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Une pluie de talents pour la première foire agricole et artisanale du grand nord de Mayotte

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Samedi 12 février, la communauté d’agglomération du Grand Nord de Mayotte ainsi que mouvement des exploitations familiales lançaient la première foire agricole et artisanale du grand nord. Malgré les orages inhérents de saison, plus d’une vingtaine de stands et la population locale ont répondu présent à cet événement.

Huiles essentielles, savons parfumés, ylang, vanille, noix de coco, aloé verra, avocats 100% locaux… Un véritable patchwork bigarré d’épices locales, ou de tous les territoires de la région – de Mayotte à Madagascar, en passant par les Comores, la Tanzanie ou encore l’Inde – s’étend face aux amoureux de la gastronomie et de l’artisanat. Bienvenue à la première fois agricole et artisanale du grand nord de Mayotte, organisée ce samedi 12 février à Bandraboua !

Munies de leurs Sumups, toutes les représentantes aux stands se tiennent prêtes à accueillir les chalands. Ici des sacs, des chapeaux de paille, là des bougies qui fondent et se transforment en huile de massages… Des salouvas, des vêtements, des poupées, des chaussures, du sel de Bandrélé parfumé au combava, du henné en bâtons de M’Biwi. Un large choix de produits locaux déborde de toutes ces tables.

Un fitness pour finir en beauté

Même si la police municipale se déplace pour assurer la sécurité de cet événement, l’humeur est plutôt bon enfant et de multiples animations font le bonheur de petits et grands. Une dame fait décorer sa main de henné, d’autres maquillent ceux qui le souhaitent ou peignent des toiles… Et quand la pluie cesse enfin vers 15h, une grande session de fitness s’organise sur le remblai, avec des curieux âgés de 7 à 65 ans, plusieurs coachs et une bonne sono !

« Du public comme des stands, tout le monde est très satisfait de cette première ! Ne nous reste qu’à refaire cet événement », Nazou Tchak, la secrétaire du mouvement des exploitations familiales. En effet, le président du syndicat, Ali Fouad, et la communauté d’agglomération du Grand Nord de Mayotte déclarent même leur intention d’en faire un rendez-vous incontournable dans cette zone de l’île. Alors affaire à suivre !

Fin de l’épidémie de grippe à Mayotte

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Le nombre de passages aux urgences pour infections respiratoires aigues (IRA) basses chez les plus de 15 ans continue de diminuer et se situe, en S05, à un niveau inférieur à celui des deux saisons précédentes. On enregistre quatre passages aux urgences avec un taux d’activité de 0,9% en S05, contre 1,1% en S04.

De la S32-2021, date de confirmation biologique d’un début de circulation du virus à Mayotte, à la S05-2022 ce sont au total 315 passages aux urgences et 71 hospitalisations secondaires qui ont été enregistrées, soit un taux d’hospitalisation de 22,5%. Le pic de l’épidémie a été enregistré en S42-2021 avec 37 passages aux urgences, soit un taux d’activité de 7,9%. Deux autres pics de moindre importance ont également été enregistrés en S47-2021 (22 passages) et en S50-2021 (31 passages).

Les remontées du réseau des médecins sentinelles ont été impactées en S01-2022 et S02-2022 par la survenue de la 3ème vague de circulation du Sars-Cov-2 à Mayotte faisant fortement augmenter les consultations pour infections respiratoires aigues attribuables à des formes symptomatiques du Covid et en l’absence de confirmation virologique pour grippe. Le taux d’activité pour IRA au sein du réseau des médecins sentinelles ne permet pas d’observer l’épidémie survenue en 2021-2022 qui semble avoir impacté plutôt le secteur hospitalier que la médecine de ville.

La stratégie de surveillance repose sur le test des patients hospitalisés avec une symptomatologie respiratoire, dans l’un des services du CHM ou l’un des quatre centres de soins qui y sont rattachés. L’analyse biologique en PCR recherche 21 germes respiratoires (dont les Influenzavirus, le virus respiratoire syncytial et le Sars-CoV-2). Le premier cas confirmé d’Influenzavirus a été enregistré en S32-2021. Entre le 11 août 2021 et le 6 février 2022, au total 482 cas confirmés de grippe A ont été détectés à Mayotte. Aucun prélèvement positif n’a été enregistré en S05 et seulement un en S04. Les indicateurs de la grippe étant revenus à leur niveau de base, Mayotte sort de la phase post-épidémique en S05.Deux pics ont été observés en S42-2021 (48 cas et un taux de positivité de 48,5%) et en S50-2021 (46 cas et un taux de positivité de 42,2%).

Les prélèvements analysés par le centre national de référence des virus respiratoires de Lyon appartenaient tous au sous-type A (H3N2). Sur les 76 premiers prélèvements séquencés, la quasi-totalité (97%) sont apparentés à la souche vaccinale A/HongKong/2671/2019 qui était présente dans le vaccin Hémisphère Sud 2021 mais pas dans le vaccin Hémisphère Nord utilisé à Mayotte cette année. Ces données préliminaires ne permettent pas encore de déterminer avec précision une perte d’efficacité du vaccin vis-à- vis de cette souche et les analyses virologiques se poursuivent afin de caractériser les virus ayant circulé sur le territoire cette saison.

Depuis la semaine 37-2021, 14 cas graves ont été admis en réanimation, dont 1 en semaine 52-2021. Il s’agissait de 11 hommes et 3 femmes : 9 adultes et 5 enfants de moins de 5 ans, dont un bébé de 4 mois ancien prématuré. Des comorbidités étaient rapportées pour 11 cas sur les 14. Parmi ces cas grave, un seul décès a été enregistré en semaine 46-2021. Il s’agit d’un jeune homme sans comorbidités, ne faisant pas partie de la cible vaccinale.

Écroulement d’une structure vers Hamzimambé à Sada

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Jeudi, une structure naturelle et artificielle s’est désolidarisée soudainement et brutalement vers Hamzimambé à Sada. Le conseiller municipal, Mikidadi Assani Ndzakou, a expliqué que pour éviter l’effondrement d’une habitation qui se trouve juste au-dessus de l’éboulement, « nous allons dans un premier temps aménager de sorte pour que les usagers puissent aller et venir en tout sécurité ». Et a ajouté que « le mur effondré sera laissé sur place sinon la terre va continuer de couler et on pourrait craindre un nouveau glissement de terrain ». Une signalisation adaptée sera mise en place et la route sera renforcée. Dans un second temps, une étude approfondie permettra de réaménager les lieux.

La nouvelle présidente du conseil des prud’hommes reçue par Ben Issa Ousseni

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Le président du conseil départemental, Ben Issa Ousseni, a reçu ce vendredi11 février pour une visite de courtoisie la nouvelle présidente du conseil des prud’hommes, Gaelle Biguet, également directrice du centre des affaires de Mayotte. Celle-ci était accompagnée de sa vice-présidente, Ambaria Madi, de la greffière et du représentant de la direction des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi en charge du dialogue social. L’élu s’est félicité de ce moment d’échange avec des représentants du premier conseil de prud’hommes, composé de 28 salariés et qui sera officiellement installé le 14 février prochain. Le chef de l’exécutif départemental est d’ailleurs convié à l’installation de cette nouvelle instance en présence (annoncée) du Garde des Sceaux, le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti.

Ils campent devant la préfecture pour leur sécurité

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La tente en évidence devant la préfecture de Mayotte, à Mamoudzou, marque symboliquement le bivouac, ce vendredi soir

Voulant dénoncer un sentiment d’insécurité croissant sur Mayotte, une quinzaine de personnes ont choisi de bivouaquer devant les grilles de la préfecture de Mayotte, à Mamoudzou. Après un premier essai, le samedi 5 février, ils ont remis ça vendredi soir.

“C’est le seul lieu où l’on peut rien risquer”, fait remarquer Mohamadi Attoumani, assistant social et formateur. Le jeune homme fait partie de la quinzaine de personnes présentes, le 5 février et vendredi soir, devant la préfecture de Grande-Terre. Une tente qui vole au vent, une table avec des biscuits apéritifs, ce rassemblement est un peu spécial pour une institution habituée davantage aux pancartes. Les protestataires avaient érigé leur campement dans un but bien précis : alerter sur le niveau de violence à Mayotte. ”C’est un ras-le-bol. À un moment donné, il faut réagir. On a souvent manifesté, bloqué des routes, parfois pendant des heures. Ça n’a servi à rien”, estime Chadhouli Youssouf, le quadragénaire à l’initiative de cette idée originale. Connu pour l’organisation du Challenge Mayotte Tour, il avait envie de faire à nouveau quelque chose de différent pour se faire entendre.

En effet, persuadé qu’un bâtiment comme celui de la préfecture est bien gardé, lui et son équipe ont investi les lieux jusqu’à trois heures du matin la première fois et de nouveau vendredi. ”Et ça a marché”, raconte Mohamadi Attoumani. ”Les policiers sont passés plusieurs fois pour voir si tout allait bien.” Amis, famille, tous ne restent pas pour la nuit, le bivouac étant un prétexte pour se retrouver tous ensemble. De toute façon, l’engouement n’est pas le but recherché par les organisateurs. “Ce n’est pas le nombre qui compte”, souligne d’ailleurs Mohamadi Attoumani.

“On ne reconnaît pas l’île sur laquelle on a grandi”

Parmi les copains de “Chad”, on trouve Ali, un ex-militaire de 43 ans. Après vingt ans en métropole, il est rentré sur sa terre natale. “On ne reconnaît pas l’île sur laquelle on a grandi”, dit-il, attristé.Citant les affrontements récurrents entre jeunes, l’ex-élève du collège de Doujani se souvient de rivalités qui se limitaient “à chambrer”. Alors quand il voit les générations devenir de plus en plus violentes, il met ça sur le compte d’un abandon de la part des familles. “Il faut responsabiliser les parents”, propose-t-il. “Ce n’est pas normal que ces jeunes traînent dehors.”

Chadhouli Youssouf poursuit en expliquant que le ras-le-bol de la population et des forces de l’ordre provient d’une jeune délinquance difficile à maîtriser. “[Les policiers] nous disent qu’ils arrêtent un jeune et que le soir-même ils le retrouvent ailleurs”, raconte-il. Pour lui, la solution serait de séparer ces jeunes afin d’éviter le phénomène de bandes. “Le problème, c’est qu’ici, même en famille d’accueil, ils n’ont besoin que de quelques heures pour se retrouver. Pourquoi nous n’en envoyons pas dans d’autres départements ?”, s’interroge-t-il.

Autour de la table, tous acquiescent et proposent leurs idées pour endiguer la violence. Tous ont été témoins ou ont connu une agression. Le fait de pouvoir se réunir en toute sécurité près de la préfecture est donc le meilleur moyen de se rassurer. Ils aiment tellement ça qu’ils ont déjà prévu de se retrouver dès samedi prochain, dans la journée cette fois.

À l’école Pamandzi 5, parents et enseignants sont sur les dents

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L'insécurité aux abords de l'école primaire Pamandzi 5 ont poussé les enseignants à exercer leur droit de retrait, le vendredi 4 février.

Les problèmes d’insécurité à ses abords et le manque de moyens minent le quotidien de l’école primaire Pamandzi 5. Preuve du ras-le-bol, les enseignants ont exercé leur droit de retrait le 4 février et les parents d’élèves ont organisé une manifestation inter-écoles mercredi matin.

La position géographique de l’école primaire 5 de Pamandzi est déjà en soi problématique. Situé au 22, rue des écoles, l’établissement scolaire est à mi-chemin entre le collège et le lycée. Un lieu qui est souvent le théâtre d’affrontements entre bandes de jeunes. Des pierres atterrissent parfois dans la cour. “La semaine dernière, on a vu des voyous avec des haches et des coupe-coupes à 16h, à la sortie d’école des maternelles et des primaires”, raconte une représentante des parents d’élèves. Après avoir mis les enfants à l’abri à l’intérieur, les parents d’élèves ont dû eux-même intervenir. Face à cette situation, les enseignants ont choisi le geste fort en exerçant leur droit de retrait, le vendredi 4 février.

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Lors d’affrontements à proximité de l’école, des pierres atterrissent parfois dans la cour.

Deux problématiques s’imposent. La première concerne le lieu qui n’était pas complètement fermé. Le second porte sur la présence de policiers pour assurer les sorties des élèves. Pour régler la situation, la municipalité s’est entretenue ce même 4 février avec les enseignants. “Il y a un plateau sportif qui n’est pas fermé.Le personnel de l’école voulait qu’il le soit pendant la journée. Le renforcement a été fait [la semaine dernière] “, explique Marie-Angèle Mac-Luckie, adjointe à l’éducation de Pamandzi. Pour la sortie des enfants, la demande a été faite au chef de la police de mettre un deuxième agent de surveillance de la voie publique (ASVP) pour épauler celui déjà présent sur l’établissement. Celle-ci a été acceptée, souligne l’adjointe.

Des réunions de plusieurs heures avec la municipalité

Remontés aussi contre le manque de sécurité aux abords de l’école, les parents d’élèves alertent aussi la municipalité depuis des mois au sujet de différents problèmes rencontrés à l’intérieur. Plusieurs entrevues ont eu lieu entre la commune de Pamandzi, les enseignants et les parents d’élèves, mais rien n’a changé estiment ces derniers. Après la manifestation de mercredi matin, qui a réuni des représentants de plusieurs écoles de Pamandzi, trois heures de discussions avec la mairie ont suivi. ”À quoi bon faire des réunions s’il ne se passe rien ?”, déplore la représentante des parents d’élèves. Les griefs sont nombreux. Les parents demandent de la climatisation dans les salles de classe, “les enfants dorment à cause de la chaleur”, un véritable réfectoire (à Pamandzi 5, il a été installé dans une bibliothèque) ou des changements de rythmes scolaires mis en place en 2014. “Les élèves ont une pause méridienne de trois heures. Et de 12h30 à 13h30, il n’y a pas d’accueil périscolaire”, continue la parente d’élèves.

Si l’adjointe à l’éducation “comprend” la colère, elle indique clairement qu’il faut aussi faire avec les moyens de Pamandzi. “Nous n’avons pas le budget pour mettre des clims dans chaque salle. Vous imaginez le coût ? » La solution retenue pour lutter contre la chaleur reste donc de mettre des ventilateurs. Elle précise d’ailleurs qu’en cas de panne, “ils sont réparés dans les jours qui suivent”. Elle ne ferme pas la porte, par contre, à un changement de rythme, tout comme à un réfectoire en reconnaissant cependant “ne pas pouvoir donner de date”.Pour changer les rythmes scolaires, il faut de la concertation avec les enseignants et le rectorat”, rappelle Marie-Angèle Mac-Luckie. Ainsi, des propositions ont été faites par chaque école. Mais une harmonisation serait, selon elle, nécessaire pour que de nouveaux rythmes soient mis en place, et ainsi apaiser un peu la colère des parents.

Chirongui, une ambition (dé)mesurée qui commence à faire ses preuves

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Pour transformer le territoire et accélérer le changement, la municipalité de Chirongui a décidé la création d’une direction de l’attractivité, de la stratégie et de l’innovation territoriale. Des investisseurs privés s’installent de plus en plus sur la commune. Un choix payant détaillé par le directeur de ce pôle, Jean-Paul Pineau-Saindou.

Flash Infos : La ville de Chirongui a mis en place une direction de l’attractivité, de la stratégie et de l’innovation territoriale (DASIT) il y a quelques mois. En quoi consiste-t-elle ? Et quelle est l’ambition de la commune ?

Jean-Paul Pineau-Saindou : La direction de l’attractivité, de la stratégie et de l’innovation territoriale a une lecture transversale du territoire communale et de Mayotte, ce qui permet avant tout de dresser des constats, d’analyser les besoins réels, et de croiser ces derniers avec les subventions existantes à l’échelle locale, nationale et européenne, de façon à construire une stratégie pluriannuelle d’au moins un mandat. Nous avons ainsi sélectionné un certain nombre d’espaces fonciers pour rencontrer des investisseurs, notamment à La Réunion, et leur partager notre ambition, qui se résume à devenir la capitale du Sud.

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Pour le moment, nous avons deux gros projets identifiés, Clinifutur et Alefpa, et évalués à plusieurs millions d’euros qui vont aboutir à la création de plus de 2.000 emplois directs et indirects. Et d’autres vont suivre dans la foulée ! Cette activité économique va permettre de générer moins de flux routiers et par la même occasion de drainer la nécessité de développer des restaurants et des espaces de différentes natures. Sans oublier la cuisine centrale, opérationnelle en juin 2023, qui va produire 21.000 repas par jour à destination de nos établissements scolaires et de tous les acteurs divers et variés. Ce développement va également se rapprocher de d’autres niveaux de gouvernance puisque nous avons obtenu l’accord de l’intercommunalité pour que notre ingénierie se mette au service de projets intercommunaux. Le but n’est pas de grandir égoïstement, mais bel et bien ensemble !

FI : À quoi pouvons-nous nous attendre dans un avenir plus ou moins proche ?

J.-P. P.-S. : Cette attractivité est la base du développement économique à venir. Quand des médecins viennent travailler par chez nous, ils ont envie de se divertir. Il y a par exemple le projet de piscine olympique. Pourquoi ne pas prévoir un espace foncier supplémentaire à côté pour un bowling avec un restaurant ou un magasin de sports de renom ? En sachant que tout cela se situe à proximité du futur centre sportif de haut-niveau à Miréréni. Et voilà un espace sport-santé en bonne et due forme. Une logique qui commence à intéresser des entreprises du CAC 40 et qui nous fera faire un bond en avant de 15 ou 20 ans si ces pourparlers se concrétisent. Avec un potentiel de 100 hectares, nous avons la chance de disposer d’abondamment de foncier, donc nous avons la main sur le choix de nos opérateurs privés et publics. Notre travail est de croiser ces intérêts avec nos besoins, et non pas d’être à la merci des deniers !

FI : Vous portez également une certaine importance aux nouvelles technologies…

J.-P. P.-S. : Au-delà d’aujourd’hui, nous avons obtenu dans le cadre du Plan de relance le financement d’une application numérique qui doit sortir d’ici un mois. Celle-ci va permettre de mettre tous nos projets en ligne pour que la population puisse les suivre en temps réel, de façon à offrir une approche participative. Chaque habitant de Chirongui pourra rentrer sur cette application à partir d’une géolocalisation. Idem pour nos potentiels investisseurs, via un code sécurisé, qui pourront ainsi voir si notre vision d’ensemble leur correspond.

Dans cette même logique, nous allons dématérialiser le conseil municipal des jeunes pour nous rapprocher de la côte est du continent africain et ainsi créer des habitudes de relation avec des pays comme le Mozambique, qui pourront aboutir à des échanges de type Erasmus. Ces contacts seront dans les futures années amenés à devenir des socles importants d’amitiés et découler sur des relations commerciales. Certes, l’avenir de Mayotte est en France, mais il est surtout dans la zone régionale de l’océan Indien. Le projet de Chirongui, qui a commencé à la base pour répondre à un défi en lien avec la santé, n’a pas de limites !

FI : À vous entendre, nous avons l’impression qu’il suffit d’un claquement de doigts pour convaincre des investisseurs privés de s’implanter à Mayotte… Quel est votre secret ?

J.-P. P.-S. : Il y a tout simplement une rencontre entre la volonté politique et un savoir-faire en termes d’ingénierie. La municipalité a accepté de jouer le jeu et de prendre ce risque. Pour tout vous dire, ma direction est sur un objectif d’investissements public et privé de l’ordre de 20 millions d’euros en 2022 et de 40 millions d’euros l’année prochaine. Ce n’est pas la notion du rêve américain… Quand vous avez la chance d’avoir un maire qui vous écoute, eh bien vous foncez et vous avancez ! Nous pensons que tout est possible, tout est réalisable. Rêvons plus haut et ayons l’ambition « fou » de faire de Chirongui la première smart city de Mayotte.

Citeo : un acteur majeur de la gestion des déchets à Mayotte

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Suite à notre article de mardi dernier sur le problème de la gestion des déchets à Mayotte, Nicolas Moulin, le responsable territorial Outre-mer de Citeo, a tenu à nous préciser le rôle exact de son entreprise sur l’île aux parfums. Éco-organisme national en charge du recyclage des emballages ménagers et des papiers, Citeo s’occupe de la mise en place des bornes de tri et de la sensibilisation de la population au geste. Il gère également l’Écopôle de Longoni.

En France, départements d’Outre-mer compris, chaque type particulier de déchets est géré par des entreprises privées agréées par l’État appelées « éco-organismes ». Citeo est l’acteur français de la responsabilité élargie des producteurs pour les papiers et les emballages ménagers. Financé par les entreprises, il prend en charge leur fin de vie, dont leur recyclage comme le veut la loi. Mais Citeo assure également le recyclage des déchets des particuliers. À Mayotte, c’est Citeo qui a mis en place les 200 points de collectes des déchets recyclables comprenant chacun trois bennes : une pour les papiers/cartons, une pour les plastiques/métaux et une pour le verre. « L’objectif en 2022 est d’installer 90 points de collecte de plus », révèle Nicolas Moulin, le responsable territorial Outre-mer.

Mettre en place tous les maillons de la chaîne

« Notre éco-organisme assure la mise en place de tous les maillons de la chaîne pour le recyclage des emballages ménagers et papiers », explique Nicolas Moulin. Citeo achète donc les bennes (les fameux Tri-O) et fait en sorte de les installer à des endroits stratégiques afin d’assurer un bon maillage du territoire. Elle paye ensuite des prestataires pour la collecte. « C’est Star Mayotte qui assure la collecte. Ses camions emmènent les déchets dont nous avons la charge à l’Écopôle de Longoni, géré également par nos soins », détaille-t-il. Là-bas, des agents retrient les déchets, notamment pour séparer plastiques des métaux recueillis dans la même benne. Ce système se fait en collaboration avec le syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte qui agit comme un facilitateur entre les communes ou intercommunalité et l’éco-organisme.

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« La masse des déchets recyclables s’avère pour le moment trop faible pour envisager un recyclage en local. Les déchets sont donc envoyés à l’étranger. Le verre, dans des verreries en Afrique du Sud pour la fabrication de bouteilles, le plastique en Asie pour les tuyaux ou divers aspects de la production industrielle et les métaux dans des aciéries », révèle Nicolas Moulin qui confirme que Citeo a une obligation de traçabilité des déchets. L’éco-organisme encourage toutefois autant qu’il le peut les initiatives locales que ce soit à un niveau entrepreneurial ou associatif. « Sur le territoire de la communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou, cinq Doukas Bé expérimentent actuellement la récupération de bouteilles plastiques contre de petits produits comme des savons », souligne le responsable de Citeo, qui précise que le concept sera élargi s’il trouve un écho favorable auprès de la population.

Densifier le réseau pour aller au plus près de la population

Citeo est également en charge de la sensibilisation au geste de tri, encore difficile à Mayotte. C’est pour l’encourager qu’il souhaite densifier un maximum son réseau de points de collecte afin « d’aller au plus près de la population ». Pour les actions de sensibilisation, il s’appuie beaucoup sur les associations environnementales locales, notamment Mayotte Nature Environnement. Des maraudages dans les quartiers, des animations à Jumbo et des actions dans les établissements scolaires sont régulièrement organisées pour convaincre les habitants de la nécessité de trier ses déchets. En 2022, Citeo compte également produire de petites vidéos explicatives. « Plus les gens trieront leurs déchets et plus nous pourrons accompagner de porteurs de projets pour un recyclage en local. Développer une économie circulaire à Mayotte est essentiel », conclut le responsable territorial.

Cyclone Batsirai : 87 tonnes de matériel d’urgence envoyées par la Croix-Rouge à Madagascar

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Le cyclone tropical intense BATSIRAI qui a été atteri le samedi 5 février à 14 kilomètres de la ville de Mananjary, dans la région sud-est de Magascar, a entraîné des dommages très importants. Selon le dernier bilan provisoire du bureau national de gestion des risques et des catastrophes en date du 9 février, 80 personnes sont décédées, 112.115 personnes sont sinistrées et 61.489 personnes sont déplacées dans 99 sites d’hébergement. Les évaluations font également état de 7.488 habitations détruites, 2.714 endommagées et 6.978 inondées. Ce bilan pourrait s’alourdir dans les prochains jours. Le contexte d’intervention est d’autant plus difficile car 130.000 personnes avaient déjà été déplacées après le passage de la tempête tropicale ANA fin janvier 2022.

Suite à la constante évolution des évaluations sur le terrain, la Croix-Rouge française, via la plateforme d’intervention régionale de l’océan Indien, active son dispositif de réponse aux catastrophes en soutien à la Croix-Rouge malgache et la fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR). Dans ce cadre, la PIROI déploie 87 tonnes de matériel humanitaire à partir de ses entrepôts de Madagascar (Antananarivo et Tamatave) et de La Réunion – comprenant des outils de reconstruction de l’habitat, des kits d’hygiène et d’assainissement (savons, seaux, jerrycans…) et des biens de première nécessité.

Un avion d’Air Austral spécialement affrété par la Croix-Rouge française au départ de La Réunion décollera ce vendredi 11 février vers Antananarivo à Madagascar. Par ailleurs, la Croix-Rouge française déploie des équipiers d’urgence spécialisés (logisticiens et responsable des opérations) en renfort de la FICR. Le budget pour cette opération humanitaire est actuellement estimé à 667.000 euros.

C’est parti pour la 27ème édition du festival de l’image sous-marine

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Pour sa 27ème édition, le festival de l’image sous-marine de Mayotte se déroulera à Mamoudzou du 26 au 29 mai 2022. Le festival est un lieu de rencontre, de partage et d’échange pour tous les amoureux de la mer. Son objectif principal est la sensibilisation du public le plus large possible à la beauté et la richesse de l’environnement marin, ainsi qu’à la nécessité de sa préservation.

Quatre concours sont proposés depuis le 10 février : un concours de dessin réservé aux jeunes (deux catégories : moins de 12 ans et de 12 à 19 ans) ; un concours de photographie comprenant deux catégories, amateur et expert ; un concours de film (grand format 52 minutes, petit format 26 minutes, clip de moins de 3 minutes, scolaire) ; un concours de musique sur le thème de la mer. Toutes les œuvres reçues avant le report de 2021 ont été conservées.

L’inscription aux différents concours est gratuite. Les règlements et fiches d’inscription obligatoires sont à retirer auprès de l’agence Angalia à Kawéni, de l’agence d’attractivité́ et de développement touristiques (ex CDTM) à Mamoudzou, des offices de tourismes de Petite-Terre (Pamandzi), du Centre-Ouest (Coconi) et du Sud (Banadrélé) ou bien à télécharger directement sur le site officiel du FISM https://soireesdelimagesousmarine.fr/ et sur la page facebook « Festival de l’image sous-marine de Mayotte ». La date limite des concours est fixée au jeudi 14 avril à 18h.

10 millions d’euros pour réaliser une première route d’accès dans la Vigie

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La situation critique de la colline de la Vigie impose à la communauté de communes de Petite-Terre de mettre en place des actions fortes pour répondre aux problématiques locales de ce quartier. Localisation où il n’y a pas de collecte des déchets, où l’accès aux secours y est impossible, où les voies d’accès et venelles existantes sont difficilement praticables en saison sèche et dangereuses en saison des pluies, où les équipements publics sont absents et où il n’y a que très peu de commerces de proximités.

C’est pour répondre à ces désordres, que l’intercommunalité a décidé de mettre en œuvre un ambitieux projet urbain sur la colline de la Vigie (160 hectares). La première phase structurante consiste à réaliser une première route d’accès dans la Vigie. Montant de l’opération : dix millions d’euros, financés par l’agence nationale pour la rénovation urbaine (70%), le conseil départemental (15%) et la communauté de communes (15%). Une fois cette réalisation achevée, la collectivité se lancera dans la création d’écoles, de zone d’habitats, de commerces, de services et d’espace d’appropriation collective pour ce quartier.

Ce mercredi 9 février, le président Saïd Omar Oili a participé au piquetage (pose de repère visuelle) de la route. Cette opération de repérage a permis d’expliquer aux occupants et propriétaires de ce quartier, les bénéfices de cette route et son impact réelle sur leur quartier. Cette future route de 1.5 kilomètre de long devra relier la rue Abasse Ali à la rue Abdourahmane Soubra en passant par les hauts du quartier.

Cinéma de Chirongui : clap de fin pour l’équipe Musafiri

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L’ordonnance du juge administratif a été rendue le 4 février à la suite de la demande de suspension en référé de la résiliation du contrat de concession de l’équipe Musafiri avec la mairie de Chirongui. Le juge a rejeté cette requête sans donner plus de détails.

Ciné Musafiri n’est donc plus dans les locaux du pôle culturel. « Cette cabale est donc allée à son terme et tout aura été dit sur nous, jusqu’aux pires mensonges et calomnies. » Composée de quatre salariés, l’équipe a donc interrompu ses activités dans la commune et se dit désolée pour les spectateurs mahorais qui l’ont suivie depuis deux ans. « Nous disons au revoir aux 25.000 assidus, aux communes, aux associations, aux écoles, aux enfants, aux parents et à tous ceux qui aiment le cinéma que nous diffusons depuis dix ans. Et nous leur souhaitons bonne chance pour retrouver un service et une programmation à la hauteur, métissés et populaire, et non pas réservée à une élite. »

Des premières interpellations pour l’agression violente de Passamaïnty

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Deux hommes majeurs ont été interpellés, mercredi soir vers 20h, par la brigande anti-criminalité de la police de Mamoudzou. Ils seraient liés à l’agression violente du jeune homme de 17 ans survenue dans la nuit du jeudi 3 au vendredi 4 février. Un groupe d’hommes est entré cette nuit-là dans le banga et l’a frappé à de multiples reprises avec des armes blanches. Sous la violence des coups, le pied de la victime a été sectionné.

« Un moment historique » pour le projet Caribus à Mayotte

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Ce jeudi 10 février se déroulait la pose de la première pierre du terminus sud du projet Caribus. Une concrétisation pour la communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou après plus de dix ans d’attente. Et une énorme bouffée d’oxygène pour les habitants de l’île aux parfums.

Casques sur la tête et truelles dans les mains, les élus rayonnent derrière le mur de briques de terre compressée. Et ce sous une pluie torrentielle. Réunis bras dessus, bras dessous à l’entrée de Passamaïnty, tous ont conscience de l’importance de leur geste, ce jeudi 10 février, avec la pose de la première pierre du terminus sud du projet Caribus. « C’est un moment historique, n’ayons pas peur des mots », se permet d’introduire Rachadi Saindou, le président de la communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou. « Notre volonté après notre élection (le 12 juillet 2020, ndlr.) était d’aller encore plus vite et plus loin pour [le] rendre concret. » Un an et demi plus tard, mission accomplie !

Mais que de chemin parcouru, comme le rappelle le maire de la ville chef-lieu, Ambdilwahedou Soumaïla. « Projet utile ou inutile ? Projet dépassé ou d’actualité ? Autant de questionnements qui se sont posés » depuis les débuts en 2010. L’annonce de sa mise en service en 2020 à la suite de la signature d’une convention de coopération entre Soibahadine Ibrahim Ramadani (conseil départemental) et l’intercommunalité (Mohamed Majani) en mai 2017 en est la parfaite illustration. Peu importe le retard accumulé, Rachadi Saindou préfère louer « l’investissement personnel et politique » des uns et des autres plutôt que de raviver de vieilles blessures (ou rancunes).

Désenclaver les quartiers

L’heure est plutôt à la fête. « Enfin ! », se réjouit pour sa part Thierry Suquet, le préfet de Mayotte, persuadé que ce transport collectif urbain « aura un fort retentissement auprès du grand public ». Amélioration du trafic, réduction de la congestion automobile, désenclavement des villages… Autant d’exemples qui démontrent l’intérêt du Caribus. « Nous allons rendre les quartiers, situés aux abords des abris de bus, plus attractifs », assure Ambdilwahedou Soumaïla. À l’image de Vahibé, excentré de Mamoudzou. « Le territoire a besoin de ce projet d’envergure, cela va transformer le visage de notre île. C’est une étape importante pour développer l’accès à l’éducation, à la culture et au sport », renchérit Rachadi Saindou.

Et l’ambition affichée ne s’arrête pas à la simple réalisation des quatre lignes (des Hauts-Vallons à Passamaïnty ; de Passamaïnty à l’université de Dembéni ; les hauts de Mamoudzou ; de Passamaïnty à Vahibé), qui « ont vocation à desservir du nord au sud et d’est en ouest ». À cela s’ajoutent 5 kilomètres de voies cyclables (le schéma directeur cyclable est en cours de réalisation), 20 kilomètres de voies piétonnes, trois pôles d’échanges multimodaux, deux parkings au terminus de la ligne 1 et 41.551 végétaux plantés… De quoi donner le tournis d’ici 2025, année de livraison prévue. L’objectif, aussi : insérer des jeunes éloignés de l’emploi. « Donnons-nous les moyens de construire un avenir éco-responsable », insiste le président de la Cadema.

« Ce projet est une première réponse majeure à la problématique de la mobilité » dans cette agglomération qui concentre 80% de l’activité économique, considère Ben Issa Ousseni, le chef de l’exécutif du conseil départemental. Avant que le délégué du gouvernement rappelle que « le tout voiture individuel n’est plus possible » au vu des projections démographiques d’ici 2050. Reste à faire intégrer ce mode déplacement plus vert à la population. Ce serait dommage que les 245 millions d’euros investis ne servent qu’à faire rouler des bus vides…

« Nous allons dépenser cinq millions d’euros par mois dans le BTP »

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Le lancement officiel du projet Caribus permet d’y voir plus clair sur les quatre lignes, le calendrier affiché, les montants investis ou encore sur l’après-travaux. Entretien avec Romain Girault, chargé de mission mobilités au sein de la direction générale aménagement et environnement de la communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou.

Flash Infos : La première phase de la ligne 1 a officiellement débuté ce jeudi 10 février avec la pose de la première pierre du terminus sud. En quoi consiste-t-elle ? Et quel calendrier la communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou s’est-elle fixée ?

nous-allons-depenser-cinq-millions-euros-par-mois-dans-le-btpRomain Girault : Il faut savoir que sur les quatre lignes, il n’y en a qu’une seule en site propre à construire. En d’autres termes, c’est celle qui nécessite le plus de travaux, à savoir l’élargissement de l’emprise de la voirie pour créer une voie dédiée aux bus. Cette première phase est le tronçon entre Passamaïnty et Baobab, qui va prendre 18 mois à partir d’aujourd’hui et qui doit être finalisée en août 2023. Date à laquelle nous pourrons mettre en service, de manière provisoire, cette ligne 1 sur toute la partie sud.

Le chantier de la seconde phase entre la rue Martin Luther King (rond-point SFR) et les Hauts-Vallons se déroulera sur la période 2023-2025. Sans oublier en parallèle la réalisation du dépôt de bus en face du Jumbo. Pour les trois autres lignes, nous utilisons la circulation classique. Les travaux consistent à la relation des arrêts. Ce sera beaucoup plus simple et cela impactera moins le trafic. Par exemple, ceux des lignes 2 et 3 seront réalisés au cours de l’année 2022.

FI : Pourquoi ne pas avoir fait le choix de tout réaliser d’un coup pour limiter les désagréments dans le temps ?

R.G. : D’un point de vue technique, nous ne pouvons pas procéder à tous les travaux sur l’ensemble du linéaire en simultané en raison notamment des capacités matérielles et humaines des entreprises. Pourquoi ? Parce que tous les grands projets structurants du département commencent en même temps : le second hôpital à Combani, les collèges et les lycées, la piste longue… Tout cela alors que nous n’avons que deux entreprises de BTP sur l’île ! Donc elles ne peuvent pas être partout à la fois. Mais nous restons très ambitieux sur le Caribus : nous allons dépenser cinq millions d’euros par mois dans le BTP. Une première dans l’histoire de Mayotte selon le gouvernement. Et puis, il faut aussi prendre en compte le volet financier. La réalisation de la première tranche, évaluée à 86 millions d’euros, va aussi permettre de rassurer les investisseurs.

FI : Août 2023, synonyme de mise en service provisoire, arrive à grands pas. Il ne va pas falloir traîner par rapport à l’après-travaux…

nous-allons-depenser-cinq-millions-euros-par-mois-dans-le-btpR.G. : Le matériel roulant est en cours de définition : nous n’avons pas encore choisi si nous allons prendre des bus standards de 12 mètres ou des bus articulés de 18 mètres. Dans tous les cas, le dépôt bus est compatible avec les deux options ! Nous réfléchissons également à abaisser à sept ou huit minutes la fréquence de passage qui est pour le moment fixée à dix minutes. Même si tous les giratoires seront transformés en carrefours multicolores, les feux disposeront de boîtiers permettant de détecter les bus et leur donner la priorité.

Pour la ligne 2, entre Passamaïnty et l’université de Dembéni, ce sera beaucoup plus compliqué d’avoir cet ajustement de timing ! Nous serons davantage sur une fréquence au quart d’heure ou à la demi-heure, mais nous espérons que ce projet va réduire le nombre de véhicules en amont et ainsi limiter la congestion.

« L’ennemi numéro un d’une route, c’est l’eau »

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Le réseau routier du 101ème département de France est souvent au coeur des préoccupations des habitants, notamment en saison des pluies, période durant laquelle les routes sont inondées par l’eau non évacuée. Sous-dimensionnement des fossés, entretien difficile à réaliser, les causes de ce fléau sont nombreuses, même si des solutions existent pour résoudre le problème.

C’est devenu une habitude. À chaque saison des pluies, certaines routes de Mayotte deviennent quasiment impraticables à cause de l’eau qui stagne sur la voirie. La principale cause de ce problème est l’assainissement pluvial, qui n’est plus à la hauteur du développement des villes. Les fossés réalisés il y a des décennies correspondaient à un environnement naturel, avec peu de constructions autour. L’eau s’infiltrait donc naturellement dans la terre, mais l’époque a changé. « Nous avons un environnement plus urbain autour des routes et les réseaux d’eaux pluviales ne sont plus en adéquation avec la réalité d’aujourd’hui », explique Christophe Trollé, directeur adjoint de la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement, la DEAL.

De plus, l’aménagement urbain ne suit pas la progression démographique, en particulier celle des bidonvilles. « Il n’y a pas du tout de gestion pluviale dans ces endroits. Chacun construit comme il veut et l’eau suit des chemins qui n’ont pas été prévus. C’est ce qui crée les désordres sur les habitations et les routes », ajoute le directeur adjoint de la DEAL.

« Chacun construit comme il veut et l’eau suit des chemins qui n’ont pas été prévus »

D’autres facteurs viennent s’ajouter à cette problématique, notamment le curage des fossés qui n’est pas toujours bien réalisé. « Le défaut de curage des réseaux d’évacuation des eaux de pluies, le défaut de continuité des réseaux et celui d’élagage le long des voies… Le défaut de surveillance du réseau pendant les épisodes pluvieux, il n’y a pas d’analyse des points sensibles. Tout cela explique ce phénomène », reconnaît Salime Mdere, le premier vice-président du Conseil départemental en charge de l’aménagement du territoire, des infrastructures et du foncier.

Comment sortir de l’impasse ?

« L’ennemi numéro un de la route, c’est l’eau », indique Christophe Trollé. Alors comment faire pour que la pluie ne soit plus un obstacle ? Lorsque l’on aménage une ville, il est important de créer un réseau d’assainissement pluvial suffisamment dimensionné qui prend en compte le climat tropical, où l’on a généralement de fortes pluies. Il est également primordial de les entretenir. Les routes nationales et départementales sont entretenues par la DEAL avec un budget de cinq millions d’euros par an. « L’Etat fournit les moyens humains et matériels, le Département assure l’immobilier et du matériel », précise le premier vice-président du conseil départemental. Les routes communales sont la responsabilité des communes ou des intercommunalités, et c’est là tout le problème, car « elles n’ont pas forcément les moyens », selon le directeur adjoint de la DEAL.

Les autorités doivent aussi maîtriser l’eau qui provient des hauteurs, dont le circuit a été modifié à cause de constructions sauvages. « Ça n’est pas insupportable mais cela nécessite de dimensionner tout un réseau de gestion pluvial », indique Christophe Trollé.

« Ça n’est pas insupportable mais cela nécessite de dimensionner tout un réseau de gestion pluvial »

Les autorités veulent investir dans la voirie. À travers le contrat de convergence, l’État octroie 31,5 millions d’euros pour réaliser des travaux sur les routes nationales. Le département met également la main à la poche. « Pour les années à venir 2022-2025, une enveloppe de 30 à 35 millions d’euros est à prévoir afin de lancer, en plus de l’entretien classique des routes et de leurs dépendances, les opérations de sécurisation des traversées d’agglomérations » assure Salime Mdere. Malgré cet apport financier, nul ne peut assurer la fin des inondations des routes en saison des pluies. Les différents responsables des réseaux routiers ont-ils réellement la capacité de les entretenir en bonne et due forme ? C’est la question cruciale, qui n’a pour l’instant pas de réponse.

Collège de Dembéni : une situation qui empire

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Les relations entre la direction et le personnel sont tendues depuis des années estiment les enseignants.

La tentative de la gestionnaire de l’établissement de mettre fin à ses jours, mercredi soir, a choqué parents d’élèves et le personnel du collège Zakia Madi. Le management du principal est de plus en plus contesté à la fois par les enseignants et les parents d’élèves. De son côté, le rectorat affirme que “[ses] premières pensées vont vers [sa] collègue” et qu’il n’a ”jamais fermé les yeux” sur ce qui se passait à Dembéni.  

La grève en novembre n’avait pas franchement réglé le problème. Des enseignants du collège de Dembéni et les représentants de parents d’élèves sont formels, il est de plus en plus compliqué de travailler avec l’actuel chef d’établissement. Ils décrivent “un climat toxique”, “des insultes”, “des collègues avec la boule au ventre”, un traitement différent selon tel ou tel professeur. Mercredi soir, la tentative de la gestionnaire de l’établissement de mettre fin à ses jours et le fait qu’elle soit aujourd’hui dans le coma a plongé le personnel dans la stupeur. Une cellule psychologique a été mise en place ces jeudi et vendredi.

Les difficultés ont pourtant été maintes fois remontées, les relations conflictuelles entre le personnel du collège et le principal ne sont pas allées en s’arrangeant selon les enseignants depuis la grève du 23 novembre 2021. Une tentative de médiation a bien été tentée le 9 décembre, sous l’impulsion de la fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) et l’association “Pas crêpe”, mais elle a tourné court. Le chef d’établissement aurait refusé la présence de membres de la FCPE à cette réunion.

De son côté, le rectorat est intervenu et a mis en place une cellule d’écoute, mais parents d’élèves et enseignants estiment que cela n’a pas été suffisant. ”On a franchi la ligne jaune”, s’inquiète Raïna*, une professeure qui a vu les relations entre le principal et sa gestionnaire continuer à se dégrader. D’après les enseignants, en réunion de direction mercredi matin, le niveau de compétences de la gestionnaire aurait été remis à nouveau en cause. Elle en serait sortie particulièrement marquée.

“Jamais fermé les yeux”

Les enseignants admettent que le rectorat a bien mis en place des entretiens avec la direction des ressources humaines depuis novembre, mais s’avouent déçus de ne pas avoir vu de résultats assez probants. ”C’est très grave. Il y avait des signes annonciateurs de ce que [la gestionnaire de l’établissement] était en train de vivre”, fait remarquer une autre professeur qui travaille souvent en lien avec elle.

”Nous avons demandé à la direction de changer de comportement et sa façon de communiquer”, se souvient toutefois Gilles Halbout, le recteur de l’académie, après avoir précisé que “ses premières pensées allaient à notre collègue”. Sans vouloir l’accabler et craignant “une chasse à l’homme” envers le principal, il reconnaît que l’acte de la gestionnaire est “lié à une souffrance professionnelle”. Il se défend de n’avoir “jamais fermé les yeux” sur la situation de Dembéni.

Sur place, jeudi matin, une réunion était organisée par la direction à 9h30. Prévenu du sort de leur collègue, le personnel présent a choisi de banaliser l’après-midi. Des psychologues seront présents ce vendredi.

(*) les prénoms ont été modifiés.

« Notes mineures » : d’essayiste à musicien, Liziba prend son envol

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Enseignant-chercheur depuis de nombreuses années au centre universitaire de formation et de recherche de Mayotte, Buata Malela se lance désormais dans la musique sous le pseudonyme de Liziba. Il vient de sortir en janvier dernier un premier EP intitulé « notes mineures ». Ce dernier comprend sept titres pour 19 minutes de chansons mêlant la pop, l’électro et le rock.

notes-mineures-essayiste-musicien-liziba-prend-son-envolBien connu dans le milieu universitaire par ses recherches en littératures francophones, Buata Malela a ressenti le besoin de faire vivre sa fibre artistique en se lançant dans la musique. Sous le pseudonyme de Liziba, qui est déjà le nom de la collection qu’il dirige au sein de la maison d’édition Anibwé, il vient de sortir « notes mineures », un EP de sept titres chantés mêlant plusieurs tendances musicales, mais avec une prédominance certaine pour l’électro. « Il s’agit d’une musique expérimentale. J’ai tenté de conférer à cet EP une coloration sonore en décalage par rapport à la pop urbaine et le rap contemporain », dévoile l’artiste. Né au Zaïre (actuelle République démocratique du Congo) en 1979, ce dernier est arrivé très jeune en Belgique où il a grandi aux sons des musiques électroniques, du rap, mais aussi des chansons de rumba congolaises. « J’ai justement tenté de mêler ces trois dimensions au sein de mon EP », détaille-t-il.

Une passion à double visage

« Liziba » signifie « la source » en lingala, l’une des langues parlées au Congo. « Ce pseudo reflète une valeur d’authenticité qui me tient beaucoup à cœur », explique le musicien qui a composé et écrit chacun des sept titres. S’il chante sur certains d’entre eux, il a également fait appel à deux chanteuses professionnelles pour l’interprétation : Janis Martin et Priscilla. Lorsqu’on connaît la production universitaire de Buata Malela, on ne s’étonne guère de ce passage à la musique. Outre ses études sur les littératures francophones, l’enseignant-chercheur a beaucoup étudié l’influence de la musique pop sur la société et la littérature. Il a d’ailleurs publié récemment un ouvrage intitulé « Cover culture : la reprise dans la pop musique urbaine francophone » aux éditions Cerf Patrimoines. On se souvient également de son essai sur Michael Jackson en 2014.

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Après s’être longuement intéressé à l’analyse intellectuelle de la musique, c’est tout naturellement que l’universitaire a souhaité « passer de l’autre côté ». « J’ai ressenti le besoin de toucher les gens émotionnellement », confie-t-il. Si ce désir n’est sorti de l’ombre que récemment, il existait chez l’homme depuis très jeune puisqu’il a commencé à composer dès l’âge de 12 ans et qu’il a écrit trois albums au cours de son adolescence. S’il avait un peu mis un peu la musique de côté lors de sa carrière d’universitaire, il n’avait jamais complètement arrêté. « Notes mineures » est en quelques sorte l’aboutissement d’une vie artistique restée jusqu’à présent confidentielle.

Une ambiance mélancolique

« Les thèmes abordés ont une nette prédominance mélancolique », explique Liziba. Les paroles traitent principalement des relations humaines, mais aussi de la relation à soi.  L’artiste tente de donner sa vision artistique du monde à travers ses chansons. « J’essaie de montrer l’importance de la musique dans les relations et dans la compréhension du monde », ajoute-il.

« Notes mineures » n’est que le prélude d’un futur album. Les clips des chansons sont mis en lignes au fur et à mesure sur la chaîne Youtube Lizibamusic, qui est devenue officielle depuis ce jeudi soir avec la mise en ligne du troisième . En attendant, il promeut beaucoup sa musique sur Instagram (@lizibamusic). Souhaitant s’éloigner de la musique dite « commerciale », Liziba assume complètement la dimension « expérimentale » de son œuvre. Il espère ainsi toucher un public qui s’intéresse à une forme de musique qui s’éloigne des standards actuels.

Gymnase au Nord, soutien à la SIM, sécurisation des bus scolaires : plus de 15 millions d’euros sur la table

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Une commission permanente du conseil départemental s’est tenue ce mercredi 9 février dans les locaux de la mairie de Mamoudzou, sous l’égide du président Ben Issa Ousséni, avec 22 rapports inscrits à l’ordre du jour et un rapport complémentaire, tous adoptés à l’unanimité. Quelques rapports phares ont suscité l’attention des élus, notamment un premier de la commission d’aménagement du territoire, infrastructures et foncier relatif à la construction du gymnase du Nord, un second de la commission des finances et affaires européennes concernant le soutien de la SIM dans la construction des logements sociaux, sans oublier un troisième de la commission d’administration générale, transport et transition écologique relatif à la sécurisation des bus et trajets scolaires à Mayotte.

Des thèmes d’actualité ! En effet, le projet de construction du gymnase du Nord coïncide avec la candidature de Mayotte à l’organisation des Jeux des Îles de 2027. Le coût prévisionnel de l’opération est évalué à 13 millions d’euros pour une livraison prévue en décembre 2025. Quant à la SIM (Société immobilière de Mayotte), elle a sollicité le Département pour garantir un prêt haut de bilan contracté auprès de la caisse des dépôts et consignations, destiné au financement de construction de logements sociaux : « Les Terrasses » à hauteur de 396.000 euros ; « Singuiziou » pour 156.000 euros et 589.000 euros pour les logements dits « Miboukini« . Le Département est sollicité pour une garantie de 50% sur le montant emprunté. S’agissant du rapport relatif à la sécurisation des bus et trajets scolaires, le projet « Les déplacements de nos enfants en toute tranquillité » propose de sécuriser les parties vitrées des 307 bus scolaires, de faire des études de recherche de matériaux fiables et de solutions pour améliorer les surfaces vitrées des issues de secours, ainsi que de créer une application téléphonique dédiée aux transports scolaires. Elle indiquera en temps réel les horaires de passage des bus à chaque arrêt pour ainsi éviter aux élèves d’attendre aux stations. Le coût est estimé à 2.657.060 euros par une demande de subvention de 100% de l’opération par les fonds FEDER REACT EU. La prochaine séance est fixée au 28 février et portera surtout sur des questions d’orientations budgétaires.

Deuxième édition du salon de l’étudiant de Mayotte

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Le Département, en partenariat avec l’association des étudiants et des jeunes de Mayotte, organise l’édition 2022 du salon de l’étudiant du 28 février au 4 mars. Cet événement s’adresse aux étudiants et élèves de terminale générale et technologique scolarisés sur le territoire et réunit différents acteurs de l’enseignement supérieur, de la formation et du monde-économique. Cinq dates sont prévues : le lundi 28 février au centre universitaire de formation et de recherche, le mardi 1er mars au pôle culturel de Chirongui, le mercredi 2 mars à la maison des jeunes et de la culture de Combani, le jeudi 3 mars sur la place de la République à Mamoudzou et le vendredi 4 mars à M’Tsamboro.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes