet entre la grève des agents et l’absence d’écoulement d’eau dans certains robinets.

En début d’après-midi, un nouveau communiqué précisait que « la situation dans le centre et le sud [était] rétablie », mais que « les réservoirs alimentés par la station de Bouyouni n’[avaient] pas atteint leurs niveaux habituels. » D’autres perturbations étaient encore à prévoir à Koungou, Pamandzi, Mamoudzou (village de Kawéni, Doujani, Mtsapéré, Balamanga, Passamainty Niambotiti, Cavani sud, Bonovo Mtsapéré, Ambassadeur Mtsapéré, Cavani, 100 villas, 16 villas, Saharingué, 10 Vats, Tamarins Haut et Bas, Vétiver).

Des rivières abondantes et des filtres bouchés

Pour bien comprendre, il faut savoir que l’eau des rivières arrive dans des bassins où du polychlorure d’aluminium 18 est ajouté dans le but de retenir la boue. La procédure permet alors de former des flocs, c’est-à-dire l’ensemble des particules solides sur lesquelles viennent s’agglomérer des impuretés. Cette phase de traitement permet de différencier l’eau claire de celle qui est impropre et qui part ensuite dans les filtres, puis dans le réservoir tampon. À l’intérieur de ce réservoir, l’eau se mélange à du chlore désinfectant, avant d’être envoyée dans le réservoir de distribution. « Les fortes pluies n’arrangent pas les choses car l’eau des rivières colmate les filtres. Si les normes de teneur en boue ne sont pas respectées, ils se bloquent obligatoirement. Et par conséquent, le niveau des réservoirs baisse », avançait dans la journée l’un des agents de l’unité de production de Bouyouni, absent au moment des faits. Avant de donner une explication technique : « quand la floculation fonctionne mal, nous remarquons qu’il peut y avoir un surdosage, par exemple. » En d’autres termes, il s’agirait davantage d’un problème de traitement que d’une manœuvre syndicale, pourtant déjà utilisée lors du mouvement social de 2005.

Ultimatum de la direction aux grévistes

En effet, depuis plus de deux semaines, le patronat et le personnel sont en conflit. Les syndicalistes de la Smae et de la Sogea réclament une augmentation de 250 euros bruts par mois pour les salaires inférieurs à 2.000 euros. Une demande restée vaine jusqu’alors. Sauf que les pourparlers ont pris une nouvelle tournure ce lundi avec une proposition de la direction qui n’excède pas 35 euros. Un montant inacceptable pour Anli Soumaila. « Nous sommes très loin du montant exigé à la base et en plus, il n’est même plus question d’un échelonnage sur trois ans », regrette le syndicaliste. Durant ces dernières négociations, le directeur adjoint de Sogea et Smae chez Vinci, Frédéric Guillem, a également posé un ultimatum aux grévistes : soit ils devaient accepter le montant de 35 euros d’augmentation salariale avant le soir même à minuit, soit les agents de la Sogea se retrouveraient sous la menace d’un licenciement économique. Les salariés ont alors décidé de prendre leur supérieur au mot et de présenter ce mercredi une liste d’une soixantaine de collaborateurs prêts à se voir renvoyer, pour mettre leur direction au défi de passer à l’acte. Contacté, Frédéric Guillem était injoignable mardi pour répondre à nos questions.

Un peu plus de deux semaines après le début de le mouvement, les négociations semblent stagner. Et si en plus les fortes pluies s’y mettent, elles aussi, la distribution des eaux risque de s’enliser un peu plus.

25 tonnes d’aide humanitaire envoyée au Mozambique

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Ce lundi matin, Le Tonnerre, porte-hélicoptères amphibie de la classe Mistral, a pénétré dans le lagon pour charger 25 tonnes d’aides délivrées par la Croix-Rouge, avant de se diriger vers le Mozambique, suite au passage du cyclone Idai. Une opération éclair qui a permis de mettre en lumière toute l’ingénierie navale française.

Il est 7h ce matin lorsqu’un énorme amas d’acier transperce l’entrée du lagon. Ce n’est autre que Le Tonnerre, porte-hélicoptères amphibie de la classe Mistral de la marine nationale. Long de 199 mètres et large de 32 mètres, ce navire stationne à 2,5 kilomètres des côtes mahoraises en position dynamique (il se stabilise avec ses propres moteurs et ne jette pas l’ancre). »Nous étions intégrés à l’opération de l’Union européenne, Atalante, dans l’océan Indien, qui a pour but de lutter contre la piraterie, lorsque nous avons reçu l’ordre du contrôleur opérationnel et des autorités politiques le 23 mars de venir à Mayotte », explique l’aspirant Marine, qui opère sur le porte-hélicoptère. Depuis le quai Issoufali, quelques officiers débarqués sur la terre ferme s’empressent de charger ce lundi les cargaisons de la Croix-Rouge dans un engin de débarquement amphibie rapide (EDAR). Les conducteurs des imposants camions militaires enchaînent les manœuvres, tout en essayant de perturber le moins possible les allées et venues des barges successives. En seulement quelques heures, pas moins de 25 tonnes de matériel de première nécessité de la Croix-Rouge, soit 80 palettes, rejoignent le navire, anciennement appelé bâtiment de projection et de commandement. En plus des 80 tonnes déjà parties la semaine dernière depuis l’entrepôt de La Réunion avec la frégate de surveillance Nivôse. Le tout coordonné par la plateforme d’intervention régionale de l’océan Indien. « La France est le seul pays à avoir ces capacités de stockage dans la zone. Régulièrement, la PIROI est engagée pour apporter de l’aide à Madagascar et aux autres pays voisins », souligne Dominique Sorain, le préfet.

Arrivée prévue au Mozambique le 28 mars

Selon toute vraisemblance, « nous devrions atteindre le Mozambique le 28 mars », confie le commandant et capitaine de vaisseau Ludovic Poitou. En ligne de mire, une mission qui ressemble sensiblement à celle effectuée en septembre 2017 à Saint-Martin après le passage du cyclone Irma. « Ultra-polyvalent, le Tonnerre est capable de porter assistance aux populations sinistrées, mais il est aussi et surtout en mesure de contribuer à la livraison du fret humanitaire, de mener des opérations de déblaiement et de réhabilitation sommaire des habitations et d’apporter un soutien médical. » En effet, le navire dispose à son bord de 69 lits médicalisables, deux blocs opératoires, une salle d’analyses ou encore un cabinet dentaire, ainsi que de cinq médecins. Mais aussi d’un bâtiment de commandement où il est possible d’installer 200 postes de travail et de conduire des opérations à terre ou en mer. « Nous allons travailler avec les ONG présentes sur place et l’ambassade de France pour coordonner notre activité dans le pays », précise l’aspirant Marine. « Si besoin, nous pourrons mettre notre hôpital à disposition. »

L’intérêt d’un navire comme Le Tonnerre est qu’il peut acheminer l’aide en utilisant ses moyens amphibies et en s’affranchissant, si nécessaire, de toutes les infrastructures portuaires, qui pourraient endommagées sur la côte. Un atout particulière utile, alors que Beira, la quatrième plus grande ville du Mozambique, est d’ores et déjà détruite à 90 %… « Nous allons nous adapter en fonction des besoins et livrer ce matériel au plus près », conclut le capitaine de vaisseau Ludovic Poitou.

Un sacré stage de fin d’étude…

Aux 200 équipages de la marine nationale et des trente instructeurs dépêchés pour la mission s’ajoutent 130 élèves en troisième année de l’école navale. Parmi eux, les enseignes de vaisseau Augustin, Hubert et Anne-Victoire, tout juste 22 ans, en mission Jeanne d’Arc (formation des officiers de la marine en dernière année). « Cette mission opérationnelle représente une concrétisation de l’engagement pris il y a deux ans », pour la jeune Anne-Victoire. Partis fin février de Toulon, ils mettent en application pendant cinq mois tous les apprentissages de ces deux dernières années. Le but est de les intégrer à tous les postes-clés du Tonnerre. « En fonction du programme du bateau, nous prenons les responsabilités qui correspondent aux postes occupés, comme la manœuvre ou encore le chemin à emprunter », explique le premier des deux jeunes hommes.

En parallèle, les étudiants mènent également une autre mission humanitaire, via une association créée il y a 18 ans par des élèves officiers en troisième année à l’école navale. Le but ? Récolter des dons en France avant de partir les distribuer aux populations dans le besoin durant les différentes escales. Du matériel paramédical et de puériculture, mais aussi des jeux, des jouets, des vêtements et des affaires de sports ont notamment été récoltés avant le départ. « Nous avons donné 300 kilos de livres à l’Institut français de Djibouti pour promouvoir la francophonie », indique le président de l’association. Vu le changement de mission, certaines palettes initialement prévues pour Madagascar vont être redirigées vers le Mozambique « pour apporter une modeste contribution ». Viendront ensuite Le Cap et la côte Est américaine…

Top départ de la course de pneus

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Ils roulent à Mayotte depuis plusieurs décennies. La traditionnelle course de pneus revient dans cinq communes de l’île du 23 mars au 10 juin, avant la grande finale à Mamoudzou.

C’est l’évènement emblématique de Mayotte. Et pour cause : la course de pneus s’y tient depuis 36 ans. Le premier parcours de l’édition 2019 s’ouvre ce samedi à Pamandzi. Puis, jusqu’au 10 juin, chaque intercommunalité organisera sa course, avant la grande finale le 29 juin à Mamoudzou. Avant 2015, la compétition se déroulait exclusivement dans le chef-lieu, privant de nombreux habitants excentrés de ce rendez-vous pourtant incontournable. Depuis, 1.500 enfants peuvent participer à ce qu’on qualifie désormais de championnat : 300 concourent à chacune des cinq courses intercommunales, à l’issue desquelles les vingt premières filles et les vingt premiers garçons accèdent à la dernière épreuve où ils seront amenés par l’Union française des œuvres laïques d’éducation physique (Ufolep) de Mayotte, partenaire de l’évènement depuis cinq ans. Quelque 400 jeunes de Mamoudzou courront également lors de cette finale.

En 36 ans, les pneus ont déjà bien roulé. Loin est le temps où, pour être sélectionnés, les enfants n’avaient qu’à être assez petits pour passer sous une toise d’1m40. Un système un peu « injuste« , reconnaît ce jeudi Laurent Mounier, directeur de l’agence Angalia organisatrice de la course. Depuis, les inscriptions se sont formalisées : elles se font en mairie, dans les MJC et les centres périscolaires, mais n’en restent pas moins ouvertes aux jeunes déscolarisés. Tous les participants doivent être nés entre 2007 et 2009 et fournir un justificatif de naissance, une autorisation parentale ainsi qu’une fiche sanitaire et une copie du carnet de santé, afin d’être assurés. Sur décision de leurs élus, Kani-Kéli, Tsingoni et Koungou ne participent pas au championnat, mais les enfants y résidant sont libres de s’inscrire auprès d’une autre commune.

« Le championnat fait partie des rares projets réalisés à ce jour au sein des intercommunalités et qui permet d’impulser une mutualisation des moyens humains et matériels« , souligne l’organisation. Au fil des ans, les communes se l’approprient. Six mois avant le jour J, les six villes organisatrices (Pamandzi, Mtsamboro, Bandrélé, Sada, Dembéni et Mamoudzou) élaborent un parcours, étudient la mise en place des moyens, l’encadrement des participants, la sécurité et évidemment, la collation distribuée aux coureurs avant et après l’épreuve. Un travail qui mobilise quatre service au sein de chaque commune : le service politique de la Ville, le service animation, le service technique et la police municipale.

Et puis, il faut trouver les pneus. Chaque année, la plupart d’entre eux sont directement récupérés ça-et-là, aux bords des routes, des rivières, et même dans la mangrove. Après la course, la majorité des pneus sont récupérés par les villes avant d’être déchiquetés et recyclés.

Le calendrier du championnat

Pamandzi : samedi 23 mars à 15h

Mstamboro : samedi 30 mars à 10h

Bandrélé : jeudi 2 mai à 10h

Sada : samedi 8 juin à 10h

Dembéni : lundi 10 juin à 10h

Mamoudzou (grande finale) : samedi 29 juin

La saisie de stupéfiants multipliée par 4,5 en 2018

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En 2018, les douanes de Mayotte ont multiplié les contrôles sur l’ensemble du territoire afin de lutter contre toutes les formes de contrebande et les flux financiers illicites. L’accent a notamment été mis sur la lutte contre la contrebande de tabac avec une progression des saisies de 6,5% en un an.

Des résultats de saisies en hausse par rapport  à l’année dernière. Mercredi, la Direction régionale des douanes de Mayotte a présenté ses résultats sur l’année 2018. « C’est un travail contraignant, fastidieux mais la mobilisation des douaniers reste intacte. Ce travail est une nécessité pour le département« , assure le préfet de Mayotte, Dominique Sorain.

« La douane s’est engagée dans une triple mission de protection de nos concitoyens, de soutien économique des opérateurs du commerce international et de perception fiscale« , assure Jacques Brablé, directeur régional des douanes. Elle s’est donc focalisée sur les trafics illicites et notamment le tabac de contrebande. Les saisies de ces produits – sous forme de cartouches de cigarettes ou de tabac brut – sont passées de 3,1 tonnes en 2017 à 3,3 tonnes en 2018, soit une progression de 6,5 % sur le territoire contre 241,1 tonne au niveau national (+1,2%).

Les saisies de cannabis (herbe et résine) ont été multipliées par 4,5 entre 2017 et 2018, passant de 60 à 276 kg. En 2018, quelque 97,4 tonnes de stupéfiants ont été saisies sur le territoire national et en haute mer, soit une progression de 47,4%, et 49,1 tonnes ont été saisies à l’étranger sur renseignement de la douane française (+ 45,3%).

En matière de fraude financière, les manquements à l’obligation de déclarer à la douane le transport de sommes supérieures ou égales à 10.000 euros ont donné lieu à douze constatations en 2018 contre six en 2017, pour un montant total intercepté de 244.000 € (au lieu de 147.000 € en 2017).

La contrefaçon dans le viseur

Depuis quelques années, la France est particulièrement touchée par la contrefaçon, notamment au regard de ses savoir-faire et de la renommée de certaines de ses productions. Pour contrer ce phénomène, les douanes de Mayotte ont réalisé un « focus particulier » sur les risques encourus par les fraudeurs et les dangers pour les utilisateurs de marchandises contrefaisantes. Pas moins de 16.465 articles de contrefaçons ou non-conformes aux normes ont été saisis en 2018 (19.193 médicaments, 10.419 vêtements, 1.092 accessoires personnels et 2.370 chaussures) contre 19.493 en 2017 – 5,4 millions d’articles au niveau national –, « mais cette baisse est la conséquence directe des sept semaines de blocage du port, où sont réalisées la grande majorité des saisies dans des conteneurs, pendant le mouvement social du printemps 2018« , explique Jacques Brablé. « C’est un trafic – un point sur lequel je voulais insister – qui peut également mettre en péril la santé des consommateurs, mais aussi l’économie légale et la création. Il faut rappeler que l’acte d’achat de contrefaçon n’est jamais anodin et peut le mettre en danger« , déplore le préfet.

Sur les questions de santé, à Mayotte, les autorités s’inquiètent de l’engouement de nombreuses femmes pour les produits dermatologiques éclaircissants. En effet, ces produits cosmétiques et autres crèmes sont susceptibles de contenir, selon les cas, des métaux lourds, des allergènes puissants, des solvants nocifs ou des substances cancérigènes. « Outre le risque dermatologique, l’utilisateur de n’importe quel type d’article contrefaisant peut être soumis à des risques électrique, auditif, toxique, d’explosion ou de blessure« , déclare un contrôleur de la brigade nautique des douanes de Mayotte.

Renforcer la protection des entreprises

Dans le cadre de sa mission économique, la douane a renforcé sa relation avec les entreprises dans des objectifs de transparence, de simplification et de dématérialisation. La douane s’attache donc à sensibiliser le consommateur mais également à avertir les entreprises détentrices des droits de propriété. « Nous souhaitons les inciter à renforcer leur niveau de protection contre ce fléau qui met en péril leurs investissements dans l’innovation et menace, par conséquent, leur activité, l’économie et les emplois« .

Et d’ajouter qu' »elle a été l’une des premières administrations à mettre en œuvre la loi pour un État au service d’une société de confiance [dite loi ESSOC, ndlr]. Elle sécurise la chaîne logistique et protège les entreprises contre la concurrence déloyale, concourant ainsi à l’attractivité du territoire mahorais« . Selon le directeur, déposer une demande d’intervention auprès de la douane constituerait déjà un premier rempart contre la contrefaçon.

« L’achat d’une contrefaçon n’est jamais une bonne affaire pour le consommateur, elle ne profite au final qu’aux réseaux d’économie souterraine et de criminalité organisée. N’oublions jamais que sans acheteurs, il n’y aurait pas de vendeurs !« , conclut le directeur régional des douanes.

L’exportation de viande et lait cru bientôt interdite

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La circulation de la fièvre de Vallée du Rift, une maladie animale d’origine virale, se poursuit. Depuis fin novembre 2018, 60 foyers animaux ont été identifiés et 101 cas humains ont été signalés. La direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt de Mayotte a annoncé qu’un arrêté est en cours de rédaction pour interdire l’exportation de viande et de lait cru.

« Nous ne voyons pas que des euros s’envoler, il s’agit également d’une année de reproduction qui tombe à l’eau en seulement deux mois. Ça touche l’affect ! », confie, la gorge serrée, Laetitia Vannesson, directrice de l’exploitation agricole du lycée de Coconi. En poste depuis quatre ans sur Mayotte, l’agricultrice vit sa première fièvre de la Vallée du Rift. Son premier avortement de vache remonte à la mi-janvier. « Nous avons alors procédé à des analyses de sang et avons contacté l’ARS dès (réception, ndlr) des premiers éléments. » Les symptômes chez les bêtes touchées par l’épidémie dans son élevage bovin, composée d’une vingtaine de vaches laitières, sont multiples : écoulements nasaux, absence d’appétit, déplacements difficiles, douleurs articulaires… Pendant un mois, cinq autres cas se manifestent. « Nous devons alors porter des gants, des lunettes et un masque lorsque nous sommes au contact de vaches contaminées et d’avortons pour éviter les projections sur les muqueuses. » En effet, la fièvre de la Vallée du Rift peut bel et bien se transmettre de l’animal malade à l’Homme. Depuis le 20 février, elle constate un retour à la normale mais poursuit tout de même des cures préventives de vitamines C et d’anti-inflammatoires. « À l’exception d’une ou deux vaches, la plupart d’entre elles sont redevenues jolies et ont retrouvé un bon poil. » Avant de préciser : « tant que nous serons encore en saison des pluies, il y aura un risque. C’est pourquoi je continue de les protéger avec des anti-parasitaires externes. »

27.000 euros de pertes

De plus, cette épidémie est catastrophique d’un point de vue financier. Elle évalue à 27.000 euros la perte de son chiffre d’affaires durant cette période. « J’ai transmis un dossier au préfet pour donner une idée du montant de l’indemnisation à accorder aux éleveurs. » Mais ce n’est pas tout, il faut également avoir en tête les conséquences dramatiques sur sa production laitière.  « Avant, je produisais au minimum 85 litres par jour. Aujourd’hui, j’atteins à peine les 65 litres… » L’impact sur la lactation des vaches et la diminution du concentré – qui permet à la vache de produire davantage – sont en effet à prendre en compte, tout comme le travail supplémentaire de pasteurisation pour cailler le lait. « C’est grave pour la filière ! »

Communication auprès des grands cadis

Depuis l’apparition des premiers cas en novembre dernier, la direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt de Mayotte a recensé 60 foyers animaux identifiés (8 nouveaux la semaine dernière), dont 49 foyers bovins et 11 petits ruminants, pour 21 éleveurs impactés. Principalement localisés dans le centre et le nord-ouest de l’île (8 à Ouangani, 18 à Tsingoni…). « Il peut y avoir plusieurs animaux dans un seul et même foyer mais tous ne sont pas systématiquement contaminés », relativise Josette Mussard, de la DAAF. « Et les bêtes sont soignées et non pas abattues. » Toutefois, pour éviter un plus grand risque sanitaire, la direction générale de l’alimentation prépare un arrêt, dans le but d’interdire l’exportation de viande et de lait cru, qui devrait sortir dans la semaine, et un compte-rendu détaillé. « Nous allons également mener une campagne de communication (spots publicitaires et télévisuels) auprès des grands cadis au sujet de la consommation et de l’abattage pendant le ramadan (du 5 mai au 4 juin, ndlr). » Pour rappel, un arrêté d’interdiction de commercialisation du lait non traité thermiquement est déjà en vigueur depuis le 27 février.

Des hommes âgés d’une quarantaine d’années

En parallèle, la cellule de veille et d’urgences sanitaires de l’Agence régional de santé océan Indien signale à ce jour 101 cas humain de fièvre de la Vallée du Rift, près de 60 % des cas se situant à Chiconi et à Tsingoni. « Beaucoup de personnes ont des formes mineures de l’épidémie qui se traitent en ambulatoire et ne nécessitent pas d’hospitalisation », tempère Geneviève Dennetiere, la médecin-responsable de la plateforme depuis un an. Parmi les malades ayant pu être interrogés, près de 80 % déclarent avoir été « en contact proche avec des animaux ». Statistiquement, la plupart d’entre eux sont des hommes et ont entre 38 et 40 ans (même si cela va de 27 à 64 ans). La maladie se manifeste, bien souvent, par un syndrome grippal : forte fièvre, douleurs musculaires, maux de tête. « Ils récupèrent en seulement quelques jours mais une fatigue résiduelle peut se ressentir durant une à deux semaines », confie la spécialiste. Dans 3 à 4 % des cas, il peut y avoir, en théorie, des risques neurologiques, oculaires et hémorragiques. « Mais nous n’avons pas eu de tels cas pour l’instant sur le territoire. » Si le nombre hebdomadaire de nouveaux cas humains est en diminution « depuis une quinzaine de jours », la cellule reste en alerte. Même si la transmission interhumaine est impossible, l’épidémie peut courir encore un bout de temps en fonction de l’évolution de la maladie chez les animaux.

Recommandation pour se protéger de la maladie

« Il est important d’insister sur la prévention, surtout que lorsqu’on est encore fragile », confie Geneviève Dennetiere. Pour les éleveurs et les personnes en contact avec les animaux, il est indispensable de se laver avec du savon après contact avec des ruminants domestiques (bovins, ovins, caprins), de ne pas manipuler sans protection des animaux malades ou ayant avorté, ni les produits d’avortements ou les carcasses, de porter obligatoirement des gants, des lunettes couvrantes et surtout un masque pour l’abattage de tout animal. En effet, les animaux infectés peuvent ne présenter aucun signe alors qu’ils peuvent transmettre le virus. Pour l’alimentation, il est recommandé de faire bouillir le lait, de ne pas consommer de lait caillé sauf s’il a été bouilli puis caillé par ferments lactiques, de se laver les mains après découpe de la viande, de ne pas consommer de viande crue, de ne pas consommer la viande d’un animal malade. Pour se protéger des piqûres de moustiques, il est important d’éliminer les gîtes larvaires, de vider tous les récipients qui peuvent contenir de l’eau mais aussi d’utiliser moustiquaires et produits répulsifs.

