L'ACTUALITÉ DE MAYOTTE 100 % NUMÉRIQUE

Les infos de Mayotte depuis plus de 20 ans !

Le mouvement #Wamitoo clôture sa campagne de sensibilisation ce samedi

À lire également

“C’est par l’éducation que la femme mahoraise peut s’émanciper

Cela fait à peine deux mois qu’elle a pris ses fonctions et pourtant Taslima Soulaimana, la nouvelle directrice régionale aux droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes a de grandes ambitions pour la femme mahoraise. Elle est cependant consciente que la tâche ne sera pas si facile. 

Le viol, une perversion cachée dans la société mahoraise

Le viol est un mal invisible, et à Mayotte on profite de cette invisibilité pour ne pas en parler. Dans une société où le sexe est tabou, les victimes d’agressions sexuelles sont trop souvent réduites au silence. Cependant, les langues commencent à se délier, et les victimes veulent désormais se faire entendre malgré les nombreuses barrières qu’elles doivent franchir.

Pauvreté : La dichotomie mahoraise

Le chiffre est l’un des plus parlants pour décrire la situation de Mayotte. Régulièrement employé, il va désormais changer. La part de la population vivant sous le seuil de pauvreté national passe en effet de 84% à 77%. Une baisse qui ne doit pas masquer une autre réalité : les inégalités de vie se sont creusées.

Mayotte : “On veut que l’État nous prenne en charge comme tous les demandeurs d’asile qui vivent en France”

C’est un ras-le-bol qui a poussé les demandeurs d’asile africains à manifester ce lundi 20 juillet devant la mairie de Mamoudzou. Ils réclament de meilleures conditions de vie et une meilleure prise en charge de la part des associations et de l’État, mais les moyens mis à disposition à Mayotte ne sont pas suffisants. 

Débutée le 17 septembre, le deuxième volet de la campagne de sensibilisation aux violences sexuelles se clôture ce samedi 19 novembre. L’occasion de donner la parole à des mineurs victimes de violences sexuelles et de valoriser les projets menés ces derniers mois.

« 37 % des 700 jeunes ayant répondu à notre questionnaire disent avoir déjà avoir subi une agression sexuelle. C’est deux fois plus qu’en métropole, il y a un problème massif à Mayotte », souligne Rehema Saindou, présidente de l’association Haki Za Wanatsa, qui agit pour la défense des droits de l’enfant. Selon cette étude, 82 % des jeunes n’auraient jamais reçu d’éducation sexuelle et plus de 11 % ne seraient pas en mesure de dire s’ils ont été victime ou non d’agression. « Il y a donc urgence à agir », poursuit-elle.

Au moins 68.000 victimes à Mayotte

Ce questionnaire a été diffusé dans le cadre du deuxième volet de la campagne de sensibilisation aux violences sexuelles sur mineurs mené par Haki Za Wanatsa et le collectif de la convention internationale des droits de l’enfant. Durant cette campagne, une trentaine d’actions ont été menés, notamment dans les collèges, les lycées et les écoles primaires. « Au collège, c’est presque déjà trop tard. En moyenne, les violences sexuelles arrivent autour de 10 ans. L’enjeu est donc de sensibiliser les enfants dès l’école primaire », poursuit la présidente de l’association. Selon elle, il y aurait au moins 68.000 victimes à Mayotte, dont 30.000 dans le cadre familial. Pour autant, seulement 1.000 signalements sont recensés par l’Éducation nationale et le conseil départemental de Mayotte chaque année.

Pour tenter d’améliorer la prise en charge des victimes et augmenter le nombre de signalements, 7.000 enfants et parents d’élèves ont pu être sensibilisés cette année. « A chaque intervention dans les milieux scolaires, nous avons de nouveaux signalements », assure Rehema Saindou. Durant cette campagne, dix spots de sensibilisation destinés à la télévision ont été diffusés, tout comme des affiches, une charte contre les violences sexuelles sur mineurs et une bande dessinée. Un site web a également été créé pour recenser les informations et les outils de la campagne.

Deux témoignages de victimes

Ce samedi 19 novembre signe la clôture de cette campagne. L’occasion de donner la parole à deux personnes victimes. « Elles portent des témoignages inédits et poignants sur ce qu’elles ont vécu et sur la manière dont elles regardent ce phénomène aujourd’hui », soulignent les organisateurs. Cet événement, organisé au lycée des lumières de Kawéni, permettra également de valoriser les projets menés avec et pour les enfants durant ces deux mois. Dans un troisième temps, les porteurs du projet et les personnalités officielles de cette campagne exposeront leur point de vue sur ce phénomène.

« Dans la trajectoire des autres départements français, à la suite notamment des mouvements #metoo et #metooinceste, #wamitoo prend toute sa place pour face à ce type de violences et proposer des leviers d’action », estiment les organisateurs. Dans la continuité de la campagne 2021, la campagne #wamitoo 2022 a été financée par la préfecture de Mayotte et l’Agence régionale de santé. Le rectorat soutient cette mobilisation depuis 2018 via un appel à projets dédié.

 

Samedi 19 décembre, dès 9h, au lycée des Lumières à Kawéni, clôture de la campagne de sensibilisation aux violences sexuelles. 9h : introduction, 9h15 : témoignages de personnes victimes, 9h50 : première contribution des enfants, 10h05 : prise de parole Collectif CIDE, bilan de campagne #wamitoo 2022, 10h15 : discours des personnalités officielles, 11h : deuxième contribution des enfants, 11h15 : clôture officielle et cocktail.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1086

Le journal des jeunes

À la Une

Un recensement a commencé aux abords du stade de Cavani

Alors que cela fait un mois qu’au moins 200 personnes dorment à même le sol du boulevard longeant le stade de Cavani, à Mamoudzou,...

Caribus : Mahamoud Aziary s’est lancé dans une guerre contre la Cadema

Il n'en démord pas depuis plusieurs jours. Mahamoud Aziary est vent debout contre l’attribution du marché du Caribus à la société sœur de Matis,...

Campus connecté : « C’est bien plus qu’un simple lieu d’apprentissage à distance »

La deuxième phase de travaux terminée, la Cadema (Communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou) a pu inaugurer son campus connecté d’Hajangoua, ce mercredi matin. Le lieu accueillera...

A Ouangani, l’offre médicale passe dans une autre dimension

Samedi dernier, la Maison de santé Moinecha Ali Combo a été inaugurée à Ouangani après quatre années de travaux. L’aboutissement d’un long cheminement pour...

Tribune libre : Anchya Bamana : « Mayotte continue de brûler »

Intitulée « Cri d’alarme », la tribune envoyée ce mercredi par Anchya Bamana s’adresse directement à Gérald Darmanin. L’ancienne maire de Sada et présidente de Maore...