Ce vendredi 7 septembre a eu lieu l’inauguration du marché intercommunal de M’tsangamouji dans l’enceinte des services techniques de la ville. À l’initiative de la communauté des communes du Centre-Ouest (3CO), ont pris part à l’invitation pour couper le ruban et dévoiler la plaque inaugurale Ibrahima Saïd Maanrifa, maire de Mtsangamouji et président de la 3CO, Thiery Suquet, le préfet, Ali Ahamada, le secrétaire général de la chambre d’agriculture, de la pêche et de l’aquaculture de Mayotte (CAPAM), Mohamed El-Amine, le président de la chambre de commerce et d’industrie (CCI), Zaounaki Saindou, la conseillère départementale de Tsingoni, également présidente de l’Agence d’attractivité et de développement touristiques de Mayotte (AADTM), et Soula Said-Souffou nouvellement élu dans le canton de Sada.
Cet équipement structurant de 328 mètres carrés résulte d’un partenariat dans le cadre d’une convention tripartite entre l’État et le Département qui ont chacun participé à hauteur de 350.000 euros et la 3CO qui a engagé 428.253 euros. Il garantira le respect strict des normes sanitaires et permettra aux consommateurs de trouver sur un même lieu des espaces de vente des produits agricoles, une poissonnerie, un coin de brochetterie ainsi qu’un espace de bureau pour sa gestion.
Ce projet vise à mobiliser les citoyens et acteurs de l’agriculture et de l’alimentation vers la structuration de la filière agro-alimentaire locale, un enjeu de taille pour le territoire et la population. Le marché couvert s’inscrit aussi pleinement dans une démarche de développement durable qui se traduit dans la construction du bâtiment par une isolation de qualité et l’implantation en toiture de 200 mètres carrés de panneaux photovoltaïques garantissant l’autoconsommation énergétique totale du bâtiment et de la chambre froide qui sera bientôt installée. À noter également que c’est le premier marché couvert de Mayotte doté d’un ascenseur, en pensant aux personnes à mobilité réduite.
Ludovic Julia, fonctionnaire-stagiaire de l’institut national du service public (INSP), a rencontré des collégiennes et des lycéennes, faisant partie de l’association Msomo Wa Maore (Éducation à Mayotte) afin de présenter le métier préfectoral et les différents parcours d’études supérieures pour intégrer la fonction publique.
Cet événement a été organisé par Taslima Soulaimana, la directrice régionale aux droits des femmes et à l’égalité. À travers une activité ludique sur Smartphone, les élèves ont pu aborder les différents recrutements dans la fonction publique, les missions des fonctionnaires et leur évolution dans l’administration. S’en est suivi un échange direct avec l’assemblée de jeunes étudiantes.
Créé le 1er janvier 2022, l’INSP est le nouvel opérateur public français de référence pour le recrutement, la formation initiale et la formation continue des cadres supérieurs et dirigeants de ֤l’État. Il remplace l’École nationale d’administration (ENA).
Fragilisé en juillet par un incendie volontaire, l’ouvrage qui permet de rejoindre le centre du bourg de Dzoumogné sera remplacé cette semaine par un viaduc débarqué à Longoni, ce jeudi. Il facilitera la circulation de véhicules pouvant atteindre les quarante tonnes, en attendant qu’une déviation permette de rejoindre plus rapidement la route de Bandraboua.
En même temps que le soleil se couche, le pont temporaire de Dzoumogné est descendu par une trentaine d’hommes sur le quai du port de Longoni, ce jeudi 6 octobre. Devant l’urgence de la situation, l’État a décidé de faire venir un viaduc temporaire de La Réunion qui se superposera au vieux pont dont les planches de bois montrent des signes de faiblesse.
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Arrivé quelques heures plus tôt à Longoni, le pont métallique est débarqué vers 17h30, ce jeudi 6 octobre.
Lors de la manoeuvre, l’équipement est maintenu avec des cordes pour éviter qu’il ne tourne.
Deux grues ont déplacé le viaduc métallique pour
le placer sur le port. Il doit être convoyé jusqu’à
Dzoumogné, ce lundi soir.
Sur le pont actuel, seuls les véhicules de moins de 3.5 tonnes ont le droit de passer depuis l’incendie du 8 juillet.
(De gauche à droite) Christophe Trollé, directeur adjoint de la Deal, Christophe Begon, adjoint à la chef du
service infrastructures, sécurité et transport à la Deal, Thierry Verneuil, commandant de port adjoint à la
Capitainerie, Ida Nel, PDG de Mayotte Channel Getaway, et Thierry Suquet, préfet de Mayotte.
Quand est-ce que la circulation pourra reprendre ?
« On devrait rouvrir le pont de Dzoumogné à la fin des vacances scolaires », prévient Thierry Suquet. Le préfet de Mayotte est sur le quai, ce jeudi soir, pour assister à la manœuvre. Selon le calendrier prévu, le viaduc métallique doit rejoindre, ce lundi soir, Dzoumogné. Il sera placé le lendemain sur le pont existant. Il faudra ensuite le fixer sur ses appuis en béton. « On est dans les délais », confirme Christophe Begon, adjoint à la chef du service infrastructures, sécurité et transport à la Deal (Direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement). Les derniers travaux de signalisation, d’installation d’un garde-corps et de feux de régulation se termineront le dimanche 16 octobre. « La mise en exploitation de l’infrastructure » est prévue le 17 octobre au matin.
Pourquoi a-t-il fallu attendre aussi longtemps ?
Voilà soixante ans qu’un nouveau pont est promis aux habitants de Dzoumogné. L’an dernier, une réunion avec les habitants avaient eu lieu, mais depuis, plus rien. La colère des riverains s’est donc transformée en barrages érigés début juillet et a même débouché sur l’incendie volontaire du pont le 8 juillet. « Pourquoi ça ne s’est pas fait plus tôt ? C’est un dossier compliqué, pour lequel il faut des crédits. Vous avez vu qu’entretemps, on a fait le pont de Mangajou. On travaille un pont à l’autre », défend le préfet.
Le nord de l’île étant pénalisé par la fermeture, il fallait au moins répondre à l’urgence. « Ça été compliqué. Comme on s’était engagés au mois d’août, il a fallu travailler avec le Céréma et le Centre des ponts de secours. On a trouvé à La Réunion un pont pré-installé qui devait servir si nécessaire », poursuit-il. Un autre ouvrage, parti de métropole, remplacera celui manquant à La Réunion dans six mois.
Qui pourra passer ensuite ?
Le viaduc comporte une voie (le prochain en aura deux) et nécessitera donc une circulation alternée comme auparavant. C’est au niveau du poids des véhicules qu’il y aura du changement, puisque la limite sera de quarante tonnes, « depuis l’incendie, c’était 3.5 t », rappelle le préfet. Les bus scolaires (une fois que les chauffeurs auront mis fin à leur droit de retrait) pourront donc de nouveau l’emprunter au retour des vacances scolaires.
Pour les piétons, « la passerelle piétonne qui complétera l’infrastructure est en cours de fabrication à Mayotte et sera mise en place avant la fin du mois d’octobre pour qu’[ils]n’empruntent pas ce pont de secours », prévient la préfecture de Mayotte.
Et la déviation ?
En amont du pont actuel, une nouvelle route va voir le jour. Elle permettra d’éviter le bourg de Dzoumogné et de rejoindre plus directement la route vers Bandraboua. L’objectif est qu’elle soit en service « en 2024 ». Ensuite, le viaduc qui vient juste d’arriver doit être remplacé (il restera à Mayotte en cas de besoin) par un nouveau pont à deux voies cette fois.
La circulation interdite sur le secteur de lundi soir à mardi matin
Entre Longoni et Dzoumogné, les neuf kilomètres seront fermés à la circulation, à partir de ce lundi, 19h, et ce, jusqu’à mardi, 4h. Cette interdiction permettra au convoi long de 35 mètres de longueur et acheminant le pont d’arriver à sa destination finale. La préfecture annonce que « le stationnement sur l’ensemble de l’itinéraire [est] interdit de part et d’autre de la voie » jusqu’à ce mardi, 4h du matin. Il l’est déjà depuis ce dimanche après-midi puisqu’un test était programmé dans la soirée.
Selon le directeur des ressources humaines du centre hospitalier de Mayotte, Matthieu Guyot (4ème en partant de la droite), il n’est pas question d’attendre patiemment que des candidats répondent à une annonce d’emploi, mais véritablement d’adopter une stratégie du « aller vers ».
Fin septembre, le centre hospitalier de Mayotte a reçu le grand prix de l’innovation en ressources humaines 2022 pour son agence territoriale de recrutement, qui doit permettre d’accompagner les candidats, d’augmenter l’attractivité du territoire et de fidéliser les personnels. Lancé depuis un an en phase d’expérimentation, ce dispositif commence déjà à faire ses preuves. Entretien avec Matthieu Guyot, le directeur des ressources humaines du CHM.
Flash Infos : À l’occasion des rencontres RH de la santé qui se sont tenues à Marseille les 29 et 30 septembre derniers, le centre hospitalier de Mayotte a remporté le grand prix de l’innovation RH 2022. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Matthieu Guyot : C’est tout d’abord le prix de référence en matière de ressources humaines hospitalières ! Nous ne nous en rendons peut-être pas bien compte mais cette distinction est habituellement remise à un CHU (centre hospitalier universitaire) ou à l’AP-PH (assistance publique – hôpitaux de Paris). C’est donc rare et prestigieux qu’une administration comme la nôtre la reçoive…
D’autant plus que tous les établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux peuvent candidater. Il faut qu’il y ait un critère d’efficience et de pertinence, mais aussi que le projet soit reproductible à plus grande échelle. C’est un moyen pour la Fédération hospitalière de France de faire remonter nos idées et nos petites expériences en local et d’amener à les généraliser.
FI : Comment fonctionne cette agence territoriale de recrutement ?
M.G. : Elle est à la fois un centre de réflexion et une agence opérationnelle. En phase d’expérimentation depuis un an, nous la mettons progressivement en place et nous augmentons le dispositif au fur et à mesure. Comme il s’agit d’une révolution, cela ne peut naturellement pas se faire en une fois… Le plan de développement court en quatre phases jusqu’à mi-2023, mais il faudra environ trois ou quatre ans pour que ce soit purement « opérationnel ».
Notre philosophie se base sur le design thinking, une méthode centrée sur l’humain afin d’identifier les points de difficultés. L’idée consiste à améliorer la qualité du parcours de recrutement ainsi que les procédures administratives pour réduire au maximum les complications et les interlocuteurs. En clair, cette agence doit faire en sorte que cela aille vite et bien et surtout que le candidat soit satisfait. Depuis le lancement, l’agence a déjà montré son utilité dans la mesure où nous avons déjà doublé le nombre de candidatures (+59.38% en quatre mois).
FI : Le CHM souffre d’un manque d’attractivité, dans le sens où il doit recruter 1.400 personnes sur des métiers en tension (médecins, sage-femmes, infirmiers spécialisés) chaque année. Idem pour la médecine de ville et la protection maternelle et infantile gérées par l’agence régionale de santé et le conseil départemental.
M.G. : L’attractivité du territoire repose sur l’ensemble de ses acteurs. Si nous ne travaillons pas tous main dans la main, nous réduisons notre efficacité ! Comme l’île est petite, nous devons pouvoir collaborer sur certains aspects capitaux. L’idée de ces partenariats en cours et à venir consiste à définir une réflexion commune.
Si nous voulons que les gens restent, il faut améliorer leur accueil en leur proposant un système de crèche que nous essayons de mettre en place et un logement, mais aussi et surtout revoir leurs conditions de travail. Quand les soignants ressentent de la frustration car rien ne fonctionne en raison du sous-effectif, ils repartent aussi vite qu’ils sont venus. Nous devons bosser en collaboration sur le problème organisationnel et l’augmentation du nombre de professionnels de santé. Si nous ne planchons pas sur ces deux aspects en même temps, cela ne marchera pas !
De la quatrième à la seconde, Rasmina a subi de nombreux viols par un habitant du même village que ses parents. Sans aucun soutien, ni même de la part de sa mère ou de son compagnon, la jeune femme a témoigné d’une force considérable pour parler, obtenir son bac avec mention, se reconstruire et aider les autres.
Flash Infos : Comment avez-vous trouvé la force de parler de votre calvaire ?
Rasmina : Il faut savoir que mon agresseur était apprécié de tous au village, parce qu’il leur donnait de l’argent. Un soir, alors que j’avais 13 ans, je me suis disputée avec mon frère, je suis sortie dehors, et il m’a emmené chez lui. Il a commencé à me toucher, à pratiquer le « gouroua » [frottement du sexe contre celui de la victime, NDLR], et m’a dit de ne rien dire à personne. Il savait que ma famille était pauvre et m’a proposé de l’argent en échange. Mais quand j’ai voulu arrêter tout ça, il a fait du chantage en menaçant de dire à ma mère que je sortais avec des garçons. Ça a donc continué, il m’agressait et je n’en pouvais plus, je n’avais personne à qui parler.
À l’école, je m’inventais des maladies pour aller à l’infirmerie, parce que je me disais que si l’infirmière me posait des questions, je lui parlerais. Un jour, j’ai écrit une lettre, j’ai été à l’infirmerie pour une migraine, elle m’a donné du paracétamol et j’ai laissé la lettre. Elle m’a conseillé de porter plainte, la gendarmerie est venue me récupérer chez moi mais les gens se posaient des questions. Je ne voulais pas que ma famille soit au courant mais ça a été le cas lorsqu’ils sont venus arrêter le violeur.
F.I. : Quelle a été la réaction de vos proches ?
Rasmina : Le jour même, tout le monde m’a reproché d’être la fautive, sans même savoir ce qu’il s’était passé. Des personnes de l’extérieur sont venues pour me demander ce qu’il se passait. J’ai fait confiance au père de mon amie, qui a immédiatement tout raconté aux autres. Ma mère m’a dit de retirer ma plainte contre lui, je suis donc retournée à la brigade pour dire que j’avais menti. Je me suis dit que ça allait le stopper, mais c’était pire, il m’attachait, me menaçait, les gens pensaient que c’était faux étant donné que j’avais retiré ma plainte.
Heureusement, une tante m’a cru et hébergé, donc ça allait beaucoup mieux. C’est elle qui m’a raccompagnée pour porter plainte. C’est là que j’ai eu des examens psychologiques et gynécologiques. C’était la partie la plus blessante, mon pire cauchemar était de ne plus être vierge, même s’il faisait du gouroua et passait par les fesses. La gynéco m’a dit « Votre hymen est à moitié détruit », et j’ai eu peur de dire ça à ma mère. Jusqu’aujourd’hui, elle ne sait pas si je suis encore « une petite fille ou une vieille », comme on dit.
F.I. : Comment vous êtes-vous rapprochée du mouvement #wamitoo ?
Rasmina : J’ai toujours été très investie, déléguée de classe, je participais aux associations de l’école. J’avais vu une exposition d’une association et j’avais demandé à mon proviseur de les faire venir pour une intervention dans les classes, ce qu’il a accepté. C’était une période très compliquée, mes notes étaient catastrophiques, donc ça m’a aidé, comme les psychologues que j’ai vus. Arrivée en première, je me suis promis de ne plus jamais me laisser abattre, et j’ai réussi à me reprendre en main. Même lorsque l’homme qui m’a agressée est sorti de Majicavo après un an de prison, j’ai refait les cauchemars d’avant pendant un mois, mais mes idées noires se sont calmées grâce à la thérapie.
F.I. : Ces agressions impactent-elles vos relations ?
Rasmina : Malheureusement, avec mon ancien petit copain, j’étais renfermée, comme un poing qu’il fallait ouvrir. Quant à celui avec qui je sortais, ça s’est terminé récemment, parce qu’il veut certaines choses sexuelles que je ne peux pas tolérer à la suite des viols que j’ai vécus. On voulait se marier, mais il m’a annoncé qu’il voulait prendre une deuxième femme pour le sexe. Ça ne passe pas avec moi, et j’ai donc dû mettre un terme à cette relation.
F.I. : Comment outrepassez-vous les moments de traumatisme ?
Rasmina : C’est souvent le soir que ça revient. Soit je fuis la réalité en regardant des séries, soit j’écris des chansons, ou j’écoute de la musique, et ça passe. En écouter, et chanter, m’éloigne de ma vie, me libère. Maintenant, en parler, comme ici, et participer à des actions de sensibilisation, m’aide aussi au long terme.
F.I. : Quelles seraient vos solutions pour stopper cette véritable culture du viol à Mayotte, ainsi que la loi du silence l’accompagnant ?
Rasmina : À Mayotte, une chose a été normalisée : le fait que nos grands-pères nous touchent les seins, les fesses, disent « C’est ma petite-fille, j’ai le droit », et que nos parents nous poussent à ne rien dire. Alors que c’est ignoble, c’est là que commence le viol. Il faut aussi que les parents soient plus proches de leurs enfants, plus à l’écoute, aient plus de sentiments. Enfin, il faut arrêter de considérer le sexe comme un tabou, et en parler dès l’enfance. Après, arrêter le viol à Mayotte, je pense que c’est impossible. Comment arrêter un homme qui n’est pas bien dans sa tête ?
F.I. : Un conseil à celles et ceux qui sont victimes d’agressions sexuelles ?
Rasmina : Il faut aller vers les personnes de confiance et parler. Sinon, il faut se tourner vers les professionnels de santé, les psychologues. On dit que c’est pour les gens fous, alors que pas du tout. C’est en allant les voir que je suis devenu ce que je suis, que je peux parler de viol sans pleurer. Avant, il suffisait que quelqu’un parle de sexe pour que les larmes viennent. Il ne faut jamais se dire que c’est une honte, ce sont les personnes qui font ça qui doivent avoir honte, on ne leur a pas demandé de nous faire ça. Et ne jamais se laisser abattre, parce que ça voudrait dire qu’ils ont gagné.
Vendredi 7 octobre, Gilles Halbout, recteur de Mayotte, présentait la cérémonie de remise des palmes académiques. « Il s’agit du seul héritage qu’il nous reste du Premier Empire, a-t-il souligné. Cette distinction récompense le mérite et honore une carrière selon trois grades : chevalier, officier et commandeur. »
Vendredi 7 octobre, des enseignants, chefs d’établissements, des personnels administratifs ou techniques ont reçu « la plus ancienne distinction civile française ». Des palmes académiques leur ont été attribués. 19 d’entre eux ont obtenus le grade de chevalier, les deux autres sont devenus « officier » et « commandeur ».
Attoumani Bina, chef de service de la division des personnels enseignants du second degré a été décoré et a obtenu le grade de chevalier. « Je suis très ému de recevoir cette récompense. Avec mes collègues, nous œuvrons pour l’avancement de l’éducation à Mayotte. Les enjeux sont forts ici sur le territoire », a-t-il déclaré.Colette Cabort a également été nommée chevalière des palmes académiques. « Vous être entrée à l’Éducation nationale en 1999 en tant que professeur des écoles stagiaire à l’IUFM de la Guadeloupe », détaille Gilles Halbout, le recteur. L’enseignante est ensuite devenue inspectrice et travaille aujourd’hui au sein de la circonscription Mamoudzou Nord.Alain Charier a, lui aussi, été nommé chevalier après 42 ans de carrière. Après avoir commencé à travailler à La Réunion, puis rejoint la Nouvelle-Calédonie, le professeur agrégé de lettres modernes, qui enseigne actuellement au lycée des Lumières à Mamoudzou, s’est établi à Mayotte. Il y travaille depuis 2001. « Il y a de grosses difficultés sur le territoire mais également des choses passionnantes et des élèves motivés, qui ont envie d’apprendre », a-t-il témoigné.
Après le cadavre retrouvé le 2 octobre, à Sohoa, le Parquet n’exclut pas qu’il y ait une deuxième victime dans cette affaire.
L’arrestation d’un homme âgé de 36 ans, mercredi, a permis d’avancer sur l’affaire du cadavre retrouvé brûlé dans un hameau de Sohoa, le dimanche 2 octobre. Une information judiciaire du chef d’assassinat a été ouverte par le Parquet. Il y aurait vraisemblablement plusieurs auteurs, mais également une deuxième victime.
Quand des agriculteurs se sont rendus aux champs, vers 7h, le dimanche 2 octobre, dans le hameau d’Ampadza, à Sohoa, ils sont tombés sur les restes d’un cadavre calciné. Les faits, qui ont eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche sur la commune de Chiconi, n’ont pas encore révélés leurs mystères, mais l’enquête a pu avancer. Mercredi, une première personne âgée de 36 ans a été interpellée, puis présentée au Parquet le jour suivant. Une information judiciaire du chef d’assassinat a été ouverte, nous indique celui-ci. Le suspect placé en détention n’aurait pas agi seul et la gendarmerie serait toujours sur la piste de complices, voire de coauteurs. Et ce n’est pas tout. Selon Yann Le Bris, le procureur de la République, « il pourrait y avoir une deuxième victime », sans que le magistrat ne donne plus de détails.
Le travail d’identification avance lui aussi
L’identité de la personne retrouvée le dimanche 2 octobre, et dont l’incendie serait une tentative de détruire les indices, n’a été pas dévoilée. Toutefois, cela commence à se préciser. « Nous sommes en attente d’une confirmation génétique. Elle devrait intervenir dans les jours à venir », confirme le procureur. Pour savoir le pourquoi du comment, il faudra aussi attendre. « L’ouverture de l’information judiciaire doit justement servir à déterminer les circonstances », poursuit-il.
Le faré de Koungou vient d’être distingué du prestigieux prix national de la construction bois catégorie innovation sociale. Édifié en 2020, il est distingué comme un exemple créatif et innovant d’architecture frugale. Plus de 500 candidatures ont été déposées.
« Je dis ma grande fierté de voir notre territoire, à travers cette réalisation, récompensé et valorisé. Nous avons besoin qu’on parle aussi de ce qui va bien, des belles choses qui existent à Mayotte. Cette reconnaissance distingue notre territoire et je ne peux que m’en réjouir », a partagé sur sa page Facebook Echati Issa, la conseillère départementale de Koungou.
Le dispositif d’éducation musicale et orchestrale à vocation sociale (DEMOS) démarre le 17 octobre prochain à Mamoudzou. Financé à plus de 50% par plusieurs ministères, dont celui de la culture, initié et coordonné par la Cité de la musique – Philharmonie de Paris, ce projet contribue à favoriser l’accès à la musique classique par la pratique instrumentale en orchestre.
Dans ce cadre, la ville chef-lieu lance un appel à candidature pour les 15 places disponibles. Les jeunes sélectionnés bénéficieront du dispositif durant trois ans et pratiqueront la musique en orchestre aux côtés d’autres jeunes issus de six autres communes mahoraises coordonnées par l’office culturel départemental.
Répartis en groupe de 15 par familles d’instruments (cordes, bois, cuivres), les enfants apprendront à jouer des instruments à raison de quatre heures par semaine en moyenne complétées par des temps de stage durant les vacances scolaires. Dès le début de l’apprentissage, ils se regrouperont en orchestre symphonique une fois par mois sous la direction d’un chef d’orchestre. Durant toute la durée de l’apprentissage, tout est mis en œuvre pour que les enfants puissent pleinement profiter de cette expérience. À la fin du cycle, ils auront acquis des bases techniques pour se préparer au jeu en orchestre afin, pour nombre d’entre eux, d’entrer dans un conservatoire.
Les places sont ouvertes aux jeunes âgés entre 7 et 9 ans, scolarisés et résidant à Mamoudzou, relevant des dispositifs sociaux (le relevé d’imposition des deux parents sera demandé), et ayant la possibilité de pouvoir voyager en métropole à l’issu des trois ans de formation pour le grand concert final.
Les personnes intéressées doivent adresser un email au plus tard le 10 octobre à 12h à c.fatou@mamoudzou.yt et a.taandhuma@mamoudzou.yt afin d’être recontactées pour l’entretien de motivation. La direction de la culture située à la place Zakia Madi (ancienne place du marché) se tient à la disposition des intéressés pour toute information complémentaire.
L’office culturel départemental et le Département, en partenariat avec les communes d’Acoua, de Dembéni et de Mamoudzou, organisent la troisième édition du festival de Mayotte, du lundi 17 au samedi 22 octobre prochains.
À l’affiche cette année, les artistes internationaux Ali Kiba le jeudi 20 et Gilbert Montagné le samedi 22. Une vingtaine d’artistes locaux et une trentaine d’associations culturelles sont également au programme.
L’évènement débutera à Acoua, sur la place de l’ancien plateau, le lundi 17 octobre avec des mbiwi et chigoma géants, de 15h30 à 21h30. Le lendemain, le festival se poursuivra au plateau sportif de Dembéni avec une scène de théâtre et de danse de 19h à 21h30. Enfin, du mercredi 19 au samedi 22 octobre, quatre soirées de concerts sont programmées au parking du marché couvert de Mamoudzou, de 18h30 à 23h.
La 8ème réunion plénière du conseil maritime ultramarin de bassin Sud océan Indien s’est tenue ce jeudi 6 septembre à Saint-Denis. C’est Zamimou Ahamadi qui s’y est rendue pour représenter le conseil départemental. Elle s’est attachée dans son propos à rappeler les nombreux défis que Mayotte doit relever pour sa façade maritime : protection du littoral, de l’environnement (pollution terrestre), développement des activités portuaires, de tourisme maritime ou de formation aux métiers de la mer.
Sujet également au cœur de son intervention : la pêche. Elle a rappelé que le 101ème département était le plus démuni en matière de collecte de données de pêche ou d’infrastructures. « Une situation déplorable quand les autres régions ultrapériphériques ne sont pas logées à la même enseigne. Les autorités régionales de l’État doivent donc nous faire part des mesures adoptées pour répondre à l’urgence de la situation de la pêche et des pêcheurs », a-t-elle défendu.
Sous l’autorité des préfets de La Réunion, de Mayotte et des Terres austral et antarctiques françaises, le CMUB SOI associe des élus, des représentants des entreprises et des salariés, des associations, des scientifiques pour échanger sur les grands axes de la politique maritime. Celle-ci est formalisée dans un document stratégique construit autour des problématiques de protection de l’environnement, de prévention des risques, de recherche et de sensibilisation des populations, et bien sûr, de développement durable des activités économiques.
Le collectif Ré-MaA (Résistance Réunion/Mayotte en Action) invite ses militants et sympathisants de La Réunion à participer à un « Chidjabou ya Maoré » (Une prière pour Mayotte) qui aura lieu ce samedi 8 octobre au front de mer de Saint-Denis de 7h à 18h.
Le moment tant attendu se déroulera de 13h à 14h tandis que le reste de l’après-midi sera consacré à une succession de prises de parole pour réfléchir à des solutions pour la sécurité dans le 101ème département.
Si quelques-unes des 112 personnes recensées sur le quartier de Bandrélé ont préféré partir ou accepter les solutions d’hébergement, cinq familles étaient déterminées à rester et ont déposé une requête quelques jours avant le décasage prévu initialement le 13 septembre. Etudié la semaine précédente par le tribunal administratif de Mayotte, le dossier n’a pas reçu de réponse favorable du juge, Gil Cornevaux, ce jeudi 6 octobre. Celui-ci a penché en faveur des arguments de la préfecture de Mayotte et rejeté les requêtes des derniers habitants de ce quartier situé en bordure du lagon. Le décasage aura donc bien lieu et l’exécution de l’arrêté préfectoral ne serait qu’une question de jours ou de semaines maintenant.
(De gauche à droite) Anrifia Ali Hamadi, présidente de l’Asca, Nadjlat Attoumani, présidente de l’Amalca, le Grand cadi de Mayotte, Mahamoudou Hamada Saanda, et l’Aumônier régional, Saïd Ali Mondroha, lors de la signature de la convention, ce jeudi 6 octobre, au bureau du Grand cadi à Mamoudzou.
En plein mois de sensibilisation au cancer du sein, appelé plus communément « Octobre Rose », le Conseil cadial de Mayotte a paraphé, ce jeudi 6 octobre, une convention de partenariat avec l’Asca et l’Amalca. Ces deux associations locales, qui aident les malades atteints d’un cancer, comptent sur l’autorité religieuse pour briser certains tabous.
« Je préconise quand on est malade d’aller voir son médecin et ne plus aller voir de marabouts », proclame Mahamoudou Hamada Saanda, ce jeudi 6 octobre. Le Grand cadi de Mayotte veut en finir avec ce réflexe pris par certains malades d’avoir recours à la sorcellerie en guise de traitement, et il le fait savoir. À ses côtés, l’aumônier régional Saïd Ali Mondroha, ainsi que les présidentes de l’Amalca et l’Asca, approuvent le message. Ensemble, ils viennent de signer une convention de partenariat dans les locaux du Grand Cadi, à Mamoudzou. Celle-ci a plusieurs buts, notamment que les cadis fassent connaître davantage les associations ou que des événements conjoints puissent être organisés.
Nadjlat Attoumani et Anrifia Ali Hamadi espèrent que leurs associations respectives bénéficieront d’un coup de pouce des cadis pour aider les malades.
Cette entente va permettre de faire aussi un grand pas en avant dans la libération de la parole, selon la dirigeante de l’Amalca (pour Association mahoraise pour la lutte contre le cancer), Nadjlat Attoumani. « La maladie est encore taboue dans la société mahoraise. Dans la religion, on ne doit pas dire ce qu’on a, se mettre en avant », regrette-elle, rappelant qu’elle se trouvait elle-même démunie quand elle a appris qu’elle avait un cancer du sein. Une fois confronté à la maladie, il devient souvent difficile de trouver quelqu’un avec qui parler. Sa structure, basée dorénavant dans le quartier de M’Gombani, organise des activités telles que des événements, des groupes de parole ou des ateliers maquillages.
Autre organisme, l’Asca (Association des soignants contre le cancer) est davantage animée par des professionnels de santé comme son nom l’indique. « On essaie de trouver des solutions par rapport aux évasan (évacuations sanitaires). C’est souvent compliqué pour le patient. On [lui] annonce en même temps qu’il est malade, qu’il doit être transféré vers La Réunion et qu’il va devoir quitter sa famille », explique Anrifia Ali Hamadi, la présidente. Afin de faciliter les voyages, son association a créé des kits qui ont été distribués aux cadis à l’issue de la signature, ce jeudi matin.
« Visiter les malades fait partie de notre religion »
Pour le Conseil cadial, signer un tel partenariat est tout aussi logique, l’autorité religieuse a toujours un poids important dans la société mahoraise et « visiter les malades fait partie de notre religion », fait remarquer le Grand cadi. Car mêler sa foi et la santé, ce n’est pas incompatible sur le territoire. Des aumôniers sont, par exemple, déjà présents au centre hospitalier de Mayotte. Ils y pratiquent les rites funéraires, font des prières avec les familles ou écoutent les patients qui désirent se confier.
Ahamada Bacar, aumônier du centre hospitalier de Mayotte, sert ainsi d’interface entre les différentes cultures et la médecine moderne. « Aux Comores, c’est mal perçu d’annoncer à un malade, il faut d’abord que la famille soit au courant avant lui. Ici, on sait bien que c’est le premier concerné qui doit d’abord savoir », donne comme exemple ce religieux polyglotte. « Le cancer, les gens l’associent tout de suite à la mort. Alors qu’on peut guérir et vivre plusieurs années avec. » Sa présence dans un milieu où le vocabulaire médical prédomine rassure, tout comme la possibilité de garder un lien précieux avec la religion. La présence des cadis au CHM doit d’ailleurs se renforcer avec le nouveau partenariat.
« Souvent, les patients n’osent pas sortir leur Coran. Ils pensent que comme ils sont dans un pays laïc, ce n’est pas autorisé. Alors que c’est un droit le plus strict », note également l’aumônier avec un sourire.
Mohamadi Madi Ousseni, le maire de Chiconi, souhaitait un réaménagement de la plage pour que « les visiteurs puissent se stationner et être reçus dignement ».
Les travaux sur la plage de Sohoa ont débuté en juin dernier. Au total, une trentaine d’ouvriers s’affairent pour créer des places de stationnement, des espaces de sport et de loisirs ainsi que trois lieux de restauration. Deux millions d’euros sont investis dans ce projet.
Par deux, les ouvriers déposent les dalles en béton qui constitueront la nouvelle place surplombant la plage de Sohoa. Accompagnés par le bruit des tractopelles, qui poursuivent les travaux de terrassement, et sous l’oeil du maire de Chiconi, venu voir l’avancée du chantier. Depuis le mois de juin, le front de mer est en plein réaménagement. « Il n’y avait jamais eu de restructuration sérieuse sur ce site. La plage de Sohoa fait partie des plus fréquentées de Mayotte donc on a estimé qu’il fallait créer des places de stationnement pour que les visiteurs puissent être reçus dignement », explique Mohamadi Madi Ousseni, le premier magistrat de la commune.
Au total, une trentaine d’ouvriers se relaient sur le chantier depuis quatre mois.
Des aires de jeux et trois sites de restauration
Depuis quatre mois, une trentaine d’ouvriers se relaient pour effectuer les travaux d’assainissement du réseau, la pose des dalles ou encore la plantation d’arbres. À côté des 70 nouvelles places de stationnement, le lieu accueillera trois sites de restauration, des toilettes publiques, des aires de jeux avec des toboggans pour les enfants et même un terrain de pétanque. « Le lieu accueille également de nombreux scolaires, du lycée de Sada, de Kahani ou du collège de Chiconi. Nous allons donc également intégrer un terrain de beach volley pour leurs activités sportives », ajoute le maire, à deux pas d’un groupe d’élèves qui courent justement sur le sable.
Deux millions d’euros investis dans le projet
Au total, deux millions d’euros sont investis dans ce projet. Un investissement pris en charge à 50% par la ville de Chiconi. L’intercommunalité et le conseil départemental complètent cette enveloppe. Prévue initialement fin novembre, la livraison est finalement programmée pour fin décembre. Mais la municipalité anticipe à nouveau des retards. « Nous avons eu de grandes difficultés à trouver un ingénieur et à compléter l’équipe technique de la municipalité. Nous venons juste d’accueillir de nouvelles recrues, ce qui nous permettra d’assurer un meilleur suivi du chantier », assure Madi-Boinamani Madi Mari, le directeur général des services (DGS) à la mairie de Chiconi. Cinq entreprises travaillent sur place. « Mais certaines ont des difficultés financières, liées à un manque de trésorerie et d’autres rencontrent des problèmes d’approvisionnement de matériaux. Ce qui provoque inévitablement des retards. La construction des structures de restauration aurait déjà dû commencer », déplore le DGS.
Avant le réaménagement, le site accueillait deux bars de plage, délogés pour le début des travaux. Selon la mairie, un appel à projets sera lancé prochainement afin d’attribuer la gestion des trois nouveaux lieux de restauration. « Les personnes qui étaient précédemment installées sont invitées à déposer un dossier », souligne Mohamadi Madi Ousseni qui ne précise pas de date concernant le lancement de cet appel à candidatures. Plusieurs porteurs de projets se seraient pour autant déjà rapprochés de la municipalité pour manifester leur intérêt.
Le gérant de l’ancien bar de plage « Chez Madar » démuni
« On m’a demandé de partir en cinq jours, juste avant que les travaux démarrent », déplore Haidar Boinali, gérant du bar-restaurant « Chez Madar », qui avait installé un camion et une cuisine sous une structure en bois, sur la plage. Son véhicule a été déplacé mais la structure en bois et en tôles a été détruite. « On m’a également pris des tables, des chaises et j’ai perdu une partie de mon stock », assure le gérant. L’autre bar, installé dans des conteneurs, a été détruit également. Haidar Boinali attend désormais l’appel à projets de la ville de Chiconi avec impatience. « J’espère avoir une place dans les nouveaux espaces de restauration, mais je n’ai aucune nouvelle de l’appel à candidatures de la mairie », regrette-t-il.
Yann Le Bris, procureur de la République, a vu une libération de la parole concernant les violences sexuelles sur les mineurs.
Au tribunal judiciaire de Mamoudzou, les affaires de violences sexuelles sont de plus en plus nombreuses, grâce notamment aux signalements faits par le rectorat de Mayotte ou le centre hospitalier. Le procureur de la République, Yann Le Bris, constate aussi une libération de la parole dans les familles.
Flash Infos : Est-ce que les affaires de violences sexuelles sont récurrentes au tribunal ?
Yann Le Bris : Oui, ça l’est. Et on voit une amélioration de la remontée d’informations, notamment de la part de partenaires. Je pense au rectorat de Mayotte, aux associations et au centre hospitalier qui a désormais une psychologue et une infirmière pour faire le lien avec la justice. Dans l’année, on a plusieurs centaines de signalements en lien avec les violences sur mineurs. Ça peut être à caractère sexuel ou des violences physiques. Il y a aussi une libération de la parole, surtout chez les mères de familles. Elles accompagnent davantage les victimes, ce n’était pas le cas avant.
Il y a une amélioration de la prise en charge, même s’il y a encore à faire, au commissariat de police et dans les brigades de gendarmerie. Les limites de cette action sont encore dans la dénonciation. Nombre de faits concernant des personnes en situation irrégulière ne sont pas dits parce qu’elles sont réticentes à engager une procédure du fait de leur situation administrative. On lance parfois des enquêtes et personne ne dit rien.
FI : Il y a cette idée répandue qu’il s’agit souvent de proches ou de voisins.
L. B. : C’est la vérité. Les auteurs sont souvent des personnes qui vivent à proximité des victimes. Ce n’est pas propre à Mayotte, c’est le cas en métropole. Ça peut être des gens de la famille, des voisins ou des personnes à qui les enfants sont confiés. Ce n’est pas donc par hasard, même si ça arrive.
FI : Quel type de sanctions sont prévues pour les auteurs ?
L. B. : Tout dépend des infractions commises et de l’orientation que prend le Parquet. Si les faits sont graves, ça peut aller jusqu’à dix ans de prison. Il y a eu dernièrement la condamnation d’un foundi (un maître coranique) qui a agressé sexuellement une jeune fille. Il a pris huit ans. En cas de crime, ça peut monter à quatorze, seize ou dix-huit ans d’emprisonnement.
Je tiens d’ailleurs à souligner le travail des juges pour enfants (N.D.L.R. désormais trois à Mayotte depuis la rentrée) et de la juge aux affaires familiales.
Un dossier complet sur les violences sexuelles sur mineurs est à retrouver dans le Mayotte Hebdo n°1014. C’est en ligne et gratuit !
Auditionné par la délégation sénatoriale aux Outre-mer, ce jeudi 6 octobre, le ministre délégué en charge des Outre-mer, Jean-François Carenco, est revenu sur sa feuille de route en vue de la réunion interministérielle annoncée par la Première ministre d’ici à six mois à la suite de la rencontre avec les élus ultramarins à l’Élysée le 7 septembre dernier.
Pendant près de deux heures, les membres de la délégation sénatoriale aux Outre-mer ont pu interroger, ce jeudi 6 octobre, le ministre délégué en charge des Outre-mer, Jean-François Carenco, sur leurs préoccupations. Avec son franc-parler, le haut-fonctionnaire n’a éludé aucune question.
Sur le rattachement du ministère à l’Intérieur.
Par décret relatif du 4 juillet dernier relatif à la composition du gouvernement, le ministère des Outre-mer est rattaché à celui de l’Intérieur. « Ce n’est pas une quelconque punition et une relégation ! Tous ceux qui disent ça racontent des sornettes », a tout d’abord insisté celui qui est sous l’autorité de Gérald Darmanin.
« Pour remettre les Outre-mer au troisième rang protocolaire dans le gouvernement, pour gagner les arbitrages, pour établir nos DROM-COM dans le périmètre ministériel des collectivités, de la citoyenneté, de l’ordre public, de la sécurité intérieure, de la liberté publique, de l’administration territoriale de l’État, de l’immigration, de l’asile et de l’intégration, c’est ce qu’il fallait faire. Pour remettre les Outre-mer sur un pied d’égalité avec les autres régions de l’Hexagone, cet attelage me semble efficace. »
Sur sa feuille de route.
Sa mission comprend ni plus ni moins cinq priorités. La première : répondre concrètement aux préoccupations quotidiennes – la vie chère, l’eau, les déchets, la continuité territoriale, le logement, la santé – des citoyens. « Sans réponses à [celles-ci], c’est la cohésion sociétale qui est en risque. » Selon lui, il est indispensable de mener un certain nombre d’actions concrètes en liaison avec tous les ministères.
La seconde : renforcer l’ambition républicaine « pour, par et grâce aux habitants des territoires ultramarins ». Cela sous-entend des efforts sur la sécurité, l’immigration, la formation et l’éducation. « Quatre sujets extrêmement lourds ! »
La troisième : favoriser la création de valeurs dans différents domaines, à savoir la culture, la transformation des modèles économiques, le renforcement de la production agricole locale, la transition énergétique, de nouveaux contrats de plan des investissements nécessaires « qui se chiffrent dans mon esprit à 30 milliards d’euros ». « Mettons-les par écrit et on pourra avancer. »
La quatrième : agir pour l’adaptation, la différenciation et la responsabilisation des acteurs. « Il faut que chaque texte prévoie un alinéa d’adaptation possible. C’est comme cela que l’on progressera », a-t-il insisté avant de renvoyer la balle dans le camp des sénateurs : « C’est aux législateurs que vous êtes de le faire ! »
La cinquième : encourager l’insertion et le rayonnement européen et international des territoires dans leurs bassins géographiques respectifs. « L’Europe, c’est notre famille, même quand on est à Maripasoula (Guyane). Les Outre-mer ne sont pas une charge, mais une chance pour la France. »
Sur les besoins d’évolution institutionnelle.
Tous les chantiers précédemment cités doivent aboutir à une réunion interministérielle annoncée par la Première ministre, Élisabeth Borne, d’ici à six mois. « À l’issue de ce travail, il sera possible d’évaluer les besoins d’évolution institutionnelle, pas pour satisfaire je ne sais quelle idée, mais pour permettre un développement économique ambitieux et un rayonnement plus efficace », a annoncé Jean-François Carenco.
Un débat ô combien délicat dans ces territoires ultramarins… « Je ne me sens pas soumis à l’opinion publique. Je ne crois pas aux indignations numériques. Je ne me fie pas aux débats des chaînes d’infos. Je crois en la démocratie représentative, c’est-à-dire le dialogue entre le gouvernement et les parlementaires. »
Sur l’éventuelle suppression de l’octroi de mer.
Pour le ministre en charge des Outre-mer, « ce sont des réformes éventuelles qu’il faut prendre avec une grande prudence ». En effet, le supprimer entraînerait une baisse significative des recettes pour les départements et les régions, mais aussi pour les communes. Or, cette taxe « est un outil économique et écologique majeur ».
Un véritable casse-tête chinois en soi. Pour autant, le gouvernement envisage une réflexion collective, d’où sa présence sur la table des négociations. Néanmoins, Jean-François Carenco a tenté de rassurer son auditoire du jour : « Aller trop vite en la matière nous assure que nous ferons des bêtises. » Statut-quo pour le moment donc.
Sur la politique énergétique.
Le conflit entre la Russie et l’Ukraine n’est pas sans conséquence d’un point de vue énergétique, surtout à l’approche de la fin de l’année et de l’arrivée des températures hivernales en métropole. « En Outre-mer, on ne manque pas d’énergie, ce n’est pas comme en France hexagonale. »
Sur ce sujet, l’ancien directeur de cabinet du ministre de l’Écologie, Jean-Louis Borloo, n’a pas souhaité couper la poire en deux. S’il est d’accord avec l’idée que les territoires ultramarins « peuvent être des laboratoires » concernant le développement des énergies renouvelables (photovoltaïque, éolien, panneau solaire à hydrogène, etc.), Jean-François Carenco s’est montré favorable « à l’existence de moyens de production lourds (bioliquide, gaz) destinés à ne servir qu’en cas d’incidents ».
Sur la vie chère.
Le ministre chargé des Outre-mer n’a pas mâché ses mots sur ce point. « Il n’y a pas de croissance exponentielle des prix, elle est même en légère diminution. » À ses yeux, il s’agit simplement d’une « vision journalistico-médiatique ». « Halte aux mensonges, les mots ont un sens. Ce sont des carabistouilles. »
Concernant l’inflation actuelle, il a précisé qu’elle se situait plus ou moins au même niveau sur le territoire national. Seule différence : elle touche « une population qui a niveau de vie beaucoup plus faible ». « Pour qu’il y ait des salaires ultramarins décents, la seule solution est la création de valeurs, d’emplois et d’un tissu économique encore largement insuffisant. » Plus facile à dire qu’à faire…
Le 8 août dernier, le ministre comorien de l’Intérieur avait annulé par arrêté toutes les conventions de jumelage signées entre la municipalité de Mamoudzou et trois villes de la partie indépendante, dont Fomboni, Mutsamudu et Domoni. Saisie pour avis depuis juillet par un activiste de la société civile, la section constitutionnelle de la cour suprême reconnaît à son tour l’inconstitutionnalité de ces accords, décriés dès le départ par le collectif des citoyens de Mayotte, hostile à tout rapprochement avec Moroni.
Après avoir rejeté la requête à cause d’une erreur commise par l’auteur sur le nom de l’institution, la chambre constitutionnelle de la section constitutionnelle et électorale de la cour suprême s’est enfin prononcée sur la légalité des accords de jumelage liant la mairie de Mamoudzou et d’autres villes de l’archipel. La haute cour avait été saisie pour avis par Ahmed-Hachim Said Hassane. Ce membre de la société civile comorienne attendait donc depuis le 25 juillet dernier une réponse sur la constitutionnalité de ces conventions qui avaient suscité la controverse.
Samedi dernier, la section constitutionnelle a ainsi rendu son arrêt, lequel s’aligne sur la même ligne défendue jusqu’ici par l’unanimité des juristes comoriens. La plus haute juridiction des Comores estime de fait que « les accords de jumelage conclus entre la ville de Mutsamudu (Anjouan), le village de Tsidje (Grande Comore) et la commune de Mamoudzou, sur l’île comorienne de Mayotte encore sous administration de l’autorité occupante, ne sont pas conformes à la constitution ».
Un avis qui a été salué par les mouvements de la société civile, notamment le comité Maoré par la voix de son président. « Le comité Maoré accueille cette décision avec beaucoup de fierté pour notre haute juridiction. Le citoyen Said Hachim a fait valoir son droit, celui d’exprimer son amour envers sa nation. Un combat pareil ne reste jamais vain », a réagi Atick Youssouf.
« Les conventions n’étaient qu’un ballon d’essai »
Pour sa part, Ahmed-Hachim Said Hassane, auteur de la requête, parle de satisfaction « relative » puisque la cour suprême n’a pas eu le courage de prendre une décision dès le début, mais a attendu la réaction du gouvernement qui a rejeté les accords avant de se prononcer. Face au tollé, le ministre comorien de l’Interieur, Fakridine Mahamoud, avait annulé le 8 août les conventions pour non-respect normatif et des procédures applicables. « Maintenant, on se demande quelle stratégie le gouvernement va adopter pour mettre en place ces accords étant donné qu’on a compris qu’en fait les conventions n’étaient qu’un ballon d’essai destiné à sonder les politiques et la société civile sur la question », a analysé, Ahmed Hachim qui reste convaincu que sans l’aval du ministère de l’Intérieur, les communes n’auraient jamais ratifié les accords. « Il a préféré les annuler sachant que l’arrêté n’a aucune valeur juridique. ». En tournée dans les autres îles courant juillet, le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, avait scellé plusieurs accords avec Domoni, Tsidje, Fomboni et Mustamudu. Le but de ces conventions : rapprocher les communes défendaient les signataires.
Capitulation et trahison nationale
Mais très vite, des voix ont commencé à s’élever pour les dénoncer. À Mayotte, des collectifs ont même accusé le premier magistrat de la commune de trahison. À Moroni en revanche, de nombreux juristes et activistes ont mis beaucoup plus en avant l’inconstitutionnalité des jumelages, contraires selon eux à la constitution comorienne qui ne reconnaît qu’une seule Union des Comores, composée de quatre îles, dont Mayotte. Les signer se serait résumé à reconnaitre la francité de l’île aux lagons.
Il faut noter que malgré cet avis de la section constitutionnelle rendu le 1er septembre, de nombreux citoyens n’arrêtent pas de pointer du doigt les gouvernements comoriens pour leur indolence dans la réclamation de Mayotte. Pas plus tard que le mois dernier, le discours prononcé par le président Azali Assoumani à la tribune des Nations Unies avait été perçu comme une « capitulation ». Au lendemain de la ratification des jumelages, le président du parti Ukombozi, Idriss Mohamed, était allé jusqu’à proposer l’enclenchement d’une procédure d’accusation contre le président Azali Assoumani pour trahison nationale.
Trente lycéens en classe de terminale vont participer du 10 au 14 octobre à une semaine d’immersion au centre universitaire de formation et de recherche de Mayotte. Imaginé par le département sciences et technologies, ce projet est le fruit d’un travail collectif impliquant le rectorat, en lien avec l’agence régionale de santé, la direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DEETS), Eliane Conseil et le centre hospitalier de Mayotte.
L’objectif est de présenter aux futurs bacheliers la licence accès santé (LAS) du CUFR. Au cours de cette semaine, ils pourront assister à une visite du campus et suivre une formation aux gestes de premiers secours assurée par la Croix-Rouge. Une journée sera dédiée à la présentation de la LAS, ainsi qu’à des présentations thématiques par les enseignants-chercheurs du CUFR et une équipe de médecins praticiens.
La réforme des études de santé, annoncée fin 2018, a connu une avancée majeure en 2020-2021 avec la fin de la première année commune aux études de santé (PACES), et a introduit une volonté forte de diversifier les voies d’accès aux études de santé et les profils des étudiants tout en répondant aux besoins de santé de chaque territoire. À Mayotte, elle se traduit par la possibilité de suivre une licence accès santé comprenant des unités d’enseignements de médecine au CUFR. Le parcours permet sur concours d’intégrer des études de santé (médecine, maïeutique, odontologie, pharmacie…).
Ce changement ne se résume pas pour autant à un allégement de la difficulté dans les filières de santé qui restent des parcours d’études exigeants et sélectifs. Aujourd’hui, le CUFR souhaite donner plus de visibilité à cette formation qui offre de nombreux avantages aux futurs étudiants de la filière MMOP (médecine, maïeutique (sage-femme), odontologie (dentiste) et pharmacie).
Lancé il y a quatre mois par l’association Maeva, la pétition stipulant l’abrogation de l’arrêté 2022-CAB-0095 du 20 avril 2022 portant régulation des meutes administratives de chiens errants posant des problèmes de sécurité, dressés au combat ou utilisées comme armes (https://www.change.org/p/arrêtons-dès-maintenant-les-tirs-à-vue-sur-les-chiens-errants-à-mayotte) vient de passer la barre des 58.000 signatures. « Selon nos informations, des opérations en application ont eu lieu dernièrement. Nous nous étonnons de la méthode employée qui consiste à tirer à vue sur des chiens seuls en divagation, sans possibilité d’identifier au préalable si l’animal appartient à un propriétaire privé ou non et sans recours à un vétérinaire comportementaliste apte à déterminer s’il est dangereux. »
La structure de protection animale sur Mayotte a pour ambition d’améliorer les conditions de vie animale sur l’île. « En un an, nous avons pu prendre en charge plus de 250 animaux, aussi bien des chiens que des chats, pour leur donner une seconde vie en métropole. » Elle multiplie ses actions comme la sensibilisation du grand public, la mise en place d’une aide à la stérilisation à destination des personnes sans ressources ou encore des programmes d’éducation canine. Le but ? « Limiter l’errance animale et toutes conséquences pour la population, la sécurité, l’hygiène et le bien-être animal. »
L’association Maeva prône d’autres méthodes de capture, à l’instar du filet, du fusil hypodermique et de la cage trappe. « Par cette pétition, nous demandons au préfet au titre de ses fonctions et en vertu de la loi d’abroger l’arrêté afin de cesser au plus vite ce massacre. »