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Mlezi Maoré parsème ses chantiers d’insertion sur l’île

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Le service d’insertion par l’activité économique (SIAEA) de Mlezi Maoré a accompagné 101 salariés en 2022, à travers quatre ateliers et chantiers. Pour poursuivre son action sur le territoire, l’association vient d’en créer un cinquième à Combani, tourné vers la mécanique automobile. Celui-ci sera inauguré ce vendredi 10 février.

Dans les ateliers du service d’insertion par l’activité économique (SIAE) de Bandrélé, Halide Malide s’affaire. Une barre de fer à la main, il montre aux salariés qui travaille à ses côtés comment réaliser une courbure afin de confectionner un garde-corps. L’homme de 33 ans a été embauché il y a huit mois par l’association Mlezi Maoré. Avant cela, il n’avait pas d’emploi depuis plusieurs années. « J’espère ensuite trouver un poste de soudeur, j’ai déjà postulé à plusieurs emplois », confie le jeune homme, qui terminera bientôt son contrat à durée déterminée d’insertion (CDDI) d’un an. A ses côtés, Ginette Orela Marizafy suit attentivement les explications de son collègue. Originaire de Madagascar, la jeune femme est arrivée à Mayotte il y a treize ans mais, malgré plusieurs formations, elle n’a jamais trouvé d’emploi. Alors, exercer une activité lui redonne le sourire. « J’apprends énormément de choses tous les jours, je suis vraiment contente », lance-t-elle.

Comme eux, dix autres personnes travaillent actuellement pour le chantier bâtiment du SIAE de l’association. Et ils ont récemment été rejoints par quatre nouveaux salariés. Mlezi Maoré vient, en effet, de créer un nouveau chantier centré sur la mécanique automobile à Combani (il sera inauguré ce vendredi, 8h30). Locataire des locaux, l’association a investi dans du matériel pour transformer le bâtiment en véritable garage. « Nous avons sélectionné des demandeurs d’emploi de longue durée, âgés de 22 à 36 ans, qui avaient une première expérience de mécanicien », souligne Brahim Dasse, chef de service d’insertion. Depuis le mois de décembre 2022, ces quatre hommes réparent les véhicules de l’association Mlezi Maoré. « Puis, nous espérons signer des contrats avec d’autres structures du territoire, comme l’agence régionale de santé (ARS) ou de la Croix-Rouge. A terme, peut-être que nous ciblerons également les particuliers », souligne le chef de service, qui a entrepris un travail de prospection.

Basculer vers un garage solidaire

Dans quelques mois, la nouvelle structure espère d’ailleurs basculer vers un garage solidaire. « Nous avons récupéré plusieurs véhicules au sein de notre association qui ne fonctionnent plus. Notre objectif est de les réparer et de les mettre à disposition des salariés en insertion ou des personnes en difficulté que nous accompagnons », poursuit Brahim Dasse, qui envisage également de créer un garage mobile, capable d’intervenir partout sur l’île. Pour la création de ce chantier, Mlezi Maoré a identifié un nouveau besoin sur le territoire. « Il existe beaucoup de petits garages informels et les voitures sont de plus en plus nombreuses et perfectionnés. Il y a donc une forte demande », indique le chef de service. L’objectif à terme est d’ailleurs que les salariés puissent ouvrir leur propre centre de réparation automobile, et accompagner de nouvelles personnes en insertion.

A côté de la mécanique et du bâtiment, le SIAE chapeaute trois autres chantiers et a accompagné 101 personnes en insertion en 2022. L’un d’eux se consacre à la préservation du patrimoine forestier. Deux équipes de douze salariés y travaillent, dont une de personnes placées sous la main de justice. « Nous avons un contrat avec le service pénitentiaire d’insertion et de probation (Spip) », précise le chef de service. Les salariés de ce chantier assurent le délianement en forêt ou l’entretien des chemins de randonnées pour le compte de l’organisation national des forêts (ONF). Le quatrième atelier gère, quant à lui, l’entretien d’espaces verts et d’aménagements paysagers pour le compte de collectivités, grâce à huit salariés. « Nous avons également une pépinière, nous proposons la vente de plantes mais également un service de location pour des événements par exemple », détaille Brahim Dasse. Enfin, le SIAE dispose d’une exploitation agricole à Kahani où travaillent 18 personnes. Salades, tomates, concombres… Tous les fruits et légumes cultivées sont ensuite vendus à la coopérative agricole Copac.

Au moins 18 ans et une carte de séjour

Sur tous ces chantiers, les salariés en insertion signent des contrats de 26 h, qui peuvent durer de quatre à 24 mois. Leur emploi du temps intègre une formation technique de trois heures mais également un accompagnement professionnel pour la rédaction de CV et la réponse aux offres d’emploi. Tous ont au moins 18 ans et recherche un travail depuis plusieurs mois. Le SIAE travaille avec Pôle emploi, la Mission locale ou le centre d’hébergement et de réinsertion sociale, qui trient au préalable les profils pouvant accéder aux contrats d’insertion. « L’un des pré-requis est également qu’ils soient en situation régulière. Même si 50 % d’entre eux ont une carte de séjour et ne peuvent donc pas aller en métropole pour des stages ou pour être formés », indique le chef de service. Autre problématique : le taux d’illettrisme est important. Une formatrice d’alphabétisation intervient donc pour les accompagner. Le SIAE est financé dans le cadre du GIP Europe, mais également du Spip. « 85 % des salaires des personnes en insertion sont couverts par les subventions que nous percevons », souligne Brahim Dasse. « Mais nous assurons des activités économiques, l’objectif est d’être de moins en moins dépendants de ces aides. »

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