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Football : Elhad Saïd, l’espoir mahorais de Châteauroux

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Du haut de ses 18 ans, Elhad Saïd a déjà l’étoffe d’une star du football professionnel. Il vient de rejoindre le centre de formation de la Berrichonne de Châteauroux, qui évolue en National. Une nouvelle étape dans sa carrière de footballeur qui le rapproche de son objectif, devenir professionnel et jouer dans les grands clubs.

Son talent est indéniable. Elhad Saïd, jeune footballeur originaire de Mayotte, a su se frayer un chemin dans le monde du football pour se hisser sur le podium des talents prometteurs. Il a commencé à jouer dans sa ville natale de Limoges grâce à son grand-frère, Dhoulkamal Saïd. « Il m’a initié au foot alors que je n’avais que 5 ans. J’y ai pris goût et je n’ai jamais voulu arrêter », raconte-t-il. Le jeune garçon passe par plusieurs clubs de Limoges avant d’être recruté dans le très prestigieux Racing Club de Lens à l’âge de 11 ans. Elhad y évolue pendant six ans, gravit les échelons et intègre l’antichambre du RC Lens, mais, à cause du Covid-19, il ne pourra jouer avec la réserve. Qu’à cela ne tienne ! Le jeune footballeur ne baisse pas les bras, continue les entraînements, et une nouvelle opportunité se présente à lui. « Le club de Châteauroux cherchait un ailier gauche. Elhad a fait une semaine d’essai, ça s’est bien passé et ils l’ont retenu », explique son frère, Dhoulkamal Saïd.

football-elhad-said-espoir-mahorais-chateaurouxIl entre en U-19 et cela lui permet de jouer plus. « Je m’entraîne avec la réserve, la Nationale 3, et les week-ends je joue avec les groupes nationaux. Mon objectif est de maintenir Châteauroux en U-19 National », précise le joueur. Le centre de formation de la Berrichonne de Châteauroux est réputé pour être exigeant, la discipline est de rigueur et Elhad doit s’y plier. « On doit manger équilibré, on dort à des heures précises pour éviter les blessures. Mais j’étais déjà habitué à ça. » Le footballeur a signé un contrat qui se terminera en juin 2022, à la suite duquel il espère décrocher un contrat professionnel. Ça ne sera pas facile, il le sait, mais Elhad se donne les moyens pour y arriver. « Je travaille dur, je sais ce que je veux. L’idéal pour moi est de commencer dans mon club de formation, à Châteauroux, avant d’aller ailleurs. » Il rêve de jouer dans les grands clubs nationaux et européens tels que le Paris-Saint-Germain ou le FC Barcelone, à l’instar de ses idoles, Lionel Messi, Neymar et Kylian Mbappé.

Le football, une affaire de famille

Elhad Saïd suit les pas de son grand-frère, qui n’est autre qu’Ismael Boura, actuellement en prêt dans le club de Ligue 2 du Havre, où il est titulaire. Le football est avant tout une passion partagée par toute la famille. Les parents des deux joueurs n’ont ainsi pas hésité à déménager plusieurs fois afin de permettre à leurs enfants d’évoluer dans différents clubs. « Je suis reconnaissant, j’ai conscience des sacrifices qu’ils ont fait, de leur investissement et je les remercie pour cela », déclare Elhad Saïd. Des sacrifices, toute la famille en a fait, particulièrement le grand-frère Dhoulkamal Saïd, qui a fait le choix de mettre sa carrière professionnelle de côté pour celles de ses petits-frères footballeurs. « J’ai refusé un CDI à Limoges et j’ai préféré déménager à Lens pour qu’Elhad puisse entrer au RCL. Nos parents étaient avec nous mais ne comprenaient pas le monde du football. C’était donc moi qui encadrais mes frères », assure Dhoulkamal Saïd.

football-elhad-said-espoir-mahorais-chateaurouxC’est toujours le cas aujourd’hui. Ce dernier est très protecteur envers sa fratrie, notamment avec Elhad, et n’hésite pas à remettre les pendules à l’heure lorsque cela est nécessaire. « Je ne veux pas qu’ils oublient d’où l’on vient, de la misère qu’on a vécue. Ils évoluent dans le monde du football professionnel, ils gagnent de l’argent mais il ne faut pas qu’ils dérivent, car demain ils peuvent tout perdre. Ils doivent avancer tout en gardant les pieds sur terre », explique Dhoulkamal Saïd. Des valeurs partagées par l’ex-Lensois. « C’est très important de ne pas oublier son histoire, ses origines. » Ses origines, il y pense souvent. Elhad Saïd reconnaît avoir de la chance d’être né et d’avoir grandi en métropole car cela lui a permis d’évoluer dans des clubs qui ont les structures adéquates. Ce qui n’est pas le cas des joueurs de Mayotte, qui doivent quitter le territoire pour que leurs carrières évoluent.

Intervention collective sur l’accès aux droits

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L’association Nayma organise ce jeudi 17 février à Malamani une matinée d’intervention collective autour de l’accès aux droits, en compagnie de plusieurs acteurs sociaux du territoire tels que le conseil départemental de l’accès au droit, le conseil des prud’hommes, l’union départementale des associations familiales et l’unité territoriale d’action sociale de Chirongui.

Ce temps d’échanges et d’information est destiné aux 204 salariés en insertion, dont certains vivent très en marge et ignorent tout de leurs droits fondamentaux ainsi que des aides qui peuvent leur être allouées. Cet événement a donc pour but de leur permettre d’identifier et rencontrer les différentes structures pouvant les aider selon leurs situations et profils.

Monuments de beauté de l’océan Indien : un concours photographique pour les collégiens

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Initiative culturelle inédite issue d’un partenariat entre le Département de La Réunion, la commission de l’océan Indien, et l’Académie de La Réunion, le concours photo « Monuments de beauté de l’océan Indien » a pour objectif de favoriser l’appropriation des contenus dématérialisés du patrimoine iconographique de l’océan Indien par des publics scolaires.

Ce concours fait partie du projet collaboratif d’appropriation du patrimoine iconographique de l’océan Indien par les populations. Porté par l’iconothèque historique de l’océan Indien (sépartement de La Réunion), cofinancé par l’Union européenne (FEDER – INTERREG V OI), et soutenu par la commission de l’océan Indien (COI), ce chantier patrimonial permet l’accès à des bases d’images à caractère historique mises en commun par des institutions partenaires du sud-ouest de l’océan  Indien. Après trois années de mise en œuvre opérationnelle (inventaire, numérisation et description des images), l’heure est désormais à la diffusion et aux démarches de médiation des images auprès des populations des territoires concernés.

Les jeunes sont amenés à se repérer dans l’espace, dans les pas de traqueurs de chefs d’œuvre de leur patrimoine architectural. Ils prendront un instantané d’un monument de leur choix de manière originale. Retrouvez ci-dessous les modalités de participation : être un élève de 11 à 15 ans de la région (Mayotte, Réunion, Madagascar, Maurice , Comores, Seychelles et Mozambique) ; participation collective uniquement par groupe de 2 à 10 participants maximum  et de deux enseignants référents. ; inscription et date limite pour participer du 1 février au 30 avril 2022 par mail à ihoi@cg974.fr. Retrouvez les informations sur le concours et sur les modalités de participations au lien suivant : https://bit.ly/3s1JRii. Les trois groupes lauréats se verront remettre leur prix à l’occasion des Journées du Patrimoine (septembre 2022).

2.5 millions d’euros pour mener à bien les projets de la MDPH

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Ce mardi 15 février 2022, s’est tenue la commission exécutive du GIP – MDPH de Mayotte, dans les locaux de la maison départementale des personnes handicapées , sous l’égide du 7ème vice-président du conseil départemental en charge de la solidarité,  de l’action sociale et de la santé, Madi Moussa Velou, en présence des conseillers départementaux, membres de la commission,  Nadjayedine Sidi, Elyassir Manroufou, Soihirat El-Hadad et différents partenaires sociaux et médico-sociaux.

Cette rencontre a permis de présenter la feuille de route départementale CD/CNSA (caisse nationale de solidarité pour l’autonomie)/MDPH 2021-2024, adoptée par les membres présents de la commission. Il était question aussi de valider les grandes orientations budgétaires pour 2022 qui affiche un projet de budget 2022 équilibré en fonctionnement et en investissement de 2.516.122,39 euros afin de mener à bien les différents axes prioritaires prévues au sein de la MDPH.

Dans sa mission d’accompagnement des personnes en situation du handicap ainsi que leurs familles, la MDPH a prévu plusieurs mesures notamment, la dématérialisation de certaines démarches, la création d’un espace numérique confidentiel, avec un plan de formation pluriannuel pour les agents qui devront accueillir les ayants droits, la création du BD handicap financé par le conseil départemental dans le but de sensibiliser le grand public sur la question du handicap.

Afin d’assurer la proximité de ses services, être au plus près de la population, la structure a prévu la mise en place d’un minibus aménagé pour aller dans les coins les plus retirés de l’île afin de rencontrer la population ainsi que l’implantation d’autres antennes sur le territoire. En effet, la prochaine est prévue à Dembéni, puis suivront celles de la Petite-Terre et du Nord de l’île.

Le président de la Croix-Rouge en visite à Mayotte et à La Réunion

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Philippe Da Costa, président de la Croix-Rouge française, se rend à La Réunion du 15 au 17 février puis à Mayotte jusqu’au 20 février. Pour son premier déplacement dans les Outre-mer depuis son élection à la tête de l’association, l’objectif est de rencontrer les volontaires ainsi que les partenaires institutionnels.

Au-delà de la crise sanitaire, les volontaires de l’association sont engagés au quotidien sur plusieurs dispositifs, pour pallier les difficultés sociales rencontrées par les personnes accompagnées ainsi que pour lutter contre les exclusions, réagir aux urgences (crise Covid, cyclones, épidémies…), proposer des solutions en termes de prévention de la santé, de lutte contre l’isolement des personnes âgées et de promotion de l’engagement de la jeunesse.

Forte de ses actions lors de la crise sanitaire et à travers les différents dispositifs déployés quotidiennement sur ces deux territoires, la Croix-Rouge française est un acteur associatif incontournable de l’océan Indien. La venue du président de la Croix-Rouge française sera l’occasion de saluer la grande implication des salariés et bénévoles de l’association et leur engagement dans l’accompagnement des populations vulnérables.

Des caillassages à Tsoundzou 1 mardi matin

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Après la plainte la semaine précédente d’un propriétaire d’un terrain à l’entrée de Tsoundzou 1, la police est intervenue sur les lieux mardi en début de matinée. Un homme à l’origine de menaces de mort contre le propriétaire a été interpellé. Toutefois, les habitants de ce terrain et des jeunes ont répondu par des jets des pierres à l’opération. Depuis les hauteurs de la commune, au niveau de la station service située au bord de la route nationale 2, ils ont visé les policiers municipaux et nationaux, nécessitant leur présence une bonne partie de la matinée. Aucun blessé n’est à déplorer précise une source policière.

Les barges Polé et Karihani envoyées à Maurice, faute d’une cale sèche dimensionnée

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Les amphidromes Polé et Karihani vont tous les deux subir, tour à tour, un contrôle technique obligatoire de cinq semaines au chantier naval de l’océan Indien à Maurice entre début mars et fin juin. Une opération évaluée à 2.4 millions d’euros, qui va non seulement réduire d’un quart le nombre de sièges dans les barges durant cette période, mais qui met aussi en lumière les carences du service des transports maritimes en termes de maintenance.

C’est une belle galère qui attend les usagers quotidiens de la barge. En cause : l’arrêt tour à tour des deux derniers amphidromes de la flotte départementale. Une annonce tombée dans la soirée de ce lundi 14 février qui fait quelque peu grincer des dents et qui risque bien d’allonger les files d’attente de plusieurs dizaines de mètres… « C’est une sorte de contrôle technique obligatoire qui a lieu tous les cinq ans », dévoile Jean-Luc Davatchi, le directeur technique du service des transports maritimes (STM). Rien de bien particulier en soi. À l’exception près que la visite des coques, des vannes et des organes de sécurité se déroule au chantier naval de l’océan Indien à Maurice, par ailleurs site de construction des deux navires. « Nous tablons sur cinq jours de traversée, mais cela dépend des conditions météorologiques. En fonction des aléas climatiques, le remorqueur est habilité à se déporter. »

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En plus de l’acheminement jusqu’à l’île voisine, il faut compter respectivement cinq et six semaines de maintenance pour le Polé et le Karihani. Coût total de ce marché public : 2.4 millions d’euros, dont 800.000 euros pour les simples remorquages. Plus concrètement, le premier sera absent des radars de la semaine 10 à la semaine 17, tandis que le second sera hors service de la semaine 18 à la semaine 25. Tout naturellement, ces absences successives ne sont pas sans conséquence… Des perturbations sont ainsi à prévoir sur le trafic entre Grande-Terre et Petite-Terre, notamment « le matin et en fin d’après-midi ». « Au lieu d’avoir deux barges de 590 places, l’une des deux sera remplacée par le George Nahouda qui n’en compte que 230 », prévient Jean-Luc Davatchi. De facto, l’axe Issoufali-gare maritime va perdre un quart de ses sièges pendant plus de deux mois !

Une cale sèche sous-dimensionnée

Indépendamment des considérations logistiques, cet arrêt quinquennal vient mettre en lumière les carences recensées dans le 101ème département. En ligne de mire : la cale sèche du service des transports maritimes. D’une longueur de 40 mètres, elle ne peut accueillir le Polé et le Karihani, dont les coques font 50 mètres, dans le cadre d’un check-up aussi lourd. Heureusement, ce défaut n’est pas totalement rédhibitoire ! En effet, il est tout à fait envisageable de procéder à des interventions journalières de moindre envergure, comme la visite de routine d’un propulseur. « Nous sommes en capacité de rentrer ces amphidromes, et nous l’avons déjà fait par le passé, mais nous ne pouvons pas fermer la porte », image le directeur technique. Ce qui implique toutefois d’opérer uniquement en marée basse. « Par exemple, nous ne pouvons pas procéder à leur carénage (la révision périodique de la coque, ndlr). »

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Ce constat amer dénote ainsi des difficultés opérationnelles du service des transports maritimes. Envisagé il y a cinq ans au moment de la livraison du Polé et du Karihani, le projet d’agrandissement de la forme de radoub se trouve toujours au placard à l’heure actuelle. « L’ensemble du STM est vétuste, il faudrait une remise à niveau globale », concède Jean-Luc Davatchi. Tout cela pour dire qu’en cas d’avarie plus grave, nous sommes obligés de les envoyer à Madagascar, à La Réunion ou à Maurice… » Pourvu que cela n’arrive pas pendant la révision des deux mastodontes !

 

Deux nouveaux navires livrés en 2023

barges-pole-karihani-envoyees-maurice-faute-cale-seche-dimensionneeBonne nouvelle : le service des transports maritimes s’apprête à recevoir deux barges plus « petites » en janvier et en juin 2023. « Nous travaillons sur cet achat depuis un an en tenant compte des spécificités locales », précise Jean-Luc Davatchi. S’ils pourront accueillir 400 passagers, seuls 160 d’entre eux seront abrités de la pluie. Autre particularité, les deux navires ne pourront dépasser la limite des 700kWh et auront une capacité de transport inférieure à 500 tonneaux afin d’être compatibles avec les brevets des capitaines en poste.

Cosporma : la première agence de conseil sportif de Mayotte

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Constatant que peu de sportifs mahorais arrivaient à percer hors des frontières de leur île, le jeune Houssalam Houdjati a eu l’idée de monter Cosporma, une agence en conseil sportif. Officiellement née en 2022, cette dernière s’occupe déjà de deux sportifs mahorais à haut potentiel et s’est spécialisée dans les domaines du foot, du hand et de la boxe. Son objectif est d’accompagner, de guider et de conseiller.

cosporma-premiere-agence-conseil-sportif-mayotte« Lors de mes études secondaires à La Réunion, j’ai vu beaucoup de sportifs à haut potentiel partir en métropole et revenir bredouille », affirme Houssalam Houdjati. Passionné de sport, il se pose alors des questions sur la raison de ces échecs récurrents des sportifs réunionnais dès qu’ils passent les frontières de leur île et en arrive à « un manque de préparation mentale ». « On constate un taux d’échec important chez les sportifs réunionnais et mahorais alors que ce n’est pas le cas des sportifs antillais par exemple. Pourquoi ? Car aux Antilles, ils sont mieux accompagnés et soutenus », confie le tout nouvel agent sportif.

Revenu à Mayotte en 2016, il commence par monter une entreprise d’agro-alimentaire, le business familial, sans jamais perdre de vue son ambition d’aider les sportifs locaux à percer. Profitant du bon fonctionnement de sa première société, il ouvre officiellement Cosporma afin « de pouvoir s’y consacrer à 100% ». Ayant passé la majeure partie de sa vie à La Réunion, il se lance en repérant les jeunes sportifs à haut potentiel de l’île voisine. Constatant que ces derniers « ne réussissaient qu’à un niveau régional, jamais national », le jeune Houssalam Houdjati a pour ambition de changer cet état de fait.

Deux sportifs déjà accompagnés à Mayotte

Installé désormais sur l’île au lagon, Houssalam Houdjati compte évidemment apporter aussi son soutien aux jeunes sportifs mahorais. Il en accompagne déjà deux : Fouad Dina Kamal, attaquant au sein de la fameuse équipe des Jumeaux de M’zouazia, et Fazir Mari, pratiquant de boxe anglaise au sein du Maore Boxing Club de Majicavo. « En ce qui concerne Fouad Dina, nous avons déjà réussi à obtenir des pré-accords avec deux clubs nationaux de Ligue 1 », se félicite l’agent sportif.

Sa technique pour accompagner les sportifs réside principalement dans la préparation mentale. Pour cela, il travaille en collaboration avec un professionnel du domaine. Un nutritionniste et un conseiller juridique guident également les jeunes sportifs. « Le nutritionniste élabore des menus pour optimiser leurs performances. En sport, une bonne hygiène de vie est essentielle », rappelle Houssalam Houdjati. Ce dernier ne s’arrête toutefois pas là et apporte également des conseils aux parents pour qu’ils puissent accompagner au mieux leur enfant. « Quand on prend l’exemple de Kylian Mbappé, c’est flagrant. Il ne serait jamais arrivé à son niveau sans l’énorme soutien qu’il a reçu de ses parents », explique l’agent sportif qui a bien étudié quelles étaient les clés de la réussite des grands sportifs avant de lancer son agence. Espérons que ses techniques apportent un réel soutien aux jeunes sportifs mahorais afin que leur réussite dépasse enfin les frontières du 101ème département !

Collège de Dembéni : “Moi, je ne coupe pas des têtes”

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Des mamans et des enfants ont décidé de bloquer l'entrée du collège Zakia Madi, ce mardi.

Alors qu’une réunion de médiation a eu lieu, mardi matin, au collège Zakia Madi, des parents accompagnés de collégiens ont manifesté à l’extérieur. Appuyant une partie des enseignants et du personnel, ils réclament du changement dans l’établissement en raison de relations conflictuelles avec la direction. Le rectorat de l’académie tente de calmer la situation et préfère parler de “marges de progression”.

La scène était peu commune ce mardi matin, au collège Zakia Madi, situé à la sortie d’Iloni. Du gaz lacrymogène a été utilisé contre une maman qui tentait de s’interposer contre l’interpellation d’une autre. Cette intervention des gendarmes a fait suite à la manœuvre des enfants et parents pour bloquer l’entrée afin de dénoncer une situation interne. En effet, ce même matin, une réunion a eu lieu entre le rectorat et le personnel de l’établissement au sujet des tensions entre une partie de ce dernier et la direction du collège.

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Après leur intervention en début de matinée, les gendarmes se sont postés aux entrées du collège.

La situation n’est pas nouvelle : une grève avait déjà eu lieu en novembre, mais un événement la semaine dernière l’a remise au goût du jour. Mercredi 9 février, vivant mal ce conflit, la gestionnaire de l’établissement a tenté de mettre fin à ce jour.Transportée à l’hôpital, celle-ci est sortie du coma. Ce geste a choqué l’ensemble de l’établissement et révélé de nouveau les tensions. Un droit de retrait d’une partie des enseignants a d’ailleurs été exercé lundi. “La situation est tendue. On a cru qu’elle s’était réglée”, concède Gilles Halbout. Le recteur de l’académie reconnaît l’existence de trois groupes, “un qui soutient la direction”, “un ventre mou” et “un autre dans la défiance”. Ne voulant pas blâmer plus l’un que l’autre, il préfère évoquer “des marges de progression” et “un souci de communication”.

Un conflit étendu aux parents et au rectorat

En parallèle de la situation dans l’établissement, le dialogue paraît tout aussi difficile entre parents d’élèves et rectorat. La discorde s’est ainsi étendue à mesure que le conflit s’est éternisé. Le recteur de l’académie vient maintenant à parler “d’éléments extrêmes” pour désigner une partie des mamans présentes devant le collège. Face à leurs critiques, il répond fermement : “Moi, je ne coupe pas des têtes, autant dans la direction que chez les enseignants. Ce n’est pas la manière de faire de l’Éducation nationale.”

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Des collégiens munis de pancartes ont rejoint le groupe de mamans en début de matinée.

À l’extérieur du collège, ce mardi et sans doute de nouveau ce mercredi, Adidja Fatihoussoundi ne décolère pas. Si celle-ci n’a plus d’enfant dans le collège, elle suit de près l’évolution de la situation aux côtés d’autres mères de famille. Elle était aux premières loges quand une mère a été gazée avec une bombe lacrymogène, puis transportée chez le médecin. “Il n’y a pas d’avancée”, regrette-elle. “Le rectorat aurait dû protéger la gestionnaire de l’établissement. Pourquoi il protège la direction peu importe les conséquences ?”

De son côté, Gilles Halbout n’est cependant pas fataliste et voit la réunion de mardi matin comme une première étape. Il se dit même prêt à rencontrer les parents d’élèves par la suite. “On attend que ça”, lui répond Adidja Fatihoussoundi. “Tant que les quatre parties [direction, rectorat, enseignants et parents d’élèves] ne sont pas réunies autour d’une table et que tout le monde ne sera pas écouté, aucune solution ne sera retrouvée.”

Le centre commercial de Combani, une aubaine à 24 millions d’euros

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Menée par l’opérateur immobilier réunionnais CBo Territoria, la construction du centre commercial Ylang Ylang à Combani suit son cours. Prévu pour le deuxième semestre 2023, cet ensemble d’envergure permettra de drainer la clientèle de l’ouest de l’île, et donc de désengorger les communes de Mamoudzou et Koungou. Un développement qui en amènera d’autres, et permettra au village de la commune de Tsingoni de devenir le pôle économique du Centre.

Un Jumbo Score, un Mr Bricolage et un C’Tam regroupés dans le même ensemble commercial… À Combani ! C’est ce que pourront apprécier les Mahorais, et surtout les habitants du centre et de l’ouest de l’île, à la fin de l’année 2023. Dans environ un an et demi, en effet, les chalands se presseront sur le parking du centre commercial Ylang Ylang. Celui-ci sera situé sur un terrain de 2.9 hectares, derrière la station-essence Total, au niveau de la sortie sud du village. Quant aux bâtiments commerciaux, ils s’étendront sur quasiment 8.000 mètres carrés. « À ce jour, les surfaces sont commercialisées à hauteur de 79% », affirme Cédric Giraud, directeur du développement de CBo Territoria La Réunion – Mayotte. Le groupe réunionnais côté en bourse, qui s’occupe du projet, est déjà bien connu à Mayotte, puisqu’il est à l’origine du rachat de l’immeuble où se trouve C’Tam, à Kawéni, en 2016. C’est dans le même village que l’entreprise construisait en 2018 le centre Kinga, dans lequel se trouvent aujourd’hui les locaux de l’ARS, de la CSSM ou du SDIS.

24 mois, 24 millions d’euros

En octobre dernier, CBo Territoria récidivait donc sur l’île au lagon, en annonçant le début de la construction d’un centre commercial à Combani. Depuis, les baux commerciaux ont été signés avec des enseignes telles que Carrefour, pour un supermarché Score de plus de 1.900 m2 qui sera géré par le groupe Bernard Hayot (BDM-GBH). Mais aussi C’Tam, qui occupera une surface de 1.200 m2 pour son second magasin à Mayotte, comme Mr Bricolage, qui s’implante dans le centre en plus du Jumbo de Majicavo. L’ensemble commercial sera complété par une galerie de 17 boutiques (1.400 m2), un comptoir de vente et un entrepôt Distrimax (groupe Cananga, 955 m2), et une enseigne de restauration rapide (300 m2). De plus, 2.8 hectares supplémentaires ont été acquis par CBo Territoria, qui y construira de l’immobilier « en foncière et en promotion », selon le groupe.

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Débutés en fin d’année 2021 par le groupe Colas, les travaux devraient s’achever au second semestre 2023, même si les imprévus sont nombreux. Mais, plus que les mesures sanitaires liées à la pandémie de Covid-19 ou les affrontements des bandes de Combani et de Miréréni, c’est la pluie qui freine le chantier. « L’avancement des travaux du futur centre commercial Ylang Ylang de Combani ne souffre pas particulièrement des restrictions sanitaires », déclare Cédric Giraud. « Il suit son cours malgré les difficultés normales de la saison des pluies à Mayotte. » Même son de cloche chez Philippe Enfru, responsable de la promotion immobilière de Colas : « Les intempéries que l’on a depuis la fin de l’année dernière nous ont fait prendre 20 jours de retard, durant lesquels nous n’avons pas pu travailler, et notamment faire le terrassement. » Quant aux frasques des délinquants, qui bloquent régulièrement le pont de Combani, elles ne représentent qu’un jour ou deux de retard. « Les machines peuvent passer de l’autre côté, et si le terrassement ne peut pas être fait le jour même, il l’est le lendemain ou le surlendemain », tempère Philippe Enfru. Le décalage sur les délais de livraison, s’il existera, ne sera donc vraisemblablement pas important.

Un développement général de Combani ?

De quoi rassurer CBo Territoria, qui a consenti à investir entre 23 et 24 millions d’euros sur le projet. Une somme conséquente, compte tenu de la réputation chaotique de Combani, que le groupe réunionnais tente d’oublier en promouvant le potentiel économique du secteur. « Le futur équipement bénéficie d’une position centrale stratégique sur l’île », récite Cédric Giraud. « À la croisée des routes départementales reliant le nord, le sud et l’ouest du territoire, le nouveau centre répond à un déficit d’équipement commercial de la zone. » Le directeur du développement ajoute que le choix ministériel de Combani pour l’implantation du second hôpital de Mayotte a été déterminant. « La position stratégique de Combani se confirme par le choix d’implantation du deuxième hôpital à Combani », continue-t-il. « Aussi, nous croyons fermement que l’implantation d’entreprises et d’activités commerciales génèrera du développement local et de la création d’emplois. Les principales enseignes du futur centre ont d’ailleurs tout intérêt à recruter du personnel local et formé. Tous ces ingrédients devraient permettre à Combani de se faire connaître sous un meilleur jour. »

Tous les espoirs sont permis, en effet, pour le village de la commune de Tsingoni. La construction de ce centre commercial sera non seulement vectrice d’emplois pour la jeunesse de la zone, mais permettra aussi la mise en place de voies de contournement permettant de fluidifier le trafic, qui est actuellement infernal au niveau du carrefour du Douka Bé. Ces nouveaux axes seront aussi les bienvenus pour les automobilistes, qui doivent régulièrement passer par Tsararano – Coconi ou par le nord de l’île pour esquiver le pont de Combani lorsque les jeunes le bloquent. À plus large échelle, cet ensemble sera vraisemblablement un bienfait pour la commune de Mamoudzou, constamment en quête de solutions pour lutter contre les embouteillages. Le fait d’avoir un supermarché dans le centre évitera aux clients de se déplacer dans le chef-lieu de Mayotte. Désormais, aux pouvoirs publics locaux de s’emparer de cette initiative commerciale, afin de proposer le meilleur quotidien possible aux habitants dans les prochaines années.

Des coupures d’eau suite à celle d’électricité

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Vers 8h30, une coupure d’électricité a touché l’ensemble de Mayotte. Le courant est revenu progressivement vers midi. Toutefois, il a grandement perturbé le réseau d’alimentation en eau, notamment dans le centre et le sud de l’île. Lundi soir, la préfecture de Mayotte a annoncé que « la Société Mahoraise des Eaux (SMAE) maintient la coupure d’eau sur l’ensemble du centre et du sud du territoire, ainsi que les villages de Passamaïnty, Tsoundzou 1, Tsoundzou 2 et Vahibé. Le retour du service est à prévoir [mardi] matin, à partir de 7h ». Vers 18h, lundi soir, 95% de la clientèle était alimenté en électricité selon les chiffres d’EDM. Les opérations de réalimentations étaient en cours dans la commune de Kani-Kéli qui était entièrement alimentée par groupe électrogène dans la soirée. Seuls 100 clients n’avaient toujours pas de courant dans le secteur des Hauts-Vallons, zone Lukida.

Compte tenu de l’évolution de la situation, le préfet de Mayotte Thierry Suquet a clôturé le centre opérationnel départemental (COD) mis en place dans la jounée pour répondre à cette crise. En fin de matinée, il avait également accepté la proposition du rectorat de fermer l’ensemble des établissements secondaires du sud et d’une partie du centre, les élèves et le personnel n’ayant pas accès à l’eau. « Le préfet de Mayotte salue la mobilisation des transports scolaires et l’engagement des forces de l’ordre présents aux abords des établissements scolaires et sur les hubs scolaires qui ont permis que les élèves soient ramenés chez eux dans de bonnes conditions », a félicité hier soir la préfecture dans un communiqué.

650 cartouches de cigarettes de contrebande saisies près de l’îlot M’Tsamboro

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Jeudi dernier, l’unité nautique du service territorial de la police aux frontières de Mayotte interceptaient une kwassa-kwassa à un nautique au nord de l’îlot M’Tsamboro. À bord de l’embarcation se trouvaient douze passagers, sept de nationalité malgache et cinq de nationalité comorienne. Y était également découvert un chargement de treize colis contenant 650 cartouches de cigarettes « La Coelacanthe ». Les passagers faisaient l’objet d’une procédure administrative en vue d’un éloignement vers les Comores. Poursuivi pour des faits d’aide aggravée à l’entrée irrégulière, entrée irrégulière et importation en contrebande de produit de tabac manufacturé, le passeur était déjà connu pour des faits similaires commis en 2020 et était également visé par une fiche de recherche d’interdiction de territoire pour trois ans. La procédure judiciaire est en cours, tandis que les cigarettes ont été remises au service des douanes de Pamandzi.

Samani Concept s’exporte désormais à Aixe-sur-Vienne

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Après Mamoudzou et Antananarivo, Samani Concept s’est lancé le 23 décembre dernier à Aixe-sur-Vienne, vers le sud-ouest de Limoges. En attendant le showroom, cette nouvelle étape doit permettre à l’entreprise la promotion de sa marque et de ses différents produits mahorais déjà présents dans son catalogue. « L’objectif est également de devenir un acteur économique qui compte dans la région de la Nouvelle-Aquitaine et ce, afin de pouvoir se développer dès 2023 en occupant des locaux plus conséquents. »

Collège de Dembéni : le syndicat de l’administration et de l’intendance – UNSA réagit

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Dans un communiqué en date du 14 février le syndicat de l’administration et de l’intendance – UNSA (union nationale des syndicats autonomes) réagit à la tentative de suicide de la gestionnaire du collège de Dembéni. Malgré la saisie du ministère de l’Éducation nationale et l’intervention du recteur, l’organisation regrette que « les mesures nécessaires n’aient pas été prises » en temps et heure. « Mais il ne s’agit pas de chercher des boucs émissaires ou de désigner des coupables, nous ne pouvons que déplorer profondément l’absence de réactions face au mal-être qui touche de nombreux collègues sur le territoire. »

Si la violence endémique aux abords des établissements scolaires joue sur le moral du personnel éducatif, le syndicat s’insurge que les cris d’alarme ne soient entendus et traités avec diligence, en particulière lorsqu’il est fait mention de cas de harcèlement. « La loi du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires garantit aux agents de la fonction publique une protection contre les violences physiques et verbales dont ils pourraient être victimes, ainsi que contre les situations de harcèlement moral et sexuel. La Direction générale de l’administration et de la fonction publique

(DGAFP) a établi un guide à destination des agents publics pour éviter que de tels agissements ne puissent avoir lieu et puissent être dénoncés sans crainte en application de la loi. Mayotte fait partie de la République et l’on est en droit d’attendre que les lois de la République s’appliquent également sur ce territoire », rappelle Laurence Pollozec, la secrétaire académique. Compte tenu des évènements récents, le syndicat A&I – UNSA demande « que des décisions soient prises rapidement afin d’éviter la réitération de telles situations au sein du collègue de Dembéni, comme ailleurs dans d’autres établissements ».

Cardiopathies congénitales : l’importance du suivi de grossesse

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Les cardiopathies congénitales sont des malformations du cœur survenant au cours de sa formation dès le début de la grossesse. Celles ne sont pas obligatoirement héréditaires et peuvent être bénignes permettant la croissance de l’enfant sans aucun problème ou parfois très graves, voire même incompatibles avec la survie du nouveau-né.

Profitant de la journée internationale de sensibilisation aux cardiopathies congénitales, le 14 février, le réseau de périnatalité de Mayotte rappelle que plus de 100 enfants naissent avec une cardiopathie congénitale, que plus de 1.000 patients sont porteurs d’une cardiopathie congénitale et que plus de 50 enfants quittent le territoire chaque année pour se faire opérer.

Le suivi de grossesse et les échographies de dépistage sont donc importants dans la détection de ces malformations. La qualité de la prise en charge et le suivi sont essentiels. Dans le 101ème département, le service du diagnostic anténatal et les cardiopédiatres du centre hospitalier de Mayotte assurent ce suivi en partenariat avec leurs collègues du CHU de La Réunion et de Paris (centre de référence pour les cardiopathies de l’enfant).

Préavis de grève chez les agriculteurs

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En 2021, une centaine d’agriculteurs ont perdu l’accès aux aides européennes de la politique agricole commune, sur la base de critères administratifs injustes. Selon la confédération paysanne, cela a pour conséquence de « mettre en danger l’autonomie alimentaire de l’île » et a pour répercussion l’augmentation « des prix lors du Ramadan ». Face à ce constat, les agriculteurs feront grève ce mercredi 16 février. Rendez-vous sur la place de la République à Mamoudzou à 9h pour se rendre jusqu’à la direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt. Parmi leurs revendications, on retrouve notamment le paiement intégral des aides de la PAC 2021 pour les agriculteurs exclus.

La prison de Majicavo toujours dans l’impasse

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Des nouveaux blocages perturbent le fonctionnement de la maison d’arrêt de Majicavo-Koropa. Lundi matin, une trentaine de surveillants ont refusé de laisser entrer les véhicules, entre 4h et 13h. En plein conflit social, le versement d’une prime la semaine dernière, sous forme d’une avance sur salaire du mois de février, a mis le feu aux poudres.

“Là, on touche à nos salaires. On est prêt à aller très loin”, s’emporte Ali Madi Saindou. Le représentant de la CGT fait partie de ceux postés devant la grille d’entrée de la maison d’arrêt de Majicavo, ce lundi matin, qui empêchent les véhicules de passer. Deux grandes rangées de voitures sont ainsi garées de part et d’autre de l’impasse menant à l’établissement. Quelques mètres plus loin, une trentaine de surveillants pénitentiaires observent la scène sous un manguier. S’ils ne bougent pas, c’est qu’ils approuvent le mouvement appuyé par la CGT.

Depuis plusieurs semaines maintenant, ils demandent un retour de leurs prestations de la caisse d’allocations familiales, supprimées en 2021, ainsi que le paiement de leurs heures supplémentaires. En réponse, la semaine dernière, le versement d’une prime a bien eu lieu, mais une note datant de jeudi dernier expliquait qu’il s’agissait d’une avance sur le salaire du mois de février. Un geste intolérable pour la CGT. “Il est hors de question qu’on accepte ça, répond le syndicaliste. On n’a déjà pas grand-chose en janvier, on va faire comment pour faire vivre nos familles en février ?”

“En cours de régularisation”

Pour remédier à cette situation, des rencontres ont eu lieu avec la direction, mais elles n’ont rien donné font remarquer les syndicalistes. Pire, cela a continué à détériorer les relations entre les deux parties. Jointe par téléphone, Muriel Guégan, la directrice interrégionale de la mission des services pénitentiaires de l’Outre-mer, tente de calmer le jeu. Elle rappelle que le sujet des prestations familiales “ne relève pas de l’administration pénitentiaire”. En effet, cela ne concerne pas que le corps des agents pénitentiaires, mais plusieurs catégories de fonctionnaires. ”Une réunion à la préfecture de Mayotte est prévue”, continue-t-elle.

Par contre, pour les heures supplémentaires, elle précise qu’elles “sont en cours de régularisation”. Le versement de l’avance sur le salaire de février ne serait qu’un moyen “d’étaler la récupération de ces heures dans le temps”. Elle assure que “l’ensemble des services de l’État sont mobilisés ».  Est-ce que ces explications apaiseront la colère des surveillants ? Sur place, le directeur adjoint, Jean-Luc Golob, a beau revenir faire l’appel des surveillants en milieu de matinée, aucun agent ne souhaite prendre la relève de l’équipe de nuit. Cette dernière doit, dans ce cas-là, assurer la garde suivante tant que la relève n’est pas là… Ce mardi, un nouveau blocage étant prévu, le directeur adjoint devrait connaître le même problème.

« Nos conducteurs pleurent comme des enfants »

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Après de nouveaux actes de violences perpétrés sur le secteur de Combani-Miréréni en milieu de semaine dernière, une énième réunion entre le Département et les gestionnaires du transport scolaire s’est déroulée ce lundi 14 février. Tandis que les transporteurs font état d’une situation insoutenable, Ali Omar, l’élu en charge du dossier pour le compte de la collectivité, prône le dialogue et les actions de sensibilisation.

« Si nous n’avons pas de réponse de la justice, nous aurons beau dépenser des millions et des millions d’euros, nous n’y arriverons pas. » Le constat dressé ce lundi matin à l’occasion d’une nouvelle réunion entre les gestionnaires du transport scolaire et le conseil départemental par Anis Boinaidi, le président du GIE Ouvoimoja Transports, semble faire mouche parmi l’assemblée, à en croire l’acquiescement – discret – des uns et des autres. « Toutes les plaintes sont remontées au niveau national », assure Frédéric Delouye, le directeur de Transdev, en charge de la gestion du réseau pour le compte de la collectivité. Néanmoins, il regrette l’absence d’un contrat d’objectif qui aurait eu le mérite d’obliger tous les acteurs de la sécurité à s’asseoir autour d’une même table.

Que faire alors face à une situation qui s’enlise de jour en jour ? « Certains de nos chauffeurs se sont retirés ce matin sur la zone centre », confie Houlame Chaharmane, le directeur du GIE Tama Ya Leo Na Messo. Une décision intervenue après le nouvel acte de violences perpétré la semaine dernière sur le secteur de Combani-Miréréni (voir encadré), qui avait eu pour conséquence la suspension du ramassage samedi dernier. « Il y a eu un mort, donc nous savons pertinemment que les autres vont vouloir se venger. Le terrain est miné… Ce sera peut-être même encore plus dangereux que d’habitude », poursuit-il pour défendre la réaction de ses collaborateurs un peu plus tôt dans la journée.

« Les conditions de sécurité ne sont jamais réunies pour rouler »

Depuis la rentrée scolaire 2021/2022, les transporteurs recensent 37 caillassages, dont pas moins de 22 pour la seule nouvelle année… Un bilan chiffré qui fait froid dans le dos et qui cristallise les tensions. « Nos conducteurs pleurent comme des enfants alors qu’ils aiment leur travail », regrette Houlame Chaharmane, relativement virulent à l’égard des forces de l’ordre, déployées régulièrement sur le terrain. « Elles nous menacent quand nous n’envoyons pas nos bus en zone de guerre alors que les conditions de sécurité ne sont jamais réunies pour rouler. » D’autant plus que ces attaques répétées ont des répercussions financières non négligeables pour les transporteurs. « Lorsque les réparations dépassent un certain seuil de la franchise, il ne devient même plus pertinent de déclarer une casse… Sans compter les défauts d’assurance puisque les assureurs n’acceptent plus de nous couvrir. » En somme, c’est la double peine comme le fait remarquer Lanto Thomas, la directrice de la société Matis.

Malgré la signature de différents protocoles d’accord, un choc frontal paraît inévitable dans ces conditions. Abdallah Abdallah Djaha, le directeur GIE Ouvoimoja Transports, préconise des mesures drastiques, comme de brouiller le réseau satellitaire à l’intérieur des autocars pour éviter que les jeunes ne communiquent l’état d’avancement du véhicule, mais aussi d’équiper l’extérieur des habitacles de vidéosurveillance. Deux requêtes difficilement réalisables pour Frédéric Delouye. La première « pénaliserait l’ensemble des bus » tandis que la seconde est interdite par la loi. « Nous n’avons pas le droit de filmer le domaine public en mouvement, il faudrait faire une demande de dérogation auprès du ministère de la justice. »

Prendre exemple sur Tsoundzou

Face à ces multiples témoignages, le vice-président en charge des transports, Ali Omar, tente de garder la tête hors de l’eau. « Nous allons beaucoup trop loin et nous dépensons beaucoup trop [alors que tout ne relève pas de la compétence du Département] », souligne-t-il. « Nous allons mettre l’État et les communes, notamment celles de Tsingoni et de Ouangani, devant leurs responsabilités. » Suffisant ? Pas totalement de son propre aveu. Si l’idée d’une réunion de concertation régulière avec les principaux intéressés ressort du lot, l’élu souhaite aller encore plus loin et prendre exemple sur Tsoundzou, le 7 février dernier. « Depuis notre échange avec les associations, nous n’avons plus eu de caillassages alors que nous en avions vécus 13 en l’espace de quatre jours », dévoile Abdallah Abdallah Djaha. Cette option de sensibilisation et de médiation – sans garantie aucune et sans calendrier établi – semble être la solution la plus adaptée à court terme. « Ayez foi en ce que nous faisons et croyez en nous. J’entends vos maux, mais il ne faut pas tomber dans le fatalisme », insiste Ali Omar. En attendant, les chauffeurs n’ont d’autres choix que de reprendre la route, la boule au ventre. « En clair, nous prions pour qu’il ne nous arrive rien ? », peste Houlame Chaharmane, en chemin pour annoncer la « nouvelle » à ses chauffeurs.

 

Affrontements entre jeunes : un vendredi particulièrement chaud à Combani

Après la mort d’un jeune de 24 ans, mercredi 9 février, de nouvelles confrontations ont eu lieu vendredi à Combani. De premiers jets de pierre ont été signalés par un conducteur de bus, vers 14h, près du stade de la commune. Trois vitres latérales ont été brisées par des pierres lancées par une trentaine de jeunes. À l’intérieur, un garçon de 17 ans a été touché sérieusement à la tête. Après avoir été emmené premièrement au dispensaire de Kahani, il a été héliporté dans un état grave au centre hospitalier de Mamoudzou.

Toujours à Combani, de nouveaux affrontements ont eu lieu ensuite à la frontière entre Combani et Miréréni. Selon la gendarmerie, une trentaine de jeunes faisaient face à une cinquantaine d’autres. Pour les disperser, une soixantaine de gendarmes ont été déployés et 345 tirs de grenades lacrymogènes ont été effectués. Un hélicoptère et deux véhicules blindés ont été dépêchés sur les lieux. Un dispositif a été mis en place jusqu’à minuit, ce soir-là. La situation est revenue au calme pendant le week-end, alors qu’une marche blanche était organisée ce dimanche en mémoire du jeune homme tué le 9 février. L’enquête est en cours, indique le parquet de Mamoudzou. Aucune interpellation n’a eu lieu.

La Sacem souhaite recréer des liens avec les musiciens de Mayotte

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Ayant quitté plusieurs années son poste de directeur régional océan Indien au sein de la Sacem (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique), Michel Mey l’a réinvesti en janvier 2022. Constatant que très peu de musiciens mahorais adhéraient à la Sacem, il s’est donné pour mission de faire connaître sa société sur l’île aux parfums.

« Il y a un grand nombre de musiciens à Mayotte et pourtant 100 d’entre eux seulement sont adhérents à la Sacem », constate Michel Mey en reprenant le poste de directeur régional océan Indien de la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique qu’il avait déjà occupé de 2007 à 2010. À son retour, il s’étonne de constater ce faible nombre, qu’il qualifie même de « ridicule ».

Pour pouvoir adhérer, il suffit en effet d’avoir composé une seule chanson diffusée sur les plateformes Internet telles que Youtube, Deezer ou Spotify. La Sacem s’assure alors de la protection des droits d’auteurs et de l’accès des musiciens à d’éventuelles aides à la création. Afin de recréer des liens avec les musiciens mahorais, Michel Mey s’est rendu sur l’île la semaine dernière, notamment pour installer une permanence de la Sacem à l’école « Musique à Mayotte », située rue des cent villas.

Une permanence d’une semaine tous les 2 mois

Après cette première permanence, Michel Mey compte rééditer l’expérience du 24 au 28 avril prochain (du mardi au samedi de 17h à 19h). L’adhésion ne coûte que 100 euros à vie et assure une véritable protection des œuvres musicales. « Il y a une méconnaissance du système à Mayotte », déplore le directeur régional qui a alerté la semaine dernière les différentes instances publiques sur le problème. « J’ai rencontré le conseil départemental, la direction des affaires culturelles ainsi que la préfecture pour essayer de mutualiser les aides aux artistes », explique-t-il. Ces aides sont en effet multiples, mais éparpillées ce qui décourage beaucoup d’artistes noyés dans « la paperasse ». Ils se privent toutefois ainsi de soutiens qui pourraient encourager leur vie artistique. « En 2020, lors du confinement, un fond de secours a été mis en place par la Sacem pour venir en aide aux auteurs-compositeurs. Ce fond était exonéré d’impôts. Pourtant, aucun artiste mahorais n’a fait la demande », se désole-t-il.

Une réflexion sur le statut des artistes à Mayotte

Michel Mey espère bien en tout cas faire évoluer cette situation. Il travaille également avec les différents partenaires sociaux pour tenter d’aider les artistes. Le statut d’intermittent n’existant pas encore sur l’île, il s’agit d’un véritable défi. « De toute façon, même s’il existait, il serait très difficile pour les artistes mahorais d’y prétendre puisque, selon la loi, il faut avoir fait au moins 507 heures par an de concerts, ce qui est quasi impossible ici », confie Michel Mey. Il révèle également que si la situation de l’île aux parfums dans ce domaine est particulièrement difficile du fait du manque de structures, ce n’est pas simple non plus dans les autres Outre-mer, même à La Réunion pourtant réputée pour la richesse de ses évènements. « Sur les îles, le territoire est trop petit pour permettre aux artistes de faire autant de concerts », indique-t-il. Résultat des courses : très peu d’artistes arrivent à obtenir le statut d’intermittent.

Le directeur régional réfléchit donc, en collaboration avec les instances publiques et les associations d’artistes, à mettre en place un statut d’intermittent « allégé » à Mayotte qui prendrait en compte les interventions en milieu scolaires et autres masterclass artistiques. Il espère aussi récupérer les fonds d’aide à l’autoproduction pour en faire bénéficier l’île au lagon et aider financièrement les restaurateurs à organiser des concerts. « Cela prendra du temps, mais il est essentiel d’encourager et d’accompagner la création musicale à Mayotte », conclut-il.

 

Infos pratiques

Depuis le 31 janvier 2022, un créneau d’accueil téléphonique Réunion/Mayotte a été installé tous les mercredis de 13h à 16h. La Sacem répondra à toutes les questions au 02.62.94.82.22 ou au 02.62.94.82.24. Les artistes peuvent aussi trouver des informations sur le site de la Sacem sur www.sacem.fr.

Une nouvelle chance pour les entrepreneurs en devenir à Mayotte

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À gauche de Mariama Ibouroi Mze, la chargée de communication d'Oudejerebou, Yazdale Saïd Halifa sera le référent des nouveaux programmes.

Grâce à un appel à projets, la couveuse d’entreprises Oudjerebou met en place deux nouveaux programmes pour aider les futurs créateurs d’entreprise ou ceux qui viennent de se lancer issus de quartiers prioritaires. Ils seront lancés dans le mois de mars pour les candidats sélectionnés par la structure.

Intervenir dans les quartiers prioritaires aux côtés des entrepreneurs, la couveuse d’entreprises Oudjerebou sait déjà le faire depuis plusieurs années maintenant. Depuis 2010, la structure a déjà aidé plus de 300 créateurs d’entreprise. Cette fois-ci, deux nouveaux dispositifs sont mis parallèlement en place grâce à un appel aux projets auquel a répondu l’Union des couveuses dont fait partie Oudjerebou. “La première s’appelle Emergence. Elle dure six mois et vise à soutenir les entrepreneurs jusqu’à la création d’entreprise”, indique Yazdale Saïd Halifa, le référent du projet.

Fonctionnant en deux promotions d’une quinzaine de personnes, le programme y sera intensif. Les futurs créateurs d’entreprise auront le droit à “des formations”, “des rencontres », “des masterclass”.

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La couveuse d’entreprises a aidé plus de 300 créateurs d’entreprise depuis douze ans maintenant.

Si le lancement de la première promotion est prévu pour le 21 mars, le dépôt des candidatures est possible jusqu’au 6. “La sélection se fera sur dossier. Les candidats devront pitcher leur projet”, souligne Mariama Ibouroi Mze, chargée de communication d’Oudjerebou. Grâce à ce programme, les participants auront la possibilité d’obtenir une certification entrepreneur de la TPE de niveau bac +3.

Un autre programme destiné aux nouveaux entrepreneurs

Le deuxième “accélérateur” mis en place concerne plutôt les récents créateurs d’entreprise. En effet, il s’adresse à des entrepreneurs en activité depuis 24 mois. Une vingtaine sont appelés à intégrer “Création”, qui est cette fois plus long puisqu’il dure douze mois. Ils bénéficieront “de conseils, de formations et de mise en réseau” pendant ce laps de temps. Comme le premier dispositif, il est mis en place le 6 mars et Yazdale Saïd Halifa en sera aussi le référent.

 

Des “couvés” à la découverte de l’Europe 

Outre les nouvelles formations, Oudjerebou développe deux nouvelles choses cette année. La première est également une réponse à un appel à projets. Il s’agit du dispositif Erasmus +. Il permet à cinq “couvés” de partir en stage à l’étranger pour découvrir une autre facette de leur métier dans un autre pays. “Cela correspond à notre volonté d’internationalisation. Les stagiaires en profitent en plus pour se faire un réseau à l’étranger et renforcer leurs compétences linguistiques”, dit avec enthousiasme Mariama Ibouroi Mze. Initialement prévu à Malte, le premier voyage s’effectue actuellement en Espagne. La structure mahoraise ne s’interdit pas cependant de mettre en place ces stages, qui durent trois semaines, en Afrique.

Le dernier dispositif s’appelle “Marraines et moi”, il s’agit de développer un réseau féminin de créatrices d’entreprise. Il n’est pas totalement nouveau puisque des tentatives ont déjà été faites pour apporter une aide aux créatrices d’entreprise. Mais cette fois-ci, cette nouvelle version diffère sur les profils recherchés. 25 femmes d’affaires ayant créé leur entreprise dans les trois ans rencontreront 25 dirigeantes ou cadres féminines avec plus de cinq ans d’ancienneté. Un premier rendez-vous sera organisé en mars.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes