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Une école de Labattoir boycottée par des parents excédés

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Comme un goût de déjà-vu. Dans la nuit de mardi à mercredi, à M'tsapéré, les forces de l’ordre qui tentaient de disperser les participants d’un mourengué ont finalement été attaquées sur le remblai. Quelques heures plus tôt, la même scène se jouait à Combani.

Plusieurs jeunes tuent un père de famille à M’tsapéré

Au moins une dizaine de jeunes ont molesté à mort un homme de 35 ans ce lundi soir à M'tsapéré. Un premier suspect aurait déjà été identifié comme meneur. Ce jeune majeur est un délinquant notoire, puisqu'il avait déjà été enfermé à Majicavo pour des faits de violences.  

Un quartier en feu à Trévani, Mayotte

C’est une vraie scène de guérilla qui s’est déroulée dans la nuit de mercredi à jeudi à Trévani. Le quartier appelé Troca était en feu. L’incendie a volontairement été déclenché par une quarantaine de jeunes. Aucun blessé n’est à déplorer, mais des familles se retrouvent sans domicile. 

Drame à Hamjago : La crainte de représailles inquiète les habitants

Après un regain de violences le week-end dernier, un nouvel affrontement entre bandes rivales s’est tenu, mardi en pleine journée, à Hamjago. Un événement qui aurait, selon les habitants, provoqué la crise cardiaque d’une commerçante, décédée en tentant de sauver un jeune en train de se faire agresser. Un scénario différent de celui relaté par les forces de l’ordre, mais qui laisse toutefois craindre une possible riposte.

Après les collèges et les lycées voilà que l’insécurité s’invite à présent dans les écoles maternelles. Vandalisée durant le week-end, l’école maternelle Badamiers 3 à Labattoir est devenue la source d’une inquiétude grandissante chez les parents d’élèves qui ont choisi de garder leurs enfants à la maison. Une vidéo qui circule depuis 48 heures, y compris sur les réseaux sociaux, met le feu aux poudres. Elle montre des salles de classes délabrées. Des conditions sanitaires compliquées s’ajoutent à l’insécurité tout court.

La colère gronde chez les parents d’élèves scolarisés à la maternelle Ali Baco Chaba de Labattoir. Une vingtaine d’entre eux étaient réunis dans la cour de l’école dans la matinée de mardi, attendant l’issue d’une réunion entre leurs délégués, une représentante du rectorat de Mayotte, l’adjointe au maire de Dzaoudzi en charge des questions scolaires, le directeur de l’école et des représentants des services municipaux. Objet de cette colère, l’inspectrice dépêchée sur les lieux par le rectorat pour présider cette réunion aurait catégoriquement refusé de les entendre, privilégiant une rencontre à huit clos avec leurs seuls délégués. Ils estiment quant à eux que l’insécurité qui frappe ce groupement d’écoles depuis plusieurs années est un secret de polichinelle qui ne cesse de prendre de l’ampleur. Rien que pour la seule école maternelle Ali Baco Chaba sous les feux de l’actualité en ce début de semaine, elle aurait été visitée par les « dakouanes » (surnoms que s’attribuent les délinquants des quartiers chauds de la ville) deux fois en quinze jours. Mais il n’y pas qu’elle, la maternelle voisine dite Saîd Combo Yacout a également été la cible des vandales, qui s’en sont pris au mobilier et au carrelage marqué à l’encre indélébile. De la petite monnaie (des cotisations pour les photos de classes) aurait également été dérobée. Conséquence, des périscolaires contraints de passer la matinée de lundi sur une natte sous un pré haut. Une école primaire voisine a eu les murs badigeonnés d’excréments. Un local contenant des goûters a également été ciblé, mais les portes n’auraient pas cédé. Excédés par ces actes de délinquance répétitifs, les parents d’élèves ont décidé de ne plus envoyer leurs enfants en cours tant que leur sécurité de sera pas garantie. Une décision que regrette le rectorat de Mayotte, lequel estime que la sécurité des lieux incombe à la municipalité de Dzaoudzi-Labattoir, propriétaire des bâtiments.

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Les salles de classe ont été saccagées pendant le week-end des 5 et 6 novembre.

Menace de fermeture du groupement scolaire

Une parente métropolitaine arrivée sur le territoire il y a presque deux ans confie qu’une machette aurait été plantée il y a quinze jours par les délinquants sur la branche d’un manguier situé dans la cour de l’école comme un signe d’avertissement. Des faits que les autorités concernées veulent absolument garder sous silence, selon elle, mais que les parents d’élèves réunis devant l’école trouvent inacceptables et insoutenables parlant tous des traumatismes que ces actes de délinquance font subir à leurs enfants. Ils réclament des policiers municipaux devant les écoles aux heures de cours et des gardiens au sein des bâtiments 24h/24h. Ils donnent un délai de deux semaines à la commune pour remédier à la situation, à défaut, ils annoncent qu’ils reviendront en masse fermer l’ensemble du groupement scolaire jusqu’à ce qu’ils obtiennent gain de cause. Une deuxième réunion de crise s’est tenue en milieu d’après-midi sur invitation de la municipalité pour essayer de convaincre les délégués des parents d’élèves de revenir sur leur décision. Outre ces derniers, l’adjointe au maire chargée des affaires scolaires (qui n’a pas souhaité s’exprimer dans les médias tout au long de la journée), le directeur de cabinet du maire de Dzaoudzi, le directeur des services de la police municipale et le directeur de l’établissement scolaire. Autre sujet d’inquiétude pour les parents d’élèves, la décrépitude des locaux et l’état de délabrement du mobilier. Ils s’indignent des conditions de travail des enseignants et font circuler, y compris sur les réseaux sociaux, une vidéo montrant l’envers du décor au grand dame de l’inspectrice du rectorat. « Pendant que l’ARS Mayotte multiplie les messages de sensibilisation sur les risques de propagation de maladies par les rats, qui peuvent être mortelles dans certains cas, ces animaux se baladent par légion dans les bâtiments. Tous les matins, mon fils refuse de venir en cours depuis qu’il en a croisé dans les toilettes de l’école », explique une parente d’élève. Joint par nos soins, l’ancien collaborateur du maire de Dzaoudzi en charge des affaires scolaires, Abdou Boina Djoumbé, confie que ce bâtiment a été construit en 1990 et qu’il doit être rénové prochainement avec des fonds spécifiques de l’État, que les travaux tardent à démarrer en raison de lenteurs administratives subies dans le traitement du dossier.

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Les parents d’élèves ne veulent plus envoyer leurs enfants à l’école maternelle Badamiers 3 suite aux dégradations.

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