Pour sa 28e édition, le FISM s’agrandit vers de nouvelles destinations aquatiques pour devenir le festival international de l’image sous-marine de Mayotte. Jusqu’au 14 avril 2023, les inscriptions sont ouvertes aux amateurs et aux professionnels, pour les quatre catégories du festival : films, images fixes, dessins, musique. Les inscriptions sont ouvertes sur le site www.soireesdelimagesousmarine.fr. L’édition 2023 du FIISM se déroulera du 25 au 28 mai, place de la République à Mamoudzou. Cette année, le président du jury est Nicolas Barraqué, photographe sous-marin.
Un braconnier interpellé et condamné à un an de prison ferme
Dans la nuit du vendredi 10 février, un braconnier a été interpellé par la Gendarmerie maritime lors d’un flagrant délit de braconnage d’une tortue verte sur la plage de Moya 2 en Petite-Terre, l’une des principales plages de ponte de Mayotte. L’individu interpelé est passé en comparution immédiate au tribunal de grande instance de Mamoudzou, ce lundi 13 février. Il a été condamné à un an de prison ferme. Il devra également verser aux quatre associations qui se sont constitués parties civiles, dont Oulanga na Nyamba, la somme de 1.000 euros chacune.
Depuis la signature du pacte de sauvegarde des tortues marines en décembre 2020, quatorze interpellations et onze condamnations sont comptabilisées. Au travers d’un communiqué, l’association annonce que « le message envoyé aux braconniers sévissant à Mayotte est clair, ils ne peuvent plus détruire le patrimoine naturel mahorais en toute impunité ». Afin que cette action se poursuive, une nouvelle version du pacte sera signée courant 2023, car « malheureusement, depuis le mois de décembre 2022, le braconnage a augmenté à Moya, malgré la surveillance par les gardes du conseil départemental et les acteurs engagés. Les braconniers des quartiers proches sont très organisés et rapides, profitant de chaque opportunité pour prélever l’une des nombreuses femelles venant pondre sur cette plage préservée et protégée », explique l’association. Cette interpellation montre néanmoins que la collaboration entre les équipes de Oulanga na Nyamba et les forces de l’ordre continuer à porter ses fruits.
Un gymnase avec 500 places sur les hauteurs de Chiconi
Le cabinet réunionnais Co-Architectes a annoncé qu’il a été choisi pour le projet du futur gymnase de Chiconi. Celui-ci sera construit dans la Zac d’Ourini, sur les hauteurs du village. « Nous sommes fiers de participer à la création de ce véritable équipement de quartier qui permettra de créer un lien fort entre les futures habitations et les différents équipements sportifs et scolaires », déclare le cabinet d’architectes.
Le futur équipement de Chiconi comportera notamment une tribune de 500 places et un mur d’escalade intérieur. « Au sommet de sa butte, posé dans un écrin de verdure, surplombant la baie de Chiconi, le gymnase pensé pour tous sera ouvert à de nombreuses pratiques et rayonnera sur l’ensemble du territoire de Mayotte », poursuit le cabinet.
L’Agglomération de Dembéni-Mamoudzou poursuit l’élaboration de son « Plan paysage »
Dans le cadre de la phase 2 du « Plan paysage » , Toiyfati Saïd, dixième vice-présidente en charge de la Transition écologique, énergétique et de la biodiversité, Salim Boinaïdi, huitième vice-président en charge de l’habitat et de la stratégie foncière, Dhinouraine M’colo Mainty, premier adjoint au maire de Mamoudzou, ainsi que les partenaires institutionnels, se sont réunis, la semaine dernière, lors d’un atelier participatif à la Maison pour tous d’Ongojou.
Cet atelier a permis de valider les enjeux du plan, d’élaborer les objectifs de protections, de gestions et d’aménagement des paysages communautaires. « Ce plan paysage n’est pas seulement un projet de la Cadéma, c’est également le projet de chacun d’entre nous qui œuvrons pour offrir aux habitants un meilleur cadre de vie », a déclaré Toiyfati Saïd.
Aux championnats de France ou aux Jeux des Îles, Nasrane Bacar est là « pour gagner ! »
En signant le meilleur chrono de sa saison (7’’44), Nasrane Bacar s’est adjugée le titre sur 60 mètres aux championnats de France nationaux en salle, ce dimanche, à Miramas (Bouches-du-Rhône). Une victoire de bon augure pour la sprinteuse licenciée au Racing Club de Mamoudzou, qui se présentera le week-end prochain aux championnats de France Élite – qu’elle avait remportés en 2019 – et lorgne désormais sur les Jeux des Îles où elle devrait s’aligner sur 100 et 200 mètres. Interview.
Flash infos : Que représente pour vous cette victoire ?
Nasrane Bacar : J’étais venue pour gagner ! Je n’étais pas très en forme : j’étais malade la semaine précédente, et je n’avais pas beaucoup de compétitions dans les jambes… Donc ça me soulage de me dire que malgré ces difficultés, j’ai su m’imposer. J’ai également changé de coach l’année dernière, et ça me rassure de voir que le travail que l’on réalise paie.
F.I. : Vous signez le meilleur chrono de votre saison (7’’44), à moins d’un dixième de seconde de votre record personnel (7’’36). Comment analysez-vous votre course techniquement ?
N.B. : Techniquement, c’était mauvais. Dans les trois courses, j’ai fait des bons chronos, malgré des départs catastrophiques. (N.D.L.R. 7’’46 en série, 7’45 en demi-finale et 7’44 en finale). Dans un sens, ça me met en confiance, car je me dis que j’ai mon record dans les jambes !
F.I. : Quelles sont vos prochaines échéances ?
N.B. : Je serai aux championnats de France Élite le week-end prochain (N.D.L.R. le plus haut niveau français). Ensuite, l’objectif, ce sont les Jeux des Îles en septembre, ce qui est très tard pour une saison d’athlétisme habituelle. Je vais donc devoir adapter ma préparation, en la faisant durer le plus longtemps possible. Je ferai sans doute une compétition en avril pour y assurer les minimas qualificatifs, puis j’attaquerai le gros de ma saison à partir du mois de juin. Enfin… pour l’instant, c’est stand-by pour la saison d’été ! On a pour l’instant reçu aucune dotation pour nos compétitions. Tout l’hiver, nous avons avancé nos frais. Un week-end de compétition représente entre 200 et 500 euros de frais pour un athlète. N’importe quel club français, et même à des niveaux inférieurs, les remboursent. Aujourd’hui, j’ai 31 ans. Je continue l’athlétisme avec les Jeux des Îles dans le viseur, mais je n’irai pas me mettre en difficulté financière juste pour ça. Donc j’attends de voir ce qui se passe au niveau des dotations. S’il n’y pas de dotations, je ne ferai pas de saison !
F.I. : Si vous allez toutefois aux Jeux des Îles, quel y sera votre objectif ?
N.B. : J’y vais pour gagner, sur 100 et 200 mètres ! Je sais que ce sera plus difficile sur 200 mètres car les Malgaches sont très fortes, mais on verra ! Ce sera peut-être mon dernier grand rendez-vous… J’hésite encore à continuer jusqu’aux Jeux olympiques de 2024.
F.I. : Comment considérez-vous votre rôle, en tant que multiple championne de France, pour inspirer et motiver les jeunes athlètes mahorais ?
N.B. : Depuis deux ou trois ans, je cours un peu pour ça ! Quand on a connu plusieurs podiums, qu’on a atteint nos objectifs dans la discipline, on a du mal à garder la même adrénaline. Alors, courir pour montrer la voie, c’est important ! A Mayotte, il y a un bon potentiel pour l’athlétisme ! Beaucoup de jeunes ont des qualités naturelles. Après ça ne suffit pas, il faut travailler… Mais il y a quelque chose à faire !
Zoubert sans succès, Mohamed vise l’élite
Deux autres athlètes représentaient le Racing Club de Mamoudzou ce week-end à Miramas. Kamel Zoubert courait dans la catégorie Espoirs (moins de 23 ans) : disqualifié en demi-finale du 60 mètres pour faux départ, il n’a pas ensuite réussi à montrer l’étendue de son talent sur 200 mètres. Avec un temps de 22 secondes et 18 centièmes, le jeune sprinteur n’a pas réussi à sortir des séries de qualification. Dommage, puisqu’une performance à la hauteur de son record personnel (20’’93, réalisé en juillet dernier à Vénissieux) l’aurait placé largement en tête de la finale – remportée en 21’’37 par Mohammed Badru du Caen Athletic Club. Pour rappel, Kamel Zoubert est nommé dans la catégorie Espoir masculin de l’année à l’élection du Sportif de l’année organisée par la Somapresse. De son côté, et avec un bond 7m07, Djassim Ahamada s’est classé neuvième du concours de saut en longueur, au cours duquel un autre Mahorais s’est illustré. Moukou Saindou, né à Chirongui et licencié au SCO Sainte-Marguerite à Marseille, a pris la médaille de bronze en sautant 7m44. Enfin, le hurdler Raphaël Mohamed, nommé lui dans la catégorie Sportif de l’année, participait au Meeting de Paris Indoor, signant une performance de 7’’80 en séries du 60 mètres haies. Il est attendu, comme Nasrane Bacar, le week-end prochain aux championnats de France élite.
Laïcité à Mayotte, leurre ou réalité ?
Sur un territoire où 95 % de la population est musulmane, la religion s’invite dans le quotidien des habitants et le principe de laïcité peut parfois être difficile à appliquer. Dans les écoles, si le port du voile « culturel » est toléré, l’attention est portée sur les risques de dérives.
Dans les établissements scolaires mahorais, les jeunes femmes voilées ne sont pas rares. Quelques garçons portent également le kofia et dans certains établissements, des espaces se transforment même en salle de prière. Pourtant, la loi française interdit tout port de signe religieux ostensible et toute pratique à l’école depuis le 15 mars 2004.
Mais à Mayotte, où 95 % de la population est musulmane et où la majorité des élèves fréquentent en parallèle l’école coranique, il existe une démarcation nette entre le voile cultuel problématique et le voile culturel. « Sur la réglementation c’est clair, l’établissement scolaire est un lieu de stricte neutralité, insiste Pascal Lalanne, conseiller du recteur, spécialiste des questions de laïcité. Mais il y a un accord tacite, qui vise à respecter une tradition. Ici, le voile, porté comme un bandana, est un accessoire de mode, il est culturel. Et ce n’est pas si facile lorsque l’on a des cheveux crépus et que l’on habite dans un banga, de passer chez le coiffeur. Il y a donc une tolérance. »
« Ces coiffes ne posent aucun problème »
D’autant que ce vêtement ne remettrait pas en cause le principe de laïcité pour le rectorat. «Il n’y a pas de volonté de convaincre ou de parler de religion. Ces coiffes ne posent aucun problème », assure le conseiller du recteur. Surtout dans un contexte de bonne cohabitation entre les différentes religions. Pour Pascal Lalanne, « les habitants de Mayotte ont une grande tolérance au niveau religieux mais aussi au niveau vestimentaire. Ce n’est même pas un sujet. On voit très souvent des femmes mahoraises, couvertes de tête aux pieds, en compagnie de femmes blanches plus légèrement vêtues. »
Dans l’immense majorité de la population, la pratique de l’islam est par ailleurs modérée. Pour autant, il existe quelques groupes radicaux revendiquant une tenue religieuse, y compris dans les établissements scolaires. La communauté éducative prêterait notamment une attention particulière aux voiles islamiques. « Il y a eu quelques difficultés dans certains établissements, notamment avec des jeunes filles qui revenaient de métropole et qui avaient pratiqué un islam plus rigoriste. Dans ce contexte, il peut y avoir des incidents », précise Pascal Lalanne.
S’il n’est pas toujours associé à la religion pour les jeunes qui le portent, le kofia est, par ailleurs, peu toléré. « Nous n’aimons pas trop les couvre-chef dans les établissements scolaires, les casquettes et les chapeaux ne sont pas autorisés non plus. Et le kofia reste perçu comme un signe religieux, c’est ce qui, pour nous, est problématique », précise le conseiller du recteur. Quant aux espaces qui se transforment en salle de prière, il n’y a pas de débat. « Les seules pratiques religieuses qui peuvent avoir lieu à l’école se font dans le cadre de l’aumônerie. Toutes les religions monothéistes peuvent le faire. Il s’agit d’une éducation religieuse orchestrée par un aumônier. Mais à Mayotte, nous n’avons eu aucune demande en ce sens. »
La tolérance quant au port du voile culturel dans les établissements scolaires est liée à la départementalisation récente du territoire. « La laïcité est un fondement de la République mais la culture locale est très marquée par l’Afrique et le département est très jeune, il ne s’agit donc pas de bousculer tous les codes. »
Dans le même temps, la départementalisation en 2011, couplée à la séparation des pouvoirs religieux et de l’Etat, a déjà grandement perturbé les fonctionnements locaux. « Les cadis – les chefs religieux – avaient jusque-là le pouvoir de justice de paix, à savoir la petite justice, ils détenaient également des pouvoirs notariaux, permettant de gérer le cadastre et l’état civil, qui leur offrait la possibilité de marier les habitants. En 2011, ils ont perdu ces pouvoirs et l’État a pris le relais », illustre le conseiller du recteur.
Mayotte choisie pour une réflexion sur la laïcité
Fenêtre sur ce qu’a fait l’État français dans ces colonies, Mayotte a été choisie pour une réflexion sur la laïcité et les valeurs de la République par l’institut des hautes études de l’éducation et de la formation (IH2EF), en novembre 2021. A ce moment-là, 23 cadres de l’institut ont passé une semaine sur le territoire afin d’analyser le principe de laïcité dans les écoles du seul département français majoritairement musulman.
Résultat : ils se sont rendu compte que les deux ciments de la vie sociale mahoraise étaient la scolarité, avec un attachement fort à la vie scolaire, mais aussi la religion, qui permet une cohésion sociale importante. « Cela a permis de mettre en évidence que l’on pouvait accepter des exceptions, qu’elles n’atteignaient pas les fondamentaux de l’école et que la religion ne menaçait pas le principe de laïcité », assure Pascal Lalanne, chef de projet du cycle des auditeurs de l’IH2EF.
Pour autant, chaque établissement organise régulièrement des journées sur ce thème. L’idée : rappeler les valeurs de la République. « Dans un lieu où il n’existe qu’une seule religion, le concept de laïcité reste flou, il faut l’expliquer par l’histoire, préciser pourquoi nous avons choisi de séparer la religion et l’État. D’autant qu’il y a toujours de nouveaux arrivants et qu’il faut rappeler les fondamentaux… »
« Elles ne comprennent pas les pratiques religieuses au sein de l’hôpital »
Dans le domaine de la santé, le respect du principe de laïcité n’est pas simple non plus. Il exige notamment que les personnes hospitalisées puissent exercer leur liberté d’expression religieuse et de culte ainsi que leur droit de choisir le praticien de leur choix, et leur droit au consentement aux soins. Selon Saïd Ali Mondroha, l’aumônier régional du CHM, si les différentes religions cohabitent bien, les incompréhensions sont fréquentes. « De nombreuses personnes ne comprennent pas que certaines pratiques religieuses puissent avoir lieu au sein de l’hôpital et n’intègrent pas que chacun est libre de croire ou de ne pas croire. Que l’on peut être malade, musulman et faire ses prières », souligne-t-il. Saïd Ali Mondroha intervient ponctuellement au CHM, lorsqu’il est contacté pour accompagner des personnes croyantes ayant des questions ou un besoin spirituel. « Certains malades, qui vont donner leur dernier souffle, ont besoin de se raccrocher à la religion », détaille l’aumônier.
Autre difficulté pour le professionnel : rassurer les patients croyants qui estiment que la religion ne leur permet pas de faire certains actes médicaux. « L’islam permet beaucoup de choses dans le cadre du soin. Même si c’est interdit en temps normal, c’est permis lorsqu’il y a un besoin imminent », assure Saïd Ali Mondroha. Au-delà de la santé, des aumôniers interviennent en milieu pénitentiaire pour accompagner les personnes condamnées, mais également dans le domaine militaire.
Retrouvez l’intégralité du dossier consacré à l’harmonie interconfessionnelle dans le Mayotte Hebdo n°1030.
« On va vers le mieux, on voit les appels d’offres sortir »
Avec une quarantaine d’adhérents, la fédération mahoraise du bâtiment et des travaux publics (FMBTP) suit de près l’évolution du secteur et se veut optimiste au vu des chantiers à venir. Le point avec Julian Champiat, le président de la fédération locale.

Flash Infos : A quoi vous attendez-vous pour cette année ?
Julian Champiat : C’est une année de transition. On attend le tremplin de 2024, même si c’est vrai qu’on disait ça pour les années précédentes. Mais on voit qu’on va vers le mieux. On voit les appels d’offres sortir.
F.I. : Qu’est-ce qui pousse à l’optimisme ?
J.C. : Il y a d’abord le logement. La Sim (Société immobilière de Mayotte) veut 550 logements par an. On arrive à sortir 350 par an. C’est bien, ça veut dire qu’on s’améliore. Je pense aussi aux projets en cours comme Caribus ou la Technopôle à Dembéni. Derrière, il y aura la piste longue de l’aéroport (N.D.L.R. l’État tranchera entre Pamandzi et Bouyouni d’ici la fin de l’année), le boulevard urbain ou la piscine de Kawéni. Et bien sûr, notre plus gros chantier reste les écoles.
F.I. : Est-ce que vous serez capables de répondre à la demande ?
J.C. : Il nous manque de la main d’œuvre qualifiée, notamment des chefs de chantier ou des compagnons. Mais si on veut suivre, ce sont des centaines d’embauches qu’il faut, du gros œuvre à l’électricien. Les grosses boîtes arrivent à faire venir des gens de métropole. Aujourd’hui, même elles ont du mal. Pour les PME, c’est encore plus difficile car des jeunes sortant de formation nous demandent assez vite des gros salaires. La dernière fois, on m’a demandé un salaire équivalent au mien.
F.I. : Qu’en est-il des formations ?
J.C. : Je pense aux électriciens, aux étancheurs, ça existe oui, mais ça ne court pas les rues. Il y a le Cnam (conservatoire national des arts et des métier) qui a créé un Deust Conduite de chantier en alternance. La première promotion devrait sortir cette année. Mais je suis en train de voir avec la fédération nationale du BTP pour ouvrir un Centre de formation d’apprentis (CFA). L’idéal serait des formations d’un ou deux ans en alternance. Il est très important qu’on forme localement.
F.I. : Comment faites-vous face à la montée des prix ?
J.C. : On a mis en place l’indice BTP. Il y a deux index, le B01 pour le bâtiment et le TP01 pour les travaux publics. Dernièrement, ils ont augmenté en fonction de l’inflation, du Covid-19 et de la guerre en Ukraine. C’est important pour nous. Avoir un curseur, ça nous permet d’être plus serein. Ça nous permet de ne pas avoir une marge de sécurité trop importante, ou au contraire, perdre de l’argent.
Il y a également l’observatoire de la commande publique, qui est en place depuis des années. C’est pratique car les projets lancés par les pouvoirs publics peuvent prendre des années.
Une fédération à la recherche d’un permanent
La fédération mahoraise du bâtiment et des travaux publics (FMBTP) compte 42 affiliés. Les deux plus gros sont Vinci et Colas, mais on retrouve davantage de PME (Petite ou moyenne entreprises) avec une quinzaine de salariés. C’est le cas de Julian Champiat, son président, qui est à la tête de plusieurs sociétés dont Étanchéité australe. Celui-ci est à la recherche d’un permanent « pour assurer la coordination ».
L’audiovisuel et le numérique pour préserver la culture mahoraise
Des masterclass locales et itinérantes ont été mises en place pour initier des étudiants mahorais à la découverte de leur propre culture et à s’intéresser à celle de leurs voisins proches. Le dispositif mis en place depuis 2019 par le pôle culture du centre universitaire de Dembéni a pour but de préserver le patrimoine immatériel au moyen d’une chaîne de production audiovisuelle, d’écriture et d’édition numérique.
Les voyages forment la jeunesse. L’année 2022 fût riche en découvertes pour une poignée d’étudiants mahorais du centre universitaire de formation et de recherche de Mayotte (CUFR) avec des voyages, découvertes, expériences partagées, le tout dans les pays limitrophes, mais aussi dans l’Hexagone et les Outre-mer français. Ils font partie d’une masterclass destinée à promouvoir le patrimoine immatériel de notre île (danses et chants traditionnels, techniques de pêche, etc….), afin de le rendre disponible au plus grand nombre, et surtout, le transmettre aux générations futures. Pour se faire, rien de mieux que des séjours en immersion (Maurice, La Réunion, les Comores, Madagascar, Zanzibar, Mozambique) pour s’approprier toutes les techniques, mais aussi pour capter les gestes et se les approprier avec du matériel audiovisuel et numérique, dans le but de réaliser des webdocumentaires.
Vice-directeur formation et vie étudiante, Jean-Michel est responsable du pôle culture au centre universitaire de Dembéni. Il est à l’initiative de ces masterclass qui, selon lui, vise à explorer (par les étudiants) des territoires proches ou lointains, dans la certitude que le multimédia n’est pas qu’une technologie mais un lien entre les hommes, une culture partagée. « Nous travaillons au rythme et au diapason d’une réflexion qui ne sépare pas objectifs artistiques et manière de vivre. Ce qui est important, c’est que ces projets ne soient pas figés à ce que l’on imaginait avant de partir car le déplacement, les découvertes et les rencontres les nourrissent ». Ainsi, cette pédagogie des masterclass se résume à initier les étudiants aux aspects artistiques et techniques du mode de création multimédia tels que défini par une structure dénommée « Sisysgambis », se déclinant sur divers supports qui laissent à chaque media sa pertinence et sa sensibilité. Pour faire court, le public saisit le webdocumentaire et les expositions photos correspondantes dans une relation de proximité, une relation intime propice au partage et à la stimulation de tous les sens.
Un travail de renommée internationale
Ces masterclass bénéficient d’un soutien exceptionnel de renommée internationale, celui de Christine Coulange. Originaire de Marseille, cette musicienne reconnue (qui a déjà été en résidence au musée de Mayotte durant trois ans), et réalisatrice collabore avec les plus grands musées français et mondiaux ainsi qu’avec des institutions internationales telles que le Louvre à Paris, l’Institut du monde arabe, le Mucem à Marseille, le Louvre d’Abu Dhabi, les grandes universités françaises et bien d’autres à travers le monde. C’est à l’occasion de sa résidence à Mayotte que cette artiste a développé un projet de préservation de la culture locale en collaboration avec le musée de Mayotte. Ce dernier portait sur la musique traditionnelle et les luthiers mahorais. Dans sa jeunesse elle aurait réalisé avec son compagnon un périple qui l’a conduit jusqu’en Chine. De ce voyage en a résulté un travail formidable qu’elle a décidé de rendre accessible au monde entier, via des supports numériques et visuels. Des pièces audiovisuelles qu’elle utilise pour traiter différents aspects du patrimoine immatériel des pays qu’elle traverse. Il y a quelques années, dans le département voisin de La Réunion, elle a obtenu le prestigieux prix Moebius, un prix de renommée nationale. Sa collaboration avec l’université de Dembéni remonte à 2019 avec la mise en place d’un projet commun baptisé « Traversées », à la fois scientifique et artistique ayant pour objet le développement d’un webdocumentaire « Les routes de la transe » auxquels les étudiants apportent leur contribution sous différentes formes. Il en ressort un maillage, un réseau de long terme, une conscience à transmettre. « Il s’inscrit dans la continuité d’un autre webdocumentaire intitulé les ports, de la Méditerranée à l’Océan Indien coproduit par Sisysgambis, les Sept Portes et l’Institut du monde arabe. Il s’agit d’un voyage immersif fait d’images musicales et documentaires où se mêlent les temps, les cultures et les langues à travers une vision respectueuse des peuples, de leurs racines et de leur présent », souligne Jean-Michel Rose. En tout, ce sont dix séjours qui ont été réalisés dans différents pays de notre zone géographique, qui vont constituer une banque de médias à mettre à la disposition des musiciens mahorais et d’ailleurs, en lien avec ceux des pays traversés.
Grâce aux travaux de ces étudiants, Mayotte se dotera d’ici la fin de cette année, d’une bande tactile permettant aux élèves et au public de naviguer de contenu en contenu sur l’ensemble des pays traversés dans le cadre de ces masterclass. Un travail à la valeur artistique et scientifique qui sera reconnu dans le monde entier grâce à la renommée de Christine Coulange. Le centre universitaire de Mayotte envisage, dans un avenir proche, d’ouvrir ces activités à des jeunes Mahorais non inscrits dans l’établissement pour leur permettre de s’approprier les techniques audiovisuelles et numériques afin de faciliter le développement d’autres ateliers sur le territoire. Ce qui permettra une plus grande collecte de données à sauvegarder sur d’autres aspects de l’identité locale.
Deux prochaines masterclass en février et mai
Les dates des prochaines masterclass : le 25 février – Collecte d’images et interview à Moroni (Comores) et le 22 mai – Tuléar dans le sud malgache. Mayotte sera également un terrain de travail pour les étudiants au cours de l’année. En raison de leurs coûts élevés, les masterclass ne sont constituées que de modules de cinq élèves, l’université peinant à trouver des partenaires financiers locaux. Pour l’heure ,elle a pu bénéficier du soutien du ministère de l’éducation et de la recherche, du dispositif Direct jeunes de la préfecture de Mayotte et du Feder (Interreg 5). Les masterclass se sont révélées être de véritables indicateurs pour les jeunes qui n’hésitent pas à changer de projets d’études universitaires.
Les travaux lancés à l’internat du lycée de Coconi
Christophe Bretagne, le directeur du lycée de Coconi, accueillait le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, ainsi que le recteur Jacques Mikulovic, ce lundi 13 février, pour poser la première pierre des travaux de son établissement. Le lycée agricole devrait bientôt se doter d’un internat de cent places, d’une salle polyvalente, de trois logements de fonction pour les enseignants et d’un nouveau bâtiment administratif.
L’Udaf remercie tous ses soutiens après le cambriolage de ses locaux
Président de l’Udaf, Ali Nizary est revenu sur le récent cambriolage de la structure à Doujani dans la dernière lettre d’information de l’Udaf 49 (Union départementale des associations familiales).
« Nous voulons tout d’abord remercier chaleureusement toutes les personnes, les institutions et les organismes qui nous ont envoyé leur soutien la semaine dernière suite à notre cambriolage. Nous sommes profondément touchés par votre solidarité dans ces moments difficiles », reconnaît-il. Ce n’est pas la première fois que l’Udaf est touchée par un tel événement. En janvier 2022, les voleurs s’étaient déjà introduits dans les locaux situés le long de l’ancienne route nationale. |
« Nous profitons également de cette occasion pour exprimer notre grande reconnaissance et notre gratitude envers nos généreux financeurs. Vous êtes nombreux : l’Unaf, la préfecture de Mayotte, la DEETS, la Cour d’appel de La Réunion, le conseil départementale de Mayotte, la DASTI, la PMI, la DPE, sans oublier les autres donateurs anonymes… Merci pour votre soutien envers notre institution familiale depuis son lancement, il y a maintenant huit ans », poursuit le directeur. |
Santé : Répéma sensibilise aux cardiopathies congénitales
Les cardiopathies congénitales, dont la journée internationale de sensibilisation est ce mardi 14 février, sont des malformations du cœur survenant au cours de sa formation dès le début de la grossesse. Pas obligatoirement héréditaires, ces malformations peuvent être bénignes, permettant la croissance de l’enfant sans aucun problème, ou parfois très graves, voir même incompatible avec la survie du nouveau-né. Un enfant atteint d’une malformation cardiaque nécessite une prise en charge spécialisée. A Mayotte, plus de 120 nouveau-nés atteints d’une pathologie cardiaque naissent par an. Plus de 1.000 enfants y sont suivis annuellement pour une pathologie cardiaque et plus de soixante enfants quittent le territoire chaque année pour des soins de chirurgie cardiaque.
Le suivi de grossesse et les échographies de dépistage sont donc importants dans la détection de ces malformations. La qualité de la prise en charge et le suivi sont essentiels. Sur le territoire, le service du diagnostic anténatal (DAN) et les cardiopédiatres du CHM assurent ce suivi en partenariat avec leurs collègues du CHU de la Réunion, et de Paris (centre de référence pour les cardiopathies de l’enfant).
Le Réseau de Périnatalité de Mayotte (Répéma) a pour principal objectif d’améliorer, renforcer la qualité et la sécurité de la prise en charge en périnatalité sur le territoire depuis 2009. Ses missions s’articulent notamment autour de l’information et de l’orientation des usagers dans les parcours de soins. C’est donc à travers cet axe que les Mahorais sont sensibilisés aux thématiques suivantes : contraception d’urgence, IST, IVG, parentalité, désir de grossesse, allaitement et soin de l’enfance, etc.
Mlezi Maore : l’atelier d’insertion ACI Mécanique auto inauguré à Combani
« L’insertion par l’activité économique est un formidable levier pour lutter contre l’exclusion à la fois sociale et économique, mais également et surtout pour valoriser notre jeunesse », estime Hanima Ibrahima Jouwaou, la présidente Mlezi Maore. Ce vendredi 10 février, a eu lieu l’inauguration de l’atelier chantier d’insertion mécanique auto à Combani en présence des partenaires et de Mouhamadi Mroivili, l’adjoint au maire de Tsingoni chargé de la culture du patrimoine des jeunes apprentis et encadrants, Farianti Mdallah, conseillère départementale et présidente de la mission locale Mayotte, et du préfet de Mayotte, Thierry Suquet. Ce nouvel outil permet d’offrir cinq places d’accompagnement à des personnes éloignées de l’emploi vers le marché du travail. Mlezi Maore compte désormais cinq ACI (agricole, bâtiment, patrimoine forestier, espace vert-aménagement paysagers et mécanique auto).
Le préfet de Mayotte a souligné l’engagement de l’association Mlezi Maore en rappelant que ses actions relèvent d’une délégation de l’Etat et des collectivités. L’adjoint au maire a ajouté que l’atelier chantier d’insertion n’était pas un dispositif de trop, mais un dispositif en plus pour répondre aux besoins de la population.
434 cases en tôle détruites en 2022
La préfecture de Mayote a communiqué le bilan 2022 de la lutte contre l’habitat illégal. Celle-ci revendique la destruction de 434 cases en tôle en vertu de la loi Elan (évolution du logement, de l’aménagement et du numérique). En marge des décasages, 119 étrangers en situation irrégulière ont été interpellés, 44 personnes ont été hébergées. Parmi les opérations marquantes de cette année, il y a notamment celles de Combani et Miréréni en début d’année, Bandrélé en septembre-octobre et l’îlot M’tsamboro en juin. Cette dernière « a permis d’engager le projet de réaménagement agro-forestier de l’îlot pour lui redonner sa vocation initiale ». Dans le cadre de procédure de flagrance, 64 cases en tôle ont été également détruites.
Trois coupeurs de route de Vahibé condamnés par le tribunal

La journée de vendredi était à nouveau chargée du côté du tribunal judiciaire de Mamoudzou. Trois jeunes hommes ont été condamnés à plusieurs années de prison pour des barrages sur la route de Vahibé à la fin du mois de janvier. Des passeurs, dont certains au sein d’un réseau bien en place, resteront aussi pour quelques années à la prison de Majicavo.
« Vous terrorisez les gens la nuit »
Quatre victimes étaient sur le banc du tribunal judiciaire de Mamoudzou. Mais elles auraient pu être beaucoup plus. Ces derniers mois, les barrages sur la route de Vahibé sont récurrents. Ils auraient même pu coûter la vie à un homme d’origine africaine, agressé le 29 janvier. Frappé à la tête avec une barre en fer et dépouillé, il avait été laissé pour mort. Deux jours après, ce sont trois autres personnes qui ont été attaqués en passant près du village au sud de Mamoudzou. En retrouvant les nouveaux propriétaires d’un portable volé, les policiers sont remontés jusqu’aux trois jeunes hommes de 19 ans présentés, ce vendredi, en comparution immédiate. Les deux premiers sont des lycéens français habitant chez leurs parents. « Comment vous pouvez aller au lycée la journée et qu’on vous trouve à terroriser les gens la nuit », constate la présidente du tribunal correctionnel, Chantal Combeau, en s’adressant aux prévenus dont l’un sort avec la fille de la première victime. Essayant de minimiser les faits, Ibrahim Absoir et Djabir Houmadi sont finalement condamnés respectivement à quatre ans de prison (dont deux ans avec sursis) et trois ans dont dix-huit mois de sursis. Ils ont l’interdiction de porter une arme pendant cinq ans, ainsi qu’une obligation de travail et d’indemniser les victimes (les montants seront connus après le renvoi sur les intérêt civils). Le troisième protagoniste, Abacar Dhoihir, un Anjouanais arrivé il y a peu sur l’île, écope d’un an de prison ferme. Quelques jours avant, deux autres coupeurs de route de Vahibé ont également été condamnés à de la prison ferme.
Sept ans de prison pour un passeur
Le matin-même, une autre comparution immédiate a débouché sur la condamnation de trois hommes liés à un réseau de passeurs. Selon le bureau du procureur, l’organisation en place depuis 2019 a fait traverser plus 40.000 personnes des Comores à Mayotte. Le chiffre d’affaires représenterait 12 millions d’euros. Si la tête du réseau se trouve toujours de l’autre côté de la mer, le numéro 2, un homme de 26 ans, a été condamné à sept ans de prison, une amende de 100.000 euros et s’est vu notifier une interdiction définitive du territoire français (IDTF). Chargé de guetter les mouvements de forces de l’ordre, un autre passeur de 32 ans a écopé de deux ans de prison, de 10.000 euros d’amende et d’une ITF de cinq ans. Un troisième, âgé de 31 ans et chargé de faire le taxi pour récupérer les clandestins, passera également trois ans en prison, devra payer 5.000 euros d’amende et est sous une ITF de dix ans. Deux autres passeurs, jugés en CRPC (comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité), le même jour, héritent de six mois de prison ferme.
L’agresseur du lycée Bamana interpellé
De violents affrontements entre bandes ont eu lieu devant le lycée Younoussa-Bamana, à Mamoudzou, mercredi 8 février. Au cours de l’un d’eux, un élève a été blessé à la tête par un coup de machette, mais il a réussi à se réfugier à l’intérieur de l’établissement. Connu des services de police, l’auteur du coup a été interpellé et incarcéré. Mineur, il sera jugé le 9 mars. Selon nos informations, confirmées par le Parquet, un des policiers a tiré en l’air à deux reprises avec son arme pour disperser les bandes qui s’affrontaient.
Affaire de drogue à Passamaïnty
C’était l’affaire de la fin de journée, vendredi, six jeunes hommes de Passamaïnty et Tsoundzou étaient présentés devant le tribunal correctionnel de Mamoudzou. Agés de 20 à 27 ans, ils ont été interpellés cette semaine dans le cadre d’une affaire de drogue. L’un d’eux recevait des paquets de résine de cannabis (équivalents à 1.000 euros chacun) de la part de son frère habitant en métropole. La bande à Mayotte se chargeait ensuite de la revente. Les différentes déclarations des uns et des autres indiquent que le réseau fonctionnait depuis septembre 2021. Côté preuves, les policiers ont pu saisir trois kilos de résine. Le Parquet s’attendait à un renvoi du procès, vendredi soir, mais était optimiste sur le fait de garder au moins deux prévenus sous les verrous en attendant (celui qui recevait les colis et un autre qui faisait figure de chef).
Les coupeurs de route de Tsararano de nouveau aux Assises
En mars 2022, les neufs auteurs de plusieurs barrages violents à Tsararano en 2016 ont été condamnés par la cour d’assises de Mayotte à des peines de prison ferme allant de 11 à 18 ans. Deux d’entre eux ont choisi de faire appel. Ils retrouvent donc devant la cour d’assises, ce lundi, pour un nouveau procès. Le plus âgé, Maendjibou Saindou, est l’accusé qui avait obtenu la peine la plus lourde lors du précédent procès (18 ans de prison). Celui qui a toujours nié avoir participé aux faits était pourtant décrit par les autres comme le chef et l’instigateur des attaques. Toujours selon eux, il voulait se venger du décasage de sa maison à Tsoundzou 1 au printemps 2016.
L’État renforce sa surveillance de l’activité sismo-volcanique

Plusieurs centaines de séismes ont été recensés à Mayotte ces cinq dernières années. En 2019, un nouveau volcan au large de l’île a été découvert. Pour surveiller son activité, les ministères de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, de l’Intérieur et des Outre-mer mettent à disposition 3,7 millions d’euros en 2023.
Depuis 2018, des centaines de séismes ont été recensés à Mayotte. En mai 2019, un nouveau volcan sous-marin a été découvert au large de l’île. Situé à 3.600 m de profondeur et à environ 50 km au large des côtes, il a été baptisé « Fani Maoré ». Et a eu pour conséquence l’affaissement de l’île. « Nous avons perdu près de vingt centimètres au niveau de Petite-Terre et environ quinze autres à l’Ouest », indique Floriane Ben-Hassen, responsable du centre météorologique de Mayotte. Un contexte qui a favorisé la mise en place du réseau de surveillance volcanologique et sismologique de Mayotte (Revosima). Son but : mieux protéger la population.
« Des contributions en forte progression »
En 2023, le financement de ce réseau s’élève à 3,7 millions d’euros. « Les contributions du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires et du ministère de l’Intérieur et des Outre-mer sont en forte progression. Ce qui témoigne de l’attention permanente portée par les pouvoirs publics à ce phénomène unique », précise le gouvernement dans un communiqué.
Cette enveloppe est financée dans sa totalité par le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, à hauteur de 2,3 millions d’euros, et par le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer, à hauteur de 1,4 millions d’euros. Soit une hausse respective de 43 % et de 80 %. Dans le même temps, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche prévoit plusieurs recrutements.
Les émissions de fluides en temps réel
Depuis l’apparition du phénomène, l’activité sismo-volcanique de la région de Mayotte est en effet « suivie attentivement et de manière permanente à partir de réseaux instrumentaux à terre, renforcés par l’acquisition récurrente de données en mer », souligne le gouvernement français. Le programme est opéré cette année par l’Institut de physique du globe de Paris (IPGB) avec l’appui du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), et bénéficie du soutien de l’Observatoire volcanologique du Piton de la Fournaise, du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), de l’Institut national des sciences de l’univers et de l’Ifremer.
Les derniers résultats scientifiques, obtenus en juillet 2022, font état de 22 sites actifs d’émission de fluides tels que des dégazages magmatiques, du gaz carbonique ou du méthane. Depuis septembre 2021, la zone du Fer à cheval, située à une quinzaine de kilomètres au large de Petite-Terre, fait également l’objet d’expérimentation grâce à un planeur sous-marin. A terme, l’instrument innovant doit contribuer à assurer une surveillance en temps réel des émissions de fluides s’échappant du sous-sol marin. Le suivi des paramètres réalisés en 2022 montre une situation relativement stable. Mais le système volcanique est actif et certaines connaissances, notamment sur la configuration du réseau magmatique, restent insuffisantes.
Plusieurs centaines de séismes ont été recensés à Mayotte ces cinq dernières années. En 2019, un nouveau volcan au large de l’île a été découvert. Pour surveiller son activité, les ministères de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, de l’Intérieur et des Outre-mer mettent à disposition 3,7 millions d’euros en 2023.
Depuis 2018, des centaines de séismes ont été recensés à Mayotte. En mai 2019, un nouveau volcan sous-marin a été découvert au large de l’île. Situé à 3.600 m de profondeur et à environ 50 km au large des côtes, il a été baptisé « Fani Maoré ». Et a eu pour conséquence l’affaissement de l’île. « Nous avons perdu près de vingt centimètres au niveau de Petite-Terre et environ quinze autres à l’Ouest », indique Floriane Ben-Hassen, responsable du centre météorologique de Mayotte. Un contexte qui a favorisé la mise en place du réseau de surveillance volcanologique et sismologique de Mayotte (Revosima). Son but : mieux protéger la population.
« Des contributions en forte progression »
En 2023, le financement de ce réseau s’élève à 3,7 millions d’euros. « Les contributions du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires et du ministère de l’Intérieur et des Outre-mer sont en forte progression. Ce qui témoigne de l’attention permanente portée par les pouvoirs publics à ce phénomène unique », précise le gouvernement dans un communiqué.
Cette enveloppe est financée dans sa totalité par le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, à hauteur de 2,3 millions d’euros, et par le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer, à hauteur de 1,4 millions d’euros. Soit une hausse respective de 43 % et de 80 %. Dans le même temps, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche prévoit plusieurs recrutements.
Les émissions de fluides en temps réel
Depuis l’apparition du phénomène, l’activité sismo-volcanique de la région de Mayotte est en effet « suivie attentivement et de manière permanente à partir de réseaux instrumentaux à terre, renforcés par l’acquisition récurrente de données en mer », souligne le gouvernement français. Le programme est opéré cette année par l’Institut de physique du globe de Paris (IPGB) avec l’appui du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), et bénéficie du soutien de l’Observatoire volcanologique du Piton de la Fournaise, du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), de l’Institut national des sciences de l’univers et de l’Ifremer.
Les derniers résultats scientifiques, obtenus en juillet 2022, font état de 22 sites actifs d’émission de fluides tels que des dégazages magmatiques, du gaz carbonique ou du méthane. Depuis septembre 2021, la zone du Fer à cheval, située à une quinzaine de kilomètres au large de Petite-Terre, fait également l’objet d’expérimentation grâce à un planeur sous-marin. A terme, l’instrument innovant doit contribuer à assurer une surveillance en temps réel des émissions de fluides s’échappant du sous-sol marin. Le suivi des paramètres réalisés en 2022 montre une situation relativement stable. Mais le système volcanique est actif et certaines connaissances, notamment sur la configuration du réseau magmatique, restent insuffisantes.
Éduquer les enfants à l’islam
Nul doute que l’islam est la religion prédominante à Mayotte. Très souvent, son apprentissage commence dès le plus jeune âge. Les écoles coraniques et leurs règles strictes ont été la norme durant des décennies, mais depuis quelques années, les madrassas modernes sont de plus en plus fréquentés. Immersion dans l’une d’entre elles.
Ce samedi à 7 heures du matin, devant le centre culturel et éducatif musulman de M’tsapéré, c’est déjà le ballet des voitures. Les parents déposent leurs enfants qui se pressent au dernier étage du bâtiment. Ils s’apprêtent à passer toute une matinée à apprendre l’islam sous toutes ses formes. Dans ce madrassa, tout est fait pour que les élèves soient à l’aise. Et il n’a rien à envier aux écoles laïques publics, qui sont parfois insalubres. Cet établissement religieux possède trois salles de cours, chacune d’elle est dotée d’un tableau blanc, de chaises, de tables, de ventilateurs et d’une climatisation. Les enfants, habitués aux lieux, s’installent tranquillement tout en saluant leur enseignant en arabe. Ils sont âgés de tout âge, allant des tout-petits aux adolescents. Leur professeur, qu’ils appellent « oustadh », annonce le programme du jour : lecture de certains versets du Coran, cours de culture générale et une session de chants. « On leur enseigne le Coran, c’est la base. Mais nous avons aussi des cours sur la culture arabe-musulmane, sur la culture mahoraise. On leur explique également comment ils doivent se comporter avec leurs parents, leurs professeurs, leurs camarades etc. », explique Cheikh Ahmed Chamsuddine, l’enseignant.
La journée commence effectivement par la lecture de certains versets importants du Coran, et la plupart des enfants les connaissent par coeur. S’ensuit un concours de récitation, un moyen pour Cheikh Ahmed Chamsuddine de challenger les jeunes et ils s’en donnent à coeur joie. L’unique récompense à la clé est la reconnaissance de leur oustadh, et pourtant chaque participant est déterminé à être le meilleur.
La matinée se déroule dans le calme, elle est rythmée par les différentes séquences prévues, parmi lesquelles le cours de culture générale. Il s’agit en réalité d’enseignement sur l’histoire de l’islam, et la vie du prophète Muhammad. Mais, ce qui motive particulièrement les enfants est la musique. Ils interprètent ce que l’on appelle en arabe le « kassuda », des chants religieux à la louange d’Allah et du prophète musulman.
Des enfants conquis mais partagés
Les enfants qui se rendent au centre culturel et éducatif de M’tsapéré, doivent faire des sacrifices puisqu’après toute une semaine de cours à l’école, leur week-end n’est pas de tout repos. En effet, la madrassa accueille les élèves le samedi et dimanche afin de ne pas chevaucher avec les heures de cours. Un rythme qui pose problème à certains adolescents, à l’exemple de Maellys qui a 13 ans. « J’aime venir ici, mais c’est compliqué de se lever tôt en semaine et le week-end. J’aimerais faire la grasse matinée certains jours », avoue-t-elle. La jeune fille est nouvelle, sa mère l’a inscrite il y a six mois. « Au départ je venais pour faire plaisir à mes parents, mais plus on avance, plus je me plais ici », admet-elle. Elle n’a jamais appris à lire ou à écrire en arabe, elle a donc quelques difficultés à s’adapter et se sent à la traîne. « Dans ma classe, je suis plus grande que la majorité de mes camarades, et pourtant les petits ont un niveau plus avancé que moi. J’ai 13 ans et je pense que c’est trop tard pour commencer à apprendre le Coran », affirme-t-elle.
Si Maellys semble partagée entre ses difficultés et son envie d’aller de l’avant, ce n’est pas le cas d’Amane. Du haut de ses 14 ans, il est persuadé que ces années passées dans cet établissement lui sont bénéfiques. « Cela fait 4 ans que je viens ici. Je pense que ce genre d’école est important pour étudier la religion, pour ne pas se tromper dans ce que l’on fait et savoir dans quelle direction on va », argumente-t-il. Et même s’il passe le brevet cette année, cela ne l’empêche pas de consacrer du temps à son éducation religieuse car pour lui, « l’islam est vraiment important. Je ne dis pas cela parce que je suis né dans une famille musulmane. J’ai appris la religion et j’aime les valeurs qu’elle véhicule. » Amane est conscient de devoir faire des sacrifices, mais cela ne lui fait pas peur, contrairement à quelques-uns de ses amis qui passent également le brevet cette année, et qui ont fait le choix d’arrêter leurs cours sur l’islam pour se concentrer sur leurs révisions.
Absences trop fréquentes
Au sein du centre culturel et éducatif, les élèves sont répartis en trois niveaux. Le premier étant celui des débutants, et le troisième pour les plus avancés. Mais depuis quelques mois, les absences sont trop nombreuses, et l’administration est obligée de regrouper les niveaux 1 et 2. Selon Cheick Ahmed Chamsuddine, les parents sont responsables. « Ce sont eux qui doivent emmener leurs enfants, les petits ne décident pas. Certes, ils travaillent et le week-end ils ont envie de se reposer. Je peux le comprendre, mais ils doivent aussi faire des efforts. » Un point important pour lui car il ne s’agit pas simplement d’enseigner le Coran aux jeunes. « Quand ils viennent ici, on leur donne une éducation générale. On fait le travail d’un enseignant mais aussi celui des parents », ajoute le professeur. Le rythme de vie actuel peut être l’une des raisons de ces absences, mais force est de constater que la population s’intéresse de moins en moins à la religion et cela se manifeste dans les écoles coraniques et les madrassas.
Retrouvez l’intégralité du dossier consacré à l’harmonie interconfessionnelle dans le Mayotte Hebdo n°1030.
Aurélien Timba Elombo, donner à tous une chance d’exceller

Il aurait pu être joueur professionnel à Troyes ou au Milan AC, mais, pour reprendre les mots de son père, « son rendez-vous n’était pas là ». Milieu défensif rugueux sur le terrain, mais patriarche bienveillant dans les vestiaires ou les bureaux, il trace depuis plus de vingt ans son chemin – son parcours d’excellence à lui – dans l’encadrement et l’organisation du football. Besogneux, fort d’une discipline quasi monacale, mais aussi grand rêveur, Aurélien Timba Elombo a pris les rênes, en 2014, de la Ligue Mahoraise de Football, animé par un désir profond de « donner à chacun la place qu’il mérite ». Portrait à retrouver dans le Mayotte Hebdo n°1030.
« Je suis né dans une famille où le football a guidé beaucoup de pas », introduit-il sobrement. Fils d’un président de club de première division camerounaise – le Caïman de Douala – et petit frère d’un joueur international, Aurélien Timba Elombo a été bercé dès le plus jeune âge dans le milieu. D’ailleurs, tout dans son bureau actuel de directeur de la Ligue Mahoraise de Football transpire l’amour du ballon rond. Les photos d’équipes encadrées côtoient trophées et maillots, médailles et autres souvenirs d’événements footballistiques des dernières décennies. La question ne se pose même pas : l’homme est fait pour ça.
Il fait ses premières classes à l’US Torcy, en région parisienne. Milieu défensif doté de qualités athlétiques certaines, le jeune Aurélien suscite rapidement l’intérêt de quelques clubs professionnels. « J’ai failli signer à Troyes en 1999-2000 […] Une porte s’était également ouverte du côté du Milan AC ! », se souvient-il. « Mais Dieu m’a ouvert les yeux suffisamment tôt pour que je puisse comprendre que ce n’était pas forcément ma voie. J’ai compris qu’au mieux, j’aurais été un bon joueur de National (troisième division française, NDLR), éventuellement de Ligue 2 ». Le jeune homme s’oriente alors vers l’encadrement et au fond, il n’aurait pu en être autrement. « Tout petit garçon, j’accompagnais mes grands frères à leurs matchs. J’étais trop jeune pour jouer, alors on me donnait honorifiquement le rôle de l’entraîneur. Eux jouaient le jeu, et me laissaient penser que c’était grâce à mes consignes qu’ils gagnaient ! », se souvient le directeur en souriant. « Quand, à 18 ou 19 ans, j’ai pris ma première équipe en charge, j’avais l’impression d’avoir fait ça toute ma vie ! ».
« Tout le village sortait nous voir ! »
Désormais en région lyonnaise, où il poursuit ses études et mène une carrière de footballeur amateur, Aurélien Timba Elombo prend sous son aile une équipe de débutants d’une entente entre villages, le JSBC (Jeunesse sportive des Bords de Coise). « Personne ne voulait les encadrer. Moi, je trouvais injuste de ne pas prendre tous les gamins au foot. J’ai décidé de m’en occuper », raconte-t-il. « Je me souviens d’un match folklorique, où on a perdu 17 à 0 ! Mais ce qui était incroyable, c’est que dans la défaite, je continuais à les encourager, et qu’aucun gamin n’a lâché ! Il s’est passé quelque chose ; j’ai vécu un grand moment de communion avec les petits. » Instant d’épiphanie, donc. La saison suivante, il prend en charge l’équipe U13 (moins de 13 ans, NDLR). « On a fait une saison exceptionnelle. Les gamins jouaient le samedi après-midi et tout le village – parfois 300 ou 400 personnes – sortait nous voir ! » Surtout, Aurélien fait figure de grand frère : il permet à ses jeunes de passer eux-même leur premier diplôme d’éducateur. Lui se forme à outrance : préparation mentale, sophrologie, gestion de l’adolescence… « Pour tirer le meilleur d’eux, je voulais vivre dans leurs têtes. Presque vingt ans plus tard, on est toujours en contact, et je me rappelle encore des dates anniversaires de tous ! Je voulais que ce soit des moments inoubliables pour eux… », se remémore-t-il, une lueur de nostalgie dans les yeux.
Sa façon de faire – une soif d’excellence couplée à une grande bienveillance – convainc rapidement les parents des jeunes, qui poussent auprès de la municipalité pour faire d’Aurélien Timba le responsable technique du club, à tout juste 21 ans. « Je me suis senti pousser des ailes ! », confie-t-il. Le jeune responsable prend rapidement en charge l’équipe senior de l’AS Saint-Martin-en-Haut, puis gravit les échelons de la sphère footballistique de la région lyonnaise : il devient entraîneur adjoint et préparateur physique de l’AS Minguettes Vénissieux (CFA2), puis de l’AS Lyon Duchère (CFA), et en parallèle assure les fonctions de manager général et de directeur technique à l’UODL Tassin. Dans le même temps, il se barde de qualifications : brevets et diplômes d’État lui assurent la possibilité « d’entraîner jusqu’au niveau Ligue 2 ». En 2014, Aurélien Timba Elombo est débauché par une Ligue Mahoraise de Football en difficulté financière, et en quête de restructuration.
« Je sacrifie les miens, mais je m’occupe un peu de ceux des autres »
Séduit par le challenge, il sacrifie sa vie de famille et vient à Mayotte occuper les fonctions de directeur général de la ligue « pour deux ou trois ans », pense-t-il alors. « Ma principale motivation, c’est de me dire que je fais un travail d’intérêt public. Que même si je sacrifie les miens, je m’occupe un peu de ceux des autres », explique-t-il, heureux de « faire un métier [qu’il] aime ». « Je savoure ce privilège que Dieu me donne de travailler dans ce qui, peut-être, me parle le plus au monde. » Pourtant, au quotidien, la tâche d’organiser la pratique du football à Mayotte, et d’en assurer le rayonnement n’a rien d’aisé. Besogneux, perfectionniste, Aurélien Timba ne se souvient pas de sa dernière nuit de huit heures. Chez lui, ni télé ni radio, « pour pouvoir travailler davantage ».
Aujourd’hui, la ligue va mieux : les comptes ne prennent plus l’eau et le football rassemble désormais 14.000 licenciés sur l’île. « Tout reste perfectible. On passe beaucoup de temps sur l’accompagnement des clubs. La prochaine étape est de faire fructifier l’énorme potentiel sportif des jeunes mahorais », plaide le DG. Vingt ans après ses débuts d’encadrant, sa volonté de permettre à tous de jouer le guide encore. « Sans faire de politique, on a beaucoup de gamins qui, faute de papiers, ne peuvent avoir de licences. Pourtant, ils vont à l’école ; ça veut dire que la République les a déjà insérés. Imaginez qu’on parvienne à faire jouer ces gamins, que l’on passe à 20 000 licenciés… On pourrait développer la discipline : former des arbitres, proposer du futsal, du beach soccer, et justifier de nouvelles infrastructures auprès des collectivités »
« Je ne ferme aucune porte »
Homme de foi, chrétien pratiquant, Aurélien Timba Elombo prend les choses avec hauteur et philosophie. Lui qui se sent « un peu mahorais d’adoption », et qui admet que « beaucoup de gens […] lui sont sympathiques », est tout de même régulièrement attaqué par différents acteurs du football de l’île. Il avale – de son propre aveu – beaucoup de couleuvres. « J’ai vu un jour passer sur les réseaux sociaux une image d’un petit africain poursuivi par un groupe armé de lances sur laquelle était inscrit ‘Aurélien doit partir’ en shimaoré », raconte-t-il. « Je m’en remets à Dieu en me disant que les combats sont perpétuels, mais que seul Lui décide de qui tombe… Et dix ans plus tard je suis toujours là ! », sourit-il.
« Mais il faudra un jour un renouvellement, une force vive locale », concède le directeur, en évoquant un futur départ. Un grand club ? La sélection camerounaise ? « Je ne ferme aucune porte ! », répond-il, évoquant même un projet un peu fou de « prendre un petit club de dernière division de district pour l’emmener jusqu’au niveau professionnel : de la masse, vers l’excellence, puis l’élite ! » Mais où donc sera le prochain rendez-vous d’Aurélien Timba Elombo ?
L’aventure océanographique de 30 Mahorais sur grand écran

Le CUFR (centre universitaire de formation et de recherche) de Mayotte, à Dembéni, diffusait en avant-première le documentaire sur l’école bleue outremer, ce jeudi 9 février. Cette campagne océanographique a embarqué à son bord 75 étudiants scientifiques, dont 30 jeunes mahorais.

Le documentaire « École Bleue Outremer », qui retrace la campagne du plus grand bateau de la flotte océanographique française avec 75 étudiants scientifiques, a été diffusé en avant-première au CUFR (centre universitaire de formation et de recherche), à Dembéni, ce jeudi 9 février. 30 jeunes Mahorais, en formation maritime ou en cursus artistique, au sein du CUFR ou de l’école d’apprentissage maritime, avaient pris part à cette expérience à bord du Marion Dufresne II, aux côtés de chercheurs et de l’équipage chevronnés. Leur objectif : échanger et comprendre les enjeux autour des océans. Ce projet d’école navire a été imaginé par l’institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) et soutenu par le ministère des Outre-mer. Les étudiants ultramarins, métropolitains et du bassin de l’océan Indien (Kenya, Tanzanie, Seychelles, Madagascar) ont pris la mer à partir du 27 juin.
« Des déchets et du plastique très loin des côtes »
Djabaouidine Abdou, étudiant en sciences de la vie et de la terre au CUFR de Mayotte, a participé à la première étape du projet avec quatre autres camarades. Ils sont partis de La Réunion à Mayotte avec, au programme, les explorations du Mont La Pérouse et du Tromelin la Feuillée, une escale à terre sur les Îles Glorieuses pour évoquer les petits écosystèmes et la restauration écologique, et un stop au geyser Zélée. « C‘était une riche expérience que nous avons pu vivre en direct. Une chance incroyable. » Mais l’étudiant retient également la pollution des océans. « Voir autant de déchets et de plastiques dans l’océan très loin des côtes m’a fait prendre conscience de ce fléau. Depuis, je sensibilise à mon tour les jeunes à faire plus attention aux déchets et à leur impact sur notre île et sur l’océan en général. » Son camarade, Maimoune-Boinahery Binali, participant à la deuxième étape, du 9 au 22 juillet, a quant à lui étudié le volcan Fani Maoré. « C’était une occasion qu’on ne devait pas rater. Étudier Fani Maoré à bord du Marion Dufresne II sur les côtes mahoraises était très éducatif », assure-t-il.
Le directeur du CUFR de Mayotte, Abal-Kassim Cheik Ahamed, estime en effet que « le lien entre sciences et sociétés a pu être fait grâce à l’École Bleu Outre-mer. Nous sommes sortis de nos modèles classiques et traditionnels ». Le documentaire sera diffusé au cours du premier semestre par France Télévision.
Les pêcheurs sur les bancs de l’école
Pour se familiariser avec les nouvelles règlementations régissant le métier de marin pêcheur à Mayotte, 26 professionnels de la mer ont suivi une formation, ce jeudi 9 février, à Dzaoudzi.
A l’origine de cette première session de formation, la communauté des communes du sud de Mayotte aide ses pêcheurs à aller vers la professionnalisation (au sens de l’administration publique) en leur permettant d’être en phase avec la réglementation en cours sur le territoire français et à l’international. Cette opération, qui a été officialisée jeudi matin à Dzaoudzi par le service des Affaires maritimes et la direction du centre de formation, concerne 26 pêcheurs désireux d’obtenir les brevets et qualifications requises pour ne pas souffrir, en mer, de tracasseries administratives et judiciaires dans l’exercice de leur profession. En effet, l’exercice de l’activité de pêche à Mayotte n’a cessé d’évolue au cours de ces dernières années avec, notamment, l’accession de l’île à la départementalisation et au statut de Région ultrapériphérique de l’Union européenne (RUP). Dans ce processus, les services de l’État à Mayotte se veulent intransigeants quant aux obligations imposées aux professionnels du secteur, les mêmes qu’en métropole et dans les autres territoires ultramarins. Pour François Garcia, du bureau des Affaires Maritimes de la nouvelle Dealm, « le métier de pêcheur est une activité dangereuse qui impose une formation préalable avant la qualification de marin pêcheur professionnel ». Les services de l’État espèrent que cette tentative de la structuration de la filière pêche à Mayotte fera tache d’huile dans les autres intercommunalités de Mayotte.
Ainsi, aucune dérogation n’est donc possible, l’objectif fixé étant de ne pas avoir des qualifications au rabais. La structuration du secteur pêche dans le 101e département français fera donc la part belle à la sécurité des équipages. Dans cette optique, la formation qui vient de démarrer à Dzaoudzi contiendra un module d’échanges entre les 26 pêcheurs concernés et les différentes structures et institutions qui entourent la filière sur l’île, en attendant d’y adjoindre un autre instrument important, la commission pêche qui ne tardera pas à être mise en place.
Une moyenne d’âge de 70 ans
Pour sa part, le directeur du Centre de formation maritime se veut rassurant sur la capacité des pêcheurs mahorais à se former pour réussir leur transition en professionnels reconnus à l’échelle nationale et à l’international. « Notre école est au service de tous les marins de l’île et nous sommes parfaitement en mesure de proposer une ingénierie de pédagogique qui s’adapte aux différents types de profils qui se présentent. L’acquisition des brevets peut se faire de la manière la plus simple possible sans avoir à déroger aux normes exigées », note Éric Bellais. En guise de preuve, il présente les 26 stagiaires concernés par cette première session de formation lesquels présentent une moyenne d’âge de 70 ans. Il a emboîté le pas au représentant des Affaires maritimes qui a salué tous les sacrifices consentis par les stagiaires pour devenir des pêcheurs professionnels. Un constat qui démontre, s’accordent les deux parties, une prise de conscience sur le fait que l’avenir de la filière pêche à Mayotte passe automatiquement par le respect des normes. Il est à retenir une différence non négligeable entre les différentes générations de pêcheurs mahorais, les anciens et les plus jeunes. Ces derniers n’ont rien à envier à leurs collègues métropolitains, n’hésitant pas à aller travailler dans l’Hexagone où le secteur connaît une crise de vocation avant de revenir travailler sur l’île. Sur les 26 seniors en formation actuellement, treize ont été ciblés comme étant aptes à essayer d’obtenir le certificat d’aptitude professionnelle à la petite pêche, huit pourront tenter d’obtenir le brevet de mécaniciens pour des moteurs de 250 kW (qualifications destinées à des pêcheurs non francophones ou ne disposant pas de la nationalité française) et les trois derniers à des fonctions de radio et sécurité.
Cette répartition théorique n’a pas été du goût de l’ensemble des candidats. Au regard de certains sujets pertinents soulevés par les stagiaires, les Affaires Maritimes comme le centre de formation se sont dit ouverts à toutes discussions sans tabous. Une inquiétude particulière a fait jour parmi les stagiaires, l’évolution irréversible vers l’acquisition et l’usage d’embarcations modernes répondant aux normes européennes. « Je ne me fais pas d’illusions, à 70 ans, aucune banque, aucune assurance-vie ne me couvrira pour acquérir une embarcation aussi coûteuse », lance l’un des anciens en formation. Réponse de l’État, un dispositif est prévu pour accompagner les futurs pêcheurs professionnels à acquérir ces embarcations avec des aides publiques, notamment de l’Union européenne qui n’ignore pas la situation exacte du secteur pêche à Mayotte. Cependant, un apport personnel des futurs acteurs professionnels de pêche ne saurait être dissocié du mécanisme qui sera mis en place dans cette perspective.
La Délégation de Mayotte à Paris inaugurée ce jeudi 9 février
Henriette Bamana, veuve de Younoussa Bamana, l’ancien président du conseil général de Mayotte pendant 27 ans, a coupé le ruban à l’entrée des nouveaux locaux de la Délégation de Mayotte, dans le XVIe arrondissement de Paris. Ce jeudi 9 février marquait, en effet, l’inauguration de ce bâtiment dont le Département a fait l’acquisition en 2018. Le ministre délégué aux Outre-Mer, Jean-François Carenco, le président du conseil départemental Ben Issa Ousseni, le vice-président Madi Moussa Velou, les conseillères départementale Nadjima Saïd, Maymounati Ahamadi ou encore les anciens présidents Said Omar Oili et Daniel Zaïdani (conseiller départemental de Pamandzi) étaient réunis pour l’occasion. « Depuis 1993, date de la création de la Maison de Mayotte, nous fêtons trente ans de représentation dans la capitale », a déclaré Ben Issa Ousseni, qui avait tenu à inviter tous ses prédécesseurs. La Délégation de Mayotte à Paris est une « vitrine du territoire ». Elle assure sa promotion, des missions de lobbying pour défendre ses intérêts et accompagne les Mahorais en mobilité dans l’Hexagone.