La préfecture de Mayotte lance un appel à projets au titre du fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIPD) pour l’année 2023. Le fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIPD) permet de financer la réalisation d’actions découlant de la stratégie nationale de prévention de la délinquance et de la radicalisation. Le FIPD est l’outil de financement des politiques de prévention de la délinquance et de prévention de la radicalisation s’appuyant sur deux cadres d’intervention ; la stratégie de prévention de la délinquance 2020-2024 et le plan national de prévention de la radicalisation « prévenir pour protéger » du 23 février 2018.
Il s’articule autour de trois axes forts, à savoir la prévention de la délinquance chez les jeunes, qui placée au cœur de ce plan, constitue un enjeu majeur et vise à éviter le basculement ou l’enracinement des jeunes dans la délinquance, la protection des personnes vulnérables (le deuxième axe priorise la lutte contre les violences faites aux femmes et les dérives sectaires, ainsi que le renforcement de la prévention des violences et l’amélioration de l’accompagnement des victimes), ainsi que la gouvernance locale ou le renforcement de l’implication des collectivités territoriales dans la prévention de la délinquance. Le délai limite de réception des dossiers est fixé au vendredi 14 avril, à 18h. Les conditions d’éligibilité au FIPD 2023, les fiches de présentation ainsi que le contrat d’engagement républicain sont publiés sur le site de la préfecture à l’adresse suivante : https://www.mayotte.gouv.fr/Publications/Appels-a-projets/2023
Prétextant libérer les esprits d’une trentenaire, un foundi comorien en a profité pour abuser d’elle en avril 2020. Alors qu’il devait guérir la tante de la victime, il a réussi à s’isoler avec cette dernière dans une maison située sur les hauteurs de Tsoundzou 1. Ce lundi, lors du premier jour de ce procès d’assises de Mayotte, la jeune femme a déclaré « être dans un état second » quand l’homme de 37 ans aujourd’hui lui a demandé de retirer ses vêtements. Il en a profité pour toucher la victime, d’abord avec ses doigts, puis en la pénétrant avec son sexe, malgré son refus exprimé à plusieurs reprises. Choquée, celle-ci ne souhaite plus voir sa tante, qu’elle considérait pourtant comme sa mère. Cette dernière a affirmé à la barre qu’elle « avait peur que le foundi jette un sort à « sa fille » » pour expliquer son refus d’aller voir la police. La cour d’assises de Mayotte a reconnu Adhuhardine Ousseni coupable, ce mardi 14 mars, et l’a condamné à dix ans de prison.
Abdallah Hachim aide une élève à résoudre l’un des puzzles qu’il a lui même fabriqués.
Dans le cadre de la semaine des mathématiques, les futurs enseignants de la discipline en formation au centre universitaire de formation et de recherche (CUFR) de Dembéni ont organisé ce mardi une journée d’ateliers et de jeux savants à destination des scolaires. Près de 300 élèves ont participé à l’événement.
« Deux tiers ! », s’exclame le jeune garçon qui, d’un grand geste de la main, s’empare du petit totem en bambou disposé au centre de la table, et refile le reste de son paquet de cartes au camarade lui faisant face, moins rapide. Entassés sous l’un des chapiteaux montés sur le plateau sportif du centre universitaire de formation et de recherche (CUFR) de Dembéni, ce mardi matin, ces élèves de sixième jouent au « Jungle Maths » : une variante mathématiques du fameux « Jungle Speed » inventée par Maxime et Antoine, enseignants stagiaires en deuxième année de master MEEF (métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation). Le principe est simple : les joueurs retournent une carte chacun à leur tour, sur laquelle se trouve une fraction (sous forme numérique, de parts de pizza, ou de ligne graduée). Lorsque deux joueurs ont devant eux des fractions de même valeur, ils doivent attraper le totem le plus vite possible.
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Un groupe d’élèves de 6e jouant au « Jungle Maths », un jeu de rapidité basé sur les fractions.
L’atelier Bee-bot permet aux élèves de s’initier à l’algorithmie. Des instructions sont données au robot-abeille, qui se déplace en conséquence sur un plateau avec des obstacles.
Le « Jungle Maths », inventé par Maxime et Antoine, deux enseignants stagiaires en deuxième année de master MEEF au CUFR de Dembeni.
Thème de la semaine : « Maths à la carte ». Ici, des collégiens de Bandrélé sont amenés à travailler sur des
L’événement a réuni près de 300 élèves, venus des quatre coins de l’île.
Sur le reste de l’esplanade, d’autres chapiteaux abritent différents ateliers, tous centrés sur les mathématiques. L’événement était organisé par les élèves du master MEEF du CUFR, enseignants stagiaires lauréats du Capes à affectation locale, dans le cadre de la semaine des mathématiques – une action nationale visant à « proposer une image actuelle et vivante » de la discipline. Près de 300 élèves de primaire et du secondaire des quatre coins de l’île ont été accueillis pour participer aux activités proposées. Cartographie, algorithmie, puzzles et casse-têtes… de quoi bien s’amuser !
Faire des maths sans s’en rendre compte
« La semaine des maths, c’est fait pour montrer nos outils pédagogiques… et la journée d’aujourd’hui est basée sur le jeu ! », renseigne Xavier Meyrier, l’inspecteur académique de mathématiques. « Le jeu permet de mettre les élèves à l’aise. Les enfants, naturellement, aiment jouer. C’est idéal pour aborder une nouvelle notion, ou en fin de chapitre pour réinvestir les connaissances. Cette pédagogie a toute sa place en classe », estime Abdallah Hachim, enseignant stagiaire, qui initie ce mardi les élèves à différents puzzles et casse-têtes qu’il a confectionnés lui-même. « Ces jeux reposent sur des théories mathématiques, mais le joueur les résout avec sa logique. C’est un bon moyen de montrer aux élèves que dans les maths, on ne réussit pas tout d’un coup ! On essaye, on échoue, on réessaye… et malgré la difficulté, on continue. C’est un principe d’apprentissage général », plaide le jeune homme, par ailleurs récompensé en juin dernier aux Trophées mahorais de l’entreprise pour sa plateforme de soutien scolaire en ligne. A tour de rôle, des groupes d’élèves passent sous son chapiteau et se confrontent aux casse-têtes proposés : un puzzle pour aborder la symétrie, un tour de magie pour découvrir les nombres binaires… on fait des maths sans s’en même rendre compte.
Alors que la dernière enquête TIMSS du Boston College – qui évalue les compétences en maths des élèves de CM1 et de quatrième dans les différents pays de l’OCDE – plaçait la France en queue de peloton, la pédagogie ludique est-elle une solution pour redresser la barre ? « Ré-intéresser les élèves aux mathématiques est une nécessité. D’une part, il y a un socle commun de connaissances mathématiques qu’il est indispensable pour un citoyen de connaître au XXIe siècle. D’autre part, les mathématiques sont aussi un outil pour tendre vers l’excellence. En créant de l’émulation autour des maths, on donne de l’ambition aux jeunes. C’est primordial sur ce territoire », répond l’inspecteur.
Les Olympiades des mathématiques de retour à Mayotte
Alors que de nombreuses actions ont été menées dans les établissements de l’île dans le cadre de la semaine des mathématiques, notons que pour la première fois depuis plusieurs années, les Olympiades de mathématiques se tiennent à Mayotte, ce mercredi matin. 709 élèves des classes de première de six lycées de l’île se sont inscrits pour participer à cette épreuve de quatre heures au cours de laquelle ils devront résoudre des problèmes complexes, qui nécessitent une approche particulière. « Les participants doivent certes mobiliser des connaissances antérieures, mais aussi leur intuition, leur logique. Ce sont des problèmes tout à fait différents de ceux étudiés en classe », informe Dominique de Bollivier, enseignante au lycée de Petite-Terre, qui a activement participé à l’organisation – et donc au retour – du concours dans l’académie de Mayotte. « Dans mon petit groupe de préparation des Olympiades, l’un des élèves m’a demandé : – Madame, pourquoi les maths c’est pas tout le temps comme ça ? ». Pour les participants, les Olympiades sont l’occasion de se confronter aux autres, mais surtout à eux-mêmes. « C’est un premier aperçu de ce qui les attend plus tard : les examens, les concours… », avance l’enseignante. « On espère que certains élèves mahorais pourront être récompensés au niveau national, comme cela a pu être le cas sur d’autres concours ! », concède Xavier Meyrier, l’inspecteur.
Après des accrochages, ce week-end, entre bandes de jeunes et les forces de l’ordre, plusieurs attaques ont été recensées à Tsoundzou 1, lundi et ce mardi. La police et les automobilistes coincés dans les bouchons font face à une escalade dans la violence avec l’utilisation de cocktails Molotov.
Trois bus de ramassage scolaire ont été attaqués tôt ce mardi matin à Tsoundzou 1, alors qu’un barrage constitué de poubelles avait été dressé en travers de la route, au niveau de la boulangerie. Une dizaine d’individus cagoulés, dissimulés côté mangrove, ont jeté des projectiles sur les véhicules, dont des cocktails Molotov. Vers 5h20, la brigade anti-criminalité (Bac) a été dépêchée sur place, en renfort d’un groupe de gendarmes mobiles. Les assaillants ont été repoussés à l’aide de grenades lacrymogènes. L’un d’entre eux, un jeune majeur, a pu être interpellé et placé en garde à vue. L’incident a provoqué un dysfonctionnement du ramassage des élèves, et d’importantes perturbations de la circulation : des embouteillages ont été constatés jusqu’à Tsararano. Les forces de l’ordre rapportent qu’aucun blessé n’est à déplorer, mais notent un durcissement des méthodes des délinquants. L’usage de cocktails Molotov, jusqu’ici très rare, serait de plus en plus courant.
Un jeune majeur, en lien avec les caillassages de ce mardi matin à Tsoundzou 1, a été interpellé. (photo d’illustration)
Sur les réseaux sociaux, des automobilistes expliquent avoir été, eux aussi, pris à parti par les individus. « [Ils] sont venus vers nous avec la machette levée en criant ‘Téléphone ! Téléphone ! Il y a des voitures qui ont reçu des galets et des conducteurs à qui on a mis la machette à la gorge », rapporte un utilisateur, invitant les victimes à porter plainte.
Un peu plus tard dans la matinée, une opération conjointe de sécurisation et de lutte contre l’immigration clandestine à Tsoundzou 1 et Tsoundzou 2 a débouché sur l’interpellation de cinq personnes en situation irrégulière sur le territoire. La police indique « qu’ils feront l’objet d’une procédure de reconduite à la frontière.
« La guerre civile couve à Mayotte«
Député de la deuxième circonscription de Mayotte, Mansour Kamardine a réagi aux faits de Tsoundzou 1, ce mardi. « Après les actes de terrorisation vécus à l’automne dernier, la guerre civile couve à Mayotte, comme en atteste la multiplication des attaques au cocktail molotov. Depuis vendredi, une quinzaine de véhicules de transport collectif ont été attaqués, traumatisant les passagers comme les conducteurs et entravant le droit essentiel de nos enfants à l’éducation. Ce [mardi] matin encore, à Tsoundzou, de nombreux véhicules ont été pris d’assaut et leurs conducteurs menacés, parfois la machette sous la gorge », constate le parlementaire mahorais. Celui-ci ne cache pas son impatience concernant la grande opération de décasage prévue en avril, il encourage d’ailleurs Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, « à conserver le cap et une main ferme malgré les embûches annoncées par des structures associatives qui se sont spécialisées dans la défense des droits des délinquants ».
« Pertubation du transport scolaire, ce mercredi. «
Suite aux caillassages à Tsoundzou 1, le Réseau Halo’ Mayotte prévient “que des perturbations sont à prévoir” à partir de ce mercredi dans la zone de la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou. Les lignes partant de Hajangua à Kawéni et de Kawéni vers Hajangua sont concernées. Le réseau de transport prévient cependant que le ramassage scolaire fonctionne normalement dans les autres zones du département.
1- Ce mardi matin, les participants au Concours jeunes entrepreneurs étaient réunis à la couveuse d’entreprises Oudjérébou pour présenter leur projet devant le jury.
Pour la deuxième année, Oudjérebou, la couveuse d’entreprises de Mayotte, en partenariat avec le Rotary club Mamoudzou Hippocampe a organisé un concours dédié à la jeunesse mahoraise. Le projet « Concours jeunes entrepreneurs » qui vise à initier les jeunes à se lancer dans l’aventure de l’entrepreneuriat, arrive à son terme. En effet, le grand jury s’est réuni, ce mardi matin, pour découvrir et juger les présentations des élèves.
Tout au long de la matinée, les locaux de la couveuse d’entreprises Oudjérébou ont accueilli le grand jury final du « Concours jeunes entrepreneurs ». Débuté le 23 janvier dernier, ce concours a pour but de mettre en lumière les jeunes porteurs de projets et les établissements scolaires. Au total, ce sont sept projets, collectifs ou individuels, qui ont germé dans la tête des participants scolarisés à Sada, Kawéni, Dzoumogné ou encore Mamoudzou. Deux catégories étaient mises en place, une pour les lycéens et une pour les étudiants. Tour à tour, les jeunes porteurs de projet sont passés face à leur jury respectif. Pour Farid Ellouz, président de commission d’administration du Rotary Club et membre du jury, ce projet permet de « stimuler l’esprit entrepreneurial chez les jeunes ».
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2- Dans une deuxième salle, les étudiants dévoilaient également leur projet devant un jury dédié.
3- Seuls ou individuels, les porteurs de projets ont tout donné pour tenter de remporter la victoire.
Un pitch, des questions et des réponses
Une fois installés face aux quatre membres du jury, les élèves avaient dix minutes pour convaincre avec leur pitch de création d’un modèle entrepreneurial favorable au développement économique local, puis la place été faite au jeu des questions-réponses. Avant d’entrer dans la salle, Ismaël confie qu’il « est forcément un peu stressé, mais j’ai confiance en moi et en mon équipe ». Une fois dans la salle face au jury, place à la concentration. Les présentations s’enchaînent et les applaudissements des jurys se font entendre. Dans le but de mieux cibler l’activité présentée, les jeunes ont dû répondre à des questions portant sur la compétitivité du projet, sur sa viabilité, mais aussi sur les demandes d’éclairage autour des chiffres donnés. « Faites attention aux informations que vous transmettez ! », rappelle l’un des membres du jury.
Magasin pédagogique au sein d’un établissement, jeu de cartes interactif, centre d’appel et de relation clients, application sportive sont autant de projets proposés par ces jeunes entrepreneurs. Afin de déterminer le meilleur projet, plusieurs critères d’évaluation sont pris en compte, comme l’analyse de marché, le plan marketing ou encore la valorisation du projet. Lala Ralaimoria, membre du conseil d’administration d’Oudjérébou et membre du jury, explique, que de son point de vue, « ce qui sera important c’est l’idée, qu’elle soit innovante. La maturité du porteur de projet est aussi importante, s’il est investi et à fond. C’est pour moi, un gage de réussite ».
Du stress et de l’émotion
La participation à ce concours a permis aux élèves de se rendre compte des difficultés de créer un projet, mais aussi pour certains, de consolider leur projet professionnel. Cette démarche permet également de sensibiliser les jeunes à la recherche de financement. Mais aussi, « de savoir présenter un projet et répondre aux questions du jury. Pour eux, c’est également s’entrainer en s’amusant », note Bouény Fatyma Idaroussi, professeur d’éco-gestion au lycée de Sada.
Une fois les pitch terminés, la pression et le stress redescendent pour les jeunes concurrents. A la sortie de sa présentation, Fazal-Karim, élève au lycée de Sada confie que « c’était un peu stressant, mais on a bien aimé ce challenge ». De leur côté, les élèves de CAP du lycée des Lumières expliquent que « ça s’est très bien passé, on a réussi à présenter notre projet et on espère que l’on va gagner ! ». L’émotion était également présente du côté des professeurs référents, « je suis fier de nos élèves ! » lance Yann Broche, professeur de lettres au lycée des Lumières, à Kawéni. « Nous avons des jeunes qui ont une idée du monde de l’entreprise. Ils comprennent la mécanique, ils ont des ambitions, des rêves, mais l’aspect structurel de l’entreprise est difficile à définir pour eux », note le jury à l’issue des présentations.
Dossier de candidature, création d’un business plan et d’une étude marketing, entrainement oral, réalisation d’un pitch, toutes les cartes sont désormais dans les mains de ces futurs jeunes entrepreneurs, qui pourront, à terme réaliser leur rêve entrepreneurial. Le vainqueur de chaque catégorie remportera 4.000 € – soit 8.000 € au total – et le plaisir d’être arrivé en tête. Dans quel établissement scolaire ira le trophée du jeune entrepreneur 2023 ? Réponse lors de l’annonce des gagnants ce samedi 18 mars, au lycée des Lumières !
Le responsable des ressources humaines de la Colas était présent au lycée de Dembéni pour échanger avec des élèves de l’internat d’excellence, ce mardi 14 mars.
Ce mardi 14 mars, une trentaine d’élèves du lycée de Dembéni, à Tsararano, ont participé à un « mentorat dating ». L’objectif : rencontrer des acteurs du monde économique pour nouer des liens et être parrainés.
Ils avaient déjà noué des liens avec les chefs d’entreprises mahorais le 25 novembre dernier, à l’occasion d’un tournoi de foot. Ce mardi 14 mars, trente élèves de l’internat d’excellence du lycée de Dembéni ont réitéré l’opération lors d’un « mentorat dating » avec treize entreprises, membres du Medef de Mayotte. Les plus jeunes ont pu ainsi profiter des parrainages avec des dirigeants ou des responsables des ressources humaines. « A l’issue de ce mentorat dating, des groupes Whatsapp vont être créés. Chaque acteur économique pourra accompagner un à deux élèves du lycée, dans leurs choix d’orientation, leur besoin d’informations ou les remobiliser s’il y a un décrochage sur un projet par exemple », illustre Christelle Vargoz, CPE de l’internat d’excellence.
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Samira Ait, la responsable emploi, formation du Medef de Mayotte était présente au côté d’Abdou Kamardine, talent dévelopeur chez Total Energies, du proviseur du lycée de Dembeni, Michel Toumoulin, ou encore de la présidente du Medef, Carla Baltus et de Christelle Vargoz, la CPE de l'internat d'excellence.
Le directeur de la laiterie de Mayotte a expliqué son métier aux élèves de l’internat d’excellence.
Ce mardi, des représentants de Total Energy, Sodifram, la Colas, le RSMA ou encore Groupama sont venus à la rencontre des jeunes. Par groupe de deux à quatre, les élèves se sont déplacés de table en table pour échanger sur leurs projets et en apprendre davantage sur leurs interlocuteurs et les organisations représentées. « Mayotte a un fort enjeu d’attractivité. Dans ce cadre, nous travaillons avec le rectorat pour capter les talents et les rapprocher du monde économique », souligne Samira Ait, responsable emploi formation du Medef.
Une première promotion d’élèves parrainés
D’ici la fin de la semaine, chaque élève pourra choisir un parrain et inversement. « Les modalités de suivi reste toutefois à formaliser », concède Christelle Vargoz. Car il s’agit de la première promotion d’élèves parrainés. Les trente mentorés ont été choisis sur la base du volontariat. Au total, 90 élèves font partie de l’internat d’excellence. Parmi eux, certains sont issus de classes préparatoires ou ont un « haut potentiel. » « Tous les élèves de collèges Rep+ peuvent monter un dossier avec leurs professeurs principaux afin d’entrer en seconde dans cette section. Une commission d’admission épluche les dossiers et 24 places leurs sont réservées », détaille la CPE de l’internat d’excellence.
Les élèves en section sportive féminine de la ligue de foot du collège de Dembeni et celles de la section féminine de la ligue de handball du collège de Passamaïnty sont également ciblées.
Les entreprises ne sont pas épargnées par les embouteillages. Elles subissent de plein fouet leurs conséquences et très souvent, elles n’ont pas de marge de manœuvre. Certaines ne peuvent plus exercer leur activité normalement et l’avenir ne les rassure pas, à l’exemple de ce transporteur qui a souhaité garder l’anonymat. Cela fait 20 ans qu’il exerce à Mayotte et il nous explique de quelle manière les embouteillages ont changé son mode de fonctionnement.
Mayotte Hebdo : Quel impact les embouteillages ont sur votre rythme de travail ?
L’impact économique est in fine à la charge du consommateur mahorais lambda. Pour que vous compreniez bien, un camion porte-conteneur avec grue incorporée coute 450 000 euros quand il en coutait 280 000 il y a 20 ans. Il y a 20 ans toujours, nous livrions 7 conteneurs entre Longoni et Kawéni par jour quand désormais, on en livre 2 ou 3 par jour, pour 8 heures de travail quotidien a minima.
Donc, le premier souci économique reste l’embouteillage, car en tant que transporteurs c’est principalement notre métier, mais pour tous les autres acteurs économiques, le temps passé dans les bouchons commence à peser dans la construction de leur ligne tarifaire. Malheureusement, les élus n’ont pas la même notion de l’urgence que les privés et Caribus est un doux rêve qui ne réglera aucunement la problématique des bouchons de Mayotte.
M.H. : La situation a-t-elle généré une baisse de votre chiffre d’affaires ?
Oui. Nous compensons en investissant sur du matériel complémentaire pour faire le même chiffre d’affaires proportionnellement au volume d’il y a trois ans. Chaque année, nous perdons 0,5 rotation entre Longoni et Kawéni par camion. Donc je dirais que ce n’est pas notre chiffre d’affaires qui baisse, mais plutôt que nous observons une contraction de notre marge par les investissements nécessaires pour compenser.
« Caribus ne réglera aucunement la problématique des bouchons »
M.H. : De quelle manière vous organisez-vous afin de pouvoir travailler dans de bonnes conditions ?
En investissant, en géolocalisant les camions par exemple, pour optimiser les restitutions de conteneurs quand un client nous informe de la disponibilité d’un conteneur vide.
M.H. : Quelles seraient les solutions selon vous pour remédier à ce problème ?
Je vois deux solutions. Nos élus doivent impérativement orienter le transport de passagers par la mer. Nous disposons d’un lagon protégé. Il suffirait de créer des quais à taille réduite dans les quatre coins de l’île permettant aux navires de 100 personnes d’accoster toutes les 15 minutes et de les transporter sur un port d’accueil de Mamoudzou.
Il faut également faire un quai dans le sud ou le nord de Mayotte pour transporter tous les camions bennes et autres pour barger vers la Petite Terre. L’idée farfelue d’un responsable du Conseil départemental, point de vue sûreté, était de faire passer par le port. C’est comme si vous demandiez à tous les camions d’entrer dans l’enceinte aéroportuaire. Par contre, faire un quai pour désengorger les environs de la barge du quai Colas permettrait de donner du souffle à la circulation de Mamoudzou.
« Il y aura une augmentation des tarifs d’année en année »
M.H. : Comment envisagez-vous la suite de votre activité dans les années à venir ?
Nous ne pourrons jamais livrer de conteneurs avec un drone, donc le pire est à venir. Il y aura une augmentation des tarifs d’année en année, en fonction de l’augmentation de la longueur des bouchons que nous subissons tous les matins. Ne me parlez pas des livraisons nocturnes, il faudrait non seulement que le port ouvre tard le soir, que les clients acceptent de réceptionner leurs conteneurs, et surtout que les routes soient éclairées et sécurisées. Nous ne pouvons nous permettre de faire ce que font certaines sociétés du bâtiment qui se livrent entre elles depuis leur propre site de production à leur propre chantier.
Retrouvez l’intégralité du dossier consacré au coût des embouteillages dans le numéro 1034 de Mayotte Hebdo, gratuit et en ligne ici : https://www.mayottehebdo.com/mayotte_hebdo/
Véritable institution à Mayotte et seuls transports publics de l’île durant plusieurs décennies, les taxis souffrent des bouchons toujours plus longs. Contraints à effectuer de moins en moins d’allers-retours, les chauffeurs voient leur chiffre d’affaires fondre comme neige au soleil.
« C’est pas possible… » lâche Ali en découvrant la file de voitures obstruant la route nationale depuis le rond-point Mahabou jusqu’à – il ne le sait que trop bien – l’entrée de Passamaïnty. Ce râle de désespoir, le taximan le pousse tous les soirs. Aujourd’hui, il est 18 heures 15, et Ali sait déjà qu’il effectue son dernier trajet au volant de son van 9 places. « On va arriver à 20 heures à Combani », prévoit avec justesse celui qui doit ensuite rentrer chez lui, à… Mamoudzou. Dans la journée, le chauffeur n’aura pu faire que la moitié des allers-retours qu’il faisait par jour il y a quelques années. S’il ne perd jamais son sourire, l’usure commence à marquer les traits et l’esprit d’Ali. Beaucoup moins tendre, Schouma peste tour à tour contre les bouchons, les couples qui utilisent deux voitures, les taxis mabawa ou le caribus de la Communauté d’agglomération Dembani-Mamoudzou (Cadema).
« Avec les déviations à Passamaïnty, les sens interdits… Il y a des embouteillages jusqu’à Vahibé », s’agace le président du syndicat des taxis centre de Mayotte, qui opère sur la même ligne qu’Ali. En une dizaine d’années, le professionnel aurait vu ses revenus passer de 350 euros par jour à 170 euros maximum. « Pour aller de Combani à Mamoudzou, par exemple, on ne passe pas moins de deux heures dans les embouteillages », déplore-t-il. D’autant que les tarifs des courses, même s’ils ont augmenté en août 2022 à la suite des revendications des taximen, restent relativement faibles. Un passager doit désormais payer 2 euros pour un trajet à l’intérieur de la commune, et entre 3 et 9 euros en taxi-brousse. Pas de quoi faire pâlir d’envie les chauffeurs VTC de l’Hexagone.
Avec ces tarifs, et face à des embouteillages de plus en plus handicapants, certains chauffeurs refuseraient des trajets. « Les petites voitures, qui vont de Mamoudzou à Tsoundzou ou Passamaïnty, perdent 100 euros par jour, affirme Schouma. Ils doivent rester deux heures dans les bouchons pour gagner 10 euros. Certains d’entre eux ne veulent plus faire ces trajets. » Et, comme si ça ne suffisait pas, les taximen ne sont pas sûrs de pouvoir « faire le plein » au retour, rendant leur calvaire encore moins rentable.
Loin d’être avare de remarques, le président des taxis centre cible la Cadema, qui fait subir aux taxis – et plus largement aux automobilistes – des travaux d’aménagement depuis plusieurs mois. Une situation qui engendre encore plus de bouchons, depuis Tsararano au sud et l’entrée de Passamaïnty à l’est. « Ce sont surtout les travaux du Caribus qui nous empêchent de circuler. Il aurait fallu créer une voie rapide », affirme Schouma. S’ils enregistrent moins de recettes, les taximen doivent néanmoins faire face aux mêmes charges qu’à l’accoutumée : essence, assurance et réparations occasionnelles sont toujours à régler, et les navettes de la Cadema ne devraient pas arranger les choses.
Les taxis mahorais se sentent en effet menacés par ce nouveau mode de transport, comme le fait remarquer le chauffeur : « Tu crois que ceux qui ont une voiture vont prendre le bus ? », s’exècre-t-il. Les syndicats de taxis de l’île ont pourtant essayé de négocier pour leur condition lors des réunions préliminaires aux travaux de la Cadema. Selon Schouma, ils y auraient obtenu l’autorisation de circuler sur les voies de bus, « mais on dirait qu’il est revenu sur sa promesse », suspecte-t-il en évoquant Rachadi Saindou, président de la communauté d’agglomération. Si la réalisation des travaux devrait désengorger les routes à terme, elle n’est pas non plus vectrice d’espoir pour Ali : « Je ne sais pas si je vais pouvoir continuer… Je ne vais pas rouler juste pour rembourser l’essence ».
Retrouvez l’intégralité du dossier consacré au coût des embouteillages dans le numéro 1034 de Mayotte Hebdo, gratuit et en ligne ici :https://www.mayottehebdo.com/mayotte_hebdo/
Pas moins de 172 agents du Département de Mayotte ont été décorés de la médaille du travail au cours d’une cérémonie organisée, ce lundi, dans la salle de cinéma de Mamoudzou. Le président de la collectivité, Ben Issa Ousseni, aidé notamment d’Omar Ali, son vice-président chargé de l’administration, ont remis 93 décorations catégorie or et 71 de vermeil dans la matinée, ainsi que 79 autres catégories dans l’après-midi.
Ce lundi matin, au pôle culturel de Chirongui, le groupe Trace et la communauté de communes ont lancé le challenge « Trace Talent sud de Mayotte ».
La première édition de l’opération « Trace Talent sud Mayotte » a été lancée, ce lundi matin, au pôle culturel de Chirongui. Ce challenge entrepreneurial est organisé par le groupe Trace, en collaboration avec la communauté de communes du sud de Mayotte. Ce dispositif innovant est dédié aux métiers de l’audiovisuel et propose une action structurante en faveur de la formation et de l’emploi à destination des jeunes du sud de l’île.
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Téolinda Henriette, directrice de Trace océan Indien, a présenté la chaîne Trace Vanilla et les objectifs de la première édition du challenge mahorais.
Le président de l’intercommunalité du sud, Ali Moussa Moussa Ben, et Téolinda Henriette, directrice de Trace océan Indien, ont signé la convention de partenariat les reliant pour cette première édition de Trace Talent à Mayotte.
Le groupe Trace et la communauté de communes du sud ont signé, ce lundi matin, une convention afin de mettre en place un « dispositif inédit, un programme pilote visant à professionnaliser les jeunes du territoire », affirme Ali Moussa Moussa Ben, président de l’intercommunalité. Créer des vocations et mettre en valeur les métiers de l’audiovisuel sont une partie des objectifs de ce projet, qui a pour ambition principale d’aider les jeunes à trouver un emploi ou à créer de l’emploi via l’entrepreneuriat. Pour le maire de Chirongui, Bihaki Daouda, « ce projet permettra de lutter contre l’oisiveté et la délinquance, très présentes dans nos territoires ».
Qu’est-ce que le challenge « Trace Talent sud Mayotte » ?
Le challenge Trace Talent, après avoir connu deux saisons à succès dans la ville de Marseille, se propage dans les communes du sud du 101e département, pour une édition totalement inédite. Au cours de celle-ci, ce sont les métiers de l’audiovisuel qui sont mis à l’honneur, notamment les postes de directeur artistique, de réalisateur, de directeur de production et de chargé de post-production.
Le projet regroupe « trois objectifs pour une mission », affirme Lucile Ranger, chargée de projets éducation et formation à Trace. Permettre de tester et d’expérimenter en accompagnant et mentorant les jeunes dans un esprit d’entreprise et de travail en équipe, faire découvrir afin de donner l’opportunité à des jeunes de s’informer sur des métiers et d’acquérir des codes professionnels, ainsi que d’offrir des opportunités, sont les objectifs fixés. Le but pour les jeunes est de créer un format-court audiovisuel pour représenter l’identité musicale d’un artiste en trois semaines d’accompagnement et de formation. Pour ce challenge mahorais, Trace et la communauté de communes du sud ont choisi l’artiste Meiitod comme parrain. « En plus d’être une fierté locale, il est un modèle pour les jeunes », affirme le président.
Pourquoi ce challenge entrepreneurial est-il mis en place ?
Trace Talent sud Mayotte a pour objectif de mettre en lumière les talents mahorais, mais aussi de « créer un avenir meilleur pour les jeunes », ajoute Téolinda Henriette, directrice Trace océan Indien. En effet, ce challenge entrepreneurial se veut être un levier de valorisation de la filière audiovisuelle tout en étant un levier de réussite pour les jeunes participants. L’idée de Trace Talent est de mettre en lumière les structures locales et les professionnels du secteur de l’audiovisuel implantés à Mayotte, tout en contribuant à l’accompagnement pédagogique des jeunes et au soutien d’une cohésion sociale. De son côté, la communauté de communes du sud aspire par ce projet à « donner la force aux jeunes pour qu’ils puissent se lancer dans des métiers d’avenir ».
Comment se déroulera le projet pour les jeunes ?
Au terme de la phase d’appel à candidature, ouverte jusqu’au 30 avril, seuls seize candidats seront retenus pour le projet. Ils seront répartis en quatre équipes durant trois semaines. Les équipes bénéficieront d’un programme d’accompagnement au rythme d’épreuves variées, ateliers et masterclass. Le programme est prévu pour refléter au plus près le travail en équipe, comme dans une entreprise. « Les jeunes doivent vivre cette expérience comme un réel stage, faire en sorte qu’ils en ressortent grandis », positive Lucile Ranger.
Les participants disposeront d’un accès au matériel nécessaire pour se former et travailler afin de produire un contenu audiovisuel qui sera, par la suite, présenté à un jury lors de la finale. L’équipe gagnante verra sa vidéo exposée sur les réseaux sociaux de Trace Vanilla, la chaîne Trace dans l’océan Indien et sera mis en relation avec un réseau de professionnels reconnus dans le secteur de l’audiovisuel. L’intégralité de l’aventure sera filmée et retranscrite par une mini télé-réalité inspirante diffusée à l’automne 2023 sur Trace Vanilla.
« Par la suite, ces jeunes pourront aussi être accompagnés pour la création d’entreprise », ajoute Kaouthara Abdou Soilihi. Ce projet sera également l’occasion « à l’intercommunalité de briller, de montrer ses talents et son territoire ». Cette convention de partenariat, apporte une nouvelle action novatrice pour Mayotte, l’Outre-mer et surtout pour le sud de Mayotte. Pour Ali Moussa Moussa Ben, « notreambition est de pérenniser cette action chaque année ». Une action structurante en faveur de l’emploi des métiers de l’audiovisuel qui participera également, sur le long terme, au développement économique du sud de l’île.
Trace Talent : des critères et un calendrier sur six mois
Ce lundi marquait le lancement de l’appel à candidature du challenge. Les inscriptions seront ouvertes dès ce jeudi 16 mars, jusqu’au 30 avril. Le démarrage du projet est prévu au 10 mai, pour une grande finale le jeudi 25 mai. Le projet s’adresse aux jeunes âgés entre 16 et 30 ans, originaires de l’une des quatre communes de l’intercommunalité du sud (Bandrélé, Chirongui, Bouéni et Kani-Kéli) et ayant la nationalité française ou possédant un titre de séjour valide. L’organisation du challenge demande aux jeunes souhaitant candidater d’avoir une appétence pour la vidéo et de porter un intérêt pour les métiers de l’audiovisuel. Chaque personne s’inscrivant s’engage à être disponible pour le projet du 10 au 25 mai.
La déchetterie mobile du Grand Nord fera escale à M’tsamboro le 18 mars prochain. Les habitants de l’intercommunalité pourront y déposer leurs déchets éligibles, tels que les encombrants, la ferraille, les déchets verts et les équipements électriques et électroniques. Cette initiative menée en partenariat avec la SIDEVAM vise à améliorer la propreté des centres urbains, à encourager les filières de réemploi et de valorisation, ainsi qu’à préserver les ressources naturelles. La déchetterie mobile sera installée sur la place de l’hôtel de ville de 7h30 à 11h30.
Dans le cadre de la réalisation de l’atlas de la biodiversité de la Petite-Terre, projet porté par la Communauté de communes de Petite-Terre, le Groupe d’études et de protection des oiseaux de Mayotte (Gepomay), assure une sortie découverte des oiseaux le samedi 18 mars dans la vasière des Badamiers. Le site, que nous avions pu découvrir le mois dernier aux côtés du Gepomay, est connu pour abriter une vingtaine d’oiseaux côtiers dont la plupart sont des migrateurs. Rendez-vous à 9h30 sur le parking du boulevard des Crabes pour environ trois heures d’observation.
Un homme est jugé depuis ce lundi 13 mars pour un viol datant d’avril 2020, à Tsoundzou 1. Sous prétexte de « sortir l’esprit » d’une jeune femme, il aurait abusé d’elle. La cour d’assises de Mayotte doit rendre son verdict, ce mardi.
Le traumatisme est toujours là quand la jeune femme s’avance à la barre du tribunal judiciaire de Mamoudzou, ce lundi. Il lui est difficile de ne pas trembler ou de retenir ses larmes, alors qu’elle entame son récit devant les jurés de la cour d’assises de Mayotte. Le vendredi 3 avril 2020, alors qu’elle sort de son travail à 11h, sa tante l’appelle pour lui demander un service. La trentenaire lui répond qu’elle est fatiguée, qu’elle sort du travail, mais accepte de la rejoindre plutôt dans l’après-midi. C’est donc quelques heures plus tard qu’elles prennent la route toutes les deux direction le sud de Mamoudzou, plus précisément les hauteurs de Tsoundzou 1. Là-bas, la conductrice se rend compte que celle qu’elle considère comme sa mère ne sait pas précisément où elle va. Elles trouvent difficilement la maison du foundi. L’homme, qui officie à la fois à Anjouan et Mayotte, a une petite réputation. Selon son assistante, il peut régler les problèmes des gens, libérer une personne des esprits, voire rentrer en communication avec ces derniers.
La tante s’intéresse davantage aux compétences médicales du rebouteux. Mais ce jour-là, celui-ci n’a que faire de la vieille tante. Au cours de la rencontre, la fumée qui se dégage d’une bouteille où se consument des racines de bananiers prend la direction de la jeune femme. « Il disait que les esprits étaient en moi », raconte-t-elle au cours du premier jour du procès. La scène la met mal à l’aise, mais pour sa tante, elle accepte d’y retourner deux jours plus tard. Cette fois-ci, dès que le traitement est terminé, le foundi comorien demande que la victime reste avec lui. « Il m’a demandé de soulever mon t-shirt », poursuit-elle. L’homme de petite corpulence utilise sa seule main valide (il a perdu l’avant-bras droit dans un accident de la circulation) pour asperger d’eau « sa patiente ». Se décrivant « dans un état second », elle s’exécute, le laissant se mettre à côté d’elle. Il requiert qu’elle enlève son pantalon, puis descend ses mains jusqu’à ses parties intimes. « Il m’a demandé s’il pouvait me pénétrer avec ses doigts, puis son sexe. J’ai dit : « non », et il l’a fait quand même ». Impatiente, la tante dans la pièce adjacente interrompt « le rituel ».« Je leur ai dit de sortir, que son mari allait l’attendre », détaille-t-elle à la barre, sans s’être doutée de ce qui s’est passé dans la chambre.
« J’avais peur qu’il lui jette un sort »
Très choquée, la jeune femme sort en pleurs et rejoint rapidement sa voiture. A l’intérieur, elle dévoile tout à sa tante, qui tombe des nues et propose de régler ça avec le foundi. De retour chez elle, la victime n’est pas calmée et dévoile tout à son mari et sa belle-sœur. Contrairement à la vieille dame, ils lui conseillent de porter plainte. « Je ne voulais pas porter plainte. Je disais que tout le monde allait être contre moi », se souvient-elle. Marquée par ce qu’il s’est passé, elle est rentrée en dépression et n’a pu continuer son travail dans l’administration. La famille a même déménagé un temps à La Réunion pour aider la mère de famille à se reconstruire. « Je voulais absolument qu’elle se rétablisse. Je n’ai même pas pensé à mon boulot », témoigne le mari, ce lundi.
Cet événement a scellé la rupture entre la nièce et la tante qui continue de l’appeler « ma fille ». A la question : « Pourquoi n’a-t-elle pas préconisé de prévenir la police ? », la vieille dame répond qu’elle « avait peur que le foundi lui jette un sort. Ce sont des choses qu’ils font ». Possédant des pouvoirs surnaturels ou non, l’homme connaîtra son sort, ce mardi, à l’issue du dernier jour de procès.
Toujours dans sa logique de « clusterisation » de l’économie mahoraise, conventionnée avec le Conseil départemental, la Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte (CCIM) prévoit un nouveau rendez-vous ce jeudi 16 mars. Les agriculteurs et artisans du jasmin et autres fleurs sont invités à participer à un atelier animé par Alain Tubiana, expert en management de cluster. Rendez-vous de 13h30 à 16h au siège de la CCIM.
Ils étaient une cinquantaine à avoir affréter une embarcation de fortune pour relier à Mayotte via le nord-ouest de Madagascar, ce samedi. Celle-ci a chaviré causant un lourd bilan de 22 morts indiquent les autorités malgaches.
C’est un spectacle de désolation que les sauveteurs ont trouvé dans l’océan, non loin de l’île de Nosy Lava dans le nord-ouest de Madagascar. Un bateau de clandestins, candidats à l’émigration vers Mayotte, a subi un naufrage, le samedi 11 mars. L’embarcation surchargée de personnes et de biens de contrebande n’a pas résisté. L’autorité portuaire malgache, qui a rendu publique cette information, a avancé le chiffre de cinquante passagers. Ce drame que personne n’arrive encore à expliquer se serait produit exactement au large de la petite ville côtière d’Ankazomborona, soit à une distance d’environ 350 kilomètres des côtes mahoraises. Témoins indirects de ce naufrage, des pêcheurs locaux se seraient rendus sur place à bord de pirogues à balanciers. Ils auraient réussi à sauver vingt personnes de la noyade.
Aux premières heures ayant suivi l’annonce de cette catastrophe, les autorités portuaires de la Grande Île avait avancé le chiffre de vingt corps récupérés inertes et deux disparus. Au fil des heures, ce bilan a été corrigé, il y aurait 23 survivants récupérés et 22 morts. Certaines sources évoquent l’existence d’une vidéo prise par l’un des sauveteurs à l’aide de son téléphone portable, celle-ci montrerait un spectacle de désolation, avec des cadavres partout éparpillés dans un même périmètre et flottant à la surface de l’eau. Les 23 survivants auraient tous pris la poudre d’escampette, une fois ramener sur la terre ferme, de peur d’être arrêtés par la maréchaussée malgache qui n’est absolument pas tendre avec les candidats au voyage illégal vers Mayotte.
Selon une source sûre ayant requis l’anonymat, il y aurait parmi les victimes une ressortissante malgache domiciliée à Dzaoudzi-Labattoir. Elle aurait emprunté cette embarcation pour transporter des marchandises de contrebande à Mayotte. « Elle a continué à échanger au téléphone avec son conjoint issu de la disaspora africaine ici, sans lui avoir dit qu’elle était en fait en route vers ici à bord de cette embarcation », a-t-elle confié.
Une nouvelle autoroute des trafics en tous genres
Comme toute information touchant de près ou de loin à notre département en ce moment, la nouvelle de ce drame a fait le tour de toutes les rédactions de grands médias parisiens. Radio France Internationale (RFI) diffuse et rediffuse cette intervention dans ces bulletins d’information y compris depuis ce lundi. Le naufrage de ce samedi 11 mars met en lumière une montée en puissance d’une route migratoire maritime en provenance des côtes ouest et nord-ouest de Magadacar. En effet, si la région de Nosy Bé en est le point névralgique, il convient de souligner que les candidats à l’émigration vers notre île proviennent de différents endroits de la Grande île. A l’instar de l’axe Anjouan-Mayotte, il s’agit là d’un énorme boulevard de trafics en tous genres qui entremêle même des voiliers de plaisance.
Ce fait est un secret de polichinelle pour toute personne qui connait Nosy Bé et le nord de Madagascar. Durant la crise du Covid-19, le passage pouvait même atteindre des tarifs supérieurs à 1.500 euros.
Les stagiaires de la formation à la gestion associative 100% féminine était réunie à la préfecture de Mayotte, ce vendredi après-midi, pour une cérémonie en leur honneur. Organisé par le Cros Mayotte (comité régional olympique et sportif) et fortement soutenu par la délégation régionale aux droits des femmes et à l’égalité (DRDFE) de Mayotte, ce cursus, qui en était à la deuxième édition, doit impulser la prise de fonctions de femmes bénévoles au sein de leur association.
Faire du sport un domaine où les femmes peuvent plus facilement prendre les commandes, c’est le but du certificat de formation à la gestion associative (CFGA) 100% féminin. L’initiative provient du comité régional olympique et sportif (CROS) de Mayotte. Elle fait suite à l’appel à projets de la délégation régionale aux droits des femmes et à l’égalité (DRDFE) de Mayotte qui, en 2021, a indiqué soutenir tout projet associatif tendant vers l’émancipation de la femme et l’égalité des sexes. La gouvernance du sport mahorais – et d’une manière générale la gouvernance du sport français – penchant à l’extrême du côté des hommes, le Cros Mayotte a donc eu l’idée de réaliser une formation qu’il organisait en temps normal, mais de l’adapter et de la consacrer uniquement à des femmes œuvrant bénévolement dans le milieu du sport. Ceci afin qu’elles puissent, à terme, rééquilibrer quelque peu la balance dans ce domaine.
« L’objet de cette formation est d’amener les femmes du milieu du sport à prendre une place en tant que dirigeantes, et si elles sont déjà dirigeantes d’associations, de leur apporter des outils supplémentaires, de nouveaux acquis pour qu’elles puissent s’affirmer à leur poste », résumait Zaharati Mohamed, chargée de missions au sein du service Sport, éducation et citoyenneté du Cros, en marge de la première formation CFGA dite Femmes dirigeantes. Dix stagiaires y avaient pris part en 2021 et avaient été diplômées à l’issue de leur formation qui, outre la partie théorie effectuée sur une semaine entière en hébergement, incluait un stage de 20 jours au sein d’une association sportive. En 2022, pour la seconde édition, ce sont douze nouvelles femmes bénévoles qui ont répondu à l’appel du comité mahorais, en novembre dernier. Cette fois, la formation a été élargie à toutes les bénévoles des associations, et pas uniquement dans le champ du sport.
Au-delà même du sport
« Le comité régional olympique et sportif, comme son nom l’indique, œuvre dans le cadre du développement du sport sur le territoire, mais pas seulement. Dans notre service par exemple, nous accueillons, orientons, accompagnons toutes les associations mahoraises qui le souhaitent dans leur structuration ou leur recherche de financement, quel que soit leur domaine d’activités : sportif, culturel, éducatif, environnemental… », explique Fahardin Bacar, chef du service Sport, éducation et citoyenneté. « C’est dans cet esprit qu’a été réalisé la formation CFGA Femmes dirigeantes 2022. La plupart des stagiaires étaient issues d’associations sportives, certes, mais le champ culturel était également représenté cette année. » Les thématiques abordées au cours de la formation à la gestion associative sont nombreuses. Elles portent sur la loi 1901 et ses réglementations, sur le développement des projets de l’association, la conception d’une fiche action, la connaissance des différentes sources de financement, la réalisation d’un budget prévisionnel, la stratégie de communication, la gestion autour de la vie démocratique de l’association, la fidélisation des bénévoles ou encore les responsabilités juridiques en tant que dirigeant.
Toutefois, pour ce CFGA adapté, le Cros Mayotte a ajouté des modules supplémentaires, spécifiques à la thématique centrale : les femmes dirigeantes. Aussi, les stagiaires ont pu, entre autres, s’entretenir en visioconférence avec Fémix’Sports, association à portée nationale promouvant la place des femmes dans le sport, et suivre plusieurs modules telles que la prise de parole en groupe, la confiance en soi ou encore le management au féminin.
« Je compte sur vous »
« L’atelier avec Femix a été l’un des moments forts de notre formation. C’était très enrichissant pour nous », a assuré Barbara Remery, stagiaire de la seconde promotion du CFGA Femmes dirigeantes, ce vendredi à la préfecture à Mamoudzou, où étaient reçues les douze bénévoles pour une cérémonie en leur honneur. En présence de stagiaires diplômées de la promotion 2021 et de personnalités du sport féminin mahorais, les stagiaires de la promotion 2022 ont reçu leur attestation de formation. Un stage de vingt jours au sein d’une association doit sceller leur formation et valider leur Certificat de formation à la gestion associative. Hakim Ali Abdou, vice-président du Cros Mayotte en charge du service Sport, éducation et citoyenneté, Taslima Soulaïmana, directrice régionale aux droits des femmes et à l’égalité (DRDFE) de Mayotte, et Gaëlle Pincon, référente ANS emploi et politiques sportives à la Délégation Régionale Académique à la Jeunesse, à l’Engagement et aux Sports (DRAJES), se sont chargés de remettre les attestations.
« Je compte sur vous, Mesdames, pour donner suite à ce très beau projet. Je compte sur vous pour poursuivre dans cette voie, pour prendre des postes à responsabilité au sein de votre association, dans le bureau exécutif ou le conseil d’administration, pour occuper ces postes où vous ferez partie des membres décisionnaires et où votre point de vue comptera… », a lancé Taslima Soulaïmana en clôture de la cérémonie, avec insistance et détermination : « Je compte vraiment sur vous ! ».
La communauté d’agglomération du Grand Nord de Mayotte a lancé un appel à projets intitulé « Oulanga iyo dahabou yatru » (trésor caché). Les associations, les collectivités territoriales et les entreprises privées œuvrant dans les domaines de l’environnement et du développement durable sont invitées à soumettre des projets sur les thématiques suivantes : la lutte contre la prolifération des déchets, la préservation et la restauration des écosystèmes naturels ainsi que l’amélioration du cadre de vie et de la résilience des territoires. Les projets sélectionnés bénéficieront d’un financement et d’un accompagnement personnalisé. Les demandes de subvention doivent être envoyées avant le 28 mars à midi.
À Mayotte, nombreux sont ceux qui passent des heures sur la route, le matin pour se rendre au travail et en fin de journée pour rentrer chez eux. Un rythme de vie qui n’est plus supportable pour ceux qui le subissent. Fatigue, déprime, stress… Les embouteillages dans le 101ème département ont des conséquences non négligeables sur la santé physique et mentale de la population mahoraise.
Houssounaini habite à Kani-Kéli et travaille à Mamoudzou. Elle commence à 7h30 et se réveille donc tous les jours à 3h30 du matin. « Je prépare le petit-déjeuner des enfants et je pars de chez moi à 4h30 », précise-t-elle. Si cette mère de famille prend le volant alors que le soleil n’est même pas encore levé, c’est pour éviter les embouteillages, mais malgré cela, elle affirme passer tout de même deux heures et demie sur la route le matin, alors qu’en temps normal, le parcours se fait en une heure. Et comme si cela ne suffisait pas, en fin de journée, elle subit le même sort, mettant plus de deux heures pour arriver chez elle. Pourtant, Houssounaini finit relativement tôt, à 15h30. « Avant je faisais 8h-16h, et mon employeur a accepté de décaler les horaires pour qu’on puisse partir plus tôt et éviter les embouteillages. Au début, c’était efficace, mais depuis deux ans c’est devenu infernal », ajoute-t-elle. Selon cette habitante, la situation est devenue critique à partir de 2020, et elle n’est pas la seule à la vivre quotidiennement.
Fatoumati réside à Bandrélé et travaille à Kawéni. Son réveil sonne à 3h20 du matin et elle part de chez elle quarante minutes plus tard. À cette heure-là, elle est sûre de ne pas tomber sur les bouchons. À 4h30, elle est déjà sur son lieu de travail. « Je commence à 6h30 alors je dors dans ma voiture. Puis je me réveille vingt minutes avant de commencer le travail, je me prépare dans mon véhicule avant de sortir », raconte-t-elle. Depuis la mise en place des bus dans le cadre du projet Caribus, Fatoumati le prend régulièrement depuis Hajangoua. « Le matin c’est une bonne chose car cela me permet de dormir un peu plus et avec le bus on arrive plus vite. Mais l’après-midi c’est autre chose ! Je finis à 15h et quand je le prends, j’arrive chez moi à 18h. » Elle a donc décidé de faire du covoiturage avec ses collègues sur le chemin du retour, et elle récupère sa voiture à Hajangoua.
Des vies chamboulées
Ce rythme de vie n’est pas sans conséquences. Les automobilistes sont constamment épuisés et cela a un impact sur la vie familiale. Allaoui Mouniri peut en témoigner, lui qui habite à Bouéni et travaille également à Kawéni. Cela fait quatorze ans qu’il exerce dans la commune chef-lieu et il a vu la situation se dégrader d’année en année. Il passe aussi des heures sur la route, matin et soir, alors il utilise le peu de temps qu’il lui reste pour dormir. « Je ne sors pas, on n’a plus de vie sociale, on ne vit plus tout simplement. Parfois, je suis même impatient avec les enfants parce qu’ils font du bruit et que j’ai besoin de me reposer », admet-il.
Fatoumati et Houssounaini sont également obligées de sacrifier des moments en famille. La première affirme qu’elle ne voit quasiment jamais son mari, et la deuxième culpabilise de ne pas passer assez de temps avec ses enfants. « Je ne les vois que le soir et je n’ai même pas le temps de profiter d’eux parce que je dois faire à manger, vérifier que les devoirs sont faits et on dort à 20h. Le week-end je ressens toute la fatigue de la semaine j’ai donc besoin de dormir pour être en forme le lundi. Tout cela me pèse psychologiquement », souligne-t-elle.
La qualité du travail est également ébranlée. Le manque de sommeil se fait ressentir dès la matinée pour Houssounaini. « C’est très fatigant. Après plus de deux heures de trajet le matin, lorsque j’arrive au bureau je sens vraiment la fatigue. Cela influe sur mon travail parce que vers 10h je suis fatiguée et j’ai envie de dormir. Je dois constamment être active pour ne pas m’endormir », explique-t-elle. Et à Allaoui Mouniri d’ajouter : « Parfois je n’ai pas envie de me lever pour aller travailler. Parfois je craque, j’ai envie de tout laisser tomber mais je n’ai pas le choix, j’ai une famille à nourrir. » Mais lorsque la volonté n’est pas là, cela se fait sentir sur le travail effectué.
Des solutions possibles
Toutes ces personnes ont tenté de trouver des solutions à leur niveau pour ne plus subir les embouteillages. Allaoui Mouniri et Houssounaini ont opté pour le covoiturage. Tous deux affirment alterner les jours de conduite avec leurs collègues afin que les autres puissent dormir dans les voitures. Quant à Fatoumati, elle prend le bus mis en place par la Cadéma et elle regrette que tout le monde ne fasse pas de même. « Les Mahorais aiment trop le confort de leurs voitures, mais les bus sont aussi confortables et il y a la clim. Si tout le monde jouait le jeu et les prenait, il y aurait moins de bouchons », affirme-t-elle.
Cette dernière a également demandé à son employeur d’être en télétravail deux jours par semaine. Une chose est sûre, la population semble avoir atteint ses limites et ils sont de plus en plus nombreux à crier leur désarroi face à ce problème qui s’amplifie. L’habitant de Bouéni lance un appel aux autorités de Mayotte : « Il y a quatre ans, on ne se réveillait pas à 3h du matin. Si les décideurs de cette île n’agissent pas immédiatement qu’est-ce que nous allons devenir ? Si ça continue comme ça, dans deux ans on sera obligés de partir à 1h du matin et on deviendra tous des zombies ! »
Retrouvez l’intégralité du dossier consacré au coût des embouteillages dans le numéro 1034 de Mayotte Hebdo, gratuit et en ligne ici : www.mayottehebdo.com/mayotte_hebdo
La communauté de communes de Petite-Terre (CCPT) sera mise à l’honneur à Paris pour recevoir un prix, lors de la cérémonie de remise des Trophées des Initiatives du Fonds Social Européen (FSE) 2023, le vendredi 17 mars. Les Trophées des initiatives FSE récompensent des projets financés dans le cadre des programmes FSE et « Initiative pour l’Emploi des jeunes » portés par l’État en 2014- 2020, ou des volets FSE des programmes Feder/FSE des Conseils régionaux sur la même période. Le projet « médiation » de la CCPT a ainsi été retenu.
Ambody Ali, président du syndicat des éleveurs, possède des poules, des bovins, mais il cultive également des ananas, des mangues, des bananes et se spécialise peu à peu dans l’horticulture.
Vols dans les exploitations, invasion de makis et de chauves-souris, manque d’eau… Pour les agriculteurs mahorais, les menaces sont nombreuses. Afin d’avoir plus de poids et être davantage soutenus par l’État et l’Europe, le syndicat des éleveurs de Mayotte va devenir celui des exploitants agricoles lors de son assemblée générale, le 17 mars. L’objectif : fédérer le maximum d’agriculteurs mahorais. Le point sur les enjeux avec Ambody Ali, président du syndicat des éleveurs.
Flash Infos : Combien d’éleveurs sont réunis au sein du syndicat des éleveurs de Mayotte ?
Ambody Ali : Nous sommes actuellement une centaine. Nous élevons des volailles, des zébus, des abeilles, des moutons ou des chèvres. La plupart sont de petits éleveurs, sur le modèle du jardin mahorais, qui produisent différents fruits et légumes en parallèle.
F.I. : Quelles sont vos principales revendications ?
A.A. : Le vol dans les exploitations est devenu le sujet numéro un chez les agriculteurs. Il y a de nombreuses personnes dans un grand désarroi, elles se sentent délaissées face à cela. Pour nous, l’une des solutions serait la possibilité d’être indemnisés lorsqu’on nous vole un animal. Nous aimerions également qu’il y ait plus de traçabilité des produits. C’est aussi ce qui favorise les vols. Personne ne sait d’où viennent les fruits et légumes vendus sur le bord des routes. Nous sensibilisons donc les maires des communes pour qu’il y ait davantage de contrôles.
F.I. : Quels sont les autres enjeux pour les agriculteurs ?
A.A. : Nous sommes également envahis par les makis et les chauves-souris, ils viennent manger les bananes, les orangers, les jacques… Les chiens errants font aussi des ravages dans nos exploitations, ils tuent des animaux, ils peuvent même s’en prendre aux petits veaux. Nous souhaitons donc une indemnité, comme c’est le cas lorsque les loups attaquent des animaux d’élevage en métropole.
En parallèle, nous sommes très inquiets pour l’eau. Il n’a quasiment pas plu, nos réserves sont au plus bas et nos plants commencent à souffrir…
F.I. : Vous organisez votre assemblée générale le 17 mars, à Chirongui. Quel estl’ordre du jour ?
A.A. : Nous prévoyons de changer le nom du syndicat pour nous ouvrir à tous les agriculteurs en devenant le syndicat des exploitants agricoles de Mayotte. Grâce à cela, nous représenterons davantage de personnes, nous aurons plus de poids. Nous souhaitons ainsi pouvoir faire pression sur la direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Daaf) et être davantage soutenu. Le programme de développement rural de Mayotte, par exemple, est doté de 103 millions d’euros de fonds publics, dont 83 de Feader (Fonds européen agricole pour le développement rural). Son objectif est de favoriser les produits locaux afin de gagner en autonomie alimentaire et de développer des compétences dans l’agriculture. Depuis mai 2021, la Commission européenne a approuvé la septième version de ce programme. Pourtant, nous en voyons peu les effets. L’idée est que les agriculteurs se spécialisent, se professionnalisent mais nous sommes encore beaucoup sur des modèles traditionnels.