Désormais au complet, la direction du CHM se concentre sur les urgences

Cela faisait dix ans que le centre hospitalier de Mayotte n’avait pas un comité de direction complet. Alors la directrice, Catherine Barbezieux, a voulu marquer le coup en invitant la presse à assister à leur séance de travail. L’occasion d’évoquer les dossiers brûlants et les am-bitions de l’hôpital.

C’est un travail de longue haleine qui se finalise enfin au centre hospitalier de Mayotte. Les postes de directions n’étaient pas au complet depuis plus de dix ans. Quelques recrutements plus tard, plus aucun n’est vacant. Les nouveaux profils sont « très diversifiés » fait savoir la directrice du centre hospitalier de Mayotte, Catherine Barbezieux, et tous sont prêts à mettre la main à la patte. En effet, de nombreux dossiers méritent une attention particulière. La dernière réunion du comité de direction a été l’occasion de rappeler les objectifs de chacun et les ambitions de l’hôpital.

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L’hospitalisation à domicile

 

La crise sanitaire a apporté son lot de malheur, mais elle a aussi permis au CHM de dépasser ses limites. Ce qui fût le cas avec l’hospitalisation à domicile, qui a vu le jour lorsque les bâtiments de l’hôpital de Mamoudzou débordaient de malades atteints par le Covid-19. L’étape sui-vante? Continuer sur cette lancée et pérenniser ce service. « L’idée est de prendre en charge le maximum de patients, notamment ceux en réhabilitation, en obstétrique, et enfin les pathologies psychiatriques », explique Matthieu, directeur adjoint chargé des ressources humaines et de la formation. Une demande a été faite auprès de l’agence régionale de santé pour avoir les autorisations et pouvoir augmenter les capacités de l’hospitalisation à domicile. Pendant la crise sanitaire, 60 patients étaient hospitalisés chez eux, la direction de l’hôpital espère désormais atteindre 100 à 120 personnes.

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Hôpital Martial Henry, source de désaccord

 

Le nouveau site hospitalier Martial Henry en Petite-Terre est source de conflits qui n’en finissent pas entre les syndicats et la direction de l’hôpital. Des « déclarations fantaisistes et récentes », lance Catherine Barbezieux sans citer de nom. En effet, certains agents hospitaliers et syndicats avaient campé devant la nouvelle infrastructure de Pamandzi dimanche dernier pour dénoncer le non transfert des lits de médecine de l’hôpital de Dzaoudzi. Mais selon la directrice, « il n’a jamais été question de lits de médecine sur ce site ». L’établissement en question correspond exactement à ce qui avait été élaboré en 2012 au début du projet. Aucune modification n’est possible puisqu’il est en grande partie financé par des fonds européens et dans ces conditions les contrôles sont plus stricts. « Nous sommes contrôlés tous les trois mois. S’il y a la moindre modification par rapport au projet initial, nous avons des pénalités financières, donc nous ne pouvons pas nous permettre de nous amuser à changer l’orientation en cours de route, parce que cela serait très pénalisant financièrement », assure Catherine Barbezieux pour sa défense. Que les organisations syndicales se rassurent : la dizaine de lits en médecine de l’hôpital de Dzaoudzi ne seront pas perdus, puis-qu’ils seront transférés sur le site de Mamoudzou.

Les syndicats réclament également la création d’une structure pour la balnéothérapie. Cette de-mande ne date pas d’hier, pourtant elle ne figure pas non plus dans les plans du nouvel hôpital. Cependant, la direction n’ignore pas son importance et est ouverte aux discussions. « La balnéothérapie fait l’objet d’une étude par le cabinet depuis deux ans pour entrer dans la structure », annonce la directrice de l’hôpital. Mais le dossier est pour l’instant en suspend car la priorité est l’ouverture rapide du site Martial Henry. Or, ce nouveau service risquerait de la retarder.

 

Objectif nouvel hôpital dans dix ans

 

Les murs des différents sites hospitaliers de l’île ne sont pas indéfiniment extensibles. La nécessité d’avoir un deuxième hôpital émerge depuis quelques années et les choses devraient prendre une nouvelle tournure. « L’objectif est d’aller vite. Il faut vraiment que nous déterminions le périmètre de ce qu’il va avoir dans les deux hôpitaux et faire en sorte de desserrer l’étau dans les dix ans intermédiaires », indique la directrice de l’hôpital. La crise sanitaire a plus que jamais mis en évidence les points faibles du CHM. En ligne de mire : les lits de réanimation qui ne sont pas suffisants. Pour l’heure les options pour ce deuxième hôpital ne sont pas choisies. Alors tout est fait pour désengorger les structures déjà existantes. À cela s’ajoute la volonté d’avoir un HéliSmur, comprenez un hélicoptère qui vole 24h/24. Celui que détient le CHM est déjà aux normes, mais l’héliport nécessite un changement. « Nous allons déplacer cette surface pour en avoir une qui permettra à l’hélicoptère de voler H24, même la nuit », se réjouit la directrice du CHM. Autant de projets qui prennent du temps à se réaliser, mais qui devraient s’accélérer grâce aux nouvelles recrues du comité de direction de l’hôpital. Du moins, nous l’espérons…

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