Opération Wuambushu : « Elle permettra de tirer des leçons » selon SGP-Police

Pour le syndicat SGP-Police de Mayotte, l’opération secrète de Gérald Darmanin, qui viserait à détruire près d’un millier de cases en tôle, à expulser en masse les personnes en situation irrégulière et à lutter contre la délinquance, pourrait servir de laboratoire pour lutter contre l’immigration clandestine en métropole. Cet article fait partie de notre série sur l’opération prévue en avril sur le territoire. 

« L’opération « Wuambushu » est une expérimentation qui montrera que la lutte contre l’immigration clandestine est avant tout une question de moyen. » C’est ainsi que Djamaldine Djabiri, représentant du syndicat SGP-Police, perçoit l’opération secrète, préparée en toute discrétion par Gérald Darmanin et dévoilée par Le Canard Enchaîné le 22 février. Cette dernière viserait à expulser massivement les étrangers en situation irrégulière et à détruire près d’un millier de bidonvilles. Le journal satirique rapporte que plus de 500 policiers et gendarmes devraient arriver en renfort sur l’île pour une opération qui devrait durer deux mois à compter du 20 avril.

« Des moyens à mettre en place à l’avenir » 

Si les syndicats de policiers ne démentent pas, la plupart refuse de communiquer. Le syndicat SGP-Police, pour sa part, estime donc que « l’opération sera une réussite et que nous pourrions en tirer des leçons sur les moyens à mettre en place à l’avenir à Mayotte ». Djamaldine Djabiri souligne que « pendant deux mois, l’État va prendre sa part, alors qu’il lui a souvent été reproché son manque d’engagement pour éradiquer les fléaux que sont l’immigration clandestine et l’insécurité ». Son organisation aimerait toutefois que les collectivités du territoire s’investissent davantage sur ce thème, tout au long de l’année, comme les citoyens. « Certains maires et certains Mahorais aident au séjour de personnes irrégulières », regrette le syndicaliste.

« En piste pour Matignon » 

Mais Djamaldine Djabiri reste toutefois sceptique quant au retour du calme après l’opération. « Nous ne pensons pas que la paix revienne à jamais à Mayotte à l’issue de ces deux mois. Nous observerons les réussites et les ratés afin de savoir ce qu’il faudra mettre en place de manière pérenne pour assurer une meilleure lutte contre ces fléaux. » Lors de ses révélations, Le Canard Enchaîné estimait que cette opération avait en effet pour but de « faire de l’île un laboratoire de la politique anti-immigration de Gérald Darmanin et de le mettre en piste pour Matignon ».

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