Depuis le 19 janvier dernier, la population mahoraise se mobilise contre le projet de réforme des retraites du gouvernement à travers les grèves, les manifestations ainsi qu’une pétition en ligne, ayant atteint un million de signatures. Au total, plus de sept Français sur dix et neuf travailleurs et travailleuses sur dix se disent opposés au projet de réforme. A l’instar de l’intersyndicale nationale, l’intersyndicale de Mayotte (UI-CFDT, UD-FO, CFE-CGC, FSU, CGT-Ma, SUD-Solidaire, Unsa) appelle à une nouvelle journée de manifestations et de grève, le mercredi 15 mars, jour de la commission mixte paritaire, moment important du calendrier parlementaire. Elle appelle toute la population à continuer la mobilisation et les actions « encore plus massivement ». L’intersyndicale de Mayotte demande notamment le renoncement du gouvernement au report de l’âge légal de la retraite de 62 à 64 ans et à l’accélération de l’augmentation de la durée de cotisation.
Lancement de l’appel à projets « Les ambassadeurs du lagon dans les villages »
Le Parc naturel marin de Mayotte lancé la cinquième édition de son appel à projet « Les ambassadeurs du lagon dans les villages » pour l’année 2023-2024. L’appel à projets s’adresse aux associations et aux collectivités de Mayotte. Il vise à soutenir des projets qui s’inscrivent dans une démarche de mobilisation citoyenne, en rendant le public concerné acteur de ses découvertes sur l’un au moins des quatre thèmes suivants : patrimoine naturel, patrimoine culture, usage durable, pollution. Les projets peuvent porter sur la mise en œuvre d’actions de sensibilisation à l’environnement marin, la contribution à l’évolution des pratiques vers des pratiques plus durables et respectueuses des milieux naturels marins, l’acquisition de connaissances sur le milieu marin et les usages qui y sont associés. Les subventions peuvent aller jusqu’à 20.000 euros. Le dossier est à adresser, avant le 30 avril 2023 par voie électronique au Parc naturel marin de Mayotte sur l’adresse parcmarin.mayotte@ofb.gouv.fr.
Majicavo-Koropa accueille le premier projet d’urbanisme temporaire de Mayotte
A Mayotte, le foncier accessible est une ressource rare. La mairie de Koungou mise sur l’occupation de lieux vacants pour y accueillir des projets au service de la collectivité. Le premier projet d’urbanisme temporaire prend place à Majicavo-Koropa, plus précisément dans la rue Chehoulila, sur une parcelle communale où une maison de marchands de sommeil a été détruite en octobre 2022.
Une mairie annexe et un lieu commun visant à faire le lien entre les habitants et les projets de renouvellement urbain, vont être construits sur cette parcelle. Le début des travaux est prévu pour le deuxième semestre 2024. Il s’agit donc d’une année et demie de latence durant laquelle cet espace pourra servir à faire émerger des initiatives artistiques, culturelles ou associatives.
A ce jour, la première pierre a été posée par une entreprise locale qui a construit une clôture-banc en bois et du mobilier urbain pour accueillir de futures activités. Un peintre a également peint une fresque avec des jeunes du quartier sur le grand mur mitoyen. L’objectif est d’ouvrir le lieu à davantage d’activités comme les chantiers participatifs, des séances de cinéma plein air, des jeux comme le mraha/dominos ou encore des fêtes culturelles.
Sixième édition du Trail du centre et marché de Boungou-Bé, le 19 mars
L’association Zazatsara convie à tous les amoureux du sport, en particulier de la course à pied et de la randonnée à la sixième édition du Trail du centre, le dimanche 19 mars, à la place Sicotram de Chiconi. Une fois inscrit, sur www.sportpro.re, la remise de dossard aura lieu au pôle d’excellence rural de Coconi le samedi 18 mars de 14h à 17h. Au programme de cette sixième édition : de 6h à 6h45 – accueil du public, 7h – départ du trail de 16km, 7h30 – départ de la randonnée de 8km, 8h30 – animation Hamzia, 9h40 – remise de récompenses. Pour s’inscrire, rendez-vous sur www.sportpro.re et pour plus d’informations : 06 39 25 85 58.
Le village de Kawéni privé d’eau, ce samedi
En raison d’un problème sur le réseau d’eau potable, le village de Kawéni a connu une coupure dans la journée de samedi. La société mahoraise des eaux a indiqué que la casse est intervenue sur « la conduite principale qui alimente la rue de la grande traversée à Kawéni ». Les travaux de réparation sur ce secteur ont donc nécessité l’interruption de l’alimentation en eau « jusqu’à 17h ».
UNSS : un premier tournoi académique de golf à Tsingoni
L’Union nationale du sport scolaire (UNSS) expérimente de nouveaux sports, cette semaine. Ainsi, le golf des Ylangs, à Tsingoni, accueillera le premier championnat académique de golf, ce mercredi 15 mars. Le même jour, sur la plage du Faré, à Dzaoudzi-Labattoir, la structure dédiée au sport scolaire lance une compétition de biathlon mêlant du tir au pistolet-laser et du kayak.
En parallèle, l’UNSS Mayotte se réjouit de compter 4.000e licenciée, le 8 mars, soit pour la journée internationale des droits de la femme. « Avec 48,7 % de filles licenciées, l’UNSS Mayotte relève le défi du développement de la pratique physique et sportive féminine sur Mayotte », revendique-t-elle dans un communiqué.
Un forum des métiers à Kani-Kéli, le vendredi 17 mars
En fin de semaine, le rectorat de Mayotte et le Rotary club de Mamoudzou organisent conjointement une journée rotarienne des métiers et de la formation. L’événement a lieu, le vendredi 17 mars, de 8h à 12h30 et de 13h30 à 16h30, au collège de Kani-Kéli.
Trace Talent Sud Mayotte : le challenge pour faire de l’audiovisuel ton métier
Le groupe Trace, en partenariat avec la communauté de communes du sud de Mayotte lance le challenge entrepreneurial « Trace Talent sud Mayotte » dédié aux métiers de l’audiovisuel. Ce défi propose une action structurante en faveur de l’information, de la formation et de l’emploi à destination des jeunes du sud de l’île. Ce projet se veut être un levier de valorisation de la filière audiovisuelle tout en étant un levier de réussite pour les jeunes participants au challenge. Le lundi 13 mars de 8h à 13h, au pôle culturel de Chirongui, les ambassadeurs du défi et des professionnels intervenant du projet seront rassemblés pour présenter le projet. Ce rendez-vous marque également le lancement de l’appel à candidatures.
Chatouilleuse fait ses premiers essais en mer à Maurice
« C’est la semaine des essais à quais et en mer pour l’amphidrome Chatouilleuse », a annoncé le CNOI (chantier naval de l’océan Indien), ce vendredi 10 mars. La société basée à Port-Louis, la capitale de Maurice, a pu faire ses essais devant les Affaires maritimes, le Bureau Veritas Group, le STM – Département de Mayotte, « accompagné de CONEXNAV pour l’assistance à maîtrise d’ouvrage », et l’architecte naval ShipST. Le navire doit rejoindre la flotte du STM, cette année, en compagnie d’Imane, pour assurer la liaison Dzaoudi-Mamoudzou. Cela pourrait libérer deux amphidromes pour assurer une nouvelle ligne réservée aux camions et voulue par le Département, entre Longoni et Dzaoudzi.
Miss Mayotte : un retour et un nouveau concours prévu le 30 août

Après une année d’absence, Mayotte fait son retour dans l’aventure du concours Miss France ! Ce vendredi 10 mars, lors d’une conférence de presse tenue à Mamoudzou, le comité Miss Mayotte a présenté officiellement son nouveau délégué régional, Benucci Attoumani, ainsi que la nouvelle équipe qui l’entoure.

L’an passé, l’élection de Miss France avait eu lieu sans ambassadrice aux couleurs de Mayotte. En effet, le comité mahorais ne disposait plus de délégué régional au moment de l’élection, une absence mal vécue pour beaucoup de Mahorais. Cette année, Mayotte marque donc son grand retour avec une nouvelle équipe, un nouveau comité et un nouveau délégué régional, Benucci Attoumani, nommé à ce poste en janvier dernier.
Valoriser l’image de la femme mahoraise
Ce comité mahorais, reparti de zéro et structuré en association, comptabilise douze membres (voir encadré). Maintenant que l’équipe est constituée, un nouveau défi attend dorénavant l’association, celui de réussir ce retour. « Nous souhaitons redorer l’image du comité, valoriser l’image de la femme mahoraise au niveau régional, national et international », explique le délégué. Un avis partagé par les membres de l’équipe, qui souhaitent unanimement mettre en valeur la femme mahoraise, sa beauté, mais aussi promouvoir le territoire. Yasmine Saïd, la directrice du comité, ajoute qu’« il existe différentes manières de sublimer notre belle île ainsi que ses habitantes et le concours Miss Mayotte en fait partie ». Pour le délégué régional, ce projet est possible grâce « à une équipe de bénévoles qui a su convaincre que le territoire de Mayotte, sa culture et ses traditions doivent être représentés au sein de l’organisation Miss France ».
L’engouement et la motivation du comité sont déjà présents. « Toutes et tous, nous avons un point commun : l’amour de Mayotte », affirme la directrice. Mais, la transformation de cette dynamique en une belle réussite pour Mayotte « a besoin de l’engagement et du soutien de tous les acteurs locaux et de la population », lance Benucci Attoumani. Une recherche de partenaires institutionnels, privés et du tissu associatif va donc débuter pour le nouveau comité.
Un objectif de dix candidates
Dans le passé, l’élection de Miss Mayotte a connu des difficultés à trouver et recruter des candidates. Cette année, cinq castings seront mis en place dès le mois de mai. « Nous avons prévu des castings à travers tout Mayotte et un à La Réunion », ajoute le délégué régional. Pour cette élection 2023, le comité ambitionne d’atteindre a minima dix candidates. Deux chaperonnes ont été incluses au sein des effectifs, qui seront « dédiées aux candidates et à leur accompagnement », notifie la directrice. Après cette étape de casting, une révélation des candidates officielles aura lieu au courant du mois de juillet. La date de l’élection, pour connaitre la nouvelle femme qui remportera la couronne de Miss Mayotte 2023 est quant à elle, d’ores et déjà fixée au 30 août.
Douze membres au sein du comité Miss Mayotte
Les membres du comité Miss Mayotte pour Miss France sont Yasmine Saïd (directrice du comité), Esdine Saidali (secrétariat et administratif), Myriam Cassim (expert métier), Ilona Youssouffa (community manager), Yolande Bebe (assistante à la gestion de projet et organisation), Fédoussia Anli Hely (chargée de communication), Sophiate Itibar (chargée de partenariats), Fahegui Thany (chaperonne), Anis Chebani (activité, événements et direction artistique), Rehmina Jagger (chaperonne), Chimelle Kizomba (chargée achats, logistique et prestataires), Anouar Mlambeou (consultant artistique).
Le derby petit-terrien a tenu toutes ses promesses !
Les demi-finales de play-offs du championnat pré-national masculin de basketball ont commencé ce week-end. Nous étions à Pamandzi, où le Vautour Club de Labattoir s’est imposé 60 à 57 contre les Rapides Éclairs, au terme d’un match aller intense !
Huit minutes à jouer dans le troisième quart-temps… Lens Faycol Aboudou (n°10) remonte le terrain, trouve Fahad Ben Issouffi (n°24) dans le coin droit, démarqué. Shoot à 3 points : « swiiish ! », le ballon rentre sans même toucher l’anneau. Vautour : 45, Rapides Éclairs : 29. Dans les gradins, les visiteurs exultent. Les supporters locaux, eux, tirent un peu la tronche. Il faut dire que depuis le début de cette demi-finale aller du championnat de basket, l’équipe de Pamandzi boit la tasse. Pire encore, en première mi-temps, les Rapides Éclairs n’ont pas planté un pion pendant près de dix minutes… Et pourtant : en quelques actions successives bien menées, les joueurs des Rapides Éclairs sortent la tête de l’eau, portés par Chambani Said Ali Youssouf (n°8) et Kemal Kaambi (n°10), qui inscrivent 17 points à eux seuls dans le troisième quart-temps. Le public pamandzien y croit de nouveau, et il s’en faut de peu pour que le terrain ne soit pas envahi lorsque Youssouf capte un très bon rebond offensif et marque le panier qui ramène Rapides Éclairs à une petite unité de Vautour (49-50). Les compteurs sont – presque – remis à zéro.
26 % de réussite aux lancers-francs
Le quatrième période est une bataille féroce. Pamandzi repasse devant quelques instants, mais notre Sportif de l’année 2022, Rifki Saïd, scelle la victoire pour les siens. Il calque d’abord un dunk monumental qui relance Vautour en début de quart-temps, puis en convertissant deux lancers-francs importants en toute fin de rencontre. C’est d’ailleurs sur cette ligne que s’est sans doute jouée la victoire. Les joueurs des Rapides Éclairs n’ont marqué que 5 de leurs 19 tirs de pénalité au cours de la rencontre (26,3%). Dans la dernière minute de jeu et menés 57-60, le meneur Soihiboudine Boinariziki (n°7) obtient même les trois lancers-francs qui auraient permis à son équipe de recoller au score, et d’arracher une prolongation… mais n’en convertit aucun. Score final 57-60. « Il faudra qu’on s’applique plus sur nos tirs au match retour », concède-t-il en fin de rencontre, précisant que Rapides Éclairs devra « s’appuyer sur [sa] défense » pour espérer inverser la tendance la semaine prochaine au gymnase de Labattoir.
De son côté, le coach de Vautour, Houdi Djadair, est ravi de la performance de ses joueurs. « Ce n’était pas un match facile. On a bien entamé la rencontre et respecté notre plan de jeu. On a déjoué en fin de troisième quart-temps, mais on a su garder notre calme dans les moments importants. »
Les stats des joueurs
Rapides Éclairs de Pamandzi : 57
- 6 – Kalidi Moussa Ali (0 pt)
- 7 – Soihiboudine Boinariziki (12 pts)
- 8 – Chambani Said Ali Youssouf (22 pts)
- 9 – Niasse Said Houssein (3 pts)
- 10 – Kemal Kaambi (17 pts)
- 11 – Hismann Ali (3 pts)
- 12 – Faikal Ali (0 pt)
- 13 – Amirridjal Oumar (0 pt)
- 14 – Mohamed Moindjie (0 pt)
- 15 – Hakime Miradji Abdou (0 pt)
Vautour Club de Labattoir : 60
- 5 – Omar Youssouf (2 pts)
- 6 – Soilihih Antoy-Iahi Soilihi (9 pts)
- 7 – Charafou Saïd (0 pt)
- 8 – Rifki Saïd (5 pts)
- 9 – El-Soidik Houmadi (3 pts)
- 10 – Lens Faycol Aboudou (18 pts)
- 18 – Ahamadi Hamza (6 pts)
- 23 – Faïr Amir (0 pt)
- 24 – Fahad Ben Issouffi (13 pts)
- 30 – Nayade Ahamadi (4 pts)
Les résultats du week-end
Également pour le compte des demi-finales aller des playoffs du championnat pré-national masculin, le Basket club de M’tsapéré (BCM) s’est imposé 79 à 60 contre l’Étoile bleue de Kaweni.
Les mêmes demi-finales se jouaient aussi chez les femmes : le Golden Force de Chiconi s’est lourdement incliné contre le Fuz’Ellipse de Cavani (28-89), tandis que les joueuses du BCM l’ont emporté contre le Magic de Passaimaïnty (54-63).
Bientôt des éco-gardes veilleront sur la forêt mahoraise

La réserve naturelle nationale des forêts de Mayotte créée, il faut désormais organiser la gestion des 2.808 hectares de forêts répartis uniquement sur Grande-Terre. Ce vendredi 10 mars, il a été décidé tout d’abord de recruter huit agents capables de faire régner l’ordre sur les crêtes et les sommets mahorais.

A quoi va servir cette réserve ?
L’augmentation de la population à Mayotte n’est pas sans incidence sur les ressources de l’île. Les forêts, par exemple, sont menacés par l’habitat et surtout la formation de champs agricoles illégaux. L’État a donc décidé de créer une zone davantage protégée, en s’inspirant ce qui se fait déjà en Guyane. « Des grands moyens ont été mis pour lutter contre l’orpaillage illégal (N.D.L.R. la recherche et l’extraction d’or dans les rivières). Ça a bien marché. Maintenant, les orpailleurs n’osent plus rentrer dans les réserves », indique Jérôme Josserand. Le directeur adjoint de la Dealm (direction de l’environnement, l’aménagement, du logement et de la mer) est à la manœuvre pour la tenue du comité consultatif de gestion organisé ce vendredi 10 mars, au Pôle d’excellence rural de Coconi. Pour gérer la réserve, le Département de Mayotte, la préfecture et l’Office nationale des forêts y ont acté la création du GIP de la réserve naturelle nationale des forêts de Mayotte (voir encadré).
Comment la zone a été délimitée ?
Celle-ci ne concerne que Grande-Terre et s’étend sur six secteurs. Le total représente 2.808 hectares de forêts publiques (départementales et domaniales). Elles s’étendent sur les crêtes et six sommets de l’île. Petite-Terre et l’îlot M’tsamboro sont exclues de la réserve, le Conservatoire national gardant la main dessus. Toutefois, selon Jérôme Josserand, le périmètre pourrait s’agrandir en fonction des besoins en conservation. Il évoque notamment Saziley dont la couverture végétale est déjà bien dégradée.
A quoi serviront les éco-gardes ?
La première mission dévolue à la nouvelle structure est de faire régner l’ordre, notamment le code de l’environnement. Armés, les futurs huit éco-gardes (ils seront recrutés d’ici la fin de l’année) patrouilleront dans le domaine délimité de la RNN. « Ils auront un profil plutôt d’anciens policiers », prévient le directeur adjoint de la Dealm. Ils coordonneront également des actions avec les brigades de l’environnement qui se créent peu à peu sur le territoire.
Qui fait normalement la police sur les hauteurs ?
Les forces de l’ordre et les agents de l’Office nationale des forêts remplissent habituellement cette mission. Mais les deuxièmes ne sont pas armés et ne peuvent pas faire grand-chose s’ils tombent sur un groupe de personnes hostiles dans la forêt. Les premières interviennent par intermittence dans les massifs mahorais, comme cela a été le cas en novembre à Combani et Kahani. Ce jour-là, plusieurs services dédiés avaient fait une opération commune. Deux pompes pour puiser l’eau dans les rivières ont été saisies à cette occasion.
Au-delà de la sécurité, le GIP aura-t-il d’autres missions ?
Oui, l’aspect scientifique sera prépondérant. Une étude devra être menée pour faire un état des lieux des forêts mahoraises et bien entendu comment les conserver. Il y a 300 à 400 espèces végétales ou d’oiseaux (dont certaines endémiques de l’archipel comorien) par hectare au cœur de cette réserve. L’enjeu est également primordial pour l’eau, les massifs forestiers permettant de capter la ressource et d’alimenter les ruisseaux.
Encore un GIP ?
Le groupement d’intérêt public est une structure regroupant des partenaires publics, voire privés, pour assurer des missions particulières. A Mayotte, le plus connu est sans doute le GIP L’Europe à Mayotte. Chargé d’accompagner les porteurs de projets éligibles à l’attribution de fonds européens, il a gagné en popularité ces derniers mois avec la révélation de conflits internes et des bisbilles entre cogestionnaires. Le conseil départemental de Mayotte avait d’ailleurs boycotté l’assemblée générale entérinant le départ du directeur Ali Soula. Alors, est-ce que refaire un nouveau GIP avec les mêmes acteurs est une bonne idée ? « Si les statuts sont clairs, il n’y a pas de problèmes », estime Bibi Chanfi, qui a été élue présidente, ce vendredi. A voir donc, espérons que celui-ci connaîtra meilleur sort.
«Il est très peu probable que les déficits soient comblés»
Le prolongement des coupures d’eau sur le rythme de deux fois par semaine est devenu nécessaire au regard du déficit pluviométrique que connaît Mayotte. Météo-France, dans un bulletin datant de ce jeudi 9 mars, constate que la saison des pluies n’a jamais vraiment commencé.
« Le département de Mayotte a connu une fin 2022 particulièrement sèche avec des déficits pluviométriques importants. Le début de l’année 2023 s’inscrit dans la continuité de cette tendance », explique en introduction Météo-France dans son bulletin, ce jeudi. Mayotte a soif et devrait continuer à tirer la langue. Après une bonne saison des pluies 2021-2022, celle-ci enregistre un déficit que l’île n’a pas connu depuis 1997. L’anomalie de précipitations (la différence par rapport à la moyenne sur les cinquante dernières années) atteint les -400 millimètres de pluie sur le secteur Dzoumogné-Combani où se trouvent les deux retenues collinaires, c’est pire qu’en 2017 (environ -200 mm). Chaque mois depuis septembre 2022, le quota habituel n’a jamais été atteint. Le déficit est même particulièrement important en octobre (-58%), novembre (-48%) et janvier (-40%). Et les prévisions ne sont pas optimistes. Si la pluie est bien prévue sur le reste du mois de mars, « il est très peu probable que les déficits soient comblés avant l’entrée en saison sèche ».

Un nord assoiffé
La situation n’est pas exactement la même partout sur le territoire. Si le manque d’eau est général, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Vers le mont Combani, on s’en sort le mieux avec 80% de ce que la zone reçoit en eau de pluie habituellement. A Mamoudzou, Ouangani ou Kani-Kéli, les précipitations représentent les trois-quarts de la normale. Petite-Terre (66% de la normale) et Bandrélé (66%) sont dans le rouge (voir carte), mais c’est surtout le nord de Mayotte (55%) qui a soif.
Et c’est un gros problème, car ce dernier territoire connu pour être le plus humide accueille pourtant la retenue collinaire de Dzoumogné, l’un des deux grands réservoirs alimentant l’île en eau. En février, le comité de suivi de la ressource en eau à Mayotte notait d’ailleurs que le bassin était rempli à 25% seulement (voir encadré). Les deux députés de Mayotte, Mansour Kamardine et Estelle Youssouffa, qui continuent de sensibiliser la métropole sur le manque d’eau sur le territoire, ont sonné dernièrement l’alarme. C’était le cas en janvier pour le premier et encore tout récemment pour la parlementaire du nord.
Dominique Faure, ministre déléguée du Collectivités territoriales et de la Ruralité, a promis à la députée que « le gouvernement se tient prêt à agir et réagir, en lien avec les acteurs locaux, en cas de sécheresse importante ».
Pas d’ouverture de robinet prévue
L’an dernier, les coupures d’eau étaient passées à une par semaine à la mi-février. Puis, elles n’étaient plus nécessaires quelques semaines après. Ce scénario fait rêver aujourd’hui, mais il risque de ne pas se réaliser avant un moment. La dernière décision du comité de suivi de la ressource en eau à Mayotte (Météo-France, le syndicat Les eaux de Mayotte, SMAE, Dealm, ARS, préfecture de Mayotte), en février, a été de maintenir « unanimement » les deux tours hebdomadaires et la sécheresse actuelle n’incite pas à l’optimisme.
Délégation de Mayotte à Paris : un café sur l’accompagnement de personnes vulnérables
À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, Fatima Tricoire, entrepreneuse et coach en développement personnel et professionnel, sera avec son association Maison du Second souffle samedi 18 mars, à 14h, à la Délégation de Mayotte à Paris pour partager leurs combats.
« Après avoir mené un long combat pour retrouver la santé, … de nouvelles épreuves l’attendent. Parmi elles : la réintégration en société. Le retour du salarié à son poste après une longue absence fait partie de ces épreuves. De sa vulnérabilité, elle va en faire une force motrice. Après la maladie… comment, alors que tout a changé, retrouver le chemin de l’engagement et de l’épanouissement professionnels ? » Fatima expliquera comment elle a fait pour faire sauter tous ses verrous puis, prendre sa vie en main. Elle nous partagera les leçons qu’elle a tirées de ses expériences douloureuses : de la malédiction à la bénédiction. De ses rencontres avec des hommes de pouvoir, des dirigeants, des entreprises du CAC 40 qui vont lui faire confiance. Pour participer au café, il faut s’inscrire sur forms.office.com/r/ngWfLKazfs
Agence française de développement lance son dispositif « Initiatives OSC »
L’Agence française de développement (AFD) apporte son soutien aux organisations de la société civile (OSC) à travers le dispositif « Initiatives OSC ». Dans l’Hexagone comme dans les Outre-mer, ce dispositif vise à cofinancer des projets de solidarité internationale, d’éducation au développement durable ou de structuration du milieu associatif. Afin de présenter plus en détail ce dispositif, Nicolas Le Guen, responsable des partenariats avec les OSC au siège de l’AFD, a rencontré plusieurs responsables associatifs mahorais (actifs, notamment, dans les domaines de la protection de l’environnement et de l’action sociale) les 6, 7 et 8 mars.
Doté d’une enveloppe annuelle mise à disposition par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, le dispositif a consacré 139 millions d’euros par an au cofinancement de 145 projets, principalement dans les pays bénéficiaires de l’aide publique au développement (« projets terrain »). 26 dossiers pour des projets dits « d’intérêt général » (se déployant principalement sur le sol français) ont été acceptés et cofinancés à hauteur de 13 millions d’euros. Parce que ce dispositif est encore méconnu dans les outre-mer et afin de révéler le potentiel des OSC ultramarines en matière d’éducation citoyenne et de solidarité internationale, Nicolas Le Guen, responsable des partenariats avec la société civile, a effectué une mission à Mayotte pour y présenter le dispositif et rencontrer les acteurs du tissu associatif et les relais institutionnels. Le prochain appel à manifestation d’intentions sera publié par l’AFD dans le courant du mois de mars. Les OSC volontaires seront invitées à déposer une requête de financement pour l’année à venir. Transmettre les valeurs de solidarité et de citoyenneté, favoriser les rencontres et les échanges à travers le monde, promouvoir l’exercice d’une citoyenneté active, déconstruire les préjugés ou proposer des parcours d’engagement individuels ou collectifs sont autant d’objectifs soutenus par l’AFD. Plus d’informations sur : www.afd.fr/fr/organisations-de-la-societe-civile
GIP L’Europe à Mayotte : reprise des ateliers, ce vendredi
Alors que la grève du GIP L’Europe à Mayotte a pris fin il y a une semaine, la structure qui accompagne les porteurs de projet pouvant bénéficier de fonds européens organise de nouveau ses ateliers d’information. Ce vendredi, à partir de 9h, dans les locaux au siège de Tsingoni, une nouvelle séquence sera consacrée à la présentation du programme opérationnel Feder 2021/2027.
Chiconi organise la quatrième édition du Festival des Arts poétiques
Du 15 au 18 mars, se déroulera la quatrième édition de Reska ni kalamu, le Festival des Arts poétiques de Chiconi. Au programme de ces quatre jours, des rencontres poétiques, musicales et culturelles sur le thème du rêve. Cet événement est organisé par la ville et la bibliothèque de Chiconi. De nombreux ateliers auront lieu tout au long de la semaine, avec des intervenants tels que Pedro Kouyate, Colo Assani, la compagnie Herecumbe, la compagnie Lada Tou, William Hountondji et Judith Gueyfier. Cet événement est parrainé par Nassuf Djailani, écrivain et directeur de publication de la revue littéraire des éditions Project’Îles.
Crise de l’eau : le gouvernement répond aussi à Mansour Kamardine
En même temps que la ministre déléguée Dominique Faure réagissait à la députée Estelle Youssouffa sur la thématique de l’eau, ce mardi, le gouvernement répondait à une question de Mansour Kamardine via le Journal officiel. Le 24 janvier, l’élu de la deuxième circonscription de Mayotte avait demandé « de garantir l’appui ferme de l’État à la déclaration d’utilité publique concernant la troisième retenue collinaire de Mayotte ». En effet, le projet de retenue d’Ourovéni prévu pour 2032, à Ouangani, est toujours bloqué par le foncier. Des propriétaires ne souhaitent pas vendre leurs terrains. Une DUP pourrait enclencher des expropriations, mais le syndicat des Eaux de Mayotte espère toujours des arrangements et laisse donc le temps aux négociations. Une situation qui exaspère le parlementaire, qui pointe également « l’augmentation inexistante des capacités de production de l’usine de dessalement de Petite-Terre ». « L’État porte une lourde responsabilité dans cette situation pour trois raisons. En premier lieu, l’échec de la lutte contre l’immigration clandestine, domaine régalien s’il en est, conduit à ce que le nombre d’habitants consommant de l’eau est environ 50 % supérieur à ce qu’il devrait être si les frontières étaient maîtrisées à Mayotte, ce qui bien évidemment contribue fortement à la situation de pénurie de l’eau dans le 101e département. De plus, l’État a très fortement contraint les responsables locaux de l’eau à confier directement à un prestataire privé (N.D.L.R. la société mahoraise des eaux, une filiale de Vinci) l’augmentation de la production issue d’eau de mer alors que ce dernier n’en avait pas les capacités techniques », constate le député. La troisième raison évoquée est donc le retard pris pour la construction de la troisième retenue à cause « d’entraves administratives » qui « a fait perdre cinq ans, au minimum, au projet ».
Le gouvernement, dans sa réponse, admet que le syndicat mixte, « malgré l’accompagnement important mis en place par les services de l’État dans le cadre du plan eau DOM (PEDOM), continue de rencontrer des difficultés pour assurer ses missions ». Il fait le même constat d’un besoin en eau toujours plus grand. « Chaque année, la consommation croît de l’ordre de 1.500m3 par jour. » Il rappelle que des moyens financiers ont été fléchés, mais que « les capacités d’exécution du syndicat restent faibles (36,4 millions d’euros depuis 2016 dans le cadre du PEDOM et 2,3 millions dans le cadre du Plan de relance) ». Comme indiqué plus haut, il indique que la DUP de la retenue collinaire relève de « la responsabilité du syndicat en application du code d’expropriation » et que le lieu de l’usine potable adjacente n’est pas toujours pas décidé. Le gouvernement pointe aussi les manquements du délégataire et révèle que la convention de délégation de service public eau potable arrivant à terme au 31 décembre 2026, « le choix du mode de gestion de l’eau potable sera donc revu par le syndicat en toute liberté ». « Enfin, concernant la pression sur la ressource en eau due aux étrangers en situation irrégulière, des pistes comme l’instauration de bornes d’accès payantes, relevant de la mobilisation des élus, permettront d’améliorer progressivement la maîtrise de la consommation de cette ressource », promet-il.
Mediapart dévoile un rapport alarmant sur Mayotte
Nos confrères Fabrice Arfi et Nejma Brahim du site d’investigation Mediapart ont publié un article, ce jeudi 9 mars, sur un rapport ministériel datant de janvier 2022 et jamais révélé. « Précarité galopante », « une politique migratoire contre-productive », « une situation sanitaire alarmante et des violences partout prégnantes », « le tout face à des réponses publiques largement sous-dimensionnées », les mots employés sont sans appel, mais pas surprenant au vu de la réalité du territoire. Que ce soit dans les domaines de la santé, le logement, la sécurité, l’éducation, l’enfance ou dans les tribunaux, le retard par rapport à la métropole est criant, est-il détaillé dans ce texte écrit par une mission spéciale composée des inspections générales de six ministères (intérieur, justice, affaires sociales, finances, éducation et affaires étrangères). Ce qui n’est pas de l’inédit. Ce qui l’est un peu plus en revanche, c’est que « selon les informations de Mediapart, le ministère de l’Intérieur (N.D.L.R. auquel l’Outre-mer n’était pas encore rattaché) a pesé de tout son poids pour que le rapport ne soit pas rendu public ». « Sollicités, les services du ministre n’ont souhaité faire « aucun commentaire » », précisent d’ailleurs les journalistes. Ces derniers n’hésitent pas d’ailleurs à tacler le ministre souvent présent à Mayotte, Gérald Darmanin, en écrivant que « ses seules mesures sécuritaires vont, de toute évidence, avoir du mal à régler la faillite généralisée ».
« Nous ne pouvons plus subir cet ensauvagement urbain ! »

Plus de 300 personnes ont participé, ce jeudi 9 mars, aux Assises de la reconquête foncière, initiées par la ville de Mamoudzou, et organisées avec le concours de la préfecture, du conseil départemental, de la Cadéma (Communauté d’agglomération Dembeni-Mamoudzou), de la Commission d’urgence foncière (Cuf) et de l’association des maires de Mayotte. Les participants se sont réunis en quatre ateliers thématiques, pour discuter et faire émerger des idées et solutions concrètes pour mieux maîtriser et planifier l’espace à Mayotte.
« Les autorités ont perdu le contrôle des terrains ! » La phrase, prononcée en toute innocence par une lycéenne, membre du « conseil municipal des jeunes » de Mamoudzou, a fait sourire l’assemblée réunie dans la salle du cinéma Alpa Joe, ce jeudi 9 mars, dans le cadre des Assises de la reconquête foncière (voir encadré), bien forcée d’en constater la justesse. Plus tôt dans la matinée, le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, l’exprimait en d’autres termes. « Notre territoire s’est métamorphosé sous nos yeux », constatait-il, debout derrière son pupitre, pour introduire les travaux du jour. « Nous avons vu nos villages s’étendre, parfois de façon anarchique, et des bidonvilles pulluler dans nos communes », raconte-t-il, précisant qu’en 2020, 13 % de son territoire communal était recouvert par les bidonvilles, soit près de la moitié des zones construites. « Nous ne pouvons plus subir cet ensauvagement urbain ! Ce développement au détriment des règles d’urbanisme et parfois sous couvert du droit coutumier, a déjà trop dégradé notre patrimoine naturel et nos conditions de vie… Ces assises sont un outil nécessaire pour qu’ensemble, nous partagions une vision commune sur le foncier. Ces ateliers doivent servir d’incubateurs d’idées et de propositions ! » Le cadre est planté. Gouverner, c’est prévoir : il s’agit donc de discuter, de débattre, et de planter les graines qui, en germant, devront garantir la pleine maîtrise du foncier à Mayotte, condition sine qua non d’un « aménagement territorial durable ». « Avec du foncier, nous construisons les hôpitaux. Avec du foncier, nous construisons les routes ! », argue Madi Madi Souf, président de l’association des maires de Mayotte (AMM976), pragmatique.
Régulariser plus vite
Chaque atelier permettait d’approfondir une thématique. Ainsi, le premier faisait la part belle à l’accélération de la régularisation du foncier. « Beaucoup de Mahorais ne savent pas à quelle porte cogner pour effectuer les démarches de régularisation de leurs terrains ! », interpelle Salim M’Déré, premier vice-président du conseil départemental chargé de l’aménagement, et rapporteur du premier atelier du jour, copiloté par Ségolène de Bretagne, directrice de la Cuf. Les travaux des participants ont ainsi mis en exergue le manque de connaissances – voire la méfiance – de la population vis-à-vis des mécanismes de régularisation foncière. Solution proposée ? Un guichet unique, potentiellement numérique, pour centraliser les demandes, clarifier et fluidifier les procédures.
Dans le deuxième atelier sur le relogement, « les constats sont simples », prône Psylvia Dewas, chargée de la résorption de l’habitat illégal et de la construction de logements sociaux à la préfecture de Mayotte, et désignée pour restituer les travaux de l’atelier. « Nous manquons de places d’hébergement, et il y a urgence ! » L’objectif est clair : en renforçant l’offre d’hébergement et de relogement, le foncier doit pouvoir être libéré plus rapidement. Les intervenants rapportent également la nécessité de reloger les ménages in situ. « Le premier argument de ceux qui refusent l’offre de relogement est le risque de déscolarisation de leurs enfants. Un ménage de Doujani qui se voit proposer un logement à Longoni préférera reconstruire une case en tôle 50 mètres plus loin pour que les enfants restent dans la même école », rapporte Elise Guilloux, de l’Établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (Epfam). Par ailleurs, la mobilisation des logements vacants, en incitant les communes à conventionner dans le parc privé, a été présentée comme une potentielle solution pour répondre aux besoins les plus pressants.
Une police de l’urbanisme ?
« De plus en plus de personnes construisent sur le terrain d’autrui, sans permis, ou construisent quelque chose de différent de ce pourquoi le permis leur a été accordé ! », renseigne El Mahaboubi Omar, directeur général adjoint au développement urbain et à la stratégie territoriale de la ville de Mamoudzou, rapporteur de l’atelier consacré aux règles de l’urbanisme. « Pour autant, l’ensemble des communes sont dotées d’un PLU (plan local d’urbanisme, NDLR). Il s’agit de mettre en application la réglementation existante ! », appuie-t-il. Parmi les idées proposées : une police de l’urbanisme donc, mais aussi une campagne de communication à l’échelle de l’île sur les règles de l’urbanisme, ou encore un accompagnement financier pour inciter la population à les respecter.
Enfin, et de l’aveu de son rapporteur, Mohamed Moindjié, directeur général des services de l’AMM976, l’atelier 4 « aurait pu durer des heures ! » Quelques chiffres, glanés par le cabinet de conseil Inovista, brossent le tableau : l’immobilier d’entreprise représente aujourd’hui 250.000 m² à l’échelle de Mayotte, soit moins d’1m² par habitant, contre 4m²/habitant à la Réunion, et 7m²/habitant à Bordeaux. D’ici 2032, 1,5 millions de m² seront nécessaires pour combler les besoins en foncier destiné aux sociétés. Mais où donc installer les entreprises mahoraises ? Pour Hindou Madi Souf, ingénieure responsable du service maîtrise d’ouvrage de la Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte (CCIM) – que nous avions interrogée en amont de ces assises – les acteurs économiques ont une place à se faire sur les terrains dits « bidonvilisés ». « Plusieurs d’entre nous sont réticents à se poser sur ce genre de foncier. L’idée est de pouvoir intéresser les porteurs de projets et leur rendre ces terrains accessibles rapidement », avance-t-elle. Les questions des loyers, des prix de ventes, de la concentration des activités à Mamoudzou, ou encore de la cherté de logistique à Mayotte ont aussi été largement discutées.
L’ensemble des travaux de ces Assises de la reconquête foncière feront l’objet d’une synthèse, et donneront corps dans les prochaines semaines à un « plan d’action clair qui permettra de reconquérir le foncier de notre territoire », conclut le maire de Mamoudzou. « On l’a vu, le sujet nous préoccupe depuis 1996 (N.D.L.R. première politique de régularisation foncière à Mayotte, consistant à reconnaître l’occupation coutumière des terres, et mise en œuvre par le CNASEA – Centre national pour l’aménagement des structures des exploitations agricoles). Chacun travaillait dans son coin, maintenant toutes les institutions vont travailler ensemble, et c’est la première satisfaction de cette journée ». Un premier bilan pourra être tiré les 3, 4 et 5 juillet prochain au Forum de la ville mahoraise durable, annoncé par Yves-Michel Daunar, le directeur général de l’Epfam, et au cours duquel le sujet du foncier sera, sans nul doute, une nouvelle fois au centre des échanges.
Collectivités et préfecture main dans la main
L’événement, initié par la municipalité de Mamoudzou, était organisé conjointement avec la préfecture, le Conseil départemental, la Cadema (Communauté d’agglomération Dembeni-Mamoudzou), la Commission d’urgence foncière (Cuf) et l’AMM976. Quatre ateliers thématiques participatifs se sont déroulés simultanément dans la matinée, réunissant chacun un large panel d’institutionnels et de professionnels de terrain directement concernés par les problématiques traitées.