Accueil Blog

Concerts de Sexion d’Assaut : un an de prison avec sursis retenu contre Daniel Zaïdani

-
Daniel Zaïdani perdra son siège de conseiller départemental de Mayotte s’il ne fait pas appel de la décision de justice dans l’affaire des concerts de Sexion d’Assaut.

Le tribunal correctionnel de Mamoudzou a tranché, ce mardi 30 avril. L’ex-président du conseil départemental de Mayotte, Daniel Zaïdani, est condamné à un an de prison avec sursis dans l’affaire des concerts de Sexion d’Assaut en 2012. La peine est assortie d’une privation des droits civils et civiques pendant trois ans et de 25.000 euros d’amende. Il peut perdre ses fonctions de conseiller départemental du canton de Pamandzi s’il ne fait pas appel dans les dix jours.

Le sourire affiché aux côtés de Marine Le Pen, il y a une quinzaine de jours, est désormais crispé. Ce mardi matin, Daniel Zaïdani, ex-président du conseil départemental de Mayotte, a été condamné à un an de prison avec sursis. L’exécution provisoire n’a pas été retenue par le tribunal correctionnel de Mamoudzou, l’élu garde donc son mandat de conseiller départemental du canton de Pamandzi s’il fait appel dans les dix jours suivant sa condamnation. La justice lui reprochait de détournements de fonds publics et des contournements des marchés publics en 2012 et 2013, quand il était à la tête du tout jeune département français (de 2011 à 2015). Il y a d’abord cette série de concerts du groupe de rap Sexion d’Assaut à Madagascar, Comores et Mayotte. L’organisation se fait de manière opaque, sur des deniers publics. « Il fallait organiser une tournée, on s’est assuré qu’ils puissent venir à Mayotte », s’est défendu le Pamandzien, lors de son procès, le mardi 19 mars. A l’époque, une subvention signée avec le producteur des rappeurs, assurait le cachet des trois représentations à hauteur de 45.000 euros. Une autre a servi à financer les billets d’avion. Alain Kamal Martial (voir encadré), alors directeur du service culturel départemental, a imputé l’opération à Daniel Zaïdani, qui est parti à Madagascar à l’époque pour assister au festival à Diego-Suarez.

Deuxième fait qui a suscité l’intérêt des juges, l’organisation d’un foutari au domicile du chef de la collectivité, le 12 août 2012, avec l’argent du contribuable (5.000 euros). Si pendant le ramadan, il était de coutume que le Département organise un repas de rupture du jeûne, il se fait généralement de manière publique avec les représentants des autorités locales. Là, les 200 invités, si certains étaient des notables locaux, avaient le point commun d’être des soutiens de l’élu mahorais. En outre, Catherine Vannier, la présidente du tribunal correctionnel, avait relevé que Saïd Omar Oili, ex-président du conseil général et rival politique de Daniel Zaïdani, avait organisé aussi ce type d’événement chez lui, mais à ses frais. Pour la localisation de la cérémonie, le mis en cause avait souligné que « la seule habitation [du conseil général] disponible était celle à Kani-Kéli ». « C’était beaucoup plus excentré, la grande majorité des personnes se trouvent à Mamoudzou et en Petite-Terre. »  Cassandre Morvan, la substitute du procureur de la République, y a vu plutôt une fête financée sur des fonds publics qui n’était rien d’autre qu’un achat de voix électorales. « Ces personnes ont bien été régalées aux frais du conseil départemental », a noté la magistrate.

Un an de prison avec sursis était requis

L’achat de deux véhicules du CD était également visé dans la prévention. Sans passation de marché public, pourtant obligatoire lorsque le montant de l’achat dépasse les 15.000 euros, les deux SUV [pour Sport utility vehicule, en anglais] ont été acquis au sein de la concession Peugeot mahoraise. « Des élus se sont étonnés de ces acquisitions compte-tenu des difficultés du Département », avait souligné la juge Catherine Vannier. Choisis par Alhamid Aboubacar (voir encadré), les deux véhicules ont coûté 39.100 euros pour l’un et 31.600 euros pour l’autre. Outre le fait d’avoir confié l’achat à un collaborateur plutôt que le service « logistique et moyens », il est reproché à l’élu une utilisation non prévue des véhicules. En effet, l’enquête de la section de recherche de la gendarmerie a permis d’établir que des élus utilisaient le parc automobile à des fins privés. Daniel Zaïdani aurait même sollicité à plusieurs reprises un des chauffeurs pour aller chercher sa femme et ses enfants. Tenant compte de l’ancienneté des faits, la substitute du procureur a requis un an d’emprisonnement avec sursis à l’encontre de l’ancien président de la collectivité mahoraise. Elle a demandé aussi qu’il soit privé de ses droits civils et civiques pendant cinq ans et interdit d’exercer toute fonction publique pendant la même durée, ainsi qu’une amende de 40.000 euros.

Le tribunal a suivi le Parquet pour la peine de prison avec sursis. En revanche, la durée de la privation des droits civils et civiques est réduite à trois ans et l’amende à 25.000 euros.

Les deux présumés complices relaxés

Aux côtés de Daniel Zaïdani, Alain Kamal Martial Henry et Alhamid Aboubacar étaient jugés pour complicité, respectivement pour les concerts de Sexion d’Assaut et l’achat des véhicules. L’ex-directeur du service culturel départemental, aujourd’hui représentant du Département de Mayotte au Mozambique, est relaxé. C’est la même chose pour Alhamid Aboubacar, l’ancien collaborateur qui avait supervisé l’achat des deux véhicules.

L’eau non-conforme à Mamoudzou, à Koungou et en Petite-Terre

-
leau-non-conforme-a-mamoudzou-a-koungou-et-en-petite-terre

L’Agence régionale de santé (ARS) alerte, ce jeudi matin, sur deux non-conformités relevées sur le réseau d’eau potable. « Des analyses reçues ce jour font état, après examen par le laboratoire départemental de Mayotte, de deux non-conformités de la qualité de l’eau. Ces résultats imposent de prendre des mesures de précaution en urgence pour garantir la potabilité de l’eau consommée par la population », prévient l’agence.

Plusieurs secteurs sont touchés. Il y a d’abord l’ensemble de Petite-Terre, soient les villages de Dzaoudzi, Labattoir et Pamandzi. Dans les communes de Koungou et Mamoudzou, une partie des villages sont concernés. Koungou, Majicavo 1 et 2, Hauts-Vallons pour la première (Longoni, Trévani et Kangani ne sont pas sur le même réseau). Pour Mamoudzou, il s’agit de Kawéni, M’tsapéré, Ambassadeur, Doujani et Passamaïnty (quartier de Ngnambo Titi uniquement). Mamoudzou village, Cavani, ainsi que le sud de Mamoudzou (Tsoundzou 1 et 2, Vahibé et une large partie de Passamaïnty) sont sur des réseaux où aucune non-conformité n’a été relevée.

Bouillir l’eau

Comme à chaque fois maintenant, l’ARS « demande à l’ensemble de la population de ces secteurs de faire systématiquement bouillir l’eau avant de la boire, faire à manger ou se brosser les dents. L’ébullition permet de stériliser l’eau et d’éliminer ainsi toutes les bactéries présentes. Cette eau peut être stockée dans un récipient dédié, conservée à l’abri de la chaleur et peut être utilisée pendant 48 heures ». L’agence indique que « des nouveaux contrôles seront effectués dans les tous prochains jours afin de suivre l’évolution de la situation ». Elle promet une communication des résultats.

Il s’agit de la deuxième situation de ce genre sur l’île, ces dernières semaines. Le 6 septembre, les villages d’Acoua, Sohoa, Chiconi, Coconi, Ongojou, Sada, Ouangani, Poroani et Miréréni (commune de Chirongui) ont fait l’objet d’une alerte pour des bactéries coliformes retrouvées dans l’eau. La situation était revenue à la normale, le dimanche 10 septembre.

Le maire de Tsingoni condamné à douze mois de prison avec sursis

-
le-maire-de-tsingoni-condamne-a-douze-mois-de-prison-avec-sursis
Bacar Mohammed, ici lors de la visite du ministre de la Santé François Braun en novembre 2022, a été condamné par le tribunal correctionnel de Mamoudzou pour prise illégale d’intérêts.

Le tribunal correctionnel de Mamoudzou a rendu, ce mardi matin, sa décision concernant deux faits reprochés à Bacar Mohamed. Il a été condamné à douze mois de prison avec sursis, 15.000 d’euros d’amende et une peine d’inéligibilité de trois ans avec exécution provisoire pour prise illégale d’intérêts. Il a été relaxé pour atteinte à la liberté d’accès aux marchés publics.

Au cours de l’audience du 28 mars, le président départemental du parti Les Républicains a dû s’expliquer à la fois sur des contrats passés avec des entrepreneurs locaux qui ne respectaient pas les règles des marchés publics et la vente de terrains à des proches, notamment sa fille, à des prix très avantageux (trois euros le mètre carré). Ce dernier point, qui constitue une prise d’illégale d’intérêts, a fait l’objet d’une délibération du conseil municipal, le 16 mai 2020.  Le terrain nu de 1.160 m2 situé entre la bibliothèque de Mroalé et la route départementale a été vendu à quatre acheteurs. Le prix fixé à trois euros par mètre carré donne un total de 3.480 euros. Dénonçant une cabale politique d’une élue d’opposition, le maire avait justifié ce tarif préférentiel en rappelant qu’il était appliqué à Tsingoni depuis la régularisation foncière de propriétaires déjà installés. Mais ici, il s’agissait d’acquisition et non de régularisation. Le conseil municipal, devant le tollé généré, a fait annuler en février 2022 la délibération.

« Le maire décidait seul »

Pour les marchés, c’est la chambre régionale des comptes (CRC), qui se penche régulièrement sur les finances des collectivités, qui avait décelé un problème. En effet, plusieurs marchés ont été découpés selon la technique du « saucissonnage ». C’est-à dire que les prestations étaient séparées les unes des autres pour que le montant total n’atteigne pas les plafonds nécessitant une procédure plus stricte de mise en concurrence. Par exemple, la rénovation de l’école de la mosquée du vendredi de Tsingoni en 2016 a fait l’objet de deux factures distinctes (58.000 euros pour l’extérieur, 66.700 euros pour l’intérieur). Mises ensemble (124.700 euros), elles dépassaient le plafond de 90.000 qui nécessite de passer par le bulletin officiel des marchés publics et des annonces légales. Pareil pour des travaux réalisés sur les différents terrains de football de la commune. La société chargée des travaux a établi un montant pour chaque site. Autre problème et non des moindres, s’il y a eu une mise en concurrence pour ces marchés, il n’y en a plus aucune trace à la mairie. La CRC a été incapable de trouver les devis. Le maire avait affirmé, le 28 mars, qu’il y avait des problèmes d’archivage à la mairie, mais que des progrès avaient été faits depuis. Il s’était également pris à son ancien adjoint, le jugeant responsable des irrégularités.  Pourtant, l’une des employés communaux avait chargé le maire, au cours des auditions, en affirmant que le maire « décidait seul ».

Pour prise illégale d’intérêts, celui qui est maire de Tsingoni depuis 2014 et actuel candidat aux élections sénatoriales a été condamné à douze mois de prison avec sursis, une peine d’inéligibilité de trois ans et 15.000 euros d’amende. La vice-procureure, Delphine Moncuit, avait demandé une peine d’inégibilité de cinq ans avec exécution provisoire, ainsi que vingt-quatre mois de prison avec un sursis simple et 7.000 euros d’amende.

Deux entrepreneurs mahorais, le gérant d’une entreprise de peinture à Tsingoni et un spécialiste de l’équipement sportif du nord de Mayotte, ont été également condamnés pour avoir profité des marchés irréguliers.

Bacar Mohamed réagit à sa condamnation

Le désormais ex-maire de Tsingoni a pris acte de la décision du tribunal. Il la trouve « sévère eu égard aux griefs qui [lui] sont reprochés ». « Je fais remarquer qu’on ne me reproche ni un enrichissement personnel ni une rétrocommission quelconque », poursuit-il. Sans évoquer la prise d’illégale d’intérêts (la vente de terrains à sa fille), il dit « continuer toujours à nier avec vigueur » le délit de favoritisme. 

Sur la suite, « il appartient maintenant à mon successeur de maintenir l’unité que j’ai mise en place depuis 2014 au sein de la majorité municipale actuelle, et ce jusqu’à la fin de la mandature en cours ». Même s’il peut toujours faire appel (cela ne suspend pas la décision), il remercie sa majorité, les agents municipaux et les habitants de sa commune de leur confiance. 

« De toute évidence, face à ce procès purement politique, je ne me laisserai pas facilement abattre et me réserve le droit, en concertation avec mon avocat, de faire appel pour laver mon honneur », prévient-il.

La barge « Chatouilleuse » va entrer en scène

-
1- « Chatouilleuse » (à droite) s’installe aux côtés de sa grande sœur, « Karihani ».

Présente dans le lagon depuis la semaine dernière, « Chatouilleuse », dernière-née du chantier naval de l’océan Indien (CNOI) de l’île Maurice, va bientôt accueillir ses premiers passagers. Ce mardi matin, une présentation au travers d’une conférence de presse a eu lieu sur ce nouvel amphidrome qui permettra d’embarquer 392 passagers entre Grande-Terre et Petite-Terre.

Ce mardi matin, en gare maritime de Mamoudzou, la barge « Chatouilleuse » a été présentée par les agents, les capitaines et par le directeur Moussa Kassim, du service des transports maritimes (STM) du Département en présence de Ben Issa Ousséni, président du conseil départemental, d’Ali Omar, vice-président, et de Soihirat El Hadad, conseillère départementale de Pamandzi. L’objectif de cette visite était de révéler officiellement la nouvelle barge, qui va rapidement rejoindre ses grandes sœurs.

« Chatouilleuse », mais aussi « Imane » sa sœur jumelle, ont pour avantage de pouvoir embarquer deux rangées complètes de camions, ce qui n’était pas le cas sur les anciens amphidromes tel que le Georges Nahouda. La capacité de chargement est donc passée à six camions et 24 véhicules. Ces deux barges, pourront embarquer chacune 400 passagers au total, en comptant les huit membres d’équipage. « Chatouilleuse » est plus petite que ses aînées, avec 39,50 mètres, contre 60 mètres, « pour mieux entrer dans la cale sèche au STM en Petite-Terre et ainsi, évitant les remorquages jusqu’à Maurice », explique Ali Omar, vice-président du Département, chargé des transports. La question que l’on peut se poser, c’est d’où vient le choix de ce nom, la Chatouilleuse ? Pour le vice-président, « c’est un symbole fort », qui caractérise l’attachement du Département « à la mémoire et aux grandes figures de Mayotte ».

Vers une transition écologique

Ce nouvel amphidrome participe à la modernisation de la flotte du STM, dans l’objectif « d’innover et d’installer des moteurs moins polluants », affirme Ali Omar. C’est donc dans une volonté de s’inscrire dans une démarche de transition écologique qu’a été réalisée l’acquisition de ce nouveau navire. Une stratégie également nécessaire pour l’obtention de fonds européen de développement régional (Feder), qui finance 83 % des 14,5 millions d’euros investis pour l’acquisition des deux nouveaux amphidromes, « Chatouilleuse » et « Imane ». Cette démarche se traduit principalement par l’évolution de la motorisation, adoptant le diesel électrique, qui permet ainsi que la rendre plus silencieuse et plus rapide que ses sœurs.

« La rigueur de contrôle sera renforcée »

Autre point innovant à découvrir sur cet amphidrome, la diffusion de messages de sécurité sur les écrans, se lançant automatiquement au démarrage de la barge. Également dans une dimension écologique, depuis le 1er avril, les tickets papiers ont disparu pour laisser place à une carte magnétique. En corrélation avec ce changement, « la rigueur de contrôle sera renforcée grâce à l’automatisation », prévient Ali Omar. Une surveillance accrue pour permettre « d’augmenter les recettes d’exploitation, car nous assurons seuls les charges et investissements de ces services », admet-il.

D’ici quelques jours, les passagers pourront faire la traversée à bord de la nouvelle barge. Selon le vice-président en charge des transports, sa mise en service est prévue « le plus rapidement possible ». Dès que toutes les conditions seront réunies, elle sera mise en service au niveau du quai Ballou, afin de remplacer alternativement le « Maoré Mawa » et le « Saffari ».

Des navettes maritimes et des quais rénovés

Le projet de navettes maritimes verra le jour à l’horizon 2026. Les gares maritimes devraient être implantées à Iloni et Longoni, « notre avant-projet sur les gares maritimes est en cours de finalisation avec les services de l’État » a réaffirmé le troisième vice-président du Département. D’après lui, les autorisations réglementaires seront obtenues « d’ici un an et demi », puis suivront les travaux. Simultanément, l’appel d’offres sera lancé pour un futur opérateur, qui devra « investir dans une flotte de navettes adaptées à notre lagon et aux contraintes de nombre de passagers », rappelle Ali Omar. En sus de ce projet, le Département continue d’étudier la mise en place d’un service de transport maritime de fret, en provenance de Longoni « pour désengorger le trafic des poids-lourds », notamment sur les traversées de Koungou et Kawéni. En complément, en coordination avec les services de l’État, il prépare aussi les chantiers de réparation des quais Issoufali et Ballou. Ces travaux auront lieu au cours du second semestre 2023.

Phénomène sismo-volcanique à Mayotte : Préparation sur-mesure d’une campagne explosive

-

Le Bureau de recherches géologiques et minières est sur le point de réaliser une campagne de mesures dans le but de récolter des donnes nécessaires pour localiser plus précisément le phénomène sismo-volcanique. Mais avant de procéder à des tirs de charges explosives enfouies, l’établissement public de référence dans les applications des sciences de la Terre pour gérer l’imagerie, les ressources et les risques du sol et du sous-sol doit installer tout le matériel en un temps record. Entretien avec Jean-Michel Baltassat, ingénieur géophysicien au BRGM et responsable des opérations en terre pour cette campagne.

Flash Infos : Vous venez d’enfouir l’un des 72 géophones dans le cadre d’une campagne de mesures intitulée REFMAORE sur une ligne traversant Mayotte d’Ouest en Est. En quoi consiste-t-elle ?

Jean-Michel Baltassat : Ces géophones sont des capteurs que nous mettons en place tous les 350 mètres le long d’un profil de 30 kilomètres à terre qui s’étend depuis M’Tsamboro jusqu’à la plage de Moya, pour réaliser un échantillonnage spatial régulier. Ils vont nous servir à enregistrer les zones sismiques que nous allons générer par 10 tirs de charges explosives – mises à feu au fond de forages de 25 mètres de profondeur de manière à ce que le maximum d’énergie parte dans le terrain et qu’il n’y ait pas de danger à la surface – réalisés sur la même ligne du vendredi 9 au jeudi 15 octobre. Cette ligne de mesure est également prolongée en mer sur 70 kilomètres par 10 capteurs, micro-OBS, posés au fond de l’eau par les équipes de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) depuis le Marion Dufresne.

FI : Quelles sont les particularités de ces géophones ? Quelles données supplémentaires vont-ils pouvoir nous apporter en plus de ce que nous savons déjà à l’heure actuelle ?

J-M. B. : Ce ne sont pas les géophones en particulier, mais l’ensemble de la configuration de la manipulation qui va engendrer des ondes. Nous allons faire ce que nous appelons de la sismique active par opposition à la sismique passive, qui se contente d’enregistrer les ondes générées naturellement, notamment par les séismes. Avec ce dispositif qui est bien calibré au niveau géométrique, nous allons pouvoir déterminer avec précision les vitesses sismiques en profondeur. La distribution de ces dernières, aussi bien en terre qu’en mer, va nous permettre à mieux connaître la structure de Mayotte et à mieux positionner, par la suite, les séismes qu’ils ne le sont aujourd’hui. La bonne localisation des séismes va aider à mieux comprendre les phénomènes auxquels le territoire est soumis mais également à mieux les surveiller. Mais le traitement et la valorisation de ces données vont prendre du temps… Nous n’aurons pas les résultats avant 2021 !

FI : Une fois que vous aurez réalisé ces tirs et que vous aurez récupéré ces données, qui sont censées apporter une plus-value non négligeable dans la compréhension du phénomène sismo-volcanique que subit Mayotte depuis 2018, ce type d’opération sera-t-il amené à se reproduire à l’avenir ?

J-M. B. : Nos collègues de l’Ifremer, de l’Ipgp (Institut de physique du globe de Paris) et nous-mêmes avons des propositions de compléments d’investigations, qui ne seraient plus sur un seul profil mais plus répartis spatialement, latéralement, pour avoir une vision globale en 3 dimensions de l’espace des phénomènes sur Mayotte. Présenté au financement l’année dernière, ce projet n’a pas été retenu en première analyse. Mais il est amené à être de nouveau présenté dans les prochaines années dans le but de soumettre une enquête moins profonde mais beaucoup plus détaillée pour mieux connaître la zone sismo-volcanique.

 

Maîtriser la consommation d’énergie : un enjeu crucial pour Mayotte… et nos factures !

-

Le comité Maitrise de la demande en énergie, qui regroupe EDM, le conseil départemental, l’Ademe et la Deal, lance une nouvelle campagne de communication. Objectif : inciter particuliers et entreprises à opter pour des constructions et des équipements plus performants. Avec en ligne de mire, la baisse des émissions de gaz à effet de serre et de la facture énergétique.

Vous les avez peut-être aperçues dans le coin du rétro…ou bien êtes passé sans un regard. Depuis quelques jours, de grandes affiches “Oui aux offres Hodari” ont été placardées ici et là sur les routes de Mayotte : une femme y fait cramer son aile de poulet au mur, visiblement harassée par une châleur étouffante, une autre y sirote son café sous le regard envieux de ses amies. Le message vous échappe ? C’est que la marque “Hodari”, une série d’offres lancée en partenariat avec plusieurs entreprises locales par le comité Maîtrise de la demande en énergie (MDE), peine encore à se faire connaître. Son objectif, pourtant, est crucial pour Mayotte : réduire la facture énergétique du département, où 95% de l’électricité consommée provient encore de centrales alimentées au gazoil – contre seulement 5% d’énergies renouvelables.

Alors le comité, créé en 2019 et qui regroupe EDM, le conseil départemental, l’Ademe et la Deal, entend bien changer la donne. Mais “le meilleur moyen de diminuer les émissions de carbone ainsi que sa facture énergétique est encore de ne pas consommer”, rappelle Claude Hartmann, le nouveau directeur général d’EDM. La société d’électricité organisait donc une conférence de presse ce lundi, en présence des autres acteurs du comité, pour lancer officiellement cette nouvelle campagne de communication. Celle-ci s’adresse à tous les clients de Mayotte, entreprises comme particuliers, qui souhaitent diminuer leur consommation d’énergie. Le but : favoriser l’accès à des produits éco-efficaces et matériaux non énergivores à travers des primes incitatives. Isolation du bâtiment, climatisation plus performante, ou encore chauffe-eau solaires… La promesse Hodari vante jusqu’à 30% d’économies sur la facture d’électricité ! Un coup de pouce non négligeable quand on sait que la consommation annuelle par foyer s’élève à 5.000KWh. Soit une facture de près de 650 euros par an, tout de même.

Déjà 5GWh d’électricité économisés

Le plus gros poste de consommation ? La climatisation, bien sûr ! À titre d’exemple, vous pouvez donc, grâce aux offres Hodari, remplacer votre vieux climatiseur énergivore pour un appareil de classe A+++ et bénéficier d’une prime de 500 à 900 euros, en fonction de sa puissance. Le comité MDE propose aussi des actions “non standard”, un volet consacré aux projets d’envergure, et qui vise à améliorer l’efficacité énergétique d’un bâti, d’une industrie ou d’une collectivité en passant par un bouquet de travaux. La municipalité de Koungou, via la mise en place de luminaires d’éclairage public solaire autonomes, le distributeur alimentaire Distrimax pour sa chambre froide, le promoteur immobilier CBO pour un ensemble de trois bâtiments au centre de Kawéni ou encore un particulier qui a construit sa maison avec de fortes ambitions sur sa performance énergétique en ont ainsi bénéficié. Pour toutes ses actions, en 2019, le comité estime à 5 GWh d’électricité économisés, soit l’équivalent de 1.000 foyers mahorais, pour un investissement de 2,8 millions d’euros. Et à l’horizon 2023, le MDE entend bien atteindre les 25 GWh d’économies annuelles.

Créer de nouveaux marchés

Certes, passer au tout écolo représente toutefois un investissement de taille. “Mais il y a une notion de coût global à plus long terme à faire comprendre, d’où l’importance de mener un travail de sensibilisation”, déroule Yann Le Bigot, ingénieur à l’Ademe. Outre des campagnes sur les offres MDE, le comité finance aussi des actions de terrain menées par l’Espace Info Énergie, qui intervient en milieu scolaire, organise des tournées dans les villages ou les entreprises, et fait le relais entre particuliers et constructeurs afin de faire comprendre les avantages des équipements performants.

L’autre risque pour le comité : voir les commerçants augmenter leur prix, ce qui annihilerait de facto l’effet des primes. L’ensemble des acteurs présents assure avoir conscience de cette possibilité. “Mais nous constatons aussi l’arrivée de nouveaux acteurs sur ces marchés, qui se développent justement grâce à ce type d’offres, ce qui permet de créer la concurrence et de maintenir les prix”, analyse Yann Le Bigot. En effet, via son réseau de partenaire, l’offre Hodari entend aussi encourager les filières locales. Comme par exemple, la brique de terre compressée, un matériau utilisé par le passé et qui trouve une nouvelle jeunesse depuis que la filière a été relancée cette année, en lien avec la Chambre des métiers et de l’artisanat. “Aujourd’hui, nous avons huit partenaires. C’est une très bonne chose, car il s’agit là d’un matériau noble, avec un pouvoir d’isolant non énergivore”, salue Christian Freu, responsable pôle transition énergétique et innovation chez EDM.

Augmenter la part des énergies renouvelables

De belles avancées, donc. Mais il ne faudrait pas que ce soit l’arbre qui cache la forêt. Avec la croissance démographique record que connaît le département, et une croissance de la consommation d’énergie moyenne de 5% par an, le passage à une production d’électricité issue d’énergies renouvelables est une priorité pour Mayotte. “Nous pouvons techniquement monter à 30% de photovoltaïque dans le mix énergétique, et le réseau est prêt à le supporter”, souligne Claude Hartmann. D’autant plus que les systèmes pour stocker cette énergie – et ainsi la mettre à profit pour les pics de consommation qui surviennent généralement à la nuit tombée – existent. Les nouveaux appels d’offre dans le cadre de la prochaine Programmation pluriannuelle de l’Énergie (PPE) devront aller dans ce sens.

26ème édition du festival de l’image sous-marine à Mayotte en hommage à Jack Pass

-

La 26ème édition du festival de l’image sous-marine a un peu de retard cette année, mais elle aura bien lieu du 7 au 10 octobre. Elle aura une ambiance quelque peu particulière puisque pour la première fois depuis sa création, son fondateur Jack Pass n’y participera pas.

Le père fondateur du festival de l’image sous-marine nous a quittés au mois d’août dernier, mais l’évènement n’est pas prêt de disparaître. L’agence de communication Angalia qui a aidé le défunt à l’organiser ces 4 dernières années, a entièrement pris les rênes cette année suite à sa disparition. Jack Pass a tout de même aidé à l’élaboration de cette nouvelle édition de son vivant, en début d’année. L’apparition du virus a également joué les troubles fêtes et a chamboulé le cours des évènements. Le festival qui a habituellement lieu au mois de mai, se déroulera finalement en octobre. Toutefois, il ne perd pas son sens premier. Les concours sont maintenus, et il existe trois catégories : celui du film, de la photo et du dessin. Les lauréats du concours du film et de la photo ne sont pas encore connus. Le jury n’a pas pu délibérer à cause de la crise sanitaire. Seuls ceux du concours de dessins ont été désignés. Il s’agit de 20 enfants qui gagnent une séance de plongée. Le festival débutera mercredi 7 octobre par un hommage à Jack Pass avec la diffusion du film La flèche et l’épée d’Éric Keyser, qui parle entre autre de celui qui est aussi à l’origine de la mythique course de pneus.

Au total 19 films seront projetés, 78 photos seront exposées ainsi que 103 dessins d’écoliers. « C’est une programmation ambitieuse parce que trouver des films de 52 minutes, ce n’est pas simple. Mais on a un festival qui est complet et on est fiers quand on sait le temps qui nous a été imparti et la complexité du départ de Jack et la covid », souligne Laurent Mounier, gérant de l’agence Angalia. Les organisateurs ont tout de même dû revoir leurs ambitions à la baisse puisque le nombre de visiteurs à été réduit de moitié. En temps normal, les séances peuvent accueillir jusqu’à 250 personnes. À cause des restrictions sanitaires, leurs nombres seront limités à 130.

L’évolution du festival sans Jack Pass

« Notre philosophie est de maintenir tout ce qui a été fait par Jack Pass et on le développe. » Le gérant de l’agence Angalia est clair, il est hors de question de modifier l’essence même du festival. Mais les nouveaux organisateurs voient grand. Ils ont trois objectifs bien définis. « On veut poursuivre le travail de sensibilisation auprès des scolaires en donnant accès aux films gracieusement aux écoles qui le demandent pendant la période du festival », explique Laurent Maunier. À l’exemple de La Réunion qui a mis en place ce système depuis deux ans. Cela permet d’augmenter considérablement le nombre de vues. Mais leur ambition va bien au-delà, puisque le festival de l’image sous-marine de Mayotte veut s’exporter sur le territoire national. « L’idée est de participer au festival de La Réunion et celui d’Hyères. On va travailler ensemble pour mutualiser des images, des expériences, et faire diffuser les conférences sur l’ensemble des festivals », précise Laurent Maunier.

Enfin, les organisateurs veulent favoriser les productions mahoraises. Pour cette édition, seulement 5 films ont été produits localement. Le vouloir est une chose mais le concrétiser en est une autre. Pour le moment, l’agence Angalia ne sait pas de quelle manière elle procèdera pour que les habitants aient envie de filmer ou de prendre en photo le lagon du 101ème département.

Une journée pour découvrir le futur Kawéni

Une journée pour découvrir le futur Kawéni

La Ville de Mamoudzou invite la population à l’événement Kawéni Ya Léo Na Messo, une journée pour découvrir la transformation du village, ce 26 juin à partir de 8h30 au parc SPPM. Cet événement s’inscrit dans le cadre du volet ANRU+ du programme de renouvellement urbain (NPRU) mené à Kawéni. Depuis 2020, Mamoudzou déploie des projets en faveur de l’inclusion économique et sociale des habitants de Kawéni. Le programme de renouvellement urbain a pour but d’améliorer le cadre de vie avec des projets tels que l’aménagement du campus scolaire, d’équipements sportifs, d’une résidence pour jeunes actifs et d’un jardin pédagogique. La pose de la première pierre du futur stade municipal de Kawéni marquera le lancement officiel de la construction de ce nouvel équipement. Les visiteurs pourront également participer à un job dating, à des visites guidées des chantiers du NPRU et aller à la rencontre des partenaires présents dans le village des stands.

Coupure d’eau à Sada

Coupure d’eau à Sada

La SMAE – Mahoraise des Eaux informe les usagers de Sada qu’à la remise en eau ce lundi soir, une fuite d’eau importante a été découverte nécessitant l’arrêt du service de distribution d’eau. Cette fuite est le résultat d’une casse accidentelle dans le cadre de travaux non signalé à la SMAE. La réparation sera réalisée mardi dans la journée. La remise en eau du secteur interviendra une fois la réparation effectué.

Les élèves du collège de Labattoir présentent une comédie musicale mercredi

Les élèves du collège de Labattoir présentent une comédie musicale mercredi
* image d'illustration générée par ia

Ce mercredi à 16 h, les élèves du Collège Bouéni M’Titi de Labattoir présenteront au public une comédie musicale inédite contre la violence, en présence des élèves, parents d’élèves et élus. Ce spectacle engagé est le fruit d’un travail collectif à partir de textes, contes et chansons écrits par Malo De Framond, et d’une adaptation scénique signée Sitti Kaambi, professeure au collège. Cette représentation artistique mettra en lumière le regard des jeunes sur la société mahoraise, porteur d’espoir, de réflexion et d’émotion. L’entrée est libre. Venez nombreux soutenir cette belle initiative éducative et citoyenne.

Un trafic de stupéfiants démantelé à Chirongui et Kahani

Un trafic de stupéfiants démantelé à Chirongui et Kahani
* image d'illustration générée par ia

Le groupe d’investigations spécialisées du commissariat de Mamoudzou a procédé à plusieurs interpellations début juin 2025 dans le cadre d’un réseau de vente de produits stupéfiants sur le territoire de Mayotte, portant notamment sur de la cocaïne et de la résine de cannabis. Les interpellations ont eu lieu sur les communes de Chirongui et Kahani, les perquisitions ont permi de découvrir des stupéfiants “dont plusieurs centaines de grammes de cannabis, des capsules de cocaïne, un pistolet de type gomme-cogne, une carabine avec lunette de précision, du numéraire, ainsi que le matériel nécessaire à la préparation des produits destinés à la vente”, indique dans un communiqué le procureur de la République. Les auditions ont permis de mettre à jour l’existence d’un  d’un “trafic de stupéfiants multi matière sur le territoire, à savoir la mise en place d’un réseau implanté depuis de nombreuses années, structuré et lucratif, livrant à la demande des consommateurs de manière rapide et mobile en plusieurs points de l’île.” Au final quatre individus ont été mis en examen des chefs de transport, détention, acquisition, offre et cession, et usage de produit stupéfiant. “Sur leurs personnalités, ces derniers étaient sans emploi, de nationalité française et comorienne. Parmi ceux-ci, deux mis en examen étaient défavorablement connus de la justice pour des faits de nature criminelle.“ De nombreux consommateurs (personnes sans emploi, chef de restauration, professeurs, vendeur, conducteur de travaux, formateur) qui se sont fournis auprès de ce réseau en 2024 ont également été entendus . Ils ont fait récemment l’objet d’amendes, d’emprisonnement assortis du sursis simple, ainsi que la confiscation des téléphones portables ayant servi à entrer en contact avec les vendeurs.

Six tortues vertes retrouvées mutilées sur la plage de Papani

Six tortues vertes retrouvées mutilées sur la plage de Papani
Six tortues vertes ont été retrouvées mutilées par le Collectif citoyen anti-braconnage.

Sur la plage de Papani, six tortues vertes ont été retrouvées mutilées par le Collectif citoyen anti-braconnage en ce début de mois. L’association appelle à la préservation de cette espèce protégée.

Le Collectif citoyen anti-braconnage, récemment constitué en association mais actif depuis deux ans, alerte sur un nouvel épisode de braconnage à Mayotte. Durant le week-end de l’Aïd, six carcasses de tortues vertes ont été découvertes sur la plage de Papani, dans la commune de Dzaoudzi-Labattoir. Selon le collectif, les animaux ont été découpés vivants, sans avoir été préalablement abattus, dans des conditions particulièrement violentes. “Les images que nous avons recueillies sont insoutenables”, commente l’association.

Le collectif dénonce une situation connue de longue date et appelle les autorités locales à renforcer les contrôles, en particulier dans les zones isolées où les tortues viennent pondre, régulièrement ciblées par les braconniers. “La protection des tortues marines ne peut pas reposer uniquement sur la bonne volonté d’associations sous-financées et d’initiatives citoyennes”, soutient l’association. De son côté, elle entend poursuivre ses missions de terrain, entre patrouilles et sensibilisation, et appelle les personnes volontaires à rejoindre ses rangs de bénévoles.

À la découverte du passé de Mjini Chirongui

À la découverte du passé de Mjini Chirongui
Nadia Boinaidi, chargée du patrimoine à la mairie de Chirongui et Michael Tournade, ingénieur des services culturels et du patrimoine à la Direction des affaires culturelles.

À l’occasion des Journées européennes de l’archéologie, une restitution de recherche archéologique a été organisée ce samedi 14 juin au centre culturel de Chirongui. Porté par la mairie, avec la participation de la Direction des affaires culturelles (DAC) de Mayotte, cet événement a permis de partager les premiers résultats d’une enquête menée sur l’ancien village de Mjini Chirongui, mêlant mémoire orale, patrimoine historique et fouilles de terrain.

C’est l’objet de la restitution d’une recherche archéologique présentée lors des Journées européennes de l’archéologie, ce samedi 14 juin au pôle culturel de Chirongui. « C’est une initiative de la mairie de Chirongui, qui a engagé une politique culturelle en lançant un inventaire pour mieux connaître son patrimoine. Il en est ressorti plusieurs sites d’intérêt : Mjini Chirongui, l’ancienne mosquée dAntana Bé et l’ancienne usine sucrière de Miréréni », explique Nadia Boinaidi, chargée du patrimoine à la mairie de Chirongui et co-conférencière du jour.

Depuis 2015, la commune a mené des enquêtes auprès de la population, en particulier auprès des personnes âgées, dont les témoignages ont été enregistrés et filmés. Par la suite, la Direction des affaires culturelles (DAC) de la préfecture de Mayotte a accompagné la commune dans ses recherches.

Des recherches à partir de la tradition orale

« Quand on fait de la recherche archéologique à Mayotte, on prend en compte la tradition orale comme une source à part entière, équivalente aux sources écrites. Elle nous permet de formuler des hypothèses et de les confirmer ou les enrichir », précise Michael Tournade, ingénieur des services culturels et du patrimoine à la Dac.

Selon les récits recueillis, un certain Moussa Tchangalana serait l’un des fondateurs du village. Il serait originaire de Madagascar. Il se serait d’abord installé à Acoua, où il aurait rencontré sa femme. Puis, il aurait migré vers Bambo-Ouest, dans la commune de Bouéni, avant de se disputer avec l’un de ses amis et de rejoindre les côtes de Chirongui. Résidant initialement près de la mangrove, il aurait finalement choisi de se réfugier dans les hauteurs pour fuir les razzias malgaches. Là, il aurait eu cinq enfants, qui seraient les ancêtres des habitants actuels du village.

Une autre version raconte que Moussa Tchangalana serait venu directement demander protection à l’ancien chef du village, pour fuir les razzias malgaches de l’époque.

Une chronologie encore incertaine

L’un des objectifs de la recherche est de vérifier cette chronologie du site et de confirmer l’histoire énoncée par la tradition orale. « On observe des éléments qui remontent entre le XVe et le XVIIIe siècle, mais on a encore des doutes sur la période précise des razzias malgaches. On essaie de mieux situer les grandes phases de développement du site », précise Nadia Boinaidi.

Les fouilles, entamées en septembre 2024, ont été temporairement interrompues par le passage du cyclone Chido. « Notre objectif était de faire une prospection complète du site, de prélever des échantillons de vestiges pour les dater et ainsi mieux circonscrire l’occupation dans l’espace et dans le temps », explique Michael Tournade,

Sur le terrain, les deux investigateurs ont trouvé d’innombrables pièces de poterie, qui indiqueraient un ancien lieu de peuplement dont la date reste à confirmer. Enfin, il existerait aussi une mosquée qu’il resterait encore à investiguer. Derrière, un lieu de sépulture qui fait face à la réticence des habitants selon la croyance, les âmes des ancêtres y résideraient toujours.

Ces recherches en cours permettront peut-être, à terme, de faire toute la lumière sur les origines de Mjini Chirongui. Mais selon Michael Tournade, « La réponse à ces questions sont les interrogations de toutes une vie. »

À Mayotte, la vie toujours plus chère que dans l’Hexagone en 2024

À Mayotte, la vie toujours plus chère que dans l’Hexagone en 2024
Les prix des produits alimentaires ont augmenté de 3,2 % à Mayotte en 2024.

L’Insee a publié une nouvelle étude ce vendredi sur les prix à la consommation en 2024 à Mayotte. Sur l’archipel, le coût de la vie augmente davantage que celui dans l’Hexagone.

En 2024, les Mahorais doivent faire face à une inflation plus marquée qu’au niveau national : une hausse de 2,6 % contre 2 % au niveau national, selon le dernier rapport de l’Institut national de la statistique et des études économiques. Cette hausse touche l’ensemble des secteurs.

Une hausse de 10,2 % du coût des produits frais

Les services, qui représentent 38 % du budget des ménages mahorais, sont le principal moteur de cette inflation. Mais c’est surtout l’alimentation qui pèse, avec 23 % du budget à Mayotte, contre 15 % au niveau national. Les prix des produits alimentaires ont augmenté de 3,2 % sur un an, soit plus du double de l’inflation nationale dans ce secteur (1,4 %). Les produits frais ont beaucoup pesé dans la balance en 2024, avec une hausse de 10,2 % des prix liée entre autres aux barrages routiers, à la deuxième opération Wuambushu ou encore au cyclone Chido en fin d’année, ces événements ayant désorganisé l’approvisionnement. Les produits manufacturés eux, qui restent stables au niveau national, ont vu leur prix augmenter de 1% à Mayotte.

L’énergie enregistre de son côté une hausse de 6,2 % des prix, nettement au-dessus de la moyenne française à 2,3 %. Si les carburants ont légèrement baissé, la forte hausse du prix de l’électricité explique cette hausse globale du prix de l’énergie.

Comores, les agents licenciés à l’aéroport toujours pas indemnisés

Comores, les agents licenciés à l’aéroport toujours pas indemnisés
Les agents licenciés à l’aéroport n’ont toujours pas été indemnisés.

Après laccord de cession signé avec Terminals holding, la société émiratie, qui a repris la gestion  laéroport de Moroni, le gouvernement comorien s’était engagé à indemniser  les employés congédiés. Mais deux mois  plus tard, aucun argent ne leur été versé.

C’est à travers des déclarations différentes  que deux groupes d’agents licenciés à l’aéroport ont lancé leur cri d’alarme. Hier, lundi, les employés de la société Comair Assistance et ceux de l’aéroport de Moroni prince Said ibrahim (Ampsi), ont appelé le gouvernement à respecter ses engagements en versant leurs indemnités de licenciement. Jusqu’ici, les agents n’ont pas entamé des démarches radicales en dépit des promesses non respectées.  » Vous avez annoncé devant les médias que les fonds de nos dédommagements étaient disponibles. Le troisième jour, on nous a appelés pour récupérer les préavis, puis les courriers de licenciement. Personne ne sest révolté. On a tous accepté les décisions car un engagement a été pris. A noter  que certains parmi nous ici ont passé 20 ans à laéroport. Nous vous appelons à respecter vos paroles. On ne veut plus  quon nous mente encore« , a harangué, une ex-employée de l’aéroport de Moroni, devant ses collègues. Ces mots elle disait les adresser au secrétaire général du gouvernement de l’Union des Comores, Nour El Fath Azali. Pendant une conférence presse qu’il a tenue, le 26 avril, ce dernier a annoncé des licenciements économiques à l’aéroport international. Le fils aîné d’Azali a avancé le chiffre de 500 agents qui allaient devoir plier bagages. Cette annonce faisait partie des corollaires de l’accord signé entre le gouvernement comorien et la société émiratie, Terminals Holding, à qui on a cédé la gestion des infrastructures aéroportuaires pour une durée de 30 ans.

Des échéances non respectées

Toujours à cette occasion, le secrétaire général du gouvernement a indiqué que les autorités n’ont pas voulu enclencher le processus des congédiements avant d’avoir mobilisé localisés les fonds des indemnisations. Il avait avancé le chiffre de 4 milliards de francs, (plus de 8 millions d’euros) comme la somme estimative qui permettrait de payer les droits des salariés. Aujourd’hui, les concernés n’ont toujours pas vu la couleur de cet argent. C’est pour cette raison que les anciens employés de Comair Assistance, ont tenu une conférence de presse pour réclamer le versement de tous leurs droits étant donné que des officiels assuraient que l’argent était disponible.  »  Si dici 72h, nos indemnisations ne nous sommes pas versées, ils doivent dans ce cas nous laisser reprendre le travail. Car les échéances fixées jusqu’à lors nont pas été respectées« , ont exigé les conférenciers. Ces derniers soulignent également des violations de leurs droits.  » On a été congédiés sans chèque forfaitaire alors que nous étions là durant ces 20 dernières années à construire cette entreprise jusqu’à être confiée à une société étrangère. Pendant  le coronavirus, on a accepté de sacrifier nos salaires pour permettre lachat d’équipements« , a illustré une ex-agent de Comair. Flash Infos a essayé d’avoir une réaction auprès du gouvernement, sans succès.

« Comment peuvent-ils vivre ? »

Seulement, hier, devant les médias, les salariés de l’aéroport ont rapporté que le secrétaire général du gouvernement leur a promis que dès ce mois de juin, on commencerait à leur payer les dédommagements. On dit aussi que les premiers calculs sur les indemnisations avaient faussé ce qui a nécessité la reprise de nouveaux travaux, qui expliquerait les retards observés au cours de ces deux derniers mois.  » Mais nos dirigeants doivent savoir que notre patience a ses limites. A noter que depuis lannonce de nos licenciements, aucune autorité ne peut se plaindre dun quelconque dérangement de notre part. Pas le moindre trouble na été causé par un des nôtre. Chacun est resté sagement chez soit en attendant ses droits« , a souligné ibrahim. Devant la presse, les anciens agents de Comair  ont exprimé leur peine par à la situation de leurs collègues originaires des autres îles à savoir Anjouan et Moheli qui résident à la Grande Comore.  » Comment peuvent-ils vivre, nourrir leurs familles, payer l’écolage de leurs enfants si après avoir été licenciés, on ne leur verse rien », s’interrogent les conférenciers. Depuis l’annonce ces vagues de licenciements, de nombreuses voies s’étaient élevées pour dénoncer cette mesure radicale, se demandant comment 500 familles allaient pouvoir vivre dans un contexte économique aussi tendu que celui-ci. De son coté, le gouvernement avait justifié cela par l’obligation de repartir sur des nouvelles bases avec le nouveau repreneur , Terminals Holding, qui a promis de moderniser les infrastructures de l’aéroport de Moroni sous la houlette d’une co-entreprise formée par  l’Etat comorien et les émiratis et qui porte le nom de Terminals Airport Moroni Management. Il est dirigé depuis le 1 juin par le mauricien, Heman Koomar Lollbeharree. Quant aux aéroports secondaires, ils restent sous la supervision de l’Etat comorien.

Un scootériste décède suite à un accident de la route à Kawéni

Un scootériste décède suite à un accident de la route à Kawéni

Ce vendredi 13 juin, vers midi, un accident de la route mortel survenait sur la RN1 à Kawéni, en face d’EDM, entre un scooter et un véhicule. Une enquête est actuellement menée par le commissariat de Mamoudzou.

Les premières investigations ont mis en évidence que le conducteur du scooter, salarié et père de deux enfants, a perdu le contrôle de son véhicule en voulant doubler un camion et, dans cette manœuvre, a chevauché un terre-plein central avant de se faire percuter par une voiture se trouvant dans le sens normal de la circulation. Malgré les soins prodigués par les pompiers, il est décédé des suites de ses blessures. L’éthylotest de la victime s’est avéré négatif. L’enquête se poursuit pour confirmer ces hypothèses.

Modification des horaires de collecte des déchets dans les secteurs Nord et Centre de Mayotte

Modification des horaires de collecte des déchets dans les secteurs Nord et Centre de Mayotte

La Communauté d’agglomération de Dembéni Mamoudzou informe les habitants que, à compter de ce lundi 16 juin 2025, les horaires de collecte des déchets ménagers dans les secteurs Nord et Centre, de Kawéni à Vahibé, seront exceptionnellement modifiés. Le démarrage de la collecte se fera désormais à partir de 14h, en raison des contraintes d’organisation et d’accessibilité consécutives au passage du cyclone Chido. La Cadema remercie les habitants pour leur compréhension et les invite à sortir leurs déchets en tenant compte de ces nouveaux horaires

A Mayotte le chikungunya circule désormais sur l’ensemble du territoire avec “une intensité élevée”

A Mayotte le chikungunya circule désormais sur l’ensemble du territoire avec “une intensité élevée”

Mayotte reste en phase épidémique de chikungunya depuis le 27 mai 2025, confirmant une circulation virale active et étendue sur l’ensemble du territoire. Dans son bulletin hebdomadaire publié le 13 juin, l’Agence régionale de Santé (ARS) comptabilise 913 cas, soit près de 170 de plus que la semaine dernière. Depuis le mois de janvier, il y’a eu 23 hospitalisations et 0 décès. La circulation du chikungunya demeure active sur l’ensemble du territoire, avec une intensité élevée notamment dans plusieurs communes en dehors des principaux foyers épidémiques de Mamoudzou, Pamandzi et Dzaoudzi, jusque-là moins touchées. Santé publique France note “une sous-estimation possible de la situation épidémiologique liée à l’absence de recours systématique aux tests de confirmation biologique en médecine de ville et aux urgences, ainsi qu’à un recours limité aux soins pour une partie de la population.”

A Mayotte, Chido et Dikeledi ont créé un contexte favorable à la circulation de la leptospirose

Chido et Dikeledi ont créé un contexte favorable à la circulation de la leptospirose

début de l’année, en  2024, 128 cas avaient été décomptés. “À Mayotte, des cas de leptospirose sont rapportés toute lannée mais une recrudescence est observée en fin de saison des pluies entre février et mai”, indique Santé publique France dans son bulletin épidémiologique. Localement, le principal réservoir de la bactérie identifié est le rat. Le passage sur Mayotte du cyclone Chido en décembre 2024 et de la tempête tropicale Dikeledi en janvier 2025 ont créé un contexte particulièrement favorable à la circulation de la maladie : inondations, engorgement des cours d’eaux et présence élevée de déchets pouvant attirer les rongeurs vecteurs de cette maladie à proximité des habitations. Depuis le début de la circulation du chikungunya dans le département, un protocole de surveillance renforcée des syndromes dengue-like (SDL) a été mis en place pour détecter une infection au chikungunya. L’ensemble des prélèvements réalisés et analysés au CHM intègre la recherche systématique des quatre infections suivantes : chikungunya, dengue, fièvre de la vallée du Rift et leptospirose. Il est donc possible que les cas de leptospirose aient été mieux diagnostiqués en 2025 ”, souligne Santé publique France. En conclusion, bien quon enregistre en 2025 un nombre historique de cas confirmés de leptospirose depuis la mise en place de la surveillance de la leptospirose en 2008, le taux dincidence reste dans les moyennes hautes observées sur la période. Le nombre de cas élevé par rapport aux années précédentes peut refléter une plus grande exposition aux leptospires du fait des conséquences de Chido et Dikeledi mais résulte sûrement également dun meilleur diagnostic de la leptospirose par rapport aux années précédentes du fait de la circulation active du chikungunya”, observe les épidémiologistes.

Reconstruction : six mois après Chido, les Mahorais toujours debout, malgré tout

Reconstruction : six mois après Chido, les Mahorais toujours debout, malgré tout
De nombreuses maisons restent sans toit, six mois après le Cyclone

Toitures bâchées, maisons abîmées, entreprises à larrêt, familles sans réponse. Six mois après le cyclone Chido, la vie est loin davoir repris normalement pour beaucoup. Les Mahorais attendent encore les aides, les assurances, ou simplement un coup de main pour rebâtir. Malgré les situations compliquées, la solidarité continue. Mais la population simpatiente : Mayotte a besoin quon l’écoute et quon laide.

À Doujani, Halima vit depuis six mois dans une maison à moitié détruite. « On a rempli les papiers, on a attendu lexpert… mais depuis, plus rien », raconte-t-elle. Sa famille dort dans une seule pièce, protégée par une bâche en plastique. L’assurance a accusé réception du dossier, mais aucune somme n’a encore été versée. « Sans argent, on ne peut rien réparer. On vit comme on peut », dit-elle.

Reconstruction : six mois après Chido, les Mahorais toujours debout, malgré tout
Un homme reconstruit sa barrière à Sada au lendemain du cyclone. Photo d’archive.

Cette situation est loin d’être isolée. Partout sur l’île, des familles attendent encore la visite d’un expert, la validation d’un devis ou simplement une réponse à leur dossier. Chez certains, c’est l’incertitude qui domine : les documents sont-ils complets ? Le contrat couvre-t-il vraiment les dégâts ? Dans l’urgence, beaucoup ont signé des contrats d’assurance sans bien en comprendre les conditions.

« Il y a un vrai manque daccompagnement », regrette Djibril,  un travailleur social au sein du Centre communal d’action sociale (CCAS) de Koungou. « Les démarches sont compliquées, souvent numériques, alors que beaucoup de sinistrés nont pas accès à internet ou ne savent pas comment constituer un dossier solide. »

« Certains experts n’ont pas pu se déplacer »

Du côté des assureurs, on reconnaît la complexité de la situation. À la GMF de Mamoudzou, un conseiller, qui préfère rester anonyme, confirme : « La catastrophe a touché énormément dassurés en même temps. On a été submergés de déclarations, souvent incomplètes ou avec des justificatifs difficiles à obtenir localement. Certains experts nont pas pu se déplacer dans les temps à cause des routes coupées. Et parfois, les clients ne savaient pas quils n’étaient pas couverts pour certains types de dommages. »

Les artisans, eux aussi, subissent les conséquences de cette lenteur. Toiture, plomberie, maçonnerie… les demandes de travaux sont nombreuses, mais les paiements tardent. « Les clients nont pas largent, alors les chantiers ne démarrent pas », explique Youssouf, un artisan de Mamoudzou. « Et nous, on ne peut pas avancer les frais. »

À ces blocages s’ajoute la difficulté à obtenir des matériaux, acheminés avec retard ou devenus plus chers depuis la catastrophe. Le manque de coordination entre les compagnies d’assurance, les services de l’État et les collectivités ralentit davantage le processus.

Six mois après Chido, la nature de Mayotte fait face à plusieurs dangers

Six mois après Chido, la nature de Mayotte fait face à plusieurs dangers
La végétation repousse à Mayotte, six mois après Chido.

Six mois après le passage du cyclone Chido, la végétation mahoraise donne des signes de reprise. Mais cette renaissance reste inégale et menacée par les espèces exotiques envahissantes (EEE) et l’appropriation illégale des terres.

« Il y a eu de la repousse », constate Michel Charpentier, président de l’association Les Naturalistes. Mais cette renaissance de la végétation mahoraise six mois après le passage de Chido est assombrie par différentes problématiques. Les premières observations montrent en effet des repousses, mais surtout une prolifération d’espèces exotiques envahissantes (EEE), comme le Lantana camara, la liane avocat marron ou encore le tabac boeuf. Ces espèces pionnières prolifèrent vite et leur expansion met en danger les plantes endémiques de l’archipel.

Du côté du Groupe d’étude et de protection des oiseaux de Mayotte (Gepomay), on s’est dores et déjà attaqué au tabac boeuf par exemple, présent aux abords du Lac Karihani, à Tsingoni. Son directeur, Émilien Dautrey, détaille une stratégie en deux temps : « On arrache ce qui peut l’être, et on aide les repousses naturelles à simplanter. Lidée, cest de sauver les espèces endémiques. » Mais il s’agit d’un travail colossal qui ne peut être répété à grande échelle sur l’ensemble de l’île dans l’immédiat. Le Gepomay recherche d’ailleurs des bénévoles pour l’aider dans ses missions de terrain.

Espèces et occupations envahissantes

L’urgence ne concerne pas que les espèces envahissantes : des enjeux humains et fonciers pèsent sur les zones forestières dégagées par le cyclone. « Le déboisement a libéré des terrains convoités par des agriculteurs, souvent illégaux », alerte Michel Charpentier. Le manque de moyens humains complique les contrôles et pour l’heure, le président des Naturalistes confie que le gouvernement n’a pas apporté de réponses satisfaisantes jusque là. Et l’absence de l’environnement dans le texte du projet de loi de refondation pour Mayotte lui fait craindre que ces questions ne seront pas prises au sérieux.

Selon lui, trois options s’offrent à l’île : « Soit on ne fait rien et on observe l’évolution naturelle. Soit on lutte contre les EEE déjà bien implantées. Soit, dans certains cas, on replantera, mais ce nest pas loption prioritaire. » En effet, dans certains cas, l’arrachage d’EEE à ce stade pourrait porter préjudice aux espèces endémiques en pleine repousse. Par exemple, certaines lianes crééent de l’ombrage, nécessaire depuis la chute des arbres.

Un diagnostic approfondi est en cours et doit être fait pour chaque zone, afin de trouver la réponse adaptée. Une attente nécessaire d’autant plus que la saison sèche sera décisive pour connaître ce qui a repoussé durablement ou non.

Parcoursup: le soulagement ou la désillusion pour les élèves de terminale du lycée des Lumières

Parcoursup: le soulagement ou la désillusion pour les élèves de terminale du lycée des Lumières
Le lycée des Lumières à Kaweni

Les premiers résultats de Parcousup sont tombés le 2 juin dernier et les élèves sur liste d’attente patientent dans l’angoisse, les résultats arrivant au compte-goutte. Au lycée des Lumières, certains élèves sont soulagés, quand d’autres attendent encore…Tous ont en tout cas le désir de quitter Mayotte au moins le temps de leurs études afin de « découvrir le monde ».

« Je suis contente du résultat de parcoursup : j’ai été acceptée dans une double licence maths/physique-chimie à l’université Gustave Eiffel en région parisienne », raconte Sonia, élève de terminale au lycée des Lumières. Une excellente nouvelle pour la jeune fille dont c’était le premier vœu sur Parcoursup, mais qui était 58ème sur la liste d’attente. Un peu timide, mais loquace une fois lancée, elle nous a évoqué son enthousiasme à l’idée de se rendre dans l’Hexagone pour ses études car elle n’avait jamais eu l’occasion de quitter Mayotte jusqu’à présent. « J’ai besoin de découvrir d’autres endroits, mais mon rêve est de revenir ensuite travailler à Mayotte en tant qu’ingénieure dans le génie civil », détaille-t-elle. Tous les élèves de terminale interrogés nous ont d’ailleurs fait part de leur envie de voyager, pas seulement dans l’Hexagone, mais « autour du monde ». Si plusieurs filières d’études supérieures ont été ouvertes ces dernières années à Mayotte, la plupart des jeunes ont envie de « découvrir de nouveaux horizons », quitte à revenir sur leur île une fois leurs études terminées.

Parcoursup: le soulagement ou la désillusion pour les élèves de terminale du lycée des Lumières
(de g. à d.) Soundoussia, Ikram, Isaac, Nilam et Sonia : 5 élèves de Terminale au lycée des Lumières.

Pour Isaac, les résultats de Parcoursup se sont révélés très satisfaisants également : tous ses vœux ont été acceptés ! Le jeune homme a toutefois changé d’avis entre-temps. « J’avais demandé des BTS, mais finalement j’ai envie d’aller en licence d’informatique à Angers. Je vais donc formuler ce vœu lors de la phase complémentaire », explique-t-il. Isaac et Sonia ont de la famille dans les régions de l’Hexagone choisies, ce qui facilitera leur adaptation. C’est en effet souvent l’isolement qui, ajoutée au changement radical de climat et de mode de vie, explique en partie l’échec d’un grand nombre d’étudiants mahorais en première année d’études supérieures.

Les mitigés…et les désillusionnés de Parcoursup

Tous les élèves n’ont malheureusement pas la chance de voir leur premier vœu accepté par la plateforme d’inscription en ligne. Nilam, par exemple, a été acceptée en licence de psychologie et en licence Accès Santé à Toulouse, mais elle est déçue. « Ce n’est pas ce que je voulais », confie-t-elle. Souhaitant devenir chirurgienne orthopédique, la jeune fille souhaitait intégrer une licence « PASS », mais n’a eu que des licences « LAS ». « Aujourd’hui il y a deux voies pour faire des études de médecines, ce sont chacune des doubles licences, mais la licence PASS met l’accent sur les études de santé tandis que la LAS met l’accent sur l’autre domaine choisi. On a donc plus de chances de réussir le concours pour entrer en médecine en intégrant une licence PASS », explique Nilam. Pour l’instant, elle attend donc les résultats de ses autres vœux. « La psycho, j’aime bien, mais pour moi c’est plus « un plan B » en cas d’échec au concours de médecine, par exemple », affirme-t-elle. Soundoussia est, elle aussi, en attente de réponse pour les licences PASS, mais elle a accepté pour le moment de faire un IUT santé à La Réunion. « Je voulais m’assurer au moins une filière dans la santé », raconte-t-elle. « Et ça me permettra d’apprendre à mieux m’organiser pour retenter d’obtenir une place en licence PASS l’année prochaine », développe celle qui rêve de devenir médecin sans frontières.

Enfin, il y a les « désespérés » de Parcoursup. « Pour moi, c’est une désillusion totale », se lamente Ikram. « J’ai eu 18 vœux refusés et 18 vœux en attente. Je ne m’attendais vraiment pas à ça », se plaint-il en déclarant qu’il se lève chaque matin avec l’espoir de voir enfin l’inscription « admis » mentionnée sur la plateforme. Le jeune homme explique ces nombreux refus par le fait d’avoir des résultats moyens dans les matières autres que ses spécialités SVT et physique. Souhaitant devenir ingénieur en génie civil, il avait demandé principalement des bachelors universitaires de technologie (BUT) et des brevets de technicien supérieur (BTS), mais aussi des licences en SVT, en guise de « plan B ». N’ayant toujours rien pour le moment, il se sent perdu. « Si je n’ai toujours rien à la fin, le RSMA sera peut-être mon dernier recours », lance-t-il sans grand enthousiasme.

La phase complémentaire de Parcoursup s’est ouverte ce mercredi 11 juin et court jusqu’au 9 septembre. Étant réservée prioritairement à ceux n’ayant pas encore trouvé de formation post-bac, les élèves comme Ikram ont encore une chance de décrocher une formation qui leur convienne.

Circulation de SMS frauduleux se faisant passer pour l’Assurance Maladie à Mayotte

Circulation de SMS frauduleux se faisant passer pour l’Assurance Maladie à Mayotte

La Caisse de Sécurité Sociale de Mayotte (CSSM) signale la diffusion de SMS frauduleux usurpant l’identité de l’Assurance Maladie. Ces messages incitent les destinataires à cliquer sur un lien menant vers un site externe afin de recueillir des informations personnelles, voire bancaires. La CSSM rappelle que l’Assurance Maladie ne contacte jamais les usagers par SMS ni via les réseaux sociaux pour ce type de démarche. Il est recommandé de ne pas répondre à ces messages, de ne pas cliquer sur les liens, et de signaler tout contenu suspect. Pour toute information fiable, les usagers sont invités à consulter uniquement les canaux officiels : le site www.ameli.fr, le portail www.cssm.fr, ainsi que les guichets et numéros habituels de la CSSM.

Découverte de l’archéologie à Chirongui

Découverte de l'archéologie à Chirongui

La commune de Chirongui, à travers son service patrimoine, organise en collaboration avec la Direction des Affaires Culturelles une matinée de découverte de l’archéologie de Mayotte, ce samedi 14 juin au Pôle culturel de Chirongui. Au programme : initiation à la poterie mahoraise avec l’association Fahizagna Atsika de Sohoa, atelier archéologie animé par les médiateurs du musée de Mayotte, et conférence de restitution des recherches menées sur le site de M’jini Chirongui.

Découverte de l'archéologie à Chirongui

Un homme agressé à coups de couteaux devant chez lui à Cavani

Un homme agressé à coups de machette devant chez lui à Cavani

L’organisateur de “voulés” sur les îlots communément appelé “La piraterie by SB Nadj”, a été sauvagement agressé par trois individus cagoulés devant chez lui à Cavani M’tsapéré hier jeudi vers 5h00 du matin alors qu’il s’apprêtait rejoindre son lieu de travail. Alertés par les cris, les voisins se sont précipités à son domicile et ont réussi à faire fuir les agresseurs. Gravement blessé à la tête, il a été pris en charge par les sapeurs-pompiers et admis au CHM. Il a eu une vingtaine de points de sutures. Une plainte a été déposée au commissariat de Mamoudzou.

En commission, les députés se sont mis d’accord pour mettre fin au titre de séjour territorialisé

En commission, les députés se sont mis d’accord pour mettre fin au titre de séjour territorialisé

Après son adoption par le Sénat le 27 mai, la loi de programmation pour la refondation de Mayotte a été examinée en commission à l’Assemblée , l’étape qui précède le vote des députés. Au terme de trois jours de débat, la commission des Lois a adopté le texte ce jeudi. Il prévoit notamment l’abrogation du titre de séjour territorialisé au 1er janvier 2030. Reste à savoir si les députés vont conserver cette mesure lors du vote, le gouvernement y est notamment opposé et en particulier le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau. Estelle Youssouffa est l’une des rapporteure du projet de loi.

« Juin Vert » : les associations de Mayotte sensibiliseront les petits-terriens ce samedi

« Juin Vert » : les associations de Mayotte sensibiliseront les petits-terriens ce samedi
Le lancement de l’opération s’est déroulée le mercredi 4 juin dernier à la MJC de Kawéni.

« Juin vert », l’opération nationale de sensibilisation au dépistage du cancer du col de l’utérus et à la vaccination contre le papillomavirus, a été lancée la semaine dernière à Mayotte. Ce samedi 14 juin, les associations mahoraises de lutte contre le cancer profiteront de l’opération « Petite-Terre en modes doux » pour sensibiliser les Petits-terriens à cette problématique qui concerne aussi bien les femmes que les hommes.

Après « Octobre rose » pour le cancer du sein et « Mars bleu » pour le cancer colorectal, place à « Juin vert » ! Cette opération nationale de lutte contre le cancer du col de l’utérus a été lancée à Mayotte le mercredi 4 juin dernier à la MJC de Kaweni. « Malheureusement, c’était aussi le jour de la grève des taxis, nous avons donc eu moins de monde que ce que nous espérions », explique Elanrif Boinadi, le coordinateur de l’Association Mahoraise de Lutte contre le Cancer (Amalca). « Une centaine de personnes étaient néanmoins présentes et les membres de l’association se sont joints aux professionnels de la CRDC (Centre Régional de Dépistage des Cancers) pour sensibiliser des passantes dans les rues autour de la MJC. Soit des mamans amenant leurs enfants à l’école, soit des collégiennes et des lycéennes qui se rendaient dans leurs établissements », ajoute-il.

Depuis, les opérations de sensibilisation se poursuivent sur le territoire. Ce samedi 14 juin, l’Amalca mènera une opération de sensibilisation en parallèle de « Petite-Terre en modes doux », l’évènement organisé par la Communauté de Communes de Petite-Terre pour promouvoir les modes de transports alternatifs aux véhicules motorisés engendrant pollution et sédentarité.

Pas encore de chiffres à Mayotte

Le cancer du col de l’utérus est le quatrième cancer féminin le plus fréquent en France, avec environ 3.100 cas diagnostiqués chaque année et plus de 1.000 décès. À Mayotte, les données précises font encore défaut. «C’est l’Arlésienne », glisse avec amertume Elanrif Boinali. « Nous espérions obtenir enfin ces chiffres lors de la conférence de vendredi dernier organisée par le CHM, mais on nous répond toujours que les données statistiques ne sont pas encore disponibles sur le territoire ». Il nous a néanmoins affirmé que, d’après ce qu’il a entendu dire de la part des médecins du CHM, le taux d’incidence de ce cancer à Mayotte serait proche de celui des pays pauvres de la région où la sensibilisation et la vaccination restent peu développées. «Il ne faut pas oublier que le CHM est, dans les faits, un hôpital régional et beaucoup de Comoriennes y arrivent avec des cancers à un stade déjà très avancé », explique-t-il.

Afin de préserver la population contre ce cancer, le responsable associatif insiste donc sur l’importance pour les femmes de se faire dépister tous les 3 ans via un frottis, à partir de l’âge de 25 ans. Les jeunes, filles et garçons, peuvent quant à eux se faire vacciner contre le papillomavirus, responsable de ce cancer, dès l’âge de 11 ans. Car, si ce sont les femmes qui développent à terme des cancers du col de l’utérus à cause de ce virus, les hommes sont quant à eux des « porteurs sains ». Ils peuvent donc le transmettre via leurs relations sexuelles, d’où l’importance pour eux aussi de se faire vacciner et dépister.

Le flash infos du jour

Flash infos Mayotte du Mardi 17 juin 2025
Mardi 17 juin 2025

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes