Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer, annonce la création de la médaille d’honneur de l’engagement ultramarin par un décret publié au Journal Officiel ce 9 février. Cette breloque – avec ses trois échelons bronze, argent et or – est destinée à mettre à l’honneur les personnes s’étant distinguées par leur engagement personnel au service des Outre-mer. Elle a notamment vocation à récompenser ceux qui, forts de mérites exceptionnels, servent au quotidien ces territoires, ainsi que les volontaires les plus méritants du service militaire adapté (SMA), principal dispositif d’insertion socio-professionnelle à destination des jeunes ultramarins. Il n’existait pas, jusqu’à présent, de titre honorifique spécifique destiné à valoriser cet engagement. C’est ainsi que de nombreuses personnalités, pourtant méritantes, n’étaient éligibles à aucune décoration existante de notre République. Le ministre signale que « cette création est une marque de considération et de respect vis-à-vis de nos territoires d’Outre-Mer. Elle vient compléter les moyens de récompense que la République peut proposer aux personnalités qui s’engagent. J’ai par ailleurs veillé, conformément aux instructions du président de la République, à ce que les promotions annuelles dans l’ordre de la Légion d’honneur et de l’ordre national du Mérite n’oublient pas les candidats méritants vivant en Outre-Mer. De même pour les promotions annuelles dans les palmes académiques, du mérite agricole, du mérite maritime et des Arts et des Lettres« . Une première promotion, qui devrait compter près de 700 récipiendaires à titre normal, paraîtra au cours du premier semestre de l’année 2022.
Rencontre d’auteur avec Ambass Ridjali
Dans le cadre du dispositif Lire et faire lire, la ligue de l’enseignement organise le mercredi 16 février de 8h à 11h et de 16h à 16h au tiers lieu de la structure situé à Mamoudzou une rencontre avec Ambass Ridjali. Passionné de théâtre, de romance et de dramaturgie, cette auteur mahorais racontera son voyage d’auteur d’ici et d’ailleurs à une classe de CM2 de l’école primaire de Briqueterie de Cavani le matin avant d’aller découvrir l’après-midi « Les aventures de Kassim« .
Deux écoles élémentaires équipées en salle informatique par la fondation Ippon
Créée en 2017 par Stéphane Nomis, la fondation Ippon a pour objectif principal de réduire la fracture numérique à travers le monde en luttant contre les inégalités d’accès aux équipements et aux technologies informatiques pour les enfants. Les 14 et 15 février, la fondation et ses volontaires vont équiper les écoles élémentaires de Doujani 2 et de Kahani en salle informatique. Ce don va permettre aux élèves de pouvoir être sensibilisés à l’outil informatique et de travailler de manière ludique.
Prolongation de la campagne de subventions aux associations de Mamoudzou
La ville de Mamoudzou informe les associations que la campagne de subventions pour l’année 2022 est prolongée jusqu’au 18 février. Un soutien financier indispensable afin de développer et favoriser les activités de proximité dans les villages et quartiers. Cette aide sous forme de subventions est accordée aux associations oeuvrant dans les domaines de la jeunesse, des sports, de la culture, de la citoyenneté, de l’environnement, du socio-éducatif et de l’insertion afin de leur permettre d’exercer leurs activités courantes dans de bonnes conditions ; de financer la réalisation de leurs activités et projets spécifiques ; de contribuer au financement des opérations particulières et exceptionnelles. Désormais, les associations doivent effectuer leurs demandes de subvention sur le site www.mamoudzou.yt. Les dossiers papier ne seront pas considérés comme recevable. Aucune dérogation ne sera accordée en 2022. Pour toute information complémentaire, contactez le 02.69.66.66.64.
Une pétition de la CGT Éduc’action pour placer tous les établissements en REP+
La CGT Éduc’action de Mayotte a lancé une pétition en ligne (https://www.mesopinions.com/petition/social/classez-etablissements-scolaires-mayotte-rep/132991) pour demander le classement de tous les établissements scolaires de l’île. Pour justifier cette revendication, le syndicat explique que 75.4% mahorais qui entrent en 6ème ont une maîtrise insuffisante ou fragile du français, contre 21.5% à La Réunion, 25% en Martinique, 28.7% en Guadeloupe ou 44.2% en Guyane. Autre exemple : 73.7% des jeunes de 17 ou 18% sont en difficulté de lecture lors des évaluations menées lors des Journées défense et citoyenneté. Par ailleurs, l’indicateur « nombre d’élèves par structure dans le second degré » est de 23.8 à Mayotte, contre 20.8 pour l’ensemble des départs et régions d’Outre-mer. Pour l’organisation syndicale, « il faut un plan massif pour l’éducation publique à Mayotte« . Selon elle, le seul moyen d’y parvenir est de classer la totalité du territoire en zone REP+. « Cette mesure, qui doit être incluse dans le plan massif pour l’Éducation nationale à Mayotte, permettra d’obtenir plus de moyens, de réduire le nombre d’élèves par classe, de mieux former les personnels, mais aussi de rendre visibles et de faire reconnaître les difficultés auxquelles l’Éducation nationale doit faire face. » La pétition destinée à Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Éducation nationale, et Gilles Halbout, le recteur dans le 101ème département recueillait, au moment où nous écrivions ces lignes, 738 signatures.
Gilles Martin s’en est allé à l’âge de 54 ans
Le village de Poroani s’est réveillé endeuillé par la disparition de Gilles Martin. Fondateur du parti Ouvoimoja, Gilles Martin, candidat malheureux aux élections législatives en 2012, vivait seul, selon un voisin depuis quelques années. Personnage discret, il était cependant très apprécié dans le village. « La dernière fois que je l’ai aperçu remonte à vendredi dernier. Il était assis dans son balcon. Mes enfants le saluait souvent« , raconte son voisin. C’est son absence prolongée et une odeur suspecte qui ont poussé son propriétaire à aller frapper à sa porte. Malgré plusieurs appels restés sans réponse, il décide alors d’alerter la gendarmerie. Arrivés sur place les gendarmes en compagnie des sapeurs-pompiers décident de défoncer la porte et découvrent Gilles Martin étendu sur le sol. Il a été transporté par les pompes funèbres au CHM où une autopsie sera pratiquée dans les prochains jours. Selon son propriétaire, Gilles souffrait de diabète et de problèmes cardiaques. Mort naturelle ou accidentel ? L’autopsie révèlera la cause.
Le contournement de Mamoudzou : le fantasme va-t-il enfin devenir réalité ?
Construire une route qui contournerait le chef-lieu encombré de Mayotte est un fantasme qui a commencé à naître dans les esprits de certains élus de l’île dès 1981. Sans jamais voir le jour. Or, depuis 2020, Jean-Michel Lehay, l’ingénieur en chef chargé de mission au conseil départemental, a conçu un nouveau projet, plus réaliste que les précédents, et annonce le début des travaux pour décembre 2025 dernier délai.
Le projet de contournement de Mamoudzou est, à l’instar de celui de la piste longue de l’aéroport, une véritable arlésienne à Mayotte. On en parle depuis 40 ans sans que rien n’ait jamais été fait pour le réaliser concrètement. Toutefois, Jean-Michel Lehay, l’ingénieur en chef chargé de mission infrastructure routière au CD, a pris le taureau par les cornes en 2020. Ancien agent de la direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement, il a été spécialement recruté par Soibahadine Ibrahim Ramadani, l’ancien président du conseil départemental, pour faire enfin de ce fantasme une réalité. Pragmatique, le spécialiste a établi un cahier des charges précis et travaille dans l’ombre depuis environ deux ans pour le faire aboutir. Il annonce le début des travaux pour décembre 2025 dernier délai.
Pourquoi les précédents projets n’ont-ils pas abouti ?
Les différents projets de contournement de Mamoudzou ont déjà fait tellement couler d’encre sans jamais aboutir que plus personne n’y croit ! Il faut dire que la première réflexion à ce sujet date de 1981. Il s’agissait à l’époque de « mailler les quartiers » en créant une voie sur les hauteurs de Kawéni reliées aux différents secteurs urbains. « Si rien n’a été concrètement entrepris de 1981 à 2011 c’est faute d’un cahier des charges qui tienne la route », explique avec un certain humour Jean-Michel Lehay. Ce dernier se désole qu’en 30 ans, entre les projets du conseil général de l’époque et ceux de la DEAL, deux millions et demi d’euros aient été dépensés en études stériles. « Faute d’un maître d’ouvrage compétent, prenant en compte la réalité du terrain, les bureaux d’étude ont toujours proposé à Mayotte des projets aberrants et bien trop coûteux », poursuit-il.

En 2011, juste après la départementalisation, la collectivité a lancé un marché pour une nouvelle étude de faisabilité. Vainqueur de l’appel d’offres, le bureau d’étude SETEC a établi un projet qui a été intégré au plan global de transports et de déplacements de 2018. Ce projet évoquait la construction d’une route de contournement allant de Kaweni à Tsoundzou 1. En juin 2019, lors d’un comité de pilotage du PGTD, le secrétaire général des affaires régionales de l’époque et la DEAL ont annoncé que l’État n’assurerait pas la maîtrise d’ouvrage du projet. La question de savoir qui d’autre pourrait s’en charger s’est donc posée. La communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou a refusé. Soibahadine Ibrahim Ramadani hésitait, mais était gêné dans la mesure où le projet se situait dans le secteur de la Cadema. C’est alors que Jean-Michel Lehay, qui travaillait à l’époque pour la DEAL, a émis l’idée d’allonger un tantinet la route de contournement. « Si on la faisait passer de Koungou à Tsoundzou 2, elle devenait intercommunale et la légitimité du CD était alors préservée », retrace-t-il. Enthousiasmé par l’idée, l’ancien sénateur a donc fait modifier le projet et l’a transmis à la DEAL où il a fini par atterrir sur le bureau même de l’ingénieur en chef à l’origine de la suggestion. Ce dernier étant spécialisé en géométrie routière et auditeur en sécurité routière (une double qualification que seules deux personnes possèdent de nos jours en France), c’était parfaitement cohérent.
L’aventure a véritablement commencé en 2020
Intéressé par ce projet de nouvelle route, il a préparé le cahier des charges et s’est occupé de trouver un bureau d’étude en collaboration avec ses collègues de la DEAL. « Créer une nouvelle route ne se fait pas en claquant des doigts. Douze procédures règlementaires impliquant 445 opérations sont à suivre avant d’entreprendre quoique ce soit », prévient-il. Des procédures concernant notamment l’environnement, l’urbanisme, la faune, la flore, le bruit, la qualité de l’air, etc. En parallèle, la loi française exige l’organisation de débats publics. Jean-Michel Lehay a également fait en sorte de pouvoir placer le projet en déclaration d’utilité publique afin d’avoir « les mains libres » pour pouvoir agir. « Évidemment, si toutes les études préalables ne sont pas correctement menées, cette DUP peut être attaquée, d’où l’importance de faire les choses dans les clous », précise-t-il.
Alors qu’il travaillait sur ce projet, des désaccords avec la DEAL l’ont conduit à demander sa mutation pour la métropole. L’ordre de mutation tardant à arriver à cause de la crise sanitaire, il a été « rattrapé au vol » par Soibahadine Ibrahim Ramadani en décembre 2020 alors même qu’il était en train de préparer son déménagement. « Souhaitant que ce projet de contournement se réalise enfin, il m’a proposé un poste au CD en tant que prestataire privé. J’ai donc pris une disponibilité de mon poste de fonctionnaire et j’ai accepté », confie l’ingénieur en chef. Anticipant un remodelage des équipes, ce dernier a alors préféré prendre un poste de « chargé de mission infrastructures routières » plutôt qu’un poste de DGA auquel il aurait été susceptible d’être remplacé. « J’ai pris mes fonctions en 2021 et n’ai fait que continuer à travailler sur le projet comme j’avais commencé à le faire au sein de la DEAL », rembobine-t-il. « Normalement, un projet de ce type nécessite en moyenne sept ans de procédures avant le début des travaux. J’ai fait en sorte de le mener en cinq ans pour des raisons financières », ajoute-t-il, en expliquant que « la clé pour aller plus vite est l’anticipation ».
Où en est le projet aujourd’hui ?
« Je souhaite lancer la DUP milieu 2023 », affirme l’ingénieur en chef. Naturellement, il compte réaliser cette route en « respectant les projets urbains des communes » qui sont régulièrement consultées. Une partie du foncier a déjà été trouvée (celui appartenant au Département). L’autre devra être négociée avec les différents propriétaires. Suite au comité de pilotage du 12 octobre 2021, deux fuseaux de travail possibles ont déjà été déterminés. Salim M’Déré, le 1er vice-président en charge de l’aménagement, les a validés après qu’ils ont été acceptés à l’unanimité par les élus. « La 2ème phase de travail est l’organisation des débats publics », enchaîne Jean-Michel Lehay. Organiser des débats publics implique encore trois procédures différentes débutant par la saisine de la commission nationale de débat public. Il faut ensuite déterminer si ce seront des « débats publics » sous l’égide de la commission nationale ou des « consultations publiques » sous l’égide du maître d’ouvrage, ici le conseil départemental. Le 5 janvier 2022, une visio-conférence avec la CNDP a été organisée et cette dernière a tranché en faveur d’une consultation publique. La collectivité a donc la main. Le dossier de saisine de la CNDP a été envoyé le 28 janvier. « Normalement, il faut 40 à 70 jours pour avoir une réponse. Là, ils ont été étonnamment réactifs puisque j’ai reçu l’autorisation de présenter le dossier dès le 2 février », raconte Jean-Michel Lehay.
Huit consultations publiques sont donc désormais à organiser sur l’intégralité de l’île afin que chacun puisse donner son avis sur le projet. « Chaque question trouvera sa réponse et les débats seront filmés », promet l’ingénieur en chef qui espère débuter les consultations « fin mars, début avril ». Un site Internet dédié aux questions sera également ouvert.
Un budget total de 900 millions d’euros

Au mois de février 2021, le budget total du projet était estimé à 900 millions d’euros. « Quoiqu’il se passe, les travaux débuteront au plus tard en décembre 2025 sur les terrains appartenant au Département », assure-t-il. Par ailleurs, il sait déjà que, quel que soit le fuseau choisi, il y a déjà deux zones où le foncier est assuré par le conseil départemental, d’où sa certitude sur la date de début des travaux. « Évidemment, personne ne nous donnera les 900 millions nécessaires en une seule fois, mais comme la route est sectionnée en huit à onze tronçons, ça nous laisse le temps d’obtenir cet argent au fur et à mesure. Il va falloir monter un plan de finance », expose Jean-Michel Lehay. Toutefois 700 millions ont déjà été engagés à hauteur de 40% par les fonds européens FEDER et 16.5% par l’État. Le Département y a investi 100 millions et les établissements publics de coopération intercommunale, 10 millions. Le seul obstacle qu’il voit encore à la concrétisation du projet réside dans le fait de trouver des entreprises compétentes à Mayotte. « En particulier en ce qui concerne les ouvrages d’art en béton car personne ne fait cela pour le moment sur le territoire », déplore-t-il. Une situation qui pourrait évoluer d’ici 2025… Dans le cas contraire, l’ingénieur en chef, qui ne manque pas de ressources, saura trouver une solution innovante à ce problème !
Formation professionnelle : un état des lieux en cinq chiffres clés
Le GIP Carif-Oref organisait ce mardi à Dembéni un séminaire pour présenter aux organismes de formation la photographie d’ensemble de leur secteur professionnel et de leur donner des pistes de réflexion. Cinq chiffres peuvent résumer à eux-seuls l’état de la formation professionnelle à Mayotte.
Ce mardi se déroulait la restitution des travaux de la phase 1 du Pacte ultramarin d’investissement dans les compétences (2019-2022). « L’idée est d’accompagner les organismes de formation dans la définition et le déploiement de leur stratégie de développement et leur stratégie commerciale », précise Youssouf Moussa, le directeur du GIP Carif-Oref de Mayotte. Si un long chemin reste encore à parcourir, notamment pour couvrir tous les secteurs d’activités dits prioritaires, l’état des lieux chiffré lors du séminaire permet d’envisager sereinement l’avenir de l’appareil de formation. Pêle-mêle.
97C’est le nombre d’organismes de formation que recense Mayotte au mois de juillet 2021. Parmi eux, 56 (58%) sont implantés à Mamoudzou. Koungou (7) et Tsingoni (6) complètent le podium. Des territoires comme Acoua, M’Tsangamouji, Bouéni et Kani-Kéli n’en comptent aucun. Pas moins de 459 actions de formation ouvertes ont été répertoriées sur le site Intercariforef.org. Si elles se répartissent sur différentes communes, telles que Ouangani (48), Tsingoni (33), Pamandzi (31), Bandraboua (28), Chirongui (24), l’essentiel de l’offre « tout public » se trouve à Mamoudzou (239). Les secteurs d’activité les plus représentés sont la restauration et l’alimentation, les services aux particuliers, l’aide sociale, le commerce, le transport et le bâtiment.
10C’est le nombre de centres de formation d’apprentis. En 2021, le Greta CFA, un regroupement d’établissements publics locaux d’enseignement, concentre près de la moitié (47%) de l’offre. Sur les 271 contrats d’apprentissage, 156 permettent de sortir avec un niveau 3 (dont CAP) en poche. La réparation d’automobiles, la construction, ainsi que la santé humaine et l’action sociale représentent plus de 50% des secteurs prisés.
19C’est en millions le budget consacré par le Département à la formation professionnelle en 2020, soit une évolution de 252% depuis 2018. Le programme régional de formation professionnel (4.7 millions), le dispositif d’aide individuelle vers l’emploi (787.000 euros), les formations professionnelles en mobilité (1.4 millions d’euros), les formations sanitaires et sociales (4 millions d’euros), et les dispositifs d’insertion professionnelle et les structures d’accompagnement (8.1 millions d’euros, soit 43% de la somme totale allouée) se partagent le gâteau.
13.795C’est le nombre de bénéficiaires en 2020 accompagnées par la collectivité vers l’insertion, notamment via des mesures d’accompagnement socio-professionnel des jeunes (6.344) et d’information jeunesse (5.125). À cela, il faut ajouter 2.062 personnes formées qui ont pu suivre les quatre autres dispositifs cités ci-dessus. Pami elles, les 299 personnes concernées par les formations sanitaires et sociales représentent un fort enjeu pour le 101ème département, en raison de la dépendance médicale forte vis-à-vis de l’extérieur et du taux de natalité très élevé. On retrouve principalement des infirmiers (103) et des éducateurs spécialisés (52).
14.648C’est le nombre de stagiaire qui ont pu bénéficier d’au moins une action de formation sur l’année 2020, dont 8.893 salariés d’employeurs privés et 5.870 demandeurs d’emploi. Sur l’ensemble des spécialités de formation, les plus dispensées sont le transport, la manutention, le magasinage (994), le développement des capacités d’orientation, d’insertion ou de réinsertion sociales et professionnelles (1.066), la santé (1.100), la sécurité des biens et des personnes, la police et la surveillance (1.256), les ressources humaines, la gestion du personnel et de l’emploi (1.382), et les formations générales (1.647). La majorité des formations dispensées ne vise pas un diplôme et apparaît comme professionnalisantes.
Grèves des enseignants du 1er degré : quelques avancées mais Rivo reste sur ses gardes
La grève lancée mardi par le SNUipp-FSU (syndicat des enseignants du 1er degré) s’est poursuivie ce mercredi 9 février par un piquet de grève et un voulé devant le rectorat. Les grévistes ont obtenu d’être entendus en visio-conférence par le recteur Gilles Halbout, qui se trouve en ce moment à Paris. Il s’est engagé à recevoir les membres du SNUipp ce lundi 14 février. Le mouvement est donc suspendu jusqu’à cette date.
Une trentaine d’enseignants grévistes du 1er degré s’était réunie ce mercredi 9 février devant le rectorat afin de faire valoir leurs revendications. Selon Rivo, le secrétaire général du SNUipp, ils étaient même 80, mais « il y a eu beaucoup d’aller-retour au cours de la journée puisque le piquet de grève s’est tenu de 8h à 16h ». Si le chiffre exact des membres de ce mouvement social est difficile à déterminer, celui des grévistes a été compté par le rectorat : ils étaient 14,51% hier, contre 37% le mardi. « Nous perdons toujours beaucoup de grévistes quand nous reconduisons la grève. C’est normal, mais nous ne lâchons rien ! », s’est exclamé le syndicaliste, déterminé à faire entendre la voix des enseignants du 1er degré dans le département de Mayotte.
La récupération de l’ancienneté générale de service
En local, la principale revendication du SNUipp porte sur la récupération de l’ancienneté générale de service pour les anciens instituteurs recrutés par l’ex-collectivité de Mayotte (CDM), qui ont intégré tardivement la fonction publique. Un cheval de bataille qui tient beaucoup à cœur au secrétaire général Rivo, qui crie à l’injustice. Il est vrai que, sans cette récupération, les anciens instituteurs mahorais n’auront qu’une très maigre retraite alors même qu’ils auront travaillé toute leur vie. Mais ce souhait récupération pose de nombreux problèmes administratifs due au changement de statut de Mayotte qui n’est devenu département qu’en 2011 après avoir été successivement collectivité départementale et collectivité territoriale.
Le recteur Gilles Halbout comprend la préoccupation des anciens instituteurs, mais ne peut faire de miracles. « Nous ne pouvons pas effectuer une réintégration complète de ces anciens instituteurs comme s’ils avaient toujours appartenu à la fonction publique », affirme-t-il. Toutefois, il leur propose quelques solutions pour améliorer leurs retraites comme des ruptures conventionnelles, ou une promotion au moment du départ à la retraite. « Mais ça ne pourra se faire qu’au moment de leur départ », précise le responsable de l’académie. C’est sans doute ce qui fait douter Rivo. Ce dernier reste très méfiant quant aux engagements du rectorat sur la question. « Ça bouge un peu, mais cela fait longtemps qu’on nous fait des promesses qui ne sont pas tenues. Cependant, je donne à ce recteur le bénéfice du doute », affirme le syndicaliste.
En revanche, le rectorat et le syndicat se rejoignent sur la nécessité de titulariser les contractuels de longue date. Mais pas sans les former convenablement ! La question d’un concours spécifique réservée aux enseignants contractuels du 1er degré de longue durée est en discussion. « Tout ce qui peut aider à pérenniser le statut de nos enseignants est bienvenu. Mais il faut réfléchir à faire les choses correctement, cela prend du temps », indique Gilles Halbout.
Une réunion prévue ce lundi pour « les revendications au national »
Suite au piquet de grève de ce mercredi, une délégation de trois syndicalistes du SNUipp, dont naturellement Rivo, a été reçue par le rectorat représenté par le recteur Gilles Halbout (en visio depuis Paris), son directeur de cabinet Martin Meyrier ainsi que le directeur général des ressources humaines. L’octroi de tickets restaurants aux enseignants du 1er degré a été acté. « C’est une bonne chose, mais cela ne faisait pas partie de notre plateforme de revendications. C’est une manière de détourner notre attention des choses véritablement importantes », ironise Rivo. Toutefois, les membres du rectorat s’engagent à discuter ce lundi 14 février au matin avec les syndicalistes sur ce que ces derniers appellent « les revendications au national », c’est-à-dire la question de la revalorisation de l’indexation et des différentes allocations. « Ce sont en réalité des mesures spécifiques à Mayotte. Il est vrai qu’elles sont sur la table depuis un moment déjà sans avoir pu être mises en place. Nous en discuterons dès ce lundi », promet Gilles Halbout.
De cette réunion prochaine dépendra la suite du mouvement de grève. Pour le moment, elle est suspendue, mais « si rien ne découle de la réunion de lundi prochain, nous lancerons un nouvel appel à la grève dès le mardi », prévient Rivo.
Social : comité de pilotage de l’observatoire départemental de la protection de l’enfance
Ce mardi 8 février a eu lieu un comité de pilotage de l’observatoire départemental de la protection de l’enfance (ODPE), à l’Hôtel de ville de Mamoudzou, en présence notamment du 7ème vice-président du conseil départemental en charge de l’action sociale, de la solidarité et de la santé, Madi Moussa Velou, du sous-préfet, Jérôme Millet, du président du tribunal judiciaire, Laurent Ben Kemoun, ainsi que de la conseillère déléguée à la protection de l’enfance, près la cour d’appel de Saint-Denis.
Cette instance partenariale regroupe les institutions et acteurs œuvrant dans la protection de l’enfance. Une démarche d’observation, cohérente, utile à la fois pour les élus et les professionnels, pour l’apport de connaissances et un processus de co-construction avec tous les acteurs. L’ODPE est obligatoire dans chaque département, mais est surtout un outil essentiel dans la mise en œuvre de la mission aide sociale à l’enfance. Il constitue un outil stratégique dans la définition et le suivi des politiques publiques locales de protection de l’enfance. Au-delà de la collecte des données, il joue un véritable rôle d’analyse et d’animation du réseau partenarial de protection de l’enfance dans le territoire. Le vice-président s’est dit « parfaitement conscient et définitivement convaincu que cette instance fait partie des dispositifs dont on a besoin pour converger vers une protection de l’enfance solide sur le territoire ».
Parmi les chiffres exposés durant cette réunion, il a été observé que le nombre d’informations entrantes à la cellule départementale de recueil des informations préoccupantes (CRIP), en 2021, s’est élevé à 1.864. Pour la provenance, 29% sont arrivées du rectorat et 55% concernent des jeunes filles. Le secteur le plus représenté est Mamoudzou. Des éléments importants pour savoir où et combien de professionnels déployer sur le terrain. De nombreuses autres données ont été mises en évidence et permettront d’orienter les études et d’affiner les actions.
Le vice-président a ajouté que cette nouvelle dynamique s’inscrit dans celle impulsée par les travaux du SDEF (schéma départemental de l’enfance et de la famille) 2022-2027, que l’assemblée départementale validera d’ici la fin de ce mois de février. Le travail se poursuit en attendant le prochain rendez-vous, qui se tiendra le 21 mars prochain durant la semaine nationale de la petite enfance.
Invalidation de l’élection sur le canton de Sada-Chirongui : la réaction du binôme
Le tribunal administratif a décidé d’invalider l’élection départementale sur le canton de Sada-Chirongui. En attendant l’examen ultérieur par le conseil d’État, Tahamida Ibrahim et Mansour Kamardine ne comptent se tourner les pouces ! « L’heure est donc à la poursuite du travail sur des dossiers dans lesquels nous sommes engagés comme conseiller départemental et comme vice-présidente, notamment le développement du port, les finances et les affaires européennes. »
En ce qui concerne le jugement administratif, les deux élus notent avec satisfaction que « la campagne de dénigrement orchestrée par ses adversaire concernant une fraude électorale supposée se trouve sans fondement et était surtout destinée à salir nos réputations ». Pour rappel, le binôme avait remporté la victoire d’un courte tête. Au sujet des différences de signatures entre les émargements de 1er et de 2nd tour, « nous considérons qu’il s’agit d’une méconnaissance de la culturel régionale et du niveau d’instruction générale, sans que de surcroît nous sachions pour qui ces 57 électeurs ont voté ».
Par ailleurs, l’un comme l’autre s’étonne que « la plainte pénale formulée concernant la corruption qui a marqué les élections départementales, notamment à Sada, les achats de voix et les manipulations des listes électorales, effectuées par des adversaires, semble au point mort ». Toujours est-il que Tahamida Ibrahim et Mansour Kamardine ne souhaitent pas revivre un tel scénario à l’approche des élections présidentielle et législatives. « Il en va du développement de Mayotte, de la crédibilité de la départementalisation et finalement des conditions de vie des Mahorais. »
Deuxième conférence sur les vanilles françaises
Nadine Vallet, responsable de la plateforme scientifique de l’institut supérieur international du parfum, de la cosmétique et de l’aromatique alimentaire, et Fausto Bouchereau, président de Mohea, ouvriront la deuxième conférence sur les vanilles françaises le mardi 22 février 2022 à 9h, à l’ISIPCA de Versailles.
Tenue en marge du Salon international de l’agriculture, cet événement réunira pour la deuxième fois, durant une demi-journée, l’ensemble des acteurs de la filière vanille des territoires d’Outre-mer (Guadeloupe, Guyane, La Réunion, Martinique, Mayotte, Nouvelle-Calédonie et Polynésie française) qui pourront échanger sur les sujets qui les concernent et obtenir les diverses informations techniques, scientifiques, financières et administratives.
Au programme : la situation des vanilles françaises en ce début 2022, la présidente de l’ISIPCA et de son étude sur l’analyse sensorielle et aromatique de la vanille, les aspects biologiques et agronomiques des vanilliers, l’état de la qualité des gousses de vanille, etc. Vous trouverez toutes les informations complémentaires sur le site https://conference-vanille.com.
André Martin, nouveau directeur général d’Orange Réunion-Mayotte
Après quatre années comme directeur régional d’Orange Corse, André Martin prend la direction générale d’Orange dans les territoires français de l’océan Indien, faisant suite à Jean-Marc Escalettes. C’est dans la continuité de son prédécesseur qu’André Martin compte relever les nombreux défis spécifiques à Mayotte et à La Réunion. Premier challenge : celui de la proximité et de la compréhension des territoires. Cela passe selon lui d’abord par l’écoute des clients, qu’il s’agisse des particuliers, professionnels ou des collectivités. Son expérience en Corse lui a permis d’appréhender une partie des enjeux insulaires tels que la connectivité et l’aménagement des territoires, l’inclusion numérique, la sécurité des réseaux et des données, la préservation de l’environnement… Pour le nouveau directeur, « ce sont les territoires qui dictent la voie à suivre et nos services doivent répondre à toutes ces attentes ».
Deuxième challenge : inscrire Orange dans une croissance vertueuse reposant sur l’innovation et le développement. Ainsi, à Mayotte, le quinquagénaire mise sur une croissance forte en offrant toujours plus de connectivité sur les réseaux fixes et mobiles. La digitalisation des entreprises et du travail, accélérée par cette période de crise sanitaire, est également au cœur des priorités du nouveau directeur. Engagé pour un numérique inclusif, il aura à cœur de faciliter l’accès aux nouvelles technologies pour tous via des dispositifs d’accompagnement et de sensibilisation mis en place par Orange et sa fondation.
Pour porter ces ambitions, André Martin s’appuie sur les valeurs que sont la ténacité, l’humilité et surtout l’esprit collectif. Affectionnant particulièrement la randonnée, il retrouve cet état d’esprit lors de ses sorties en montagne. Des valeurs qu’il s’attache à appliquer en interne : « Il faut renforcer et souder le collectif. Cette solidarité, c’est l’une des grandes forces d’Orange et particulièrement ici, loin de la métropole. C’est un gage de bien-être au travail et cela nous permet de gagner en efficacité au quotidien pour nos clients. »
Issu d’un cursus supérieur commercial, André Martin possède un profil aux multiples facettes : salarié puis consultant dans les secteurs de la banque, la presse ou la grande distribution, il rejoint Orange en 2002. En vingt ans au sein du groupe, André Martin a multiplié les expériences professionnelles telles que la transformation des unités opérationnelles et le management d’unités d’intervention.
Pôle Emploi dresse un bilan encourageant de ses activités en 2021
Lors d’une conférence de presse organisée ce mardi matin dans les locaux du restaurant l’Orient-express, Christian Saint-Etienne, le directeur régional de Pôle emploi Mayotte, a dressé un bilan des actions de la structure au cours de l’année 2021. Dans presque tous les domaines, les chiffres se sont révélés plutôt encourageants dans le contexte actuel de crise sanitaire.
« L’objectif de cette conférence de presse est de regarder si Pôle Emploi Mayotte a réussi à atteindre les objectifs fixés dans le cadre de la convention tripartite », déclare Christian Saint-Etienne, son directeur régional, au début de la conférence de presse organisée ce mardi matin. Cette convention, signée entre l’État, l’Unédic et Pôle emploi pour la période 2019-2022, comporte 11 indicateurs stratégiques dans lesquels la structure se devait de progresser. « En ce début de dernière année de la convention, il était important de communiquer nos résultats », poursuit-t-il.
Moins de demandeurs d’emploi sur le dernier trimestre 2021
Si le contexte de crise sanitaire depuis 2020 ne favorise pas l’activité économique et donc le recrutement, le directeur de Pôle emploi Mayotte se montre optimiste au cours de ce bilan en soulignant la baisse de 4% du nombre de demandeurs d’emploi au cours du dernier trimestre 2021. « Cela est dû à une forte mobilisation de notre structure sur les contrats aidés », précise-t-il. Par ailleurs, il met en avant l’alignement des services proposés avec ceux du national. « Le 3949 a été mis en place en 2020. Avant, ce numéro n’existait pas à Mayotte », souligne-t-il, tout en se félicitant du fait que Pôle emploi Mayotte ait été l’un des premiers à anticiper la notion de télétravail avant même la période de confinement. « Huit appels sur dix aboutissent, un taux quasi identique à celui des banques. Nous visons toutefois les 90% d’aboutissement des appels », dévoile-t-il.
Le directeur régional se félicite également d’une baisse de 900 demandeurs d’emploi longue durée au 31 décembre 2021. En sachant qu’ils désignent ceux qui n’ont donné aucun signe de reprise d’activité ou de formation sur une période de 24 mois. Un recul important qu’il explique par le fait que sa structure ait reçu 3.000 demandeurs d’emploi entre les mois d’octobre et décembre 2021. « Nos agents ont identifié leurs besoins et les ont redynamisés pour leur recherche », affirme-t-il. Une stratégie payante, matérialisée par le développement des actions de formation.
Priorité aux jeunes et aux habitants des quartiers défavorisés
« Notre politique est de faire plus pour ceux qui en ont le plus besoin », insiste Christian Saint-Etienne. Pour cela, il peut compte sur la mise en place de nombreuses actions en faveur de l’insertion des jeunes , comme des jobs dating. « Nous visons en particulier les jeunes des quartiers défavorisés en sachant que ces quartiers constituent 90% de ceux de l’île », ambitionne le directeur. Devant le découragement à recruter observé chez beaucoup d’entreprises à cause des incertitudes de la crise sanitaire, ajouté au déficit de compétences que connaît malheureusement le 101ème département, Pôle emploi se tourne vers des outils permettant d’identifier des profils de personnes encore en cours de formation. « Nous sommes pragmatiques en identifiant les besoins des entreprises et en leur permettant de prendre contact avec des demandeurs d’emploi en cours de formation dans des domaines spécifiques en particulier sur les postes difficiles à pourvoir », explique -t-il.
En résumé, anticiper est la clé d’un retour efficace à l’emploi pour le directeur régional, qui révèle que le territoire ne fait pas face à un déficit de budget, mais plutôt à un défi concernant la planification des objectifs. « Pôle emploi Mayotte n’a été créé qu’il y a deux ans et demi… Avant nous dépendions de La Réunion. Beaucoup de choses sont donc encore à mettre en place dans notre département », rappelle Christian Saint-Etienne. Une collaboration renforcée avec les fédérations d’entreprises est notamment au programme et une convention a été signée avec le Medef. « L’objectif est d’identifier les causes des difficultés à recruter et de tenter, par nos actions, de les résoudre », martèle-t-il. Gabrielle Kuola, la responsable formation et prestation de Pôle Emploi, ajoute que la structure s’efforce d’effectuer un maillage territorial en signant des conventions de coopération avec les communes de Mayotte. Grâce à elles, un service de proximité, lié à Pôle emploi, est assuré pour aider les demandeurs d’emploi dans leurs démarches.
Les rats, ce fléau de l’îlot Mbouzi
À tas de blé, le rat s’y met. Multipliée lors de l’introduction de makis sur Mbouzi dans les années 1990, la population de rats y atteint jusqu’à 6.000 individus en saison humide. Pour éviter que les rongeurs ne dévastent la végétation et la faune ambiantes, une mission de dératisation est menée par l’équipe de la réserve, bien épaulée par les TAAF, les Terres australes et antarctiques françaises.
Écartant toiles d’araignée et branches trop souples de son passage, Paul Defilion avance vers les caméras qu’il a placé sur les crêtes de Mbouzi. Il y a quelques mois, le jeune homme a été missionné par les Naturalistes de Mayotte et les Terres australes et antarctiques françaises pour y mettre en place le projet RECIM, ou « Restauration écologique de l’îlot Mbouzi ». L’objectif ? Débarrasser la réserve naturelle nationale des milliers de rats qui y pullulent. « C’est une espèce terrible qui s’attaque à tout, y compris aux espèces à protéger », affirme Paul, dépassant un tronc d’arbre ayant perdu son écorce, remplacée par des traces de crocs. Arrivée sur l’un des lieux où ont été disposées des caméras, l’équipe de la réserve constate le nombre de vidéos captées, mais aussi que les appâts disposés devant les appareils ont tous été mangés par les rats, comme le sont de nombreux œufs d’oiseaux sur l’îlot.
Comment tuer un rat ?
« Ma première mission a été de connaître leur nombre », explique Paul Defilion. Pour estimer leur population, le chef de projet met en place un protocole CMR – capture marquage recapture – à l’aide de bagues numérotées sur les oreilles des rats, tous les jours et pendant plusieurs jours. « À la fin, le nombre de recaptures sera plus grand que celui des nouvelles captures », continue-t-il. Le scientifique a donc estimé la population de rats sur Mbouzi à environ 1.500 individus en saison sèche, pour environ 5.700 en saison humide, soit 70 rats par hectare. « Les rats s’adaptent à leur ressource en nourriture et leur population fluctue », précise-t-il. « Autour de la léproserie, leur nombre a explosé à cause de la nourriture apportée pour les makis. »
Reste désormais le gros de l’opération : l’éradication de l’espèce sur l’îlot Mbouzi. « Le rat se reproduit très vite », affirme Paul Defilion. « S’il reste une seule femelle, avec ses petits, ils se reproduisent avec consanguinité et c’est reparti. En deux mois, la population est reconstituée. Il faut donc mener des actions pour l’endiguer. La réserve naturelle, c’est un statut juridique, les rats s’en foutent. » Avant son arrivée, seules de petites et régulières opérations de capture, notamment aux pieds de vanille de humblot, étaient menées sur l’îlot. Mais « le piégeage mécanique fonctionne très mal, seulement sur une île très petite, et demande un travail indéfini dans le temps », selon le chercheur. « Il faut faire un one shot, réduire la population à zéro et faire ce qu’il faut pour ne pas qu’ils reviennent. »
Brodifacoum ex machina
Pour cela, il privilégie un épandage de biocide chimique, le brodifacoum, en faisant des lignes régulières et espacées sur la totalité de l’îlot. « Mais, tu vois le relief ici », rétorque-t-il. « L’épandage à la main n’est pas possible à Mbouzi, avec ses falaises. On ne va pas trancher des lignes à la machette dans la végétation. Je suis là pour protéger la biodiversité, il faut que je garde ça en tête. » Paul Defilion préfère donc un épandage aérien, « plus rapide, plus précis ». Mais il n’est pas seul à décider de cela. Assis sur la terrasse de la léproserie, le jeune homme évoque le conseil scientifique du patrimoine naturel (CSPN), qu’il doit convaincre à propos du produit qu’il compte utiliser pour éradiquer les rats.
Ainsi se déroule son plaidoyer : « Le brodifacoum est un anti-vitamine K, qui empêche la coagulation du sang chez les mammifères. Or, les rats sont hémophiles, donc ils mourront d’hémorragies internes dans leur trou, sans laisser de cadavres au sol. Le brodifacoum disparaît très rapidement de l’environnement, n’est pas ou peu soluble dans l’eau, donc il ne rentre pas dans les plantes, donc pas dans la chaîne alimentaire, ni ne rentre dans les sols avec l’eau. Les crabes n’y sont pas sensibles, ni les reptiles, ni les insectes. » Les oiseaux, qui peuvent y être sensibles, ne semblent pas être intéressés par les appâts, selon les captures vidéo des dix caméras placées actuellement sur l’îlot.
Le plus grand problème, concernant ce biocide chimique, est son utilisation interdite en mangrove. « Les appâts peuvent tomber dans l’eau, être mangés par les poissons, et provoquer une possible faible bioaccumulation dans la chaîne alimentaire marine », reconnaît Paul Defilion. « J’aurai de la mortalité, je vais tuer des choses, si je fais comme ça », continue-t-il. « Je dois m’assurer que ce ne sont pas des espèces protégées, ou que je ne vais pas en mettre en danger. La chouette effraie, par exemple, aura du mal à survivre, mais il y en a des milliers sur Grande-Terre, ce n’est pas une espèce en danger ni endémique. » Concrètement, deux épandages aériens seront opérés en l’espace de 15 jours, en gardant une réserve d’urgence si des rats restent en vie. Puis, un dispositif de détection devra ensuite être mis en place pour empêcher le retour des rongeurs sur l’îlot. « C’est là où le bât blesse pour Mbouzi », conclut Paul Defilion. « Il suffit d’un pêcheur, qui a un vieux filet dans sa pirogue, avec un rat sous ce filet, pour le réintroduire sur Mbouzi. » Le rendez-vous est désormais pris à la saison sèche 2023, créneau prévu pour l’éradication.
466.728 euros pour éradiquer les rongeurs
C’est le montant alloué au projet RECIM contre les rats. Ce budget a trois sources de financement : un contrat plan État-région, une petite part de la dotation annuelle de la réserve, et une aide européenne prenant la forme de prêt de matériel et de conseil.
Allocations compensatrices : les collectivités doivent rembourser un trop-perçu de 12 millions d’euros versé par l’État
Le montant initial des allocations compensatrices de la taxe d’habitation déterminé par la direction générale des finances publiques a été surestimé pour l’année 2021. Une erreur matérielle chiffrée à 12 millions d’euros. Selon Christian Pichevin, le directeur régional, les régularisations réalisées ou en cours ne risquent pas pour autant d’impacter le porte-monnaie des collectivités.
Chaque année, les communes et les intercommunalités perçoivent des allocations compensatrices de taxe d’habitation de la part de l’État. Jusque-là, rien de bien anormal ! À l’exception qu’une erreur « matérielle » chamboule quelque peu la trésorerie et la visibilité fiscale des collectivités pour l’année 2021. « Le montant initial déterminé par la direction générale des finances publiques a été surestimé », avoue Christian Pichevin, le directeur régional.
En d’autres termes, les calculs effectués sur la base d’estimation par Bercy affichent un trop-perçu d’un peu plus de 12 millions d’euros pour le 101ème département : 6.5 millions d’euros pour l’abattement de 60% de la valeur locative des immeubles – une minoration spécifique à Mayotte qui « n’a pas été suffisamment prise en compte » – et 5.6 millions d’euros pour la suppression de la taxe d’habitation sur les résidences principales.
Encore 1.9 million d’euros à compenser
Notifié par courrier aux principaux concernés en fin d’année dernière, il s’agit désormais de procéder à un réajustement. « Ces indus ont été récupérés par compensation sur les allocations non encore versées pour partie en 2021 », poursuit Christian Pichevin. Douze communes doivent encore rembourser 1.9 million d’euros, « avec possibilité d’imputation sur les recettes mensuelles sur dix mois pour éviter que l’impact soit trop important ».
Néanmoins, le directeur régional des finances publiques assure que les conséquences de ce couac informatique sont inexistantes. « Globalement, après prise en compte de ces régularisations, l’addition des ressources fiscales 2021 et des allocations compensatrices des communes et établissements publics de coopération intercommunale de Mayotte est en augmentation par rapport à 2020 et 2019, avec des variations différenciées selon la situation spécifique à chaque collectivité. » Plus de peur que de mal, d’autant plus que « les autres ressources de fonctionnement sont également en hausse sous l’effet notamment de la dynamique de l’octroi de mer ».
Tropique d’une violence allégée

Six ans après la parution du roman, Tropique de la violence sort cette semaine en avant-première sur le territoire mahorais. Une production d’envergure, entièrement tournée sur le terrain, qui met en lumière la violence au travers de ceux qui en sont à la fois victimes et acteurs : les mineurs isolés. Portrait d’une œuvre honnête, bienveillante, mais limitée.
C’est l’histoire d’un choc entre deux mondes. Celui de Moïse : céréales au petit-déjeuner, dessins animés et vêtements propres. Celui de Bruce : chef de gang impitoyable à Kaweni. Catapulté de sa tour d’ivoire après le décès de sa mère adoptive, le premier plonge dans ce « nouveau monde » dominé par le second. De quoi inaugurer une rencontre aux allures de tragédie grecque, dans un décor plus semblable à la Cité de Dieu qu’aux colonnes de l’Acropole.
Filmer sans stigmatiser
Tropique de la violence permet d’entendre le quotidien d’une jeunesse via sa propre voix. Injustice, mépris, déclassement… Le portrait est rude, presque cruel. Difficile d’imaginer qu’il s’agit pourtant d’une version « light » du roman de Nathacha Appanah. « Quand j’ai lu le livre, je me suis dit : « C’est trop violent. Presque impossible à adapter en film » », confie le réalisateur Manuel Schapira. Pour pouvoir être distribué à un large public, le scénario a naturellement subi une certaine réécriture. Que le spectateur se rassure donc, Tropique de la violence est loin d’une production trash aux relents voyeuristes. Bien souvent, cette violence est d’ailleurs plus sociale que physique. Elle se lit dans le regard de Moïse lorsqu’il fait les poubelles des restaurants des wazungus. Elle s’entend dans la voix de Bruce lorsqu’il raconte l’humiliation endurée pendant son conseil de classe. Elle se voit dans l’impuissance des associatifs censés aider ces jeunes. Dans tous les cas, elle reste étroitement liée à la misère qui structure cette jeunesse, jusque dans son absence de perspectives.
Pour coller au plus près de la réalité locale, des jeunes amateurs de plusieurs quartiers ont ainsi découvert le métier d’acteur. Un pari risqué, mais incontestablement remporté. Dès le premier regard, la sincérité de ces jeunes plantés dans ce décor pique le cœur. Chacun interprète son rôle avec humilité, sérieux et conviction. Au-delà des quartiers précaires, Mayotte est filmée dans toute sa beauté et sa diversité. À cela s’ajoutent une BO locale et un rythme soutenu. À l’arrivée, le spectateur ne peut qu’apprécier un film de qualité. Presque une première, dans une île pas vraiment habituée à se voir sur grand écran. De quoi se réjouir, même si la réorientation du scénario limite la capacité du spectateur à comprendre les maux du territoire.
Civilisation contre barbarie ?
Entre le livre et le film, plusieurs personnages et intrigues ont naturellement été coupés. « Des choix de simplifications sont obligatoires dans une adaptation. Ne serait-ce qu’en raison du budget », justifie le réalisateur. Premier personnage à en payer les frais : l’homme politique. Celui qui distribue des cartons de mabawas en période d’élection, achète la confiance de Bruce et entretient la violence à défaut de l’endiguer. Par sa présence, le lecteur devine un vaste système d’injustices aux responsabilités partagées. Une sorte de machine infernale où chaque personnage constitue un engrenage : personnalités politiques, travailleurs sociaux, parents défaillants, jeunes désœuvrés, etc.
Sur grand écran, cette nuance disparaît au profit d’un monde bipolaire. D’une part, la barbarie causée par une misère dont on se garde de pointer les responsables. De l’autre, la civilisation épargnée par la pauvreté. Cette dernière rassemble des humanitaires sympas mais impuissants. On peut également y croiser la mère adoptive de Moïse : une Française qui, malgré son implication, ne parvient pas à le préserver des « mauvaises fréquentations ». Dans l’ouvrage, son geste égoïste est pourtant le péché originel de cette tragédie. C’est elle qui s’accapare un enfant pour l’éduquer loin de ses repères. C’est aussi Stéphane l’humanitaire qui, dans son impétueux besoin de success story exotique, va provoquer des drames. Autant d’éléments qui permettent de comprendre un point central occulté par le film : même les plus (à priori) bienveillants ne sont pas étrangers aux injustices du département.
Un film de qualité malgré ses limites
Tropique de la violence est le genre de film dont on se retiendra presque d’émettre une critique négative tant Mayotte a besoin d’œuvres culturelles pour débattre et se raconter à elle-même. Grâce à cette réalisation, la jeunesse possède enfin un film digne de ce nom pour témoigner de son quotidien. Devant certaines réactions qui évoquent déjà une « mauvaise pub » pour le territoire, Manuel Schapira se défend : « Ils n’ont pas vu le film et se contentent de juger à l’affiche. Les retours sont jusqu’à présent unanimes. Particulièrement les jeunes. Ils sont fiers de voir leur île filmée avec de beaux moyens. Ils sont également fiers de voir des mecs d’ici raconter leur vécu. » Si les jugements négatifs sont incontournables, le réalisateur semble davantage concentré sur ses convictions « Sortir Mayotte de l’indifférence et montrer les jeunes au-delà des raccourcis habituels ». Sage intention.
Néanmoins, impossible de ne pas relever certains travers du cinéma français dans le traitement de la misère en général, et de celle de Mayotte en particulier. Bien que nuancée par son impuissance en terre mahoraise, l’eternelle figure du « sauveur blanc » est encore présente. La pauvreté demeure un spectacle que l’on regarde avec fatalisme, sans en chercher les causes ni les portes de sortie. Les Comoriens sont majoritairement miséreux ou violents (quand ils ne sont pas élevés par une blanche, comme Moïse). Les Mahorais sont dépassés, parfois haineux, mais rarement (voire jamais) animés par une solidarité sociale ou familiale. Quant à la parole des femmes, elle se limite quasiment à deux expressions : celle d’une Comorienne qui abandonne son enfant, et celle d’une Française qui l’éduque.
Alors certes, une production ne peut pas tout montrer en une heure et demie. Certes, il est impossible de résumer en un film toutes les nuances d’un livre. Certes, on ne peut synthétiser en une œuvre toutes les subtilités d’une île aussi complexe. Critiquer est facile. Réaliser un film à Mayotte l’est nettement moins. Que celui-ci soit débattu, contesté ou examiné dans ses limites est une bonne chose. Dans tous les cas, il libère la parole et permet à chacun de projeter sa conception du territoire. C’est toujours mieux que de projeter des cailloux.
Plainte pour viol et actes de violences sur mineur dans une école privée de Petite-Terre
Un parent d’élève de l’école maternelle privée Les Pitchnounes (association Maounga-Dounia), située à Pamandzi, a récemment porté plainte pour viol sur sa fille de moins de trois ans (entre autres sévices). L’enquête préliminaire est actuellement encore en cours, mais le témoignage de l’enfant, validé par un pédopsychiatre de La Réunion, est particulièrement éloquent.
Un parent d’élève nous a alerté récemment sur des faits très graves qui se seraient déroulés au sein de l’école maternelle privée Les Pitchounes. Sa fille de deux ans et demi y aurait subi des violences physiques et sexuelles de manière répétée. Les mis en cause seraient des membres du personnel périscolaire. Un homme et au moins deux femmes seraient impliqués dans ces méfaits. « Ma fille a subi des violences physiques, sexuelles et, après analyse de son témoignage par un pédopsychiatre, le viol a été établi », raconte le parent, qui a évidemment déscolarisée son enfant depuis. Si ce dernier a donné l’alerte en novembre 2021, les sévices avaient, semble-t-il, débuté dès la rentrée scolaire…
Des sévices physiques rapidement repérés
« Tout a commencé quand j’ai vu revenir ma fille de l’école avec un gros hématome dans le dos », raconte le parent de l’enfant concerné, qui maîtrise déjà très bien le langage. « Lorsque je l’ai interrogée sur la provenance de cette marque, ma fille a dit que c’était une « tatie » de l’école qui l’avait frappée », poursuit-il. Évidemment, il a tout de suite alerté la direction qui a assuré qu’elle enquêterait sur le sujet. L’une des « taties » (sont ainsi nommées les femmes du service périscolaire de l’école) a clairement été identifiée comme violente et a finalement été licenciée. « Mais seulement au bout de plus de 2 mois et avec l’appui du rectorat », se désole le parent de la petite fille.
Des agressions sexuelles et au moins un viol sont présumés
Les attouchements sexuels et le viol n’ont pas pu être présumés tout de suite car la psychologie du jeune enfant fait qu’il intériorise ce genre de sévices. Le parent a d’abord été alerté par un changement dans le comportement de son enfant. « Ma fille a commencé à faire des cauchemars toutes les nuits et à hurler dans son sommeil », nous raconte-il. « Elle me disait qu’elle avait mal au ventre, mais me désignait plus bas que le ventre et parlait d’un « monsieur beurk » de l’école », poursuit-il. Evidemment, ses soupçons l’ont conduit à emmener tout de suite sa fille au CHM pour un examen médical. Mais les médecins du CHM n’ont rien constaté d’anormal sur le plan physique. Le parent a donc demandé à la gendarmerie de fixer un rendez-vous avec un médecin légiste. Ce 2ème examen ayant eu lieu 5 jour après que l’enfant a commencé à parler à son parent, le légiste n’a pas trouvé de preuves physiques de viol non plus. Toutefois, le comportement extrêmement perturbé de la petite fille en question, joint à ses gestes et propos troublants, permettait de laisser planer le doute.
Aucune prise en charge par un pédopsychiatre n’étant rapidement possible à Mayotte (le parent a eu des soupçons de viol dès novembre et le CMP pédiatrique ne lui proposait de rendez-vous que fin décembre), il a emmené sa fille chez un pédopsychiatre de La Réunion. C’est ce dernier qui a clairement établi le viol en réussissant à faire verbaliser l’enfant sur ce qui lui était arrivé.
La difficulté à établir des preuves concrètes
Malgré ce témoignage direct de l’enfant « à grand renfort de gestes qui ne laissent aucun doute », précise le parent, les preuves du viol par un personnel périscolaire de l’école sont difficiles à établir sur un plan judiciaire, d’autant plus que l’homme en question reste encore à ce jour non identifié. « Le délai de 3 mois après ma plainte est presque achevé, mais s’il n’y a pas assez de preuves, elle est susceptible d’être classée sans suite », se désole le parent. Ce dernier regrette également que 5 équipes d’enquêteurs se soient succédé sur cette affaire depuis le mois de novembre, entravant ainsi la possibilité d’un suivi rigoureux.
Le recteur Gilles Halbout a pris cette affaire très au sérieux, mais comme il s’agit « d’une école privée qui n’est pas sous contrat », il n’a pas le pouvoir de mettre directement à pied les membres de son personnel. Un inspecteur de l’Éducation Nationale a cependant été envoyé sur place et a demandé le licenciement immédiat de l’un des personnels soupçonnés de violences. « La directrice nous a affirmé que c’était fait et nous devons très bientôt renvoyer cet inspecteur pour vérification », affirme Gilles Halbout. Son pouvoir s’arrête toutefois à cette limite. En revanche, le procureur a été saisi. « Cette affaire est du ressort de la justice », nous a expliqué Gilles Halbout. Joint par nos soins, le procureur Yann le Bris nous a juste confirmé que « l’enquête était en cours » sans souhaiter s’exprimer davantage.
Malgré nos multiples sollicitations, nous n’avons pas réussi à joindre la directrice de Les Pitchounes pour avoir son point de vue sur cette affaire.
Une compétition d’athlétisme sur piste au stade de Labattoir
Samedi 5 février s’est déroulée une compétition d’athlétisme sur piste au stade de Labattoir, organisée par le comité d’athlétisme départemental de Mayotte. Sprint, demi-fond, javelot et poids étaient au programme. Des médailles ont récompensé les meilleures performances dans chaque épreuve pour toutes les catégories. Une soixantaine d’athlètes ont répondu présents pour concourir sous une chaleur éprouvante. Les clubs du CAL, du CAM, du NAC et du RCM étaient présents ainsi qu’une dizaine de juges bénévoles qui ont permis l’organisation de cette compétition initialement prévue le 29 janvier, mais annulée en raison de la boue recouvrant la piste !
Plus de 200.000 euros pour restaurer la presqu’île de Bouéni
Suite à une concertation avec le conservatoire botanique national des mascarins (CBNM) et la direction de l’environnement, du développement durable et de l’énergie (DEDDE) du conseil départemental en 2021 sur la mise en place d’un projet de restauration et de gestion de l’espace naturel sensible (ENS) départemental de la presqu’île de Bouéni, les Naturalistes de Mayotte ont répondu à l’appel à projet de l’office français pour la biodiversité (OFB) MobBiodiv’Restauration et se sont vus attribuer une subvention de 237.884 euros, correspondant à 70% de la valeur totale du projet pour le mettre en place jusqu’en 2023.
Le projet a comme objectifs de réaliser des actions de restauration écologique d’urgence en forêt naturelle par une approche participative, d’apporter des connaissances en termes de biodiversité et d’usages socio-économiques de la zone, puis de stimuler la concertation des acteurs, nécessaires à la réalisation d’un plan de gestion qui permettra au département de pérenniser les actions entreprises.
La phase de préparation de terrain et lutte contre les espèces exotiques envahissantes a débuté ce lundi 7 février. Viendront ensuite la trouaison et la plantation de 5 000 plants indigènes de Mayotte, d’une dizaine d’espèces différentes avec notamment des pieds de tamarins (Tamarindus indica) ou encore de nato (Mimusops comorensis). Ces chantiers participatifs sont réalisés en partenariat avec Nayma, les Apprentis d’Auteuils, la FMAE, les ambassadeurs de la communauté de communes du Sud et le comité jeunes de la commune de Bouéni. L’opération de plantation prendra fin le dimanche 27 février avec une journée réservée aux adhérents des Naturalistes.
L’ENS de la presqu’île de Bouéni-Boungoudranavi, identifié comme site pilote dans le schéma départemental des ENS (SDENS) pour Mayotte en 2019, est une zone clé pour la biodiversité, abritant végétation naturelle sèche et espèces remarquables de reptiles et d’oiseaux. Soumis aux contraintes démographiques, aux espèces exotiques envahissantes et à la fragmentation des habitats, il est urgent de préserver ce site naturel des inclusions anarchiques de l’agriculture, de la monotonisation des paysages et de la biodiversité.