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« Mayotte devrait recenser 105 maîtres-nageurs »

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Alors que deux décès par noyade se sont produits le mois dernier, le président du Cercle des nageurs de Mayotte, Hervé Ducongé, propose de créer une délégation de service public pour surveiller les plages mais aussi d’installer des bassins flottants dans le lagon pour donner des cours de natation. Ses projets demeurent pour le moment sans réponse de la part des institutions…

Flash Infos : Mayotte a beau être un archipel au milieu de l’océan Indien, la culture de la natation est quasiment inexistante, comme en témoignent les deux dernières noyades le mois dernier. Comment l’expliquer ?

Hervé Ducongé : En arrivant à Mayotte il y a trois ans, j’ai décidé de m’attaquer au chantier de la natation. J’ai constaté le désastre ici, car il faut appeler un chat un chat. Juste pour vous donner un ordre d’idée : à La Réunion, il y a 300 maîtres-nageurs pour 800.000 habitants. Si on met ce chiffre en proportion pour l’île aux parfums, ça en donne 105. Or en réalité, il n’y en a pas plus qu’une demi-douzaine… Honnêtement, on l’explique pour des questions de culture. La population n’est pas naturellement nageuse, comme cela peut être le cas en Polynésie où l’on apprend à nager avant de savoir marcher ! Par contre, la culture du danger existe bel et bien et est liée à des croyances ou à des superstitions. Il y a aussi le phénomène du sur-accident : lorsqu’un gamin se retrouve en difficulté, ses copains veulent lui porter secours et se mettent eux-mêmes en difficulté.

FI : La loi précise que les communes n’ont pas l’obligation d’installer de maîtres-nageurs si les plages ne sont pas aménagées…

H. D. : En réalité, les municipalités sont responsables dans la zone des 300 mètres s’il se passe quoique ce soit. Elles ont obligation de prêter assistance et secours et de garantir la sécurité de leurs administrés. Tout le monde n’a que l’emploi et le tourisme à la bouche. Avez-vous déjà vu des plages, ailleurs dans le monde, qui ne sont pas surveillées comme chez vous ? Avez-vous déjà vu un maire ou un représentant de l’État empêcher la baignade dans un site interdit ? Bien sûr que non… Du coup, pour le moment ça passe tant que personne ne dépose plainte. Mais le jour où quelqu’un le fera pour dire que ce n’est pas normal que son enfant soit décédé, on avancera peut-être… Chaque institution devrait faire le ménage. Il paraît aberrant que le conseil départemental n’ait pas de service dédié à la surveillance des plages.

Je suis un homme pressé. J’attends qu’on me mette à disposition un maître-nageur pour la subvention « Apprendre à nager ». Si vous faites dix séances de natation, vous savez un peu barboter. Mais vous ne savez toujours pas nager là où vous n’avez pas pied.

FI : Que proposez-vous à l’échelle de votre association « Le cercle des nageurs de Mayotte » pour tenter de remédier à cette problématique ?

H. D. : On propose de mettre en place, dans le cadre d’une délégation de service public, la surveillance des plages avec un poste de secours les week-ends et durant les vacances scolaires. Vous prenez les quinze plages les plus fréquentables et touristiques et vous y mettez 3 temps partiels, car le besoin réel n’est pas permanent mais ponctuel. Depuis deux ans, je consacre tout mon temps libre, mon argent et mon énergie dans cette association. Malheureusement, je n’ai pas encore reçu de réponse… J’en ai marre de prendre des râteaux à droite, à gauche. Donc je vais prendre sur mon fric et rémunérer deux maîtres-nageurs de ma poche pour démarrer la surveillance tous les samedis, dans le but d’être repérables et reconnus. On veut faire nos preuves.

La deuxième partie de notre concept, en plus de la surveillance à mi-temps, est de proposer de la natation club, de répondre à tous les appels à projet de la fédération en faveur de la natation scolaire ou destinés aux personnes en situation de handicap. Le prochain s’appelle « Aisance aquatique » et consiste à organiser des classes bleues pour le temps scolaire et des stages bleus en périscolaire pour les écoles maternelles. C’est le dada de notre ministre des Sports, Roxana Maracineanu. Mais ici, personne ne sait donner des cours de natation dans le lagon, car il n’y a aucun repère comme dans une piscine. On est obligé de réinventer toute notre pédagogie, et c’est là notre savoir-faire et notre plus-value.

Chaque semaine qui passe, c’est 200 ou 300 enfants à qui on aurait pu apprendre à nager. Mon idée est d’installer un bassin flottant au large avec un petit bateau pour faire la navette ou alors des bassins d’apprentissage mobiles dans un container, dans lesquels on pourrait aussi faire du sport santé, comme de l’aquagym, à destination des bouénis qui sont diabétiques, en surpoids…

Pour résumer, les trois projets les plus importants à mes yeux sont les demandes de subvention faites pour l’handisport auprès du conseil départemental, celles pour développer l’écotourisme avec la surveillance et les bassins au large, et l’Aisance aquatique pour les maternelles. Je pense qu’on va s’organiser en accueil de mineurs pour les classes bleues.

Affiliée à la Fédération française de natation, l’association propose des cours de natation et d’aquagym tous les samedis à Tahiti plage pour tous âges et tos niveaux. Si vous êtes intéressé, rendez-vous sur la zone à partir de 13h pour participer à des tests de natation ou à partir de 16h pour un cours d’aquagym et une séance de natation pour adultes.

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