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L’État renforce sa surveillance de l’activité sismo-volcanique

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L’activité du volcan Fani Maoré, au nord-est de Mayotte, fera l’objet d’une surveillance accrue, même si la situation est stable actuellement.

Plusieurs centaines de séismes ont été recensés à Mayotte ces cinq dernières années. En 2019, un nouveau volcan au large de l’île a été découvert. Pour surveiller son activité, les ministères de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, de l’Intérieur et des Outre-mer mettent à disposition 3,7 millions d’euros en 2023.

Depuis 2018, des centaines de séismes ont été recensés à Mayotte. En mai 2019, un nouveau volcan sous-marin a été découvert au large de l’île. Situé à 3.600 m de profondeur et à environ 50 km au large des côtes, il a été baptisé « Fani Maoré ». Et a eu pour conséquence l’affaissement de l’île. « Nous avons perdu près de vingt centimètres au niveau de Petite-Terre et environ quinze autres à l’Ouest », indique Floriane Ben-Hassen, responsable du centre météorologique de Mayotte. Un contexte qui a favorisé la mise en place du réseau de surveillance volcanologique et sismologique de Mayotte (Revosima). Son but : mieux protéger la population.

« Des contributions en forte progression »

En 2023, le financement de ce réseau s’élève à 3,7 millions d’euros. « Les contributions du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires et du ministère de l’Intérieur et des Outre-mer sont en forte progression. Ce qui témoigne de l’attention permanente portée par les pouvoirs publics à ce phénomène unique », précise le gouvernement dans un communiqué.

Cette enveloppe est financée dans sa totalité par le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, à hauteur de 2,3 millions d’euros, et par le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer, à hauteur de 1,4 millions d’euros. Soit une hausse respective de 43 % et de 80 %. Dans le même temps, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche prévoit plusieurs recrutements.

Les émissions de fluides en temps réel

Depuis l’apparition du phénomène, l’activité sismo-volcanique de la région de Mayotte est en effet « suivie attentivement et de manière permanente à partir de réseaux instrumentaux à terre, renforcés par l’acquisition récurrente de données en mer », souligne le gouvernement français. Le programme est opéré cette année par l’Institut de physique du globe de Paris (IPGB) avec l’appui du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), et bénéficie du soutien de l’Observatoire volcanologique du Piton de la Fournaise, du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), de l’Institut national des sciences de l’univers et de l’Ifremer.

Les derniers résultats scientifiques, obtenus en juillet 2022, font état de 22 sites actifs d’émission de fluides tels que des dégazages magmatiques, du gaz carbonique ou du méthane. Depuis septembre 2021, la zone du Fer à cheval, située à une quinzaine de kilomètres au large de Petite-Terre, fait également l’objet d’expérimentation grâce à un planeur sous-marin. A terme, l’instrument innovant doit contribuer à assurer une surveillance en temps réel des émissions de fluides s’échappant du sous-sol marin. Le suivi des paramètres réalisés en 2022 montre une situation relativement stable. Mais le système volcanique est actif et certaines connaissances, notamment sur la configuration du réseau magmatique, restent insuffisantes.

Plusieurs centaines de séismes ont été recensés à Mayotte ces cinq dernières années. En 2019, un nouveau volcan au large de l’île a été découvert. Pour surveiller son activité, les ministères de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, de l’Intérieur et des Outre-mer mettent à disposition 3,7 millions d’euros en 2023.

Depuis 2018, des centaines de séismes ont été recensés à Mayotte. En mai 2019, un nouveau volcan sous-marin a été découvert au large de l’île. Situé à 3.600 m de profondeur et à environ 50 km au large des côtes, il a été baptisé « Fani Maoré ». Et a eu pour conséquence l’affaissement de l’île. « Nous avons perdu près de vingt centimètres au niveau de Petite-Terre et environ quinze autres à l’Ouest », indique Floriane Ben-Hassen, responsable du centre météorologique de Mayotte. Un contexte qui a favorisé la mise en place du réseau de surveillance volcanologique et sismologique de Mayotte (Revosima). Son but : mieux protéger la population.

« Des contributions en forte progression »

En 2023, le financement de ce réseau s’élève à 3,7 millions d’euros. « Les contributions du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires et du ministère de l’Intérieur et des Outre-mer sont en forte progression. Ce qui témoigne de l’attention permanente portée par les pouvoirs publics à ce phénomène unique », précise le gouvernement dans un communiqué.

Cette enveloppe est financée dans sa totalité par le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, à hauteur de 2,3 millions d’euros, et par le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer, à hauteur de 1,4 millions d’euros. Soit une hausse respective de 43 % et de 80 %. Dans le même temps, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche prévoit plusieurs recrutements.

Les émissions de fluides en temps réel

Depuis l’apparition du phénomène, l’activité sismo-volcanique de la région de Mayotte est en effet « suivie attentivement et de manière permanente à partir de réseaux instrumentaux à terre, renforcés par l’acquisition récurrente de données en mer », souligne le gouvernement français. Le programme est opéré cette année par l’Institut de physique du globe de Paris (IPGB) avec l’appui du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), et bénéficie du soutien de l’Observatoire volcanologique du Piton de la Fournaise, du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), de l’Institut national des sciences de l’univers et de l’Ifremer.

Les derniers résultats scientifiques, obtenus en juillet 2022, font état de 22 sites actifs d’émission de fluides tels que des dégazages magmatiques, du gaz carbonique ou du méthane. Depuis septembre 2021, la zone du Fer à cheval, située à une quinzaine de kilomètres au large de Petite-Terre, fait également l’objet d’expérimentation grâce à un planeur sous-marin. A terme, l’instrument innovant doit contribuer à assurer une surveillance en temps réel des émissions de fluides s’échappant du sous-sol marin. Le suivi des paramètres réalisés en 2022 montre une situation relativement stable. Mais le système volcanique est actif et certaines connaissances, notamment sur la configuration du réseau magmatique, restent insuffisantes.

Éduquer les enfants à l’islam

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Nul doute que l’islam est la religion prédominante à Mayotte. Très souvent, son apprentissage commence dès le plus jeune âge. Les écoles coraniques et leurs règles strictes ont été la norme durant des décennies, mais depuis quelques années, les madrassas modernes sont de plus en plus fréquentés. Immersion dans l’une d’entre elles. 

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Ce samedi à 7 heures du matin, devant le centre culturel et éducatif musulman de M’tsapéré, c’est déjà le ballet des voitures. Les parents déposent leurs enfants qui se pressent au dernier étage du bâtiment. Ils s’apprêtent à passer toute une matinée à apprendre l’islam sous toutes ses formes. Dans ce madrassa, tout est fait pour que les élèves soient à l’aise. Et il n’a rien à envier aux écoles laïques publics, qui sont parfois insalubres. Cet établissement religieux possède trois salles de cours, chacune d’elle est dotée d’un tableau blanc, de chaises, de tables, de ventilateurs et d’une climatisation. Les enfants, habitués aux lieux, s’installent tranquillement tout en saluant leur enseignant en arabe. Ils sont âgés de tout âge, allant des tout-petits aux adolescents. Leur professeur, qu’ils appellent « oustadh », annonce le programme du jour : lecture de certains versets du Coran, cours de culture générale et une session de chants. « On leur enseigne le Coran, c’est la base. Mais nous avons aussi des cours sur la culture arabe-musulmane, sur la culture mahoraise. On leur explique également comment ils doivent se comporter avec leurs parents, leurs professeurs, leurs camarades etc. », explique Cheikh Ahmed Chamsuddine, l’enseignant. 

 La journée commence effectivement par la lecture de certains versets importants du Coran, et la plupart des enfants les connaissent par coeur. S’ensuit un concours de récitation, un moyen pour Cheikh Ahmed Chamsuddine de challenger les jeunes et ils s’en donnent à coeur joie. L’unique récompense à la clé est la reconnaissance de leur oustadh, et pourtant chaque participant est déterminé à être le meilleur. 

La matinée se déroule dans le calme, elle est rythmée par les différentes séquences prévues, parmi lesquelles le cours de culture générale. Il s’agit en réalité d’enseignement sur l’histoire de l’islam, et la vie du prophète Muhammad. Mais, ce qui motive particulièrement les enfants est la musique. Ils interprètent ce que l’on appelle en arabe le « kassuda », des chants religieux à la louange d’Allah et du prophète musulman. 

