Des juges, des rapporteurs, des responsables de pôle et des secrétaires d’audience de la Cour nationale du droit d’asile se sont rendus en fin de semaine dernière à Mayotte pour une nouvelle mission foraine. Pour auditionner 480 demandeurs d’asile sur une durée de deux semaines au Lycée de Pamandzi, ces 25 volontaires sont assistés par deux agents du tribunal administratif de Mayotte et reçoivent le soutien logistique de la préfecture ainsi que du rectorat.
Le pont de secours de Dzoumogné en cours d’installation
Après l’incendie qui avait fragilisé le pont de la RN1 en juillet dernier, seuls les véhicules légers pouvaient l’emprunter. L’État a donc fait le choix de financer un pont de secours pour rétablir la circulation dès la fin des vacances. Ce mardi, il a été posé sur ses appuis.
Une remorque spéciale de convoyage longue de plusieurs mètres stationne à l’entrée du pont de Dzoumogné. A son bord, un pont provisoire de plus de 33 tonnes. Ce mardi matin, une quinzaine d’ouvriers s’affairent pour installer les rouleaux d’appuis qui permettront à l’édifice de venir se glisser et superposer l’ancienne infrastructure, fragilisée par le temps et par un incendie. En juillet dernier, un départ de feu volontaire avait en effet dégradé le pont, empêchant depuis les poids lourds de l’emprunter. « Le feu a fragilisé l’acier. On a autorisé le passage des voitures, mais nous n’avions aucune garantie qu’il soit assez robuste pour accueillir le passage des poids lourds », souligne Christophe Bégon, chef de projet de la Deal (direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement).
Le nouvel édifice de plus de 30 mètres de long pourra accueillir les camions jusqu’à 40 tonnes, à partir du 24 octobre. « Les travaux ont commencé il y a quinze jours, avec le confortement du talus et la création de deux appuis qui supporteront le pont », précise le salarié de la Deal. Le viaduc métallique est arrivé au port de Longoni, jeudi (voir Flash Infos de ce lundi). Un essai avec une structure, permettant de simuler son gabarit, a été réalisé dimanche avant qu’il ne soit transporté par la route, dans la nuit de lundi à mardi. « Les opérations n’ont débuté qu’en début de matinée, elles sont minutieuses et doivent être réalisées de jour », poursuit Christophe Bégon, situé face aux deux grues qui s’apprêtent à soulever le viaduc afin de le déposer sur les rouleaux d’appuis. Le pont chevauchera ainsi l’ancienne infrastructure, en se positionnant vingt centimètres au-dessus.
Trois à quatre millions d’euros investis
En même temps que le viaduc issu du centre national des ponts de secours, la remorque longue portée et le tracteur associé sont arrivés de La Réunion. « Nous n’avions pas ce type de matériel à Mayotte », souligne le chef de projet de la Deal. « Les faire venir de Paris était très compliqué parce qu’il y a peu de bateaux qui peuvent assurer ce type de transport. » En parallèle, une passerelle piétonne, en cours de fabrication à Mayotte, devrait être mise en place avant la fin du mois d’octobre.
Au total, l’État investit trois à quatre millions d’euros dans cet édifice. Un investissement qui sera réitéré dans quelques années. Car ce viaduc est provisoire et devrait rester en place jusqu’en 2026. En parallèle, une déviation est en cours de construction. Cette dernière devrait être opérationnelle fin 2024, date à laquelle les travaux du pont définitif devraient commencer.
Le futur pont opérationnel en 2026
Ce viaduc est temporaire, car les travaux du futur pont devraient, quant à eux, se terminer courant 2026. « Il faut compter environ un an et demi », estime Christophe Bégon. Notamment parce que plusieurs réseaux passent par ce pont. « Il y a notamment la haute tension qui alimente toute l’île, l’eau potable, la fibre optique ou encore des conduites d’eaux usées. Et il faut au moins deux ans pour déplacer ces réseaux. Nous allons donc y travailler dès maintenant. » L’installation d’un nouveau pont était déjà d’actualité. Car l’infrastructure, vieillissante, est également mal placée. « Quand il y a beaucoup d’eau, cela crée un bouchon, ce qui peut provoquer des inondations dans le quartier. C’est ce que les études menées ont permis d’identifier. Il fallait donc repenser cette infrastructure. » De son côté, le pont de secours ne sera pas renvoyé à La Réunion mais conservé à Mayotte.
Sur Kawéni, un mariage d’amour à 150 millions d’euros entre le rectorat et la mairie de Mamoudzou

Une signature de convention structurante entre le rectorat et la mairie de Mamoudzou poursuit le projet de rénovation urbaine engagé dans la cité éducative de Kawéni. Une piste de cross fitness et un plateau sportif s’ajoutent aux travaux du pôle restauration, l’internat, le gymnase et l’aménagement de l’espace public qui doivent débuter début 2023. Un chantier colossal évalué à plus de 150 millions d’euros.
« C’est bien de renouveler nos engagements dans ce lieu symbolique. » Une métaphore signée par le recteur Gilles Halbout au moment de signer ce mardi 11 octobre dans la salle des mariages une convention de partenariat avec la ville de Mamoudzou. « Nous marchons main dans la main sur beaucoup de projets éducatifs, notamment ceux concernant Kawéni qui est aussi une zone sportive. » Il faut dire que l’académie ne lésine pas sur les moyens quand il s’agit d’apporter un vent d’espoir à ce quartier trop souvent stigmatisé.
Pour preuve, son engagement de l’ordre de 935.000 euros et de 315.000 euros pour accompagner la municipalité sur la restructuration du plateau sportif et la création d’une piste de cross fitness, qui se situent en plein cœur de cette cité éducative labellisée, composée du lycée des Lumières et des collèges K1 et K2. « Quand nous regardons la répartition des montants, vous êtes largement en tête avec 35% des financements pour ces deux équipements », se félicite Dhinouraine M’Colo Mainti, le premier adjoint au maire. « Il est important que les institutions puissent travailler de concert, la situation l’exige. »
Trois parcelles en travaux dès 2023
Pour autant, cette contribution ne renvoie qu’au sommet de l’iceberg, dans la mesure où il s’intègre dans le vaste programme de rénovation urbaine piloté par l’ANRU. Et justement, celui-ci doit se concrétiser très prochainement. À commencer dès janvier 2023 par les travaux de l’internat pour installer 200 lits sur cinq niveaux et du gymnase pour permettre la pratique de l’escalade, des arts martiaux, du tennis de table, du badminton, etc. Suivis par ceux du pôle restauration dès le mois d’avril, qui doit préparer 8.500 repas quotidiennement et bénéficier de trois réfectoires dans le but d’accueillir les élèves du premier et le second degré. Montant des opérations : environ 60 millions d’euros.

« En tout, il y en a pour deux ans de chantier sur ces trois parcelles », prévient Christophe Protais, le responsable des projets immobiliers au rectorat. Seule incertitude concernant le calendrier annoncée : la mauvaise qualité du sous-sol de cette ancienne zone maraîchère. « Cela induit de réaliser des fondations à 40 mètres de profondeur. » Pour le moment, cette contrainte technique ne remet pas en cause leur mise en service prévue pour la rentrée scolaire 2025.
Réaménagement de tout l’espace public
Sous la houlette de sa directrice de la rénovation urbaine, Élodie Furic, la municipalité compte attribuer, avant la fin de l’année, le marché pour l’aménagement de l’espace public qui comprend la construction d’un mail piétons, d’une voie spéciale pour le transport scolaire, de plusieurs terrains multisports ainsi que la viabilisation de l’ensemble du site concerné. L’enveloppe s’élève à 23 millions d’euros, à laquelle il faut ajouter neuf millions d’euros pour le stade.
« Nos plannings se superposent avec la mairie, mais cela demande tout de même une coordination importante. Toutes dépenses confondues, nous sommes sur un budget de 150-160 millions d’euros », précise Christophe Protais. Un chiffre qui « donne le vertige », mais qui « va transformer la vie de nos jeunes », admet Gilles Halbout, prêt à remettre le bleu de chauffe pour faire avancer – le plus rapidement possible – les autres projets structurants en cours de réflexion sur Tsoundzou 2, sur Cavani et sur Vahibé. « Ce n’est pas qu’un mariage de raison [entre nous], c’est aussi un mariage d’amour ! »
Un coup de pelleteuse mal placé et l’île s’éteint
Vers 9h45, mardi matin, une bonne partie de l’île s’est retrouvée sans lumière. L’origine du dysfonctionnement a été trouvée cependant rapidement. En effet, au rond-point de Dzoumogné, un engin de chantier a déterré un câble normalement qui était à un mètre sous terre, ce qui a provoqué un court-circuit à la centrale de Longoni et stoppé les moteurs.
La panne à l’échelle de l’île n’a pu qu’être résolue secteur par secteur, en commençant par Petite-terre qui dispose d’une centrale aux Badamiers. « C’est comme les disjoncteurs d’une maison », explique Claude Hartmann, le directeur général d’Électricité de Mayotte (EDM). « La moitié des clients ont eu de l’électricité vers 11h30. » Il assure également que la réparation du câble « se fait sans pénaliser les clients ».
Le groupe confirmait, mardi, que le réseau complet était réalimenté vers 14h.
La distribution d’eau se retrouve coupée aussi
Suite à la coupure d’électricité, la Société mahoraise des eaux (SMAE) a annoncé que « pour remédier aux perturbations de la distribution d’eau […], nous devons procéder à son interruption dans les secteurs les plus affectés ». Tout Kawéni, Tsingoni village, les communes de Koungou, M’tsangamouji, Chirongui, Bouéni, Kani-Kéli, Labattoir, Pamandzi et Mamoudzou (hors hôpital, Passamaïnty, Tsoundzou 1 et 2) étaient ainsi concernés à partir de 17h et jusqu’à ce mercredi matin, 6h. Si la commune de M’tsamboro ne figurait pas dans cette liste, des habitants nous ont confirmé avoir été coupés dès 11h, ce mardi, et pendant toute la journée.
Cet ami employé de banque qui ne vous veut pas que du bien
Un ex-agent de sécurité devenu un temps employé d’une banque de Mamoudzou virait l’argent de ses clients sur les comptes de connaissances. Il s’assurait ensuite de pouvoir retirer lui-même les milliers d’euros détournés. Il a été condamné pour escroquerie, ce mardi matin, par le tribunal correctionnel de Mamoudzou.
La coupure générale d’électricité a plongé le tribunal correctionnel dans l’obscurité au moment où une sombre histoire d’argent était jugée. Ce mardi matin, l’homme comparait pour « escroquerie » et « abus de confiance ». Chemise rouge, pantalon noir, il semble encore porter les couleurs de son ancien employeur dans la salle d’audience. Derrière lui, six victimes attendent. Amis, anciens clients ou simples connaissances rencontrées sur les terrains de football ou datant de son ancien poste d’agent de sécurité sont présents et espèrent des réparations.
En effet, « par amitié », l’employé bancaire ouvrait des comptes en assurant s’occuper de tout. Et la méthode diffère dans chaque cas. Pour le premier par exemple, il a emprunté la carte bancaire « pour acheter des articles pour [son] snack ». De 900 euros sur son compte, « l’ami » passe à moins 5.000 en un mois. Il a beau faire opposition, c’est trop tard, le découvert descend jusqu’à 8.025 euros. Il se retrouve toujours en difficultés financières aujourd’hui.
Le numéro de téléphone d’un client changé sans qu’il le sache
Dans d’autres cas, l’employé de banque a une technique bien rodée. Il effectue soit des retraits lui-même, soit des virements de plusieurs milliers d’euros en falsifiant les signatures de clients vers des comptes de gens qu’il présente comme « des amis qui ont besoin d’argent ». « C’est facile d’aider les gens quand vous prenez à quelqu’un sans lui dire », lui rétorque Chantal Combeau, la présidente du tribunal correctionnel. Une autre fois, c’est carrément le numéro de téléphone qui est changé sur l’application d’un client pour que l’employé de banque puisse opérer plusieurs virements à sa guise. 9.000 euros sont ainsi ponctionnés à cette victime.
La combine ne s’arrêtait pas là. Car de leur côté, ceux qui recevaient l’argent assurent que l’ex-agent de sécurité, qui jouait le bon samaritain, plaidait « l’erreur ». Il leur demandait ainsi l’argent en liquide pour qu’il rembourse les premières victimes, ce qu’il a fait… parfois. Certains se retrouvent ainsi dans une situation un peu absurde où la banque leur demande toujours de rembourser une somme détournée (par un employé de ladite banque) alors qu’ils n’ont plus l’argent sur leur compte. « La banque me réclame 4.400 euros », peste l’un d’eux, qui faisait des petits travaux de maçonnerie chez le prévenu.
« Des erreurs » selon l’employé
À part dans le premier cas où il admet n’avoir jamais remboursé « la somme prêtée », le prévenu a toujours réfuté une quelconque arnaque. Il préfère parler d’« erreurs ». « Je n’étais pas là depuis longtemps », défend l’homme licencié par la banque en février 2021. Le procureur écarte cet argument en arguant que « la répétition montre la volonté d’escroquer ». Il a requis un an de prison avec sursis (l’homme n’a pas de casier judiciaire) et surtout une obligation d’indemniser les victimes qui se sont pour la plupart constituées partie civile.
Espérant être dédommagées pour les actes de leur ami, ces dernières ont toutefois vite déchanté. L’ancien employé de banque a été condamné à six mois de prison avec sursis et 5.000 euros d’amende. Toutes les demandes de partie civile ont été déboutées. En effet, le tribunal correctionnel a décidé d’une relaxe pour les quatre abus de confiance (« les amis » recevant les virements) et une partie des escroqueries. Les deux seuls clients pour qui l’escroquerie a été reconnue avaient déjà été remboursés et donc n’ont pas réussi à faire reconnaître leurs préjudices.
Violences sexuelles sur mineurs : Comment accompagner un enfant abusé ?
Il n’est pas toujours évident pour un enfant abusé sexuellement de mettre des mots sur ce qui lui est arrivé. Tout comme il est parfois difficile pour un parent de l’accompagner. Cette phase est délicate puisque le mineur risque de se sentir oppressé. Pire, il peut penser qu’on ne le croit pas. Dans ces cas, installer un lien de confiance entre l’adulte et l’enfant est primordial. C’est ce que nous explique Houssamie Mouslim, psychologue clinicienne à Mayotte.
Mayotte Hebdo : Lorsque la famille est au courant que son enfant a été abusé sexuellement, comment peut-elle l’accompagner ?
Houssamie Mouslim : Il faut le rassurer le plus possible, lui affirmer qu’on le croit, que ce n’est pas de sa faute. Il doit comprendre qu’en tant que parent on fera le nécessaire pour l’aider sur ce vécu douloureux et le protéger. C’est le rôle d’un adulte. C’est important de prendre tout cela en considération parce qu’il est arrivé que des adultes se demandent si l’abus en question est vrai. Mais un enfant ne peut pas inventer de telles choses. Même si ce qu’il raconte ne lui est pas arrivé, il l’a entendu quelque part, peut-être qu’un ami lui en a parlé et cela veut dire que cet ami est en danger.
MH : Parfois l’enfant ne trouve pas les bons mots pour expliquer ce qu’il a vécu. Comment peut-on l’aider ?
M. : Il comprend très tôt que ce qu’il s’est passé n’est pas normal, ce n’est pas bien, c’est interdit. Mais il est vrai qu’il n’a pas toujours les mots pour s’exprimer. À l’adolescence, on a le vocabulaire pour raconter ce qu’il se passe. On peut poser une question ouverte à l’adolescent sans risquer d’induire ses réponses. L’accompagnement est plus difficile pour les tout-petits. En posant une question ouverte au petit, on peut passer à côté de certaines choses. Mais en posant des questions plus fermées, on risque d’induire à d’autres scènes qui n’ont peut-être pas été vécues, ce qui peut être encore plus violent. Pour un enfant de 5-6 ans, on peut tout simplement lui demander : comment te sens-tu ? Que s’est-il passé ? On peut aussi lui proposer de faire un dessin s’il n’arrive pas à s’exprimer.
MH : Peut-on également le faire accompagner par un psychologue, même s’il est tout petit ?
M. : Il n’est jamais trop tôt pour bien faire ! Quand il est petit, souvent l’enfant suit et il dit oui. Pour ceux qui disent non, on doit essayer de comprendre pourquoi ils refusent. Pour aller voir un psychologue, il faut être d’accord, même pour les tout-petits, donc les parents doivent leur expliquer. Cela étant dit, voir un psychologue qui pourra accompagner toute la famille est une bonne chose.
MH : Est-il possible de vivre normalement après avoir vécu un tel traumatisme ?
M. : C’est possible, la preuve, il y en a qui écrivent des livres, il y en a qui s’aiment ! D’autres continuent à être dans le déni pour pouvoir vivre. Ils se disent que c’est passé, mais ce souvenir finit par ressurgir, envahir le présent et cela coupe tout. C’est ce qu’on appelle la mémoire traumatique. C’est-à-dire que la mémoire ne fonctionne pas tout à fait normalement. Certains arrivent à vivre ainsi.
Pour réussir à vivre normalement, il est nécessaire de cheminer vers soi, apprendre à s’apprécier. Dès lors que le corps a été affecté, on laisse un traumatisme. Il arrive souvent que la victime ne s’apprécie pas ou peu, malgré tout ce qui peut être admirable, magnifique chez elle. Parfois, elle a besoin de se faire accompagner, soit par un professionnel, soit un ami, un amoureux. On ne passe pas forcément par le tiers pour bien vivre, mais ça arrive que le tiers puisse aider, ramasser les bouts pour que la victime puisse recoller les morceaux.
MH : De quelle manière fonctionne la mémoire traumatique ?
M. : Certains sont arrivés à ne plus avoir accès à ce souvenir consciemment. Mais il reste dans l’inconscient, dans le corps, et le corps parle à l’insu de la victime. La mémoire traumatique est comme une disjonction. Il y a une partie des neurones qui n’est plus connectée aux émotions. C’est-à-dire que la personne ne vit plus comme avant le traumatisme. Elle va éviter certaines choses, un lieu, une odeur. La mémoire devient un champ de mines et de temps en temps tout se reconnecte, et cela renvoie la personne dans le passé. Il suffit d’un élément, une odeur, une couleur, une parole pour que tout revienne, et la personne revit l’agression comme si elle était en train d’avoir lieu. Cela peut arriver très tard dans la vie.
MH : Faut-il sensibiliser les enfants dès le plus jeune âge afin de les préserver de ce genre d’abus ?
M. : Tout parent peut être partagé entre préserver l’innocence de son enfant et prévenir ce genre de chose. On peut les préparer de différentes manières. Leur parler de leur corps, leur dire qu’il leur appartient et qu’il y a certains endroits que personne n’a le droit de toucher ou regarder sauf éventuellement dans le cadre d’un soin. Il faut définir ces zones du corps. On peut aussi passer par les livres. Il y en a de très bons qui traitent cette problématique sans nommer les parties du corps ou parler de violences sexuelles. Ils expliquent simplement que des adultes peuvent faire du mal aux enfants et que ces derniers ne doivent pas garder le secret.
Poser des mots est extrêmement important parce que, si on n’en parle jamais, quand cela arrive l’enfant ne sait pas comment l’extérioriser. Donc en plus d’être soufflé dans son humanité, il n’a même pas de mot pour expliquer ce qu’il lui est arrivé.
MH : Vous suivez des patients qui ont été abusés sexuellement, est-ce qu’ils viennent vous voir tardivement ?
M. : Quand c’est posé, ils viennent me voir à l’âge adulte. Ce sont des femmes qui disent clairement que leurs pères ont abusé d’elles par exemple. C’est encore vif pour elles, même si cela s’est déroulé il y a des décennies. Et dans mes consultations en PMI, il arrive qu’autour de grossesses des très jeunes mamans, il y ait des antécédents de violences sexuelles, intra-familiales ou autres. Cela fait partie des paramètres qui expliquent les grossesses précoces selon moi. Dans ce genre de situation elles ne le disent pas d’elles-mêmes, il faut aller chercher.
MH : Il y a tout de même de plus en plus de témoignages de personnes ayant subi des violences sexuelles, diriez-vous que la parole se libère plus ?
M. : Oui la parole se libère plus. Ces victimes, généralement, en ont déjà parlé, mais elles n’ont pas été entendues ou accompagnées. Ce qui explique que certaines aient besoin d’en parler sur les réseaux sociaux.
MH : Que peut-il se passer dans la tête d’un adulte pour qu’il ait envie d’un enfant ?
M. : Je n’ai jamais traité avec eux. Néanmoins, l’auteur d’un viol ne considère pas l’autre comme étant une personne, mais plus comme un objet. Et il arrive souvent que ce soient des personnes qui ont été violées quand elles étaient petites. Bien sûr, ce n’est pas systématique.
MH : Il arrive parfois que les familles n’aient pas envie d’ébruiter le viol de leur enfant, surtout lorsqu’il s’agit d’une fille, pour préserver leur honneur. N’est-ce pas encore plus dévastateur ?
M. : C’est une autre violence. Si la victime a eu le courage de s’exprimer et qu’on lui dit de ne pas parler, c’est très dur. De cette manière, on dit à l’enfant que l’auteur avait raison de lui demander de se taire. Les personnes qui sont censées le protéger viennent encore lui dire tais-toi. Quelque part c’est lui faire comprendre que ce qu’il s’est passé n’est pas dramatique, alors que dans son corps c’est un drame. Cela risque de le faire culpabiliser, il va se sous-estimer et certaines études scientifiques disent que l’on peut arriver à des troubles psychiques, psychiatriques après une violence sexuelle, parce que la victime n’est plus du tout en capacité d’avoir une vie normale.
Chaque culture a ses freins qui permettent de maltraiter les victimes. Chez nous à Mayotte, c’est la force de la famille, le regard des autres, l’honneur de la famille. On utilise la religion comme frein parce que dans l’Islam il ne faut pas s’exhiber, et on doit garder une certaine pudeur, mais je ne pense pas que l’essence de la religion musulmane soit un frein à la protection des victimes. C’est une manipulation patriarcale de la religion de la part de ceux qui l’utilisent comme frein.
MH : Que dire aux parents qui se sentent coupables de ne pas avoir su protéger leurs enfants ?
M. : Ceux qui n’arrivent pas à les accompagner doivent entendre que ce n’est pas le temps qui va faire que cet enfant ira mieux, mais l’amour qu’il reçoit, l’accompagnement et l’écoute. Quant aux parents qui ont eu le courage d’accompagner leurs enfants, j’aimerais leur dire que ce qui est arrivé n’est pas leur faute. Ils font de leur mieux.
Retrouvez le dossier consacré au violences sexuelles sur mineurs dans le numéro 1014 de Mayotte Hebdo.
Apprenez à bien vous laver les mains avec la Croix-Rouge
La Croix-Rouge de Mayotte célébrera la journée mondiale du lavage des mains le samedi 15 octobre au parc Ounafassi de Dembéni de 7h à 15h. « Le simple fait de se laver les mains avec du savon est l’une des manières les plus efficaces de sauver des vies d’enfants. Le lavage des mains avant de manger ou après défécation réduit considérablement la propagation des maladies diarrhéiques et a des effets importants sur la santé et le bien-être des enfants et des communautés. » Une déclaration signée Sanjay Wijesekera, directeur des programmes Eau, Assainissement et Hygiène (WASH) du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef).
La crise mondiale liée au Covid-19 et l’arrivée prochaine de la saison des pluies à Mayotte invitent à redoubler d’efforts afin de prévenir la propagation des virus.
Un concours de poésie en langues mahoraises sur les éloges du prophète Mohammad
En partenariat avec le Département, l’association Moultaqanour a organisé le dimanche 9 octobre à la MJC de Dembéni la 8ème édition du concours de poésie shimaoré et kibushi. La structure a pour ambition le partage et la transmission de la culture à travers l’Islam. À cet effet, plusieurs actions sont menées sur l’éducation des enfants et des parents.
La collectivité encourage l’expression par ses langues régionales, dans le respect de l’autre, de ses croyances et de sa foi, au sein d’un cadre identifié, et à des fins d’éducation et de la cohésion sociale. C’est à cette occasion qu’une centaine d’enfants âgés de 4 à 15 ans ont fait le déplacement des quatre coin l’île pour concourir.
Présente pour l’occasion, la conseillère départementale de la commune, Zamimou Ahamadi, a tenu à encourager ceux qui œuvrent particulièrement en faveur de la préservation et de la diffusion des langues mahoraises, notamment les associations SHIME et Moultaqanour. « Nous espérons qu’avec ce type d’événements, la jeunesse saura suivre le chemin de la paix, dont notre territoire à grandement besoin. »
La participation des enfants s’est faite individuellement et ou collectivement. À l’issue du concours, six concourant ont retenu l’attention du jury. Parmi les meilleurs éloges poétiques dans la catégorie madrasa, le 1er prix a été attribué à Ar-Rahman de Moinatrindri, le 2ème prix à Nissai Zahra de Bouéni et le 3ème prix à Riyadhui Al-Djannah de Bouéni. Dans la catégorie individuelle, c’est Yamina Ousseni qui l’a emporté, suivi de Naima Billerot et de Said Yassine. Tous les lauréats ont reçu des chèques cadeaux allant de 200 à 1.000 euros.
Un café-débat pour évoquer les pistes de réflexion autour de la contraception à Mayotte
Dans la continuité des actions menées dans le cadre de la journée mondiale de la contraception, qui s’est tenue le 26 septembre dernier, le réseau périnatal de Mayotte en partenariat avec l’agence régionale de santé et les partenaires institutionnels et associatifs, organise un café-débat ce samedi 15 octobre de 8h à 12h à la MJC de M’Gombani à Mamoudzou pour une grande restitution.
Tout au long de la semaine de la contraception, des tables rondes et ateliers ont été organisés aux quatre coins du territoire et ont permis d’échanger et d’aborder des pistes de réflexions autour de la contraception.
Pour vous inscrire, contactez directement la chargée de prévention au 06.39.66.62.59 ou par mail à projets-prevention@repema.org. L’ensemble de ces actions de terrain est réalisé en collaboration avec l’ARS, la ville de Mamoudzou, la protection maternelle et infantile, le centre hospitalier de Mayotte et d’autres partenaires associatifs.
Rendez-vous ce samedi pour le 3ème rendez-vous mahoréunionnais
Ce samedi 15 octobre se déroule le 3ème rendez-vous mahoréunionnais à la délégation de Mayotte à La Réunion. Ce rendez-vous mêle une table ronde, des démonstrations d’arts traditionnels de combat, des danses et la découverte des arts culinaires de l’océan Indien.
Au programme : le dévoilement de la fresque réalisée par Papajan et Oner dans le cadre du festival Réunion Graffiti à 9h15, des échanges interactifs sur l’histoire et le peuplement de La Réunion, sur la pratique du moringue et sa codification, sur le sport, un outil de cohésion sociale et support d’inclusion, sur le cadre réglementaire et sécuritaire d’une manifestation sportive et culturelle, et sur l’approche anthropologique et socio-culturelle des arts traditionnels à 10h, mais aussi une initiation aux arts et sports de combats à 13h30.
Un plan d’action pour faciliter l’installation des professionnelles de santé d’ici fin 2022
À la suite de l’installation au mois de juin du Comité intersectoriel mahorais pour l’attractivité, l’installation et la pérennisation des professionnels de santé (CIMAIPPS) à Mayotte, plus de 400 professionnels de santé ont répondu à une enquête réalisée par l’agence régional de santé. Celle-ci aborde ainsi l’observation des motifs de venue à Mayotte, les principales difficultés rencontrées en arrivant sur le territoire, la durée de présence ou encore l’évaluation de la qualité de vie. On y apprend notamment que 39% des praticiens sont venus pour motifs professionnels et que six répondants sur dix encourageraient à leurs confrères ou consœurs de venir y exercer.
En parallèle, ils sont plus de la moitié à envisager ne rester vivre que moins de trois ans sur l’île. En cause notamment les difficultés pour ces professionnels à pouvoir trouver un logement ou les difficultés administratives qui complexifient leur bonne installation. Les professionnels de santé estiment par ailleurs que les problématiques liées à la sécurité, à l’enseignement ou aux transports complexifient leur exercice au quotidien, et pourraient constituer des motifs de départ.
Ces dernières semaines, l’ARS a organisé plusieurs groupes de travail thématiques réunissant les professionnels de santé, mais aussi des représentants de la gendarmerie, de la Maison de Mayotte à Paris, du MEDEF, etc. Ces réunions ont permis de dessiner les contours d’un plan d’action concret dans lequel chaque partenaire s’engagera à hauteur de ses compétences pour augmenter substantiellement le nombre de professionnels de santé sur le territoire. L’objectif est à présent de pouvoir finaliser et présenter d’ici la fin d’année cette feuille de route lors d’un nouveau CIMAIPPS, afin d’engager dès janvier 2023 les premières actions dans ce domaine.
« Mayotte est devenue un territoire de dérogations institutionnalisées »
Dans son dernier rapport présenté lors d’une séance plénière au rectorat, le conseil économique, social et environnemental de Mayotte (Cesem) a mis en exergue les compétences politiques de chacun sur l’île. Il fait apparaître plusieurs difficultés liées à la départementalisation et l’existence d’un régime d’exceptions qui perdure.
Le temps des vacances a fait craindre un moment que le quorum ne serait pas atteint, ce lundi après-midi, dans la salle Samuel-Paty du rectorat. Cette séance avait pourtant un grand intérêt pour le Cesem (conseil économique, social et environnemental de Mayotte), celui d’entendre et d’adopter un rapport d’un an intitulé : « À Mayotte qui fait quoi ? Entre opportunité d’agir et l’intérêt à réagir ». L’étude, qui devait s’intéresser au départ aux dix ans de la départementalisation, a été recentrée sur la répartition des compétences entre État et collectivités locales. « Dans les faits, l’exercice des compétences des collectivités se heurtent à plusieurs difficultés, comme la faiblesse des dotations ou le manque de maîtrise d’ouvrage », lance en introduction la présidente de la commission des affaires générales, financières et internationales, Saouda Abdou. « Avec le contrat de convergence 2019-2022, après les manifestations de 2018, il y avait pourtant de grands espoirs », poursuit-elle. « Mais sur le 1.6 milliard d’euros promis, 681 millions sont valorisés, c’est-à-dire sans engagements fermes. »
Un manque de chefs de file
Plusieurs problèmes sont ainsi relevés par l’instance qui s’est entretenue avec une vingtaine de personnalités ayant ou ayant eu des fonctions politiques sur le territoire (sous-préfets, anciens ou actuels élus). « Pour chaque politique publique, on se demande qui est le chef de file », donne comme exemple celle qui cosigne le rapport. En effet, en intégrant petit à petit le millefeuille administratif français, les collectivités mahoraises n’ont eu de cesse de voir des changements de compétences. « Les évolutions statutaires et règlementaires se sont faites avec une méconnaissance des institutions », ajoute Saouda Abdou. Toutefois, les rapporteurs ne veulent pas être trop durs avec les élus locaux. « Ce n’est pas une fuite en avant. Il y a un manque de moyens, notamment financiers et humains. » À cela s’ajoutent, selon eux, des difficultés d’ingénierie.
Plus que faire un constat, ils émettent aussi huit propositions à destination des acteurs politiques locaux, en commençant par demander « une rénovation et un rééquilibrage des relations entre l’État et les collectivités territoriales ». La présidente de la commission va même plus loin en demandant la fin de « la relation parent-enfant » que les deux entretiendraient. Renforcement des moyens du conseil départemental, une structuration des activités primaires, une valorisation de la culture locale, des actions pour l’environnement figurent également dans les préconisations que le Cesem est prêt à développer sous forme de forums.
Des dérogations à tire-larigot
Pointée régulièrement comme un frein à la convergence, l’existence de dérogations n’a pas échappé à la commission rédigeant le rapport. « Mayotte est devenue un territoire de dérogations institutionnalisées », regrette Saouada Abdou. Ce système est notamment pointé par le rapporteur de l’étude, Boina Hebja Haoussi. Le syndicaliste de la CGT parle d’ailleurs de « discriminations organisées ». « Normalement, on prend une dérogation pour faire autrement. Là, c’est pour ne pas faire », estime-t-il.
Les autres membres, dont des syndicats ou représentants d’organisations professionnelles, ont remercié la commission pour son travail et pu émettre un premier avis. Sur la différenciation avec la métropole, plusieurs ont convenu qu’il ne faut plus forcément attendre de l’autre, mais « savoir expérimenter ».
48 établissements scolaires équipés de capteurs pour contrôler la qualité de l’air

L’observatoire de la qualité de l’air vient de signer une convention avec la communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou (Cadema) pour surveiller la qualité de l’air dans 144 salles de classes. Et ainsi, éviter les troubles et les pathologies liées à l’inhalation de polluants.
« Nous passons 85% de notre temps dans des espaces clos où nous pouvons être exposés à de nombreux polluants comme les particules fines, les moisissures ou le dioxyde de carbone. » C’est le constat que dresse Hawa Mayotte, l’observatoire de la qualité de l’air sur le territoire. Ce lundi 10 octobre, l’association signait la première convention de surveillance de la qualité de l’air intérieur, avec la communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou.
La présence de trois polluants détectée
144 classes, dans 48 établissements scolaires publics de la collectivité, seront ainsi équipées de capteurs afin de cibler trois polluants : le CO2 (dioxyde de carbone), le benzène, un hydrocarbure, et le formaldéhyde, un gaz incolore et inflammable. Au total, deux ans de campagne de mesures permettront de contrôler la présence de ces substances chimiques. L’objectif : répondre à l’obligation réglementaire de surveiller la qualité de l’air intérieur dans certains établissements recevant du public, qui émane de la loi du 12 juillet 2010.

Cette réglementation concerne principalement les lieux accueillant des populations sensibles ou exposées sur de longues périodes, telles que les écoles maternelles et élémentaires. En parallèle, ce projet répondra aux objectifs que s’est fixée la collectivité dans le cadre du « Plan climat air énergie et territoire (PCAET)« , qui vise à garantir une bonne qualité de l’air à l’intérieur comme à l’extérieur des bâtiments publics.
Les causes des émanations et les conséquences de l’inhalation
Les matériaux, peintures et vernis ou le mobilier peuvent être responsables des émanations de polluants dans une pièce. L’aération et le transfert de pollution extérieure sont d’autres facteurs pouvant altérer la qualité de l’air. Et l’inhalation de polluants peut avoir plusieurs effets sur la santé tels que des somnolences, une irritation des yeux et de la peau, mais aussi l’apparition ou l’aggravation d’allergies respiratoires, d’asthme voire de cancer, d’intoxication mortelle ou invalidante.
Selon l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), qui a réalisé une étude en 2017, 19 milliards d’euros sont ainsi dépensés chaque année pour des pathologies liées à une mauvaise qualité de l’air. Quant au coût humain, 48.000 personnes, par an, décéderaient prématurément à cause de ces pollutions en France.

La journée nationale de la qualité de l’air le 15 octobre
Hawa Mayotte, association agréée pour la surveillance de la qualité de l’air, a installé la première station de mesure fixe à Mamoudzou, en 2021. Son rôle : surveiller, modéliser, alerter et sensibiliser les citoyens, mais aussi réaliser des études sur la qualité de l’air et évaluer les actions mises en œuvre pour l’améliorer. Chaque année, l’observatoire organise la journée nationale de la qualité de l’air. Elle aura lieu le 15 octobre, sur la place de la mairie de Labattoir en Petite-Terre.
Chambre des métiers : des conventions annulées et une dette abyssale injustifiée
Alors qu’elle serait dans l’incapacité de justifier l’usage d’importantes subventions perçues pour des missions non réalisées, la Chambre des métiers enregistrerait des factures impayées pour un montant proche du million d’euros. La nouvelle direction paie des erreurs à mettre au compte de la précédente et son trésorier s’est vu signifier le 4 octobre dernier une suspension de ses prérogatives pur une durée de 12 mois.
Mais que se passe-t-il vraiment au sein de la chambre des métiers et de l’artisanat de Mayotte ? Chaque nouvelle semaine apporte son lot de révélations sur des pratiques ahurissantes dans un organisme public pourtant placé sous tutelle de l’État depuis la départementalisation de Mayotte. Sévèrement attaquée par son opposition dans nos colonnes (voir Flash Infos n°5313 du mercredi 5 octobre), l’équipe dirigeante n’a pas tardé à répliquer. Le couvercle de la boîte de Pandore s’est ouvert avec des indications qui nous mènent de « Charybde en Sylla ».
L’heure semble être venu aux règlements de comptes et au grand déballage au sujet des finances de cet honorable maison, faisant des arroseurs d’hier les arrosés d’aujourd’hui. Au centre de ce capharnaüm, l’ancien secrétaire général de la CMA, Jean-Denis Larroze, sur lequel sont portées des graves accusations de malversations financières supposées. Des faits, qui pourraient, s’ils se vérifient, embarrasser beaucoup de personnes dans l’ancienne équipe dirigeante, et qui, d’ores et déjà, interrogent sur l’attitude passive adoptée en pareilles circonstances par la tutelle. En effet, les choses se compliquent pour les premiers accusateurs dans la mesure où des élus issus de leurs rangs confirment certaines informations données par le trésorier actuel, Saïndou Attoumani. Il y a de quoi s’y perdre tant cette affaire semble tarabiscotée et biscornue.
À la base, une nouvelle équipe présidée par Halima Andjilani remplace celle précédemment dirigée par Salime « Raïs » Soumaila, au terme des élections consulaires du 12 novembre 2021 dans des modalités plus ou moins contestées, mais que la préfecture laisse passer. En arrivant aux affaires, les primo arrivants demandent un état des finances de l’institution. Le compte affichait alors en tout et pour tout 246.000 euros avec une masse salariale mensuelle oscillant entre 60 et 75.000 euros.
Pour la régler, la CMA se reposait sur un transfert de 50.000 euros assuré par sa maison mère nationale, CMA France, qui s’additionnait à d’autres fonds issus de plusieurs conventions locales pour des missions déléguées et des actions concrètes et ciblées prises en charge par l’Europe et le Département. Avant d’entrer dans le détail des sommes en jeu, il importe de souligner que dès le premier contact avec le Commissaire aux comptes, celui-ci annonce la couleur, son refus de valider les comptes 2018 ainsi que l’absence des comptes 2019, 2020 et 2021. Autre découverte de taille, pour ces différentes périodes énumérées, la CMA a navigué à vue sans budget arrêté.
Aucune justification des dépenses
Secret de polichinelle : celle-ci est très endettée et arrive à peine à assurer les salaires de ses agents. Énorme paradoxe dans la mesure où des sommes importantes auraient été versées à cette chambre consulaire. Au travers de deux conventions distinctes, l’Europe lui a versé chaque fois 30% d’une enveloppe de 1.4 million d’euros et de 338.000 euros. À cela s’ajoute une autre convention pluriannuelle (2019-2021) en date du 24 juillet 2019 conclue avec le conseil départemental pour un montant de 1.9 million d’euros : 1.780.000 euros de la collectivité et 120.000 euros des fonds européens (Feder, FSE, Interreg, autres). La subvention était répartie comme suit : 630.000 euros en 2019, 550.000 euros en 2020 et 600.000 euros en 2021.
Problème majeur, nul ne sait comment ont été utilisé les sommes déjà versées et par l’Europe et par le Département. La CMA est dans l’incapacité totale de justifier les actions concrètement menées parmi la ribambelle de missions qu’elle s’était engagée à réaliser au travers des différentes conventions précitées. Une situation qui prêterait à rire si l’instant n’était pas aussi gravissime, car il apparait que la totalité des 630.000 euros de 2019 ont bel et bien été attribués ainsi que 80% des 550.000 euros de 2020. Qu’est-il advenu de tout cet argent lorsqu’il s’avère que des factures restent impayées pour un montant avoisinant un million d’euros pour des prestations justement liées à ces actions ?
Avec une petite dose de machiavélisme, il échoit à la nouvelle équipe dirigeante d’apporter des éclaircissements à l’autorité de tutelle pour une gestion de plusieurs années qui n’est pas la sienne. Avant d’être débarqué de force de son inamovible strapontin, l’ancien secrétaire général aurait, à plusieurs reprises, y compris en assemblée générale et en présence du commissaire aux comptes, affiché une méthode de travail pour le moins opaque et à l’ancienne. À en croire les explications fournies par les nouveaux maîtres des lieux, il refusait toute touche de modernité proposée par la CMA France en vue d’une harmonisation avec les outils utilisés par les autres départements.
Les comptes de la CMA sont dans le rouge
Toujours selon les mêmes sources, ce personnage aurait de la répartie à chaque fois qu’une justification lui était demandée, au point qu’il aurait emporté avec lui le disque dur de son ordinateur, laissant la CMA Mayotte sans repères aucuns. Il se serait offert le luxe de s’attribuer des avances sur salaires ainsi qu’une quantité de billets d’avions pour Madagascar, la métropole et La Réunion pour des missions non justifiées. La décision du nouveau trésorier d’annuler tous ces titres de transports aurait mis le feu aux poudres entre lui et l’ancien secrétaire général jusqu’à aboutir à son remerciement fin juin 2022. Autre grief soulevé par les responsables de la CMA, le mis en cause aurait continué à accéder aux comptez bancaires de la chambre consulaire à la BFCOI, à l’insu de sa nouvelle hiérarchie en utilisant les signatures électroniques d’anciens dirigeants dont il disposait encore.
Toujours est-il qu’au lendemain de son départ, le compte se serait révélé complètement au rouge au point qu’il faille négocier une ligne de trésorerie pour assurer le strict minimum vital. Ce qui n’empêche guère Jean-Denis Larroze de demander à ses anciens employeurs, via un SMS, pas moins de 134.710,08 euros de prime de départ. C’est dans ce capharnaüm que le Département a gelé la convention passée avec la CMA à partir de 2020 et que l’Europe demande la restitution de plus de 400.000 euros alors que seulement 79.000 euros de prestations auraient été payés au titre des forums de métiers déjà organisés.
Le 4 octobre dernier après que l’affaire a commencé à s’étaler dans la presse, la préfecture convoque le trésorier de la CMA Saïndou Attoumani pour lui signifier la suspension de ses missions pour une durée de 12 mois, avec cependant la possibilité d’un recours en annulation auprès du Tribunal administratif du 101ème département. L’institution quant à elle se voit mis à rude épreuve pour continuer à valider d’AG en AG des comptes de gestion pour lesquels elle n’a aucune lisibilité sous peine de mettre la clé sous la porte. Du jamais vu ailleurs sur le territoire national. Que va-t-il advenir de la Chambre des métiers et de l’artisanat de Mayotte ? Attendons de voir la suite qui sera donnée à ce feuilleton.
Nicolas, 50 ans, victime de violences sexuelles : « En fermant ma gueule, j’ai laissé un mec dans la nature »
De 5 à 7 ans, Nicolas a été violé par son cousin, dans le grenier de leur grand-mère. Après plusieurs tentatives de suicide et divers excès lui permettant de supporter ses « flashs quotidiens », il décide d’écrire son histoire, 43 ans plus tard. Mais aussi d’autres, comme celle d’un violeur retrouvé par les villageois avant la police.
Mayotte Hebdo : Pourquoi avoir choisi d’écrire une nouvelle sur les agressions dont vous avez été victime ?
Nicolas : Il y a encore quatre mois, je n’avais pas du tout envie d’écrire. J’ai commencé début juillet, et ai écrit quatre nouvelles, dont la mienne. L’objectif est d’en faire un petit roman, avec cinq nouvelles aux stratégies de survie différentes, dont deux réelles et trois fictions.
MH : C’est votre moyen de supporter le traumatisme ?
Nicolas : Depuis toujours, je suis colonisé par ces images, tous les jours. Ça n’est jamais passé. Les seules façons pour les atténuer étaient de picoler, prendre de la coke, fumer… Tout un tas de choses qui m’ont fait plus de mal que de bien mais m’ont permis de faire passer les années. Beaucoup de gens n’ont jamais su à quel point je n’étais pas bien et touché par les addictions, y compris des proches. Et aujourd’hui, écrire, c’est un exutoire total pour moi. La musique m’a aussi beaucoup aidé, c’est pourquoi j’intègrerai un QR code à la fin du bouquin, qui redirigera le lecteur vers une playlist contenant tous les titres que j’aurais abordé.
MH : Dans la nouvelle, vous revenez sur le fait que le délai entre le crime et la révélation est parfois très long chez la victime, si la révélation a lieu. Comment l’expliquez-vous ?
Nicolas : Quand tu as cinq ans, au mieux, tu peux te rendre compte que ce qui se passe n’est pas normal. Quand ça devient insupportable, ton esprit se détache, tu le vis comme si tu étais spectateur, et tu ne sais plus vraiment si ça a existé, si c’est un rêve… Une fois que tu prends conscience que ce n’est pas bien, tu sais que si tu en parles, ça va provoquer des problèmes familiaux. Je sais que ma famille aurait totalement explosé, donc je n’ai pas voulu en parler. À 11 ans, lorsque je l’ai revu, ça me détraquait à chaque fois mais ce n’était plus possible. Mes parents m’auraient cru mais je n’avais pas envie de foutre la merde. Mais j’ai rapidement commencé à fumer, picoler, et les images reviennent tout le temps. Je suis incapable de dire pourquoi tout est ressorti, un soir.
MH : Quelle a été la réaction de vos proches lorsque vous leur en avez parlé ?
Nicolas : C’était compliqué. Avec ma femme, j’étais ivre, je ne m’en souviens plus trop, mais vu sa réaction, je lui ai donné tous les détails. C’était un immense choc pour elle, et j’ai regretté d’avoir parlé car ça a changé nos relations au début. Je ne comprenais pas pourquoi j’avais cette double-peine. En fait, elle craignait que je sois capable de faire la même chose. J’en ai parlé à mes parents, qui en ont parlé à mes frères, mais jamais on ne m’en a reparlé. Je pense qu’il y a un tabou là-dessus.
MH : À Mayotte, on observe une véritable omerta sur ce sujet, de la part des victimes comme de leurs parents. Quel conseil livreriez-vous à une jeune personne victime d’agression sexuelle ?
Nicolas : Si je l’avais en face de moi, je lui dirais qu’il faut en parler. Sinon, la vie est un vrai calvaire. Je ne dis pas que c’est tout de suite plus facile après, mais dès qu’on se sent prêt, il faut le faire. C’est surtout que plus tôt on en parle, plus tôt on peut arrêter le coupable. En fermant ma gueule, j’ai laissé un mec dans la nature qui a forcément reproduit ça sur d’autres personnes. Donc j’ai aussi vécu avec cette culpabilité. Il faut que la honte change de camp.
MH : Si les femmes parlent peu, les hommes encore moins. Le virilisme, dans nos sociétés, est-il en cause ?
Nicolas : Bien sûr, et pas seulement à Mayotte. Quand j’étais jeune homme, je ne me voyais pas du tout parler de ça. Sans être macho, c’est tellement dégradant d’imaginer ce par quoi tu es passé que tu n’as pas envie d’en parler. Tu as honte d’avoir subi ce genre de choses, d’avoir été en érection. Le psychiatre que j’ai vu m’a rassuré en me disant que c’est juste mécanique, c’est quelque chose que toutes les victimes subissent, mais c’est un tel sentiment de honte…
MH : Comment avez-vous fait pour aller mieux, aujourd’hui ?
Nicolas : J’ai passé beaucoup de temps à réfléchir à la manière dont j’allais pouvoir essayer de m’en sortir. Des idées noires, j’en ai eu, et je ne me suis jamais senti à l’abri d’un coup de cafard qui me soit fatal. J’ai beau tout avoir pour être heureux, des enfants en bonne santé, une super bonne situation, un métier que j’adore, mais les images sont tellement insupportables que tu peux souffrir des jours entiers, sans pouvoir l’expliquer, et tu as juste envie d’en finir, quoi. D’où l’intérêt d’en parler le plus vite possible.
Retrouvez le dossier consacré au violences sexuelles sur mineurs dans le numéro 1014 de Mayotte Hebdo.
Extraits de la nouvelle « Lutter pour vivre », de Nicolas.
« Dis donc, tu ne me prêterais pas ton baladeur pour la semaine ? Je te le rapporte vendredi. » interroge PC au moment du départ… Et comment refuser une chose aussi simple à quelqu’un à qui on n’a jamais rien refusé ? Même les choses qui ne se demandent pas, même celles qui ne se font pas à un enfant…
Et sur la table de chevet… en morceaux… son baladeur Sony. Celui qu’il ne lui a jamais rendu et dont il n’a plus jamais été question. Un casque salement scotché auquel il manque une mousse est relié à l’appareil par un câble dénudé par endroits. Le baladeur, fendu sur un angle, n’a plus de porte pour protéger la K7 et des inscriptions y sont gravées. Ce monstre détruit décidément tout ce qu’il touche… Le baladeur doit probablement encore fonctionner. Mal. Mais il doit fonctionner.
Comme lui, finalement…
Coopération régionale : un mémorandum d’entente pour mieux préserver l’écosystème marin dans le canal du Mozambique

En déplacement à Maputo (Mozambique), fin septembre, le directeur du parc naturel marin de Mayotte, Christophe Fontfreyde, a signé en marge de l’événement Mar Nosso 2022 un mémorandum d’entente avec ses homologues mozambicains et réunionnais dans le but de développer un programme de coopération régionale en matière de gestion environnementale.
Après la réserve des Glorieuses (Terres australes et antarctiques françaises) et Mohéli (Comores), le parc naturel marin de Mayotte vient d’entériner un mémorandum d’entente avec Maputo, en marge de l’événement Mar Nosso 2022, une conférence organisée du 24 au 30 septembre derniers. Le but de cette signature ? Renforcer les partenariats à l’échelle de la bio-région dans le but de préserver les écosystèmes marins, de promouvoir l’économie bleue et de protéger les activités maritimes dans le canal du Mozambique.
Cet accord de principe vise à développer un programme de coopération régionale en matière de gestion environnementale. En ce sens, ce rapprochement permet d’envisager la mise en place d’un suivi global et d’une base données communes qui regroupe les pays de la zone. « Nous pourrions imaginer des projets scientifiques sur la génétique, notamment celle des tortues et des dugongs », évoque Christophe Fontfreyde, le directeur de l’aire marine protégée mahoraise dotée d’une superficie de 70.000 kilomètres carrés. Et ainsi permettre d’apprendre à mieux connaître les migrations de celui que l’on surnomme « la vache des mers ». « À ce stade, nous en savons très peu sur ce sujet… » Seule certitude : il en reste au moins trois dans le lagon du 101ème département !
Venue prochaine de l’homologue mozambicain
Même son de cloche concernant la situation des herbiers situés entre le récif et la mangrove, l’état du corail, le degré de pollution, encore la gestion des déchets. Sur ce dernier point, « nous allons nous échanger nos protocoles pour procéder à des analyses des pressions marines ». Prochaine étape avec la venue en début d’année prochaine de Miguel Gonçalves, le directeur du parc national de Maputo, dans l’optique de réfléchir et de mettre en œuvre un plan d’actions dès 2023.
Sans aucun doute, cette nouvelle entente apparaît comme logique et nécessaire. « Si nous regardons les caractéristiques respectives de nos milieux marins, nous sommes plus proches du Mozambique que de La Réunion », souligne Christophe Fontfreyde, ravi d’avoir « trouvé des interlocuteurs ouverts à la discussion ». « Je suis revenu avec le sentiment qu’il existait des pistes réelles. » Seul bémol : l’absence de liaisons aériennes directes entre les deux territoires ! En effet, il faut emprunter pas moins de trois vols. « C’est assez chronophage. »
Si ce protocole n’en est qu’à ses balbutiements, l’heure tourne. « Pour l’instant, nous essayons de monter des opérations pratico-pratiques et d’être assez concret. Ce genre de partenariat ne se fait pas en un claquement de doigts. » Toutefois, le directeur du parc naturel marin de Mayotte affiche un certain optimisme. « Cela va prendre des années, certes, mais nous pouvons construire des choses simples rapidement, bâtir une prise de conscience collective de cet intérêt environnemental et la faire grandir à petit pas. » Et le plus tôt sera le mieux…
Un diagnostic sur l’offre et les besoins des prochains aidants à Mayotte
Le conseil départemental a sollicité par appel à projets une structure pour réaliser un diagnostic sur « l’offre et les besoins des proches aidants à Mayotte » concernant les proches aidants de personnes âgées en perte d’autonomie et de personnes en situation de handicap. L’idée ? Permettre de structurer sur le territoire l’aide aux aidants et de coordonner les politiques et les actions mises en œuvre par les différents acteurs institutionnels et opérationnels afin d’assurer une couverture territoriale et la lisibilité de l’offre, pour les professionnels et les usagers.
Dans un second temps, un axe sur l’accompagnement psychosocial des aidants est en cours dont un bilan sera fait prochainement. Le Conseil départemental accompagne l’association départementale des aidants familiaux de Mayotte (ADAFM) pour la mise en place de ces projets, qui permettront aux aidants de souffler, d’échanger, de se ressourcer le temps d’un moment. L’institution soutient à hauteur de 83.810 euros les porteurs de projets en 2022, contre 21.000 euros en 2021.
Un projet expérimental d’accueil du jour occupationnel et intergénérationnel à Bandrélé
Dans le cadre de l’appel à projets de la direction des personnes âgées et des personnes en situation de handicap, le Département renforce et soutient les projets de prévention de la perte d’autonomie. Exemple avec l’inauguration du projet expérimental d’accueil de jour occupationnel et intergénérationnel à Bandrélé ce samedi 8 octobre.
Il s’agit d’un lieu ludique qui a pour but d’accueillir les personnes âgées. L’un des objectifs principaux de l’association Fahamou Mahecha est d’exploiter le capital socioculturel des personnes âgées pour maintenir le contact social entre les générations.
L’accueil est ouvert du lundi au jeudi de 7h30 à 15h. La structure comprend six pièces qui peuvent accueillir plusieurs personnes âgées avec les équipements suivants : une pièce de détente et sieste, une salle à manger rafraîchie, une cuisine aménagée et adaptée aux personnes à mobilité réduite, une petite salle de remise en forme pour faire du sport, une salle de maquillage et une grande terrasse avec potagers à l’extérieur.
Mayotte représentée pour la première fois au festival Visa For Music par Zily
Mayotte sera représentée cette année à la 9ème édition du festival Visa For Music au Maroc grâce à la présence de Zily. Sélectionnée parmi près de 500 artistes de talent, elle s’envolera avec son groupe pour Rabat du 16 au 19 novembre prochains pour participer à cet évènement qui réunit les professionnels du secteur musical venus du monde entier et qui contribue à mettre les artistes sous le feu des projecteurs.
Depuis plus de 20 ans, Zily fait la promotion du patrimoine immatériel de Mayotte à travers des chants et danses traditionnelles de son territoire. Elle a notamment sorti son dernier EP Imani Na Amani le 8 mars dernier à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes.
Un voyage pédagogique et sportif à La Réunion pour la sélection communale de Kani-Kéli
Composée de 21 personnes, dont 18 jours, la sélection communale de football U18 de Kani-Kéli est en déplacement du 9 au 17 octobre à La Réunion pour participer au tournoi du FC Moufia. Une action pilotée par le service animation et politique de la ville de la ville, initiée en partenariat avec AJ Kani-Kéli et financée pour partie via le fonds destiné à promouvoir les échanges éducatifs, culturels et sportifs à hauteur de 10.400 euros par la délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports.
Cette sélection est un projet ambitieux de cohésion sociale, du vivre ensemble et de lutte contre les conflits intervillages porté par la municipalité. Cette initiative avait permis de participer en 2019 au tournoi intitulé « Coupe des communes » organisé par la ligue mahoraise de football. Pérennisée dans la commune, la sélection permet à ces jeunes de s’exprimer hors de leurs clubs en portants les valeurs et l’image d’un territoire riche par son patrimoine.