À partir de ce vendredi 15 janvier à 8h, les coupures d’eau hebdomadaires ne seront plus qu’un lointain souvenir. La pluviométrie favorable des trois derniers mois a poussé la préfecture et le SMEAM à mettre un terme aux tours d’eau qui s’enchaînent sur l’île depuis septembre. Prochaine étape : la signature d’un pacte pour renforcer les infrastructures à court et long terme.
C’est un cadeau de Noël après l’heure apporté ce mardi par la préfecture et le syndicat mixte d’eau et d’assainissement de Mayotte (SMEAM). À partir de vendredi, les coupures hebdomadaires ne vont plus sévir sur les différentes zones du territoire. Et ainsi éviter aux habitants de l’île de se retrouver à sec pendant 24 heures, après les mesures drastiques prises en septembre dernier pour empêcher une pénurie comme celle vécue en 2016. Une annonce synonyme de « reprise du cours normal » pour le délégué du gouvernement, Jean-François Colombet, qui a tenu un ultime comité de suivi quelques minutes auparavant.
Cerise sur le gâteau, les deux retenues collinaires du territoires se situent même à des niveaux plus élevés que ceux de l’an passé après le passage du cyclone Belna. Avec un taux de remplissage de l’ordre de 35%, soit l’équivalent d’1.3 million de mètres cubes d’eau en réserve, les ressources actuelles permettent d’accueillir la saison des pluies plus sereinement. « La pluviométrie des trois derniers mois nous a été favorable », souffle le préfet, qui admet tout de même quelques discordances entre Combani et Dzoumogné. Mais un rattrapage devrait naturellement s’opérer au cours des deux prochains mois. Dans le cas contraire, l’interconnexion des deux sites réalisée fin 2019, qui assure l’alimentation des unités de production d’eau potable de Bouyouni et de l’Ouroveni, prendrait alors le relais pour subvenir aux besoins des villages du Sud. Pas question pour autant de faire n’importe quoi, comme en témoigne le maintien des arrêtés préfectoraux interdisant par exemple l’arrosage des jardins et le lavage des voitures. Sans oublier l’invitation lancée à la population de « continuer à avoir des gestes économes » grâce aux kits distribués ces dernières semaines dans les foyers.
Un pacte sur l’eau signé avec le MOM
Malgré ce don inespéré du ciel, comment faire en sorte que l’histoire ne se répète pas l’an prochain ? En réponse, Jean-François Colombet a le regard projeté vers l’avenir et évoque la signature d’un pacte sur l’eau avec les différentes institutions concernées lors de la venue du ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, « espérée pour fin janvier ». Dans le détails, celui-ci prévoit des investissements d’urgence, comme l’amélioration de l’usine dessalement située en Petite-Terre et la recherche des fuites (231 ayant notamment été colmatées depuis le 1er septembre par le délégataire), pour gagner rapidement 3.000 mètres cubes supplémentaires. Mais aussi une nouvelle gestion du SMEAM pour dégager des capacités d’autofinacement, le paiement des factures des entreprises et un reboisement massif du 101ème département. À plus long terme, plus précisemment à l’horizon 2025, le représentant de l’État envisage la construction – tant attendue – de la troisième retenue collinaire et la sortie de terre de deux autres usines de dessalement. Si toutes ces promesses poussent à entrevoir un éclairci ou plutôt une accalmie pérenne, le pacte n’est pas encore « signable en l’état ». Heureusement, « la crise est derrière nous »… pour l’instant.
Depuis ce dimanche, les voyageurs en provenance de Mayotte et à destination des autres départements doivent présenter un test négatif au Covid-19. Une nouvelle qui a pris de court les passagers et poussé les autorités à monter un nouveau stand de dépistage rapide en moins de 24h à l’aéroport de Dzaoudzi.
La nouvelle a dû en affoler plus d’un. Ce dimanche, un décret paru au Journal officiel a rendu de nouveau obligatoire la présentation d’un test Covid négatif pour les voyageurs au départ de Mayotte et à destination de tous les autres départements français, La Réunion et la métropole compris. Auparavant, seuls les passagers voyageant en sens inverse, de l’Hexagone jusqu’à Mayotte devaient passer sous le coton-tige.
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Résultat, les autorités se sont engagées dans une véritable course contre-la-montre pour monter un stand de dépistage rapide à l’aéroport de Dzaoudzi-Pamandzi ce dimanche. 24h plus tard, quinze bénévoles de la Croix-Rouge française, deux sapeurs-pompiers, deux infirmiers libéraux et douze agents de la préfecture étaient ainsi sur le pont pour dépister la centaine de passagers censés embarquer dans la matinée, tous négatifs. Grâce aux tests antigéniques, les voyageurs peuvent obtenir leur résultat entre quinze et quarante-cinq minutes – contre au moins 24 heures pour un test PCR classique. Pour ce faire, il leur faut remplir une fiche de renseignements sur place et se munir d’une carte vitale et d’une pièce d’identité. Facile !
Une capacité de 500 tests par jour cette semaine
Gare toutefois aux embouteillages. “Nous vous conseillons d’anticiper votre venue”, indique l’Aéroport de Mayotte sur sa page Facebook. En effet, le dispositif n’a pas vocation à se substituer aux centres de dépistage habituels. Ouvert depuis 7h ce lundi matin, il devra accueillir les voyageurs au moins jusqu’à dimanche avec un pic de 700 voyageurs attendu ce mardi. Mais avec une capacité de 500 tests par jour, la préfecture invite les voyageurs à se rapprocher en priorité des professionnels de santé (pharmacies, centre de santé de M’tsapéré, centres médicaux de Kahani, Dzoumogné, M’ramadoudou, Dzaoudzi) afin de réaliser leur test 72 heures avant leur vol.
La crainte du nouveau variant
La mise en place d’un tel dispositif en un laps de temps aussi court a été rendue possible par le concours des différents acteurs, la préfecture, la Croix Rouge, la direction de l’aéroport, la ville de Pamandzi, et bien sûr les soignants, infirmiers libéraux et sapeurs-pompiers mobilisés, a salué la préfecture. Surtout, elle prouve la capacité de Mayotte de tester tous ses voyageurs, alors que la crainte d’une propagation du nouveau variant sud-africain à Mayotte a conduit le délégué du gouvernement à demander la suspension des vols venant du Kenya. Des rumeurs font par ailleurs état de décès liés à cette nouvelle souche du virus à Mohéli, en Union des Comores, mais elles n’ont pas encore été confirmées officiellement.
Après une semaine de terreur au mois de septembre, les violences sont reparties entre Combani et Miréréni depuis décembre. Bis repetita ce lundi, avec un nouveau barrage découvert au petit matin. Une situation de terreur qui devient invivable pour une grande partie des habitants, malgré la présence sur place de la gendarmerie mobile. Face à l’immobilisme des élus et au statut-quo des négociations pour apaiser les tensions, le conseil des citoyens de Miréréni sort du bois pour rétablir sa vérité.
« Là, il y avait 11 voitures cassées ! Je n’aurais jamais cru vivre ça… » Depuis sa voiture, Anziza se remémore les violences vécues quatre mois plus tôt dans la rue du bassin. Durant son tour du pâté de maisons situées à Miréréni, l’émotion remonte rapidement à la surface. Et les horreurs qui vont avec. Le bilan entre le 4 et 11 septembre fait froid dans le dos : 35 véhicules caillassés, dont 2 calcinés, et 2 maisons incendiées. Et laisse des traces indélébiles dans les têtes. « On est fatigués », répète-t-elle inlassablement. À l’instar d’une chanson qui tourne en boucle.
Une réunion de médiation vient finalement mettre fin à ce conflit. Le temps d’un instant… Les affrontements reprennent avec la même intensité, si ce n’est pire, à la suite de l’agression d’un jeune de Vahibé à l’entrée du RSMA. L’étincelle de trop en ce vendredi 11 décembre. Une nouvelle fois, le chaos et la terreur s’invitent dans les habitations. « Ce règlement de compte concernait la bande de Vahibeni et celle de Serpent », s’époumone l’infirmière, qui plusieurs jours durant, a dû passer par Tsararano pour se rendre au centre médical de référence de Kahani. Et la position géographique de Miréréni joue en sa défaveur. « Comme les jeunes sont passés par chez nous pour aller à Combani, tout le monde a cru qu’on était de mêche », souffle Khadafi, complétement déboussolé par l’orientation des discussions entre les deux villages voisins.
« On a été accusés de barbares »
Preuve en est avec l’expulsion de vendeuses miréréniennes du marché communal et le décès d’une Combanienne. Impossible dans ces conditions hostiles d’enterrer le corps en tout tranquillité dans le cimetière de Miréréni. La nouvelle goutte d’eau qui fait déborder le vase. Et surtout qui débouche sur une manifestation mi-décembre, puis à un nouveau barrage érigé ce lundi 11 janvier avec les grilles des caniveaux. « Cette marche, qui était censée être pacifique, ne l’était en rien puisqu’on a été accusés de barbares. Comment peut-on laisser s’exprimer librement cette dame qui appelle à la haine et au trouble à l’ordre public ? », s’interroge Anziza. « Est-on vraiment dans un pays de droit ? Ou est-ce la loi du plus fort? »
En réponse à ce témoignage, le conseil de citoyens de Miréréni, qui a vu le jour en septembre dernier dans le but que des bénévoles effectuent des rondes dans les quartiers de 21h à 4h, décide de prendre la parole et de rétablir sa vérité. « On veut que les choses soient claires et que la paix règne », insiste Khadafi. Sauf que ses membres, dont font parties Valdes, le capitaine de l’Olympique de Miréréni, et Faika, la présidente de l’association Waparawo, se sentent complètement délaissés par les autorités. « La municipalité brille par son absence », s’emporte Zabibou, derrière son écran pour mettre à jour la chronologie des événements et des traumatismes subis depuis plus de quatre mois. « Quand tu dis rien, ça veut dire que tu cautionnes », lui répond avec cynisme son voisin de table.
« Se soulever pour dire stop à la haine »
Est-ce le signe d’un point de non-retour ? Pas sûr. « En tant que parents et citoyens responsables, on doit se soulever pour dire stop à la haine », expose Anziza. Tous estiment que la rivalité entre les deux villages ne datent pas d’hier. Selon eux, elle remonte même au temps de leurs grands-parents. Seule différence : la violence se résumait à des cailloux découverts au niveau du pont au petit matin, en signe de stigmates d’une nuit agitée. Une autre époque, un autre temps… « Il faut vraiment arrêter de se renvoyer la balle, on agit comme des enfants », tempère Khadafi. « Nous, on reste ici et on fait de la légitime défense. » Leur but : limiter la casse et surtout éviter le pire. « Aucun jeune de Miréréni ne va foutre le bordel à Combani. Et Dieu merci, ils nous écoutent ! », clame haut et fort Zabibou, comme pour rappeler le pouvoir de persuasion des mamas mahoraises. Ne reste plus qu’à espérer que leurs versions soient identiques.
En ce jour de rentrée scolaire, le recteur Gilles Halbout renfile son bleu de chauffe. Si à ses yeux, l’optimisme est de mise pour ne laisser aucun enfant sur le bas-côté, il compte apporter une attention particulière aux projets immobiliers pour que la livraison des nouveaux collèges et lycées à l’horizon 2025 soit respectée. Entretien.
Flash Infos : Après la pause du mois de décembre, dans quel état d’esprit avez-vous pris part à cette rentrée scolaire de ce lundi 11 janvier ?
Gilles Halbout : Cette rentrée doit être marquée par un optimisme de combat et de raison. À Mayotte, nous n’avons pas le choix ! Du coup, je martèle toujours d’éviter les renoncements. Le premier est le renoncement actif, qui consiste à dire que si nous construisons des écoles, cela va créer un appel d’air. Non seulement ce discours n’a pas marché, mais en plus il a appauvri le territoire. Mais la bonne nouvelle est que les politiques ont bien pris conscience que les jeunes doivent être scolarisés. C’est une première victoire. Après, il ne s’agit pas seulement de les occuper, il faut aussi et surtout les éduquer et les conduire vers un parcours dans lequel ils peuvent s’insérer, plutôt que l’inverse.
Le deuxième est le renoncement passif, que j’appellerais la résignation. Pendant longtemps, nous avons été catalogués de la sorte, notamment par les tutelles qui se disaient que cela ne valait pas la peine d’investir à Mayotte car rien ne marchait. Or, aux yeux du ministère de l’Éducation nationale, les moyens servent bel et bien à quelque chose. La preuve, nous allons bénéficier de 265 postes supplémentaires – 155 dans le premier degré et 110 dans le second – pour l’année 2021-2022. En coût complet, cela représente plus de dix millions d’euros, c’est énorme !
Le troisième est le renoncement en cascade. Il faut vraiment être dans le dialogue avec toutes les parties prenantes, les élus, les parents d’élèves, les organisations syndicales, les forces de l’ordre, pour prendre les meilleures décisions possibles, ou tout du moins les moins pires, lorsque nous décidons de fermer un établissement pour des raisons sécuritaires ou sanitaires. Ce renoncement est le plus compliqué à circonscrire et demande beaucoup de réactivité.
Tous ces points de méthodes doivent être pérennisés en 2021 pour nous permettre de mener à bien des projets structurants, tels que la classe préparatoire aux grandes écoles ou le parcours santé au CUFR. Mais cela ne doit pas être un simple effet d’annonce, il faut que cette dynamique s’inscrive dans la durée.
FI : Comment comptez-vous vous y prendre pour suivre au mieux cette ligne de conduite ?
G. H. : Nous allons mettre le paquet pour scolariser les enfants dès la maternelle, en faisant attention aux effectifs, en travaillant sur le plurilinguisme, en dédoublant les classes de CP et de CE1… Au collège, nous allons insister sur le dispositif petit lecteur, petit scripteur, privilégier les classes talents que je souhaite mettre en place dans tous les établissements, et renforcer la voie professionnelle. Après l’ouverture des 800 places l’an dernier, nous projetons d’en proposer 600 de plus.
En parallèle, le point de vigilance central est le chantier immobilier. Celui des lycées est sur les bons rails. Tous sont à peu près lancés, à l’exception de celui de M’Tsangamouji qui est en cours de finalisation. Concernant celui des collèges, je suis un peu plus inquiet en raison de la disponibilité foncière, notamment à Koungou et à Cavani. Mais si tout se passe comme prévu, nous devrions tous les voir sortir de terre au plus tard pour la rentrée 2025. Et nous sommes plus ou moins dans les temps, malgré la crise du Covid-19.
FI : Pour la construction et la réhabilitation des écoles primaires, la donne est sensiblement différente car vous n’avez pas directement la main mise. Comment gérer l’attribution de nouveaux postes et l’objectif des 800 nouvelles classes à atteindre ?
G. H. : Quand je regarde la programmation des différentes communes, j’admets que nous allons éprouver quelques difficultés au cours des deux prochaines rentrées scolaires. Il va falloir trouver des solutions temporaires, comme des modulaires et le passage en rotation. Une chose est sure : nous ne pouvons laisser aucun enfant sur le bord de la route ! Sur les 800 nouvelles classes nécessaires, je dirais que 500 sont dans les tuyaux pour la période 2023-2024. Il faut se mettre en quête des 300 restantes pour atteindre le chiffre annoncé par le président de la République et ainsi démontrer que nous sommes en capacité de l’atteindre.
En tout cas, je n’ai pas besoin d’avoir la main mise sur ces travaux, les maires se mettent la pression eux-mêmes. Nous avons tout de même décidé au rectorat de mettre en place une cellule pour accompagner les communes dans leur schéma directeur et leurs demandes de financements. Si nous avons obtenu tous ces postes, c’est parce que nous avons fait des projections pluriannuelles validées par le ministère. Encore une fois, l’objectif est que les enfants retrouvent les bancs de l’école. Et si cela doit être en mode « débrouille » au cours des deux prochaines années, nous le ferons !
FI : D’autres problématiques spécifiques à Mayotte ne dépendent pas directement de votre volonté. En première ligne : le transport scolaire qui provoque bien des remous du côté du Département…
G. H. : Bien évidemment, le rectorat n’a pas pour mission de s’emparer de cette problématique. Par contre, je rencontre le président du conseil départemental ce mardi dans l’optique de revoir l’architecture générale des ramassages scolaires. Je pense qu’il y a encore des progrès à réaliser. L’une des solutions passe vraisemblablement par l’internat. Or, celui de Tsararano est loin d’être rempli alors que quatre autres doivent voir le jour sur le territoire. Peut-être que les familles hésitent à payer ce service. Le Département pourrait aider certaines d’entre elles en leur accordant une subvention. Certes, cela ne résoudrait pas tout, mais cela permettrait à plusieurs centaines d’enfants de ne pas se lever à 4h30 et faire deux heures de bus pour se rendre à l’école… Ce serait une mesure sociale forte qui améliorerait le trafic.
Les trois équipes de M’zouasia qualifiées pour la finale de la Coupe de Mayotte 2020 ont toute triomphé ! Le 6 décembre dernier au stade départemental de Kavani, l’AS Jumelles réalisait le doublé avec ses équipes U16F et senior féminin. Ce samedi, c’était au tour de l’AS Jumeaux de s’illustrer. Mais face aux Abeilles de M’tzamboro, les hommes de Djamaldine Ali, grands favoris de cette finale ont dû s’employer pour l’emporter. Après l’ouverture du score sur penalty par Messi pour M’zouasia, l’égalisation de M’tzamboro par l’intermédiaire de Thierry, et le coup de sifflet marquant la fin du temps réglementaire, c’est en prolongations que les Jumeaux ont fait la différence en s’appuyant sur deux autres cadres. Djidji a d’abord redonné l’avantage aux siens, avant qu’Antoissi ne scelle l’issue de la partie (3-1 score final). Les Jumeaux de M’zouasia remportent la Coupe de Mayotte pour la troisième fois de leu histoire après 2013 et 2014. Retour en images sur cet événement.
Ce samedi après-midi, un Airbus A330 de Corsair en provenance de La Réunion a dû renoncer à atterrir à Mayotte en raison des conditions météo particulièrement difficiles. Les voyageurs ont heureusement pu prendre un autre vol ce dimanche.
Alors qu’il n’était qu’a quelques minutes d’atterrir à l’aéroport de Pamandzi, un Airbus A330 de la compagnie Corsaire en provenance de La Réunion a dû faire demi-tour ce samedi 9 janvier dans l’après-midi en raison des conditions météo particulièrement difficiles régnant sur l’île aux parfums. Afin de justifier ce retour à La Réunion, la direction de la compagnie a en effet évoqué des « conditions météo épouvantables à Mayotte« . A 100 km de la piste, l’avion a tout d’abord reçu l’ordre de la part de la tour de contrôle de patienter un peu avant d’atterrir. Il a donc effectué deux boucles au-dessus de la mer avant que le pilote, inquiet, ne prenne finalement la décision de faire demi-tour.
Une piste trop courte ?
Par ailleurs, il semblerait également qu’outre les conditions météo, la piste trop courte de l’aéroport de Pamandzi n’ait pas été étrangère à ce demi-tour forcé, ce qui a relancé une nouvelle fois le débat autour de la construction de la piste longue sur les réseaux sociaux. Alors que cette dernière est politiquement en bonne voie de construction, l’Autorité Environnementale a émis un avis défavorable à ce projet à la fin du mois de décembre dernier. Pour elle, ses impacts environnementaux seraient en contradiction avec la volonté de préserver la nature de l’île et en particulier son lagon. En outre, l’arasement des collines de Petite-Terre qui découlerait obligatoirement de ce projet modifierait en profondeur le paysage et le micro-climat de cette région de l’île…
Toujours est-il que ce demi-tour forcé a constitué un désagrément non négligeable pour les voyageurs qui ont dû emprunter un autre vol ce dimanche pour rentrer à Mayotte. En effet, la compagnie n’a payé l’hôtel qu’aux passagers au départ d’Orly, ceux au départ de La Réunion ont dû se débrouiller par leurs propres moyens ce qui en a amené certains à devoir passer la nuit dans l’aéroport.
Cet incident survient alors que la compagnie Corsair vient tout juste de revenir à Mayotte le 12 décembre dernier, ce qui avait réjoui une grande partie de la population en obligeant la compagnie concurrente à appliquer des tarifs plus raisonnables.
Ce dimanche 10 janvier, la préfecture de Mayotte nous a informé via un communiqué que de nouvelles mesures d’entrée et de sortie du territoire entreront désormais en vigueur dès ce lundi. Un dépistage virologique sera notamment désormais obligatoire pour se rendre en métropole ou à La Réunion.
C’est ce dimanche 10 janvier que la préfecture nous a informé de la parution au journal officiel d’un nouveau décret règlementant les entrées et sorties du territoire de Mayotte « compte tenu de l’évolution sanitaire et de l’hypothèse forte de l’existence de nouveaux variants du virus dans la région« . Le texte, applicable dès dimanche soir à minuit, prévoit deux changements majeurs. Premièrement, il n’autorise les déplacements de personnes à destination de Mayotte en provenance de l’étranger que pour motif impérieux d’ordre personnel ou familial, de santé relevant de l’urgence ou un motif professionnel ne pouvant être différé : cette disposition s’applique jusqu’au 31 janvier 2021. Deuxièmement, il aligne les règles de déplacement de Mayotte vers le reste du territoire national sur celles applicables de la métropole vers Mayotte, en exigeant un dépistage virologique réalisé moins de 72 heures avant le vol (tests PCR et tests antigéniques détectant la protéine N du Covid 19). Par ailleurs, il suspend à compter de ce mardi 12 janvier les vols en provenance du Kenya.
Pour les passagers des vols en provenance de métropole vers Mayotte
Dans ce cas de figure, les règles n’évoluent pas : les voyageurs de plus de onze ans doivent justifier d’un test Covid 19 négatif réalisé dans les 72h avant l’embarquement.
Pour les passagers en provenance de Mayotte vers la métropole ou La Réunion
Les voyageurs de plus de onze ans doivent désormais justifier d’un test Covid 19 négatif réalisé dans les 72h avant l’embarquement. Ce résultat négatif est obligatoire et sera demandé dès l’enregistrement. A compter du 11 janvier, la compagnie aérienne refusera l’embarquement au passager qui ne présenterait pas ces documents.
Où se faire dépister à Mayotte ?
À compter du lundi 11 janvier, les voyageurs doivent impérativement recourir en priorité aux centres et aux professionnels de santé pratiquant les dépistages, dans l’ensemble du département : https://www.mayotte.ars.sante.fr/ou-se-faire-depister-mayotte. À défaut, s’ils ne parviennent pas à être dépistés par les professionnels de santé, la préfecture met en place un centre de dépistage à l’aéroport. L’affluence y sera probablement très forte : les voyageurs doivent donc prendre leurs dispositions, car le temps d’attente risque d’y être considérable. Le centre de dépistage de l’aéroport sera accessible aux seuls voyageurs à compter de 07h00 chaque jour de la semaine du 11 janvier. Ils doivent se munir d’une pièce d’identité, de leur carte vitale, de leur adresse mail et d’un numéro de téléphone portable.
Le préfet Jean-François Colombet rappelle à la population que le virus circule encore sur notre île et qu’un respect des gestes barrière, de la distanciation physique et du port du masque dans les lieux rassemblant du public est toujours nécessaire « afin d’éviter l’impact de la maladie très efficacement et de continuer à échapper aux contraintes qui s’imposent en métropole« .
Le projet Marmor de l’Ifremer (institut français de recherche pour l’exploitation de la mer) a récemment été retenu pour être financé par l’Etat parmi 50 autres projets d’infrastructures de pointe. Il consistera à améliorer le matériel déjà existant pour surveiller la sismicité ainsi que le volcan de Mayotte et à installer bientôt un observatoire multidisciplinaire aux abords de notre île.
L’Ifremer est satisfait : sur les 135 projets déposés dans le cadre de l’appel à manifestation d’intérêt « Equipements structurants pour la recherche » (EquipEx+), il en avait 3 en course. Et tous figurent sur la liste des 50 infrastructures de pointe que le Premier ministre s’est engagé, le 18 décembre dernier, à financer. Les 50 projets sélectionnés concernent tous la mise en place d’équipements scientifiques aux meilleurs standards internationaux et bénéficieront d’une enveloppe globale de 422 millions d’euros. « Si les arbitrages d’allocation des budgets respectifs ne sont pas encore effectifs, l’Ifremer se félicite déjà de ce succès qui permettra à ses équipes et à toute la communauté scientifique de bénéficier de nouvelles infrastructures partagées et optimisées pour mieux surveiller, comprendre et protéger l’océan« , peut-on lire sur le site de l’Ifremer.
Mieux comprendre la crise sismo-volcanique de Mayotte
Parmi ces trois projets, l’un d’entre eux s’avère d’une importance capitale pour Mayotte : le projet Marmor. Ce dernier a pour objectif de mettre à la disposition de la communauté scientifique française des équipements mobiles et performants pour faire avancer l’étude de la déformation de la terre, de la sismicité, des tsunamis, du volcanisme et de plusieurs mécanismes environnementaux clés concernant les domaines océaniques et côtiers. Plutôt que de construire une nouvelle infrastructure, ce projet améliorera les capacités des infrastructures nationales existantes et du réseau de surveillance volcanologique et sismologique de Mayotte (Revosima), tout en fournissant de nouveaux équipements pour qu’elles travaillent ensemble vers des objectifs communs.
Marmor rassemble 11 institutions et 3 infrastructures nationales de recherche : le réseau sismologique et géodésique français (Resif), le réseau européen des observatoires sous-marins et de la colonne d’eau (Emso) et l’infrastructure de recherche littorale et côtière ( Ilico). En plus de nouveaux équipements mobiles, un nouvel observatoire multidisciplinaire des fonds marins et de la colonne d’eau sera construit et installé aux abords de Mayotte pour comprendre et surveiller la crise sismo-volcanique sous-marine en cours depuis mai 2018 : cet observatoire viendra compléter le réseau Revosima.
La campagne Sismaore
Parallèlement au projet Marmor de l’Ifremer, l’Etat est actuellement en train de financer la campagne Sismaore qui a débuté le 23 décembre dernier à bord du navire Le Pourquoi Pas ? et s’achèvera le 11 février prochain. L’acquisition de données géophysiques et géologiques est prévue tout autour de Mayotte et des autres îles de l’archipel des Comores, ce qui la distingue donc des précédentes campagnes Mayobs. Son objectif est d’identifier les structures récentes et actives sur le fond marin (volcan sous-marins, failles, glissements) de la région. Leur analyse permettra aux scientifiques de mieux appréhender les risques et de mieux comprendre le contexte géodynamique régional dont le nouveau volcan à l’est de Mayotte est l’une des manifestations.
Cette mission est dirigée par Isabelle Thinon et Anne Lemoine du BRGM ainsi que par Sylvie Leroy de l’ISTEP. A bord, en plus de l’équipage, 40 scientifiques venant d’organismes de recherche et laboratoires différents, participent aux opérations avec le soutien d’équipes à terre. En outre, une équipe d’observateurs indépendants accompagne la mission pour le suivi des procédures de protection de la faune lors des acquisitions de données sismiques. Enfin, plusieurs enseignants sont également à bord dans le cadre d’un projet pédagogique mené par le rectorat de Mayotte.
Les finales de Coupe de Mayotte ce samedi, puis l’assemblée générale élective le 17 janvier prochain viendront clôturer la saison 2020 de la Ligue mahoraise de football. Retour en 10 dates sur une saison particulière, marquée par la crise sanitaire, l’annulation des championnats et la qualification historique du FC M’tsapéré pour les 32ème de finale de la Coupe de France.
SAMEDI 22 FÉVRIER 2020
Doublé de M’zouasia en Supercoupe de Mayotte
La Ligue Mahoraise de Football lance sa saison avec les Supercoupes de Mayotte féminine et masculine au stade départemental de Chiconi, avec à l’affiche une double opposition M’zouasia-M’tsapéré. Chez les dames, les Jumelles de M’zouasia, championnes de Mayotte et vainqueurs de la Coupe de Mayotte 2019 surclassent les M’tsapéroises du FCM, vice-championnes de Mayotte (5-1). Les Sudistes réaliseront le doublé puisque l’AS Jumeaux M’zouasia, vice-champion de Mayotte 2019, viendra à bout du champion de Mayotte et vainqueur de la Coupe de Mayotte m’tsapérois dans la supercoupe masculine (1-0).
SAMEDI 29 FÉVRIER 2020
Le FCM premier leader de Régional 1
Après les Supercoupes et le premier tour de la Coupe régionale de France, place aux championnats ! La première journée de R1 est marquée par le large succès du champion sortant, le FC M’tsapéré, à M’tsangamouji (4-0), avec un doublé de son capitaine Mouhtar Madi Ali alias Johnny, élu Sportif de l’année 2019 quelques jours auparavant. Au classement, les Diables Rouges sont suivis des Jumeaux et d’Anteou Poroani, respectivement vainqueurs de l’USCJ Koungou (4-1) et de l’AS Sada (3-0). L’autre Sada, l’UCSS s’impose à Combani (1-0), tandis que Rosador l’emporte à domicile contre Kawéni (2-0). Les deux promus Moinatrindri et l’AS Bandraboua se séparent sur un score de parité (1-1).
SAMEDI 7 MARS 2020
Un duel M’zouasia-M’tsapéré annoncé pour le titre
La deuxième journée de Régional 1 est amputée de trois rencontres, à la suite de grandes averses ayant rendu certains terrains impraticables. Le derby de Sada UCSS-ASS est reporté, de même que les rencontres Koungou-Rosador et Kawéni-Diables Noirs. Comme en 2019, les Jumeaux de M’zouasia et le FC M’tsapéré se livrent un duel à distance pour le titre de champion de Mayotte. A l’issue de leur second match de championnat, tous deux ont fait le plein de points (6). Avec un goal-average similaire (+7), ils se partagent la tête du R1. Anteou Poroani enchaine également un deuxième succès de rang et occupe la troisième place du classement.
VENDREDI 13 MARS 2020
Crise Covid-19 : la FFF suspend toutes les compétitions
« Les annonces du Président de la République conduisent la Fédération Française de Football à prendre ses responsabilités pour contribuer sans ambiguïté à endiguer la crise sanitaire qui frappe notre pays. En conséquence, je souhaite annoncer dès ce soir la suspension de l’ensemble des activités et compétitions gérées par la Fédération, ses ligues et ses districts, sur l’ensemble du territoire. » C’est par ces termes que le président de la Fédération Française de Football, Noël Le Graët, notifie à l’ensemble des clubs de football de France la suspension des compétitions. Une décision qui fait suite à la progression fulgurante de la Covid-19 en Europe et de la crise sanitaire que le virus provoque à travers le monde.
SAMEDI 17 OCTOBRE 2020
Une reprise avec les Coupes mais sans championnats…
Après sept mois d’arrêt dus à la crise sanitaire, les footballeurs mahorais retrouvent enfin les terrains avec le deuxième tour de la Coupe Régionale de France. Cependant, après consultation des clubs de l’île, la Ligue Mahoraise de Football a établi que, contrairement aux matchs de Coupe, les différents championnats ne peuvent être relancés en cette fin d’année, au vu du nombre de journées à rattraper (20). Tous les championnats 2020 sont donc annulés. Aucun titre de champion ne sera décerné, aucune promotion ou relégation ne sera enregistré.
SAMEDI 21 NOVEMBRE 2020
Le FCM rejoint le 8ème tour de Coupe de France
Au stade départemental de Kavani, le FC M’tsapéré se retrouve pour la cinquième fois de suite en finale de la Coupe Régionale de France. En face, le Pamandzi Sporting Club (R3) peut boucler son fabuleux parcours en CRF ponctué par trois qualifications aux dépens de clubs de R1 (Combani, Kawéni et Poroani). Mais face au vainqueur de la dernière édition et tenant de la coupe, la marche est trop haute pour les Petits Terriens qui s’inclinent 2 à 0 sur un doublé de l’inévitable Johnny. Celui-ci sera nommé homme du match et recevra le trophée du vainqueur des mains du maire de Mamoudzou, Ambdilwahédou Soumaïla.
SAMEDI 6 DÉCEMBRE 2020
Encore un doublé pour M’zouasia
L’AS Jumelles de M’zouasia conduit ses équipes U16 et senior féminines en finale de la Coupe de Mayotte. A Kavani, les jeunes footballeuses U16 de l’ASJM prennent le meilleur sur Handréma à l’issue de la séance des tirs aux buts (1-1, 3-2 tab), avant que leurs grandes sœurs ne dominent le Bandrélé Foot Féminines, 3 à 0. Cette journée de football féminin a démarré avec la finale de la Coupe de Mayotte U13 entre l’École de Football le Ndaka et Bandrélé : avec une victoire de l’EF Ndaka, 4 à 1.
SAMEDI 19 DÉCEMBRE 2020
Qualification historique du FCM en 32ème de Coupe de France
A la Réunion, le FC M’tsapéré vient à bout de la Jeunesse Sportive Saint Pierroise lors du 8ème tour de la Coupe de France (1-1, 5-4 tab) et se qualifie pour les 32ème de finale de la Coupe de France. En 32 ans de participation, jamais une équipe mahoraise ne s’était hissée à ce niveau de la compétition. La Ville de Mamoudzou réservera un retour triomphal aux Diables Rouges. Ces derniers figurent parmi les 34 clubs amateurs qualifiés pour les 32ème de finale, au même niveau que les 20 clubs de Ligue 1 qui entreront en lice lors de ce tour. Toutefois, pour s’adapter à la crise sanitaire et espérer terminer sa compétition, la FFF a créé deux voies, amateurs et professionnels, qui se retrouveront seulement en 16ème de finale. Le FCM est ainsi à 90 minutes d’une potentielle rencontre officielle (selon le tirage au sort) contre une équipe professionnelle.
SAMEDI 9 JANVIER 2021
Les Abeilles piqueront-elles à nouveau ?
2020 aurait pu être une saison mémorable pour les Jumeaux de M’zouasia, vainqueurs de la Supercoupe et co-leaders de Régional 1 après deux journées. Mais la crise sanitaire est passée par là et a interrompu définitivement tous les championnats. L’ASJM aurait-il réalisé le triplé ? Une chose est sûre : les Violets et Blancs ont l’occasion d’effectuer le doublé Supercoupe-Coupe de Mayotte puisqu’il dispute, ce samedi à Kavani la finale de la CM masculine contre l’ASCA M’tzamboro (14h30). Les Abeilles m’tzamborois ont de nouveau l’occasion de briller, 9 ans après leur doublé Championnat-Coupe régionale de France. En lever de rideau, l’AS EMCA affronte la Mairie de Mamoudzou en finale de Coupe de Mayotte Entreprise (12h).
DIMANCHE 17 JANVIER 2021
Mohamed Boinariziki réélu à la tête de la LMF ?
La Ligue mahoraise de football organise son assemblée générale élective, le dimanche 17 janvier à l’hémicycle Younoussa Bamana du Conseil départemental de Mayotte. Mohamed Boinariziki, président de la LMF et candidat à sa propre succession sera-t-il, avec son équipe, reconduit pour un nouveau mandat de quatre ans ? Pour ces élections, une deuxième liste nommée « Nouvel élan pour l’avenir du football mahorais » a présenté sa candidature. Elle est conduite par les présidents de l’ASC Abeilles M’tzamboro, Ben Abdillah Ahamed, et de l’AS Sada, Boina Ahmed. Avant les élections, la LMF présentera son rapport moral 2020, son rapport financier 2019 et son bilan sur la mandature 2017-2020.
Corne, callosités, crevasses… Dans notre territoire tropical, ces maux sont courants et pas toujours traités de la façon la plus adéquate. Pour pallier le problème, deux jeunes entrepreneurs réunionnais lancent leur gamme de produits « naturels et vegans » qui débarquent à Mayotte.
C’est un phénomène bien connu des habitants du territoire. A force de marcher pieds-nus ou en sandale, une couche de peau s’épaissit sous la voûte plantaire. Un mal accentué par le climat tropical, le manque d’hydratation des pieds, ou le fait de mal les sécher en sortant de la douche. Avec le temps, cette couche grossit, jaunit, et peut devenir désagréable. Outre la formation de cornes ou de callosités, des durillons particulièrement douloureux peuvent également apparaître. Sans traitement, les parties les plus exposées laissent apparaître des crevasses. Un phénomène plus connu sous le nom de « talon fendu« . Si la râpe est souvent préconisée, son usage répété agresse le pied et favorise la réapparition de peaux mortes. Des solutions naturelles plus douces existent, mais des marques locales proposent également leurs produits pour retrouver des pieds de bébé.
Comment prendre soin de ses pieds ?
Lancée pendant le confinement, Zoli Pied se présente comme une solution « naturelle et vegan « . Initiée par deux jeunes entrepreneurs originaires de la Réunion, l’entreprise propose sa gamme de produits à destination des professionnels et des particuliers. » Nous vivons également dans un territoire chaud qui est exposé au même phénomène », introduit Christopher Morby 25 ans, à l’origine du projet. Sa solution « Une lotion qui va d’abord ramollir et éliminer les callosités, suivie d’une crème pour hydrater et limiter la réapparition des peaux mortes« , résume-t-il. « La lotion est à base de Chélidoine. Pour la crème, nous utilisons de l’aloe vera, de l’huile d’olive et du beurre de karité. Il y a aussi des huiles essentielles : eucalyptus, romarin et lavande poivré« , ajoute son associé Dimitri Pitou, également âgé de 25 ans. Coût des packs de produits : entre 60 et 110 euros environ. Face aux instituts dont la séance avoisine parfois les 40 euros, cette petite somme permet aux consommateurs de réaliser plusieurs soins. Sinon, reste encore le choix d’utiliser les remèdes de grand-mère traditionnels : « L’huile d’amande douce est conseillée« , indique Dimitri. Il ajoute : « Vous pouvez également tremper vos pieds dans de l’eau tiède avec du gros sel et bien sécher« . Mais surtout : « Éviter de marcher pieds nus« , conclut-il.
Six mois après l’alerte du comité français de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) relative à la destruction du patrimoine naturel de Mayotte, deux autres institutions tiennent à lancer un nouveau cri d’alarme. Il s’agit du Conseil Scientifique du Patrimoine Naturel de Mayotte (CSPN) et du Conseil National de Protection de la Nature (CNPN).
« Des dégradations irréversibles de la biodiversité sont en cours sur le territoire de Mayotte« , alertent conjointement le CSPN de Mayotte et le CNPN qui ont écrit une motion à ce sujet le 16 décembre dernier afin de prévenir et mobiliser les acteurs locaux et nationaux pour tenter d’éviter, ou tout au moins de limiter, une catastrophe écologique majeure. Au niveau local, cette motion s’adresse à la préfecture, le département, les communes ainsi que les associations naturalistes et citoyennes. Au niveau national, elle s’adresse aux ministères et leurs établissements publics concernés. « Il faut établir d’urgence un état des lieux des dégradations et menaces afin de définir au plus vite un plan d’action avec les moyens afférents pour arrêter le saccage de ce patrimoine naturel exceptionnel que la France a en responsabilité au niveau mondial« , estiment les deux conseils qui affirment être disponibles pour y apporter leur contribution.
Un patrimoine naturel exceptionnel
D’après les deux conseils, le patrimoine naturel de Mayotte a été relativement mieux préservé que celui des autres îles de l’archipel des Comores lesquelles ont connu une déforestation dramatique au cours des dernières décennies. Bien que les milieux terrestres naturels ne représentent plus que 5% de l’île, on y trouve encore une biodiversité exceptionnelle. En effet, le dernier bilan de la flore vasculaire de ce territoire, établi par le conservatoire botanique national de Mascarin en 2020, fait état d’une richesse de 719 espèces indigènes, dont 59 strictement endémiques de Mayotte, avec un taux d’espèces menacées atteignant 45 % de cette flore indigène. Par ailleurs, les forêts des monts et crêtes de Mayotte, derniers vestiges d’écosystèmes forestiers spécifiques à l’archipel des Comores, présentent un intérêt unique et constituent actuellement l’assiette d’un projet de création d’une Réserve Naturelle Nationale des Forêts de Mayotte, sur une superficie de 2 800 ha, qui est une des actions phares du plan national biodiversité.
Une déforestation rapide du territoire
Malgré de multiples projets de préservation, les spécialistes ont constaté que des dégradations irréversibles du patrimoine naturel de l’île sont actuellement en cours y compris sur le territoire du projet de la réserve naturelle nationale. Le comité français de l’UICN a ainsi fait état, d’après une étude réalisée par l’IGN, d’un défrichement forestier de 1500 ha au cours des 6 années de la période 2011 à 2016. Des observations récentes faites par les naturalistes de l’île attestent d’une poursuite et d’une accélération des défrichements au cours de ces dernières années. Cette dégradation forestière, déterminée par une extension « sauvage » de l’agriculture notamment liée à l’immigration difficilement maitrisable à partir des autres îles des Comores où règne ce type d’agriculture avec les mêmes effets, s’inscrit dans un climat d’insécurité croissante qui limite, voire empêche, l’effort de surveillance et de contrôle des forêts publiques et privées.
Un dérèglement du cycle de l’eau
Ces déboisements, aggravant les menaces pesant sur les plantes endémiques et les habitats forestiers les plus rares de l’île, ont des conséquences catastrophiques, non seulement sur la biodiversité forestière, mais aussi sur le cycle de l’eau, entraînant une réduction des précipitations et de la ressource en eau, ainsi que sur l’érosion des sols qui est accrue, provoquant une augmentation de la sédimentation et de la turbidité des eaux dans le lagon, conduisant à une dégradation de la qualité de ce site unique.
Sur le littoral qui concentre, hors domaine forestier, la plupart des autres milieux naturels subsistants, l’extension agricole non contrôlée a également pour conséquence une réduction drastique de ces milieux (disparition des dernières prairies humides exploitées par le Crabier blanc, oiseau faisant l’objet d’un Plan national d’actions, mise en culture de la lagune d’Ambato bénéficiant d’un Arrêté préfectoral de protection des biotopes, etc.).
Le dugong et la tortue marine : deux espèces gravement menacées
Le dugong et la tortue marine font actuellement l’objet d’un Plan National d’Action (PNA) à Mayotte. Le Dugong, avec moins de 10 individus présents, pourrait bien disparaître dans la décennie à venir si des actions fortes et urgentes ne sont pas conduites dans le cadre du deuxième PNA pour cette espèce, notamment par rapport au risque des captures accidentelles par les engins de pêche. Des moyens accrus, ainsi qu’une coordination des acteurs sont des urgences absolues pour cela.
La lutte contre le braconnage des tortues marines qui sévit depuis des années doit également être renforcée par la mise à disposition de moyens humains et financiers. Il y a lieu de saluer la récente initiative du Préfet de Mayotte consistant à coordonner les différents acteurs pour la réalisation d’un plan de lutte anti-braconnage. Toutefois à la fin du premier PNA pour les tortues marines qui n’a malheureusement pas eu d’impact significatif sur la réduction du braconnage, un effort tout particulier sera nécessaire au-delà des actions en cours. Le dispositif juridique de protection de ces espèces en particulier pour Mayotte devra être revu.
« Ces profondes dégradations impactent directement la vie des Mahorais et contribuent chaque jour à réduire la qualité des services rendus par la nature. Ces fragiles équilibres ne tiennent plus qu’à un fil« , concluent les deux conseils.
Extrait de la motion d’alerte du 16 décembre 2020 écrite par Houlam Chamssidine (président du CSPN de Mayotte) et Serge Muller (président du CNPN).
Exaspérée par les actes de délinquance perpétrés par trois jeunes d’une même famille en situation irrégulière sur le territoire, la population de Vahibé s’est soulevée dimanche dernier en sommant ladite famille de quitter le village. Des violences s’en sont suivies nécessitant l’intervention de la police qui a fini par emmener toute la famille visée au CRA.
D’après les dires de la population de Vahibé, cela faisait plusieurs années que trois frères en situation irrégulière sur le territoire terrorisaient le village par leurs multiples actes de délinquance. Les trois jeunes étaient apparemment parfaitement identifiés et connus de la population. Devant « le manque d’action des autorités« , cette dernière a donc décidé de prendre les choses en main ce dimanche 3 janvier dernier en demandant à la famille dont ils étaient issus de quitter le village. Une altercation entre les gens du village et la famille a donc éclaté générant des violences qui ont nécessité l’intervention de la BAC (Brigade Anti-Criminalité).
Deux personnes ont été blessées dans la bagarre et un officier de la BAC a même été menacé. Des interpellations ont donc eu lieu et les « parents » des trois frères ont été placés en garde à vue. Les trois jeunes ont également été interpelés. Après vérifications de la police, il s’est avéré que tout ce petit monde était effectivement en situation irrégulière sur le territoire, ils ont donc été emmenés au CRA (Centre de Rétention Administrative). Une action en référé a été lancée pour leur remise en liberté, tout dépendra donc de la décision du juge qui optera ou non pour leur reconduite à Anjouan.
Une situation explosive
« A Mayotte, la situation est explosive« , estime Mansour Kamardine qui a souhaité réagir dans nos colonnes à ce fait divers. « La population mahoraise a le sentiment, peut-être à tort certes, que le gouvernement détourne les yeux de ce qui se passe sur le territoire« , poursuit-il. Pour lui, les Comoriens de Mayotte ne respectent pas l’hospitalité que leur offre la population en permettant à leurs enfants de « commettre des actes qu’ils ne se seraient jamais permis chez eux« . « La population, exaspérée, va se mettre de plus en plus à faire la police elle-même et c’est tant mieux car on a souvent reproché aux Mahorais d’être complices de l’immigration clandestine et de la situation qui en découle« , ajoute-il encore. La conduite au CRA de cette famille clandestine de Vahibé est pour lui dans la droite ligne de la promesse du préfet Jean-François Colombet de retirer leurs cartes de séjour à toute personne commettant des actes de délinquance sur le territoire ou permettant à leurs enfants d’en commettre. « Cette promesse en a déjà refroidi plus d’un et c’est la solution pour retrouver la paix civile à Mayotte« , conclut-il.
« L’Etat nous laisse nous entretuer entre Mahorais et Comoriens sans réagir et on se croirait en guerre civile« , estime quant à elle Safina, la présidente de l’un des collectifs des citoyens de Mayotte. « Il est certes hors la loi de se faire justice soi-même, mais cela est une réaction à l’inaction de l’Etat qui est incapable de faire régner la loi sur le territoire et la population mahoraise n’en peut plus« , juge-t-elle en expliquant que les Mahorais refuseront toujours d’abandonner leur terre au profit des Comoriens. « Quelque chose cloche : Mayotte serait-elle gérée secrètement par le ministère des affaires étrangères ?« , s’interroge-t-elle encore. La préfecture, que nous avons également sollicitée, n’a pas souhaité quant à elle faire de commentaire sur ce qui s’est passé à Vahibé ce dimanche.
Création d’un grand port national, taux d’encadrement pédagogique, valorisation de la culture locale… Flash Infos résume les réponses du gouvernement récemment publiées au journal officiel suite aux questions du député Mansour Kamardine.
Port de Longoni : Une meilleure gouvernance ?
Si Mayotte fait figure de territoire d’exception à l’échelle nationale, son port ne déroge pas à la règle.
Face à ses nombreux dysfonctionnements déjà pointés par la Cour des comptes, le député s’inquiète du manque d’investissement de l’Etat dans sa gouvernance. « Mayotte est le seul département d’outre-mer dans lequel le port ne fait juridiquement l’objet d’aucun investissement ni contrôle de l’État« , rappelle le député. Pourtant, « le volume de marchandises qui transite par le port de Longoni était, en 2017, supérieur à 1,1 million de tonnes, le plaçant devant certains ports d’outre-mer possédant le statut de grand port maritime« . Mansour Kamardine milite ainsi pour la mise en place de ce statut, et interroge le gouvernement sur les conclusions de la mission diligentée en 2017 auprès de l’inspection ministérielle quant à la gouvernance du port.
Réponse du gouvernement : La ministre de la mer Annick Girardin reconnaît des « dysfonctionnements » dans la gestion du port. Assurée par la société Mayotte Channel Gateway (MCG)depuis 2013 par le biais d’une délégation de service public, cette gestion du port départemental n’est cependant pas prête de changer de main : « Les différentes missions ont conclu que la situation juridique, financière et comptable du port ne permettait pas d’envisager à ce stade un transfert de compétences du département à l’État, même avec le maintien de la délégation de service public actuelle« , indique la ministre.
Annick Girardin rappelle cependant qu’un décret publié en avril 2020 prévoit « la présence de représentants de l’État au sein du conseil portuaire« . Autre changement au sein de cette institution : la création d’une « commission financière » dont les nombreuses responsabilités permettent « une implication plus importante du concédant et de l’Etat dans le suivi de la concession du port maritime de Mayotte« . Pour rappel : La gestion accordée par le biais d’une délégation de service public à la société Mayotte Channel Gateway (MCG) expire en 2028.
Port de Longoni : vers un développement régional ?
Autre interrogation concernant le port du département : sa faible valorisation dans l’économie régionale. Appuyé par le rapport de la Cour des comptes de 2017, Mansour Kamardine rappelle que cette installation dispose « des atouts considérables pour devenir une infrastructure de développement et d’intégration régionale« . « De plus, les perspectives de croissance économique des pays du pourtour du canal du Mozambique sont fortes, notamment avec les retombées prochaines de la mise en exploitation d’une zone de production énergétique parmi les plus prometteuses du monde« , ajoute-t-il. Le député demande ainsi à la ministre de la mer « diligenter une étude sur le développement régional du port de Longoni et des modalités de transformation en port d’éclatement régional« .
Réponse du gouvernement : « Un port départemental ? Une étude départementale ! » C’est à peu près en ces termes que l’on pourrait résumer la réponse d’Annick Girardin. « S’agissant d’un port décentralisé, il semble toutefois plus pertinent que le département, qui est autorité portuaire, conduise une telle étude afin de conforter le positionnement du port vis-à-vis de ce projet« .
La ministre assure d’autre part l’implication du gouvernement sur le dossier énergétique. Sur ce point, le port de la Réunion est également de la partie : »Des réflexions ont déjà été engagées à Mayotte avec des entreprises du secteur gazier pour évaluer les opportunités de développement du port de Longoni. Ces réflexions doivent être poursuivies en prenant en compte différents éléments, et en intégrant les différents acteurs concernés, y compris les autres ports français de la région comme celui de la Réunion« .
Éducation : Une scolarisation véritable pour tous à 3 ans ?
Question éducation, le député rappelle d’emblée : « Le Gouvernement s’est engagé à ce que l’éducation nationale à Mayotte rejoigne les normes nationales« . Dans ce dessein, Kamardine réclame des chiffres permettant d’évaluer la situation. Il demande ainsi au ministre de l’Éducation nationale, de la jeunesse et des sports, le « taux d’encadrement pédagogique à l’âge de trois ans de la rentrée 2018 et ce même taux constaté au 15 septembre de la rentrée 2019« . Également réclamé : « les estimations de ce taux pour 2020, 2021 et 2022« .
Réponse du gouvernement : Les chiffres sont les suivants : « à la rentrée scolaire 2019, le nombre d’élèves et le taux de scolarisation sont, pour les élèves de 3 ans : 4 878 (58,3 %), pour les élèves de 4 ans : 6 599 (81,0 %) et pour les élèves de 5 ans : 6 938 (84,9 %).« , répond Jean-Michel Blanquer. Il indique également que « le taux d’encadrement pédagogique dans les classes du 1er degré a progressé de manière significative et constante entre 2016 et 2019« . Néanmoins : « Le MENJS n’est pas encore en mesure de préciser les taux d’encadrement pédagogique pour les années 2021 et 2022, lesquels sont déterminés par les prévisions d’effectifs d’élèves et le nombre d’emplois inscrits au budget voté en loi de finances« .
Culture : L’ultramarin valorisé ?
C’est un leitmotiv maintes fois rabâché : Malgré un patrimoine riche de ses nombreuses influences régionales, Mayotte et sa culture ne bénéficient pas d’un rayonnement adéquat. Pourtant : « Cette richesse linguistique, musicale et en expression corporelle est un atout important pour le rayonnement culturel français dans l’océan Indien et en Afrique« , note le député. Il demande ainsi à la ministre de la culture ce qu’elle entend entreprendre pour « valoriser la culture mahoraise, sa connaissance en métropole et favoriser sa pratique comme une des bases du dialogue des cultures au niveau de l’Afrique et de l’océan Indien« .
Réponse du gouvernement : La ministre de la Culture Roselyne Bachelot répond par les chiffres, à commencer par ceux du Fonds d’aide aux échanges artistiques et culturels qui « a été abondé à parité avec le ministère des outre-mer pour atteindre 1 M€ à partir de 2019« . Elle explique également que « Deux conventions ont été signées en 2020, actant la création, en lien avec l’Institut français et les directions des affaires culturelles (DAC) des outre-mer, de deux fonds de mobilités : un pour la zone « Caraïbes » doté de 60 000 € et un second pour la zone « indianocéanique » doté de 50 000 € « .
Enfin, la ministre rappelle que « des groupes de travail se réuniront afin de définir une stratégie concertée et transversale pour la sauvegarde du patrimoine commun immatériel (PCI) des outre-mer« . Et de conclure : « Plusieurs patrimoines immatériels présents à Mayotte devraient ainsi être inclus à l’Inventaire national : le debah, le maoulida shenge, le mbiwi, le tani malandi, etc« .
Julien Tolossa, ressortissant réunionnais résidant à Mayotte depuis 2009, a fait un AVC en 2013 à l’âge de 47 ans et s’est vu depuis complètement écarté du monde du travail. Il raconte son parcours du combattant pour réintégrer la société et surtout, dénonce la mauvaise prise en charge des personnes handicapées à Mayotte et à La Réunion.
« Après un AVC, on se retrouve totalement écarté de la société et du monde du travail !« , déplore Julien Tolossa, ressortissant réunionnais ayant résidé plusieurs années à Mayotte. C’est sur notre île, en 2013, que cet ancien technicien en climatisation a malheureusement fait un AVC. Il avait 47 ans et s’est alors retrouvé en fauteuil roulant. Rapatrié à La Réunion, il y est resté 5 ans pour effectuer sa rééducation et tenter de retrouver du travail. C’est là que son parcours du combattant a commencé. « A La Réunion je touchais 900 euros d’allocation adulte handicapé (AAH), mais j’ai souhaité me battre pour retrouver du travail« , affirme-t-il. Malheureusement, aucune entreprise réunionnaise n’a souhaité l’embaucher. Aujourd’hui, Julien Tolossa n’est plus en fauteuil, mais il a gardé quelques séquelles de son AVC. « Je n’ai pas été touché intellectuellement, mais j’ai une hémiplégie qui fait que je ne peux utiliser mon bras gauche qu’a 30%« , explique-t-il. Cela ne l’empêche cependant nullement de conduire et de mener sa vie quasiment normalement. Suite à son accident, il a même passé un BTS en Fluide Energie Domotique afin d’avoir davantage de chance de retrouver du travail. En vain. Finalement, c’est une entreprise mahoraise, Mayotte Protection Incendie, qui lui a tendu la main en l’employant en tant que chargé d’affaire, motivant son retour sur notre île en octobre 2018.
La mauvaise prise en charge des personnes handicapées à Mayotte et à La Réunion
« Je suis extrêmement déçu de la mauvaise prise en charge des travailleurs handicapés par les collectivités locales de La Réunion« , regrette Julien Tolossa. Certes, sur l’île Bourbon, l’AAH s’élève à 900 euros alors qu’elle n’est que de 384 euros à Mayotte et il y existe davantage de structures d’aide aux personnes handicapées, mais le retour dans le monde du travail pour ces personnes s’y révèle tout aussi compliqué. « J’ai été reçu par la mairie de Saint-Denis, mais elle n’a pas levé le petit doigt pour me venir en aide !« , raconte le quinquagénaire. Quant aux entreprises, même combat. « Normalement, les entreprises de plus de 20 salariés sont obligées d’employer une proportion de travailleurs handicapés à hauteur de 6% de l’effectif total sous peine d’amende. Mais en réalité, cela ne se fait pas« , explique-t-il. Il nous révèle même que lorsqu’un CV porte la mention RQTH (Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé), il n’est même pas regardé par les entreprises. « J’ai dû enlever cette mention de mon CV pour qu’on me prenne au sérieux« , révèle-t-il. Aujourd’hui Julien Tolossa a certes retrouvé du travail, mais il reste très marqué par son parcours du combattant pour réintégrer la société. « J’en veux à la société pour son manque d’accompagnement, c’est une véritable injustice !« , tempête-il. Mayotte souffre en outre d’un manque de spécialistes dans le domaine qui fait que toute rééducation ne peut s’effectuer qu’à La Réunion. Son seul soutien sur l’île après son accident, il l’a trouvé dans la personne de Sonia, une kinésithérapeute du CHM qui a accepté de le suivre à raison d’une heure par jour.
La création d’une association d’aide aux personnes handicapées
Julien Tolossa a donc souffert d’une grande solitude après son accident. C’est la raison pour laquelle il souhaiterait créer une association d’aide aux personnes handicapées où ces derniers pourraient se réunir pour évoquer mutuellement leur expérience. « Après un AVC on se sent enfermé dans un autre monde, ainsi partager son expérience avec des personnes dans la même situation me parait important« , explique l’homme qui raconte avoir eu honte de son handicap pendant un an avant d’arriver à se relever et à se battre avec les armes dont il disposait pour s’en sortir. L’association est actuellement en cours de création et devrait voir le jour d’ici quelques mois.
Fort d’un nouvel appareil plus vaste et performant, les bénévoles de la SNSM vont pouvoir améliorer leurs capacités d’intervention dès le début du mois prochain. Un travail capital qui nécessite également le concours des donateurs.
Cadeau de Noël en retard pour les amateurs du lagon. Dès le début du mois prochain, leur sécurité pourra être améliorée grâce au nouveau bateau de la SNSM (Société nationale de sauvetage en mer). « Contrairement à la métropole, nous n’avons qu’une seule station de sauvetage à Mayotte. Nous avions donc besoin d’un navire spécifique capable de couvrir l’ensemble du littoral, tout en prenant en compte la faible profondeur des fonds marins« , retrace Thibault Demonet, secrétaire adjoint de la SNSM 976. Après tractations, un semi-rigide de 9m de long poussé par deux fois 300 chevaux est retenu. Son nom : Tamani.
Plus rapide, plus performant
Actuellement en conteneur, ce nouveau bateau remplacera le « Haraka » dont la longueur ne dépassait pas 7m. La SNSM 976 dispose désormais du plus gros navire de sa flotte nationale. « Nous pourrons transporter deux victimes allongées« , apprécie Thibault Demonet. Autre source de réjouissance : la rapidité du semi-rigide. « Quand il s’agit d’intervenir à l’autre bout de l’île pour un problème cardiaque par exemple, nous avons intérêt à bénéficier d’une rapidité d’intervention« , rappelle-t-il. Au terme d’un long processus administratif de deux ans accélérés par les récents accidents, pêcheurs, plongeurs et plaisanciers disposent ainsi d’un outil plus adapté pour assurer leur sécurité. Montant de l’acquisition : environ 90 000 euros. Une somme financée par « les différents partenaires de la SNSM » remercie le secrétaire adjoint, mais également par des donateurs moins institutionnels. « Nous sommes une association qui a besoin de mécènes pour vivre« , insiste Thibault Demonet qui souligne que « les membres sont bénévoles« . Il en appelle donc à l’investissement de chacun pour financer l’entretien et le carburant de l’appareil : « Sans les mécènes et le don d’entreprise, le bateau pourrait être cloué au sol« , déplore-t-il. Pour réaliser un don, rendez-vous www.snsm.org.
En septembre dernier, le Comité départemental d’athlétisme de Mayotte élisait un nouveau comité directeur pour l’olympiade 2020-2024. L’occasion pour Sébastien Synave, élu président, et son équipe, de faire leurs preuves.
Flash Infos : Sébastien Synave, il y a quelques années des athlètes révélés et formés à Mayotte ont tutoyé les sommets de l’athlétisme français avec des podiums aux championnats de France et des sélections en équipe de France jeunes. Selon vous, quelle est l’urgence absolue pour relever l’athlétisme mahorais ?
Sébastien Synave : La création d’infrastructures. Si on fait l’état des lieux aujourd’hui, on a une seule piste d’athlétisme praticable et elle se trouve à Labattoir. Difficile dans ces conditions d’avoir des créneaux pour les huit clubs d’athlétisme de Mayotte. Si on pouvait ne serait-ce qu’avoir une piste en Grande Terre… A partir du moment où il y a une nouvelle piste, même si on doit imaginer une cohabitation avec des gens qui n’ont rien à y faire, les jeunes en scooter, en skateboard, des enfants avec leur voiture radiocommandée, etc. ce n’est pas grave : au moins on a une piste. On peut travailler.
« Il faut rapprocher l’UNSS des clubs et du Comité »
FI : Sans la création de ces infrastructures, le Comité départemental d’athlétisme peut-il faire une croix sur son développement ?
SS : Non. On peut avancer sans piste d’athlétisme. En métropole, il existe clairement un revirement de situation en ce qui concerne la prise de licences sur ce qu’on appelle le « hors stade ». Le hors stade, c’est simple : il te suffit d’une paire de baskets et tu vas courir, tant sur la route que dans la brousse. Quand on voit que les Amis Raid Rando sont capables sur un trail de 30 km d’avoir environs 300 coureurs. Parmi eux, hormis les coureurs de tête, combien sont licenciés ? Très peu. Donc il y a certainement des gens à aller chercher là-dedans. Et puis il y a le volet sport santé avec la marche nordique et tout ce qui en découle : c’est de l’athlétisme soft, à vocation santé pour un public bien ciblé. La pratique de l’athlétisme s’étend. Oui, obtenir une infrastructure sportive d’athlétisme en Grande Terre est une urgence, mais le Comité peut développer d’autres projets.
FI : En attendant, comment votre équipe compte relancer la discipline ?
SS : Il y a plusieurs pistes à étudier, mais la plus concrète et celle de la détection dans les établissements scolaires. Le Comité doit avoir des échanges concrets et objectifs, des relations régulières avec les professeurs de sport dans les collèges. Tous n’ont pas un profil athlé, mais en tout cas on souhaite s’appuyer sur ceux qui ont ce profil et qui ont l’oeil pour détecter chez un enfant les premières qualités. De toute évidence, il faut rapprocher l’UNSS des clubs et du Comité. On parle de l’UNSS pour les écoles du second degré mais quand on voit le nombre d’écoles primaires… La Fédération française d’athlétisme a la possibilité d’équiper chaque école primaire d’un kit d’initiation d’athlétisme, avec lequel les instituteurs peuvent animer des séances. Et quand les enfants passeront au collège et retrouveront l’athlétisme à l’UNSS avec un véritable professeur d’EPS, ils seront plus facilement détectables car ils auront déjà développé des aptitudes au primaire.
« S’ils voient que près de chez eux, ça court, ça lance, ça fait du relais, ils viendront essayer »
FI : La relance de l’athlétisme passera donc par la détection dans les écoles, mais quels autres types de détections ou d’actions peuvent être envisagées pour attirer les jeunes mahorais, hors cadres scolaires ?
SS : Il y a plein de choses à faire. Je pense notamment à ce qu’on pourrait appeler la caravane athlé. On est sur une île donc pourquoi pas faire un tour des plages les plus fréquentées et proposer des animations de beach athlé. Le beach athlé c’est pratique : on peut y faire du sprint, de la longueur, du triple saut… On mettrait en place des petits challenges pour les jeunes – ou les moins jeunes – qui seront sur place, comme défier notre meilleur sprinteur sur 30 mètres par exemple. Ceux qui sortent du lot, nous les verrons et nous irons vers eux. C’est un autre moyen de détecter et accessoirement, ça anime les plages.
FI : Vous avez parlé d’infrastructures, de détection… quelle sera la place de la formation durant votre mandat ?
SS : Ce doit être la base de notre mandat. La formation de cadres, de dirigeants, d’officiels… Il doit y avoir une volonté commune des membres du Comité de partir sur de la formation, pour qu’à termes, même le club le plus excentré de l’île, sur un plateau sportif ou sur une borne de pelouse, soit capable de faire de l’athlétisme. Sinon les gamins seront aspirés par ce qui marche ou du moins ce qui existe dans leurs communes, dans leurs villages. Les enfants d’une manière générale aiment essayer différents sports. Si demain, ils voient que près de chez eux, ça court, ça lance, ça fait du relais, même sur une installation limitée, ils viendront essayer. Des Tanzila, des Myriam, des Hafidhou, je suis convaincu qu’il y en a plein les rues vu le pourcentage de population qui a moins de 25 ans. Mais après, il faut être capable d’aller les chercher et de pouvoir les encadrer. Il faut être capable de leur proposer quelque chose qui les attire. Il y a du potentiel, je dirais comme partout ailleurs. La différence avec ce partout ailleurs c’est que là tout de suite, à Mayotte, on ne peut pas l’exploiter. Ou alors on l’exploite mais même pas à moitié.
« Qu’est-ce qu’on nous donne pour performer ? »
FI : Les idées que vous développez et les actions que vous envisagez se résument au développement de l’athlétisme de masse. Qu’en est-il de la performance ?
SS : La formation nous permettra de développer le volet performance. Notamment la formation d’officiels… Le Comité vient d’acquérir un chrono électrique dernier cri. Avec la contribution de Philippe Quest, référent chrono électrique de la Réunion, des formations théoriques et pratiques seront menées. Des formations diplômantes qui nous permettront rapidement d’avoir des chronométreurs officiels et d’être enfin autonomes dans nos compétitions. Nous aurons alors de vraies performances, et non plus des performances manuelles, qui peuvent être un indicateur, mais qui ne sont en aucun cas des résultats officiels. Avec le chrono électrique, l’athlète entre directement dans les bilans et on a un élément de comparaison avec ce qui se fait ailleurs. Avec le chrono électrique, nos compétitions deviennent qualificatives. Si tout va bien, à partir de fin février, on est autonome : on sait utiliser le matériel, on sait faire nos compétitions et celles-ci seront toutes dans la base de la fédération.
FI : L’athlétisme est une discipline obligatoire des Jeux des îles de l’océan Indien et jusqu’à présent, Mayotte parvient tant bien que mal à présenter une délégation d’athlètes. Comment envisagez-vous la participation de l’athlétisme mahorais aux JIOI 2023, dans deux ans à Madagascar ?
SS : Il y aura des athlètes, mais encore une fois ils seront peu nombreux et viendront de l’extérieur pour la majeure partie. Nous ne sommes pas encore à l’ère où l’athlétisme mahorais va pouvoir présenter des compétiteurs à toutes les épreuves, tout simplement parce qu’une génération d’athlètes ne se créée pas d’un claquement de doigts. La vraie question est : qu’est-ce qu’on nous donne pour performer ? Nos dirigeants doivent avoir conscience de ça.
Face aux recours de l’opposition qui évoquait des cas de fraude, le tribunal administratif a finalement confirmé l’élection de Saïd Omar Oili à la mairie de Dzaoudzi-Labattoir.
Fin du suspens. La semaine dernière, le tribunal administratif a confirmé l’élection de Saïd Omar Oili à la mairie de Dzaoudzi-Labattoir. La conclusion d’une affaire initiée dans la foulée du scrutin de mars 2020, dont une partie de l’opposition réclamait l’annulation. En cause : plusieurs « irrégularités » et « manœuvres frauduleuses » relevées par Omar Simba et Ousséni Maanfou dit Index. Bourrage d’urnes, résultats incohérents, procédures peu rigoureuses…. Les accusations étaient lourdes, à l’instar des termes employés : « le scrutin est entaché d’une fraude massive sur les procurations démontrant une volonté d’opacité et constituant des manoeuvres manifestes dans le seul but de fausser le scrutin en faveur du maire sortant« , accusait d’opposition. Pas de quoi constituer une fraude électorale selon le juge qui reconnaît néanmoins des « anomalies » qui constituent des cas « isolés« .
L’opposition déboutée
« Nous étions sûrs de nos arguments« , prévient d’emblée Elad Chakrina, avocat de Saïd Omar Oili. Il poursuit : « Je savais parfaitement qu’à la teneur de la jurisprudence du Conseil d’Etat, du Conseil constitutionnel et des éléments de preuve à notre disposition, que rien de ce qui était avancé était fondé. On se dirigeait vers une issue favorable« , confie l’avocat. Au cœur de ce sentiment de confiance : la faible proportion de bulletins considérés comme irréguliers par l’opposition. Leur proportion ne permettant pas, dans tous les cas, d’influer sur l’issue du scrutin. « La partie adverse indiquait le nombre de 13 bulletins. Les magistrats du Tribunal administratif ont dit qu’il y en avait 10« , comptabilise Chakrina. Pas assez donc pour modifier le résultat d’une élection remportée avec plus de 1000 voix d’écart. Pour rappel, Saïd Omar Oili avait gagné les municipales de mars dernier avec 55 % des voix, contre 22% pour chacun de ses deux concurrents. S’agissant des procurations estimées irrégulières par les plaignants, les juges ont préféré se référer aux procès-verbaux des présidents des bureaux de vote qui n’ont pas mentionné d’incidents. Quant aux listes électorales et leurs inscriptions ou radiations jugées suspectes par l’opposition, M. Chakrina a rappelé que le tribunal administratif n’était pas compétent pour statuer sur cette question. De quoi assurer une issue favorable pour Oili. « La démocratie n’est pas un vain mot ! On ne peut pas s’amuser à faire en sorte que le choix des électeurs ne soit pas confirmé« , ajoute son avocat. Au grand dam d’Omar Simba et Ousséni Maanfou, Saïd Omar Oili conserve donc son siège jusqu’aux prochaines élections en 2026.
Tabassé par un agent de la Bac et accusé de rébellion, le gérant du Relais des Indes Sylvain Philys a été relaxé la semaine dernière au terme d’une interminable procédure. Son agresseur est condamné, mais les séquelles physiques et psychologiques sont toujours présentes.
2021 commence bien pour Sylvain Philys. Après 11 ans de procédure et de nuits blanches, le gérant du Relais des Indes est enfin relaxé. Lui qui était accusé de rébellion et de coups sur un agent de la Bac est aujourd’hui reconnu comme victime. Son agresseur, condamné 1 an de prison et 10 000 euros d’indemnisation provisoire dans l’attente d’une expertise médicale. De quoi provoquer des larmes de soulagement du père de famille : « J’ai beaucoup pleuré durant toute l’après-midi« , rembobine-t-il timidement. Néanmoins, impossible d’effacer le souvenir de cette nuit infernale qui a bouleversé son quotidien.
Une violence aux séquelles toujours visibles.
L’affaire commence le 15 janvier 2010, lors d’un apéritif dînatoire auquel de nombreux festive est interrompue sur les coups de 23h par un voisin qui se présente comme un « agent de la Bac » excédé par le bruit. Le ton monte. Sylvain Philys encaisse des coups au visage qui le projettent au sol. Alerté par le bruit, le colocataire de l’agresseur prévient ses collègues de la Bac qui interviennent sans ménagement. Sylvain est interpellé « des rangers sur le visage« , comme décrit un gendarme témoin de la scène. En sang, il est placé en cellule sans avoir le droit de porter un tee-shirt. Son calvaire est interrompu deux heures plus tard par un médecin qui déclare son état incompatible avec la garde à vue. Sylvain souffre d’une double fracture au visage. Onze ans plus tard, les séquelles sont toujours visibles. « J’ai mal à la tête tous les jours« , introduit péniblement l’homme de 65 ans. « Je ne peux plus manger d’aliments durs, car les mouvements de ma mâchoire sont douloureux« . Il insiste : « Le pire, c’est le matin. Je peux me forcer à passer un moment avec des amis le soir, mais je sais que les douleurs au crâne seront terribles au réveil« . Désormais, l’entrepreneur n’est « efficace que 4h durant la journée« . Sa vue est aussi endommagée : « Mon œil est rouge tous les matins« , déplore-t-il. À cela s’ajoutent de multiples « douleurs musculaires« . Pourtant : « Lorsque j’ai retrouvé mon calme le lendemain du procès, j’ai ressenti un apaisement au niveau des douleurs. Comme si toute la tension accumulée durant ces années s’était relâchée« , sourit-il.
Le procès d’un agresseur devenu victime
Pour la victime, les conséquences de cette affaire sont visibles à tous les niveaux. « J’ai dû arrêter mon entreprise de carrelage et mon atelier de poterie. Sans le soutien de ma femme et de mes enfants, il était impossible de tenir le choc. Entre le stress du procès et la crainte des agressions à Mayotte, j’ai fait un infarctus« , soupire Sylvain. Outre l’agression, la pression de l’institution constitue un autre traumatisme difficile à oublier : « On m’a accusé de tout ! De m’être rebellé, d’être un agresseur, d’avoir acheté des témoins… J’ai vécu pendant 11 ans sous la menace de 5 ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende« . Un danger réel face à un dossier judiciaire qui, selon son avocat Olivier Tamil, « paraissait presque à charge contre M. Phylis« .
« Je ne peux plus manger d’aliments durs, car les mouvements de ma mâchoire sont douloureux ».
« Lorsque j’ai pris en main l’affaire, j’ai eu comme un sentiment de malaise« . Selon Maître Tamil, » tout semblait avoir été mis en place pour mettre l’agresseur dans de bonnes conditions ». Rétractation de témoins, faible crédit apporté à d’autres, rapport de l’IGPN inutile… Impossible pour la victime de ne pas se sentir « accablé » durant toutes ces années. « Nous employons aujourd’hui le terme de violence policière, mais l’affaire était jusqu’ici présentée comme celle d’un policier qui s’était défendu d’une agression« , souligne Olivier Tamil. Pour l’avocat, les « incohérences » ne manquent pas. « M. Phylis a par exemple tenté de se défendre en repoussant son agresseur avec un bâton. Celui-ci s’est vu prescrire 3 jours d’ITT pour une petite blessure à l’arcade. Or, il est retourné plus tard chez un autre médecin qui lui a cette fois « prescrit 30 jours d’ITT !« , relève-t-il. Sans parler du point de départ de l’affaire qui constitue, selon l’avocat, « une circonstance aggravante« .
Nouveau départ
« Nous sommes face à un homme qui a pénétré le domicile de M. Phylis sans y être autorisée. Il est venu avec l’intention d’en découdre, et c’est lui qui a donné le premier coup« , rappelle-t-il. Lavé de tout soupçon, le gérant du Relais des Indes s’autorise désormais à rêver d’un avenir positif. « Avec ma femme, nous avions initialement prévu de quitter Mayotte pour nous éloigner de tout ce stress. Finalement, nous allons sûrement rester ici pour développer nos projets« , ambitionne-t-il. Face à un agresseur dont les juges n’ont pas prononcé la non-inscription au casier judiciaire, Sylvain insiste pour ne pas faire d’amalgame. « Je compte beaucoup d’agents dans mon entourage. La plupart me soutiennent et me félicitent d’avoir enduré cette épreuve sans porter le discrédit sur la profession« , martèle-t-il. Prochaine étape : Réaliser des tests médicaux pour déterminer précisément les séquelles à dédommager. D’ici là, Sylvain distille ses conseils auprès d’autres victimes de violences policières : « Tenir bon, continuer de vivre malgré tout, et surtout : trouver un bon avocat« .
Insécurité, scolarisation, aménagement de la commune… Pour mener à bien les projets structurants de la commune chef-lieu, le nouveau maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, qui a multiplié les rendez-vous depuis sa prise de fonctions en juillet, entend bien travailler “main dans la main” avec tous les partenaires. Seule épine dans son pied : Dembéni, avec qui le dialogue depuis l’élection de l’intercommunalité semble définitivement rompu… Entretien.
Flash Infos : Voilà un peu plus de six mois que vous êtes arrivé à la tête de la municipalité de Mamoudzou : quel premier bilan faites-vous de ces nouvelles fonctions ?
Ambdilwahedou Soumaïla : Des premiers mois chargés ! Vous savez, quand vous êtes confronté à des premiers déferlements de violences, à peine une semaine après votre entrée en fonction, c’est le genre de début de mandat qui ne laisse pas vraiment indifférent. En tant que fonctionnaire de la collectivité, j’ai bien sûr dû prendre une disposition pour être à 100% dans mes fonctions. Surtout pour un début de mandat, où il faut avoir un bon départ. Donc, j’ai fait ce choix d’être pleinement impliqué. Déjà, pour poser les bases, et notamment réorganiser les services et permettre à la nouvelle équipe, dont peut-être 80 ou 90% sont des primo-élus qui n’avaient pas eu de mandat politique auparavant, de s’installer et de tracer la feuille de route. De quoi arriver à notre vitesse de croisière, comme on dit ! Ensuite, nous avons décidé de rencontrer l’ensemble des partenaires, car il faut poser cette nouvelle gouvernance. Or Mamoudzou, c’est la ville centre, la ville chef-lieu, qui concentre les activités économiques et administratives. C’était essentiel de poser les bases avec tous ces acteurs, et relever le défi que nous souhaitons voir dans cette mandature, de faire de Mamoudzou cette ville ouverte sur l’océan Indien et sur le monde.
FI : D’où aussi vos déplacements à Paris, où vous avez pu rencontrer d’autres institutions justement prêtes à s’investir à Mayotte et à Mamoudzou ?
A.S. : L’objectif de ce déplacement était double. D’abord faire acte en tant que nouvel élu, et en tant que citoyen de cette commune des difficultés que nous connaissons. Mais aussi, ensuite, livrer nos ambitions et demander aux partenaires de nous accompagner. Car accompagner Mamoudzou, c’est accompagner Mayotte. Le quart de notre population vit ici, sur ce territoire communal. Dans la semaine, nous concentrons le double de la population. Donc résoudre les problématiques que nous connaissons, de violences, de scolarisation, par exemple, passe nécessairement par nos quelques kilomètres carrés. Sur la scolarisation justement : beaucoup d’employés viennent travailler à Mamoudzou et aimeraient placer leurs enfants dans les écoles de la commune, déjà confrontée au manque de places. Je souhaite justement inscrire Mamoudzou dans l’excellence éducative. Je ne veux plus d’une logique de rattrapage. Il faut créer les conditions pour l’excellence et c’est pourquoi j’ai demandé à passer à des classes de 25 à 28 ; ou à ce que nous enseignons, demain, l’anglais dès la maternelle, pour que les jeunes de Mayotte et de Mamoudzou puissent travailler partout. Il faut aussi améliorer la restauration scolaire car encore trop d’enfants arrivent malheureusement à l’école le ventre vide et se voient proposer une simple collation. À la rentrée 2021, nous allons commencer une expérimentation sur trois écoles avec une vraie restauration scolaire. Et pas question de s’arrêter là ! Nous avons 36 groupes scolaires ici à Mamoudzou : chaque année, nous monterons en gamme. Même stratégie pour le numérique à l’école. Je veux qu’il devienne une réalité à Mamoudzou. Le Covid-19 est passé par là, nous savons que nous ne pouvons pas nous passer du numérique et Mamoudzou doit s’inscrire dans ce mouvement du XXIème siècle. Enfin, sur le développement durable : c’est un sujet indispensable pour notre île, et son lagon, l’un des plus beaux du monde. J’ai demandé au recteur, et il est d’accord, que nous intégrions dans les programmes scolaires comme matière à part entière le développement durable, au même titre que les mathématiques ou le français. Nous le devons aux générations futures.
FI : Vos débuts en tant que maire ont été marqués par deux événements importants : les Assises de la sécurité, tant attendues ; et cette décision symbolique que vous avez prise avec l’arrêté pour interdire la vente à la sauvette au niveau de la barge. Pourquoi était-il important que ces deux événements surviennent aussi tôt dans votre mandature ?
A.S. : Il ne s’agit pas tant de symbole, mais plutôt d’une volonté d’agir. Nous avons pris cet arrêté car nous considérons que cet endroit, c’est là où convergent tous les Mahorais, du sud, du nord, de Petite-Terre. C’est aussi là que les visiteurs posent les pieds quand ils débarquent à Mamoudzou pour la première fois. Quand ils ne doivent pas enjamber des tas de sandwiche ou se faire poursuivre par des vendeurs un peu trop zélés. Donc c’est un travail sur l’image avant même de parler de l’insalubrité autour du marché. Il s’agit de la place de la République, le statu quo n’était pas acceptable. Par ailleurs, j’avais reçu les commerçants du marché couvert qui m’avaient fait part de leur situation très difficile : sur les 250 box à l’intérieur, une centaine avait déjà fermé, à cause de la concurrence déloyale qui s’étalait devant la structure, sans avoir à payer ni charge ni loyer, rien. Or ces commerçants eux aussi ont des familles, et des bouches à nourrir. Enfin, il m’avait été rapporté par les renseignements généraux que cette place faisait aussi la part belle aux trafics de faux papiers ou faux billets. En tant que maire de Mamoudzou, je ne pouvais pas laisser la situation perdurer. Mais j’ai quand même pris le soin d’inviter tous les premiers concernés pour leur expliquer et pour tâcher de trouver ensemble des solutions. Nous ne nous sommes d’ailleurs pas arrêtés aux vendeurs du marché, mais nous sommes allés voir toutes les dames qui vendent au bord de la route, nous avons fait des réunions à Kawéni, Doujani, Cavani… À chaque fois pour leur expliquer que nous avions tous besoin que Mamoudzou change de visage, et aussi pour respecter des enjeux sanitaires et sécuritaires. Nous avons fait en sorte d’accompagner les vendeurs sur les parties réglementaire et administrative. Avec ce travail nous pourrons délimiter des espaces, avec des personnes autorisées à vendre, dans de meilleures conditions. Sans prétendre être fixé sur la date, je pense que d’ici début juin ou début juillet, tout cela sera mis en place de telle sorte que nous ne tolérerons plus des vendeurs à la sauvette qui ne seraient pas en règle.
FI : Et au sujet des Assises ? Vous parliez justement de ces violences qui avaient chamboulé votre début de mandature… Comment appréhendez-vous ces événements, qui nous le savons, interviennent de manière cyclique ? Quelle stratégie portez-vous ?
A.S. : La meilleure stratégie résulte des Assises, qui permettent d’impliquer tout à la fois les parents, les associations, les représentants religieux et l’ensemble des partenaires institutionnels et économiques. Il y a aussi le pacte de sécurité signé avec le préfet qui nous permet de travailler main dans la main pour enrayer cette problématique de l’insécurité. Tous les mois, nous faisons un point étape sur les engagements des uns et des autres ce qui permet de réajuster ce qui doit l’être. Nous travaillons aussi pour détruire les constructions insalubres, nous avons réalisé une opération en ce sens à Kawéni Poste récemment, dans des espaces non habités mais que des jeunes pouvaient fréquenter avec leurs chiens. Sans parler de la situation très difficile vécue à Cavani, notamment par des Africains qui vivaient à même le sol sur des matelas, ce qui a pu poser des problèmes dans le quartier. Nous avons fait le choix de les déloger, et tout cela s’inscrit dans la traduction concrète du pacte. C’est aussi notre engagement de notre côté à augmenter chaque année nos effectifs de police municipale. D’ici le début de l’année, nous devrions recruter 5 agents pour compléter nos équipes et nous sommes en train de réorganiser nos services pour être au plus près de nos habitants. Dans le pacte, nous nous sommes engagés à créer deux annexes, deux postes avancés, l’un au niveau de Passamaïnty et un autre vers Kaweni. Ce qui permettra à la police municipale d’intervenir très rapidement.
FI : Vous parlez de l’opération de nettoyage à Kawéni Poste, où un gros chantier se prépare avec l’ANRU, 150 millions d’euros sont sur la table… Mais trop souvent à Mayotte, les habitants ont le sentiment que nettoyer ne suffit pas, et que les projets ne sortent pas de terre à temps. Comment faire pour éviter que cette zone ne redevienne justement une zone de non-droit ?
A.S. : Vous avez raison. Et quand on parle de rénovation urbaine, surtout dans des quartiers comme Kawéni, dans des poumons économiques tels, nous ne pouvons agir seuls. C’est notamment pourquoi, dans le cadre de ma mission à Paris, j’ai rencontré le directeur de l’agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) avec qui nous avons parlé de ce sentiment d’exaspération qu’ont les Mahorais à voir des projets qui traînent des pieds. Donc je le dis aujourd’hui : dès l’année prochaine, nous allons commencer les premiers travaux dans la rue SPPM et nous allons enchaîner avec tous les autres chantiers. Et oui, il faut aller vite. D’où l’importance d’associer très en amont tous les partenaires : je pense à l’assainissement avec le SMEAM, à l’électricité avec EDM, mais aussi aux services de l’État et à la SIM. C’est cette nouvelle gouvernance que j’essaie de mettre en place. Nous ne construirons pas le Mamoudzou de demain en restant chacun de notre côté.
FI : Il y a pourtant un autre sujet, où là, ça coince. La rumeur disait que vous souhaitiez la dissolution de la Cadema… Vous parlez d’aller vite, mais quid du Caribus, un projet vieux de plus de dix ans, et comment survivra-t-il d’une dissolution de l’intercommunalité qui le porte ?
A.S. : Oui, la ville de Mamoudzou a écrit officiellement au préfet le 19 novembre dernier pour demander la dissolution de l’entité Cadema sur ses limites actuelles. Comprenez-bien : en vous parlant de ce sujet, je distingue présidence et gouvernance. Qui, aujourd’hui, peut comprendre que la commune chef-lieu de Mayotte et ses 71.000 habitants, qui apporte la plus grosse part dans les finances de la Cadema, soit écartée de fait de la gouvernance de l’intercommunalité ? Je l’ai aussi rappelé dans mon courrier envoyé au préfet : en raison d’une décision de l’ancienne gouvernance, Mamoudzou concentre toutes les réunions, c’est même, ici, à l’Hôtel de ville, que le siège de la Cadema a été officiellement fixé. C’est aussi Mamoudzou qui apporte la plus grosse part financière je le redis : tous les salaires des agents de la Cadema sont faits par notre direction des ressources humaines. Quant à l’aspect informatique, rien ne fonctionnerait à la Cadema sans notre service informatique ici, qui fait fonctionner tous les réseaux. Le président de la Cadema a été élu, ce n’était pas mon choix. Mais cela ne m’a pas empêché deux semaines plus tard de l’inviter pour lui dire de manière très ouverte “vous êtes mon président, la seule chose que je vous demande c’est de sortir de l’idée que vous voulez prendre votre revanche sur Mamoudzou”. On ne peut pas me reprocher le bilan de l’ancien maire Majani. Donc j’ai exprimé mon souhait de travailler intelligemment, et de ne pas écarter la majorité municipale de la gouvernance, car cela ferait courir un risque à la Cadema. J’arrive un jour à une réunion du conseil communautaire, la deuxième après l’installation de la présidence et des conseillers, et j’entends le président demander à “l’opposition” – donc la majorité municipale – de déposer sa liste des membres qui vont siéger dans les commissions thématiques au secrétariat. Mais une intercommunalité ne peut pas se réduire à une opposition et une majorité, c’est une entité qui doit travailler au service des deux communes. J’ai regretté cette décision, surtout que Mamoudzou, en tant que premier financeur de la Cadema, ne pouvait pas être ainsi exclue de sa gouvernance. Surtout au vu des enjeux. Vous parliez du Caribus ? En 2012, il s’agissait du transport en commun urbain (TCU). Ce projet n’a pas commencé avec la Cadema, et il peut finir sans. Ma réponse est claire : ce n’est pas parce que la Cadema n’existera pas sous sa forme actuelle que le Caribus ne sera pas maintenu. Mais nous ne pouvons pas laisser perdurer cette entité avec deux communes aussi disparates. Ne serait-ce que pour préparer l’avenir. La décision que je prends aujourd’hui est le gage d’un meilleur avenir de développement pour l’ensemble de notre territoire. Donc oui, j’ai envoyé le courrier au préfet et le 22 janvier prochain, je réitérerai cette demande devant le conseil municipal, pour dissoudre la structure et en changer le périmètre. Car préparer l’avenir de ceux qui viendront prendre ma place, c’est la mission qui m’a été confiée par les électeurs et la population de Mamoudzou.
FI : Vous avez donné rendez-vous aux Mahorais lors d’un live Facebook ce jour. Pourquoi le besoin de s’adresser ainsi à la population ?
A.S. : Parmi les engagements que j’avais pris figurent celui d’être un élu de proximité, un élu qui s’adresse chaque fois que c’est utile à ses administrés. Et ce, à travers tous les canaux qui existent. J’estime qu’il s’agit là d’un devoir d’élu, de rendre compte de son action. Et l’idée de ce live c’est aussi de permettre à tous de s’adresser directement et sans filtre au maire de Mamoudzou. Nous sommes en fin d’année, après six mois rendus difficiles par cette crise sanitaire. J’aurais aimé faire un grand rassemblement pour fêter l’année 2021, mais la situation ne le permet pas. Nous faisons donc ces vœux numériques avec l’ensemble de nos concitoyens.
Nasrane Bacar en égérie de l’athlétisme mahorais a remporté les 100 et 200 mètres du meeting de La Réunion d’épreuves combinées : événement majeur de la saison de la FFHB, où concourait la star mondiale du décathlon, le Français Kévin Mayer. Une première sortie remarquée pour le CDAM et son nouveau président Sébastien Synave.
Le comité départemental d’athlétisme de Mayotte (CDAM) était invité au meeting de La Réunion d’épreuves combinées, organisé par la Ligue réunionnaise d’athlétisme le week-end dernier. Un meeting au retentissement médiatique national, d’autant plus qu’une qualification pour les Jeux Olympiques était en jeu pour l’une des étoiles de l’athlétisme français.
Au stade olympique Paul-Julius Bénard de Saint-Paul, Kévin Mayer a réalisé les minimas des JO. Le recordman du monde de décathlon sera bien de la partie avec les Bleus, en juillet et août 2021 à Tokyo. Cet événement sportif, la délégation de Mayotte l’a donc vécu au plus près. Djassim Ahamada, Johan Andrade, Kamel Zoubert et consorts ont côtoyé la star française tout au long du rendez-vous réunionnais. « Kévin Mayer et Gaël Quérin, autre membre de l’équipe de France qui faisait son dernier décathlon de sa carrière, n’ont pas la grosse tête. Au contraire, ils se sont montrés hyper accessibles avec nos athlètes. Ils ont passé la soirée d’après meeting avec tout le monde, à s’amuser et à faire les idiots », se souvient Sébastien Synave, président du CDAM.
Si le Valdoisien vice-champion olympique en 2016 à Rio était la tête d’affiche du meeting, Mayotte n’était pas en reste. En effet, la délégation de l’île au lagon comptait elle aussi une internationale française dans ses rangs : la Chironguienne Nasrane Bacar, championne de France en salle 2019 du 60 mètres dames et membre de l’équipe de France d’athlétisme au championnat d’Europe en salle, la même année à Glascow.
Nasrane Bacar, une valeur sûre pour Mayotte
Licenciée à l’Union Sportive Talence, celle qui a été élue Mahopolitaine 2019 (meilleure sportive mahoraise évoluant hors du territoire) aux derniers trophées du Sportif de l’année a répondu à l’appel du comité départemental mahorais pour représenter son territoire lors de ce rendez-vous régional. Et la sprinteuse mahoraise a été à la hauteur de son rang, en remportant les finales du 100 mètres et du 200 mètres dames du meeting. « Nous devions au départ participer à un match « océan Indien ». Au vu de la situation sanitaire, les îles concurrentes n’ont pu faire le déplacement. Ce qui ne m’a pas empêché de pouvoir représenter ma petite île et gagner les épreuves régionales prévues. Merci à la ligue réunionnaise d’athlétisme pour l’invitation et le super accueil. Un très grand merci au comité départemental d’athlétisme de Mayotte pour l’initiative », a publié l’athlète sur sa page officielle Facebook. Une initiative que le CDAM ne manquera pas de rééditer. « Pour qu’il y ait un minimum de visibilité de l’athlétisme mahorais, autant faire appel à des valeurs sûres », affirme Sébastien Synave. « Si on était concerné demain par une invitation sur une épreuve de triple saut ou de longueur, j’entreprendrais probablement la même démarche avec Jeanine (Assani Issouf, multiple championne de France du triple saut féminin, originaire de Hamjago, ndlr). D’ailleurs, l’une des discussions, l’une des idées qu’on a pu avoir avec Nasrane et Djassim, était de lancer rapidement un recensement des athlètes mahorais de métropole : des athlètes performants. »
« Un travail de fond à mener sur les athlètes locaux »
Certes, le CDAM souhaite s’appuyer sur des valeurs sûres basées dans l’hexagone, mais il sait pertinemment que l’essentiel se trouve ailleurs. « Au-delà du fait de procéder à ce recensement des athlètes de l’extérieur, il y a surtout un travail de fond à mener sur les athlètes locaux. Un travail de fond qui va être clairement de la détection (…). Il y a des idées à valider avec le comité directeur, mais ça pourrait être par exemple inviter le plus souvent possible les athlètes de l’UNSS sur les compétitions fédérales », souligne le président du Comité.
L’UNSS et son vivier de jeunes athlètes, qui avait notamment révélé Myriam M’lazahahé, ancienne sprinteuse du Racing Club de Mamoudzou, formée par Sébastien Synave et sélectionnée en équipe de France junior pour le championnat d’Europe au début des années 2010. « Aujourd’hui, quand je regarde la composition de l’équipe de France dans le 4X400, il y a deux filles qui couraient avec elle. Et Myriam les battait… Il va falloir repasser par cette étape d’aller chercher les petits. De ces petits, naturellement, certains sortiront du lot. Et c’est là qu’il faudra qu’on soit bon, en leur donnant goût à la pratique. »
Mais la réussite du CDAM passera également par la formation « à tous les niveaux », l’acquisition de nouveaux matériels dont un chronomètre électronique, ou encore la création d’infrastructures dont une piste en Grande Terre, « urgence absolue pour pouvoir faire pratiquer les jeunes qu’on aura détecté », estime le dirigeant. Un ensemble de défis que le comité départemental se dit prêt à relever pour, une bonne fois pour toute, redresser l’athlétisme mahorais.