Nommé en juin 2022 dans le gouvernement d’Élisabeth Borne, François Braun a entamé un tour des régions en tant que ministre de la Santé. Celui-ci passe par l’océan Indien révèle nos confrères de La Réunion la 1ère, qui citent les dates des 28 et 29 novembre pour La Réunion et Mayotte. L’Agence régionale de la santé à Mayotte nous confirme sa venue, mais ne peut indiquer une date exacte à l’heure actuelle.
Jusqu’au 20 novembre, la pièce mahoraise « Mangrove » se joue à Paris
Dernière création de la compagnie Ariart Théâtre Mayotte et co-produite par la compagnie Graines de Soleil, « Mangrove » est présentée au Lavoir moderne, à Paris, jusqu’au 20 novembre. La troupe mahoraise s’attache à confronter la parole des ancêtres au réel actuel. Elle veut rester un espace privilégié pour respirer. Ariart se traduirait comme ces « on-dit » qui virevoltent dans la société mahoraise. Ces « Ari-Ari » sont autant de matériaux pour dynamiter les laideurs du monde cachées derrière les masques. Écrite par Vincent Fontano et mise en scène par Julien Favart, la pièce a le soutien de la direction des affaires culturelles de Mayotte.
« Mangrove » au Lavoir moderne à Paris, du mercredi au samedi (19h) et dimanche (15h). Spectacle d’une heure, tout public.
L’océanographe Bernard Thomassin en conférence au CUFR, ce samedi
Bernard Thomassin, océanographe et directeur de recherches honoraire du CNRS sera de retour sur l’île de Mayotte du 9 au 24 novembre. Il donnera une conférence grand public dans l’amphithéâtre du centre universitaire de formation et de recherche (CUFR) de Mayotte, le samedi 12 novembre à 14h. Le thème de cette conférence est « Les récifs coralliens et le lagon de Mayotte : son importance pour la science en général et plus particulièrement pour les Mahorais ; perspectives d’avenir ».
Au cours de son séjour à Mayotte, Bernard Thomassin interviendra à l’école primaire de Bandrélé où il échangera avec les élèves d’une classe de CM2 sur le métier de chercheur et sur la question du changement climatique. Des sorties de terrain sont prévues à Musicale plage et dans le lagon en compagnie des élèves de cette classe pour découvrir et expliquer l’écosystème de la plage et aussi pour observer les coraux. Le séjour du scientifique s’intègre dans le cadre des activités de la fête de la Science et il est en synergie avec le projet Aquamarine qui porte sur les Aires marines éducatives dans la région de l’océan Indien et qui est coordonné par Georgeta Stoica, maître de conférences en anthropologie au CUFR de Mayotte.
Mayotte structure son schéma d’aménagement régional

Les cinq intercommunalités de Mayotte, réunies ce mercredi 9 novembre ont défini un positionnement clair et des projets prioritaires pour accélérer la transformation du territoire. Et chacune y va de sa petite idée.
« Il faut avancer ensemble pour nos enfants », c’est en ces mots que Ben Issa Ousséni, président du conseil départemental de Mayotte, a introduit le séminaire de clôture des ateliers du schéma d’aménagement régional de l’île, ce mercredi 9 novembre. Ce document de planification fixe, dans les outre-mer, les orientations fondamentales. Depuis le mois de juillet, les cinq intercommunalités de Mayotte ont choisi d’adopter un positionnement clair et d’identifier leurs projets prioritaires.
« Développer l’écotourisme dans le nord »
« Pour la communauté d’agglomération du Grand nord, l’objectif est de se concentrer sur les atouts culturels et paysagers du territoire pour développer l’écotourisme », indique Franck Hulliard, architecte et urbaniste. L’idée : tirer profit de ses paysages, de son littoral avec Acoua et M’tsamboro, mais aussi du potentiel de ses sentiers et de son activité agricole, pour se diversifier vers une offre d’accueil raisonnée en agrotourisme. Le territoire, qui accueille les activités portuaires de Mayotte souhaite également développer les filières de recyclage et d’économie circulaire, tout en engageant une démarche de renouvellement urbain et de résorption de l’habitat indigne. L’un de ses projets structurants est la restructuration des voies d’accès autour du lycée du Nord et du réseau d’assainissement.
La communauté de communes du centre-ouest (3CO) s’est, quant à elle, fixée pour objectif de mettre en place une urbanisation plus écologique et résiliente autour de ses équipements majeurs. A Coconi, le campus Agropolis vise notamment à créer un « cluster de l’agroalimentaire », à côté du lycée agricole, avec notamment la création d’un laboratoire d’analyses cosmétiques. Le détournement de Combani pour aller du nord au sud de l’île est également en projet, aux côtés de la création d’un quartier mixte, avec la construction de douze bâtiments, dont 510 logements, mais aussi des bureaux et des galeries commerciales.
Petite Terre en « vitrine de la mixité »
De son côté, Petite terre – porte d’entrée du territoire grâce à l’aéroport – veut devenir « une vitrine de la mixité des quartiers, de l’économie circulaire et de l’innovation dans la mobilité décarbonée ». En favorisant notamment la pratique du vélo et l’expérimentation des véhicules électriques.
La Cadéma (communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou) – poumon économique de l’île – ambitionne, quant à elle, de créer « un nouvel équilibre des milieux urbains et sociaux » en faveur d’un cadre de vie plus qualitatif et plus écologique « en accent notamment sa politique sur la résorption de l’habitat insalubre », précise Franck Hulliard. L’idée est également de réduire l’exposition aux risques et de renaturer certains espaces. Ses principaux projets sont le lancement du Caribus, ce premier réseau de transport urbain mahorais. Il permettra en parallèle le réinvestissement du front de mer, dans les cartons depuis plusieurs années.
Enfin, la communauté de communes de sud, vise « une exemplarité des pratiques de tourisme, incluant le sport et le loisirs ». Elle s’oriente donc vers des aménagements respectueux des milieux et du vivant. « Le site du Mont Choungui en serait la clef de voûte avec des aménagements raisonnés », précise la collectivité. Le territoire ambitionne également de développer un réseau de mobilité active pour les habitants et les visiteurs. « Chacune des intercommunalités a donc des projets différents, mais complémentaires », souligne Franck Hulliard. « Mayotte entre désormais dans une aire de transition. »
Les kick-boxeurs à la conquête du titre de champion de Mayotte, ce samedi
Les meilleurs combattants de Mayotte se retrouvent, ce samedi 12 novembre, au gymnase de Cavani. La Ligue mahoraise de kick boxing, muaythaï et disciplines associées (LMKMDA) y organise son championnat, la porte d’entrée vers le championnat de France.
Qui s’affronte ?
Tous les licenciés inscrits sur une plateforme de la fédération française de kick-boxing. Les neuf clubs de Mayotte (les deux clubs de Pamandzi, Sada, Tsingoni, Chirongui, Bandrélé, Majicavo, Mamoudzou et le Tactical RSMA) avaient une semaine pour présenter leurs champions en fonction de leurs âges et de leurs poids. Un tirage au sort a eu lieu, ce mardi, pour déterminer les assauts (on parle d’assauts sur le tatami où les coups restent retenus, contrairement aux combats sur le ring dont le championnat est prévu en début d’année).
Toutes les catégories sont-elles représentées ?
« Cela va du pré-poussin, les 7-8 ans, à seniors », détaille M’bayé Bakar Ahamada, le président d’une Ligue mahoraise de kick boxing, muaythaï et disciplines associées (LMKMDA), qui comptait 365 licenciés la saison précédente. Le poids a aussi son importance. Environ « quatre ou cinq combattants » se retrouvent dans la même catégorie de poids et d’âge. Mais un licencié qui se retrouve sans concurrents peut devenir champion de Mayotte sans combattre. Le dirigeant de la ligue estime que le public pourrait voir « une soixantaine d’assauts », ce samedi, de 9h à 16h30.
La préparation est-elle longue pour ce championnat ?
Il y a plusieurs challenges au cours de l’année, donc « il y a déjà une préparation. Il y a un rodage toute l’année », fait remarquer M’bayé Bakar Ahamada. Contrairement aux challenges cependant, ce n’est pas la ligue qui fait la sélection des participants, mais bien le logiciel de la fédération nationale.
Y a-t-il des places qui se jouent pour le championnat de France ?
Exactement, en remportant un titre à Mayotte, les kick-boxeurs gagnent le droit de se rendre en métropole. Toutefois en fonction des coûts, les places peuvent être limitées. L’an dernier, une délégation de quarante personnes, dont trente combattants, a pu faire le voyage. La Ligue et des partenaires ont ainsi mis la main à la poche. Et le retour est plutôt positif. Treize Mahorais ont pu décrocher une médaille dont une en or.
Championnat de Mayotte de kick-boxing, samedi 12 novembre, de 9h à 16h30, au gymnase de Cavani, à Mamoudzou. Gratuit.
Une ligue qui veut se développer par la formation
Outre la compétition avec une sélection qui se prépare pour les Jeux des îles 2023, la Ligue mahoraise de kick boxing, muaythaï et disciplines associées (LMKMDA) veut continuer de se renforcer en permettant à ses coachs de monter en compétences. Plusieurs modules de formations sont mis en place, et l’an prochain, un brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport (BPJEPS) pourrait être décerné à des Mahorais. Cela permettrait de professionnaliser la discipline sur Mayotte, qui rentre déjà dans les sports pratiqués en UNSS (Union nationale du sport scolaire).
L’ex-pharmacie des Badamiers, cette épine dans le pied de l’ARS
L’affaire de l’ancienne pharmacie des Badamiers (devenue depuis une parapharmacie) revient à nouveau sous les projecteurs de l’actualité avec, cette fois-ci, le dépôt d’une requête en annulation auprès du tribunal administratif de Mamoudzou. Ce nouveau rebondissement remonte au 4 octobre 2022 après que l’Agence régionale de santé (ARS) de Mayotte ait décidée de reporter la date de sa décision sur ce dossier aux allures de guerre de tranchées.
Depuis le 4 août 2022, l’offre de soins dans la moitié de la ville de Dzaoudzi-Labattoir laisse à désirer suite à une action en justice d’un pharmacien déjà installé en Grande-Terre avec une officine à son actif à Koungou (couronnée d’un arrêt du tribunal administratif de Bordeaux) contre sa consœur installée sur place depuis cinq ans. L’Agence régionale de santé de Mayotte s’exécute et ordonne la fermeture de la deuxième pharmacie de Labattoir, laquelle décide de passer en parapharmacie. Jusque-là, rien de vraiment exceptionnel, quelque soit les dégâts collatéraux subis par les uns et les autres. Sauf qu’au bout de quatre mois de silence (après la fermeture) de l’administration sur la gestion de ce dossier, voilà que l’on apprend cette semaine qu’une deuxième action en justice est intentée à la même ARS Mayotte le 4 octobre 2022, cette fois, par l’autre partie. En effet, l’ancienne pharmacie des Badamiers s’estime elle aussi lésée au travers du retard pris par l’administration à statuer définitivement sur son sort. Elle regrette le statut quo actuel et fait valoir le fait que son seul tort a été de saisir une opportunité. Celle-ci s’est matérialisée en un succès professionnel au terme de cinq années de travai.
Une histoire d’intérêts économiques

La posture est très délicate pour l’Agence Régionale de Santé de Mayotte (ARS) pris en tenaille dans une bataille entre deux opérateurs économiques convoitant la même place en Petite-Terre. Le bras de fer se poursuit donc plus que jamais et pose sérieusement la question de la limite qu’il faut y avoir entre, d’une part, la défense des intérêts privés d’opérateurs économiques, et d’autre part, la santé et le bien-être de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants qui résident dans ce grand bassin de population qu’est la zone des Badamiers à Labattoir. Les clients se retrouvent sans pharmacie de proximité depuis le mois de mars 2022 (date d’annulation de la licence) et dans cet imbroglio administratif et juridique qui pourrait encore durer. Un professionnel du secteur que nous avons rencontré reconnaît que « c’est carrément la guerre » entre les deux opérateurs. Contacté par nos soins, le directeur général de l’ARS Mayotte, Olivier Brahic, reconnaît que la position de l’institution est très inconfortable, que ce dossier est hyper complexe à résoudre sur le plan juridique, y compris au niveau des juristes du ministère de la Santé à Paris. Il assure comprendre le désarroi de la patronne de l’ancienne pharmacie des Badamiers, mais souligne en même temps qu’une solution qui n’est pas mûrement réfléchie est susceptible d’être attaquée à nouveau en justice par l’une ou l’autre des parties, voir même d’autres concurrents potentiels. Pour faire simple, le silence apparent du représentant local du ministère de la Santé et le report de sa réponse définitive sur ce dossier à décembre ne signifient pas que ce dernier soit mis aux oubliettes. Il y aurait en plus des délais réglementaires incompressibles à respecter sachant que la décision finale de l’ARS Mayotte doit être extrêmement blindée sur le plan juridique. Celle-ci se veut toutefois rassurante à l’égard des populations concernées par la fermeture de l’officine des Badamiers, elle réaffirme le fait qu’elle a conscience de la nécessité d’une offre de soins qualitative à proposer aux patients à travers un maillage correspondant aux besoins de la population de Petite-Terre et privilégiant l’intérêt public.
« Pas de parti pris »
Du côté de l’ordre des pharmaciens, la position se veut limpide dans ce dossier, « pas de parti pris », même s’il est confirmé que le dossier de l’ancienne pharmacie des Badamiers, plusieurs fois soumis à examen, « a toujours été complet et conforme aux textes réglementaires ». On prend soin de préciser que le gendarme de la santé à Mayotte, c’est l’ARS. C’est à elle qu’il incombe de trancher sur cette affaire qui n’a pas son précédent en France et en Navarre. En l’absence du territoire de son représentant, le syndicat des pharmaciens n’a pu s’exprimer. Cependant, un professionnel du secteur, sous couvert de l’anonymat, a estimé qu’une solution était possible pour sortir de cette impasse. Celle-ci nécessiterait une intervention de la part des élus locaux et des instances parisiennes. Cette solution passerait par une réduction exceptionnelle des quotas en Petite-Terre (de 7.000 habitants actuellement par pharmacie à 6.000 ou 5.000). En outre, la population est officiellement estimée par l’Insee à un peu plus de 19.000 habitants, ce qui pourrait faciliter l’installation de deux pharmacies. En y additionnant celle existante rue du Commerce à Labattoir et celle de Pamandzi, cela permettrait d’instaurer une rotation (réglementairement obligatoire à partir de quatre officines) de garde les week-ends, au grand bénéfice de la population locale.
Étant donné son caractère régalien, cette décision dérogatoire et localisée ne pourrait alors souffrir d’aucune contestation juridique nouvelle. D’autant que l’ARS indique que cinq nouvelles licences seront octroyées dans trois ans pour de nouvelles pharmacies dans l’île.
Avec le défilé de coiffures, « les jeunes pourront être sous les projecteurs »
Permettre à des jeunes d’organiser un événement mondain et audacieux, c’est l’intérêt du défilé de coiffures de ce vendredi 11 novembre, au collège de Majicavo. Plus d’une quarantaine de modèles se partageront le tapis rouge de cette soirée sur invitation. Entretien avec Chebani Anis, co-organisateur avec l’association Espoirs Majicavo.
Flash Infos : Est-ce que c’est la première fois qu’un tel événement a lieu ?
Chebani Anis : Non, pas du tout. C’est la troisième fois. Mais ça fait un moment maintenant, surtout avec le Covid-19. Le dernier événement remonte à novembre 2018, à Koropa piscine.
F.I. : Qui l’organise et pourquoi ?
C.A. : On fait ce défilé avec les jeunes de l’association Espoir Majicavo pour qu’ils voient ce que ça fait d’être sous les projecteurs. Il y a des jeunes de Tsingoni, M’tsamboro, ceux avec qui on fait des actions d’habitude.
F.I. : Qu’est-ce que le public pourra voir ?
C.A. : J’ai imaginé des créations différentes, avec des canettes, des morceaux de bois. Il y a un peu de maquillage aussi, mais ça restera très simple.
F.I. : Combien de modèles seront présentés ?
C.A. : En tout, il y en a 45. Il y a de mamans, des plus jeunes, des garçons, des petites filles.
F.I. : C’est gratuit ?
C.A. : Oui, sur invitation uniquement. Les demandes peuvent se faire par Facebook. On ne peut pas accueillir tout le monde. On ouvrira les portes à 17h30, puis le défilé commencera à 18h. On s’assure comme ça que les gens puissent partir en sécurité.
F.I. : Pourquoi faire ce défilé au collège de Majicavo ?
C.A. : On a toujours l’habitude de faire ça dans un cadre magnifique. Et là, si c’est encore le cas, ça va être différent par rapport à ce qu’on a fait avant. Il n’y aura pas de podium à proprement parler, mais un tapis rouge qui descendra des escaliers. Ça va changer de ce qu’on fait d’habitude ici.
Vendredi 11 novembre, début du défilé à 18h, au collège de Majicavo. Sur invitation via la page Facebook de l’association Espoirs Majicavo. Plusieurs artistes seront présents : N-pro game, Bodo, Simao, Kinga Folk, Vis ta forme.
Sécurité routière : des contrôles renforcés avec le lourd bilan de 2022
La police nationale intensifie les contrôles de sécurité routière, comme ce mercredi 9 novembre au rond-point Dinga Dinga de Passamaïnty. « En 2021, douze personnes sont mortes sur les routes. Cette année, en dix mois, nous avons déjà enregistré 14 décès et 350 blessés », justifie Marie Grosgeorge, directrice du cabinet du préfet de Mayotte. Des accidents en hausse, notamment pour les personnes à deux-roues. « La plupart sont liés à une baisse de l’attention ou à une imprudence, lorsqu’on double sans visibilité notamment », poursuit la directrice de cabinet. L’objectif est donc de renforcer les opérations de sécurité routière. La préfecture va également lancer une campagne de sensibilisation.
Jusqu’au dimanche 13 novembre, tout le nord de Mayotte sera soumis aux tours d’eau
Dès ce mercredi soir, le nord de l’île, en l’occurrence une partie de Mamoudzou (voir tableau ci-contre), Miréréni dans la commune de Tsingoni, Labattoir, M’tsamboro et M’tsangadoua vont connaître des coupures d’eau à partir de 17h et jusqu’à 5h le lendemain. La société Mahoraise des eaux indique que « des déséquilibres ne permettent plus de garantir la continuité du service sans perturbations importantes ». Un programme de tours d’eau sera donc mis en place jusqu’à ce dimanche 13 novembre.
Attention, chaque village ou quartier du nord de Mayotte connaîtra deux coupures dans la semaine. Par exemple, tous les villages concernés par l’interruption de ce mardi soir le seront de nouveau, ce vendredi 11 novembre.
Des pompiers attaqués lors d’une intervention à Majicavo
Appelés pour prendre en charge un blessé lors d’une rixe, sur la commune de Koungou, ce mardi 8 novembre, en début de soirée, trois soldats du feu ont été pris à partie et leur véhicule dégradé. Ces dernières semaines, les équipes de secours sont régulièrement prises pour cible.
Au centre de secours de Longoni, la soirée a été une fois de plus agitée, ce mardi 8 novembre. « Trois hommes ont été appelés pour un jeune blessé suite à une rixe à Majicavo. Sur place, ils l’ont mis dans le VSAV [N.D.L.R. véhicule de secours et d’assistance aux victimes]. Deux personnes sont rentrées et ont voulu réagresser la victime et les pompiers », raconte le colonel Olivier Neis, le chef des pompiers mahorais. L’un des pompiers a pris un coup au visage et des dégradations du véhicule ont eu lieu.
Pour échapper à ses poursuivants, l’un des soldats du feu a même dû courir pour aller s’abriter dans un magasin, tandis que l’équipage a pu s’extraire de l’autre côté. Ce sont les gendarmes qui sont allés chercher celui qui a dû prendre la fuite. Ces derniers confirment qu’une enquête est en cours et qu’ils ont « bon espoir de retrouver les auteurs ».
« On ne compte même plus les attaques »
Le service médical des pompiers fait actuellement le tour des centres pour s’occuper des blessés, notamment sur le plan psychologique. L’état-major des pompiers se déplacera également au centre de Longoni dans la journée. « C’est de la délinquance gratuite », déplore le colonel Neis. « Depuis trois semaines, on ne compte même plus les attaques. On a quatre VSAV actuellement en réparation. » Il indique également que direction et syndicats vont « se mettre à l’étude pour trouver des solutions ».
A la question si une zone est plus concernée qu’une autre, le chef des pompiers répond : « Oui, la zone, c’est Mayotte. Il n’y a pas un territoire qui n’est pas concerné. L’autre jour, à Soulou, on a reçu une pluie de cailloux. Les collègues ne pouvaient même pas dire d’où ça venait ».
Une 27ème conférence des présidents des RUP de l’Union Européenne à Bruxelles
La conférence des présidents des régions ultrapériphériques de l’Union européenne à Bruxelles (CPRUP) est le temps fort politique annuel organisé par la Martinique qui assure la présidence de la conférence. Cette dernière se déroulera sur deux jours avec une session interne le 15 novembre, dédiée au dialogue entre les présidentes des RUP et à l’adoption d’une déclaration finale, puis une session partenariale le 16 novembre, qui constitue l’espace d’échange entre les RUP, leurs états membres et la Commission européenne.
Cette année à titre exceptionnel, c’est à Bruxelles, dans les murs du parlement européen, que se déroulera la CPRUP, afin de garantir un haut niveau de représentation politique tant du côté des RUP, que des états membres et des instances européennes après une conférence ministérielle en Martinique les 17, 18 et 19 mai 2022. Le 16 novembre prochain, la Martinique cèdera également la présidence de la CPRUP aux Îles Canaries.
La BGE renoue avec son concours Talents de la BGE
Artisans et dirigeants de start-up. Chefs d’entreprise solo ou en coopérative. Jeunes pousses et serial entrepreneurs. Citadins et ruraux… Quel que soit leur profil, les candidats au concours Talents BGE de la création d’entreprise ont jusqu’au 30 novembre pour s’inscrire, sous réserve d’avoir créé leur société récemment et d’avoir été accompagnés par un organisme d’aide à la création d’entreprise. Cette année, BGE renoue avec ce concours qui a fait les beaux jours de la structure. La quatorzième édition propose une nouvelle formule avec cinq catégories : Commerce et artisanat, Service, dynamique rurale, ESS et innovation. Cinq catégories seront récompensées, et pour chacune d’elle, il y aura trois prix : Lauréat, prix coup de cœur et le prix féminin. Le lauréat remporte une dote de 2.000 euros et une visibilité à en faire pâlir plus d’un !
Pour s’inscrire, il faut voir créé son entreprise entre le 1er janvier 2021 et le 31 décembre 2021. Les candidats doivent avoir été accompagnés par un organisme d’aide à la création d’entreprise : BGE, Adie, CCI, Créa Pépites, Pépites Optimum, France Active, CMA, CAPAM, CRESS, Cabinet Mahorais, Pépites (CUFR)… etc. L’inscription est possible jusqu’au 30 novembre sur www.concours-talents.com
Pour tout renseignement : contact@bgemayotte.fr ou 0269 61 13 82
Du changement la tête des escadrons de gendarmes mobiles
Après avoir passé quatre mois à Mayotte, le colonel Laurent Audoin, commandant le groupement de la gendarmerie mobile IV∕2 de Limoges sera relevé dans les prochains jours par le colonel Maxime Beaumont, commandant le groupement de la gendarmerie mobile II/5 Chambéry. À la tête du groupement tactique de la gendarmerie (GTG) au sein du commandement de la gendarmerie de Mayotte (COMGENDYT), le colonel Audoin a exercé son commandement non seulement sur les quatre escadrons de gendarmerie mobile engagés à Mayotte, mais aussi sur le peloton d’intervention de la Garde républicaine (PIGR) en mission de renfort du 21 septembre au 21 octobre. L’occasion pour nous de souligner la qualité de l’engagement de ces unités dont la complémentarité a permis d’assurer la sécurité des Mahorais, notamment sur les sites touristiques ou au travers des interventions sensibles en appui des unités territoriales.
Le colonel Maxime Beaumont commandera un GTG constitué désormais de 287 militaires des escadrons II/3 Mont-Saint-Aignan, 11/1 Satory, 28/1 Drancy, 13/3 Pontivy, 14/6 Perpignan et 11/9 Villeneuve-d’Ascq. Ayant déjà servi en 2021 dans ce cadre, il présente l’avantage de connaître le territoire ainsi que ses problématiques sécuritaires. Dans son mot d’accueil, le général Olivier Capelle lui a transmis les éléments de contexte nécessaires à la réussite de ses missions.
Michel-Henri Mattera reçoit la Légion d’honneur
Thierry Suquet, le préfet de Mayotte, a remis, lundi 7 novembre, l’insigne de chevalier dans l’ordre national de la Légion d’honneur à Michel-Henri Mattera, le directeur de la direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DEETS). Cette décoration récompense un parcours personnel et professionnel engagé.
Ce n’est pas seulement l’histoire d’un beau parcours, c’est surtout le signe d’une attention à l’autre, d’une capacité à accompagner, d’un engagement au service qui en besoin. « Vous n’avez peut-être pas risqué votre vie, mais vous l’avez donné à la République, qui est votre référence. C’est pour cette vie consacrée à la République, que vous êtes aujourd’hui honoré de la plus haute distinction française », a déclaré le préfet de Mayotte, à l’attention du nouveau récipiendaire.
Covid-19 : une campagne de vaccination de rappel pour plus fragiles
La vaccination contre le Covid-19 est l’arme la plus efficace que nous avons contre la maladie. L’épidémie n’est pas terminée et il nous faut rester vigilant face à la circulation du virus. De nouveaux variants apparaissent et les vaccins s’adaptent en ciblant particulièrement ces nouveaux variants. Actuellement, la circulation du virus est faible sur l’île. Le dernier point épidémiologique fait état 19 cas sur la semaine du 24 au 30 octobre et d’un taux d’incidence de 6,4.
Toutefois, une nouvelle campagne de rappel de vaccination contre le Covid-19 à destination des populations les plus fragiles a été lancée le 3 octobre. Au fil du temps, l’immunité développée par le vaccin diminue, c’est pourquoi une nouvelle dose de rappel est nécessaire. Elle permet de stimuler son immunité et de se protéger contre les formes graves de la maladie. Notamment face au variant Omicron. En effet, quelques semaines après son apparition, le variant Omicron est devenu majoritaire sur le territoire. Même s’il est moins menaçant que la souche initiale du Covid-19, il reste beaucoup plus contagieux, particulièrement pour les personnes les plus fragiles. Des nouveaux vaccins à ARN-messager bivalents, c’est-à-dire protégeant à la fois contre la souche initiale du Covid-19 mais aussi contre le variant Omicron ont été développés : il s’agit de ces vaccins qui sont proposés dans le cadre de cette campagne de rappel. Dans la situation actuelle de reprise épidémique en métropole, il s’agit d’utiliser tous les outils en notre possession pour protéger les populations les plus à risque.
Ce nouveau rappel de vaccin concerne les personnes à risque de formes graves de Covid-19 et leur entourage. Il est indiqué quel que soit le schéma vaccinal de rappel antérieur (que la personne ait déjà reçu ou non une ou plusieurs injections de rappel) dans les cas suivants : éligible au rappel dès trois mois après ma précédente dose de vaccin ou ma dernière infection (si plus de 80 ans ou immunodéprimé) ou éligible au rappel dès six mois après ma précédente dose de vaccin ou ma dernière infection (si entre 60 et 79 ans, enceinte, à risque de forme grave de Covid-19, fait partie de l’entourage d’une personne fragile ou professionnel des secteurs de la santé et du médico-social).
Pour rappel, la campagne de vaccination anti grippale a démarré le 6 septembre. La Haute Autorité de Santé recommande de proposer l’administration simultanée des vaccins contre le Covid-19 et contre la grippe saisonnière dès lors qu’une personne est éligible aux deux vaccinations.
Koungou, Mamoudzou et Petite-Terre concernés par des coupures d’eau, ce mardi
Une partie du nord-est de l’île connaît une nouvelle interruption de son alimentation en eau, ce mardi 8 novembre. De 18h à 5h, ce mercredi, la commune de Pamandzi et le quartier de la Vigie en Petite-Terre, les villages de Majicavo-Lamir, Majicavo-Koropa, Koungou, ainsi que les Hauts-Vallons et le village de Mamoudzou sont concernés par ces coupures. « La société Mahoraise des eaux informe les usagers que le système de distribution d’eau a tendance à se déséquilibrer naturellement malgré les coupures du week-end dernier. En particulier, le réservoir de Maji-Haut présente un niveau très bas à cette heure-ci, ce qui justifie une autre coupure pour tenter d’équilibrer la distribution », justifie l’exploitant du réseau mahorais. En effet, la semaine dernière, des difficultés de production d’eau potable sur ce secteur avaient poussé la SMAE à mettre en place des tours d’eau le temps du week-end.
Une école de Labattoir boycottée par des parents excédés
Après les collèges et les lycées voilà que l’insécurité s’invite à présent dans les écoles maternelles. Vandalisée durant le week-end, l’école maternelle Badamiers 3 à Labattoir est devenue la source d’une inquiétude grandissante chez les parents d’élèves qui ont choisi de garder leurs enfants à la maison. Une vidéo qui circule depuis 48 heures, y compris sur les réseaux sociaux, met le feu aux poudres. Elle montre des salles de classes délabrées. Des conditions sanitaires compliquées s’ajoutent à l’insécurité tout court.
La colère gronde chez les parents d’élèves scolarisés à la maternelle Ali Baco Chaba de Labattoir. Une vingtaine d’entre eux étaient réunis dans la cour de l’école dans la matinée de mardi, attendant l’issue d’une réunion entre leurs délégués, une représentante du rectorat de Mayotte, l’adjointe au maire de Dzaoudzi en charge des questions scolaires, le directeur de l’école et des représentants des services municipaux. Objet de cette colère, l’inspectrice dépêchée sur les lieux par le rectorat pour présider cette réunion aurait catégoriquement refusé de les entendre, privilégiant une rencontre à huit clos avec leurs seuls délégués. Ils estiment quant à eux que l’insécurité qui frappe ce groupement d’écoles depuis plusieurs années est un secret de polichinelle qui ne cesse de prendre de l’ampleur. Rien que pour la seule école maternelle Ali Baco Chaba sous les feux de l’actualité en ce début de semaine, elle aurait été visitée par les « dakouanes » (surnoms que s’attribuent les délinquants des quartiers chauds de la ville) deux fois en quinze jours. Mais il n’y pas qu’elle, la maternelle voisine dite Saîd Combo Yacout a également été la cible des vandales, qui s’en sont pris au mobilier et au carrelage marqué à l’encre indélébile. De la petite monnaie (des cotisations pour les photos de classes) aurait également été dérobée. Conséquence, des périscolaires contraints de passer la matinée de lundi sur une natte sous un pré haut. Une école primaire voisine a eu les murs badigeonnés d’excréments. Un local contenant des goûters a également été ciblé, mais les portes n’auraient pas cédé. Excédés par ces actes de délinquance répétitifs, les parents d’élèves ont décidé de ne plus envoyer leurs enfants en cours tant que leur sécurité de sera pas garantie. Une décision que regrette le rectorat de Mayotte, lequel estime que la sécurité des lieux incombe à la municipalité de Dzaoudzi-Labattoir, propriétaire des bâtiments.

Menace de fermeture du groupement scolaire
Une parente métropolitaine arrivée sur le territoire il y a presque deux ans confie qu’une machette aurait été plantée il y a quinze jours par les délinquants sur la branche d’un manguier situé dans la cour de l’école comme un signe d’avertissement. Des faits que les autorités concernées veulent absolument garder sous silence, selon elle, mais que les parents d’élèves réunis devant l’école trouvent inacceptables et insoutenables parlant tous des traumatismes que ces actes de délinquance font subir à leurs enfants. Ils réclament des policiers municipaux devant les écoles aux heures de cours et des gardiens au sein des bâtiments 24h/24h. Ils donnent un délai de deux semaines à la commune pour remédier à la situation, à défaut, ils annoncent qu’ils reviendront en masse fermer l’ensemble du groupement scolaire jusqu’à ce qu’ils obtiennent gain de cause. Une deuxième réunion de crise s’est tenue en milieu d’après-midi sur invitation de la municipalité pour essayer de convaincre les délégués des parents d’élèves de revenir sur leur décision. Outre ces derniers, l’adjointe au maire chargée des affaires scolaires (qui n’a pas souhaité s’exprimer dans les médias tout au long de la journée), le directeur de cabinet du maire de Dzaoudzi, le directeur des services de la police municipale et le directeur de l’établissement scolaire. Autre sujet d’inquiétude pour les parents d’élèves, la décrépitude des locaux et l’état de délabrement du mobilier. Ils s’indignent des conditions de travail des enseignants et font circuler, y compris sur les réseaux sociaux, une vidéo montrant l’envers du décor au grand dame de l’inspectrice du rectorat. « Pendant que l’ARS Mayotte multiplie les messages de sensibilisation sur les risques de propagation de maladies par les rats, qui peuvent être mortelles dans certains cas, ces animaux se baladent par légion dans les bâtiments. Tous les matins, mon fils refuse de venir en cours depuis qu’il en a croisé dans les toilettes de l’école », explique une parente d’élève. Joint par nos soins, l’ancien collaborateur du maire de Dzaoudzi en charge des affaires scolaires, Abdou Boina Djoumbé, confie que ce bâtiment a été construit en 1990 et qu’il doit être rénové prochainement avec des fonds spécifiques de l’État, que les travaux tardent à démarrer en raison de lenteurs administratives subies dans le traitement du dossier.

L’agriculture bio veut se structurer à Mayotte

Une trentaine d’agriculteurs sont actuellement accompagnés vers la certification bio par l’Établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte. L’objectif : structurer la filière pour répondre à la demande. Même si de nombreux freins persistent.
En 2017, la direction de l’agriculture, de l’alimentation et de la forêt (Daaf) rendait publiques ses analyses sur les taux de pesticides relevés dans certains produits de maraîchage. Et révélait notamment des taux 27 fois supérieurs à la norme dans certaines tomates mahoraises. « Ces révélations ont généré une grande défiance chez les consommateurs. Certains assurent d’ailleurs ne plus consommer de produits maraîchers », contextualise Calvin Picker, conseiller pour le développement de l’agriculture biologique au sein de l’Établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (Epfam). C’est notamment pour répondre à la demande en produits bio que l’organisation s’est donnée pour mission de structurer l’agriculture biologique. Une démarche initiée il y a trois ans, grâce à une aide du fonds européen agricole pour le développement rural (Feader) d’environ 200.000 €. « On a commencé à accompagner les agriculteurs et essayé de comprendre quelles étaient les problématiques locales. La principale est l’absence de traçabilité. Certains agriculteurs ne savent ni lire ni écrire, ils n’utilisent pas de factures et les transactions se font en espèces », souligne Yves Michel Daunar, directeur de l’Epfam. Pour l’organisation, l’un des enjeux est donc de changer ces pratiques.
Trente agriculteurs accompagnés par an
En 2019, l’Epfam a commencé par accompagner treize agriculteurs. Aujourd’hui, trente professionnels supplémentaires sont épaulés sur le volet technique, administratif et dans la recherche de débouchés. « L’idée est désormais d’accompagner en moyenne trente agriculteurs supplémentaires par an », souligne le conseiller de l’Epfam. Pour ce faire, l’établissement bénéficie d’une aide un peu plus conséquente du fonds européen de l’ordre d’un million d’euros. « L’objectif est d’aller plus loin dans l’accompagnement », annonce son directeur. Notamment en créant une pépinière de pousses, avec des semences bio importées, qui permettront aux agriculteurs de mettre directement leurs plans en culture. Depuis le début de l’accompagnement, quatre agriculteurs mahorais ont été certifiés bios. Ils ont démarré sur des terrains en friche. Les autres sont actuellement en conversion.
Assani Boinaidi fait partie des rares agriculteurs bio du territoire. Installé il y a six mois dans sa ferme des Trois litchis, à Bandrélé, il cultive des aubergines, des tomates, du basilic ou encore des salades. « J’ai commencé à faire du maraîchage sur mon toit de 200 m², je plantais des brèdes et des tomates. Puis j’ai été retenu dans le cadre d’un appel à projets, pour s’installer sur une parcelle en friche du pôle agricole de Mro Mouhou, à Bandrélé », relate le maraîcher. Le maire de Bandrélé, Ali Moussa Moussa Ben, souhaitait en effet « développer l’agriculture sur son territoire ». Pour l’agriculteur, qui travaillait en bio, l’idée était d’étoffer ses cultures, d’expérimenter de nouvelles variétés de tomates afin d’identifier les plus résistantes mais surtout, « de mieux valoriser les produits. »
Une volonté partagée par Antoy Abdallah, revenu de métropole il y a trois ans pour se lancer dans l’agriculture. « C’est un métier difficile. Si les produits ne sont pas valorisés, c’est du gâchis. Avoir ce label permet d’être plus rentable. D’autant qu’une grande partie des produits sont déjà bio, il leur manque juste un tampon pour l’attester », estime l’exploitant de Kani-Kéli, qui se spécialise dans la production de vanille, mais également de produits maraîchers comme les aubergines, la patate douce, le piment ou le manioc.
Une absence d’organisme certificateur
Pour autant, certains freins bloquent encore le développement de la filière. L’absence d’organisme certificateur, d’abord, empêche les exploitants agricoles d’être audités et donc d’obtenir le label « Agriculture biologique ». « Il n’est vraiment pas évident de faire venir un auditeur sur place », souligne Calvin Picker. Les semences bio ne sont pas non plus produites sur le territoire. Elles doivent être importées et la rareté de la demande empêche la filière de se structurer. « La réglementation et le cahier des charges ne prennent pas non plus en compte un certain nombre de caractéristiques mahoraises », reconnaît, pour sa part, Thierry Suquet. Mais malgré ses contraintes, le préfet de Mayotte estime que « l’île peut devenir un territoire fertile pour l’agriculture biologique ».
« Je ne savais pas qu’ils étaient clandestins »
Un maçon de Chirongui a été condamné à un an de prison, dont six mois avec sursis, ce mardi 8 novembre. Il a été arrêté un mois après avoir été surpris en train de transporter 17 clandestins qui venaient juste de débarquer à M’tsangamouji, dans la nuit du 21 au 22 mars 2021.
Son arrivée tardive au tribunal correctionnel de Mamoudzou, ce mardi 8 novembre, lui a peut-être permis de réduire un peu sa peine. L’homme de 39 ans est entré dans salle d’audience au moment des réquisitions du Parquet, expliquant qu’il n’avait pas été orienté vers la bonne salle du tribunal judiciaire. Malgré ce contre-temps, il a été invité à donner quand même sa version des faits concernant de l’aide à la circulation d’étrangers en France, un refus d’obtempérer et la mise en danger d’autrui. Dans la soirée du 21 mars 2021, vers minuit, alors que les gendarmes ont appris qu’une embarcation transportant des clandestins venait de d’arriver sur les côtes, un barrage est installé à Sada. Deux véhicules l’un derrière l’autre forcent alors le contrôle. Ils sont immobilisés un peu plus loin. Dans le premier, le prévenu refuse de suivre les militaires. Pire, il se débat et, grâce à l’intervention de l’autre conducteur, il réussit à s’enfuir dans la forêt. Il laisse alors ses 17 passagers avec les gendarmes. Ce n’est qu’un mois plus tard qu’il est finalement interpellé.
Sa présence près de la plage a été constatée
Sans avocat à l’audience, ce maçon de Chirongui et père de trois enfants a bien du mal à se défendre, même s’il essaye d’avoir réponse à tout. Ce soir-là, s’il a pris l’utilitaire de son neveu, « c’est pour aller chercher un frigo ». Il l’utilisait de nuit puisque le véhicule « n’était pas en règle ». « Un monsieur m’a arrêté et m’a demandé de les emmener. Je ne savais pas qu’ils étaient clandestins ni combien ils étaient », raconte-il, ce mardi. Sa défense paraît un peu juste, surtout au vu de l’enquête qui a déterminé que l’homme originaire également des Comores est allé directement sur la plage chercher les clandestins. Ces derniers, venus d’Anjouan, ont confirmé avoir payé « cinquante euros par personne » pour être acheminés vers le sud.
Pour le refus d’obtempérer, il confirme avoir traversé la zone de contrôle parce qu’il était paniqué. « – Mais je me suis bien arrêté un peu plus loin. – Attendez, vous vous êtes cachés dans la campagne pendant un mois », fait remarquer Julie Vignard, la présidente du tribunal. « -Non, je n’étais pas caché. -Vous vous êtes rendus à la gendarmerie ? – Heu… » Quant à la plaque d’immatriculation de l’utilitaire couverte de boue, il répond que « c’était la saison des pluies ».
Le représentant du ministère public, Anthony Chaussy, a requis dix-huit mois de prison ferme, puis finalement douze après avoir constaté que le prévenu s’était déplacé. Il a demandé également une interdiction du territoire français (ITF) de cinq ans. Le tribunal l’a suivi sur la durée de la peine, mais l’a assorti d’un sursis de six mois.
Elle volait sa patronne pour recharger le crédit de son téléphone
Une employée de maison d’une trentaine d’années a été condamnée à trois mois de prison avec sursis pour avoir escroqué sa patronne. Le 18 mars 2020, à Mamoudzou, elle a pris une photographie de la carte bancaire posée sur sa table. Puis, elle a procédé à la recharge des crédits de son téléphone portable pour treize euros. Agé de 27 ans, une de ses amies (poursuivie elle aussi) en a fait de même pour vingt euros, tout comme un autre ami. Tous ont reconnu les faits. Cependant, au regard de la somme subtilisée en quelques jours (1.720 euros), la photographie de la carte est sans doute passée dans beaucoup plus de mains que prévu. Par décision contradictoire, le tribunal correctionnel a infligé trois mois de prison avec sursis aux deux femmes. La demande de partie civile a bien été reçue, mais la plaignante, absente de l’audience, n’a pas estimé son préjudice.
Des villages de Koungou, Mamoudzou et Petite-Terre concernés par des coupures d’eau, ce mardi

Une partie du nord-est de l’île va connaître une nouvelle interruption de son alimentation en eau, ce mardi 8 novembre. De 18h à 5h, ce mercredi, la commune de Pamandzi et le quartier de la Vigie en Petite-Terre, les villages de Majicavo-Lamir, Majicavo-Koropa, Koungou, ainsi que les Hauts-Vallons et le village de Mamoudzou sont concernés par ces coupures.
« La société Mahoraise des eaux informe les usagers que le système de distribution d’eau a tendance à se déséquilibrer naturellement malgré les coupures du week-end dernier. En particulier, le réservoir de Maji-Haut présente un niveau très bas à cette heure-ci, ce qui justifie une autre coupure pour tenter d’équilibrer la distribution », justifie l’exploitant du réseau mahorais. En effet, la semaine dernière, des difficultés de production d’eau potable sur ce secteur avaient poussé la SMAE à mettre en place des tours d’eau le temps du week-end.