Accueil Blog Page 389

Le paiement de la collation scolaire à Mamoudzou ouvert

-

La mairie de Mamoudzou et la caisse des écoles informent les parents d’élèves des écoles élémentaires que le paiement de la collation scolaire est ouvert depuis le 16 mai jusqu’au 30 septembre. Le montant est fixé à 34 euros par enfant.

Afin de faciliter le paiement de la collation, les parents sont priés de se munir de l’extrait de naissance et le certificat de scolarité 2021/2022 de leurs enfants. Le paiement pour les écoles maternelles sera ouvert à partir du lundi 19 septembre. La ville de Mamoudzou compte trois régies : la médiathèque de Passamaïnty pour les écoles de Passamaïnty, de Tsoundzou et de Vahibé, la caisse des écoles à Mamoudzou pour les écoles de Mamoudzou, de Cavani, de Doujani et de Bonovo, et la mairie annexe de Kawéni pour les écoles de Kawéni.

Des blessés sur fond de rivalités à Vahibé

-

Depuis le mercredi 11 mai, Vahibé connaît plusieurs épisodes de violence. Selon la police de Mamoudzou, ils sont le fait de bandes rivales de plusieurs quartiers du village. Un premier affrontement a eu lieu, dans la nuit du mercredi 11 au jeudi 12 mai, à proximité du stade. Cet épisode s’est répété d’abord dans la nuit de samedi à dimanche, puis lundi, dans la journée. Pour ce dernier, un jeune de 16 ans a été blessé à la descente de son bus scolaire, nécessitant six jours d’Interruption volontaire de travail (ITT). Ce mercredi, les policiers sont intervenus dans l’après-midi à deux reprises. Au cours de la première fois, un jeune homme de 21 ans a été blessé et des policiers pris à partie. La fois suivante, ce sont deux personnes plus âgées qui ont été blessées, toujours sur fond de rivalités. Des enquêtes sont en cours.

Chirongui : Andhounani Saïd a fait appel de sa condamnation

-

Maire déchu de Chirongui, Andhounani Saïd a décidé de faire appel de la décision du tribunal correctionnel de Mamoudzou, confirme son avocate maître Céline Cooper. Ce qui veut dire qu’il y aura donc un nouveau procès pour prise illégale d’intérêts, favoritisme et détournements de fonds. Pour rappel, l’ancien élu a été condamné, le 3 mai dernier, en première instance à 18 mois de prison avec sursis, une amende de 15.000 euros, une peine d’inéligibilité de dix ans et une interdiction d’exercer un mandat pendant cinq ans. Il lui était reproché des voyages en métropole et à Madagascar aux frais de la mairie, le recrutement de ses proches sans qualification requise ou encore des marchés distribués à ses partisans. La décision s’accompagnant d’une exécution provisoire, il avait dû céder son siège, finalement gagné ce mardi par Bihaki Daouda (voir Flash infos de mercredi). Condamnés également en première instance, l’actuel directeur général des services de la ville de Chirongui, le directeur de cabinet et l’adjoint à la sécurité (membre de la majorité aujourd’hui) ont aussi décidé de faire appel.

L’ordre infirmier en mission séduction

-
ce-nest-pas-en-desertant-lordre-infirmier-que-vous-serez-entendus

Élue présidente du conseil interdépartemental (Réunion-Mayotte) de l’ordre infirmier en décembre 2020, Isabelle Houng On Seing était de passage dans le 101ème département pour rencontrer les institutions, mais aussi les professionnels de santé pour échanger sur les problématiques mahoraises ainsi que sur l’intérêt de l’organisme qui peine à faire son trou sur le territoire.

« Non-inscription au tableau de l’ordre = exercice illégal de la profession. » La phrase affichée sur le vidéoprojecteur peut choquer de l’extérieur. « C’est une mesure administrative simple », lâche Isabelle Houng On Seing, la présidente du conseil interdépartemental (Réunion-Mayotte) de l’ordre infirmier, pour son premier déplacement sur le territoire cette semaine. Un propos largement repris et détaillé par Alain Duval, élu ordinal installé sur l’île Bourbon. « C’est une question de sécurité et c’est de votre responsabilité professionnelle. Personne n’est à l’abri d’une faute… Si vous n’êtes pas dans le cadre, nous ne pourrons rien faire pour vous ! »

Face à une audience composée d’une vingtaine d’infirmiers, principalement des libéraux, la cadre de santé formateur à l’école d’infirmières de Saint-Denis revient sur l’intérêt de connaître le rôle de l’organisme. « Si vous avez un sentiment d’injustice, appuyez-vous sur le code de déontologie. Si c’est le cas, portez plainte et je vous accompagnerai », martèle celle qui a été élue à son poste en décembre 2020. Problème : la communication grésille entre les deux îles… Preuve en est : « En 18 mois, je n’ai reçu qu’un seul signalement chez vous, contre des centaines à La Réunion. » Pourtant, cela peut s’avérer très utile en cas de litige. En témoignent les 50 commissions de conciliation réalisées par Isabelle Houng On Seing depuis sa prise de fonction.

Éviter à tout prix le compérage

Et ce n’est tout. L’ordre infirmier génère par exemple les autorisations de remplacement et vérifie les conditions de compétence, de moralité et d’indépendance professionnelle. « Être infirmier libéral, c’est un métier, pas un business ! Vous vous levez tous les jours à 4h et vous ne comptez pas vos heures. Nous savons à quel point vous êtes dévoués. » C’est aussi là l’idée : éviter le compérage. « Nous sommes tous d’accord pour dire que ce n’est pas du flicage, mais de la promotion. Nous ne pouvons accepter que des gens salissent l’image de cette profession », ajouter Alain Duval.

Au sein de la MJC de Combani ce mercredi après-midi, les partages d’expériences et les revendications fusent dans tous les sens. À l’instar du sentiment d’insécurité chronique et du renouvellement des cartes de séjour, synonyme de rupture de soins. « Ce sont des humains avant tout », fulmine l’un des participant. Selon l’étude unono-wa-mahorais réalisée en 2019, 45% des patients reportent leurs soins faute de droits ouverts… Une réalité de terrain que Isabelle Houng On Seing compte relayer au représentant de la préfecture, rencontré quelques minutes plus tard. Comme elle avait pu le faire la veille auprès du directeur général de l’agence régionale de santé, Olivier Brahic. « Nous rencontrons les institutions pour porter votre voix. »

Multiplier les CPTS

Pour autant, l’ordre profite de cet échange à bâton rompu pour inviter les infirmiers libéraux à s’engager. « Vous devez vous saisir de votre destin et vous investir. Nous sommes reçus par les instances sanitaires, administratives et politiques. » Avant d’ajouter : « Prouvez par les chiffres et vos remontées que des problématiques existent. Pour cela, il faut des témoignages. » En ce sens, les deux bénévoles poussent leurs auditeurs du jour à se regrouper en communautés professionnelles territoriales de santé, « l’avenir de Mayotte », dont la première doit voir prochainement le jour dans le Sud. Un type de structure qui permet de favoriser l’exercice coordonné grâce à la présence de d’autres professionnels de santé, mais aussi pour gagner en crédibilité ! « Ce n’est pas en désertant l’ordre que vous serez entendus. S’il vous plaît, écrivez-nous, je vous assure que nous vous répondrons », conclut Isabelle Houng On Seing.

 

Comment s’inscrire à l’ordre infirmier ?

Rien de plus simple : il suffit de déposer son diplôme d’État, un justificatif de domicile et une pièce d’identité sur son espace personnel. « C’est la condition sine qua none pour s’inscrire au tableau de l’ordre », rappelle Isabelle Houng On Seing, la présidente interdépartementale. Pour pouvoir se lancer dans le libéral, il faut justifier de 2.400 heures de travail à l’hôpital en demandant à sa direction une attestation d’expérience ou un relevé d’heures, avant de l’envoyer à la caisse de sécurité sociale de Mayotte. Attention toutefois, « l’exercice coordonné CHM-libéral n’est pas possible », met-elle en garde.

Miss Régionales Mayotte : Tissianti Madi, reine de beauté de l’île aux parfums

-
miss-regionales-mayotte-tissianti-madi-reine-beaute-ile-aux-parfums

Quelle petite fille n’a jamais rêvé de porter une couronne ? Pour Tissianti Madi, le songe est devenu réalité au mois de mars 2022. Aujourd’hui, la Mahoraise de 23 ans revient sur son aventure de candidate au concours Miss Régionales Mayotte et son début de règne en tant que Miss département 2022. 