 Des enfants conquis mais partagés

 Les enfants qui se rendent au centre culturel et éducatif de M’tsapéré, doivent faire des sacrifices puisqu’après toute une semaine de cours à l’école, leur week-end n’est pas de tout repos. En effet, la madrassa accueille les élèves le samedi et dimanche afin de ne pas chevaucher avec les heures de cours. Un rythme qui pose problème à certains adolescents, à l’exemple de Maellys qui a 13 ans. « J’aime venir ici, mais c’est compliqué de se lever tôt en semaine et le week-end. J’aimerais faire la grasse matinée certains jours », avoue-t-elle. La jeune fille est nouvelle, sa mère l’a inscrite il y a six mois. « Au départ je venais pour faire plaisir à mes parents, mais plus on avance, plus je me plais ici », admet-elle. Elle n’a jamais appris à lire ou à écrire en arabe, elle a donc quelques difficultés à s’adapter et se sent à la traîne. « Dans ma classe, je suis plus grande que la majorité de mes camarades, et pourtant les petits ont un niveau plus avancé que moi. J’ai 13 ans et je pense que c’est trop tard pour commencer à apprendre le Coran », affirme-t-elle. 

 Si Maellys semble partagée entre ses difficultés et son envie d’aller de l’avant, ce n’est pas le cas d’Amane. Du haut de ses 14 ans, il est persuadé que ces années passées dans cet établissement lui sont bénéfiques. « Cela fait 4 ans que je viens ici. Je pense que ce genre d’école est important pour étudier la religion, pour ne pas se tromper dans ce que l’on fait et savoir dans quelle direction on va », argumente-t-il. Et même s’il passe le brevet cette année, cela ne l’empêche pas de consacrer du temps à son éducation religieuse car pour lui, « l’islam est vraiment important. Je ne dis pas cela parce que je suis né dans une famille musulmane. J’ai appris la religion et j’aime les valeurs qu’elle véhicule. » Amane est conscient de devoir faire des sacrifices, mais cela ne lui fait pas peur, contrairement à quelques-uns de ses amis qui passent également le brevet cette année, et qui ont fait le choix d’arrêter leurs cours sur l’islam pour se concentrer sur leurs révisions. 

 Absences trop fréquentes

 Au sein du centre culturel et éducatif, les élèves sont répartis en trois niveaux. Le premier étant celui des débutants, et le troisième pour les plus avancés. Mais depuis quelques mois, les absences sont trop nombreuses, et l’administration est obligée de regrouper les niveaux 1 et 2. Selon Cheick Ahmed Chamsuddine, les parents sont responsables. « Ce sont eux qui doivent emmener leurs enfants, les petits ne décident pas. Certes, ils travaillent et le week-end ils ont envie de se reposer. Je peux le comprendre, mais ils doivent aussi faire des efforts. » Un point important pour lui car il ne s’agit pas simplement d’enseigner le Coran aux jeunes. « Quand ils viennent ici, on leur donne une éducation générale. On fait le travail d’un enseignant mais aussi celui des parents », ajoute le professeur. Le rythme de vie actuel peut être l’une des raisons de ces absences, mais force est de constater que la population s’intéresse de moins en moins à la religion et cela se manifeste dans les écoles coraniques et les madrassas. 

 Retrouvez l’intégralité du dossier consacré à l’harmonie interconfessionnelle dans le Mayotte Hebdo n°1030. 

Aurélien Timba Elombo, donner à tous une chance d’exceller

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Entré en fonction en 2014, le directeur général orchestre, depuis les locaux de la Ligue Mahoraise de Football à Cavani, la pratique du ballon rond sur l’île.

Il aurait pu être joueur professionnel à Troyes ou au Milan AC, mais, pour reprendre les mots de son père, « son rendez-vous n’était pas là ». Milieu défensif rugueux sur le terrain, mais patriarche bienveillant dans les vestiaires ou les bureaux, il trace depuis plus de vingt ans son chemin – son parcours d’excellence à lui – dans l’encadrement et l’organisation du football. Besogneux, fort d’une discipline quasi monacale, mais aussi grand rêveur, Aurélien Timba Elombo a pris les rênes, en 2014, de la Ligue Mahoraise de Football, animé par un désir profond de « donner à chacun la place qu’il mérite ». Portrait à retrouver dans le Mayotte Hebdo n°1030.

« Je suis né dans une famille où le football a guidé beaucoup de pas », introduit-il sobrement. Fils d’un président de club de première division camerounaise – le Caïman de Douala – et petit frère d’un joueur international, Aurélien Timba Elombo a été bercé dès le plus jeune âge dans le milieu. D’ailleurs, tout dans son bureau actuel de directeur de la Ligue Mahoraise de Football transpire l’amour du ballon rond. Les photos d’équipes encadrées côtoient trophées et maillots, médailles et autres souvenirs d’événements footballistiques des dernières décennies. La question ne se pose même pas : l’homme est fait pour ça.

Il fait ses premières classes à l’US Torcy, en région parisienne. Milieu défensif doté de qualités athlétiques certaines, le jeune Aurélien suscite rapidement l’intérêt de quelques clubs professionnels. « J’ai failli signer à Troyes en 1999-2000 […] Une porte s’était également ouverte du côté du Milan AC ! », se souvient-il. « Mais Dieu m’a ouvert les yeux suffisamment tôt pour que je puisse comprendre que ce n’était pas forcément ma voie. J’ai compris qu’au mieux, j’aurais été un bon joueur de National (troisième division française, NDLR), éventuellement de Ligue 2 ». Le jeune homme s’oriente alors vers l’encadrement et au fond, il n’aurait pu en être autrement. « Tout petit garçon, j’accompagnais mes grands frères à leurs matchs. J’étais trop jeune pour jouer, alors on me donnait honorifiquement le rôle de l’entraîneur. Eux jouaient le jeu, et me laissaient penser que c’était grâce à mes consignes qu’ils gagnaient ! », se souvient le directeur en souriant. « Quand, à 18 ou 19 ans, j’ai pris ma première équipe en charge, j’avais l’impression d’avoir fait ça toute ma vie ! ».

« Tout le village sortait nous voir ! »

 Désormais en région lyonnaise, où il poursuit ses études et mène une carrière de footballeur amateur, Aurélien Timba Elombo prend sous son aile une équipe de débutants d’une entente entre villages, le JSBC (Jeunesse sportive des Bords de Coise). « Personne ne voulait les encadrer. Moi, je trouvais injuste de ne pas prendre tous les gamins au foot. J’ai décidé de m’en occuper », raconte-t-il. « Je me souviens d’un match folklorique, où on a perdu 17 à 0 ! Mais ce qui était incroyable, c’est que dans la défaite, je continuais à les encourager, et qu’aucun gamin n’a lâché ! Il s’est passé quelque chose ; j’ai vécu un grand moment de communion avec les petits. » Instant d’épiphanie, donc. La saison suivante, il prend en charge l’équipe U13 (moins de 13 ans, NDLR). « On a fait une saison exceptionnelle. Les gamins jouaient le samedi après-midi et tout le village – parfois 300 ou 400 personnes – sortait nous voir ! » Surtout, Aurélien fait figure de grand frère : il permet à ses jeunes de passer eux-même leur premier diplôme d’éducateur. Lui se forme à outrance : préparation mentale, sophrologie, gestion de l’adolescence… « Pour tirer le meilleur d’eux, je voulais vivre dans leurs têtes. Presque vingt ans plus tard, on est toujours en contact, et je me rappelle encore des dates anniversaires de tous ! Je voulais que ce soit des moments inoubliables pour eux… », se remémore-t-il, une lueur de nostalgie dans les yeux.

Sa façon de faire – une soif d’excellence couplée à une grande bienveillance – convainc rapidement les parents des jeunes, qui poussent auprès de la municipalité pour faire d’Aurélien Timba le responsable technique du club, à tout juste 21 ans. « Je me suis senti pousser des ailes ! », confie-t-il. Le jeune responsable prend rapidement en charge l’équipe senior de l’AS Saint-Martin-en-Haut, puis gravit les échelons de la sphère footballistique de la région lyonnaise : il devient entraîneur adjoint et préparateur physique de l’AS Minguettes Vénissieux (CFA2), puis de l’AS Lyon Duchère (CFA), et en parallèle assure les fonctions de manager général et de directeur technique à l’UODL Tassin. Dans le même temps, il se barde de qualifications : brevets et diplômes d’État lui assurent la possibilité « d’entraîner jusqu’au niveau Ligue 2 ». En 2014, Aurélien Timba Elombo est débauché par une Ligue Mahoraise de Football en difficulté financière, et en quête de restructuration.

« Je sacrifie les miens, mais je m’occupe un peu de ceux des autres »

Séduit par le challenge, il sacrifie sa vie de famille et vient à Mayotte occuper les fonctions de directeur général de la ligue « pour deux ou trois ans », pense-t-il alors. « Ma principale motivation, c’est de me dire que je fais un travail d’intérêt public. Que même si je sacrifie les miens, je m’occupe un peu de ceux des autres », explique-t-il, heureux de « faire un métier [qu’il] aime ». « Je savoure ce privilège que Dieu me donne de travailler dans ce qui, peut-être, me parle le plus au monde. » Pourtant, au quotidien, la tâche d’organiser la pratique du football à Mayotte, et d’en assurer le rayonnement n’a rien d’aisé. Besogneux, perfectionniste, Aurélien Timba ne se souvient pas de sa dernière nuit de huit heures. Chez lui, ni télé ni radio, « pour pouvoir travailler davantage ».

Aujourd’hui, la ligue va mieux : les comptes ne prennent plus l’eau et le football rassemble désormais 14.000 licenciés sur l’île. « Tout reste perfectible. On passe beaucoup de temps sur l’accompagnement des clubs. La prochaine étape est de faire fructifier l’énorme potentiel sportif des jeunes mahorais », plaide le DG. Vingt ans après ses débuts d’encadrant, sa volonté de permettre à tous de jouer le guide encore. « Sans faire de politique, on a beaucoup de gamins qui, faute de papiers, ne peuvent avoir de licences. Pourtant, ils vont à l’école ; ça veut dire que la République les a déjà insérés. Imaginez qu’on parvienne à faire jouer ces gamins, que l’on passe à 20 000 licenciés… On pourrait développer la discipline : former des arbitres, proposer du futsal, du beach soccer, et justifier de nouvelles infrastructures auprès des collectivités »

 « Je ne ferme aucune porte »

 Homme de foi, chrétien pratiquant, Aurélien Timba Elombo prend les choses avec hauteur et philosophie. Lui qui se sent « un peu mahorais d’adoption », et qui admet que « beaucoup de gens […] lui sont sympathiques », est tout de même régulièrement attaqué par différents acteurs du football de l’île. Il avale – de son propre aveu – beaucoup de couleuvres. « J’ai vu un jour passer sur les réseaux sociaux une image d’un petit africain poursuivi par un groupe armé de lances sur laquelle était inscrit ‘Aurélien doit partir’ en shimaoré », raconte-t-il. « Je m’en remets à Dieu en me disant que les combats sont perpétuels, mais que seul Lui décide de qui tombe… Et dix ans plus tard je suis toujours là ! », sourit-il.

« Mais il faudra un jour un renouvellement, une force vive locale », concède le directeur, en évoquant un futur départ. Un grand club ? La sélection camerounaise ? « Je ne ferme aucune porte ! », répond-il, évoquant même un projet un peu fou de « prendre un petit club de dernière division de district pour l’emmener jusqu’au niveau professionnel : de la masse, vers l’excellence, puis l’élite ! » Mais où donc sera le prochain rendez-vous d’Aurélien Timba Elombo ?

L’aventure océanographique de 30 Mahorais sur grand écran

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Djabaouidine Abdou, étudiant en sciences de la vie et de la terre au CUFR de Mayotte, a participé à la première étape du projet Ecole bleue outremer et a pris conscience de la quantité de déchets loin des côtes.

Le CUFR (centre universitaire de formation et de recherche) de Mayotte, à Dembéni, diffusait en avant-première le documentaire sur l’école bleue outremer, ce jeudi 9 février. Cette campagne océanographique a embarqué à son bord 75 étudiants scientifiques, dont 30 jeunes mahorais.

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Aux côtés du préfet de Mayotte, Thierry Suquet, Abal-Kassim Cheik Ahamed, le directeur du CUFR de Mayotte, a estimé que le projet océanographique avait permis de faire le lien entre sciences et sociétés.

Le documentaire « École Bleue Outremer », qui retrace la campagne du plus grand bateau de la flotte océanographique française avec 75 étudiants scientifiques, a été diffusé en avant-première au CUFR (centre universitaire de formation et de recherche), à Dembéni, ce jeudi 9 février. 30 jeunes Mahorais, en formation maritime ou en cursus artistique, au sein du CUFR ou de l’école d’apprentissage maritime, avaient pris part à cette expérience à bord du Marion Dufresne II, aux côtés de chercheurs et de l’équipage chevronnés. Leur objectif : échanger et comprendre les enjeux autour des océans. Ce projet d’école navire a été imaginé par l’institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) et soutenu par le ministère des Outre-mer. Les étudiants ultramarins, métropolitains et du bassin de l’océan Indien (Kenya, Tanzanie, Seychelles, Madagascar) ont pris la mer à partir du 27 juin.

« Des déchets et du plastique très loin des côtes »

Djabaouidine Abdou, étudiant en sciences de la vie et de la terre au CUFR de Mayotte, a participé à la première étape du projet avec quatre autres camarades. Ils sont partis de La Réunion à Mayotte avec, au programme, les explorations du Mont La Pérouse et du Tromelin la Feuillée, une escale à terre sur les Îles Glorieuses pour évoquer les petits écosystèmes et la restauration écologique, et un stop au geyser Zélée. « C‘était une riche expérience que nous avons pu vivre en direct. Une chance incroyable. » Mais l’étudiant retient également la pollution des océans. « Voir autant de déchets et de plastiques dans l’océan très loin des côtes m’a fait prendre conscience de ce fléau. Depuis, je sensibilise à mon tour les jeunes à faire plus attention aux déchets et à leur impact sur notre île et sur l’océan en général. » Son camarade, Maimoune-Boinahery Binali, participant à la deuxième étape, du 9 au 22 juillet, a quant à lui étudié le volcan Fani Maoré. « C’était une occasion qu’on ne devait pas rater. Étudier Fani Maoré à bord du Marion Dufresne II sur les côtes mahoraises était très éducatif », assure-t-il.

Le directeur du CUFR de Mayotte, Abal-Kassim Cheik Ahamed, estime en effet que « le lien entre sciences et sociétés a pu être fait grâce à l’École Bleu Outre-mer. Nous sommes sortis de nos modèles classiques et traditionnels ». Le documentaire sera diffusé au cours du premier semestre par France Télévision.

Les pêcheurs sur les bancs de l’école

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Pour se familiariser avec les nouvelles règlementations régissant le métier de marin pêcheur à Mayotte, 26 professionnels de la mer ont suivi une formation, ce jeudi 9 février, à Dzaoudzi.

A l’origine de cette première session de formation, la communauté des communes du sud de Mayotte aide ses pêcheurs à aller vers la professionnalisation (au sens de l’administration publique) en leur permettant d’être en phase avec la réglementation en cours sur le territoire français et à l’international. Cette opération, qui a été officialisée jeudi matin à Dzaoudzi par le service des Affaires maritimes et la direction du centre de formation, concerne 26 pêcheurs désireux d’obtenir les brevets et qualifications requises pour ne pas souffrir, en mer, de tracasseries administratives et judiciaires dans l’exercice de leur profession. En effet, l’exercice de l’activité de pêche à Mayotte n’a cessé d’évolue au cours de ces dernières années avec, notamment, l’accession de l’île à la départementalisation et au statut de Région ultrapériphérique de l’Union européenne (RUP). Dans ce processus, les services de l’État à Mayotte se veulent intransigeants quant aux obligations imposées aux professionnels du secteur, les mêmes qu’en métropole et dans les autres territoires ultramarins. Pour François Garcia, du bureau des Affaires Maritimes de la nouvelle Dealm, « le métier de pêcheur est une activité dangereuse qui impose une formation préalable avant la qualification de marin pêcheur professionnel ». Les services de l’État espèrent que cette tentative de la structuration de la filière pêche à Mayotte fera tache d’huile dans les autres intercommunalités de Mayotte.

Ainsi, aucune dérogation n’est donc possible, l’objectif fixé étant de ne pas avoir des qualifications au rabais. La structuration du secteur pêche dans le 101e département français fera donc la part belle à la sécurité des équipages. Dans cette optique, la formation qui vient de démarrer à Dzaoudzi contiendra un module d’échanges entre les 26 pêcheurs concernés et les différentes structures et institutions qui entourent la filière sur l’île, en attendant d’y adjoindre un autre instrument important, la commission pêche qui ne tardera pas à être mise en place.

Une moyenne d’âge de 70 ans

Pour sa part, le directeur du Centre de formation maritime se veut rassurant sur la capacité des pêcheurs mahorais à se former pour réussir leur transition en professionnels reconnus à l’échelle nationale et à l’international. « Notre école est au service de tous les marins de l’île et nous sommes parfaitement en mesure de proposer une ingénierie de pédagogique qui s’adapte aux différents types de profils qui se présentent. L’acquisition des brevets peut se faire de la manière la plus simple possible sans avoir à déroger aux normes exigées », note Éric Bellais. En guise de preuve, il présente les 26 stagiaires concernés par cette première session de formation lesquels présentent une moyenne d’âge de 70 ans. Il a emboîté le pas au représentant des Affaires maritimes qui a salué tous les sacrifices consentis par les stagiaires pour devenir des pêcheurs professionnels. Un constat qui démontre, s’accordent les deux parties, une prise de conscience sur le fait que l’avenir de la filière pêche à Mayotte passe automatiquement par le respect des normes. Il est à retenir une différence non négligeable entre les différentes générations de pêcheurs mahorais, les anciens et les plus jeunes. Ces derniers n’ont rien à envier à leurs collègues métropolitains, n’hésitant pas à aller travailler dans l’Hexagone où le secteur connaît une crise de vocation avant de revenir travailler sur l’île. Sur les 26 seniors en formation actuellement, treize ont été ciblés comme étant aptes à essayer d’obtenir le certificat d’aptitude professionnelle à la petite pêche, huit pourront tenter d’obtenir le brevet de mécaniciens pour des moteurs de 250 kW (qualifications destinées à des pêcheurs non francophones ou ne disposant pas de la nationalité française) et les trois derniers à des fonctions de radio et sécurité.

Cette répartition théorique n’a pas été du goût de l’ensemble des candidats. Au regard de certains sujets pertinents soulevés par les stagiaires, les Affaires Maritimes comme le centre de formation se sont dit ouverts à toutes discussions sans tabous. Une inquiétude particulière a fait jour parmi les stagiaires, l’évolution irréversible vers l’acquisition et l’usage d’embarcations modernes répondant aux normes européennes. « Je ne me fais pas d’illusions, à 70 ans, aucune banque, aucune assurance-vie ne me couvrira pour acquérir une embarcation aussi coûteuse », lance l’un des anciens en formation. Réponse de l’État, un dispositif est prévu pour accompagner les futurs pêcheurs professionnels à acquérir ces embarcations avec des aides publiques, notamment de l’Union européenne qui n’ignore pas la situation exacte du secteur pêche à Mayotte. Cependant, un apport personnel des futurs acteurs professionnels de pêche ne saurait être dissocié du mécanisme qui sera mis en place dans cette perspective.

La Délégation de Mayotte à Paris inaugurée ce jeudi 9 février

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Henriette Bamana, veuve de Younoussa Bamana, l’ancien président du conseil général de Mayotte pendant 27 ans, a coupé le ruban à l’entrée des nouveaux locaux de la Délégation de Mayotte, dans le XVIe arrondissement de Paris. Ce jeudi 9 février marquait, en effet, l’inauguration de ce bâtiment dont le Département a fait l’acquisition en 2018. Le ministre délégué aux Outre-Mer, Jean-François Carenco, le président du conseil départemental Ben Issa Ousseni, le vice-président Madi Moussa Velou, les conseillères départementale Nadjima Saïd, Maymounati Ahamadi ou encore les anciens présidents Said Omar Oili et Daniel Zaïdani (conseiller départemental de Pamandzi) étaient réunis pour l’occasion. « Depuis 1993, date de la création de la Maison de Mayotte, nous fêtons trente ans de représentation dans la capitale », a déclaré Ben Issa Ousseni, qui avait tenu à inviter tous ses prédécesseurs. La Délégation de Mayotte à Paris est une « vitrine du territoire ». Elle assure sa promotion, des missions de lobbying pour défendre ses intérêts et accompagne les Mahorais en mobilité dans l’Hexagone.

Guerre au Congo : Félix-Antoine Tshisekedi cherche du soutien à Moroni

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Le dirigeant congolais Félix-Antoine Tshisekedi dénonce une guerre injuste imposée par son voisin, le Rwanda. Il a donc rencontré dernièrement Azali Assoumani qui, sauf surprise de dernière minute, doit prendre la tête de l’Union Africaine pour un mandat d’un an, à l’issue du prochain sommet de l’institution panafricaine prévu à Addis-Abeba (Éthiopie), à partir du 18 février.

 A moins de deux semaines de sa prise de fonction à la tête de l’Union Africaine, Azali Assoumani, sait déjà ce qui l’attend. Durant son mandat d’un an, qui doit normalement commencer le 19 février prochain, le président comorien aura à gérer de très lourds dossiers à l’instar du conflit armé de l’Est de la République démocratique du Congo. Le pays est en proie à une guerre depuis plusieurs années. Pendant sa visite de moins de 24h de ce jeudi, le président de la RDC, Félix-Antoine Tshisekedi, a plaidé sa cause auprès de son homologue comorien. Officiellement, le dirigeant congolais était venu renforcer la coopération bilatérale avaient indiqué des sources de Beit-Salam. Mais personne ne doutait que le dirigeant congolais profiterait de sa venue pour parler de la guerre qui sévit dans le nord-Kivu. « C’est un vrai frère qui avait cherché à venir me voir. En tout cas, j’attendais cette visite qui est arrivée à point nommé car dans le cadre des responsabilités que l’Afrique, plus particulièrement mes frères de l’Afrique de l’Est ont accepté que j’occupe ce mois-ci  de février, il est venu m’assurer de sa solidarité et de son soutien et m’exprimer ses souhaits de bonne réussite », a déclaré, le président comorien, lors de la conférence de presse conjointe. Les discussions portaient aussi sur les problèmes qui touchent le continent a ajouté Azali Assoumani. Il a cité entre autres les conflits inter-étatiques, le terrorisme ou encore changements de constitution. « Ce sont tous des problèmes qui préoccupent l’Afrique. On a intérêt à trouver des solutions. Ainsi, nous avons passé en revue tous les conflits. Bien sûr, nous ne pouvions pas ignorer le cas de la région des grands lacs », a précisé le chef de l’État comorien qui, sauf surprise de dernière minute, doit prendre la tête de l’Union Africaine dans les jours qui viennent et succéder à Macky Sall.

Guerre barbare

 Sans langue de bois, le président congolais, Félix Tshisekedi qui foulait pour la première fois le sol de l’archipel, a reconnu avoir discuté de la situation sécuritaire de son pays avec son homologue. « Il n’y a personne aujourd’hui dans ce monde qu’un Congolais n’aborderait sans lui parler des problèmes de ce pays. Partout où je suis passé d’ailleurs, je reviens de Cape Town, en Afrique du Sud, où se tenait une conférence minière, l’African Mining Indaba, j’ai quand même saisi de cette occasion et profité de la tribune pour parler de mon pays, de cette guerre barbare et injuste que nous impose le Rwanda », a-t-il révélé. Du prochain président de l’Union Africaine, Azali Assoumani, seul candidat en lice, Tshisekedi qui a déjà dirigé l’instance panafricaine en 2021, attend qu’il aide à ramener la paix. « Parce que nous ne voulons pas de guerre avec les pays de la région. C’est très mauvais et horrible. On sait quand elle commence mais jamais lorsqu’elle se termine. Vous voyez ce qui se passe en Ukraine. Moi, je veux me consacrer au développement de mon pays, ma région et celui de mon continent », a plaidé, le successeur de Joseph Kabila, jeudi soir, à Beit-Salam, avant de reprendre le vol. Tshisekedi qui dirige le Congo depuis 2019, ne se leurre pas et admet qu’en un an de mandature à la tête de l’Union Africaine, on ne peut tout résoudre. Toutefois, a-t-il poursuivi, il est possible d’impulser des initiatives que les prochains dirigeants de l’institution pourraient pérenniser.

Visite du ministre rwandais en janvier

Dans le sérail comorien, on refuse de faire des promesses particulières. « Le président Azali appuiera les mécanismes mis en place pour la reprise du dialogue incontournable pour mettre fin aux conflits ici et là. Ses engagements s’inscrivent dans les démarches entreprises dans le cadre régional », a glissé un ministre comorien. Dans l’Est de la RDC, de nombreux groupes armés à l’instar du M23 sévissent depuis plusieurs années obligeant des milliers de congolais à fuir la région du nord Kivu. La plupart de ces réfugiés rejoignent les pays de la zone : Angola, Zambie, Rwanda. Selon les Nations Unies, ces hostilités ont contraint plus de 520.000 personnes à se déplacer pour échapper les atrocités. Les autorités congolaises ont toujours dénoncé des ingérences étrangères, notamment Rwandaises et Ougandaises. Paul Kigali a toujours nié toute implication. Sauf que depuis fin décembre dernier, des experts mandatés par les Nations Unies ont rendu un rapport dans lequel ils affirment que des troupes des forces de défense rwandaises (RDF) apportaient un soutien à la rébellion du M23. Les preuves récoltées couvraient la période de novembre 2021 à octobre 2022. Des révélations qui ont ravivé les tensions entre les deux voisins. L’Union Européenne et les États Unis n’arrêtent pas d’ailleurs d’appeler le Rwanda a cessé de soutenir les rebelles. Voulant préserver son image, le pays des Mille collines ne se laisse pas faire et veut éviter toute condamnation dans les instances internationales et régionales. C’est pour cette raison que le chef de la diplomatie rwandaise, Vincent Biruta, avait été dépêché à Moroni en janvier pour plaider la cause auprès d’Azali Assoumani, futur président de l’Union Africaine.

Le bureau de La Poste à Dzoumogné de nouveau ouvert

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Après quatre mois de travaux, le bureau de poste de Dzoumogné, situé 303, rue François-Mitterrand, achève sa transformation. Il a ouvert ses portes le lundi 6 février. Dans cet espace totalement métamorphosé et moderne, La Poste propose une offre de services adaptée aux habitants. « Les clients sont accueillis dans un bureau de poste modernisé et totalement repensé, avec un nouveau design et un espace lumineux et fonctionnel. Pour l’éclairage, l’utilisation de LED permet une consommation minimum. Pour compléter, un sol effet parquet apporte une touche contemporaine et chaleureuse à cet espace climatisé. Dès son arrivée, le client est accueilli par un chargé de clientèle facilement identifiable grâce à sa nouvelle veste noire aux couleurs de La Poste et de La Banque Postale », indique La Poste.

Deux conseillers bancaires reçoivent désormais les clients en toute confidentialité avec un accès réservé. Les clients peuvent au choix échanger avec leur conseiller à distance ou en face à face. Pour les opérations bancaires nécessitant du conseil et un accompagnement, un accueil dédié dans l’espace commercial a été installé. Un distributeur automatique de billets situé à l’extérieur du bureau de poste permet également aux clients de retirer des espèces en toute autonomie.

Les travaux ont aussi permis de créer un espace confidentiel dédié à l’accompagnement des démarches France services. Au-delà des services de La Poste, les habitants de la commune de Bandraboua pourront bénéficier des services de différents opérateurs, comme, la CSSM, le RSMA, la DRFiP, Pôle emploi et les services des ministères de la Justice et de l’Intérieur. Au total, 400.000 euros ont été investis dans cette modernisation. Ils ont été en totalité financés par le fonds postal de péréquation territorial et engagés par la Commission Départementale de Présence Postale Territoriale de Mayotte, au titre de la mission de service public d’aménagement du territoire confiée à La Poste. Le bureau de Dzoumougné est ouvert du lundi au vendredi de 8h à 12h et 13h à 15h, le samedi de 8h à midi.

Dembéni cède son terrain au Centre universitaire

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Le maire de Dembéni, Moudjbou Saïdi, le directeur du Centre universitaire de formation et de recherche de Mayotte (CUFR), Abal-Kassim Cheik Ahamed, ont signé une convention de cession de terrain communal au profit du CUFR de Mayotte, ce mercredi après-midi. « C’est pour moi une grande émotion et un grand plaisir de signer cette convention de cession de terrain communal au CUFR de Mayotte, car j’y ai validé ma licence de gestion en 2006 ! », s’est exprimé le maire lors de la cérémonie.

Mayotte cherche ses Cadres d’avenir

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Le dispositif Cadres d’avenir pour Mayotte recrute sa promotion 2023-2024. Le dispositif Cadres d’avenir pour Mayotte vise à promouvoir la formation de cadres locaux pour soutenir le développement de Mayotte. Des étudiants et des professionnels à fort potentiel sont sélectionnés pour effectuer une formation universitaire dans l’Hexagone ou à la Réunion dans un secteur jugé prioritaire, pour une durée maximale de 5 ans et avec une obligation de revenir exercer à Mayotte. Peuvent postuler, avant le lundi 1er mai 2023 : les bacheliers ayant obtenu une mention Très bien, les étudiants de L3 du CUFR ayant obtenu une admission en master, les étudiants de L2 du CUFR ayant un projet professionnel réel et sérieux, les étudiants déjà en mobilité et les professionnels du secteur public, privé ou associatif souhaitant reprendre des études. Les lauréats bénéficieront d’une formation au départ et d’un accompagnement renforcé durant leur parcours de formation. Ils pourront également prétendre à plusieurs aides financières : prime d’installation (jusqu’à 800 euros), aide aux transports, allocations mensuelles (jusqu’à 808 euros pour les étudiants, et 1433 euros pour les professionnels). Les candidatures sont à effectuer en ligne, via le lien suivant : https://www.demarches-simplifiees.fr/commencer/cadre-d-avenir-mayotte-candidature

Soulaïmana Noussoura va recevoir la médaille de l’engagement

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Le syndicaliste et écrivain mahorais Soulaïmana Noussoura va être distingué, ce mardi 14 février, à 15h30. Connu pour ses nombreux combats pour Mayotte, le Sadois de 55 ans a notamment écrit quatre plaidoyers, dont « Plan Marshall pour Mayotte » et « Mobilisation pour Mayotte ». C’est à quelques mètres de chez lui, place de l’Artisanat, à Sada, qu’il recevra la médaille de l’engagement ultramarin, ce mardi. Cet honneur revient à ceux qui se sont distingués à l’occasion de services remarquables, par la qualité exceptionnelle de leur initiative ou de leur engagement au profit des outre-mer, ou en ayant contribué par leur action ou engagement personnel au développement et/ou rayonnement des outre-mer.

Le chômage a augmenté fortement à Mayotte en 2022

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La population en âge de travailler est de plus en plus nombreuse à Mayotte. Mais comme l’offre d’emplois ne suit pas, la montée du chômage est logique.

Département avec le plus fort taux de chômage, ce triste classement ne devrait pas bouger avant un moment. La part de chômeurs dans la population est en hausse et représente 34% de la population en 2022. Selon l’Insee, c’est autant la population en âge de travailler qui augmente que la baisse du nombre d’emplois qui expliquent ce phénomène. Retour en chiffres.

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C’est le paradoxe mahorais. Le département français qui connaît la croissance économique la plus forte détient toujours le record du taux de chômage. En septembre 2022, les Comptes économiques rapides pour l’Outre-mer (Cerom) ont démontré que de 2011 à 2019, le produit intérieur brut (PIB) augmente de 7,5 % en moyenne par an. En parallèle, le taux de chômage tournait toujours autour de 30% pour les 15-64 ans. Pire, il est même monté à 34% en 2022 (il est à 7,4% en métropole), révèle l’Insee, ce jeudi 9 février, dans sa dernière enquête. « Il y a une forte hausse du chômage. Il a augmenté de quatre points par rapport à 2019, la dernière année avant la crise », constate Bertrand Aumand, le chef de service régional de l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) à Mayotte.

2.000

Alors qu’il y a 50.000 personnes ayant un travail sur l’île, 2.000 emplois manquent à l’appel, par rapport à 2019. Avec une population en âge de travailler qui augmente d’année en année du fait de la croissance démographique, c’est donc logique que le chômage soit en hausse. « Il faudrait créer presque 10.000 emplois par an pour tenir le rythme », fait remarquer le cadre de l’Insee.

 33.000

Les inactifs désignent toutes les personnes ayant l’âge de travailler, mais qui ne recherchent pas activement un travail. Pouvant inclure les étudiants, des hommes ou femmes au foyer, des personnes avec un problème de santé, ils sont à différencier des chômeurs. Cependant, et c’est une autre particularité de Mayotte, leur important (33.000), conjugué au nombre de chômeurs (27.000), représente 70% de la population mahoraise. 

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Dans les catégories les plus touchées par le chômage, l’Insee met en exergue celle des hommes de 30 à 49%. Elle a perdu onze points pendant les trois ans de pandémie (53%). Autre catégorie fortement touchée, les étrangers qui travaillent sont en recul (-5 points) et représentent désormais 21% de la population étrangère sur l’île.

21.200

Sur l’île, il y avait 21.200 personnes travaillant dans la fonction publique (infirmiers, forces de l’ordre, enseignants, employés de collectivités). Il s’agit de la part la plus importante de travailleurs, elle représente 40% de l’emploi ici. Les chiffres de l’Insee montrent qu’elle est stable depuis quelques années maintenant. En revanche, s’il y a bien une catégorie qui a beaucoup perdu avec cette crise, c’est celle des emplois à domicile (femmes de ménage, jardiniers, nourrices,…). Entre 2019 et 2022, 1.200 emplois de ce type ont disparu.

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Et l’économie informelle ? Si le chômage est important à Mayotte, la part d’emplois liée à cette économie n’est sans doute pas à occulter. Du fait d’embauches de personnes en situation irrégulière dans plusieurs secteurs de l’économie mahoraise, elle est sans doute sans équivalence sur le reste du territoire français. L’Insee le reconnaît et s’est penché sur le sujet. Une publication est prévue en avril, soit dans trois mois. Bertrand Aumand prévient toutefois : « C’est difficile d’avoir des résultats satisfaisants ».

La méthode change en 2023

La méthodologie pour calculer les chiffres relatifs à l’emploi mahorais va connaître une refonte, tout comme celle en cours du recensement. Dans un souci de se rapprocher des standards de métropole, l’Insee local passe à la méthode en continue. Jusqu’à maintenant, l’institut se basait sur une enquête réalisée au deuxième trimestre de chaque année. Près de 3.000 personnes devaient répondre par téléphone ou en face à face (3.140 en 2022). Sur une semaine en particulier, les sondés devaient dire s’ils travaillaient, ou alors s’ils cherchaient ou non un travail. En 2023, avec les nouvelles enquêtes, les mêmes personnes vont être sollicitées à chaque trimestre pour donner leur situation. Les premiers résultats attendus avec ces enquêtes sont attendus en 2024.

Une convention pour un meilleur accès aux financements pour les agriculteurs

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Ce lundi 6 février, a eu lieu la signature de la convention entre le Conseil départemental et la caisse régionale du Crédit agricole. La cérémonie s’est tenue au Pôle d’excellence rural (PER) de Coconi, en présence de la cinquième vice-présidente chargée du développement économique et de la coopération décentralisée, Bibi Chanfi, du président du Crédit Agricole Mutuel de la Réunion-Mayotte, Pascal Quineau, du Directeur général du Crédit agricole de la Réunion, Didier Grand, du président de la Caisse locale de Mayotte, Aktar Djoma et de Léa Chanuc, directrice des agences de Mayotte. Cette signature a pour objectif l’élargissement de l’accès au financement des agriculteurs, et « de permettre d’accroître rapidement les prêts au secteur agricole pour les années avenir », renseigne le communiqué. Un changement de nom est en cours pour marquer cette collaboration : le Crédit agricole de la Réunion s’appellera très prochainement « Crédit Agricole Mutuel de La Réunion – Mayotte ». « Le mécanisme de financement des projets agricoles que nous mettons en place à compter de ce jour est votre initiative, […] et vise à profondément transformer le secteur agricole mahorais », a déclaré Bibi Chanfi.

Lancement d’une commission d’enquête sur la cherté en outre-mer

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Un projet de résolution porté par le député martiniquais Johnny Hajjar a été adopté ce jeudi matin, par l’Assemblée nationale. Celle-ci acte la création d’une commission d’enquête sur le coût de la vie dans les départements et régions d’Outre-Mer. Député de Mayotte, Mansour Kamardine et ses collègues des Républicains ont voté en faveur de cette résolution. « Notre collègue Johnny Hajjar a eu la pertinence et l’intelligence de s’attarder sur cette question et de nous proposer, cette solution de création d’une commission d’enquête sur la vie chère dans les départements et régions d’outre-mer », confirme le Sadois. Il rappelle qu’on trouve à Mayotte « des revenus beaucoup plus faibles qu’en métropole. Pour mémoire, le Smic à Mayotte est inférieur de 20% au Smic national, la pension de retraite moyenne est de 276€ ». L’inflation sur les produits alimentaires serait de 29% sur un an et « les dotations aux collectivités clairement inférieures à celles de droit commun, notamment en raison d’un calcul de la population Insee inférieur de 30% à la population réelle ».

Même s’il ne siège plus au conseil portuaire, il montre que le conflit qui l’oppose à Ida Nel, la PDG de Mayotte Channel Gataway, n’est pas terminé pour autant. Accusant le port de Longoni, seule porte d’entrée sur l’île avec l’aéroport, de gonfler les prix, il décrit la MCG comme « une entreprise qui masque ses comptes à la collectivité départementale et applique des tarifs sur des bases dont la légalité interroge jusqu’à la cour des comptes ! […] Mes chers collègues, à Mayotte, à chaque élection, l’argent venu de Longoni, à la barbe et au nez du procureur de la République, se répand comme un cancer, qui pour faire élire untel, qui pour faire battre untel », fulmine le député mahorais. C’était d’ailleurs l’une des raisons, selon lui, qui a engendré sa défaite lors de l’élection départementale en septembre 2022.

Du changement à la tête de Caisse de sécurité sociale

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Ymane Alihamidi-Chanfi quitte la direction de la Caisse de sécurité sociale de Mayotte, le 1er mars. La Mahoraise a intégré la CSSM en 2003. Après un passage par l’Action sociale de la Caf (Caisse d’allocations familiales) à l’île de la Réunion, cela faisait huit ans qu’elle était directrice de la CSSM. Elle prendra ses nouvelles fonctions à la direction de la Caf de la Sarthe au 1er mars. C’est un autre cadre de la Caf, Philippe Féry, qui la remplace au centre Kinga, à Kawéni. Il est jusqu’à la fin du mois de février le directeur de la Caf de Guyane.

Covid-19 : les règles changent avec la baisse du nombre de cas

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Au cours de la semaine du 30 janvier au 5 février 2023, l’agence régionale de santé a comptabilisé seulement deux cas de Covid-19 parmi les patients domiciliés à Mayotte, soit un taux d’incidence de 0.7 cas pour 100.000 habitants. « Dans un contexte épidémique favorable, marqué par une très faible circulation virale, la direction générale de la santé (DGS) a annoncé plusieurs changements concernant la gestion de la crise sanitaire prenant effet au 1er février 2023 », indique l’agence mahoraise.

Ainsi, l’isolement systématique des cas positifs, et la réalisation d’un test au bout de deux jours pour leurs contacts, ne seront plus requis. En revanche, comme pour toute maladie à infection respiratoire aiguë, il reste fortement recommandé aux personnes testées positives au Covid-19, ainsi qu’aux personnes ayant été exposées à une personne contagieuse et susceptibles de développer la maladie, de respecter les gestes d’hygiène, de se faire tester et d’éviter le contact avec les personnes fragiles. « Les arrêts de travail dérogatoires, sans jour de carence pour les personnes testées positives, ne seront désormais plus possibles », ajoute l’ARS.

Miss Mayotte : Anchya Bamana demande au Département son retour

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Les six candidates de Miss Mayotte 2021. (crédit : Black Ä)

Lors de la dernière élection Miss France en décembre 2022, aucune candidate ne portait l’écharpe du territoire mahorais. Une particularité due à l’absence de concours Miss Mayotte au niveau local en 2022. En effet, le comité mahorais ne disposait plus de délégué régional, l’an dernier. Franck Servel, qui en assurait la fonction depuis des années, a présenté sa démission en janvier 2022. « Comme beaucoup de Mahorais, j’ai mal vécu l’absence d’une représente de Mayotte à l’édition de 2022. J’espère de tout cœur que les dispositions seront prises pour éviter que notre département loupe une fois de plus cette manifestation majeure de valorisation de la vie culturelle et touristique de nos régions. Invitée à participer au concours Miss France que très récemment, Mayotte se doit de confirmer sa place, forte de ses richesses naturelles et de la beauté de la femme mahoraise », réclame Anchya Bamana, présidente de Maore Solidaire et potentielle candidate à l’élection sénatoriale en septembre de cette année. L’ex-maire de Sada et fille de Younoussa Bamana espère avec ce concours de beauté sortir Mayotte de cette image violente véhiculée dans les médias nationaux ces derniers mois. Elle en appelle à Ben Issa Ousseni, le président du conseil départemental, pour que le concours mahorais soit remis sur pied. « Monsieur le Président, vous comme moi avons besoin de voire Mayotte être présentée et vu de l’extérieur sur son vrai visage : la beauté de ses paysages terrestres et maritimes, la richesse et sa faune et flore, ses traditions de bon accueil, la richesse de sa culture. Pour toutes ses raisons, je vous invite à prendre et à soutenir toute initiative de nature à relancer l’élection de Miss France à Mayotte, en collaboration avec le Comité Miss France », souhaite la présidente de Maore Solidaire. Un pilotage du projet par la collectivité éviterait, selon elle, « tout dérapage », avant de faire référence à l’affaire du pin’s de mars 2022. Anna Ousseni, Miss Mayotte 2021 et candidate de l’île au concours Miss France 2022, s’était présentée au vernissage d’une exposition à Kawéni en arborant sur sa robe un pin’s aux couleurs des Comores. Le tollé provoqué en raison des tensions historiques entre Mayotte et le reste de l’archipel l’avait poussé à s’excuser et à se faire discrète depuis sur la scène médiatique mahoraise.

Catégorie Sportif de l’année

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Raphaël Mohamed – 24 ans – Athlétisme (sprint)

Racing Club Mamoudzou

Originaire de Hagnoundrou, Raphaël Mohamed, spécialiste du 110 mètres haies a connu en 2022 les joies d’une sélection en équipe de France, dans le cadre des Jeux Méditerranéens, en juin et juillet derniers en Algérie. « 2022 est ma meilleure année car je reviens d’une grave blessure à la cheville contractée l’été 2021 et qui m’a laissé sur le côté durant de longs mois. J’ai travaillé dur tout l’hiver pour revenir à mon meilleur niveau, jusqu’à y parvenir. » En effet, en juin dernier à Caen, Raphaël Mohamed termine quatrième de la finale des championnats de France Élite en plein air avec un chrono de 13’57″, à un centième de son record personnel. Le sprinteur du Racing Club de Mamoudzou a intégré la sélection de Mayotte pour les Jeux des Îles de l’océan Indien, l’été prochain à Madagascar. Sélection pour laquelle il concourra dans son épreuve de prédilection et espère décrocher la médaille d’or. Il sera par ailleurs membre du 4×100 mètres au sein d’une équipe extrêmement prometteuse pour ces Jeux.

 

Rifki Saïd – 32 ans – Basket-Ball

Vautour Club Labattoir

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À 32 ans, Rifki Saïd s’est imposé comme l’un des plus grands basketteurs mahorais de sa génération. Présent aux Jeux des îles 2011 (Seychelles), 2015 (La Réunion) et 2019 (Maurice), il fait partie des cadres de la sélection de Mayotte. Cadre, il a été également dans tous les clubs par lesquels il est passé, et notamment son club actuel, les Vautours de Labattoir, avec qui il a remporté le championnat de Mayotte 2022, ainsi que la finale de zone océan Indien pour une qualification aux championnats de Frane Nationales 3. Cette rencontre inter-îles, à domicile face au BC Dyonisien, l’intérieur l’a survolé avec 30 points et 10 rebonds. « C’est un match qui restera dans les mémoires pour son scénario. On est mené de 15 points et on renverse la situation. Je fais le match parfait sur le plan individuel certes, mais c’était une très grande victoire collective. » Une seizième année de carrière a particulièrement riche en émotions pour Rifki Saïd, bien décidé à réitérer ses performances en club et à disputer ses quatrièmes JIOI consécutifs.

 

Adifane Noussoura – 30 ans – Football

Football Club M’tsapéré

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Arrivé chez les Diables Rouges avec le statut de recrue vedette après une saison 2021 exceptionnelle avec M’zouasia (champion de Mayotte, vainqueur de la Coupe régionale de France, 16ème de finaliste de la Coupe de France), le capitaine de la sélection de Mayotte – médaillé de bronze aux derniers Jeux des îles – a répondu aux attentes et aux exigences du FC M’tsapéré. « Je suis arrivé dans un autre environnement et il m’a fallu un temps d’adaptation, mais j’ai très vite pris mes marques. » Titulaire indiscutable dans le onze de son entraineur Glassman, le milieu offensif a enchainé les performances convaincantes, et est naturellement devenu l’un des leaders de l’équipe. De part son leadership, ses qualités techniques, de part ses nombreuses passes décisives aussi, Adifane Noussoura a été l’un des grands artisans du championnat de Mayotte 2022 et du titre de champion acquis par le FCM.

 

Zouhairi Lassira – 24 ans – Handball

Combani Handball Club

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En 2022, le Combani Handball Club est sorti du lot grâce à un collectif bien rodé et des individualités qui ont su sortir le grand jeu dans les rencontres décisives. À l’instar de Zouhaïri Lassira, omniprésent lors du match d’appui du championnat de Mayotte Nationales 3, qui a vu la qualification du CHC pour les Finalités ultramarines, aux dépens de l’ASC Tsingoni. L’arrière gauche combanien s’est illustré à de nombreuses reprises. C’est encore lui qui a pris ses responsabilités en demi-finale de coupe de Mayotte contre le HCB à Bandrélé. Sur la dernière action du match, et alors que les deux équipes se dirigeaient vers les prolongations, Zou est allé seul crucifier l’équipe en inscrivant le but de la victoire, le but de la qualification pour la finale. Finale que le CHC a par la suite remportée, effectuant ainsi le doublé Championnat-Coupe de Mayotte, puis le triplé avec la Supercoupe de Mayotte. Une année triomphante pour le cadre de Combani et membre de la présélection pour les Jeux des îles 2023.

 

Fadhul Braham – 25 ans – Football

Diables Noirs Combani

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Les Diables Noirs de Combani ont fait de la coupe régionale de France leur compétition favorite. En 2022, ils ont encore triomphé de cette épreuve tant prisée par les footballeurs mahorais et ont pu, une nouvelle fois, représenter Mayotte au septième tour de la Coupe de France, en novembre en métropole. Dans l’effectif rondement mené par l’Entraineur de l’année 2021 Djamaldine Ali, un homme est sorti du lot : « Lastik ». De son vrai nom Fadhul Braham, l’attaquant combanien a guidé son équipe au fil des tours, et éclaboussé de son talent la finale régionale face à l’AS Rosador, avec notamment deux passes décisives. Face à la Ligue 2 d’Annecy, au septième tour, il a entretenu l’espoir d’un exploit en réduisant le score à 2-1. « C’était spécial pour moi parce que ce n’est pas donné à tout footballeur amateur de marquer contre des professionnels. Malgré la défaite, je garderai un très bon souvenir de mon but et de cette rencontre. »

Vous pouvez voter et retrouver l’ensemble des catégories et des portraits sur le site sportif.yt. Attention, les votes seront clos ce dimanche 12 février !

Mlezi Maoré parsème ses chantiers d’insertion sur l’île

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Halide Malide, en insertion au sein du chantier « bâtiment », montre à ses collègues comment courber une barre de fer.

Le service d’insertion par l’activité économique (SIAEA) de Mlezi Maoré a accompagné 101 salariés en 2022, à travers quatre ateliers et chantiers. Pour poursuivre son action sur le territoire, l’association vient d’en créer un cinquième à Combani, tourné vers la mécanique automobile. Celui-ci sera inauguré ce vendredi 10 février.

Dans les ateliers du service d’insertion par l’activité économique (SIAE) de Bandrélé, Halide Malide s’affaire. Une barre de fer à la main, il montre aux salariés qui travaille à ses côtés comment réaliser une courbure afin de confectionner un garde-corps. L’homme de 33 ans a été embauché il y a huit mois par l’association Mlezi Maoré. Avant cela, il n’avait pas d’emploi depuis plusieurs années. « J’espère ensuite trouver un poste de soudeur, j’ai déjà postulé à plusieurs emplois », confie le jeune homme, qui terminera bientôt son contrat à durée déterminée d’insertion (CDDI) d’un an. A ses côtés, Ginette Orela Marizafy suit attentivement les explications de son collègue. Originaire de Madagascar, la jeune femme est arrivée à Mayotte il y a treize ans mais, malgré plusieurs formations, elle n’a jamais trouvé d’emploi. Alors, exercer une activité lui redonne le sourire. « J’apprends énormément de choses tous les jours, je suis vraiment contente », lance-t-elle.

Comme eux, dix autres personnes travaillent actuellement pour le chantier bâtiment du SIAE de l’association. Et ils ont récemment été rejoints par quatre nouveaux salariés. Mlezi Maoré vient, en effet, de créer un nouveau chantier centré sur la mécanique automobile à Combani (il sera inauguré ce vendredi, 8h30). Locataire des locaux, l’association a investi dans du matériel pour transformer le bâtiment en véritable garage. « Nous avons sélectionné des demandeurs d’emploi de longue durée, âgés de 22 à 36 ans, qui avaient une première expérience de mécanicien », souligne Brahim Dasse, chef de service d’insertion. Depuis le mois de décembre 2022, ces quatre hommes réparent les véhicules de l’association Mlezi Maoré. « Puis, nous espérons signer des contrats avec d’autres structures du territoire, comme l’agence régionale de santé (ARS) ou de la Croix-Rouge. A terme, peut-être que nous ciblerons également les particuliers », souligne le chef de service, qui a entrepris un travail de prospection.

Basculer vers un garage solidaire

Dans quelques mois, la nouvelle structure espère d’ailleurs basculer vers un garage solidaire. « Nous avons récupéré plusieurs véhicules au sein de notre association qui ne fonctionnent plus. Notre objectif est de les réparer et de les mettre à disposition des salariés en insertion ou des personnes en difficulté que nous accompagnons », poursuit Brahim Dasse, qui envisage également de créer un garage mobile, capable d’intervenir partout sur l’île. Pour la création de ce chantier, Mlezi Maoré a identifié un nouveau besoin sur le territoire. « Il existe beaucoup de petits garages informels et les voitures sont de plus en plus nombreuses et perfectionnés. Il y a donc une forte demande », indique le chef de service. L’objectif à terme est d’ailleurs que les salariés puissent ouvrir leur propre centre de réparation automobile, et accompagner de nouvelles personnes en insertion.

A côté de la mécanique et du bâtiment, le SIAE chapeaute trois autres chantiers et a accompagné 101 personnes en insertion en 2022. L’un d’eux se consacre à la préservation du patrimoine forestier. Deux équipes de douze salariés y travaillent, dont une de personnes placées sous la main de justice. « Nous avons un contrat avec le service pénitentiaire d’insertion et de probation (Spip) », précise le chef de service. Les salariés de ce chantier assurent le délianement en forêt ou l’entretien des chemins de randonnées pour le compte de l’organisation national des forêts (ONF). Le quatrième atelier gère, quant à lui, l’entretien d’espaces verts et d’aménagements paysagers pour le compte de collectivités, grâce à huit salariés. « Nous avons également une pépinière, nous proposons la vente de plantes mais également un service de location pour des événements par exemple », détaille Brahim Dasse. Enfin, le SIAE dispose d’une exploitation agricole à Kahani où travaillent 18 personnes. Salades, tomates, concombres… Tous les fruits et légumes cultivées sont ensuite vendus à la coopérative agricole Copac.

Au moins 18 ans et une carte de séjour

Sur tous ces chantiers, les salariés en insertion signent des contrats de 26 h, qui peuvent durer de quatre à 24 mois. Leur emploi du temps intègre une formation technique de trois heures mais également un accompagnement professionnel pour la rédaction de CV et la réponse aux offres d’emploi. Tous ont au moins 18 ans et recherche un travail depuis plusieurs mois. Le SIAE travaille avec Pôle emploi, la Mission locale ou le centre d’hébergement et de réinsertion sociale, qui trient au préalable les profils pouvant accéder aux contrats d’insertion. « L’un des pré-requis est également qu’ils soient en situation régulière. Même si 50 % d’entre eux ont une carte de séjour et ne peuvent donc pas aller en métropole pour des stages ou pour être formés », indique le chef de service. Autre problématique : le taux d’illettrisme est important. Une formatrice d’alphabétisation intervient donc pour les accompagner. Le SIAE est financé dans le cadre du GIP Europe, mais également du Spip. « 85 % des salaires des personnes en insertion sont couverts par les subventions que nous percevons », souligne Brahim Dasse. « Mais nous assurons des activités économiques, l’objectif est d’être de moins en moins dépendants de ces aides. »

Un bilan parcellaire de l’état des populations de poissons à Mayotte

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La première étude de l’Ifremer sur l’état des populations de poissons pêchés en outre-mer manque encore de données issues du terrain. Mais on y apprend que le thon albacore (151 tonnes), le thazard rayé (19 tonnes) et le thon obèse (3 tonnes) sont « sur-pêchés et dégradés » à Mayotte.

Ce jeudi 9 février et pour la première fois, l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) rendait un bilan annuel de l’état des populations de poissons pêchés en outre-mer. Toutefois, les données relatives à Mayotte sont peu parlantes, puisque seules huit espèces font l’objet d’une évaluation.

1.184 tonnes : c’est la quantité de poissons débarqués par les embarcations de pêche françaises à Mayotte en 2021, selon le bilan rendu par l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer), ce jeudi, au cours d’une visioconférence de presse. En effet, chaque année, l’institut rend son diagnostic sur l’état des populations de poissons pêchées en France, sobrement intitulé « Comment vont les poissons ? », et qui permet de segmenter – selon des indicateurs précis – les différentes espèces en cinq catégories : « en bon état », « reconstituable », « sur-pêchée », « sur-pêchée et dégradée » ou « effondrée ». Pour la première fois, ce bilan a été élargi aux départements d’outre-mer, dont Mayotte.

On y apprend ainsi que le listao (112 tonnes pêchées à Mayotte en 2021), la thonine orientale (16 tonnes), le voilier indo-pacifique (3 tonnes) et l’espadon (1 tonne) sont des stocks considérés « en bon état », c’est à dire ne souffrant pas d’une pression de pêche particulière, et disponibles en quantité suffisante dans nos eaux. A l’inverse, le thon albacore (151 tonnes), le thazard rayé (19 tonnes) et le thon obèse (3 tonnes) sont « sur-pêchés et dégradés ».

74% d’espèces non évaluées

Pour autant, les données sont incomplètes : 74 % des débarquements recensés dans le département (soit 879 tonnes) concernent des espèces non évaluées, tels les empereurs ou les vivaneaux. En effet, si les huit espèces citées plus haut font l’objet d’une évaluation de la Commission des thons de l’océan Indien, « aucun diagnostic n’est encore disponible pour les espèces côtières ou récifales », renseigne l’institut. « Globalement, nous manquons de connaissances sur une grande partie des populations de poissons », explique Alain Biseau, biologiste des pêches et coordinateur des expertises halieutiques à l’Ifremer. « Pour la plupart des espèces côtières, les données réglementaires de pêche – les quantités de poissons débarquées – restent trop souvent lacunaires et peu exploitables scientifiquement. Il faut ainsi renforcer le suivi de ces populations pour permettre la mise en place d’une gestion durable », argue-t-il.

Ce premier diagnostic en outre-mer, réalisé par l’Ifremer à la demande de l’État dans le cadre des financements européens attendus pour renouveler la flottille de pêche, permettra, à l’avenir, « d’étudier l’évolution de l’état de ces populations », conclut le biologiste.

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Le journal des jeunes