Le rectorat souhaite renforcer le dépistage dès le primaire

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Pour faire face aux besoins importants dans l’accompagnement des personnes en situation de handicap et/ou de perte d’autonomie à Mayotte, le conseil départemental a organisé un séminaire sur le développement du médico-social dans le département. Pour le rectorat, il s’agit tout d’abord de « renforcer » les collaborations afin de proposer des réponses adaptées au profit des jeunes accompagnés.

Au mois d’octobre dernier, le gouvernement a lancé une grande concertation à propos de l’école inclusive afin d’évaluer la capacité des établissements scolaires à accueillir les élèves porteurs de handicap. Lors de son intervention dans l’hémicycle Younoussa Bamana lundi, Azzedine Frahetia, inspecteur de l’Éducation nationale en charge de la scolarisation des élèves en situation de handicap à Mayotte, est revenu sur les enjeux de la collaboration entre le rectorat de Mayotte et le secteur médico-social. « On nous demande, à nous acteurs du médico-social et de l’Éducation nationale, de viser l’inclusion des jeunes, ce qui se traduit concrètement par ce que je qualifierais de +désinstitutionalisation+ des établissements médico-sociaux« .

Pour le rectorat, il y a également une volonté d’intégrer les jeunes porteurs de handicap dans les écoles lambda. »Nous appelons cela des unités d’enseignements. […] Aujourd’hui, la politique est de faire scolariser ces jeunes à l’extérieur de l’établissement médico-social, dans les établissements scolaires ordinaires« , précise l’inspecteur de l’Éducation nationale.

Or, à Mayotte, les professionnels sont confrontés à un problème d’adaptation des établissements. « La réalité du département nous rattrape assez vite. Tout l’enjeu pour le rectorat, avec la collaboration des établissements médico-sociaux, est de trouver des lieux d’implantation d’unité externalisées afin de permettre à des enfants scolarisés en IME de bénéficier de l’inclusion scolaire. Nous allons s’atteler à y travailler ces prochaines années« , confirme l’inspecteur Azzedine Frahetia.

« Prévention et dépistage dès le primaire »

Il faut également faire face au déficit de place dans les établissements, amplifié par l’expansion démographique « galopante » de la population mahoraise. Pour endiguer ce phénomène, le président de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH)** de Mayotte, Ali Debré Combo, a évoqué lundi matin une démarche de « réponse accompagnée pour tous ». L’objectif est de proposer une solution individualisée à chaque personne, ce qui nécessite un partenariat fort entre les acteurs du médico-social et les personnels de l’Éducation,  afin d’identifier au mieux les besoins des personnes. Les évolutions attendues portent sur l’organisation des institutions concernées, les pratiques professionnelles, les coopérations et échanges d’informations entre les acteurs concernés.

Autre point à améliorer : le dépistage des cas de handicap ou de perte d’autonomie chez les plus jeunes. Tests psychotechniques, évaluant l’agilité et les réflexes, doivent ainsi permettre de déceler les éventuelles difficultés des écoliers. « Nous avons 1,1% de jeunes bénéficiant d’un Projet personnalisé de scolarisation (PPS) – acte écrit qui sert à définir les besoins particuliers d’un enfant en situation de handicap au cours de sa scolarité – donc reconnu par la MDPH, alors qu’en métropole ce pourcentage s’élève à 2,2%« . Un écart qu’une bonne information et une plus grande sensibilisation pourrait réduire, selon Azzedine Frahtia. Pour ce faire, l’académie de Mayotte a créé un protocole d’expérimentation de dépistage des jeunes dès la grande section de maternelle. « Nous avons prévu de l’évaluer le 12 avril prochain afin de voir si cette expérimentation est concluante. Si elle l’est, elle sera généralisée l’année prochaine« , annonce l’inspecteur de l’Éducation nationale. « Ce dépistage doit arriver le plus précocement possible pour que ces jeunes n’aient pas un parcours de scolarisation chaotique. Nous voulons l’organiser dès le primaire« .

* Le secteur médico-social est un ensemble de services et d’établissements intervenant sur l’ensemble des parcours de vie, avec un suivi et un accompagnement des enfants et des adultes en situation de handicap ou d’exclusion sociale.

**Le transfert de la MDPH au rectorat est acté. Son budget est d’ores et déjà transféré dans le budget de l’Éducation nationale.

Rectorat : les projets 2019 dans le médico-social

Un IME de 54 places et une extension du Diat (Dispositif expérimental d’accueil temporaire) de 20 places sont en cours de réalisation. « L’Éducation nationale va accompagner cette création. À l’heure actuelle, je ne connais pas le nombre de postes d’enseignants qui seront mis à disposition. Il appartient à l’ARS (Agence régionale de santé) de saisir le rectorat sur ce sujet« . En outre, le rectorat souhaite poursuivre ses formations à destination des enseignants spécialisés sur les questions de handicap. « Nous avons 42% d’enseignants titulaires du Certificat d’aptitude professionnelle aux pratiques de l’éducation inclusive (Cappei) à Mayotte, ce qui est tout à fait honorable. Nous allons essayer d’augmenter ce pourcentage« . L’ambition, pour le rectorat, est d’arriver à une couverture de 80% sur les cinq prochaines années, « ce qui serait tout à fait remarquable pour notre territoire« . 

La couleuvre de Mayotte en voie de disparition ?

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Pour le second Café des Naturalistes de Mayotte de l’année 2019, l’association a décidé de faire un focus sur une espèce victime de sa réputation : la couleuvre de Mayotte. Une espèce endémique – c’est-à-dire qu’on ne la trouve qu’à Mayotte – aujourd’hui menacée par la destruction de son habitat naturel au profit du développement urbain ou encore par l’importation d’espèces invasives prédatrices.

Le principe du Café des Naturalistes de Mayotte reste dans la continuité de ce qui était proposé par l’association auparavant : des conférences scientifiques pour le grand public à une exception près. « Nous voulions donner un côté interactif à ces conférences qui avaient un format assez solennel. Le but est de pouvoir échanger avec le public en temps réel, dans un endroit un peu moins conventionnel qu’un amphithéâtre« , explique Rémy Eudeline, professeur des Science de la vie et de la Terre (SVT), membre du conseil d’administration des Naturalistes de Mayotte et herpétologiste (chargé d’étudier les reptiles et les amphibiens). Pour ce second Café des Naturalistes, l’association a décidé de se pencher sur une espèce qui serait en voie de disparition : la couleuvre de Mayotte.

« À Mayotte, il existe plus d’une vingtaine de reptiles et amphibiens et parmi toutes ces espèces, nous nous sommes rendu compte que les couleuvres de Mayotte – endémiques* au 101ème département français – étaient très rares et de moins en moins nombreuses sur le territoire« , assure Rémy Eudeline. Une constatation faite grâce aux données des Naturalistes mais également des sciences participatives. « Aujourd’hui, après de nombreuses études, nous sommes arrivés à 38 observations de couleuvres de Mayotte – dont cinq individus morts – sur l’île aux parfums. C’est un nombre très faible« . Au regard de la rareté de l’espèce et de sa possible disparition, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) l’a classée en « danger critique d’extinction« .

L’Homme reste le plus dangereux pour la couleuvre de Mayotte

Cette extinction est due à la croissance de la population mahoraise qui augmente, depuis quelques années, de manière exponentielle, ce qui augmente le nombre d’infrastructures urbaines dans le département. Selon l’herpétologiste, l’espèce serait donc menacée notamment par la destruction ou la fragmentation de son habitat au profit du développement urbain ou agricole.  « La plupart des espèces endémiques de Mayotte dépendent souvent des forêts primaires en bon état. Les brûlis ou tout autre aménagement pour créer des parcelles provoquent énormément de dégâts sur la  faune et la flore. C’est une espèce qui a tendance à fuir l’Homme donc plus il y aura de zones construites moins elle aura d’espace pour se reproduire. »

Les Naturistes parlent également de l’importation d’espèces invasives prédatrices comme élément pouvant menacer la survie de la couleuvre. Parmi ces espèces, au-delà de l’effet néfaste que l’Homme a son environnement naturel, les chats et les rats seraient une autre raison pouvant expliquer la disparition de ces couleuvres « mais nous soupçonnons principalement la civette indienne (mammifère appartenant à la famille carnivores des Viverridae, ndlr) d’être à l’origine de la disparition des couleuvres de Mayotte. Toutefois, le plus dangereux reste l’Homme puisqu’il la craint et préfère la tuer« .

L’association souhaite donc sensibiliser la population. La préservation des milieux adaptés – connus des Naturalistes – est essentielle à la survie de l’espèce à Mayotte. « Nous avons des données sur des îlots : Mbouzi et Bandrélé et sur Petite-Terre. Nous savons que la couleuvre de Mayotte est notamment implantée à ces trois endroits. Elle se trouve principalement dans des forêts humides« , confirme le professeur de SVT. Et d’ajouter que « ce qu’il faut comprendre, c’est qu’il faut arrêter de la tuer et essayer plutôt de l’observer. Nous manquons encore de données. La population doit nous aider à récolter un maximum d’informations sur cette espèce. Nous en tirerons des conclusions afin d’y apporter des réponses et des solutions à sa disparition.« 

Réalisation d’un Atlas et guide

Afin de remédier au manque de données, les Naturalistes de Mayotte réalisent actuellement un Atlas de la distribution de toutes les espèces de reptiles et d’amphibiens à Mayotte, en partenariat avec le Muséum de Munich et l’éditeur Biotope Édition. « Nous avons réussi à avoir un financement européen de 50.000 euros ainsi qu’un financement venu des États-Unis, du fonds de partenariat pour les écosystèmes critiques (CEPF), entre 10.000 et 20.000 euros, afin d’étendre le projet à la zone des Comores« , annonce Rémy Eudeline. Un livre élaboré après avoir constaté la situation « préoccupante » dans laquelle se trouvait la couleuvre de Mayotte sur le territoire. « Nous avons la chance à Mayotte d’avoir un chercheur de l’Université de Munich qui a fait sa thèse sur les reptiles et amphibiens de l’archipel des Comores. Il faut maintenant que notre collaboration soit efficace pour endiguer cette extinction !« 

*Cette espèce est unique au 101ème département

Issa Issa Abdou: « Mayotte n’est pas La Réunion »

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Le centre hospitalier de Mayotte retrouve son indépendance. En 2016, le CHM et le centre hospitalier universitaire de La Réunion avaient été contraints de mutualiser leurs moyens au sein d’un groupement hospitalier de territoire (GHT), prévu par la loi pour la modernisation du système de santé. Une perte d’autonomie pour le 101ème département, qui avait obtenu une sortie temporaire du dispositif pour une durée d’un an, entre 2017 et 2018. Le 8 mars dernier, l’agence de santé Océan Indien (ARS OI) annonçait un nouvel accord de sortie de Mayotte de ce groupement territorial pour une durée indéterminée. Un soulagement pour Issa Issa Abdou, président du conseil de surveillance du CHM, dont la demande de prolongation d’un an avait été initialement refusée.

Flash Infos : Pourquoi le groupement hospitalier de territoire entre Mayotte et La Réunion pose-t-il problème ?

Issa Issa Abdou : Le GHT parle « du » territoire, mais c’est une aberration de considérer que Mayotte et La Réunion sont le même territoire. À titre d’exemple, la distance entre ces deux îles est la même que celle qui sépare Paris de Rakka ! Mayotte n’est pas La Réunion, elle n’avait rien à faire dans ce GHT. D’abord, nous demandons à des agents qui ne gagnent pas le même salaire de faire le même travail : ici, l’indexation des salaires est de 40 %, contre 53 % à La Réunion, c’est quelque chose d’inimaginable ! Il y a aussi le fait de centraliser les achats des deux établissements. C’est-à-dire que si nous n’étions pas sortis du GHT, La Réunion aurait passé elle-même les commandes pour le CHM, en fonction des besoins quotidiens de cet établissement qui se trouve à 1.500 km de là… Il fallait que nous sortions de là, pour moi c’est une victoire, d’autant plus que c’était une demande de l’intersyndicale lors des mouvements sociaux et ça nous permet de tenir jusqu’à l’ouverture de l’ARS Mayotte.

FI : Elle sera justement créée en 2020 et d’ici le mois de septembre prochain, une convention sera signée entre le CHM et le CHU, qui deviendra le GHT Réunion. Qu’est-ce cela changera ?

I.I.A : Avec cette nouvelle sortie à durée indéterminée, l’ARS Mayotte ne pourra que constater la sortie définitive du CHM du groupement. Ce qui signifie que demain, avec l’ouverture du libéral, des maisons de santé et d’autres établissements que le CHM, nous allons pouvoir faire un nouveau groupement uniquement sur le territoire de Mayotte. C’est ce que nous voulons, cette autonomie, et dire aux Mahorais que tout ne se décide pas à La Réunion. Aujourd’hui, le fonds d’investissement régional verse 72 millions à l’ARS OI, donc ils sont distribués à tout l’Océan Indien. Sauf que 90 % de cette somme va à La Réunion et seulement 10 % à Mayotte. Or avec notre propre ARS, nous en obtiendrons plus. Cette affaire là nous a lésés, nous l’avons échappé belle.

FI : Est-ce la fin de la coopération entre l’île intense et l’île aux parfums dans le domaine de la santé ?

I.I.A : Nous ne voulons pas du GHT, mais pour autant la collaboration avec La Réunion continue et c’est une nécessité. Nous avons beaucoup à prendre et à apprendre de La Réunion et réciproquement. Ne serait-ce que pour les evasan (évacuation sanitaire, ndlr), les conventions doivent continuer car c’est un sujet qui nous lie fortement. Aussi, lors des barrages par exemple, nous avons dû faire appel à des volontaires et des stagiaires de La Réunion et heureusement d’ailleurs ! De même pour la pédiatrie : La Réunion a les médecins et la technicité pour, nous avons besoin de cette collaboration et les conventions vont continuer. La coopération, oui, mais le GHT, non, parce que nous ne sommes pas un même territoire. Mais rien n’empêche d’avoir une liaison. Nous avons besoin l’un de l’autre, mais autrement, chacun avec ses droits.

Il harcèle son ex-conjointe après avoir tenté de la tuer

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Un Mahorais, actuellement détenu en métropole, a été jugé mercredi, à Kawéni, pour des faits de harcèlement à l’encontre de son ancienne conjointe. Déjà condamné pour tentative d’homicide envers cette même personne, l’homme envoyait à sa fille des courriers « très suggestifs« .

La peine est lourde, à la hauteur de l’affaire jugée. Saïd C.* a été condamné à deux ans d’emprisonnement, 6.000 euros de dommages et intérêts à verser à son ex-compagne et a été déchu de son autorité parentale. Par visioconférence depuis la prison où il est détenu en métropole, il comparaissait mercredi devant le tribunal d’instance de Kawéni pour « harcèlement d’une personne étant ou ayant été conjoint sans incapacité : dégradation des conditions de vie entrainant une altération de la santé« . Des faits commis de 2013 à 2016.

En 2013 justement, sa compagne d’alors, Sabine G.* annonce à son compagnon la fin de leur relation. Sur fond d’alcool, une dispute d’une violence inouïe éclate. Saïd assène à son ancienne concubine 11 coups de couteau. Sans blessure grave, elle décide de mettre le feu aux affaires du Mahorais, devant leur domicile conjugale à M’tsapéré. Fou de rage, Saïd pousse Sabine dans les flammes. Le pire est évité, mais leur fille de quatre ans assiste à la scène spectaculaire.

Des lettres et des dessins inappropriés

Traumatisé, la mère de famille porte plainte. Deux ans plus tard, Saïd écope de 15 ans de réclusion pour tentative d’homicide. Il est envoyé au centre de détention de Roanne, dans le département de la Loire. Un soulagement de courte durée. Depuis sa prison, le condamné écrit des lettres qu’il envoie à sa fille. Elles sont nombreuses, et « posent problème« , selon les mots du président de l’audience, Pascal Bouvart. Dans ces courriers, le détenu explique à son enfant que ce qu’elle a vu n’est qu’un « accident » dont sa mère est la « responsable« . Cette mère qu’il qualifie d’ « incapable« , de « dépravée« , d’ « alcoolique« . Mais le pire est encore à venir.

Au gré des missives, Saïd explique à son enfant qu’il a refait sa vie et rencontré l’amour. Cette femme qu’il aime, il la dessine dans une de ses lettres. Seins nus. « Une suggestion sexuelle manifeste à destination d’une enfant« , commentera le procureur. Puis, c’est un second dessin dérangeant qu’il envoie à nouveau : un homme mettant le feu à un arbre, « ce qui fait fâcheusement écho à la tentative d’homicide« , relève le président lors de l’audience. « Je voulais dire qu’il fallait pas brûler d’arbre », se défend le prévenu. « C’est pour l’environnement, on vit avec la forêt« . Le procès prend des dimensions ubuesques. Devant sa caméra, Saïd dévoile un nouveau tableau qu’il a peint pour sa fille : cette fois, un paysage mahorais. « Rangez-moi ça« , lui ordonne le président. « Ça ne vaut même pas cinq euros !« 

La cour hallucinée

Déjà au début de l’audience, Pascal Bouvart s’amusait d’un courrier envoyé par l’avocate de l’accusé la veille au soir, « à une heure où l’on ne travaille plus« , exigeant le renvoi du procès. Le jour J, la magistrate, démissionnaire, n’apparaît pas sur l’écran aux côtés de son client. Il réitère la demande de renvoi. La cour délibère et la lui refuse, jugeant que « le délai de préparation de la défense a été largement respecté« . Saïd, qui se défend seul, acquiesce avant de demander, encore une fois que l’audience soit reportée. De plus en plus, les rires fusent dans la salle.

Lorsque le président développe les antécédents judiciaires de l’accusé – parmi lesquels vol, violences conjugales, travail dissimulé et conduite en état d’ivresse –, le prévenu l’interrompt : « C’est pas à l’ordre du jour, j’aimerais qu’on passe à autre chose ! » « C’est encore à moi d’en décider« , réplique immédiatement Pascal Bouvart. Dès que celui-ci lui pose une question, Saïd répond par une autre, dispensant ça-et-là des cours de droit et leçons de morale. Quand le président s’interrompt pour laisser la parole à la partie civile, l’accusé lui lance « Vous pouvez poursuivre« .

Finalement, Saïd laisse la parole à l’avocate de son ex-conjointe. « En trois ans, ma cliente n’a jamais retrouvé le calme« , introduit-elle, insistant sur la détresse de Sabine, toujours suivi psychologiquement et en proie à une sinistrose. »Ces courriers lui sont clairement adressés, et non à sa fille« . Quand la parole revient à l’accusé, qualifié de « pervers » par la magistrate, celui-ci poursuit sa défense alambiquée : « Elle a eu un enfant (il y a cinq mois, ndlr). Quelqu’un qui est mal ne fait pas d’enfant. C’est une menteuse !« 

Des arguments auxquels la cour s’est montré peu sensible. Après avoir retiré la parole au prévenu afin de suspendre l’audience, elle a finalement décidé de doubler la peine d’emprisonnement d’un an requise par le procureur, et d’accorder l’intégralité des dommages et intérêts demandés par la partie civile. Avant que l’appel vidéo ne soit interrompu, le condamné, qui tentait encore de se défendre, a promis de faire appel.

* Noms d’emprunt

Loto du patrimoine 2019: mauvais tirage pour Mayotte

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Les premiers sites emblématiques du Loto du patrimoine viennent d’être révélés. Toutes les régions de France sont d’ores-et-dejà assurées de recevoir des fonds pour la rénovation d’au moins un de leurs monuments historiques. Toutes, à l’exception de Mayotte où aucun dossier n’a encore été déposé. Pourtant en 2018, le dispositif avait permis au 101ème département de récolter 600.000 euros pour l’entretien de l’usine sucrière de Soulou.

Comme souvent, Mayotte reste sur le banc de touche. Alors que les 18 monuments emblématiques à rénover dans le cadre du Loto du patrimoine 2019 ont été dévoilés ce week-end, l’île aux parfums est la seule région de France à ne pas figurer parmi la sélection. Dans tous les autres DOM ainsi qu’à Saint-Pierre-et-Miquelon, six sites en péril sont concernés au total, dont deux à La Réunion. Tous ont été sélectionnés selon plusieurs critères : l’intérêt patrimonial, l’état de l’édifice, l’impact du projet sur son territoire, le degré de maturité de l’opération, la situation socio-économique de la région, la nature des propriétaire et la protection des édifices déjà de vigueur, comme par exemple le classement au titre des monuments historiques  .

Contactée par la rédaction, la Fondation du patrimoine, organisatrice du dispositif, certifie qu’à ce jour « aucun projet mahorais n’a fait l’objet d’un signalement sur la plateforme de la mission Bern (le Loto étant piloté par l’animateur télé, missionné par le gouvernement pour la préservation du patrimoine, ndlr) ». Pourtant, n’importe quel habitant de Mayotte – et même d’ailleurs – peut déposer un dossier en ligne afin de signaler tout site local en péril sur le site https://www.missionbern.fr/. Depuis l’ouverture de la plateforme il y a un mois, 1.000 projets ont déjà été enregistrés à l’échelle nationale.

Cette abstention des Mahorais est-elle dûe à un manque d’intérêt des habitants ou à un manque de communication autour du dispositif ? « En tous cas, pas à un manque de besoins« , relève un internaute sur Twitter, qui cite notamment la maison des gardiens de Saziley, la mosquée de Tsingoni, plus vieille de France encore en activité et les ruines de la mosquée de Polé, la première à avoir été construite sur l’île, autour du XVème siècle.

Une banqueroute en demi-teinte

Mais tout n’est peut-être pas encore perdu pour Mayotte. Alors que le dépôt des dossiers devait être clos le 28 février dernier, « devant l’abondance des projets qui continuent d’arriver, nous avons pris la décision de laisser la plateforme ouverte encore quelques temps« , explique Laurence Levy, directrice presse de la Fondation du patrimoine, sans toutefois mentionner de date précise.

Car si les 18 monuments emblématiques verront leurs rénovations être intégralement prises en charge par le Loto du patrimoine et le ministère de la Culture, 100 autres projets de maillage dévoilés courant juin, profiteront d’un soutien financier partiel, adapté notamment à l’état de chaque édifice. En 2018, 251 dossiers sur 3.000 avaient été retenus.

Un an plus tôt, la première édition du Loto du patrimoine avait ainsi permis à Mayotte de récolter plusieurs centaines de milliers d’euros pour la rénovation de l’usine sucrière de Soulou, figurant parmi les 18 projets emblématiques d’alors. Une dotation de 100.000 euros avait été accordée pour la première phase des travaux de restauration de l’entrepôt, du débarcadère et des sentiers. Puis, il a été « exceptionnellement » décidé que le projet serait accompagné sur plusieurs années, ce qui se traduira entre 2019 et 2020, par le versement de 500.000 euros supplémentaires. Objectif à terme : faire du site classé monument historique « un centre d’interprétation du patrimoine culturel » autour duquel s’articulerait « un parcours pédagogique sur la mangrove et la production sucrière« , déroule Laurence Levy.

Interrogée par Flash Infos quant à l’absence de Mayotte parmi les monuments emblématiques de cette année, la direction régionale des affaires culturelles n’a pas souhaité communiquer car elle ne s’était « pas encore entretenue avec le ministère de la Culture (partenaire du Loto du patrimoine, ndlr) ».

Au fait, comment ça marche ?

En 2018, année de son lancement, le Loto du patrimoine avait permis de récolter entre 40 et 50 millions d’euros, grâce à un concept bien connus des Anglais et des Italiens mais inédit en France : utiliser une partie de l’argent des jeux de hasard pour financer la rénovations de monuments culturels et historiques. Comme l’année dernière, dès le mois de septembre, des jeux à gratter dédiés seront ainsi mis en vente. Pour 15 euros le ticket, les participants pourront tenter de gagner 1,5 million d’euros, tandis qu’une partie des recettes sera directement reversée aux 118 monuments retenus. En 2019, le Loto du patrimoine revient avec deux nouveautés. D’abord, un autre jeu de grattage à l’effigie des monuments emblématiques et au prix plus accessible de trois euros, pour un gain de 30.000 euros. Enfin, le ttirage du Super Loto déjà organisé lors de la première édition se déroulera cette fois à la date symbollique du 14 juillet. En jeu : 13 millions d’euros pour le gagnant, et bien d’autres pour le patrimoine français.

Le président Soibahadine en garde à vue pour prise illégale d’intérêt

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Ce lundi matin, une dizaine de personnes, dont le président du conseil départemental, Soibahadine Ibrahim Ramadani, et des hauts responsables administratifs ont été placés en garde vue, sous l’autorité du juge d’instruction, pour prise illégal d’intérêt. Plusieurs hypothèses peuvent découler de cette affaire.

Stupeur ce lundi matin lorsque la toile s’est enflammée en apprenant le placement en garde à vue, entre 7h05 et 10h10, du président du conseil départemental, Soibahadine Ibrahim Ramadani, et de plusieurs hauts responsables administratifs de la collectivité. En tout, « une dizaine de personnes sont concernées« , assure Camille Miansoni, le procureur de la République à Mayotte. Ce sont des gardes à vue prises sous l’autorité du juge d’instruction. « Les plaintes remontent à 2016 et le dossier a été ouvert en 2017« , poursuit-il. « Pour la durée des gardes à vue, nous sommes sur des délais de droit commun, c’est-à-dire maximum 24 heures, renouvelables une fois.« 

L’affaire porte sur les conditions de recrutement de certains administratifs. « Prise illégale d’intérêt« , complète Camillie Miansoni. En ligne de mire : la mise en place du nouvel organigramme du Département en 2016 et la nomination des directeurs.

Les suites potentielles sont au nombre de deux. Soit, les gardes à vue sont levées. Soit, les personnes sont déférées devant le juge pour être mises en examen. « Elles pourront alors se voir reprocher un certain nombre de choses de manière officielle, avec la possibilité d’un interrogatoire et des charges pourront leur être présentées« , détaille le procureur. Dans le cadre d’une mise en examen, deux options se présenteraient. Un placement en détention provisoire pourrait avoir lieu, « si nécessaire« , avec un débat devant le juge des libertés et de la détention. Autre option, un placement sous contrôle judiciaire pouvant comporter plusieurs obligations, comme « le fait de pointer ou de verser un cautionnement qui permet de ne pas aller en détention durant la suite des investigations« .

D’ici quelques semaines ou quelques mois, « le juge appréciera sur réquisition du procureur le bien fondé ou non d’envoyer quelqu’un devant le tribunal« , explique Camille Miansoni. Il peut donc y avoir une évolution de l’instruction. « Mais c’est vraiment à l’appréciation au cas par cas. » En tout cas, selon le procureur, nous nous dirigeons plutôt vers la fin judiciaire. Affaire à suivre…

De l’eau dans le gaz chez SOGEA et SMAE ?

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L’UI CFDT a décidé de déposer un préavis de grève au sein des entités SOGEA et SMAE, qui prend effet à partir de ce lundi à 7h, pour une durée illimité. Les principales revendications portent sur le manque de dialogue avec la direction et l’éternel problème des salaires. Toutefois, il est encore trop tôt pour savoir si les citoyens rencontreront des problèmes sur leur réseau de distribution d’eau potable.

« Tant que la direction ne bougera pas, nous camperons sur nos positions », prévient Ousseni Balahachi, secrétaire général de la CFDT de Mayotte. Une grande majorité des salariés de SOGEA et de la SMAE, filiales du groupe Vinci spécialisées dans les travaux publics, les réseaux secs, les réseaux humides, l’éclairage public, ou encore les lignes électriques, mais aussi dans la production et la distribution d’eau potable, en ont semble-t-il ras-le-bol. « À chaque fois qu’un préavis de grève est lancé, cela sous-entend que nous devons avoir des négociations préalables. Mais cela reste au bon vouloir des responsables qui les mettent en place alors que nous étions ouverts à la discussion pour éviter la mise à exécution de nos menaces… » Malheureusement, la direction a préféré jouer la politique de « la chaise vide » et faire « la sourde oreille » plutôt que d’entamer un quelconque dialogue.

Parmi les points de discordance, un sujet revient régulièrement sur le tapis sur l’île aux parfums, quelque soit l’entreprise : celui de la discrimination. En effet, pour Ousseni Balahachi, « les postes à responsabilités sont octroyés à des personnes extérieures plutôt qu’aux salariés locaux alors que nous avons des compétences ». Autre problématique, les sanctions et les licenciements abusifs. « Des agents ont été renvoyés pour je ne sais quelle raison », s’insurge-t-il. « Pourtant, d’autres ont commis des fautes graves ! Les mêmes règles ne sont pas appliquées à tous les salariés, comme les horaires par exemple. » Selon lui, la direction recherche la petite bête pour licencier certains d’entre eux à tour de bras.

De plus, la hiérarchie n’aurait pas respecté ses engagements lors du dernier mouvement social alors que des accords avaient été signés en interne. Au sujet de la revalorisation salariale, Ousseni Balahachi explique qu’un point sera fait ce lundi avec les salariés grévistes pour connaître leurs doléances. D’autres revendications émergent comme la transparence sur les informations données aux salariés, mais aussi le besoin de considération. Toujours est-il que cette mobilisation a de fortes chances de créer quelques soucis aux habitants mahorais… « Nous ne dévoilerons rien car il s’agit d’une question stratégique », confie le représentant syndical. Mais il est forte possible que des coupures d’eau soient réalisées dans la journée et/ou les jours suivant pour que la population gronde et fasse monter la pression à la direction…

Jane Rose May Jaquin, mahoraise dans l’âme

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On la connaît pour ses prestations scéniques, notamment lors des élections de Miss Mayotte, pour son influence sur les réseaux sociaux et pour sa joie de vivre, Jane Rose May Jaquin, alias « Tatie Jane » comme on aime l’appeler, se livre dans Mayotte et moi et ses souvenirs ne manquent pas.

« C’est important pour moi de mettre mon nom en entier », indique Jane Rose May Jaquin. « Je m’appelle vraiment Jane Rose May et je suis très fière d’avoir le May de Mayotte dans mon prénom, preuve que je devais vraiment venir ici ». La jeune femme née à La Réunion est arrivée sur l’île aux parfums à l’âge de six ans. Elle y passera toute son enfance avant de quitter le territoire pour poursuivre ses études en métropole. Officiellement, Jane Rose May Jaquin est revenue vivre à Mayotte depuis un an. Mais en réalité, elle n’a jamais réellement quitté l’île, cette dernière effectuant fréquemment des allers-retours. « Un besoin de revenir » pour celle qui n’était pas épanouie à Paris. « Il me manquait quelque chose ». Un choix mûrement réfléchi afin d’être au service de son île, mais aussi une certaine manière de faire son deuil après le décès de sa mère qui avait tant chéri l’île aux parfums. « Tous mes repères, toutes mes références c’est Mayotte », confie la jeune femme.

Depuis le mois dernier la jeune femme est digital influencer à la tête de sa propre entreprise. Une structure éponyme qui propose une mission toute récente à Mayotte : la production de contenu numérique dans le but d’influencer les comportements. « Aujourd’hui je vis avec les réseaux sociaux », commente la chef d’entreprise qui reconnaît que sur le territoire, quelques rares agences procèdent au community management. À Mayotte, le réseau social numéro un reste Facebook pour la majorité de la population, suivi de près par Snapchat pour la jeunesse, puis Instagram. « Par exemple, pendant les grèves 2018, la page Facebook Infos Routes Mayotte (qui compte aujourd’hui plus de 41 000 abonnés, ndlr) était le premier site d’information ». L’impact des réseaux sociaux sur l’île aux parfums n’est pas à négliger. Un bon levier touristique également, souligne « Tatie Jane » qui doit son nom à sa communauté de followers. En effet, cette dernière déplore l’image trop négative assimilée à Mayotte. L’outrepasser au travers des réseaux sociaux et redorer le blason de l’île aux parfums fait partie des objectifs de la digital influencer. « Être présent sur les réseaux sociaux aujourd’hui à Mayotte c’est le moyen le plus efficace de vendre son île », souligne-t-elle. Un moyen qui permet de « vendre l’île comme on a envie qu’elle soit vendue ». Photos, vidéos, montages et la maîtrise de l’anglais sont un réel plus exhorte la digital influencer pour une ouverture à l’international.

Métissage et identité mahoraise

« On me demande souvent de quelles origines je suis et je ne réponds jamais à cette question », explique Jane Rose May Jaquin. « Je n’aime pas cette question, pour qui que ce soit. Elle nous catégorise et nous met tout de suite dans des cases ». Une stigmatisation sur des « origines non choisies », ajoute celle qui répond généralement qu’elle est « Française, née sur une île française, de parents français et qui habite aujourd’hui sur une île française ». « Être métis à Mayotte c’est poser les pieds dans le plat. Il faut déjà définir ce que c’est qu’être Mahorais », explique la jeune femme. « Ma mère était Mahoraise. Une mzungu, mais elle était Mahoraise », précise Jane Rose May Jaquin. « Tellement mahoraise qu’elle ne voulait pas laisser le shimaoré, langue orale, se perdre ». En effet, Martine Jaquin faisait partie des fondateurs de l’association culturelle Shimé. Une force pour sa fille qui prône le métissage en prenant pour exemple le 44ème président des États-Unis, Barack Obama qui a réussi « à rassembler autour de lui des noirs américains et des blancs américains ». Jane Rose May Jaquin reste persuadée que le métissage à Mayotte est « fédérateur et a de l’avenir ». Un message d’espoir pour tous les enfants métis de Mayotte et plus largement tous les ultramarins qu’elles considèrent également comme des métis de par leur double culture avec la France.

Mon endroit favori

« Mon endroit favori n’existe plus. C’était le carrefour de Dzoumogné. C’était notre terrain de jeu. Il n’avait rien à voir avec celui qui existe aujourd’hui. Avant il y avait un grand badamier sous lequel il y avait tout le monde : les joueurs de dominos, les gens du marché, les enfants, etc. On passait notre vie là. Une locomotive se trouvait devant et notre terrain de jeu c’était toute la zone du collège. C’est le plus emblématique pour moi avec la cheminée et les vestiges de l’ancienne usine ».

Mon meilleur souvenir à Mayotte

« À huit ans, ma mère ne voulait pas que je me fasse percer les oreilles, mais moi je voulais les avoir percées comme toutes mes copines. J’ai donc comploté avec ma maman de Dzoumogné, Chafanti. On s’est retrouvées chez la coco d’en face avec un fil, une aiguille et de l’alcool. Elle m’a percé les deux oreilles. Ça s’est plus tard infecté. C’était une autopunition, mais j’ai compris ma bêtise derrière. J’ai fini par avoir les oreilles percées pour mon anniversaire suivant ».

Ma photo marquante

« Nous cuisinions beaucoup avec Coco Maecha. C’est elle qui, avec ma maman, m’a donné le goût d’une cuisine familiale qui se partage. Je n’ai jamais su cuisiner pour une ou deux personnes et ça a été galère de m’adapter pendant mes années d’études ! Elle a toujours fêté le maoulida et choisir cette photo qui a été prise par ma maman sur le vif a été une évidence. C’est un moment unique de transmission intergénérationnel et culturel, j’espère que mes enfants aussi connaîtront ces échanges ».

Ma bonne idée pour Mayotte

« Qu’on arrête les beaux discours de solidarité, de cohésion et qu’on les mette vraiment en pratique dans notre quotidien, du lever au coucher. On manque de bienveillance envers soi et envers les autres, dans tous les domaines et pour tout le monde. C’est vrai que nous avons un contexte géopolitique compliqué, mais si on place l’humain au centre de tout, beaucoup de choses pourraient être mieux vécues ».

L’efficacité du corps médical à Mayotte

« Les médecins à Mayotte ne sont pas assez valorisés », déplore Jane Rose May Jaquin qui confie que sa mère a été soignée au CHM jusqu’à son dernier souffle. « Ayant vécu cette expérience malheureuse, je sais que le personnel du CHM, l’ARS et toutes les structures autour de la santé à Mayotte font un travail formidable », indique-t-elle avant de rajouter « qu’il ne faut pas oublier toutes ces personnes qui ont une vocation et qui exercent un métier humain ». « Mayotte est une île sur laquelle il fait bon vivre, au point que ma mère décide de venir se faire soigner ici et de terminer ses jours ici ».

Bientôt une formation pour les officiers d’état civil

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Le décret d’application de l’évolution du droit du sol à Mayotte est entré en vigueur depuis le 1er mars. La priorité est de former tous les agents territoriaux en charge de l’état civil pour harmoniser les pratiques entre les officiers. Une session de formation est prévue dans le courant du mois de mars pour les mettre à la page.

Avant le 1er mars, toute personne née à Mayotte pouvait, sous réserve d’un certain nombre de conditions, demander la nationalité française à sa majorité, si elle avait résidé sur le territoire durant cinq années. Depuis cette date, les enfants nés à Mayotte de parents étrangers en situation irrégulière ne pourront plus prétendre à la nationalité française comme auparavant, sauf si l’un des deux parents peut présenter tous les documents permettant justifier de sa résidence ininterrompue en France depuis plus de trois mois en situation régulière à la date de la naissance. Si les pièces produites sont en règle, l’officier de l’état civil appose la mention prévue à l’article 2495 du code civil en marge de l’acte de naissance de l’enfant. En cas de refus, les parents peuvent contester et envoyer un recours au procureur de la République, Camille Miansoni, dans un délai de deux mois, qui estimera si les conditions légales sont remplies ou non. Pour que ce genre de situation se produise le moins possible, « il est nécessaire que l’information donnée aux personnes qui veulent déclarer la régularité de leur séjour en même temps que leur enfant soit correcte« , concède Pablo Rieu, substitut du procureur de Mayotte.

Dans cette optique-là, une grande formation invitant l’ensemble des agents en charge de l’état civil va être organisée dans le courant du mois de mars, avec l’appui du Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) : « le procureur de la République ouvrira les débats et nous espérons également la participation du sénateur Thani, qui est à l’origine de ce changement (le décret est porté par le gouvernement en application de l’amendement législatif du sénateur, ndlr.). » En effet, un certain flou s’invite dans l’équation, notamment pour les demandes de nationalités qui ont été envoyées avant l’entrée en vigueur mais qui sont arrivées après… Tout comme il faudra une véritable uniformité des officiers d’état civil lors de la réception des documents. « Nous sommes encore sur une phase de démarrage, rassure Pablo Rieu. Nous allons ajuster les informations et harmoniser les pratiques entre les agents.« 

En tout cas, le parquet est en contact régulier avec le ministère de la Justice par rapport aux circulaires qui doivent sortir dans les prochains jours et qui préciseront les conditions de délivrance et de souscription des demandes de nationalité. Une chose est sûre, ce décret d’application de l’évolution du droit du sol à Mayotte va permettre, en lien avec le centre hospitalier, de lutter encore davantage contre les reconnaissances frauduleuses, qui ont été mises en œuvre sur l’île aux parfums avant d’être intégrés à l’échelle nationale. Un dispositif de signalement en temps réel qui a déjà fait ses preuves puisque Pablo Rieu a constaté « une baisse de 30 % des reconnaissances sur Mamoudzou en 2018 par rapport à 2017« .

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Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes