Alors qu’ils rentraient de soirée, à Tsararano, deux professeurs de 26 ans ont été agressés dans leur chemin, dans la nuit de samedi et dimanche. Cinq hommes encagoulés leur ont volé leurs téléphones et les ont assommé avec des barres de fer. Un de leurs amis nous raconte.
Gecko, le nouveau magazine de la biodiversité de l’océan Indien est lancé

Portée par l’association Les Naturalistes de Mayotte, en partenariat avec l’Agence française de développement (AFD), la nouvelle revue Gecko est à la fois un outil de vulgarisation scientifique et d’échanges. Elle servira surtout à mettre en évidence la richesse de la biodiversité de l’océan Indien et ses enjeux face au réchauffement climatique.
Ce n’est pas la première fois que les Naturalistes de Mayotte se lance dans la publication. Il y a quelques années, l’association environnementale avait édité pendant sept ans Univers Maoré. L’aventure avait pris fin après seize numéros, faute de financement. Cette fois-ci, le semestriel à l’esthétique soignée et qui a pris le nom de Gecko espère connaître meilleur sort.
Qu’est-ce qu’on y trouve ?
Une soixantaine de pages où se mêlent un dossier en lien avec la quinzième conférence des Nations-Unies sur la biodiversité, des portraits de scientifiques et d’activistes, des interviews ou des reportages. Le magazine, qui sortira deux fois par an, « permet de faire un état des lieux de la biodiversité de la région, ses menaces et se enjeux », précise Michel Charpentier, le président des Naturalistes, lors d’un point-presse, vendredi matin. On y trouve aussi des pistes pour la restauration et la conservation de la biodiversité. « Il y a un objectif de transmission de connaissances par l’intermédiaire des experts, de scientifiques ou de gestionnaires d’espaces naturelles », poursuit le président d’association.
Et Mayotte, on en parle ?
Forcément, le territoire mahorais figure sur une partie des pages, au milieu des pays voisins. Il y a par exemple le travail de l’association Gepomay (Groupe d’études et de protection des oiseaux de Mayotte) pour protéger le crabier blanc, l’une des espèces endémiques de l’île, ou la tentative de lutte contre la prolifération des rats sur l’îlot Mbouzi.
Où le trouver ?
Les 2.000 exemplaires du premier numéro ont été envoyés aux acteurs de l’environnement de la région concernée par la publication, à savoir, Mayotte, les Comores, les Seychelles, Maurice, Madagascar et La Réunion. Cette première publication servira ainsi à faire connaître l’outil dans la région et provoquer ainsi des premiers abonnements (possible via l’adresse mail abonnement@revue-gecko.com). Dès le deuxième numéro, dont le dossier sera sur l’érosion côtière, devrait se retrouver en kiosques.
Pourquoi l’ouvrir à tout le sud de l’océan Indien ?
C’est une condition imposée par le financeur, l’Agence française de développement, qui est présente dans toute la région. Il s’agit, en effet, de l’un des sept sous-projets de son programme Varuna Biodiversité. « Toute cette zone fait partie de l’un des 36 points chauds de la planète. C’est-à-dire qu’elle est reconnue pour sa biodiversité exceptionnelle, mais également menacée », rappelle Michel Charpentier, qui espère influer sur les politiques publiques pas toujours soucieuses de l’environnement.
Qui écrit les articles ?
Pour le premier numéro, les Naturalistes assurent une partie des textes, tandis que d’autres ont été confiés à des acteurs de l’environnement pour qu’ils puissent parler de leur travail. A terme, ce sont eux qui alimenteront le magazine, tandis que Solène Peillard, salariée de l’association mahoraise, assurera le secrétariat de rédaction pour que le langage des scientifiques soit adapté au plus grand nombre. Un site internet, www.revue-gecko.com, est déjà sorti et se veut le prolongement à la fois réactif et interactif du magazine.
Comment il se finance ?
L’AFD en assure le financement pour au moins six numéros et un hors-série. Mais pour Michel Charpentier, c’est clair, il faudra que d’autres organismes pour prendre le relais, car l’abonnement ou la vente aux numéros ne pourront suffire. Le Département de Mayotte, l’État ou l’Europe pourraient ainsi être mis à contribution pour ce magazine déjà unique à l’échelle régionale.
Une partie du contenu est déjà visible sur le site revue-gecko.com, tout comme le formulaire pour les demandes d’abonnement.
Gendarmerie : Emmanuel Macron confirme la création de brigades à Bandraboua et Tsingoni

Alors que quatre brigades de gendarmerie ont été promises pour Mayotte, le président de la République a dévoilé une nouvelle carte, ce lundi, avec deux nouvelles prévues dans les communes de Bandraboua et Tsingoni. Celles-ci vont permettre de réduire le temps d’intervention puisque les villages de Dzoumogné ou Bouyouni, par exemple, dépendent de la petite brigade de M’tsamboro. C’est la même chose pour Combani et Tsingoni qui sont dans le secteur de celle de Sada.
La carte des 200 nouvelles brigades de gendarmerie a été dévoilée en marge d’un déplacement du président de la République, à Tonneins (Lot-et-Garonne), ce lundi après-midi. Emmanuel Macron y inaugurait une nouvelle brigade justement. Il s’est engagé à renforcer la présence de l’autorité dans les zones rurales du pays avec 2.144 postes de gendarmes supplémentaires sur les 8.500 créations d’effectifs de forces de l’ordre prévues d’ici la fin du quinquennat. Cela passe par Mayotte, puisque Gérald Darmanin avait promis quatre nouvelles brigades « dès l’été [2023] », il y a un an. Selon les dernières annonces, il y aura deux créations, dans les communes de Tsingoni et Bandraboua. Tout comme la préfecture de Mayotte, le général Lucien Barth confirme ces créations, ce lundi. Toutefois, le commandant de la gendarmerie mahoraise ne connaît pas encore les modalités de ces nouvelles implantations, notamment les villages où elles se feront et les effectifs qui leur seront allouées.
Pourquoi Bandraboua et Tsingoni ont été choisies ?
La commune de Bandraboua dépend de la brigade de M’tsamboro, soit la plus petite du département mahorais. L’éloignement – il y a vingt minutes de voiture entre Dzoumogné et M’tsamboro par exemple – rend difficile les interventions rapides. Il y a un véritable enjeu sur la sécurité pour ce village de la commune de Bandraboua qui a été marqué par des affrontements récurrents autour de la cité scolaire et même des attaques au centre médical de référence. Tsingoni se trouve dans la même situation puisque la commune reste loin de la brigade de Sada.
Est-ce que d’autres suivront ?
La gendarmerie mahoraise a fait remonter quatre propositions à sa hiérarchie. La commune de Bandrélé par exemple, qui dépend de la brigade d’Hajangoua, postulait également à la création d’une nouvelle brigade. Cela permettrait de couvrir le sud de l’île, notamment les environs de Mutsamudu, où les arrivées de kwassas sont fréquentes. Lors des réunions techniques, il a été aussi évoqué des « unités » et pas forcément des nouvelles brigades, comme un psig (peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie). Ce groupe, davantage présent sur le terrain, soulage les brigades départementales au cours des missions d’ordre public.
A contrario, des brigades vont-elles disparaître ?
En pleines négociations sur la loi Mayotte, une des 120 propositions des élus mahorais est le passage de Koungou et de Petite-Terre en zone de police. Ce changement remettrait en question ainsi la présence des brigades de Pamandzi et Koungou. Interrogé avant son départ, le général Olivier Capelle, avait défendu le bilan de la gendarmerie en Petite-Terre. « Je pense qu’on a fait la démonstration que la gendarmerie peut pleinement répondre à leurs attentes », avait-il indiqué, avant de rappeler que le maire de Pamandzi, Madi Madi Souf, qui était initialement favorable à un remplacement de la zone gendarmerie par la zone police, avait changé d’avis. Il reconnaissait plus de difficultés à Koungou, la commune ayant mis du temps à établir un plan de prévention de la délinquance.
L’économie dans la ville de demain

L’Établissement public foncier d’aménagement de Mayotte (Epfam) organise durant trois jours un forum à l’hémicycle Bamana, au conseil départemental. Intitulé « Ville mahoraise durable », cet événement est à destination des acteurs de l’aménagement et permet d’aborder des concepts au cœur de la ville durable et de sensibiliser aux défis qui y sont associés. Ce lundi matin, la troisième conférence portait sur l’économie dans la ville mahoraise durable et ainsi, s’interroger sur la place des entreprises en matière de sobriété foncière.

Le premier forum « Ville mahoraise durable », organisé par l’Établissement public foncier d’aménagement de Mayotte durant trois jours a pour but de définir et partager les objectifs et ambitions d’aménagement du territoire. Dans une optique de durabilité, la ville mahoraise de demain doit être pensée afin de répondre aux besoins de ses habitants, entreprises et écosystèmes. Ce lundi matin, les participants ont pu assister à une conférence animée par Jonathan Priester, directeur de projet au Cerema, et axée sur l’économie dans la ville durable, qui a permis de s’interroger sur la conciliation entre la sobriété foncière et l’accueil d’activités sur le territoire, mais aussi sur la place des entreprises en matière de sobriété foncière.
Une redynamisation des zones d’activités
De manière générale, les sols sont une ressource importante d’un point de vue de l’alimentation, du confort thermique et ce sont également des hauts lieux de biodiversité. Des ressources essentielles « car on ne peut pas vivre que dans des endroits clos, on a besoin de ce contact avec l’extérieur et la nature », admet Jonathan Priester. Ce dernier fait le constat que la consommation foncière n’est plus le premier levier pour accueillir des activités économiques. « Le diagnostic montre que les zones d’activités existantes peuvent être redynamisées », constate-t-il. Dans cet optique, plusieurs moyens d’actions pourraient être utilisés comme la réutilisation des espaces publics, l’optimisation du foncier ou la requalification du sol ou du bâti. L’un des enjeux porte sur le choix du modèle de financement et économique pour ces opérations.
La mutualisation comme solution
Les documents d’urbanisme ont leur rôle à jouer dans ce projet. L’un des moyens d’action serait de « réserver les zones d’activités économiques à des structures qui ont impérativement besoin d’espace pour se développer », concède le directeur de projet. Ce choix induirait indirectement à inciter les activités commerciales à se positionner dans les centres urbains. En parallèle, la densification est également possible dans le secteur économique, comme l’explique Jonathan Priester : « on voit de plus en plus de zones d’activités où on commence à faire du R+1, voire du R+3 pour des activités tertiaires ». Ces constructions à plusieurs niveaux permettraient de laisser une place à la nature.
Une grande majorité des leviers dans la sobriété foncière sont à la main des acteurs publics et des collectivités. Mais les entreprises ont leur place également, principalement pour le dialogue. « Un grand groupe et une PME ne vont pas avoir les mêmes besoins, il faut pouvoir travailler avec les entreprises sur leurs besoins », affirme le directeur de projet. Avant de recourir à des futures constructions, les zones d’activités peuvent, dans un premier temps, mutualiser leurs espaces et usages. Ce partage peut commencer « assez facilement en mettant en commun des espaces de réunions, de coworking ou des ateliers », note le représentant du Cerema.
Encore deux jours de séminaire
Le forum « Ville mahoraise durable », à destination des acteurs de l’aménagement se déroulera encore ces mardi et mercredi, à l’hémicycle Younoussa–Bamana, au conseil départemental de Mayotte à Mamoudzou. Le programme du mardi 3 octobre est comme suit : 8h45 : L’environnement dans la ville (mahoraise) durable ; 9h30 : Des matériaux pour construire un toit pour tous ; 11h45 : La chaleur, les eaux pluviales et la mer ; 14h : atelier « Ville durable ». Le lendemain, mercredi 4 octobre les invités pourront participer aux rendez-vous suivants : 8h30 : restitutions des ateliers ; 9h15 : des élus et des habitants ; 10h30 : parole libre aux participants du forum ; 11h30 : conclusion.
1.400 sachets d’eau distribués au collège de M’gombani
Ce lundi matin, une opération de distribution d’eau potable en sachet a eu lieu au collège de M’gombani, à Mamoudzou. « C’est de l’eau, soyez vigilants, il ne s’agit pas d’en faire une balle ou un ballon de football », lance le préfet de l’eau, Gilles Cantal, aux élèves attentifs aux explications. Cette distribution a eu lieu à la suite de difficultés concernant la qualité de l’eau, induite potentiellement par les travaux de raccordement de l’établissement scolaire au chemin de l’eau. Pour faire face à cette non-conformité détectée en milieu de semaine dernière, une « expérimentation a été lancée pour faire en sorte que l’on puisse distribuer de l’eau potable », explique le préfet.
Le raccordement du collège au chemin de l’eau serait effectif depuis plusieurs jours, mais « un avis de non-conformité a été communiqué par l’Agence régionale de santé vendredi dernier », complète Benjamin Lazard-Peillon, directeur de cabinet du rectorat. D’après ce dernier, en fin de matinée, la situation devrait redevenir à la normale. La mise en place de cette distribution d’eau en sachet « a permis de maintenir l’établissement ouvert », conclut-il. Au total dans la matinée, 1.400 sachets d’eau potable produite par l’unité de potabilisation de l’unité des Formations civiles de la Sécurité civile. Chaque jour, les sapeurs-sauveteurs peuvent produire 12 à 14.000 sachets.
Une réunion publique pour la nouvelle zone Tsararano-Dembéni
Ce vendredi 6 octobre, la ville de Dembéni, la Cadema et l’Epfam convient la population à une réunion publique, place de la Mosquée de vendredi à Tsararano, autour du projet de zone d’aménagement concerté (ZAC) de Tsararano-Dembéni. Le projet d’aménagement vise à faire le lien entre Tsararano et Dembéni. Tout autour de la plaine agricole du mro wa Dembéni, un nouveau quartier verra le jour, offrant de nouvelles infrastructures aux habitants.
Le projet prévoit des équipements publics, un gymnase, trois groupes scolaires, un collège, une mosquée, 2.500 logements dont 2.000 logements sociaux et des activités économiques comme un centre commercial, des commerces de proximité, des bureaux et services. Il y aura aussi des activités agricoles comprenant une ferme urbaine, un parc de près de douze hectares le long du mro wa Dembéni, ainsi que la préservation de près de quatre hectares de zones humides. La première phase de travaux démarrera en 2024 sur le secteur de Tsararano et cette réunion est l’occasion d’échanger avec les habitants et commerçants concernés par la création de cette ZAC. Elle se tiendra en présence du maire, Moudjibou Saidi, à 16h, sur la place de la Mosquée du vendredi de Tsararano. Pour en savoir plus sur le projet : www.epfam.fr/projet/zac-tsararano-dembeni
Économie sociale et solidaire : un mois dédié en novembre
Depuis seize ans, le mois de l’économie sociale et solidaire (ESS) est devenu le rendez-vous incontournable des citoyens, des entrepreneurs, des étudiants, des salariés, des acteurs publics intéressés par les pratiques et les valeurs de l’économie sociale et solidaire. A travers la mobilisation des acteurs locaux, régionaux et nationaux, il a pour vocation de faire découvrir l’ESS au travers de manifestations les plus diverses : conférences, forums, portes ouvertes, visites de structure, projections de films, formations, etc.
Le mois de l’ESS se déroule tous les ans au mois de novembre, à Mayotte comme partout en France, et constitue une vitrine des initiatives des acteurs de l’économie sociale et solidaire. Pour la sixième édition dans notre département, la Cress de Mayotte coordonne l’événement sur l’ensemble du territoire. « Vous êtes une association employeuse, une mutuelle, une coopérative, une fondation ou une entreprise commerciale d’utilité sociale ? Vous partagez les valeurs défendues par les entreprises de l’économie sociale et solidaire ? En tant qu’acteur engagé du territoire, saisissez-vous du Mois de l’ESS 2023 en inscrivant les événements que vous organisez pendant le mois de novembre, et bénéficiez ainsi d’une campagne de communication d’envergure nationale », défend la Cress. Elle invite les acteurs du secteur à organiser un événement et à l’inscrire sur le site Internet national du mois de l’ESS. « Relayez l’information auprès de la Cress de Mayotte, nous nous engageons à faire la promotion de votre évènement sur les outils digitaux de la Cress et à vous fournir un appui dans le cadre de vos relations presse et médias. Affichez votre appartenance à l’ESS en intégrant le logo du « mois de l’ESS » sur l’ensemble de vos communications en amont et pendant toute la durée du mois de novembre », poursuit l’instance, qui recommande de faire des évènements en numérique en raison de la crise de l’eau.
La nouvelle école de Doujani officiellement inaugurée
Vendredi matin, l’école élémentaire Abdallah Sidi a été inaugurée par le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, en présence des conseillers départementaux du canton, des représentants du recteur et du préfet de Mayotte. Ce nouveau bâtiment comporte seize nouvelles salles de classe, une administration, une bibliothèque et le tout premier restaurant scolaire de la commune. Jusqu’à 728 élèves peuvent être scolarisés dans cet établissement afin de satisfaire les demandes d’inscription dans le secteur de Doujani.
L’accompagnement financier de l’État à hauteur de 91% a été souligné. Le rectorat a pu dérouler l’ambitieuse stratégie académique pour développer en continue les conditions d’enseignement et d’inclusion sur le territoire. L’inauguration s’est faite en présence de Abdallah Sidi, enseignant à la retraite, dont le travail remarquable au service de l’éducation et de la citoyenneté a été salué et dont le patronyme orne désormais la nouvelle école.
Le prix de l’essence à Mayotte se rapproche des deux euros
Il n’y a pas que l’eau qui coûte cher à Mayotte, le prix des carburants (image d’archives) a continué de grimper. Depuis ce dimanche 1er octobre, l’essence est à 1,95 euro le litre, contre 1,90 euro le mois précédent. Des augmentations sont aussi constatées pour le gazole à 1,70 euro par litre (+ six centimes), le pétrole lampant à 1,28 euro par litre (+ sept centimes), le mélange détaxé à 1,41 euro par litre (+ cinq centimes) et le gazole marin à 1,30 euro par litre (+ six centimes).
Cette inflation des prix est due aux cours mondiaux actuellement en hausse, les pays producteurs ayant choisi de baisser la production mondiale. « S’agissant de la bouteille de gaz de 12 kg, le prix augmente de 1,50 euro par rapport au mois dernier en raison de l’augmentation de 22 % du cours moyen du butane. Le prix s’établit ainsi à 25 euros », ajoute la préfecture de Mayotte.
Pour rappel, une remise de l’État et du Département de Mayotte avait permis de contenir les prix du carburant, l’an dernier. En octobre 2022 par exemple, le tarif du supercarburant sans plomb était plafonné à 1,46 euro par litre (1,71 euro sans la remise) et celui du gazole à 1,37 euro.
Un coup d’arrêt pour la bande de Cavani
Un lycéen de 18 ans a été condamné à six mois de prison ferme, ce vendredi, pour sa participation à un vol aggravé et des violences aggravées commis le 22 septembre dans le contexte des rixes entre les bandes de Cavani et Mandzarsoa. Trois mineurs, poursuivis aussi pour ces faits, ont été également mis en examen pour une tentative de meurtre. Ils sont soupçonnés d’avoir porté un coup de barre de fer à la tête d’un autre jeune de Mandzarsoa, un peu plus tôt au cours de la même soirée.
La police de Mamoudzou a procédé à près de 80 interpellations, ces dernières semaines, en rapport avec des affrontements entre une bande de Cavani (alliée à une autre de Doujani) et celle de Mandzarsoa. Ces opérations n’ont pas réussi à arrêter le cycle de violences, qui ont connu un point d’orgue, le week-end du 22 et 23 septembre. Le premier soir, le vendredi, un jeune homme de Mandzarsoa a été frappé violemment à la tête, tandis qu’un autre habitant de M’tsapéré a été retrouvé brûlé le lendemain soir dans une poubelle de Cavani (il était en réanimation en milieu de semaine). Concernant la soirée du vendredi, nous avons appris que trois mineurs ont été mis en examen pour tentative de meurtre et placés en détention provisoire, jeudi soir.
Cependant, ce ne serait pas leur seule expédition punitive, le soir du 22 septembre. Car deux heures après l’agression à la barre de fer, des vols et des violences ont eu lieu dans le même quartier de Mandzarsoa. En lien avec cette affaire, un lycéen de 18 ans qui fait partie de la bande de Cavani était justement jugé en comparution immédiate au tribunal correctionnel, vendredi après-midi. Pas présent dans la première expédition, car il était à la mosquée, ce jeune Français qui vit avec son père et son petit frère à Cavani sud, est allé retrouver ses amis dans les rues de Cavani, le vendredi soir de la semaine précédente. Le conciliabule d’une dizaine de jeunes avait pour objectif de retourner à Mandzarsoa, le quartier jouxtant le village de Cavani. « On a appris que les jeunes de Mandzarsoa voulaient se venger et descendre dans le quartier », raconte l’élève de terminale au lycée Younoussa-Bamana (où se concentre une partie des violences depuis la rentrée).
« La première personne qu’on a vue »
Masqués, armés d’une machette, barres de fer, de bâtons et de pierres, les membres de la bande remontent vers M’tsapéré, vers 21h15, en empruntant un des nombreux escaliers du quartier. Ils tombent sur une habitante de 26 ans et son copain, à l’extérieur d’une case en tôle. Apeurée, celle-ci se précipite à l’intérieur, mais le groupe la poursuit et arrive à rentrer dans l’habitation. Celle-ci est mise à sac. Celui qui a la machette va jusqu’à rentrer dans la chambre et porté un coup au niveau de l’arcade de la jeune femme, qui tentait de protéger son petit frère. Interrogé sur le choix de cette famille, le prévenu admet que « c’était la première personne qu’on a vue ». Une carte bancaire, des téléphones, des sacs à main et de l’argent liquide sont subtilisés. C’est la carte qui va permettre de mettre la main sur la bande. Car un adolescent de Cavani, envoyé par la bande pour acheter des boissons dans la supérette du coin, a été reconnu par les policiers sur les images d’une caméra de surveillance.
Le prévenu reconnaît une partie des faits, notamment d’avoir été masqué, l’utilisation de la carte bancaire et d’avoir permis le déverrouillage des téléphones par l’un de ses amis. « – Pourquoi vous portez un masque ? – Pour ne pas être reconnu. – Pourquoi vous ne voulez pas être reconnu ? – Ne pas avoir des problèmes », répond-il à Virginie Benech, la présidente du tribunal correctionnel. Il dément cependant avoir été armé et d’avoir porté des coups. « Je ne suis jamais rentré. J’étais dehors pour faire le guet », dit-il en pleurs aux juges, ce vendredi. Cette version est contredite à la fois par les témoins et les trois mineurs qui pourraient être les coauteurs et qui seront jugés ultérieurement.
Condamné une semaine avant
Alors qu’il continue de pleurnicher, celui qui est surnommé « Dinero » n’est pas devant le tribunal pour la première fois. Le 14 septembre, il avait écopé de quatre mois de prison avec sursis pour un autre vol avec violences. « Vous venez d’être condamné. On vous appelle pour faire les 400 coups et vous y retournez », constate la juge Vovogna Ramiandrisoa. Dans ses réquisitions, la procureure adjointe, Louisa Aït Hamou enfonce le clou : « Vous n’étiez pas ce garçon en larmes ce soir-là ».
Pour elle, c’est clair, « vous n’allez pas là-bas pour voler au départ. Vous y allez avec des armes pour commettre des violences ». Elle demande qu’il soit condamné et qu’un mandat de dépôt soit prononcé, tandis que le fait de violences avec usage d’une arme soit requalifié en « violences en réunion ». Elle requiert dix-huit mois de prison dont douze avec sursis, des obligations de formation, d’indemniser les victimes (selon l’audience sur les intérêts civils) et une interdiction de paraître dans le quartier de Mandzarsoa.
Alors qu’il supplie les trois juges de « ne pas le mettre en prison », celles-ci décident de suivre les réquisitions du Parquet, hormis le mandat de dépôt.
« C’est terminé. Il fallait accepter dès le début »
Deux jeunes hommes d’origine comorienne était jugés, ce vendredi après-midi. Ils ont été interpellés en mer à bord d’un kwassa, jeudi matin. L’un est âgé de 18 ans, le deuxième a une vingtaine d’années et a déjà fait l’objet d’une expulsion du territoire mahorais. Ils devaient répondre de deux faits, pour avoir aidé une vingtaine de personnes en situation irrégulière à faire la traversée depuis Anjouan, ainsi que du transport de cigarettes de contrebande. Comme les deux s’accusent d’être le pilote de l’embarcation, le procès a été renvoyé à la fin octobre pour qu’ils puissent être défendus par deux avocats différents. Apprenant qu’une reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC) lui garantissait de ne pas faire plus de six mois en détention (avant une expulsion aux Comores), le plus âgé tente d’interpeller les juges pour revenir sur ses déclarations. « C’est terminé. Il fallait accepter dès le début », lui fait remarquer l’avocat, maître Ahmed Idriss. Les deux prévenus ont été envoyés à la prison de Majicavo, en attendant le nouveau procès, dans trois semaines.
Un coup de pouce aux nouveaux entrepreneurs arrive à Mayotte

Un nouveau régime va se mettre en place en 2024 pour accompagner les porteurs de projets placés sous couveuse d’entreprise à Mayotte. Le Cape (contrat d’appui au projet d’entreprise), qui fête ses vingt ans cette année, aurait dû s’appliquer à Mayotte depuis 2017.

Le dispositif Cape (contrat d’appui au projet d’entreprise) a été créé par une loi d’août 2003 portée par le ministère de l’Économie pour être le support juridique de la couveuse d’entreprises. C’est un contrat qui permet d’organiser le test d’activité des porteurs de projets qui souhaitent créer leurs entreprises. Sur une période de 12 à 36 mois, ces potentiels futurs entrepreneurs sont hébergés juridiquement. Le Cape est un contrat qui sécurise la période du test d’activité en ce sens que la personne garde ses droits sociaux. Cette personne peut avoir un profil divers et varié, bénéficiaire du RSA, de l’aide au retour à l’emploi (ARE), qui garde ses allocations pendant qu’elle teste son activité en couveuse, et en plus le contrat permet de sécuriser cette phase de création sur les aspects protection sociale et protection juridique. Emanuel Dubié, le président de l’Union des couveuses de France avait fait le déplacement, ce jeudi, à Mayotte pour participer à cette conférence, accompagnés des responsabilités d’une couveuse d’entreprises de la région Rhône-Alpes. « On a fêté les vingt ans d’existence du Cape, qui aurait pu s’appliquer sur Mayotte depuis 2017. C’est le seul territoire (métropole et outre-mer compris) où ce dispositif va prendre effet à partir de janvier 2024. Cela veut dire qu’il va devenir plus attractif dans la mesure où il va doter les porteurs de projets qui rentrent dans ce dispositif de nouveaux droits », s’est-t-il exprimé.
Une couverture sociale en plus
Si le Cape n’existe pas encore à Mayotte, la couveuse d’entreprise locale Oudjérébou, initiatrice de cette conférence de sensibilisation, a trouvé une parade pour pallier l’absence de ce dispositif. Il consiste à utiliser un statut de stagiaire de la formation professionnelle, via une convention. Il permet au postulant de tester la viabilité économique de son activité durant 12 mois contre 36 pour un Cape. Plusieurs points de différenciation sont notables entre les deux régimes, en particulier la couverture sociale générale qui fait défaut aux couvés de Mayotte. « Actuellement, lorsque les stagiaires intègrent la couveuse d’entreprises Oudjérébou, ils ont zéro couverture sociale en cas d’accident du travail, à part leur assurance maladie pour les frais médicaux, ils ne s’acquittent d’aucune cotisation », a indiqué Nadjima Ahmed, la directrice de la couveuse d’entreprise qui accueille trente couvés par an, soit un total de 300 couvés depuis sa création. Il est vrai que sur ce plan, le nouveau contrat est beaucoup plus avantageux, le stagiaire étant rattaché au régime général salarial, avec l’obligation de s’acquitter de leurs cotisations mensuelles ou trimestrielles pour les droits sociaux.
Nouvelle convention Iedom-Oudjérébou
Cette conférence de sensibilisation a attiré beaucoup de monde, y compris des représentants de services publics tels que la DRFIP et l’Institut d’émission d’Outre-mer (Iedom), représentant local de la Banque de France. Elle a été l’occasion d’une signature de partenariat entre cette grande institution et la couveuse d’entreprises. Pour la première, qui est également un opérateur national en matière stratégie d’éducation économique, budgétaire et financière (mission confiée par l’État en 2017), ce partenariat avec Oudjérébou, s’intègre plus largement dans une volonté de servir l’économie et le développement économique. « C’est de permettre à la couveuse d’entreprise de bénéficier de l’ensemble de nos outils, de nos savoirs et de nos expériences sur ces sujets de l’éducation financière des entrepreneurs. On l’a entendu ce matin, ce n’est pas forcément la compétence première des jeunes porteurs de projets, il est important de les accompagner également sur ces sujets de gestion d’entreprise et les aider concrètement à être totalement indépendant à la sortie de leur passage en couveuse chez Oudjérébou », explique Patrick Croissandreau, le directeur de l’Iedom.
Ce partenariat va ainsi aider l’institution à atteindre cette cible des entrepreneurs qui sont la voix et les pièces maîtresses du développement économique à Mayotte.
Crise de l’eau : le rythme des tours d’eau reste inchangé jusqu’au 15 octobre

Le nouveau calendrier des tours d’eau, en vigueur du 2 au 15 octobre à Mayotte, n’inclut pas de modifications. Grande-Terre (exceptée la zone industrielle de Kawéni) connaîtra toujours des interruptions d’alimentation pendant 48 heures. Les communes de Dzaoudzi-Labattoir, Pamandzi et la ZI de Kawéni seront soumises de nouveau à des coupures nocturnes la semaine et une autre de 36 heures durant le week-end.
« La résilience des Mahorais », si souvent louée par le ministre délégué aux Outre-mer Philippe Vigier, va continuer à être mise à rude épreuve dans les semaines à venir. La pénurie d’eau, liée à la sécheresse exceptionnelle et au manque d’investissements ces dernières années, fait que le principe des coupures d’eau de 48 heures ou nocturnes en Petite-Terre va être maintenu au moins deux semaines de plus.
Depuis le lundi 4 septembre maintenant, une large partie de Grande-Terre alterne, vers 16h, les plages horaires de 48 heures sans eau et de 24 heures avec. En Petite-Terre et dans la zone industrielle de Kawéni, les habitants sont désormais habitués aux coupures nocturnes de 16h à 8h, ainsi qu’à une autre de 36 heures le week-end (à Dzaoudzi-Labattoir par exemple, c’est dès le vendredi, à 16h, jusqu’au dimanche, à 8h). Pour Mamoudzou village, Kawéni village, Koungou village et Passamaïnty, après avoir été un temps sur le même rythme que Petite-Terre, ce sont les coupures de 48 heures qui prévalent depuis le lundi 18 septembre.
Trente heures d’eau par semaine ensuite ?
Lors du comité de suivi, ce mercredi, il a été rappelé que les deux retenues collinaires du territoire, à Dzoumogné (pleine à 7,5% de ses capacités) et Combani (16%), seront totalement vides à « la fin octobre ». Afin de continuer à alimenter le réseau, l’État, le syndicat des Eaux de Mayotte et la Société mahoraise des eaux (SMAE) tentent d’augmenter les capacités de production en partant à la chasse aux fuites (15.500 m3 sont perdus chaque jour), capter davantage l’eau des rivières, réaliser des nouveaux forages et mener à bien les travaux de l’usine de dessalement de Pamandzi (4.700 m3 par jour espérés « fin novembre »).
La préfecture de Mayotte espère arriver à une production de « 20.000 m3 par jour en novembre », sachant que l’île consomme 27.000 m3 d’eau quotidiennement en dépit des coupures. La saison des pluies ayant été annoncée au mois de novembre, il n’est pas exclu qu’un nouveau rythme de tours d’eau plus drastique soit mis en place. Il a été évoqué une réduction à trente heures par semaine (contre soixante heures actuellement) à la réunion du comité, tandis que le recteur de Mayotte, Jacques Mikulovic, a parlé de « deux fois douze heures » au cours d’une réunion, le vendredi 22 septembre.
Les Mahorais ne sont donc pas à l’abri d’un nouveau tour de vis. Et ce n’est pas un maintien des prix à 4,14 euros le pack de six bouteilles d’eau d’1,5 litre (pour le moins cher) qui va apaiser leur colère (voir ci-dessous).
Les prix restent gelés au même point
Depuis le 18 juillet, il y a un gel du prix de vente de l’eau embouteillée à Mayotte. Les grossistes et les grandes ou moyennes surfaces ne peuvent pas descendre en-dessous de ceux pratiqués le 3 juillet 2023. Interrogé sur des tarifs qui restent très élevés par rapport à la métropole ou à La Réunion, mercredi, le ministre Philippe Vigier a à chaque fois botté en touche en parlant de lutte contre la spéculation (la préfecture de Mayotte invite dorénavant les commerçants à afficher leurs prix sur les devantures) ou des mesures à destination de l’économie locale. « Mayotte a des difficultés, comme d’autres territoires ont des difficultés », a même sorti le ministre, oubliant peut-être que c’est l’accès à l’eau potable la principale difficulté du territoire.
Les prix d’un pack de six bouteilles d’eau d’1,5 litre restent donc fixés à 4,14 ou 4,20 euros pour le pack le moins cher et à 6,60 euros pour le plus cher des marques ciblées par le dispositif. Un nouvel arrêté daté du mercredi 27 septembre vise simplement « à mieux préciser l’application du décret pour les commerces de proximité indépendants non rattachés à un groupe de la grande distribution ». Des prix plafonds de 0,75 euros pour les bouteilles de 0,5 litre (4,5 euros le pack de six) et de 1,40 euros pour les bouteilles de 1,5 litre (8,4 euros le pack de six) ont été fixés dans ces magasins. La préfecture de Mayotte rappelle que « le non-respect des dispositions du décret et de l’arrêté est sanctionné par une contravention de cinquième classe » et que des signalements par l’application Signalconso sont possibles.
Crise de l’eau : un préavis de grève illimitée déposé
L’intersyndicale (SGEN-CFDT, CFE CGC, CFTC, FSU-SNUipp, Sud Solidaires, UD-FO et UI-CFDT) a déposé un préavis de grève illimitée qui prendra effet le lundi 9 octobre. Il a été pris « compte tenu des conditions de vie extrêmement difficiles à Mayotte ». L’intersyndicale pointe l’insécurité, la dégradation des services publics et la cherté de la vie. Elle revendique « l’augmentation significative du taux d’indexation des salaires, une meilleure protection des agents sur leurs lieux de travail et la sécurisation des trajets pour s’y rendre, de l’eau potable et gratuite pour tout le monde (domicile et lieux de travail) ».
Nuit du Droit : le tribunal en accès libre, ce mercredi
La Nuit du Droit, qui se déroule ce mercredi 4 octobre, « est un évènement culturel qui a pour objectif de sensibiliser les publics les plus divers aux principes et aux métiers du droit, à la place que le droit occupe dans notre société, au travers de sujets d’actualité ou de références historiques ».
A Mayotte, un événement sur « l’accès au droit des personnes en situation de handicap et la découverte de la justice sur le territoire » est prévu de 14h à 17h, au tribunal judiciaire, à Mayotte. Celui-ci est organisée par le conseil départemental de l’accès au droit, en partenariat avec le tribunal judiciaire de Mamoudzou, le conseil des prud’hommes, le tribunal administratif de Mamoudzou, le Barreau, le juge des tutelles et des associations telles que l’Apajh, l’Utass de Mamoudzou, SESSAD Mlezi, ainsi que le bureau d’aide aux victimes. Le lieu est annoncé en accès libre.
Une nouvelle enquête sur les logements en Outre-mer
Le 2 octobre 2023, l’Insee lance la nouvelle édition de son enquête Logement auprès des ménages vivant dans les départements et régions d’Outre-mer (Drom). L’enquête se déroule en face-à-face, au domicile des ménages enquêtés. Elle est également menée dans l’Hexagone depuis la fin août. Dans le cadre de cette enquête, les ménages sont interrogés sur le nombre d’habitants de leur logement, sur sa surface habitable, sur leur satisfaction vis-à-vis de ce logement, mais également sur les travaux effectués ou encore le montant des dépenses d’électricité des douze derniers mois. L’enquête se déroulera en deux vagues : une première d’octobre à décembre 2023 et une deuxième de janvier à juin 2024. Au total, 2.000 ménages seront enquêtés dans chacun des Drom.
L’objectif de l’enquête Logement est de connaître précisément les conditions de logement en France. Elle sert de référence pour décrire la diversité des logements, mesurer les dépenses liées au logement, la satisfaction relative à son logement, et évaluer le mal-logement. Les réponses permettront d’orienter et d’évaluer la politique du logement. Ainsi, la dernière enquête Logement de l’Insee à Mayotte, menée en 2013-2014, avait permis de dresser un panorama des conditions de logement sur l’île. Pour disposer de résultats représentatifs de l’ensemble des ménages français, il n’est pas nécessaire d’interroger chaque ménage. Cela prendrait trop de temps et coûterait trop cher. Un échantillon de 90.000 logements a donc été tiré au hasard, dont 2.000 logements à Mayotte comme dans chacun des autres DROM. Le renforcement de cet échantillon dans les DROM permettra ainsi de réaliser des études régionales. La collecte est placée sous la responsabilité de l’Insee. Cette enquête est reconnue d’intérêt général et de qualité statistique à caractère obligatoire. Les réponses seront confidentielles, comme pour toutes les enquêtes menées par l’Institut. Les enquêtes de l’Insee L’Insee consacre des moyens importants pour obtenir des estimations fiables et précises de ses indicateurs. Les données sont obtenues soit par des enquêtes à grande échelle auprès des ménages et des entreprises, soit via le recueil de données administratives. Les enquêtes comme l’enquête Logement permettent d’observer l’évolution des comportements économiques et sociaux des ménages et des personnes.
Une randonnée familiale à Pamandzi, ce dimanche
La Maison des familles de Pamandzi organise une randonnée familiale, ce dimanche 1er octobre. Si le parcours est « une surprise », le rassemblement est prévu à 6h pour un départ à 6h30, depuis la place des Congrès, à Pamandzi. Après l’arrivée aux alentours de 9h, d’autres temps-fort sont programmés avec de la Zumba et un brunch. L’inscription est possible par téléphone (0639254156) ou par mail (maisondesfamilles.pamandzi@gmail.com).
Crise de l’eau : une non-conformité détectée à Bambo-ouest
« Dans le cadre de la pénurie d’eau à laquelle est confrontée Mayotte, l’Agence Régionale de Santé a intensifié depuis plusieurs semaines son niveau de vigilance en augmentant les contrôles de la qualité de l’eau sur le réseau », nous est-il envoyé. Les résultats d’analyses connus mercredi après-midi montrent une non-conformité relevée à Bambo-ouest, l’un des villages de la commune de Bouéni.
Malheureusement, comme nous l’avons fait remonter aux autorités, nous ne pouvons ni dire quelles bactéries sont en cause et ce que cela implique comme risques pour la population. Les communiqués de l’ARS se bornent uniquement à dire qu’il y a une non-conformité. On espère simplement que le message du ministre délégué aux Outre-mer, Philippe Vigier, sur « la transparence », lors du comité de suivi de la ressource en eau, ce mercredi, finisse par passer.
On vous rappellera donc ces recommandations : « Il est demandé à l’ensemble de la population de ce village de faire systématiquement bouillir l’eau avant de la boire, faire à manger ou se brosser les dents. L’ébullition permet de stériliser l’eau et d’éliminer ainsi toutes les bactéries présentes. Cette eau peut être stockée dans un récipient dédié conservée à l’abri de la chaleur. Elle peut être utilisée pendant 48 heures. Les précautions d’ébullition ne sont pas nécessaires pour les usages domestiques (vaisselle, ménage, alimentation des animaux) et ceux liés à l’hygiène (douche, lavage des mains…), pour lesquels l’eau du réseau peut être utilisée directement ».
Il devrait y avoir « un suivi renforcé de la situation dans les prochains jours » avec des résultats qui « feront l’objet d’une communication ». Espérons que celle-ci sera enfin complète.
Crise de l’eau : Un ministre sur la piste des fuites du réseau mahorais

Dans la continuité de sa visite sur l’île de Mayotte, le ministre délégué chargé des Outre-mer, Philippe Vigier, est allé à la rencontre du détachement de traitement de l’eau des formations militaires de la Sécurité civile (Formisc) ce jeudi, à Ouangani. Il s’est également rendu sur une opération de détection de fuites sur le réseau d’eau à M’tsapéré.
Afin de faire un point d’étape sur les chantiers d’urgence menés à Mayotte dans le cadre de la crise de l’eau que connait le territoire, le ministre délégué chargé des Outre-mer, Philippe Vigier, a rencontré le détachement de traitement d’eau potable, basé à Ouangani. Ce jeudi matin, les sapeurs-sauveteurs s’étaient tous réunis à l’unité pour expliquer leur mission, ainsi que le processus de potabilisation, de la rivière à la distribution. Dépêchée à Mayotte depuis la mi-septembre, la Formation militaire de la Sécurité civile potabilise de l’eau douce depuis la rivière Coconi. Sans annoncer de planning, le commandant Luc, chef de détachement a expliqué que ses équipes resteront « tant que le besoin est là ».
Des cuves et des contenants individuels
Possédant une autonomie complète de fonctionnement, l’unité de traitement de l’eau peut produire jusqu’à 200 m3 d’eau par jour. S’adressant aux Formisc, Philippe Vigier a reconnu que « ce qui n’existait pas il y a un mois est désormais concret par la capacité que vous avez à produire de l’eau potable, avec des process et des étapes qui ont été validés avec de la rigueur scientifique ». En sus des opérations de potabilisation, des analyses sont effectuées directement par les sapeurs-sauveteurs. Ces dernières portent notamment sur la turbidité de l’eau, mais aussi sur des paramètres physico-chimiques et microbiologiques. Une fois traitée, analysée et potabilisée, l’eau est ainsi stockée sur place pour pouvoir remplacer en cas de défaillance, le réseau.
Afin de prendre en compte les spécificités du territoire, l’installation de rampes mobiles a été adaptée sur les conteneurs-cuves, pour une meilleure distribution à la population. Outre le stockage et la distribution d’eau potable par conteneur-cuves et citernes, le Formisc peut produire des contenants individuels, allant de 300 ml à un litre. Selon le ministre délégué, cette décision « totalement innovante » aurait été prise il y a cinq jours.
Presque trois millions d’euros pour les fuites
Dans la continuité de ses visites sur les différents chantiers d’urgence, inclus dans le plan d’urgence de 35 millions d’euros (voir par ailleurs), Philippe Vigier s’est rendu sur une opération de détection de fuites d’eau sur le réseau. Cette opération de recherche et de réparation, menée par le syndicat Les Eaux de Mayotte, représente un budget de 2.844.000 euros, dont 844.000 euros uniquement pour la recherche. Sur ce chantier, l’État finance à hauteur de 2,5 millions d’euros. A Mayotte, le volume des fuites d’eau s’élève à 35.000 m3 par jours, ce qui représente 35 % de pertes, « d’où l’absolue nécessité d’avoir une bonne stratégie pour cibler les zones, afin d’avoir les meilleurs résultats », explique Ibrahim Aboubacar, le directeur général des services du syndicat. Les zones où les fuites sont les plus nombreuses se concentrent à Mamoudzou et dans sa périphérie, à Petite-Terre, mais aussi dans l’extrémité nord de l’île.
Afin de réaliser cette opération de détection, l’entreprise spécialisée Ax’eau a été missionnée, pendant six mois. Une équipe de quatre techniciens sillonne l’île. « On épluche au peigne fin les réseaux, chaque mètre est vérifié », explique Loïc Estevan, coordinateur du projet à Ax’eau. La recherche est réalisée par acoustique principalement, avec un amplificateur. Sur les six mois, différents moyens de recherche seront déployés. « On sectorise de nuit et on va là où les secteurs sont les plus fuyards pour orienter la stratégie et pour être le plus efficace possible en peu de temps », ajoute le coordinateur. En dix jours, une trentaine de fuites a d’ores et déjà été trouvée. « Chaque fois qu’il y a une fuite, il y a réparation », précise le préfet, Thierry Suquet.
Afin de visualiser concrètement ce chantier d’urgence, le ministre délégué en charge des Outre-mer a pu découvrir par lui-même la découverte d’une fuite au cœur de M’tsapéré, grâce au système acoustique.
Le droit de retrait au lycée Bamana prolongé jusqu’à lundi

En raison de la violence grandissante aux abords de l’établissement de Mamoudzou, le personnel du lycée Younoussa Bamana a décidé, mercredi matin, d’exercer son droit de retrait et de réclamer que des mesures soient mises en place pour assurer leur sécurité et celle des élèves.
Le personnel du lycée Younoussa Bamana exerce son droit de retrait depuis ce mercredi 27 septembre en raison des violences devant l’établissement, entre des bandes de Doujani, M’tsapéré et Cavani. Les enseignants doivent se retrouver en assemblée générale, le 2 octobre. « Le personnel est exaspéré et les élèves sont inquiets », relate Benjamin Lazare-Peillon, directeur du cabinet du recteur de Mayotte. Parmi les revendications des enseignants, reviennent les questions sur le taux d’encadrement, des caméras de vidéo protection ou encore de la sécurisation des voies de circulation. Le directeur de cabinet affirme que le rectorat va travailler avec tous les acteurs compétents, mais qu’il y a des contraintes budgétaires. « Le temps de la négociation démarre », annonce-t-il.
Cela fait plusieurs semaines qu’une recrudescence de la violence s’est installée, provoquant la fermeture de l’établissement, mardi matin. « Les problèmes sont connus, mais les solutions plus difficiles à trouver », admet Benjamin Lazare-Peillon. La police nationale indique qu’environ 80 interpellations ont déjà eu lieu (essentiellement des mineurs) et qu’elle note effectivement « une montée en puissance des bandes à Cavani », ces derniers mois. Conformément à la première réunion initiée par les élèves, un rendez-vous est convenu mercredi prochain avec le rectorat, les forces de l’ordre, des lycéens et des représentants des parents d’élèves pour réfléchir à une solution.
Des salaires incomplets
De leurs côtés, des membres du personnel éducatif contractuels des collèges Kawéni 1 et 2 ont reçu des salaires incomplets. Ces collèges ont donc fermé ce mercredi, même si le problème n’est pas cantonné à Kawéni selon nos informations. « Nous avons bien noté l’inquiétude légitime du personnel, nous l’avons entendue », déclare Benjamin Lazare-Peillon. Dans un contexte de rentrée, représentant un mouvement important, ces erreurs de versement sont dues à un problème technique. Le rectorat a affirmé que ces erreurs allaient être corrigées et que tout devrait rentrer dans l’ordre vendredi, et les collèges rouvrir.
Le collège de M’gombani ferme ce vendredi midi
Il n’y a pas que l’insécurité et les salaires impayés qui pèsent sur les établissements mahorais, il y a aussi le sempiternel problème de l’eau. Ce vendredi midi, le collège M’gombani va fermer ses portes. L’enceinte fait partie des deux dernières du secondaire à avoir été raccordée au chemin de l’eau avec le collège de Passamaïnty. C’est le cas depuis la semaine dernière. Sauf que les parents ont été prévenus, ce jeudi, qu’une non-conformité de l’eau a été relevée uniquement au sein de l’établissement. Les élèves viendront donc dans la matinée avec les gourdes remplies, avant de partir plus tôt en week-end pour ceux qui ont cours habituellement l’après-midi.