Ses motivations, sa formation, sa nouvelle notoriété, la Miss département 2022 révèle tout sur son quotidien. Originaire de Cavani, la jeune mahoraise diplômée du centre universitaire de formation et de recherche de Dembéni travaille en tant que chargée de clientèle dans une agence d’intérim de l’île. Les pieds bien sur terre et le sourire aux lèvres, elle revient avec beaucoup de joie sur son parcours de reine de beauté. « Je m’étais d’abord inscrite au concours de Miss Salouva en 2018 », explique Tissianti Madi. Forte de cette expérience, elle décide de se lancer dans l’aventure Miss régionales Mayotte. « J’ai trouvé ce concours très intéressant et différent des autres. »

Pas de défilé en maillot de bain, une élection par canton et surtout un objectif : la promotion des territoires et leurs diversités. Tissianti Madi peut se targuer d’être la première Miss département élue au concours Miss régionales Mayotte. « C’est une fierté et un honneur de représenter mon île », s’extasie la jeune femme.

Un concours par Mayotte et pour Mayotte

Suite aux polémiques récentes autour des Miss sur l’île au lagon, le comité Miss régionales Mayotte souhaite redorer le blason des concours de beauté et leurs égéries. « Ce titre me permet d’apprendre au quotidien, de faire beaucoup de rencontres et de déplacements. C’est très épanouissant », affirme la Miss. Avec un emploi du temps bien rempli, Tissianti fait rayonner la beauté et la culture mahoraise.

Pour la première fois de l’histoire, Mayotte ne sera pas représentée au concours Miss France. Faute de comité et de délégué au niveau local, le concours n’élira pas de représentante en 2022. Pour continuer à mettre en valeur les femmes mahoraises et la culture locale, Tissianti conseille à toutes celles qui le souhaitent de se lancer. « Dès lors que l’on enfile l’écharpe et que l’on porte la couronne, on acquiert beaucoup d’assurance. Bien qu’on ait un rôle à tenir, c’est une grande fierté de représenter son territoire », détaille la Miss département 2022 avec son joyau brillant sur la tête. Alors si vous êtes une jeune fille mahoraise de 17 à 24 ans désireuse de porter les couleurs de votre canton et de votre île, les candidatures pour le concours 2023 sont ouvertes dès à présent à l’adresse contactmissregionales@gmail.com.

Athlétisme : Kamel Zoubert, le championnat de France au bout du couloir

-
athletisme-kamel-zoubert-championnat-france-bout-du-couloir
Après quoi court Kamel Zoubert ? Au moins la qualification pour le championnat de France espoirs.

Le sprinteur mahorais Kamel Zoubert vise une participation au championnat de France d’athlétisme espoirs, l’été prochain. L’espoir originaire de Koungou, désormais entraîné par Sébastien Synave (Racing Mamoudzou), a signé le sixième meilleur temps français au 200 m depuis le début de la saison (21’64’’).

Champion de Mayotte des 100 m et 200 m, Kamel Zoubert s’échauffe sur la piste de Cavani, au milieu des vélos et des joueurs de football, ce lundi 9 mai, en fin d’après-midi. À 21 ans, le jeune coureur s’entraîne dur ces derniers temps, avec deux objectifs en ligne de mire, une participation au championnat de France en catégorie espoirs de cet été et la défense des couleurs mahoraises aux Jeux des îles en 2023. “Je suis confiant. J’ai beaucoup travaillé pour ça”, estime le licencié du Racing Mamoudzou. Il a d’ailleurs pour se défendre des excellents chronos réalisés en début de saison. Son temps de référence sur le 200 mètres (21’64’’) est même le sixième chrono français à l’heure actuelle. “C’était une course à laquelle j’étais invité pendant un stage à La Réunion”, raconte celui qui a battu les Réunionnais sur leur propre piste.

athletisme-kamel-zoubert-championnat-france-bout-du-couloir
Sébastien Synave donne ses consignes à son champion, ce lundi soir, sur la piste du stade de Cavani.

“Il est monstrueux dans les virages”

Pourtant, si l’athlète originaire de Koungou n’avait déjà aucune chance de battre la concurrence, ses récentes performances sont synonymes de changements autour de lui. “Je n’avais pas de coach ni les infrastructures au Nord athlétique club. J‘ai demandé à Sébastien Synave si je pouvais m’entraîner avec lui”, indique Kamel Zoubert, avant de s’habiller pour l’une de ses nombreuses séances d’entraînement. Coach d’athlètes mahorais ayant brillé nationalement et même internationalement, Sébastien Synave a accepté à une condition. ”Il fallait qu’il soit licencié au RCM”, rappelle-t-il. Mieux encadré, l’élève au lycée professionnel de Kawéni continue dès lors sa progression. “Dès qu’un garçon est champion de Mayotte. ça y est, il est arrivé au bout”, déplore son coach, qui ne manque pas de fustiger le manque de moyens dont il dispose. Exigeant avec son nouvel élève, il ne peut s’empêcher de louer ses qualités. “Il est monstrueux dans les virages”, reconnaît son entraîneur, qui a pu observer le talent du jeune homme sur les compétitions mahoraises. Ce jour-là d’ailleurs, le coach est obligé de tempérer ses ardeurs pour ne pas qu’il se blesse pendant l’entraînement.

Un profil “adapté au 400 m”

Plutôt élancé, l’athlète semble monter sur ressort. Meilleur au 200 m, il court et réalise d’excellentes performances sur le 60m, le 100 m et le 4x100m également. Mais son profil moins puissant ne colle pas forcément au 100 m, estime Sébastien Synave. “J’aimerais qu’il essaye le 400 m. Il est adapté à ce type de course”, poursuit-il. En pleine période de compétition, les deux hommes ont prévu de se retrouver souvent au cours de ces mois de mai et juin. Il faut dire que ces chronos sont aussi soumis à la concurrence, avec une montée en régime de ses rivaux. Il lui faut donc ne pas trop regarder dans les rétroviseurs s’il veut apercevoir sur la ligne d’arrivée sa qualification au championnat de France.

Issihaka Abdillah : « Rétablir la confiance avec le nouveau gouvernement »

-
issihaka-abdillah-retablir-confiance-nouveau-gouvernement

Officiellement investi candidat par la fédération départementale du parti « Les Républicains » la semaine dernière, Issihaka Abdillah (supplée de Halima Houzali) bat le pavé dans la 1ère circonscription législative de Mayotte. Dans un entretien exclusif accordé à notre rédaction, il dévoile ses cartes pour une élection qui s’annonce pour le moins difficile. Contre les difficultés chroniques (sur notre territoire) que sont le pouvoir d’achat, l’insécurité et l’immigration clandestine, il propose des solutions novatrices, inattendues, mais qui méritent toute l’attention des Mahoraises et des Mahorais.

Flash Infos : Votre investiture par les « LR » pour ces législatives en a surpris plus d’un… Comment expliquez-vous votre basculement politique à droite, vous qui avez été membre fondateur de la fédération socialiste à Mayotte en 1992 ?

Issihaka Abdillah : L’adhésion à une formation politique n’est pas une condamnation à perpétuité. Le PS (Parti Socialiste) a fait son temps, dans l’Hexagone tout comme à Mayotte, il n’a pas su revoir son logiciel alors même que le monde évoluait entre-temps. Le communisme est tombé, le monde est devenu numérique, et Internet a depuis fait largement évoluer les mentalités. D’ailleurs, vous constaterez qu’à l’échelle nationale, il a cessé depuis longtemps d’être une formation de gouvernement. La plupart de ses ténors ont rejoint « La République en Marche » de l’actuel chef de l’État. Ma fidélité à Mayotte étant intacte, j’ai donc décidé d’intégrer le parti « Les Républicains », une formation dont les discours et les actes sont en rapport avec l’évolution de ce territoire et répondent aux besoins des Mahoraises et des Mahorais. Je ne suis pas le seul dans ce cas de figure, d’autres grandes figures du PS sont allées de l’autre côté sur le plan idéologique. Rappelez-vous, en 2002, j’ai été le seul à avoir soutenu Mansour Kamardine parce que j’estimais que les orientations qu’il défendait allaient dans le sens des intérêts de Mayotte.

FI : Les maux qui gangrènent Mayotte sont connus de tous, nous allons donc droit au but : si vous remportez ce scrutin quelles seront vos priorités ?

I.A. : Notre première action sera de rétablir la confiance entre le nouveau gouvernement et Mayotte. Le dernier projet de loi (présenté pour avis au territoire) a laissé des séquelles, singulièrement avec les élus locaux. Il est indispensable que nous ayons un département ultramarin apaisé dans le bon sens du terme.

Sur un plan plus politique, il nous faut des mesures exceptionnelles puisque nous vivons une situation exceptionnelle depuis de nombreuses années : transformation du département en zone franche pendant au moins dix ans. Bien sûr, avec des gardes fous pour éviter toutes dérives pouvant venir d’acteurs véreux. Nous parlons ici d’une zone franche globale laquelle nous permettra de faire venir ou revenir des investisseurs et donner la priorité aux créations d’emplois, en particulier l’emploi des jeunes. Il faudra revenir aux préconisations du SAR (schéma d’aménagement régional) qui prévoit quatre zones d’activités (Nord, Sud, Centre et Petite-Terre) pour fluidifier les zones industrielles existantes.

Il faut bien évidemment lutter contre la vie chère ! Il n’est pas question de faire de la demi-mesure, mais plutôt de faire les choses autrement. Il existe une aide à l’importation de produits en provenance des pays membres de l’Union européenne, laquelle repose sur le principe de la continuité maritime. Les quatre autres départements d’Outre-mer en bénéficient déjà, ce qui leur permet de réduire de 50% le coût du transport maritime des denrées alimentaires. À Mayotte, c’est l’inverse qui a été mis en place, exclusivement pour exporter nos déchets de ferraille à recycler. Cette aide peut concerner bien des domaines, notamment les 500 produits alimentaires les plus consommés à Mayotte, les fournitures scolaires et le matériel pédagogique, les médicaments et autres produits pharmaceutiques, le matériel médical, l’informatique scolaire, les véhicules de transport sanitaire et enfin, les véhicules de transport en commun. Des experts indépendants ont démontré que la mise en place d’une telle mesure permettrait de réduire de 20% le coût de la vie à Mayotte.

Il faut sans tarder s’attaquer à la problématique de l’eau. Nous entendons ici la construction d’infrastructures de traitement et stockage d’eau potable, mais aussi d’énergie. S’agissant de ce dernier point, il faut savoir que la réglementation française impose pour un territoire ultramarin comme le nôtre un stockage équivalent à 90 jours de consommation. Or, pour le moment, nous n’en sommes qu’à seulement 25 jours avec un ravitaillement tous les 15 jours. Cela signifie qu’en cas de conflit, notre économie se trouvera très rapidement en difficulté.

Concernant l’approvisionnement du territoire, nous avons aujourd’hui un port censé être « d’éclatement », prenant part dans les échanges de toute la région. La crise sanitaire et les conflits de gestion et de fonctionnement de cet outil débouchent actuellement sur d’énormes difficultés. Dans la reprise économique post crise sanitaire, les armateurs ont choisi de localiser les conteneurs, trois mois durant, en Asie, en Europe et aux États-Unis. Malheureusement pour nous, Mayotte se trouve dans la zone insuffisamment approvisionnée, au même titre que d’autres pays limitrophes. Il importe donc que nous arrivons à créer une compagnie maritime régionale qui permettra à nos micro-États de pallier l’impact de ce problème sur nos économies respectives. Pour cela, nous avons seulement besoins des chambres de commerce et d’industrie (CCI) et de nos ambassades dans les pays concernés dans la région.

Par ailleurs, je reproche à la loi sur Mayotte sa préconisation d’un développement accéléré de notre île car, en l’état actuel des choses, rien ne marchera si un certain nombre de dispositions ne sont pas prises pour lever les freins à ce développement.  Notre département est soumis aux mêmes contraintes que les régions les plus industrialisées de France que sont Paris et Nice avec des délais très longs pour obtenir un permis ou donner des avis sur des documents d’urbanisme comme le SAR ou le PLU (plan local d’urbanisme). Il est important que ces délais puissent être réduits de façon drastique, même si c’est juste pour une période définie. Un rapport sénatorial du 19 juillet 2021 a pointé du doigt ce problème des normes dans la construction des bâtiments publics qui impose le recours systématique de matériaux fabriqués en Union européenne. Il suggère que les opérateurs de Mayotte et La Réunion puissent s’approvisionner en Afrique du Sud et à Madagascar pour permettre une accélération du rythme de la construction. Il préconise également des normes spécifiques aux RUP (régions ultrapériphériques) par une adaptation des normes européennes de façon à permettre à ces territoires de mieux s’intégrer aux économies de leurs zones géographiques et respecter ainsi les conclusions de la COP 21 en matière d’émission de carbone.

Enfin, notre territoire a grand besoin d’une fluidité de mouvements aussi bien dans le domaine aérien que maritime ou terrestre. Il faut y aller très vite car avec 1.000 immatriculations de voitures neuves par an et plus de 1.000 en véhicules d’occasion, c’est déjà beaucoup trop.

FI : Vous avez longtemps été enseignant sur cette île et vous connaissez tous les problèmes existants dans ce domaine, qu’est-ce qui manque selon vous pour améliorer la situation ?

I.A. : Je dirai qu’il manque un peu de tout et partout. Ce sont 110.000 élèves qui sont scolarisés à Mayotte chaque année. Les effectifs globaux du lycée des Lumière (à Kawéni) et celui de Bamana (à Mamoudzou) sont supérieurs à ceux de l’ensemble des lycéens dans l’île de la Grande-Comore (Ngazidja), alors même que celle-ci compte plus d’habitants que notre département. Que faire avec une démographie aussi dynamique dans le second degré ? Selon moi, il faut gagner en qualité, en dehors des établissements scolaires, le « Français » n’est pas suffisamment divulgué dans les villages, il n’y a pas assez de bibliothèques. Dans notre projet politique, nous prévoyons de combler ce manque par la signature de conventions avec les communes et permettre ainsi aux villages les plus reculés de disposer de points bien fournis en livres et manuels divers afin de rompre la fracture numérique. Il faut que l’enfant mahorais ait constamment accès à la culture et au savoir où qu’il soit sur ce territoire.

Tous les matins, plus de 60.000 jeunes rejoignent leurs établissements respectifs, en bus ou à pied. C’est un miracle que nous n’ayons pas enregistré d’accidents de ce côté-là. Ces élèves n’ont pas le même profil, beaucoup parmi eux vivent sous le seuil de pauvreté. Par conséquent, il est important de donner à chacun la chance de réussir ses études et c’est pour cela que notre formation politique propose la création « d’internats de socialisation » au sein de chaque lycée de Mayotte.  Je ne parle pas de resocialisation, mais de « socialisation », en d’autres termes, l’apprentissage du vivre ensemble, l’harmonie entre élèves issus de milieux sociaux différents. C’est une notion importante lorsque nous avons que 15.000 de nos enfants prennent le bus ensemble tous les jours. Ils doivent apprendre à vivre ensemble et à se respecter.

Dans un autre registre, le nombre des constructions scolaires peut être réduit par un travail conséquent à faire en matière de coopération régionale. Beaucoup de ces jeunes viennent bien quelque part dans la région… Le développement de la francophonie peut être un canal de soutien de l’éducation dans leurs pays d’origine et de prise en charge des enseignants qui viendraient alors de différents pays membres de cet espace linguistique et culturel. L’Union européenne dispose de certaines lignes de crédits qui peuvent également être mis à contribution pour financer les programmes d’enseignement, notamment celui des filles, ainsi que les salaires des enseignants.

FI : Depuis quelques temps, le terme à la mode c’est une université de plein exercice à Mayotte, quelle votre vision d’un tel outil ?

I.A. : Pour moi, il y a un décor à planter avant toute chose : Mayotte est un département français d’Outre-mer et une région ultrapériphérique de l’Union européenne, autrement dit, une porte d’entrée de l’occident politique. Au-delà de répondre aux besoins directs d’instruction de jeunes mahorais, cette université a la mission d’assurer le rayonnement de la culture, de l’enseignement et de la recherche française. Pour ma part, je considère que ce serait une aubaine de pouvoir y accueillir des étudiants venant de divers pays africains, d’Europe et d’ailleurs ainsi que de notre zone géographique pour assurer le rayonnement de la culture et la langue française qui doit primer.

Imaginez que des chercheurs issus de ces pays viennent développer tel ou tel concept dans notre île. Sous l’égide de l’organisation Internationale de la francophonie et de la coopération française, l’État français peut accorder des bourses à des étudiants étrangers pour suivre leur formation universitaire à Mayotte. Et en retour, ils deviennent dans leurs pays respectifs les ambassadeurs de notre île et de notre culture chez eux. Ils deviendraient alors des consommateurs et des sensibilisateurs d’autres consommateurs de productions mahoraises. La francophonie doit être sans frontières et ce principe peut aussi être développé à travers des antennes locales de grandes écoles françaises.

FI : Le domaine sanitaire a fait et va faire l’objet d’investissements importants. Pourtant, des insuffisances sont très rapidement pointées du doigt. Qu’est-ce qui fait vraiment défaut dans ce secteur ?      

I.A. : Il faut prendre en compte la dimension régionale, autrement le diagnostic sera toujours faussé. Beaucoup de jeunes d’origine comorienne et malgache scolarisés à Mayotte n’ont pas la possibilité d’aller poursuivre des études en métropole ou ailleurs après l’obtention du baccalauréat. On pourrait les former dans différentes professions qui les rendraient utiles à Mayotte et les inciter à retourner dans leur pays, les aider à se fixer sur place sans que ça ne coûte un centime au département. La coopération française et l’UE pourraient prendre en charge leurs salaires par le biais de certains programmes d’aide au développement et des ONG (organisations non gouvernementales), comme la Croix-Rouge française, pourraient superviser leur installation sur place et le versement de ses salaires. Bien entendu ce ne seraient pas des salaires de même niveau qu’à Mayotte, mais ils leur permettraient de vivre décemment dans leurs pays respectifs. Il ne faut pas se leurrer, si nous ne faisons rien, ça ne marchera pas ! Il nous faudra pour cela dépasser le cadre politique, ne pas s’ignorer et vivre en bons voisins. Et si ça marche bien, associer les organisations intergouvernementales de la région comme la SDEC (communauté de développement d’Afrique australe), voire même certaines structures de l’Union africaine.

S’agissant de nos relations avec les Comores, je suggère une « une diplomatie des mosquées », c’est-à-dire apprendre à bien connaître l’autre pour échanger avec lui en posant les bonnes questions. C’est un moyen de se dire franchement et directement les choses en posant toutes les difficultés sur la table en vue de solutions communes. L’avantage est que nous connaîtrons les limites de chacun, les obstacles et les moyens de les franchir, sans qu’il y ait des intermédiaires entre nous et loin des caméras du monde. Cela nous permettra de savoir concrètement ce qu’il est possible de faire ensemble, ou ne pas faire, pour le bien de nos populations.

FI : L’insécurité croissante est une des priorités d’action que la population attend de ses parlementaires dans cette nouvelle législature. Quelles solutions proposez-vous en la matière ?

I.A. : C’est un sujet perçu à Mayotte comme une priorité, et ça en est une effectivement ! Il nous faut aussi être tranchant. Les jeunes délinquants sont connus par les forces de l’ordre et sont, pour certains, à la prison de Majicavo. Pour notre part, nous proposons une révision des accords bilatéraux en matière judiciaires afin qu’un jeune condamné par la justice dans notre département puisse être renvoyé dans son pays d’origine et y effectuer sa peine. Dans la mesure où un prisonnier coûte 150 euros par jour à l’État français, on peut imaginer que cette somme puisse être reversée au pays concerné pour assurer l’application de la peine et le suivi du condamné. Un représentant de l’ambassade de France s’assurerait régulièrement de la bonne marche de cette mesure. Pour les délinquants de nationalité française, nous proposons la création de centres éducatifs fermés au sein desquels les jeunes seraient accompagnés dans la construction de leurs vies en semi-liberté. Ils y apprendront les règles de vie en société, le respect des autres, des adultes en particulier.

FI : En matière d’immigration clandestine, les Mahorais s’interrogent sur l’inefficacité des dispositifs mis en place par l’État pour lutter contre ce phénomène. Que faut-il faire selon vous pour inverser la tendance actuelle ? 

I.A. : Le vrai problème actuellement est que les moyens mis en place par l’État ne correspondent plus aux réalités. Les passeurs ont su anticiper et élaborer une stratégie consistant à débarquer en masse de sorte que les intercepteurs ne puissent poursuivre tous les « kwassas » à la fois. Pour mieux comprendre le phénomène, il importe de savoir que nous sommes en présence d’intercepteurs de 12 mètres de long nécessitant 800 litres de carburant pour trois heures d’autonomie à plein régime. En face, ils ont affaire à des embarcations équipées de deux moteurs de 20 litres chacun qu’ils ne sauraient poursuivre à ce rythme-là sans mise en danger des passagers.

En conséquence, nous proposons que dans le cadre de la loi programme militaire 2019-2025, un patrouilleur de nouvelle génération soit affecté à la surveillance de nos frontières. Ce nouveau type de navire dispose d’une autonomie en mer de 30 jours, d’un radar mobile, de 30 membres d’équipage, un personnel supplémentaire de 28 personnes et même d’un centre de rétention administratif. Il pourrait effectuer des missions diverses comme la lutte contre l’immigration clandestine et le trafic des êtres humains, la surveillance de notre zone économique exclusive (ZEE), la pêche illégale. C’est également, et surtout, une marque de la souveraineté française à Mayotte, un moyen d’augmenter nos services de renseignements sur le territoire.

La TV d’Orange s’enrichit des offres premium Canal+ à la Réunion et à Mayotte

-

Canal+ et Orange annoncent que les offres premium de Canal sont accessibles depuis le 3 mai aux clients de la TV d’Orange à La Réunion et à Mayotte. Ils peuvent ainsi profiter du meilleur des deux univers TV sur un seul et même décodeur : celui d’Orange. Avec la TV d’Orange par Internet, les clients profitent déjà de 65 chaînes TV incluses, de l’accès à des services replay, à un catalogue de vidéos à la demande, aux services Disney+, OCS, Netflix et Amazon Prime Video, ainsi que d’un large choix de bouquets TV thématiques.

Grâce à l’abonnement à Canal+, les clients pourront choisir entre les cinq formules : Essentiel+, La Totale Ciné/Séries, la Totale Sport, La Totale, ou encore Les Chaînes Canal+, à partir de 35 euros par mois. En mai, les clients pourront retrouver les films box-office Dune et Jungle Cruise, la création originale de Jonathan Cohen Le Flambeau Les Aventuriers De Chupacabra, la sélection Cannes 2021 avec Titane, Tout s’est bien passé, La Fracture, Fast and Furious 9, ou encore faire le plein de Grands Prix avec la Formule 1TM et MotoGPTM.

Projet de mandature 2021-2028 : le Département livre ses promesses

-

Adopté à l’unanimité le 12 avril dernier, publié en ligne puis disponible les lieux publics, le projet de mandature se trouve construit autour de trois grands axes: le développement entendu au sens large avec les déplacements, les infrastructures, l’économie ; les questions liées au mieux vivre ensemble autour des solidarités, de la culture, du sport, de la formation ; enfin, une partie intitulée « changer d’ère » axée sur la gouvernance, les questions liées aux aspects institutionnels (commande publique, volet régional, gestion).

Outre la réalisation d’un certain nombre d’infrastructures importantes et emblématiques (quai n°1 de Longoni, bassin olympique de Kawéni, boulevard urbain de Mamoudzou…), des propositions concrètes dans de nombreux domaines de la vie quotidienne (jeunesse, formation…), ce projet propose une mesure symbolique « sociale et écologique » : la gratuité de la barge pour les piétons, sur la base d’un calendrier défini prochainement et après l’adoption d’une prochaine délibération en ce sens. « C’est un document qui trace un cap et j’y tiens beaucoup. On nous a souvent demandé ce que serait notre chemin pour la mandature, il fallait prendre le temps nécessaire d’écrire les choses, de tenir la liste des grands projets que nous voulons réaliser pour la population, dont je mesure bien toutes les attentes fortes », précise d’ailleurs le président, Ben Issa Ousseni.

Citons parmi quelques exemples de projets : la mise en place de deux nouveaux amphidromes dès 2023, la création de trois lignes de transports en commun en site propre, le développement des infrastructures numériques, le renforcement de l’économie circulaire, le soutien au monde agricole, coopération régionale, l’aide à domicile et l’accès au droit, la construction de lieux d’accueil enfants-parents, le soutien à une université de plein exercice, la promotion des arts et des traditions, la création d’un véritable agenda culturel, le pass culturel numérique, le schéma directeur de développement des sports… En termes de gouvernance, la proximité et le terrain seront renforcés (visites cantonales…), la culture de l’évaluation sera également confortée, les projets de coopération intercommunale seront soutenus avec un plan pluriannuel sur cinq ans… « Je m’engage devant vous sur ce projet, que je n’ai pas souhaité construire comme un catalogue de mesures, mais comme un guide des orientations que nous portons pour Mayotte. La transformation de notre Département en véritable collectivité régionale me tient notamment particulièrement à cœur », conclut le chef de l’exécutif.

Mansour Kamardine souhaite établir une zone économique spéciale pour Mayotte

-

Le député LR Mansour Kamardine défend l’établissement d’une zone franche économique douanière et fiscale spéciale sur l’ensemble du territoire de Mayotte (ZEM), sur la base du dispositif mis en œuvre dans la région ultrapériphérique espagnole des Canaries. Le but ? Attirer d’important investissements dans le secteur privé et développer fortement l’emploi privé local avec une cible de 100 millions d’euros d’investissement par an et la création de 1.000 emplois par an dans le 101ème département.

Le dispositif proposé par le parlementaire est le suivant : un taux d’impôt sur les sociétés de 5% sous réserve de la création de cinq emplois dans les huit mois suivant l’inscription des établissements dans la ZEM et un investissement minimal de 100.000 euros et sur la base d’une assiette fiscale de 1.5 million d’euros ; l’augmentation de l’assiette fiscale mentionnée ci-dessus de 500.000 € par nouvel emploi créé au-delà des cinq visés ; un abattement fiscal sur les bénéfices de 90% pour les établissements s’inscrivant dans la ZEM, sous réserve d’un réinvestissement des montants exemptés d’imposition dans leur activité, sur le territoire de Mayotte et dans un délai de deux ans ; la création d’un zone franche douanière au port de Longoni, conformément aux articles n°243‑249 du code des douanes de l’Union européenne.

Les buts recherchés sont la dynamisation de l’activité économique par l’arrivée d’investissements extérieurs, la croissance de la taille des entreprises mahoraise par un réinvestissement des bénéfices, l’émergence d’entreprises locales compétitives au niveau régional pour partir à la conquête des marchés de l’océan Indien et la création de nombreux emplois locaux.

Les résultats de la zone économique canarienne (ZEC), mise en place au sein de la RUP des Canaries, militent fortement pour qu’un dispositif similaire soit offert aux RUP françaises, en particulier à Mayotte. En effet, la zone canarienne génère 140 millions d’euros d’investissement et crée plus de 1.000 emplois par an, faisant des Canaries la région ultrapériphérique européenne la plus dynamique en matière économique et en termes de création d’emplois.

Mayotte, éloignée de la métropole, confrontée à de multiples défis, au cœur d’un espace à fort potentiel de développement, nécessite selon lui un dispositif spécifique d’intégration économique régionale qui la positionnerait comme un moteur économique régional. « La mise en place de la ZEM serait un formidable accélérateur du développement économique et de l’emploi à Mayotte. J’ai défendu l’étude d’un tel dispositif à l’automne 2021 lors des débats sur la loi de finances et la loi 3DS. Je suis de plus en plus convaincu qu’à travers un tel dispositif nous pouvons faire de Mayotte l’une des régions les plus dynamiques d’Europe et la région la plus dynamique du sud-ouest de l’océan Indien. C’est pourquoi je demanderai au prochain gouvernement d’examiner avec attention la création d’une zone économique spéciale à Mayotte. »

Madi Madi Souf félicite Élisabeth Borne pour sa nomination au poste de première ministre

-

Le président de l’association des maires, Madi Madi Souf, au nom de ses collègues édiles, félicite Élisabeth Borne, ancienne ministre du travail, de l’emploi et de l’insertion, pour sa nomination au poste de première ministre. « Une femme d’expérience, haut fonctionnaire de l’État, qui a déjà occupé les postes de ministre de la transition écologique et solidaire, et de ministre des transports. » Il s’agit de m deuxième femme à être nommée à ce poste, 30 ans après Édith Cresson. Le président espère installer avec la nouvelle cheffe du gouvernement, des relations franches et cordiales concernant notamment les dossiers de Mayotte. « Il y a urgence et matière à agir. Le cri de désespoir sorti des urnes lors de la dernière élection présidentielle est là pour nous le rappeler. La reprise du projet de loi Mayotte, en l’améliorant, selon les attentes des Mahorais et des élus locaux, l’alignement des droits sociaux, la mise en sécurité de notre jeune département, entre autres sujets brûlants, feront partie de nos discussions à venir. »

Chirongui : Bihaki Daouda, un édile pour une nouvelle idylle ?

-

La coalition créée par Andhounani Saïd a complètement volé en éclats avec sa condamnation, le mardi 3 mai, pour prise illégale d’intérêts, détournement de fonds et favoritisme. Quinze jours plus tard, une nouvelle majorité s’est refondée autour de Bihaki Daouda, cadre stratégique de 44 ans, élu maire ce mardi.

À Chirongui, les amitiés d’hier ne sont pas forcément celles d’aujourd’hui ! Amis et colistiers aux élections municipales de 2020, Bihaki Daouda et Youssouf Madi se sont retrouvés à briguer la même place, celle du maire de Chirongui, ce mardi matin. Le poste était laissé vacant depuis qu’Andhounani Saïd a été démis de ses fonctions par la justice (voir Flash Infos du mercredi 4 mai). L’affaire judiciaire a laissé des traces dans la mairie et la majorité autrefois soudée n’y a pas résisté, permettant à Bihaki Daouda, cadre stratégique à la Sécurité sociale, de sortir de la mêlée.

Face à son ancienne tête de liste, Youssouf Madi, il obtient 17 voix sur 29. “Je voulais gagner. J’ai tout fait pour”, admet le nouveau premier magistrat. Âgé de 44 ans, il a réussi à fédérer des conseillers municipaux à la fois de la majorité (Maesha, la Droite solidaire et au moins deux élus LR) et de l’opposition. Un temps pressenti, le maire par intérim Youssouf Abdallah (Les Républicains) n’a pas souhaité se porter candidat au vu de l’éclatement de son groupe. “Je passe dans l’opposition”, reconnaît-il, en n’excluant pas la possibilité de se présenter en 2026.

Une municipalité à redresser

Une fois à son poste, la tâche s’annonce difficile pour le nouveau maire, qui hérite d’une collectivité ébranlée par la gestion d’un Andhounani Saïd aujourd’hui déchu. “Je sais que les derniers mois ont été une dure épreuve », déclare Bihaki Daouda, espérant que son mandat transforme “ces derniers temps en mauvais souvenir”.  Et il donne quelques idées pour essayer de restaurer la confiance des habitants de la ville de 9.000 habitants. “Dans l’immédiat, il s’agit de faire un état des lieux, que ce soit au niveau des ressources financières que des ressources humaines, dans l’organisation des services. Puis, tout de suite, voir les chantiers qui sont en cours puisqu’il y en a pas mal dans la commune. Il faut se mettre en action. On n’a que quatre ans devant nous”, prévient-il.

Fort de sa nouvelle coalition, il établit déjà ses priorités, citant “la solidarité et la justice sociale” en premier lieu. Il compte prêter une attention toute particulière au service public, à l’éducation, “une priorité dans notre commune”, mais aussi “à la consultation et la participation”. Il se proclame ainsi conscient “qu’il y a beaucoup à faire”.

 

Huit adjoints également élus ce mardi

L’élection des adjoints a été assez rapide, puisqu’une seule liste était présentée, tandis que les élus désormais dans l’opposition ne sont pas restés. Ancien adjoint d’Andhounani Saïd, Dhoifir Mkadara devient premier adjoint de la nouvelle équipe municipale. Abdillah Momedi prend la place de deuxième adjoint. Élus d’opposition, Daniel Moussa et Ismaëla Mderemane Saheva rejoignent la majorité aux troisième et quatrième postes d’adjoints. Les quatre dernières places reviennent à des femmes : Hissani Jean-René (5ème), Nouanti Dini (6ème), Djamalia Antoissi (7ème) et Intia Abdallah (8ème).

Un climat des affaires satisfaisant en 2021 versus une inflation grimpante pour 2022

-
climat-affaires-satisfaisant-2021-versus-inflation-grimpante-2022
Le directeur de l’Institut d’émission des départements d’Outre-mer, Patrick Croissandeau, explique que « la situation n’est pas simple, mais qu’il y a des raisons d’espérer » et ajoute qu’il n’y a pas « de signaux de diminution de la consommation » malgré l’explosion de l’inflation.

Ce mardi 17 mai, le directeur de l’Institut d’émission des départements d’Outre-mer (Iedom) à Mayotte, Patrick Croissandeau, a dressé le bilan économique de 2021 et a abordé les perspectives pour l’année 2022. Si le climat des affaires, l’emploi et la consommation des ménages a plus que résisté aux conséquences de la crise du Covid-19, l’accélération de l’inflation continue d’affoler les indicateurs.

Si 2021 coïncide avec une année de reprise évidente et une croissance au rendez-vous, elle se distingue également par la naissance de l’inflation et son accélération en 2022. Le directeur de l’Institut d’émission des départements d’Outre-mer, Patrick Croissandeau revient sur la situation économique du 101ème département, mais aussi sur les perspectives. Pêle-mêle.

Le climat des affaires. Celui-ci se trouve en nette hausse dès le premier trimestre 2021, après la crise sanitaire marquée par des périodes de confinement et de restrictions drastiques ! Il s’élève même à 119 points à la fin de ladite année. « Nous pouvons considérer que la perte d’activité de 2020 a été rattrapée dans l’ensemble. Il s’agit d’une belle performance pour Mayotte », indique Patrick Croissandeau, le directeur de l’agence locale. Pour 2022, l’indicateur s’avère toujours en progression constante. « Nous approchons les 120, 121 points… Un niveau que nous n’avons pas atteint depuis 2007. » Conséquence : les trois quarts des sociétés mahoraises envisagent une évolution positive et une augmentation de leurs chiffres d’affaires.

Les secteurs du BTP, du commerce et des services. Avec une marge préservée, le secteur du BTP peut avoir le sourire en repensant à 2021, malgré des trésoreries « tendues » en raison principalement de délais de paiement trop importants. En ce qui concerne le commerce, il bénéficie du dynamisme de la consommation des ménages, « dans un contexte où la concurrence tend à s’exacerber ». En revanche, c’est plus compliqué pour le secteur des services, qui « a vécu une année moins favorable que nous pouvons qualifier de plus heurtée ». La raison selon Patrick Croissandeau ? Les difficultés de recrutement !

L’emploi. Avec 2.000 créations d’emploi en 2021 selon l’institut national de la statistique et des études économiques, Mayotte comptabilise 51.000 personnes en activité. « Nous retrouvons peu ou prou les niveaux de 2019. » Toutefois, le taux de chômage s’élève quant à lui à 30% et continue de progresser (22.000 personnes en recherche d’un emploi). Ce paradoxe peut s’expliquer pour deux raisons : l’accélération de la formalisation des statuts des demandeurs d’emploi et l’arrivée sur le marché d’actifs.

La consommation des ménages. « [Son] dynamisme a été maintenu en 2021 », assure Patrick Croissandeau. Les importations présentent une progression record (21.7% en valeur). Exemple avec 32% pour les biens d’équipements des foyers. Dans le même temps, les exportations affichent un redressement de l’ordre de 9%. Problème : cela creuse le déficit de la balance commerciale (867 millions d’euros, +22%). « L’économie mahoraise dépend des importations et produit peu pour l’exportation », rappelle le directeur de l’Institut d’émission des départements d’Outre-mer.

Les crédits. Le financement dédié aux entreprises augmente de 12% en 2021. Si les crédits d’exploitation (à court terme) sont en retrait en raison de l’instauration des prêts garantis par l’État, les crédits d’investissement (+6.5%) et immobiliers (31%) s’envolent. Par ailleurs, les encours des crédits aux particuliers évoluent de 4.8% sur un an, tandis que les crédits à la consommation sont en croissance continue (8.7%), avec un total de près de 350 millions d’euros. À l’inverse, on distingue une légère baisse des crédits à l’habitat. « Le distinguo entre [ces deux derniers] n’est pas simple du fait de la problématique du foncier. »

L’inflation. « Nous sommes dans une période plus longue et plus forte qu’envisagée en 2021, avec des impacts pour les entreprises et les ménages. » En 2022, l’augmentation des tarifs à Mayotte devrait être l’ordre de 5%. Un contexte que 72% des patrons interrogés déplore… « Ces prix sont tirés à la hausse par l’énergie et l’alimentaire. Il y a là les conséquences indirectes du conflit russo-ukrainien », estime Patrick Croissandeau. « Nous pensons que l’inflation va rester à des niveaux élevés jusqu’à la fin de l’année, avant d’inverser la trajectoire en 2023 et de retrouver un taux de l’ordre de 2% d’ici 2024. »

Les défis. Selon le directeur de l’Institut d’émission des départements d’Outre-mer, Mayotte doit poursuivre la réalisation des grands projets, préserver la cohésion sociale et l’environnement, développer le tissu entrepreneurial et innover pour apporter plus d’efficacité et de productivité dans le privé et le public. Si le contexte social et sécuritaire, les difficultés de recrutement et d’approvisionnement et l’accélération de la problématique de fret, « il faut nous donner la capacité de mener à terme les infrastructures, sources de croissance, d’activités et de richesses ». Pour y arriver, Patrick Croissandeau croit dur comme fer en la capacité de résilience des entreprises mahoraises.

Cris Kordjee se rallie à Théophane Narayanin

-
cris-kordjee-rallie-theophane-narayanin

Elle n’ira donc pas jusqu’au bout de sa candidature. Contre toute attente, Cris Kordjee a choisi de former un tandem avec l’homme d’affaire réunionnais Théophane Narayanin dans le but de réunir et d’enrichir leurs deux projets. Initiative probablement difficile à défendre auprès de ses sympathisants.

Candidate déclarée (sans étiquette) il y a encore quelques jours, Cris Kordjee crée la surprise en ce début de semaine en annonçant, qu’elle va rester dans la course des législatives, mais en tant que colistière de Théophane Narayanin (dit Guito). Dans un communiqué rendu public lundi en fin de journée, elle explique les raisons qui l’ont conduite à ce choix. « Être élue n’est pas une fin en soi ni une obsession pour moi. Ce qui m’importe, c’est d’apporter ma pierre à l’édifice, à la suite de tous ceux qui nous ont précédés dans ce combat et qui se sont battus parfois en vain pour que la voix de Mayotte soit écoutée et respectée », écrit-elle.

Ce virage pris par CrisKordjee interroge beaucoup dans l’opinion publique, et pas seulement du côté de ses soutiens et sympathisants, quand bien même l’intéressée se défend d’une alliance contre nature et justifie sa décision par la pléthore de candidatures déclarées dans la 1ère circonscription législative, et la « complémentarité » de leurs projets respectifs qu’ils vont à présent porter à deux dans la défense des intérêts de Mayotte. Théophane Narayanin serait à l’origine de cette initiative de partenariat, et la décision de Cris Kordjee d’accepter son offre n’aurait pas été facile à prendre selon elle, « parce qu’elle risque de contrarier la dynamique née de ma candidature ».

Narayanin, un acteur économique incontournable

Elle se dit également consciente qu’il lui sera reproché de faire abstraction des origines réunionnaises de son partenaire, mais elle préfère mettre en avant les 40 années d’investissement de celui-ci dans le développement économique de l’île, convaincue que le secteur public ne résoudra pas seul le chômage endémique sur le territoire. Dans un autre document de trois pages qu’elle a envoyé à notre rédaction, la désormais colistière du candidat Théophane Narayanin indique qu’il lui paraît salutaire qu’un acteur économique se positionne dans ces élections législatives 2022 pour proposer un projet économique. « Le développement de notre territoire a besoin d’un projet équilibré qui tient sur deux jambes avec d’un côté un socle de mesures sociales, et de l’autre, un socle de mesures de développement de l’activité économique au profit de tous ses acteurs. »

Dans les sujets prioritaires qu’elle a défini pour ce mandat, Cris Kordjee fustige les hésitations des gouvernements successifs qui se seraient traduites par des reports incessants de mesures de progrès et de dispositions d’exception tels que les équipements structurants, les droits sociaux et les retraites. Elle propose que tous ces sujets soient mis sur la table car selon elle, il y a trop de contradictions et d’incohérences entre les diagnostics socio-économiques successifs partagés par tous les observateurs et les réponses décalées, voir non-réponses proposées.

Tribunal : Six ans de prison pour le président de Gueules d’amour

-
tribunal-six-ans-prison-president-gueules-damour
Condamné en 2021 pour viol, Tyler Biasini l’a été à nouveau, ce mardi soir.

Président de l’association Gueules d’amour, il a été jugé en appel par la cour d’assises de Mayotte, suite à un viol d’une jeune femme de 21 ans en 2014. Après une première condamnation à sept ans de prison en 2021, le trentenaire a été de nouveau déclaré coupable.

Jeune homme “gentil” et “droit” ou “violent avec les femmes “, la cour d’assises de Mayotte a entendu les deux versions jusqu’à ce mardi soir. Tyler Biasini, 38 ans ce jeudi, a laissé des souvenirs contrastés chez les nombreuses filles rencontrées. “Protecteur” pour les unes, il a un “comportement violent” ou “méchant” pour les autres. Parmi ces dernières, c’est surtout le récit de la jeune femme de 21 ans qui a été déterminant dans cette affaire (voir Flash Infos de ce mardi). Originaire du Congo et en attente d’un titre de séjour à l’époque, fréquentant le Loft où Tyler Biasini travaille comme serveur, elle reste marquée par cette histoire alors qu’elle a refait sa vie en métropole. “J’aimerais laisser ça derrière moi”, reconnaît-elle via visioconférence, presque huit ans après les faits.

Dans la nuit du 1er au 2 juillet 2014, alors qu’il prétexte de lui “offrir un cadeau” pour les 21 ans de la jeune femme, il lui propose de monter dans son appartement. Selon elle, le président du refuge animalier Gueules d’amour a alors complètement changé d’attitude.”Il m’a attrapé par les cheveux et m’a tiré vers la chambre, puis a commencé à me frapper et m’insulter. Je lui ai demandé pourquoi il me fait ça pendant qu’il m’étranglait. Il m’a traité de sale pute, de sale noire”, a-t-elle raconté, ce lundi.

“Ce n’est pas parce que je suis violent que je suis un violeur”

Au cours du procès, beaucoup de témoins se sont succédé que ce soit à la barre ou en visioconférence. Ses amis, sa femme actuelle ou les personnes croisées au refuge restent très élogieux à son égard. L’ancienne présidente de l’association a même annoncé qu’il était sur son testament. D’anciennes conquêtes et son ex-femme ont eu une toute autre appréciation. Elles ont évoqué au cours de l’audience “un comportement violent” et “une frustration sexuelle”. Certaines d’entre elles ont même porté plainte ou ont déposé une main courante. Son ancien patron le décrit comme un bagarreur et grand consommateur d’alcool. “Ce n’est pas parce que je suis violent que je suis un violeur”, déclare-t-il, avant que les jurés ne se retirent pour délibérer.

Décrit comme “un homme à femmes”, l’ancien barman se vantait de coucher “avec une femme différente par jour”. “Un violeur peut être persuadé qu’il est un séducteur. La sidération de la victime est alors de l’acquiescement”, explique Albert Cantinol. Sur les déclarations des témoins qui soutiennent l’accusé, “il montrait beaucoup plus d’empathie à l’égard des chiens que des êtres humains”, estime l’avocat général. “Charmeur d’un côté, violeur de l’autre.Ce n’est pas incompatible”, ajoute-il. Il requiert dix années de réclusion.

L’avocat de la victime, maître Jean-Paul Ekeu, a insisté sur les divers éléments donnés par la jeune femme et ont amené la première condamnation. « Il y a la perquisition, ses déclarations, le certificat médical, les écoutes et messages téléphoniques », rappelle-t-il. En effet, la victime a changé peu ou prou ses déclarations depuis huit ans. Et une enquête en 2014 sur des possibles faits de prostitution a permis de récupérer plusieurs conversations téléphoniques où la Congolaise a raconté la même chose à plusieurs reprises, sans savoir qu’elle était écoutée.

L’avocate de Tyler Biasini, maître Céline Cooper, a appelé les jurés “à faire le tri dans le dossier”. Sur les accusations de plusieurs femmes, elle rappelle qu’il n’a pas été condamné. Et que la seule fois où il l’a été en raison de son comportement avec les femmes en 2008, il s’agissait de violences et non d’un viol. Concernant la victime, l’avocate a tenté de mettre en lumière “des variations” dans son récit. “Vous êtes obligés de tester sa crédibilité”, indique-t-elle aux jurés. Sur “le cadeau”, une relation sexuelle précédente niée par l’intéressée ou sur le fait qu’elle ait pris ses bijoux précipitamment en sortant de l’appartement, maître Céline Cooper tente de montrer que les déclarations ne sont pas les mêmes ou à mettre en doute. Sur la prostitution, la jeune femme de 28 ans aujourd’hui s’est faite plus évasive, ce lundi. Elle rappelle toutefois : ”ce n’est pas parce qu’on est une prostituée qu’on peut vous violer”. 

La cour d’assises a confirmé le verdict en appel, tard dans la soirée de mardi, et a condamné Tyler Biasini à six ans de prison.

Port de Longoni : le conseil d’État se saisit du document présenté comme étant un arrêté tarifaire du CD

-

Par un arrêt du 8 avril 2022, le conseil d’État a rendu une décision par laquelle il a enjoint au conseil départemental de communiquer à l’union maritime de Mayotte (UMM) la copie certifiée conforme de l’arrêté tarifaire n°003/SP/CD/2016 du 28 avril 2016 du président du CD976, dans le délai d’un mois à compter de la notification de la décision. Il ressort des motifs de l’arrêt que le « caractère utile et urgent » de la demande de communication de l’UMM découle de son « intention de demander la résiliation du contrat de concession de la société MCG si l’arrêté tarifaire du 28 avril 2016 se révélait être un faux ». En effet, et comme cela a déjà été relayé par les médias, la société MCG a fait usage, depuis le début de l’année 2021, de ce texte présenté par elle, comme étant un arrêté du CD976.

Par courrier du 9 mai 2022, le président du CD976 a informé celui de l’UMM de l’incapacité du Département à exécuter l’injonction du conseil d’État en raison de l’inexistence de l’arrêté tarifaire litigieux. Il en résulte donc que le document présenté par la société MCG comme étant l’arrêté tarifaire n°003/SP/CD/2016 du 28 avril 2016 est un faux, dont elle continue de faire un usage frauduleux.

C’est ce que confirmaient déjà le faisceau d’indices graves et concordants porté à la connaissance du président du CD976 par l’UMM ainsi que les conclusions de l’expert graphologue que le président du CD976 avait lui-même missionné. Le faux et l’usage de faux en écritures publiques est un délit pénal, c’est même un crime lorsqu’il est commis par une personne dépositaire de l’autorité publique ou par une personne chargée d’une mission de service public agissant dans l’exercice de ses fonctions ou de sa mission (art. 441-4 du code pénal) : « Le faux commis dans une écriture publique ou authentique ou dans un enregistrement ordonné par l’autorité publique est puni de dix ans d’emprisonnement et de 150 000 euros d’amende. L’usage du faux mentionné à l’alinéa qui précède est puni des mêmes peines. Les peines sont portées à quinze ans de réclusion criminelle et à 225.000 euros d’amende lorsque le faux ou l’usage de faux est commis par une personne dépositaire de l’autorité publique ou chargée d’une mission de service public agissant dans l’exercice de ses fonctions ou de sa mission. »

Un manquement d’une telle gravité qu’il est difficile d’en imaginer plus grave dans l’échelle de gradation (et qui pourtant ne fait que s’ajouter à une longue liste d’autres manquements contractuels dénoncés par le président du CD976 ainsi que par le préfet de Mayotte), rend d’autant plus inéluctable la résiliation unilatérale de la concession aux torts de la société MCG, cette mesure devant être prononcée sans délai.

Handball : distribution d’équipements pour les finalités intercomités

-

Dans le cadre des finalités intercomités qui se dérouleront du 30 mai au 6 juin 2022 à Bourges et à Orléans, la ligue de handball de Mayotte procédera à la distribution des équipements pour la délégation du 101ème département, le samedi 21 mai 2022 à 14h au gymnase de Cavani.

Ces finalités sont la compétition fédérale de référence des jeunes joueurs de 12-13 ans. L’un des enjeux est d’assurer la détection des forts potentiels afin de leur faciliter l’accès au programme d’accession pôle espoir ainsi que la formation des juges arbitres jeunes (JAJ).

La délégation de Mayotte sera composée des deux sélections (filles et garçons), de deux entraîneurs par sélection, d’un représentant du bureau directeur, d’un binôme d’arbitrage, ainsi que d’un accompagnateur arbitrage. Les équipes ultramarines se rencontreront en amont lors d’un tournoi du 1er au 2 juin et les finales se dérouleront du 4 au 5 juin. Le président de la ligue tient particulièrement à remercier ses partenaires, dont le conseil départemental et la délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports (DRAJES) qui l’accompagnent dans ces actions pour la promotion du handball et en faveur de nos jeunes joueuses et joueurs.

Laboratoire du CHM : protocole d’accord de sortie de grève

-

La direction du centre hospitalier de Mayotte (CHM) informe qu’un protocole de sortie de grève a été signé ce lundi 16 mai avec le personnel du laboratoire membre de l’intersyndicale. En effet, un accord a été trouvé entre les deux parties afin de mettre fin au mouvement de grève dans un climat apaisé.

En préambule, il a été précisé que la cadre de santé était en accident de travail et avait demandé la protection fonctionnelle du directeur. Par mesure conservatoire et afin de protéger sa santé, il est acté qu’elle n’exercera plus ses fonctions au laboratoire. La direction a réitéré « toute sa confiance en la cadre de santé, excellente technicienne dont la valeur et le travail ne sont pas remis en cause, à qui d’autres fonctions valorisantes ont été proposées ».

Cet accord stipule plusieurs points : un nouveau cadre de santé en cours de formation prendra ses fonctions début juillet ; un audit organisationnel sera réalisé afin de détecter les différentes problématiques du service qui connait un problème de management ancien, de plus une attention particulière à la communication auprès des équipes a été demandé à l’encadrement médical et paramédical par l’équipe de direction ; dans la perspective de la certification COFRAC, des référents ont été nommés et des agents supplémentaires ont été recrutés afin de pallier à l’augmentation exponentielle des actes du laboratoire et de sécuriser son accréditation. Enfin, le document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP) sera également actualisé en fin d’année 2022.

Nécrologie : hommage partagé au sergent-chef Mahadi Ali Hamada

-

Une émouvante cérémonie a réuni ce lundi matin à Sada le corps des sapeurs-pompiers pour accompagner le sergent-chef Mahadi Ali Hamada, décédé d’une longue maladie, dans sa dernière demeure. Le président du service départemental d’incendie et de secours, Abdoul Kamardine, et la conseillère, Laini Abdallah Boina, étaient présents, hommage auquel s’associe le président du Département, Ben Issa Ousseni, qui salue avec émotion « le parcours exemplaire de ce pompier et présente ses sincères condoléances à la famille. On ne soulignera jamais assez l’importance des soldats du feu au service de la population », souligne le chef de l’exécutif.

Le commandant Bruno Jean Elie représentant le chef de corps a notamment retracé ce parcours : « Il était l’un des pionniers de l’histoire des sapeurs-pompiers de Mayotte. C’est en 1988 que le jeune Mahadi Ali Hamada a rejoint l’équipe qui va poser les premiers pas de cette aventure des pompiers à Mayotte. Il a pas à pas franchi toutes les formations malgré ses difficultés envers la langue et a fait preuve d’un dévouement de tous les instants. » Et de conclure que « de là-haut, tu nous protèges et nous guides vers la réussite dans nos missions ».

Le président de Gueules d’amour de nouveau devant la cour d’assises

-
president-gueules-damour-devant-cour-dassises

Condamné à sept ans de prison en 2021 pour viol, Tyler Biasini avait fait appel. Son nouveau procès devant la cour d’assises de Mayotte a donc commencé ce lundi, avec un jugement attendu ce mardi soir.

L’affaire date de 2014 et avait fait grand bruit à Mayotte. Connu pour son engagement envers la cause animale, Tyler Biasini, âgé de 37 ans aujourd’hui, a été accusé de viol par une jeune femme de 21 ans à l’époque. Le procès d’assises en juin 2021 avait établi sa culpabilité et entraîné une condamnation du président du refuge animal Gueules d’amour à sept ans de prison. Aidé désormais de maître Céline Cooper, avocate au barreau de Lyon, il clame toujours son innocence et a donc fait appel. Alors qu’en première instance, les débats se déroulaient à huis clos. Cette fois-ci, aucune demande n’a été faite et a pu nous permettre d’en connaître plus sur les faits. Le 1er juillet 2014, la victime et l’accusé se sont retrouvés au Jungle café, à Mamoudzou. La jeune femme venait y rejoindre son petit ami de l’époque et des copines, le soir de ses 21 ans. « Tyler m’a appelé pour me souhaiter bon anniversaire. C’était bizarre parce qu’on s’était embrouillé », se souvient-elle. ». Ce « copain de soirées » comme elle le désigne, elle le croisait souvent au Loft, la boîte de nuit dont il était le gérant. Alors qu’il l’a rejoint au bar, il lui a promis « un cadeau ».

Déposés au niveau du Loft par un ami du jeune homme, ils sont montés dans son appartement situé au-dessus de la discothèque. « Il m’a attrapé par les cheveux et m’a tiré vers la chambre, puis a commencé à me frapper et m’insulter. Je lui ai demandé pourquoi il me fait ça pendant qu’il m’étranglait. Il m’a traité de sale pute, de sale noire », raconte-elle. Toujours selon elle, il serait allé chercher un couteau de cuisine avec une lame de quinze centimètres pour le mettre à côté du lit. Après un rapport sexuel vaginal et un autre oral, il s’est dirigé dans la cuisine pour rouler un joint de bangué. La jeune femme en a profité alors pour remettre ses vêtements, prendre son téléphone et ses bijoux, puis s’enfuir. C’est en arrivant au foyer qu’elle a raconté les faits à une fille qui l’a orientée vers la police.

Des amis du jeune homme « sous le choc »

Si la matérialité est compliquée à établir puisqu’il n’y a pas de traces ni des coups ni d’un rapport sexuel, le médecin a noté l’état de choc de la victime. De son côté, Tyler Biasini ne nie pas qu’ils ont couché ensemble, mais assure toujours que le sexe était consenti. « Je suis innocent, madame la juge » sont ses seuls mots, ce lundi. La défense a beaucoup misé sur la moralité et invité de nombreux témoins à décrire un jeune homme travailleur et protecteur à la fois des animaux, des enfants et des femmes. En visioconférence ou à la barre, sa mère, sa femme, ses amis dressent le portrait de quelqu’un de « gentil », « très aimé », « charmant ». S’ils lui prêtent « un comportement de dragueur », « d’homme à femmes », il aurait toujours été « correct ». Même ses amantes n’ont pas le souvenir d’une attitude agressive. Les proches affirment qu’ils ont été « surpris » ou « sous le choc » en entendant parler de cette affaire.

Leur description n’est pourtant pas si éloignée de ce que la victime décrit, jusqu’au soir du 1er juillet et du passage à l’acte. « Ce n’est pas le Tyler que je connaissais », admet-elle. À entendre les femmes qui le défendent, c’est presque elle qui est la méchante de l’histoire. Une amie d’enfance de Tyler a ainsi utilisé ce lapsus : « Je suis une amie de la victime ». Même chose quand l’ancienne présidente de l’association Gueules d’amour, assure que « la soi-disante victime l’a piégée ». Quand l’avocat général lui rappelle que celui qu’elle considère comme « son fils » a été déjà été condamné cinq fois pour des affaires de stupéfiants et des violences contre une femme, elle réplique : « À chaque fois, il a été piégé ».

Et en effet, la face cachée du garçon est au centre de cette affaire. Plusieurs femmes, dont son ex-épouse, l’accusent d’user de violence dans le cadre de relations, notamment sous influence de la drogue et de l’alcool. Une attitude qui se rapproche de ce que dit la victime dont la version est restée peu ou prou la même depuis huit ans maintenant. Quand maître Céline Cooper a tenté plusieurs fois de mettre en doute les déclarations de cette jeune femme en essayant de démontrer qu’il y avait bien une relation et qu’elle était consentante, elle répond : « À ce moment-là, je ne suis pas sa chérie, je suis un objet ».

Ce mardi, il reste que quelques heures aux jurés pour démêler le vrai du faux de ce que disent les protagonistes et déterminer l’issue du procès.

Le flash infos du jour

Flash infos Mayotte du Lundi 12 mai 2025
Lundi 12 mai 2025

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes