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Mariam Saïd Kalame porte désormais la voix du parti présidentiel à Mayotte

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Mariam Saïd Kalame enlace Soula Saïd-Souffou, le 2 octobre 2022. Ils viennent de remporter l’élection départementale partielle du canton de Sada et Chirongui.

Sociologue de formation, Mariam Saïd Kalame vient de rentrer deux fois dans l’histoire (politique) de Mayotte, en seulement quelques mois. Celle qui a battu (avec Soula Saïd-Souffou) Mansour Kamardine et Tahamida Ibrahim à la tête du canton de Sada-Chirongui vient d’être désignée porte-parole du parti Renaissance, avec effet ce jeudi 9 mars. La conseillère départementale de Sada-Chirongui n’a rien perdu de la combativité qui la caractérise.

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Conseillère départementale depuis octobre 2022, Mariam Saïd Kalame sera très bientôt la porte-parole du parti Renaissance à Mayotte.

Flash Info : Quel est le premier bilan que vous dressez après quelques mois passés à la tête du canton de Sada-Chirongui ?

Mariam Saïd Kalame : En ma qualité d’élue du canton de Sada-Chirongui, je suis satisfaite d’avoir été entendue par les électrices et les électeurs et au-delà de toutes les Mahoraises et Mahorais au-devant desquels j’ai pu dégager beaucoup d’énergie pour promouvoir des projets et des idées pour l’avenir de notre département. Et vous pouvez me croire, ça n’a pas été facile car rien ne m’a été épargné, mais c’est le jeu classique de la politique. Certaines dates restent ancrées à vie dans mon esprit. Le 22 juillet 2022, à 12 h 05, je reçois un coup de file m’annonçant que le Conseil d’État venait d’annuler définitivement l’élection de Mansour Kamardine et de sa binôme Tahamida Ibrahim à la tête du canton de Sada-Chirongui. La préfecture de Mayotte avait 45 à 90 jours pour organiser un nouveau scrutin. Finalement, les nouvelles élections se sont tenues deux mois plus tard en septembre. Dans ma tête, à aucun moment je n’avais envisagé ce qui allait suivre. Dans mon groupe politique, personne ne m’avait annoncé que je repartais en campagne à la mi-août sans le binôme (N.D.L.R. Mohamed Abdou) qui m’avait accompagné en 2021 et qui s’était énormément dépensé devant la justice pour faire annuler cette élection. Je l’ai appris de la bouche même de l’intéressé un matin à 6 heures, « je t’informe que pour des raisons personnelles et professionnelles je ne serai peut-être plus de la partie ». Malgré le contexte particulier qui prévalait, il m’a fallu donc six semaines pour trouver un binôme, bâtir un projet, mener campagne et gagner les élections. 

F.I.: Votre prise officielle de fonction n’est pas passée inaperçue. Quelle impression vous laisse cette expérience ?

M.S.K : Mes impressions à propos de l’accueil qui nous a été réservé, mon binôme Soula Saïd-Souffou et moi-même au cours de la journée du 17 novembre 2022, c’est que les élections ont été respectées. Et conformément aux souhaits des électeurs de Sada-Chirongui, nous avons tendu la main à la majorité en place au conseil départemental. Celle-ci n’en a pas voulu, le mot d’ordre a été « ne nous les envoyer pas ! ». Notre péché a été d’avoir battu Mansour Kamardine et Tahamida Ibrahim, deux membres importants de la majorité, dans une élection partielle. J’assume pleinement ce fait et je n’en éprouve aucun regret pour cela ! Je n’ai donc éprouvé aucune rancœur, je suis restée imperturbable parce que j’étais là dans cet hémicycle en qualité d’élue d’une population. Il y a un point commun à toutes les différentes fonctions que j’ai occupé dans cette île, c’est le service à la population. J’ai été désigné pour siéger à un minimum de commissions. C’est la loi qui veut cela et il n’y a rien de particulier à souligner. Je me fais un plaisir fort à siéger, avec les mêmes personnes qui m’ont méprisé en novembre 2022. Je siège régulièrement, je travaille aux commissions, je donne mon avis et tout se passe correctement. C’est juste un jeu de rôle. Au risque de me répéter, non, je ne regrette pas d’être là, et je crois beaucoup à l’avancement des choses en faveur de cette île. Vous entendrez parler de moi très bientôt. Je viens en effet d’être désignée porte-parole du parti Renaissance (celui du chef de l’État Emmanuel Macron) à partir du jeudi 9 mars. C’est la première fois que j’adhère à une formation politique. Dans le souci de satisfaire les attentes de la population de Sada-Chirongui, je me dois d’étudier toutes les possibilités qui se présentent afin de leur donner raison de nous avoir choisi mon binôme et moi pour défendre leurs intérêts au sein de l’assemblée départementale.

F.I. : Vos adversaires mettent en exergue un manque d’expérience politique par comparaison à votre ancien concurrent, Mansour Kamardine. Vous leur répondez quoi ?

M.S.K: Je vais être claire avec vous. Ma première aventure électorale remonte à 2021 dans la municipalité de Chirongui sur la liste de Roukia Lahadji. Je siège au conseil municipal de Chirongui, bien avant le Département. A 50 ans passés, j’ai eu le temps de construire une famille, une carrière professionnelle, me faire de la place en qualité de fonctionnaire et une notoriété sur l’ensemble de ce territoire pendant vingt ans, à des postes à responsabilité. Donc ce n’est aucunement une recherche de promotion sociale qui m’amène au conseil départemental. Ma vision de la politique, c’est se mettre au service de la population. En dehors des « bobos et maladies » dont nous les humains sommes parfois sujets, nous sommes élus pour être au service de la population. Ma décision [de me porter candidate à la fonction d’élue départementale] a été mûrement réfléchie, je me suis lancé dans cette aventure en mon âme et conscience et en parfaite connaissance des rouages politiques auxquels peuvent se heurter des hommes et des femmes élus. A travers mes expériences professionnelles précédentes, au sein de cet hémicycle, j’ai appris que les problèmes se règlent en dehors de la politique politicienne. Il faut mettre en valeur les techniciens et travailler avec eux si l’on veut faire avancer les choses et faire aboutir les dossiers. Et c’est ce que j’ai organisé pour ce mardi matin à 9 heures dans les locaux de la mairie de Chirongui avec les agents de toute une direction de nos services. Le refus de certains aux commandes du Département de nous attribuer des bureaux mon binôme et moi (N.D.L.R. la majorité départementale considère que les conseillers d’opposition peuvent se partager leurs locaux) ne sera pas un frein pour nous d’assurer les missions qui nous sont confiées. Et jamais je ne m’abaisserai à manquer du respect au président du conseil départemental (N.D.L.R. Ben Issa Ousseni) ou à tout autre élu pour cela. Ils ont une légitimité conférée par la population à travers le choix des urnes, ils sont tous respectables, qu’ils siègent au sein du groupe de la majorité ou de l’opposition.

F.I. : Comment se passe votre relation de travail avec votre binôme ?

M.S.K. : Je tiens à rendre un hommage appuyé à mon binôme Soula Said-Souffou, une personne qui aime particulièrement Mayotte, qui a toujours su distinguer les besoins et défendre les intérêts de notre île. Il en a fait la raison de sa vie et l’a prouvé à diverses occasions, dans les conditions difficiles du déroulement de ces élections départementales partielles de 2022. En seulement cinq semaines, il a su s’adapter et participer à la construction du projet politique que nous défendons ensemble dans le cadre de cette mandature. Je prends l’engagement que cette expérience ira jusqu’au bout et que nous ferons tous les deux tout ce qui est en notre capacité pour mener notre mandature à son terme dans le seul intérêt de notre population.

Nadine et Farrah Hafidou, deux sœurs au service des entreprises

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Farrah Hafidou est présidente de la fameuse couveuse d’entreprises Oudjerebou.

L’une est membre du conseil économique, social et environnemental (CESE), de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Mayotte, et cheffe d’entreprise. L’autre est présidente de la fameuse couveuse d’entreprises Oudjerebou et participe aux côtés de sa sœur au développement d’Idephi, dans le domaine de la maîtrise d’ouvrage. Nadine et Farrah Hafidou ne cessent d’avancer, emmenant leurs collaborateurs et leur île dans leur sillage. Mayotte Hebdo dresse un portrait des deux sœurs à l’occasion de son dernier numéro consacré à la journée internationale des droits des femmes. 

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Nadine Hafidou est membre du conseil économique, social et environnemental (CESE) et de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Mayotte.

Il est des familles touchées par la fibre entrepreneuriale, y compris à Mayotte, second territoire le plus dynamique de France en termes de créations d’entreprises, avec 1 802 en 2021. C’est sûrement le cas de la sororie Hafidou, comptant Farrah, la petite sœur, et Nadine, l’aînée. Cette dernière a déjà atteint des sommets : neuvième ultramarine à siéger au CESE, la « troisième chambre » de France après l’Assemblée nationale et le Sénat, Nadine Hafidou y est surtout l’une des rares mahoraises, suivant d’autres femmes telles que Sarah Mouhoussoune. Reconnue pour ses compétences et appréciée pour son curriculum vitae bien fourni, notamment grâce aux actions menées lors de sa présidence au sein de l’association des CCI d’Outre-mer (Acciom), Nadine Hafidou est aussi l’une des meilleures porte-paroles des entreprises du 101ème département français.

Nommée jusqu’en 2026 au CESE, la cheffe d’entreprise est vice-présidente de la Délégation aux Outre-mer et membre de la commission ‘nvironnement, émettant donc des recommandations au niveau national. Elle ne laisse pas pour autant tomber son bébé, la société Deltah Immo, devenue Idephi, qu’elle cogère avec sa sœur, Farrah. Cette dernière agit également dans l’intérêt des entrepreneurs mahorais, présidant la couveuse d’entreprises Oudjerebou, située à Cavani. L’organisme, existant depuis treize années, a accompagné – ou couvé – plusieurs dizaines de projets avec succès, et n’hésite pas à multiplier les partenariats avec les institutions et entreprises locales, sous l’impulsion de sa présidente. Oudjerebou faisait notamment partie du jury pour les derniers Trophées mahorais de l’entreprise, organisés par la Somapresse.

L’entrepreneuriat au féminin

La couveuse s’est également distinguée en accompagnant des jeunes de quartiers prioritaires, mais aussi et surtout des femmes mahoraises, via le réseau « Marraine et moi », mettant en relation nouvelles et anciennes entrepreneuses locales. Il faut dire que Farrah Hafidou avait de quoi témoigner d’une détermination sans limites pour les femmes du département, ayant vu sa sœur grimper les échelons locaux et nationaux. Nadine n’est en effet pas arrivée là par hasard, ni sans appuyer ses semblables. Dès ses débuts dans le monde de l’entreprise, elle souhaite donner l’exemple et incite les femmes à fonder leurs sociétés. Elle crée alors « l’entrepreneuriat au féminin » à Mayotte et devient la présidente de l’association. Suite à cela, tout s’enchaîne : élue à la CCI Mayotte en 2016, bras droit du président actuel à la CCI France, puis présidente et vice-présidente de l’association des CCI d’Outre-mer (Acciom), avant de siéger au CESE depuis 2021. Et, vu la jeunesse et le dynamisme des deux sœurs, nul doute que les parcours de Nadine et Farrah Hafidou ne sont pas terminés, pour le plus grand bonheur des entreprises de l’île au lagon.

Retrouvez l’intégralité de la liste des femmes qui font et feront Mayotte dans le numéro 1033 de Mayotte Hebdo, disponible gratuitement ici : www.mayottehebdo.com/mayotte_hebdo/

Caribus : fin de la circulation provisoire sur la voie de bus à Passamaînty

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Depuis le 29 novembre, date de mise en service de la déviation à Passamaïnty sur la RN2, les véhicules empruntaient la future voie de bus. Ces travaux ont permis à la communauté d’agglomération de Dembéni–Mamoudzou (Cadéma) de réaliser la pose de canalisation d’un nouveau réseau d’eau potable, ainsi que de créer deux nouveaux carrefours, qui possèdent désormais des feux de circulation. Réalisé dans le cadre du projet Caribus, ce chantier avait créé de nombreux embouteillages, ce qui avait conduit l’intercommunalité à mettre en place des navettes gratuites. Depuis ce lundi 6 mars en milieu de matinée et après plusieurs semaines de travaux, la circulation sur les futures voies de bus est terminée ! En effet, les véhicules circulent de nouveau sur le tracé original de la route nationale et doivent s’adapter aux nouveaux croisements. 

Levée de la restriction d’usage de l’eau dans le sud

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La SMAE (société mahoraise des eaux) informe les usagers des villages de Mronabéja, Passi-Kéli et Mbouini, qui se trouvaient sous restriction d’usage de l’eau pour les usages alimentaires de l’eau depuis le 25 février, d’un retour à la normale, ce lundi 6 mars. L’eau est de nouveau consommable pour les usagers alimentaires sur l’ensemble de ces trois communes.

Djassim Ahamada termine deuxième de Mister France

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Le sauteur en longueur et spinteur mahorais de 29 ans faisait partie des prétendants au titre de Mister France, dont la cérémonie s’est déroulée, ce samedi, à Poissy (Yvelines). Ce concours, équivalent de Miss France chez les hommes, départageait 29 candidats. Originaire de Mamoudzou, Djassim Ahamada est le premier Mahorais à terminer sur un podium. Il s’est classé, en effet, premier dauphin, juste derrière Lisandre Van Muylders, Mister Corse et nouveau Mister France. Précédemment, il avait rejoint la liste des douze finalistes à la fois choisis par le public et sur la base de ses résultats au concours de culture générale.

Réforme des retraites : un appel à la grève par l’intersyndicale de Mayotte pour le mardi 7 mars

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L’intersyndicale de Mayotte (UI-CFDT, UD-FO, CFE-CGC, FSU, CGT-Ma, SUD-Solidaire, Unsa) appelle toutes et tous les travailleuses et travailleurs (public, privé, jeunes et retraité) à se mobiliser, se mettre en grève et à manifester le mardi 7 mars 2023, à 8h, sur le parvis du comité de tourisme, à Mamoudzou.

Cet appel à la mobilisation est réaliser afin d’exiger : le renoncement du gouvernement au report de l’âge légal de la retraite de 62 à 64 ans et à l’accélération de l’augmentation de la durée de cotisation ; l’application du taux et du plafond de la sécurité sociale de droit commun sur les calculs de pensions, pour une retraite digne ; l’ouverture des droits aux régimes complémentaires de retraite (IRCANTEC, AGIRC-ARRCO) ; l’application du code de la sécurité sociale ; l’application du SMIC de droit commun et en finir avec les discriminations ; l’extension des conventions collectives nationales ; l’alignement de l’indexation des salaires à 53% pour finir avec les disparités de traitement ; l’application du droit commun sur les minima-sociaux (allocations familiales, logement, rentrée scolaire, ASPA, AAH, RSA, prime d’activité, …) ; la revalorisation de la carrière des anciens agents de l’ex-fonction publique locale de la CDM en reprenant en compte leur ancienneté générale de services (AGS) ; la reprise de la totalité de la carrière des énergiciens de Mayotte par la Caisse Nationale de retraite des IEG (CNIEG) ; l’harmonisation des pensions des agents de la FP ; le maintien de la bonification outremer ; le maintien et l’application à toutes et tous de l’indemnité temporaire de retraite (ITR).

« Depuis le 19 janvier dernier, la population ne cesse de démontrer sa très forte détermination à refuser le projet de réforme des retraites du gouvernement à travers les grèves, les manifestations mais aussi la pétition en ligne qui a atteint un million de signatures. Au fil des semaines, les sondages démontrent également une hausse de ce rejet massif puisque dorénavant, plus de 7 français sur 10 et 9 travailleurs sur 10 se disent opposés au projet de réforme », affirme l’intersyndicale. 

Lancement d’une plateforme collaborative pour des bâtiments résilients

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Le programme inter outre-mer pour des bâtiments résilients et économes en énergie (Ombree) a été mis en place par l’État, en 2020, pour permettre aux territoires ultramarins de réduire leurs consommations d’énergie. Il permet aux professionnels de la construction de développer leurs connaissances, de partager les bonnes pratiques et de valoriser leurs retours d’expériences issus du terrain. Pour compléter ce dispositif, une plateforme collaborative vient d’être lancée. Appelée Pergola, elle permet de créer un espace pour mutualiser les différentes ressources locales relatives aux bâtiments et aux économies d’énergie, et ainsi de créer une communauté autour des professionnels de la construction des territoires ultra-marins déjà engagés (Guadeloupe, Guyane, Martinique, Réunion, Nouvelle-Calédonie et Mayotte).

Environnement : nouvelles bases de données collaboratives à Mayotte

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A Mayotte, aucun outil d’évaluation des actions en éducation à l’environnement et au développement durable (EEDD) n’existait encore. Or, ce type d’outil permet notamment d’avoir une vision globale de l’EEDD sur un territoire. C’est ainsi que le Réseau EEDD 976 a demandé le déploiement du tableau de bord EEDD à Mayotte ; celui-ci est actif depuis janvier 2023. Plus d’une vingtaine de structures ont déjà rejoint le tableau de bord EEDD.

Le réseau EEDD 976 pourra collecter les données liées à son territoire. Une association ou autre structure EEDD quant à elle pourra obtenir des données facilement et rapidement exploitables (graphiques, cartes, tableaux, etc.) pour son rapport d’activités et ses bilans annuels par exemple. Aux niveaux régional et national, cet outil permet d’obtenir une vision globale de l’EEDD sur un territoire (nombre d’animations, d’emplois, de participants, de partenaires, etc.), d’évaluer son action, puis de communiquer, et de participer à la construction des politiques en EEDD. Toute structure contribuant de près ou de loin à l’EEDD à Mayotte est la bienvenue.

France 2030 et agriculture biologique : deux plans de soutien aux agriculteurs

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A l’occasion du Salon international de l’agriculture, qui s’est terminé ce dimanche, le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Marc Fesneau, a annoncé le lancement du dispositif France 2030 et a dévoilé le contenu du plan pour l’agriculture biologique. Pour soutenir le déploiement concret de l’innovation dans le monde agricole, un dispositif d’aide directe aux investissements des agriculteurs est lancé dans le cadre de France 2030. Le dispositif « Équipements pour la troisième révolution agricole » a été lancé à l’occasion du Salon de l’agriculture. Ce guichet, opéré par FranceAgriMer, est ouvert pour accompagner tous les acteurs de monde agricole, individuels et collectifs. Pour déployer pleinement l’innovation au cœur des exploitations, dans tous les territoires, les agriculteurs seront soutenus dans l’achat de matériels innovants, grâce à une enveloppe de 400 millions d’euros, dont 100 millions fléchés sur les filières fruits et légumes. Les matériels éligibles ont été sélectionnés sur l’optimisation des ressources en eau, la sobriété énergétique des installations, l’adaptation aux aléas climatiques et sanitaires. Ce dispositif France 2030 est au service de la souveraineté alimentaire, pour renforcer la résilience et l’adaptation de l’agriculture française.

D’une autre part, le plan pour l’agriculture biologique vise à apporter une aide d’urgence aux exploitations du secteur en difficulté. Ce secteur connait, comme toutes les filières agricoles, des difficultés conjoncturelles liées au contexte d’augmentation de charges, qui accentue un replu de la demande en certains produits biologiques. Pour permettre au secteur de poursuivre sa dynamique, des mesures additionnelles ont été annoncées, via des mesures conjoncturelles immédiates afin d’apporter une aide d’urgence à celles des exploitations en agriculture biologique qui sont en grave difficultés économiques, par le déploiement d’un fonds doté de dix millions d’euros. Mais aussi, par des mesures structurelles de long terme, par la mise en place d’un travail interministériel et par une réforme de la gouvernance de l’agence BIO.

Nouvelle destruction de charbonnière illégale à M’tsapéré

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La préfecture de Mayotte indique que, le jeudi 2 mars, la direction départementale de l’alimentation de l’agriculture et de la forêt (Daaf), avec l’appui de la police nationale, a procédé à la destruction d’une charbonnière illégale d’un volume de 40 m³, au lieu-dit Chaouéni à Mtsapéré, commune de Mamoudzou. Cette action a été entreprise dans le cadre du plan d’actions de la mission inter-service de l’eau et de la nature de Mayotte (Misen 976). « La Daaf rappelle que la pratique du charbonnage est strictement réglementée et que les contrevenants à la réglementation s’exposent à des poursuites au titre du code forestier », est-il rappelé.

Caribus : « Si on ne fait rien, ça va être le gros bordel »

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Estimés à 200 millions d’euros, les travaux du Caribus sont prévus jusqu’en 2026. Le parcours de la ligne 1 commence à se dessiner à Passamaïnty.

Projet phare de la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadéma), le Caribus est passé dans sa phase travaux depuis quelques mois. Le chantier se rapprochant du centre de Mamoudzou, il devient plus que nécessaire de développer des alternatives (vélos, bus, navettes maritimes) pour réduire les perturbations.

Où en est la première ligne ?

Sur les quatre lignes de bus (Hauts-Vallons-Passamaïnty, Passamaïnty-Dembéni, Hauts de Mamoudzou et Vahibé-Passamaïnty), la première est celle qui connaît l’avancée la plus visible ces derniers mois. Les feux sont désormais installés à Passamaïnty. Parmi les gros travaux dans les prochaines semaines, l’aménagement de la voie au niveau du rond-point SFR aura lieu au mois d’avril. Président de la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadéma), Rachadi Saindou prévient que le développement de Caribus ne pourra sa faire sereinement sans le développement d’alternatives à la voiture. « Si on ne fait rien, ça va être le gros bordel. »

Est-ce que les navettes fonctionnent bien ?

Premier exemple, le feu de chantier à Passamaïnty a entraîné des embouteillages encore plus conséquents que d’habitude en novembre, forçant la Cadéma à mettre en place une première ligne de bus gratuits depuis Hajangua, jusqu’à Kawéni. Celle-ci a trouvé peu à peu son public. Les taux d’occupation des bus ces dernières semaines dépassaient souvent les 50%, avec un pic à 84% à 5h du matin. De 1.317 personnes transportées au cours de la semaine du 12 décembre, leur nombre est passé à 3.229 pour celle du 13 février. « Sur le parking de Tsararano, un homme m’a dit qu’en rentrant le soir, il pouvait jouer avec ses enfants et discuter avec sa femme », raconte Ludovic Mihai, le directeur mobilités de la Cadéma.

Le système va-t-il se développer dans le nord de l’agglomération ?

C’est le souhait de la Cadéma qui envisage l’ouverture d’une deuxième ligne dans le sens Kawéni-Mamoudzou dans deux mois. Il n’est pas exclu qu’elle parte de Longoni, l’agglomération étant en pourparlers avec sa voisine, la communauté d’agglomération du Grand Nord de Mayotte. « L’idée, c’est de réduire le flot de voitures depuis la commune de Bandraboua », explique le président de la Cadéma.

Et les autres modes de transport ?

« Nous parlons de mobilités à la Cadéma, pas de mobilité. On ne voit pas l’intérêt d’avoir que du bus, il nous faut du vélo, des navettes maritimes », fait valoir le directeur mobilités, qui insiste sur l’accès aux vélos. « Il faut une acculturation au vélo. A Mayotte, il n’est pas encore développé. » L’agglomération encourage d’ailleurs les plus jeunes en réalisant des actions dans les écoles. Elle s’appuie aussi sur une prime à vélo versée sous la forme de bons d’achats. Plusieurs centaines de ces bons ont été distribuées dans les deux communes. Concernant les infrastructures, un schéma directeur cyclable, qui inclut la création de pistes cyclables, va voir le jour.

Les navettes maritimes vont-elles voir le jour ?

Un projet du conseil départemental prévoit depuis des années la création de lignes maritimes comme alternative à la route. Las d’attendre la collectivité départementale, la Cadéma a décidé de se saisir du dossier. Une première ligne Iloni-Mamoudzou doit voir le jour avec des navettes de 50 passagers ayant une motorisation propre. Le marché de conception-réalisation va être lancé ce mois-ci, la collectivité espère la lancer « début 2024 ». Elle pourrait être suivie par une autre ligne plus petite allant de la plage d’Hamaha à la barge de Mamoudzou. Cela pourrait réduire considérablement les temps de trajet depuis le nord de la commune. En outre, le ponton d’Hamaha pourrait faire l’objet d’un partenariat public-privé avec le concours du propriétaire de l’hôtel Hamaha. « Ils avaient eux aussi un projet de ponton », indique Rachadi Saindou.

La construction du nouvel hôtel de ville de Sada a démarré

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Les travaux de l’hôtel de ville de Sada ont démarré le 1er mars. Crédit : Commune de Sada.

Alors que la commune est dépourvue de mairie depuis 2019, les travaux de son nouvel hôtel de ville viennent de commencer. Un projet évalué à onze millions d’euros qui devraient permettre de regrouper les différents employés.

Les premiers coups de pelleteuse ont été donnés sur le site du nouvel hôtel de ville de Sada. La commune de 11.000 habitants a lancé les travaux, ce mercredi 1er mars. La collectivité était en effet dépourvue d’édifice municipal depuis la destruction des six bâtiments de l’ancienne mairie, lors de la précédente mandature, en 2019, pour cause de vétusté. L’objectif de cette nouvelle enceinte sera ainsi de regrouper les employés de la commune et leurs compétences, qui étaient jusqu’à lors dispersés sur huit sites différents.

Un bâtiment de 1.855 m² avec deux étages

Les travaux devraient durer 24 mois pour un montant prévisionnel de onze millions d’euros. C’est le cabinet Co-architectes spécialisé dans l’architecture bioclimatique tropicale et basé dans la ville de Saint-Pierre à La Réunion, qui a pensé ce projet. Au-delà de la construction d’une mairie, l’idée était de dégager de l’espace public, d’en faire un lieu de vie et de respiration, reprenant les coutumes de Sada et de l’île. Le nouvel édifice, construit sur un terrain de 2.633 m², s’étendra sur 1.855 m² de plancher et comprendra deux étages. La municipalité espère une livraison de l’édifice en début d’année 2025.

Parcoursup : fin de la première phase de formulation des vœux, ce jeudi

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La phase d’inscription et de formulation des vœux de Parcoursup a débuté le mercredi 18 janvier. Les candidats ont jusqu’à ce jeudi 9 mars pour formuler des vœux. Après cette date, les retardataires devront patienter jusqu’à l’ouverture de la phase complémentaire le 15 juin 2023. Pour rappel : les candidats peuvent formuler jusqu’à dix vœux pour des formations sélectives et non sélectives, et dix autres vœux pour des formations en apprentissage (sans limite de date de formulation). La plateforme nationale propose environ 21.000 formations reconnues par l’État, pour permettre aux candidats de réaliser leur projet de poursuites d’études supérieures à la rentrée 2023. 

À Mayotte, plus de 48 formations différentes sont présentes sur Parcoursup avec 24 brevets de technicien supérieur des domaines du service et de la production, trois classes préparatoires aux grandes écoles, huit Licences, deux diplômes d’état, cinq mentions complémentaires et d’autres formations diplômantes. Pour vous inscrire, vous devez disposer d’un INE (Identifiant National Elève) et d’une adresse électronique couramment consultée. Vous rencontrez des difficultés dans votre inscription ou la saisie des vœux, n’hésitez pas à solliciter l’assistance Parcoursup de Mayotte : − depuis la rubrique Contact de votre dossier Parcoursup − via le numéro vert (gratuit), ouvert de 8h à 12h du lundi au vendredi toute l’année pour les candidats, familles et professeurs de l’académie : 0 800 721 800. 

Le numéro vert sera exceptionnellement ouvert en journée continue de 8h à 16h les 8 et 9 mars. Le rectorat conseille aux candidats de « s’assurer les vœux souhaités soient formulés au plus tard le 9 mars minuit » et de « formuler un maximum de vœux, sans auto-censure, en étant cohérent et ambitieux dans vos choix ». Après la date limite, les candidats auront près d’un mois, jusqu’au jeudi 6 avril, date limite de confirmation des vœux, pour finaliser leur dossier Parcoursup et compléter leurs candidatures.

1,5 millions d’euros pour l’Adim, lauréat de l’appel à projets « plan innovation outre-mer »

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L’Agence de développement et d’innovation de Mayotte (Adim) a été annoncée comme l’une des huit lauréats de l’appel à projets national « plan innovation outre-mer ». Le Pôle d’innovation intégré de Mayotte (PI2M) de l’Adim, qui ambitionne de « soutenir l’innovation et le développement durable du territoire mahorais » sera ainsi soutenu à hauteur de 1,515 millions d’euros – l’enveloppe globale du « plan innovation outre-mer » s’élevant à quinze millions d’euros. L’appel à projets est piloté par le Secrétariat général pour l’investissement et géré par la Banque des Territoires pour le compte de l’État dans le cadre de la politique d’investissement France 2030. Il fait suite à l’appel à manifestations d’intérêt « Innovation Outremer » qui a permis à l’État, dès novembre 2020, d’accompagner treize lauréats – dont l’Adim – à hauteur de 1,2 million d’euros pour financer des études d’ingénierie en vue de poursuivre le montage de leurs projets et d’en améliorer le contenu et la qualité.

Les salariés du GIP L’Europe à Mayotte mettent fin à leur grève

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Une partie des salariés du GIP ont choisi de faire grève pour dénoncer les dysfonctionnements de la structure cogérée par le Département de Mayotte et la préfecture.

Un protocole d’accord, signé ce samedi 4 mars, met fin au mouvement initié par les employés du GIP L’Europe à Mayotte, le mercredi 1er mars. La structure, cogérée par le conseil départemental de Mayotte et la préfecture, est en crise après la révélation de dysfonctionnements internes et l’éviction de son directeur, Ali Soula, il y a un mois.

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Une partie des salariés du GIP ont choisi de faire grève pour dénoncer les dysfonctionnements de la structure cogérée par le Département de Mayotte et la préfecture.

Le calme est-il enfin revenu au siège du GIP L’Europe à Mayotte à Tsingoni ? L’établissement, qui accueille une quarantaine de salariés, accompagne les porteurs de projet susceptibles de recevoir des fonds européens. Une tâche ô combien importante pour Mayotte qu’il assure sous l’autorité de gestion, la préfecture. Sauf que le torchon brûle depuis quelques mois. La différence de traitement entre les employés (certains sont mis à disposition par le Département, d’autres par la préfecture, le reste étant composé de contractuels directement rattachés au GIP), la gestion des ressources humaines (des agents refusent de se rendre à Tsingoni ou ont été recrutés au mépris des conventions signées) et la mainmise sur les dossiers du secrétariat général des affaires régionales (Sgar, qui en avait exclusivement la charge précédemment) sont mal perçues. L’éviction d’Ali Soula, le directeur, parce que le préfet Thierry Suquet « n’a plus confiance en lui », n’a rien arrangé. Au contraire, le Mahorais avait écrit une note dénonçant justement ces dysfonctionnements. L’homme de base du GIP étant parti, beaucoup à Tsingoni s’inquiétaient de leur sort et se sont mis en grève, ce mercredi 1er mars. 

Une dizaine de points dans l’accord

Lundi 27 février, les syndicats CGT et CFDT avaient déjà proposé un accord en neuf points comportant par exemple « une application de mesures efficaces des cogestionnaires du GIPEAM pour garantir l’égalité et l’équité entre les salariés », « un lieu de travail unique (Tsingoni) », ou encore « le respect des règles hiérarchiques dans le fonctionnement du GIPEAM ». Ni le Département ni la préfecture n’avaient alors signé. Ce samedi, peu de changements ont été apportés dans le texte où figurent les signatures de la conseillère départementale Zamimou Ahamadi (pour le Département) et le secrétaire général Sabry Hani (pour la préfecture). Ainsi, l’employeur s’engage à « rappeler la nécessité de respecter les relations respectives entre l’autorité de gestion et le GIPEAM et ainsi les fonctions et rôles de chaque entité conformément à la règlementation européenne », « faire respecter par le GIP et par l’autorité de gestion les circuits établis de gestion des dossiers conformément à la règlementation européenne » et « clarifier la situation des agents de l’État et du Département mis à disposition au GIPEAM et de formaliser leur mise à disposition par voie d’arrêtés ou de conventions conformément à la convention constitutive ». 

Dans les autres points abordés, les salariés sont entendus sur la constitution d’un règlement intérieur, qui déterminera le lieu de travail pour tous, à savoir le siège de Tsingoni.

Huit jeunes à la découverte des métiers du bâtiment durant six mois

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Chacun à leur tour, les huit jeunes qui ont suivi la formation d’initiation à la découverte des métiers du bâtiment ont reçu leur attestation.

Une cérémonie de remise d’attestation de fin de formation à huit jeunes a eu lieu, ce vendredi matin, à Tsoundzou. Pendant six mois, huit jeunes non-inscrits dans un dispositif d’insertion et relevant d’une prise en charge par l’ASE (aide sociale à l’enfance), ont été initiés à la découverte et à la pratique de différents métiers du BTP.

Tout au long de la formation de six mois, chaque stagiaire a pu découvrir la maçonnerie, la pose de carrelage, la peinture, la pose de faïence, mais aussi la maçonnerie paysagère. Ils ont également aussi pu acquérir des bases dans le domaine des travaux paysagers, jardins et espaces verts. L’initiation, basée uniquement sur des travaux pratiques, a permis aux jeunes de travailler avec le bois, la tôle, le placoplâtre, mais aussi de planter des arbres, fruits et légumes. Ce vendredi matin, la remise de diplôme a clôturé la deuxième session de cette formation, créée en 2021.

« Nous connaissons toutes et tous le contexte de Mayotte, avec cette jeunesse perdue », lance Abdou-Lihariti Antoissi, directeur de l’ASE (aide sociale à l’enfance). Cette action montre « qu’il y a aussi des jeunes qui ont envie de s’en sortir ». Menée par l’organisme Prof’Forma, co-portée par le conseil départemental de Mayotte et l’État au travers de la direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (Deets), cette formation d’initiation permet aux jeunes souvent très éloignés du marché de l’emploi et de la formation de découvrir des métiers et le monde du travail. « Cela leur permet de comprendre le fonctionnement du monde professionnel, les horaires, le respect de la hiérarchie, mais aussi de la considération », explique Jean-Pierre Rigante, directeur de formations et projets à Prof’Forma. 

Conduire les jeunes vers l’insertion

L’existence de cette formation, « montre que l’on n’oublie pas cette jeunesse, qui fait souvent face à l’isolement », note Ali Omar, troisième vice-président du conseil départemental de Mayotte. Ces mois d’initiation permettent également, pour le responsable du pôle Solidarités à la Deets, Yannick Leres-Bishopp « d’amener les jeunes dans la voie de l’insertion. Elle permet aussi de participer concrètement à leur formation ». L’idée principale de cette initiative étant qu’ils puissent, par la suite, s’insérer dans le monde professionnel ou continuent d’apprendre en s’inscrivant dans une formation qualifiante. 

Comprendre les bases de plusieurs métiers du BTP a demandé un investissement fort de la part des jeunes. Une exemplarité et une assiduité distinguées lors de la remise des attestations par les différents partenaires présents. Kassim, l’un des diplômés, reconnait que quand il est arrivé au sein de la formation, il « ne connaissait rien, maintenant, je suis capable du faire du carrelage ». Un témoignage emplit de fierté, partagée par Kambi qui avoue, « je suis fier d’être ici ! ». Lui qui espère « qu’un jour ça va changer et que ce sera le bonheur pour nous les jeunes ».

Face à la réussite de ces deux sessions de formation d’initiation, le Département souhaite « étendre l’opération à d’autres jeunes et l’ouvrir à d’autres métiers. Afin de donner de l’espoir à cette jeunesse », affirme Ali Omar. A Mayotte, ce sont 2.000 jeunes qui sont accompagnés par l’ASE.

Comores : Moroni garde le silence sur l’opération de décasage de Darmanin

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Selon le Canard enchaîné, le ministre français de l’intérieur, prévoit de procéder à une vaste opération de destruction des maisons des sans-papiers. Avec l’aval de l’Élysée, près de 750 policiers, devraient être envoyés en renfort à Mayotte pour l’occasion. Si la société civile comorienne dénonce ce nettoyage et tire la sonnette d’alarme sur ses conséquences, le pouvoir de Moroni, lui, évite de s’exprimer sur le sujet. 

Faut-il s’attendre dans les prochains mois à une crise diplomatique entre Paris et Moroni ? Depuis que le Canard enchaîné a révélé l’existence d’une opération en gestation, dont le but est de raser les logements de tous les sans-papiers vivant à Mayotte, la question n’arrête pas de tarauder les esprits. Selon l’hebdomadaire satirique, très connu également pour ses enquêtes pointues, le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, préparerait une expédition de grande envergure. Baptisée « Wuambushu », et validée par le président français Emmanuel Macron, elle consiste à mettre un terme par la force à l’immigration clandestine, considérée par certains comme responsable de tous les maux qui frappent l’île aux parfums. Pour se faire, le ministre compte déployer 750 policiers qui doivent mater en l’espace de deux mois les délinquants à machette qui sèment la terreur un peu partout.  L’opération, d’après le journal, débutera le 20 avril prochain, une date qui n’a rien d’anodin a rappelé le Canard enchaîné. « Elle correspond à la fin du ramadan, et à l’examen, au parlement, du projet de loi sur l’immigration qui enlèvera certaines protections dont bénéficient les délinquants étrangers s’ils sont menacés d’une mesure d’éloignement », écrit le journaliste. Gérald Darmanin, qui lorgnerait déjà Matignon, veut transformer Mayotte en laboratoire.

Une opération qui inquiète

Si d’aucuns estiment qu’il est quasi impossible pour le gouvernement français de résoudre tous les maux de l’île, à Moroni, « le nettoyage » annoncé inquiète tout de même la société civile. Certains ont commencé à alerter sur les dangers de l’expédition du ministre français de l’intérieur. « On projette des pogroms, des décasages massifs menés directement par les forces de l’ordre. Les expulsions manu militari dites reconduites aux frontières se multiplieront. Des milliers de Comoriens dont des enfants, des femmes vont se retrouver dans la rue dans des conditions épouvantables ; et seront jetés en pâtures à des policiers sans scrupules et à des hordes haineuses encouragées et encadrées dans leurs forfaitures », craint Idriss Mohamed, défenseur d’une Mayotte comorienne. Le leader du parti Ukombozi s’interroge par ailleurs sur l’attitude que va adopter le gouvernement d’Azali Assoumani, récemment devenu président de l’Union Africaine. « Va-t-il opter pour les pirouettes et se cacher derrière des négociations illusoires secrètes ? », se demande Mohamed Idriss, dans une tribune publiée le 1er mars.

Un précédent en 2018

Le comité Maoré, lui, n’en démord pas non plus. A en croire son président, Youssouf Atick, cette opération est d’une gravité extrême qui s’appuie sur une loi française comparable aux lois de Pinochet, ex-dictateur chilien. « Sa mise en œuvre aura des conséquences sur la quiétude de la sous-région. Nous rappelons encore une fois que la France compte entreprendre des actions qui violeront les résolutions internationales », ajoute-il. En 2018, les relations diplomatiques entre la France et les Comores s’étaient fortement dégradées à cause d’une opération d’expulsion menée à Mayotte. Plusieurs Comoriens en situation irrégulière selon l’argument des autorités françaises avaient été chassés et mis dans la rue sans ménagement. Mais le bateau les transportant à Anjouan n’a pas été autorisé à accoster et a dû faire demi-tour, les autorités de l’archipel considérant que les ressortissants des autres îles ne sont pas des clandestins à Mayotte. En guise de représailles, l’ambassade de France à Moroni avait suspendu l’octroi des visas. C’était au mois de mai. A l’époque, la position comorienne faisait l’unanimité. Sauf que l’année suivante, en juillet 2019, Emmanuel Macron et Azali Assoumani ont signé un accord de partenariat à Paris, dans lequel la France a promis une enveloppe de 150 millions d’euros pour le développement de l’archipel. En contrepartie, Moroni s’engagerait à traquer les Comoriens qui tenteraient de rejoindre Mayotte.

Selon les données publiées par la préfecture, il y a eu plus de 25.000 reconduites à la frontière en 2022. Ce n’est pas tout. 772 kwassa-kwassa ont été interceptés l’année dernière. Avec ce deal signé il y a trois ans, une bonne partie de l’opinion ne voit pas comment l’opération de Darmanin échouerait étant donné que le point d’achoppement, notamment la question de l’accueil des reconduites a été réglée. En sa qualité de président de l’Union Africaine, le chef de l’État comorien, bénéficie certes d’un statut grâce auquel il pourrait se servir pour s’opposer à l’opération. Mais, comment osera-t-il affronter le pays qu’il aidé à accéder à la tête de l’UA ? Au lendemain de sa prise de fonction, des médias français ont assuré qu’Azali Assoumani est parvenu à obtenir la présidence de l’institution panafricaine grâce au lobbying de Paris. Une version que le porte-parole du gouvernement, Houmed Msaidie, a contestée quelques jours plus tard. Pour l’article du Canard enchaîné, les autorités comoriennes n’ont toujours pas réagi en revanche. Et la récente visite à Moroni, d’une délégation de la direction de la coopération internationale de sécurité (DCIS) n’aurait rien d’anodin. Cet organe est le bras droit de la politique française à l’étranger en matière de sécurité intérieure. D’autant que pendant les discussions avec le premier flic des Comores, l’immigration clandestine figurait parmi les sujets abordés. Des signes qui laissent entendre un cautionnement de Moroni si jamais Darmanin exécutait sa mission.

Ladom lance un simulateur d’éligibilité aux dispositifs de mobilité

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L’Agence de l’Outre-mer pour la mobilité (Ladom) vient tout juste de mettre en ligne, le tout premier simulateur qui permet aux résidents d’outre-mer intéressés par l’un de ses dispositifs de mobilité, de vérifier l’éligibilité de leur demande. C’est dans une logique de progrès et de gain de temps pour les personnes susceptibles de bénéficier des dispositifs de mobilité, qu’un tout nouvel outil a été mis en place. En effet, sur la base du profil et des besoins exprimés en ligne, le simulateur permet tout d’abord d’aiguiller les internautes vers les dispositifs idoines puis, de vérifier l’éligibilité de leur demande de mobilité. En fonction des informations déclarées par les internautes et de la réponse obtenue automatiquement, ces derniers, seront ensuite orientés vers les outils de gestion en ligne de Ladom. 

Chaque année, l’agence accompagne toujours plus de résidents d’outre-mer dans leurs projets de mobilité. Plus de 60.000 ultramarins (tout dispositif confondu) ont pu en bénéficier en 2022 (contre un peu moins de 20.000 en 2021). Ce nouvel outil permettra donc de diminuer les délais de réponse, ceci, au bénéfice d’un plus grand nombre de bénéficiaires. Le simulateur est disponible via le lien suivant : https://ladom.fr/simulateur-aidesmobilite ou en cliquant sur le bouton « Ma demande de mobilité » en haut à droite du site www.ladom.fr

Avec ses exosquelettes, Cementis expérimente la manutention du futur

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Chaque jour, des milliers de sacs de ciment sont manipulés et disposés par les opérateurs dans les « big bags ». A gauche, Ali Hedja Arbabi, porte l’exosquelette.

L’antenne de Mayotte de l’entreprise de production et de distribution de ciment Cementis (ex-Lafarge), basée à Longoni, a doté ses employés d’exosquelettes pour faciliter les tâches physiques les plus pénibles. Nous les avons testés !

On l’enfile comme une « stab’ » de plongée, au détail près que deux sangles viennent entourer les cuisses. De chaque côté du tronc, une tige de fibre de verre flexible se plie lorsque l’on se baisse. J’attrape un sac de ciment posé au sol, et me relève avec une facilité déconcertante, aidé par l’effet ressort provoqué par le mécanisme de l’exosquelette. « Un sac de 25 kilos de ciment n’en paraît plus que 11 ! », détaille Nadher Ali, responsable commercial de Cementis Mayotte (ex-Lafarge), tout sourire, expliquant que le procédé mécanique de l’exosquelette a pour effet de renvoyer la charge portée vers les cuisses, en préservant les lombaires. Effectivement, je n’ai pas eu l’impression de soulever plus qu’un vulgaire pack d’eau.

L’entreprise de production et de distribution de ciment, basée dans la zone portuaire de Longoni, a fait l’acquisition ces dernières semaines de plusieurs exosquelettes dans le but de faciliter les tâches les plus éprouvantes physiquement effectuées par ses employés. Chaque jour sur le site, une poignée d’opérateurs empaquettent entre 100 et 600 tonnes de ciment en sacs individuels de 25 kilogrammes, et les disposent par dizaines dans les « big bags » – d’énormes sacs blancs qui servent ensuite à la livraison.

« Plusieurs tonnes » soulevées chaque jour

« A la fin de la journée, chacun a soulevé l’équivalent de plusieurs tonnes. Beaucoup se plaignaient d’avoir mal au dos », raconte le responsable. Sur les 589.833 accidents du travail déclarés en 2020, 50 % étaient dus aux manutentions manuelles, rapporte ainsi le Passeport de prévention du ministère du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion. « On a donc essayé de trouver une solution qui respecte leur travail, et en améliore les conditions. Les exosquelettes sont apparus comme une évidence. »

Cementis Mayotte teste le dispositif près de deux semaines. « Avant, quand je rentrais chez moi, j’avais mal au dos et plus aucune énergie. Je m’affalais sur mon canapé, et c’est tout. L’exosquelette a vraiment tout changé. Maintenant, le soir, j’ai toujours la forme, et le matin je suis bien plus motivé pour venir travailler », raconte Nakibou Issoufou, cariste polyvalent. Son responsable note en effet un regain de motivation dans les équipes.

Pas de Robocop chez Cementis

« Quand on parle d’exosquelette, les gens ont tout de suite des images préconçues en tête… Cette idée que le robot remplace l’humain. Au contraire, l’objectif est d’améliorer les conditions de travail de nos collaborateurs, pas de les remplacer », précise Nadher Ali. Pas de Robocop chez Cementis, donc ? « Non ! D’ailleurs, nos exosquelettes ne sont pas motorisés, mais mécaniques. Avec la poussière de ciment qui nous entoure, une version robotisée aurait compliqué la maintenance. »

Le travail du futur en somme ? « Ça c’est sûr ! », approuve le cariste. « Vous pourriez retravaillez sans l’exosquelette ? », lui demande-t-on. « Ah non ! » (rires).

« La population mahoraise doit savoir qui fait quoi »

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De gauche à droite, Nabilou Ali Bacar, le directeur du Cesem, Haoussi Boinahedja, rapporteur de l’étude, Abdou Dahalani, le président du Cesem, Saoudat Abdou, présidente de la commission des affaires générales du Cesem, et Thomas Allement, chargé d’études au Cesem.

Assemblée n’ayant aucun pouvoir exécutif, le Conseil économique, social et environnemental de Mayotte (Cesem) n’en demeure pas moins un observateur attentif de la politique locale. Dans un rapport intitulé « A Mayotte, qui fait quoi ? Entre opportunité d’agir et intérêt à agir », il s’est penché sur la complexe répartition et l’exercice des compétences de l’État, du Département et du reste des collectivités locales. 

Quel est le but de ce rapport ?

Déjà présenté en séance plénière, en octobre 2022, le texte fait désormais l’objet d’une publication révélée, ce jeudi 2 mars, dans l’hémicycle Younoussa-Bamana du conseil départemental. Sur la base d’auditions des acteurs ou ex-acteurs politiques du territoire mahorais, le Cesem a voulu faire un plan exhaustif de qui fait quoi entre l’État et les collectivités. Un rappel nécessaire,la décentralisation en 2004, la départementalisation en 2011 et la loi NOTRe (Nouvelle organisation territoriale de la République) en 2015 ayant redistribué les cartes à chaque fois. « Ça va permettre une meilleure appropriation des compétences. C’est essentiel de savoir qui fait quoi. La population doit savoir », déclare en préambule Abdou Dahalani, le président du Cesem.

Qu’est-ce qu’on peut y trouver ?

Le Cesem n’y va pas par quatre chemins. « Au bout de deux auditions, on a vite compris que l’organisation y était pour quelque chose. Ce n’est pas un problème de moyens ni d’expertise », analyse Saoudat Abdou, la présidente de la commission des affaires générales, financières et internationales du Cesem. « Soit la collectivité n’avait pas toutes les compétences soit la compétence est partagée et tout le monde attend que l’autre fasse. »  Les élus pointent ainsi des transferts de compétence qui n’ont pas été suivis de moyens ou une trop grande présence étatique. « A Mayotte, l’État est partout. Mais il ne peut pas tout faire », regrette celle qui est à la tête de ce rapport. Et le fait que des compétences se baladent d’administration en administration n’arrange rien. « L’État reprend des compétences si ça ne marche pas. Mais des fois, il le fait dès qu’il n’a pas confiance », indique Haoussi Boinahedja. Le syndicaliste est le rapporteur de cette étude.

Les décideurs sont-ils bien informés ?

A la question de savoir si les élus sont bien informés des compétences qu’ils ont à appliquer, Abdou Dahalani reconnaît que « d’anciens élus reconnaissent des erreurs ». Membre du Cesem, mais ancienne vice-présidente du conseil départemental, Fatima Souffou le reconnaît elle-même : « Nous ne sommes pas assez informés. Après mon élection, je suis vite rentrée en conflit avec des élus ou des agents qui ne savaient non plus ce qu’il fallait faire », déplore-t-elle, ajoutant que les formations qu’elle a voulu suivre « ne sont pas adaptés aux spécificités mahoraises ». Et quant à la transmission à chaque fois qu’il y a une nouvelle assemblée et ainsi éviter de refaire les mêmes erreurs, « on s’est rendu compte qu’il y a un fossé entre les anciens et nouveaux élus », renchérit Nabilou Ali Bacar, le directeur du Cesem.

A qui s’adresse le texte ?

Les élus sont bien sûrs invités à le consulter. « On a regroupé l’ensemble des problématiques de Mayotte. Que ce soit le logement, l’assainissement, l’eau, la pêche », détaille Saoudat Abdou. « Il faut qu’ils se saisissent de ces problématiques d’organisation. »

Y a-t-il des solutions ?

Oui, c’est d’ailleurs ce que souhaite défendre la présidente de la commission des affaires générales. « Il n’y a pas que des constats. Il y a aussi une quarantaine de propositions, elles sont réparties en huit axes. » Parmi ceux-ci, un rééquilibrage des relations entre l’État et les collectivités est le premier objectif. Structurer la pêche, l’agriculture, reprendre en main la valorisation de la culture locale, préserver l’environnement, assurer le développement économique font partie des vœux formulés. La question des compétences du Département est aussi sur la table. Le Cesem est en faveur, par exemple, d’une collectivité ayant à la fois les attributs d’un département et d’une région (ce qu’il est en partie seulement). « Nous, la société civile, on appelle à l’action. Surtout en ce qui concerne le développement économique. Le reste suivra », demande celle qui a piloté ce rapport.

Des travaux consultables sur internet

La création du site internet cesem.yt avait déjà été annoncée lors d’une réunion de rentrée houleuse au mois de janvier (le Cesem avait été prié de sortir de l’hémicycle pour laisser sa place aux Ateliers de la maîtrise d’œuvre). Sur celui-ci, l’instance promet d’y publier ses travaux au fur et à mesure. En effet, avant chaque session du conseil départemental, il fait un rapport sur les délibérations les plus importantes. En parallèle, il se saisit d’autres sujets comme la politique du logement, l’agriculture mahoraise et les Jeux des îles de l’océan Indien 2027. Quatre autres sujets sont d’ailleurs sur la table en ce début d’année. Le Cesem a prévu de réaliser des études sur la sécurité, l’attractivité, l’accès à la santé et le port de Longoni.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes