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« Je leur ai dit : « Dégagez de chez moi », et j’ai tiré »

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Rendue ce jeudi en appel devant la chambre d’instruction de La Réunion, la décision de placer les quatre hommes mis en cause dans l’affaire du rapt de Petite-Terre n’est pas sans soulever de questions selon leur avocat. Me Nadjim Ahamada dénonce notamment une violation des droits de la défense et une motivation politique à l’endroit des divers collectifs contre l’insécurité qui affichent un soutien farouche à ses clients.

Un homme de 54 ans a été condamné à deux ans de prison, dont une année avec sursis, pour avoir tiré sur des cambrioleurs qui se sont introduits chez lui, à Combani, dans la nuit du 13 au 14 janvier 2020. Deux des trois voleurs (l’un étant mineur, il ne peut pas être jugé en correctionnelle) ont également été punis par le tribunal de Mamoudzou, ce mardi.

Souvent victime de vols ou d’agressions, le propriétaire d’un bar de Mamoudzou était, ce mardi matin, sur le banc des prévenus du tribunal correctionnel. Une place qu’il partageait avec l’un des cambrioleurs avec qui il s’est retrouvé nez à nez le 13 janvier 2020, à Combani. Ce soir-là, alors que sa femme et ses deux enfants étaient dans son autre logement à Cavani, il regardait la télé quand il a entendu du bruit. « Ca faisait boum boum dans l’escalier. Comme je me suis fait cambrioler deux jours plus tôt [N.D.L.R les cambrioleurs ont admis que c’étaient eux], je suis sorti pour voir », raconte-il, à la barre, ce mercredi. « J’ai vu une personne accroupie devant mon frigo. J’ai voulu lui foutre la trouille de sa vie. » Armé d’une carabine et d’un pistolet d’alarme, l’homme de 54 ans est entré et tombé pas sur un, mais trois voleurs. Surpris, il a alors fait usage une fois chacune de ses armes « sans viser ». « Je leur ai dit : « Dégagez de chez moi », et j’ai tiré », se souvient-il, deux ans après. Le projectile de la carabine a alors traversé l’épaule d’un des voleurs qui lui tournait le dos et s’est logé dans le cou d’un deuxième.

Les trois cambrioleurs ont alors fui « en passant par-dessus la balustrade. Je n’ai pas vu que j’avais blessé quelqu’un », continue l’homme atteint d’arthrose. L’affaire aurait pu en rester là. En effet, les deux voleurs blessés, l’un de 23 ans aujourd’hui et un autre de 22 ans, ont préféré se taire et ont été rapidement soignés au dispensaire de Combani, le 14 janvier 2020. Mais c’est deux jours plus tard, quand celui atteint au cou a été admis à l’hôpital, puis placé en réanimation, que les gendarmes ont commencé à s’intéresser à cette histoire, alors qu’entre-temps, le propriétaire de bar n’avait pas jugé utile de les prévenir de l’intrusion à son domicile.

Autre élément en défaveur de l’homme d’affaires installé à Mayotte depuis vingt ans. La carabine 22 long rifle qu’il a utilisé n’a jamais été mentionnée lors des auditions. Il y a bien eu une saisie, mais seuls le pistolet d’alarme et une carabine à plomb ont été trouvés. « Je ne voulais pas que le propriétaire de la carabine soit embêté », justifie-t-il, penaud, lors de l’audience.

« Votre vie n’était pas en danger »

Si la légitime défense a été évoquée pour ce cas, les faits se déroulant à la fois de nuit et dans un domicile, elle a été écartée à la fois par la substitut du procureur, Sarah Mbuta, et par la propre avocate du prévenu de 54 ans, maître Mélanie Trouvé. En effet, pour être appliquée, il faut « une proportionnalité » et répondre à une menace. « Ce que l’on vous reproche, c’est d’avoir répliqué de manière violente », indique la première à l’homme poursuivi pour « violences avec arme ». Elle rappelle que le blessé au cou, celui qui a 22 ans, a eu cent jours d’interruption temporaire de travail (ITT) et que la vie du propriétaire « n’était pas en danger ». En outre, aucune arme n’a pu être attribuée aux voleurs, malgré la présence d’un chombo.

Maître Mélanie Trouvé n’a pas plaidé la relaxe, mais a tenu à dire que son client « n’a pas eu une volonté de se faire justice lui-même » et « qu’il n’a jamais nié sa responsabilité ». Sur l’éventualité d’appeler les gendarmes, dont la brigade la plus proche est à Sada, ou l’alarme désactivée ce soir de janvier 2020, elle rétorque « qu’il sait qu’il n’est pas protégé quand il sort ».

Le tribunal correctionnel a condamné l’homme de 54 ans à deux ans de prison, assorti d’un sursis probatoire d’un an. Il a également l’interdiction de porter une arme pendant cinq ans. Sa peine pourra être aménagée. Concernant les voleurs, le plus jeune n’avait pas 18 ans et ne peut donc pas être jugé par le tribunal correctionnel. Le plus âgé, le seul présent et qui a été blessé à l’épaule, a été condamné à six mois de prison avec un mandat de dépôt pour « tentative de vol en réunion ». Le dernier, actuellement aux Comores, s’est vu attribuer un mandat d’arrêt pour exécuter une peine d’un an de prison dont six mois avec sursis.

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