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La mairie de Bandrélé félicite les Super Jeunes

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« Monsieur le maire de Bandrélé, Ali Moussa Moussa Ben, se joint à l’ensemble des élus du conseil municipal pour adresser ses très sincères félicitations à l’association Supers Jeunes de Bandrélé qui a porté fièrement les couleurs de la commune et celles de Mayotte à la télévision française », indique la mairie de Bandrélé, ce lundi. Il y a quelques jours, la troupe de chants et de danse a fait la fierté du village en terminant troisième du concours « Quel sera le meilleur chant folklorique de France ? », le vendredi 5 janvier. L’émission, tournée en février 2023, a ainsi mis en valeur la culture mahoraise à l’échelle nationale. La mairie n’oublie pas que cela « a été possible grâce à l’accompagnement de l’association GCAN Guadeloupe Culture An Nou et au soutien de la mairie de Bandrélé , de la communauté de communes du Sud de Mayotte, de la Drajes Mayotte via son dispositif Febecs (fonds d’échange à but éducatif, culturel et sportif) ». 

Mayotte au Salon de la plongée sous-marine à partir de jeudi

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Connue pour la beauté de son lagon, Mayotte disposera d’un stand dans le pavillon 4 du Salon international de la plongée sous-marine qui a lieu, du jeudi 11 au dimanche 14 janvier, au parc des expositions, porte de Versailles, à Paris. Au rythme des « chaka chaka », lAaDTM (Agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte) y présentera les atouts de l’île de l’océan Indien, ses paysages, sa faune et sa flore sous-marine variées, son lagon fermé par un récif long de 195 km, la double barrière corallienne, « le large panel de sorties, tant pour les novices avides de découvertes que pour les amateurs passionnés en quête de nouveauté, que ce soit en journée ou de nuit », ses animaux (requins, raies, dauphins, thons, barracudas ainsi que mantas et requins marteaux). De nombreux partenaires y sont aussi présents (les centres de plongée, les offices de tourisme locaux,…).

Les deux derniers jours, deux conférences donneront envie aux plongeurs de s’aventurer dans le lagon. La première présentée le samedi 13 janvier à 11h par El Assad Ben de l’Association Jardin océanique de Mayotte. La seconde est animée le dimanche 14 janvier à 13h par l’équipe du Lagon Maore.

Comment lutter contre les violences en marge des matchs ?

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Les compétitions sportives ont été suspendues par mesure de sécurité pendant quinze jours. archives

La Conférence régionale du sport étudiait ce lundi une série de propositions formulées par le Cros (Comité régional olympique et sportif) Mayotte afin de sécuriser la pratique du sport sur le territoire. Le monde sportif débute l’année avec une gueule de bois due à une série d’agressions à la veille des vacances. Ce qui avait entraîné une suspension des compétitions pendant deux semaines.

Au cœur d’une manœuvre de porte-conteneurs à Longoni

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Gilles Perzo est le président de la station de pilotage du port de Longoni.

Pour éviter que les grands navires ne s’échouent ou heurtent le quai en accostant au port de Longoni, principale porte d’entrée des marchandises à Mayotte, Gilles Perzo a pour mission de guider les commandants dans leur manœuvre. Nous avons embarqué avec ce pilote chevronné pendant l’une d’elles.

« Quand on arrivera au porte-conteneurs, il faudra bien prendre l’échelle sur les côtés au niveau des bouts », nous explique Gilles Perzo, inquiet de voir nos doigts se retrouver écrasés contre la coque du bateau. Encore dans le canal du Mozambique, l’Adelina D attend patiemment un des pilotes de la station de pilotage du port de Longoni pour pouvoir entrer dans le lagon, après avoir navigué pendant deux jours depuis Mombasa, au Kenya. Car pour pouvoir amarrer dans le port mahorais, le commandant du porte-conteneurs doit être assisté par un pilote maritime. Ce jour-là, c’est Gilles Perzo qui s’en occupe. Ce dernier connaît le lagon par cœur et est une des rares personnes à savoir manœuvrer un navire de plus de cinquante mètres de long dans les eaux de Mayotte en évitant les coraux et les récifs. « Là il n’y a que cinquante centimètres de profondeur à ce niveau », dit-il en désignant une bouée à plusieurs mètres.

Un expert en manœuvres

En France, dans chaque port, il y a des pilotes qui sont des experts en manœuvres pour les navires à partir d’une certaine taille. « On ne peut pas prendre le risque qu’un navire de commerce, qui vient une fois tous les trente ans, casse le quai ou s’échoue sur un récif », explique-t-il. Si en général, cela concerne les embarcations de plus de cinquante mètres de long, à Mayotte, les commandants des bateaux mesurant trente mètres de long et plus doivent être guidés par un pilote. « Dans le lagon on peut passer de 40 mètres de profondeur à 50 centimètres en moins d’une longueur de navire », avance le pilote pour justifier cette particularité mahoraise. Devant connaître les eaux dans lesquelles ils doivent aider à naviguer comme leur poche, les pilotes sont soumis à un concours particulièrement sélectif et valable uniquement pour le port concerné. Gille Perzo, par exemple, a passé le concours pour remplir cette fonction à Mayotte il y a dix-huit ans.

Le porte-conteneurs grossit à vue d’œil au fur et à mesure que la pilotine sur laquelle lui et deux des quatre marins de la station de pilotage ont embarqué s’en approche. La fameuse échelle de pilotage nous attend. Une fois hissé sur le pont de l’Adelina D, il faut monter les escaliers jusqu’à la cabine de pilotage, où un commandant à l’accent russe accueille Gilles Perzo en anglais. Pendant ce temps, la pilotine repart.

« Il faut être extrêmement prudent »

La manœuvre commence. « Babord deux », indique-t-il. « Babord deux », répète le marin à la barre. Une fois celle-ci à deux degrés à gauche, il l’indique : « La barre est à gauche ». « Bien », répond Gilles Perzo. Ce protocole de communication est important, car il permet d’être sûr que tout est bien entendu et compris. Ils utilisent d’ailleurs un anglais simplifié. « Il faut être extrêmement prudent. Il y a une relation de confiance qui s’installe. Le commandant nous confie son navire et sa carrière, car il reste responsable », confie le pilote.

Ce dernier ne changerait de métier pour rien au monde. « J’ai décidé d’être marin à l’âge de 7 ans », se souvient-il. La mer coule dans ses veines. « Mon grand-père était amiral et a commandé les navires les plus rapides du monde », affirme-t-il. Lui-même a été commandant dans la marine marchande, a assuré le remorquage à Sète (Hérault) et a même déjà commandé le Belem, un des plus anciens trois-mâts en Europe en état de navigation.

« Il y a des navires qui peuvent être fourbes »

Lorsqu’on lui demande si, comme avec les voitures, certains modèles de bateau sont plus faciles à manœuvrer que d’autres, sa réponse ne se fait pas attendre. « Il y a des navires qui peuvent être fourbes, d’autres plus délicats. Le roulier d’hier, par exemple, il était hyper facile : il a une hélice à pas variable, un gouvernail Becker, il a deux propulseurs d’étrave devant et deux propulseurs transversaux derrière. C’est un jouet, quoi », détaille-t-il en langage de pilote, ajoutant que c’était presque « trop facile » (voir encadré). Aujourd’hui, le porte-conteneurs sur lequel nous sommes est « bien équipé » et facilement manœuvrable.

Une petite heure passe, ponctuée par des indications en anglais de la part de Gilles Perzo. La vitesse se réduit au fur et à mesure avant que le pilote n’entame un rangement en bataille arrière le long d’un des quais du port de Longoni. Un remorqueur pousse le porte-conteneurs sur son flanc opposé pour finaliser la manœuvre en douceur, avant que les amarres ne soient attachées et l’équipage, débarqué.

S’il guide les navires à l’accostage, comme ce jour-là, le pilote doit aussi aider les bateaux à l’appareillage pour qu’ils quittent le port en toute sécurité. Cette année, environ une douzaine de bateaux par mois ont fait escale à Mayotte, ce qui revient à peu près à une manœuvre de ce type par jour.

Un peu de vocabulaire de pilote

Hélice à pas variable : Il s’agit d’un un type d’hélice dont il est possible de tourner les pales autour de leur axe. Elle permet une meilleure maniabilité du navire grâce à des accélérations et décélérations plus rapides.

Gouvernail Becker : C’est un type de gouvernail qui permet des manœuvres plus précises en permettant par exemple à un bateau de virer quasiment sur place.

Propulseurs d’étrave et transversaux : Ces propulseurs sont des moteurs à hélice qui permettent de déplacer le bateau de côté ou en diagonale.

Stade de Cavani : Le Département reste déterminé à effectuer ses travaux

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Depuis la pose de la première pierre en 2016, le stade de Cavani est une épine dans le pied du conseil départemental de Mayotte. Une partie du site est désormais occupée depuis plusieurs mois par un campement de migrants venus d’Afrique continentale.

Un équipement de haute qualité technique et environnemental en lieu et place du squat actuel des immigrés clandestins africains. La nouvelle version du stade de Cavani doit normalement sortir de terre au cours des prochains mois. Zouhourya Mouayad Ben, vice-présidente du Département de Mayotte en charge du sport, de la culture et de la jeunesse, annonce un projet en plusieurs étapes, dont la première séquence démarrera dès le mois de mars 2024.

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Quatrième vice-présidente du département en charge du sport, de la culture et de la jeunesse, Zouhourya Mouayad Ben (à droite) entend relancer les travaux dès la fin de la saison des pluies.

Objet d’un bras de fer juridique devant le tribunal administratif de Mayotte il y a à peine quelques semaines – désormais entre les mains du conseil d’État à Paris (voir encadré), la réfection et finalisation de l’emblématique stade de Cavani à Mamoudzou est un enjeu politique majeur pour le conseil départemental de Mayotte. Aux commandes, la conseillère départementale de M’tsamboro, Zouhourya Mouayad Ben. Celle-ci n’entend pas céder un pouce aux pressions médiatiques et populaires, pas plus qu’au positionnement de la justice, qui a statué et rejeté l’évacuation du site où se sont installés des immigrés clandestins africains en provenance des pays des Grands lacs. « Circulez, il n’y a rien à voir tant que la verrue n’est pas caractérisée sur un foncier appartenant à l’État pourtant gestionnaire de l’immigration irrégulière et de la défense des frontières de notre territoire », ironise un élu local de Mamoudzou. Les cases faites de bâches et de divers matériaux de récupération ont poussé comme des champignons en quelques semaines seulement. Les occupants ont même reçu la visite du ministre délégué aux outre-mer, Philippe Vigier, le jeudi 2 novembre. Faute de solutions, le squat n’a cessé de s’inviter dans l’actualité locale, au point de s’inviter sur les réseaux sociaux durant les vacances de Noël, notamment avec la décision du tribunal. « Oui, le sujet est plus que préoccupant, eu égard aux risques divers, sanitaire, social et de paix civile », accentue un riverain de l’équipement sportif. Des vidéos circulant encore sur la toile démontrent des violences entre différentes fractions au sein des occupants du site.

Des changements grâce au retard

Indépendamment de l’action engagée en justice pour déloger les occupants illégaux, la vice-présidente du Département de Mayotte en charge du sport, de la culture et de la jeunesse avait pris les devants il y a de cela deux mois, pour expliquer l’urgence qu’il y a pour le Département de reprendre la main sur ce site en vue de la poursuite des travaux du stade. L’équipement se veut un élément moteur de la revitalisation des activités sportives sur l’île et caractéristique de la volonté de Mayotte à accueillir dans un avenir proche les manifestations sportives à caractère départemental, régional et national. Pour se faire, une visite très récente du président de la Commission nationale d’homologation sportive a permis de dresser la liste des corrections nécessaires à apporter à cet équipement pour lui permettre d’obtenir le sésame indispensable à ses prétentions. En somme, le très grand retard enregistré dans la réalisation de cet équipement par le Département de Mayotte peut paradoxalement constituer un atout important dans « sa résurrection » annoncée. Rencontrée ce week-end, la conseillère départementale de Mtsamboro l’assure, « les services techniques départementaux qui planchent sur ce dossier se seraient surpassés en matière d’ingéniosité et d’innovations technologiques, autant suggérées par les bureaux d’études que les consultants internationaux de grande renommée spécialisés dans ce genre d’équipements ». Le stade de Cavani sera « un bijou » et érigé en exemple dont s’inspireront de futurs équipements territoriaux. L‘élue départementale estime que le stade de Cavani pourrait à nouveau être en chantier dès le mois de mars 2024, pour des travaux séquencés en trois phases et devant s’achever à la fin de cette année nouvelle.

Des investissements conséquents

La première étape va consister à refaire toute la clôture du stade pour sécuriser le site et éviter ainsi sa réoccupation par des tiers et le vandalisme contre les bâtiments déjà réalisés des tribunes ouest. Pour cette séquence, Zouhourya Mouayad Ben annonce que « le marché est déjà lancé et attribué à des entreprises, les ordres de services leur arriveront cette semaine pour pouvoir démarrer les travaux ». Ensuite, dans les travaux qui suivront, le site doit tirer avantage des nouvelles technologies et innovations. Par exemple, la production d’énergie propre se fera au moyen de panneaux photovoltaïques qui couvriront les toits des tribunes. Les parkings alentours seront également couverts avec des panneaux similaires à l’image de ceux du centre commercial Lukida à Majicavo Lamir. Afin d’optimiser cette production d’énergie propre et assurer au mieux l’autonomie financière et fonctionnelle du stade, ce système sera élargi à l’ensemble des toitures des équipements limitrophes qui appartiennent tous au Département de Mayotte (Maison des associations, centre d’hébergement Abdallah Mami ou encore le gymnase de Cavani). Des bornes de recharge y seront installés afin de distinguer l’énergie nécessaire au bon fonctionnement de ces équipements de l’excédent qui pourra être revendu à Électricité de Mayotte (EDM) ou au rectorat de Mayotte qui prévoit la construction d’un établissement scolaire de second degré derrière le stade.

Autre élément plaidant au déplacement rapide du squat, le stade de Cavani dans sa nouvelle version se veut également un lieu de vie, avec un parcours de santé, des barbecues et diverses installations destinées à procurer du plaisir au public à s’y rendre quotidiennement. L’ensemble des retombées financières générées par ces investissements annoncés devront permettre le fonctionnement quotidien du stade de Cavani.

Le siège du CD bloqué par des manifestants en colère

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Excédés par les nuisances consécutives à l’occupation d’une partie du stade de Cavani, des riverains ont bloqué l’accès du conseil départemental de Mayotte, à Mamoudzou, ce lundi.

Un collectif d’habitants de Cavani a bloqué les accès du conseil départemental à Mamoudzou, ce lundi, dès 6h. Ils protestent contre la présence en très grand nombre de migrants africains dans l’enceinte du stade de Cavani. Composé en majorité de femmes et de mères de famille, le groupe entend maintenir son blocage jusqu’à évacuation du site et lance d’ailleurs un appel à toute la population de l’île pour venir grossir ses rangs.

La réunion prévue ce mardi entre la préfecture de Mayotte et la collectivité pour examiner cette question est confirmée. Compte de la tournure prise ce matin par les évènements, le Département de Mayotte a tenté de la déplacer à cet après-midi, en vain.

Le manque de calendrier préjudiciable au Département

C’est une décision qui avait fait grand bruit, le 26 décembre. Le tribunal administratif de Mayotte a rejeté la demande d’expulsion par la force publique du camp de migrants installé aux abords du stade de Cavani. Les arguments du Département, comme l’impossibilité de faire des travaux ou la perturbation des compétitions sportives, n’ont pas convaincu la justice. Ainsi, le juge a rappelé que ce type de demande doit être motivé par un calendrier précis des travaux. Ce qui n’a pas a été présenté par le conseil départemental. Pareil pour les compétitions, si le camp se trouve dans l’enceinte, une grille sépare les installations sportives du camp. Et en ce qui concerne les conditions sanitaires, si leur état dégradé est admis, elles ne requièrent pas d’intervenir en urgence estime le juge, surtout qu’aucune solution d’hébergement n’est présentée.

Le conseil départemental, qui souhaite toujours que l’expulsion soit prononcée par la justice, a décidé de faire appel au conseil d’État.

Traverser Mayotte en bus : le rêve de Rassouldine Toumbou Fahar

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Rassouldine Toumbou Fahar a en tête de créer un projet de lignes de bus traversant Mayotte depuis qu’il a 15 ans.

Relier Bandraboua à Bandrélé ou encore Choungui à Mamoudzou en bus sera peut-être un jour possible grâce à un lycéen originaire de M’tsangamouji. Rassouldine Toumbou Fahar, 18 ans, a établi tout un business plan pour Klandoo, qui, il l’espère, sera le premier réseau de transport en commun à relier les communes au-delà de Mamoudzou.

Des lignes de bus qui traversent tout Mayotte, c’est le projet de Rassouldine Toumbou Fahar, élève de terminale en sciences et technologies du management et de la gestion (STMG). Depuis La Réunion, où il est scolarisé au lycée de Vicendo, le jeune homme travaille depuis six mois sans relâche pour un jour voir naître le réseau de transport en commun qui manque à son île natale. « Quand j’étais petit, mes parents allaient souvent à Mamoudzou depuis M’tsangamouji. Mais comme ils n’avaient pas le permis de conduire, ils devaient y aller en taxi ou en stop, et on ne pouvait pas venir avec eux », se rappelle le lycéen de 18 ans. Actuellement, les réseaux de bus ne permettent pas encore au grand public d’effectuer ces trajets, Caribus ne devant couvrir que le territoire de Dembéni-Mamoudzou et Halo’ étant réservé au transport scolaire.

Au fil du temps, cette frustration a nourri l’ambition de Rassouldine Toumbou Fahar d’offrir à Mayotte son premier réseau de bus inter-communes, qu’il compte appeler Klandoo. Une référence à un reportage qu’il a vu sur les taxis clandestins au Cameroun, surnommés les clandos. Des taxis clandestins présents à Mayotte, que le jeune homme souhaite concurrencer.

Étude de marché, plan de financement, projection des bénéfices sur trois ans, prévision des ressources humaines, cartographie des futures lignes et même montant des amendes en cas de non-présentation de ticketRassouldine Toumbou Fahar s’est privé de nombreuses sorties entre amis ces derniers mois pour avoir d’ores et déjà un document à présenter à de potentiels investisseurs. « J’ai contacté plusieurs organismes qui pourraient donner des subventions, comme la BGE par exemple (association d’appui à la création d’entreprise, N.D.L.R.). J’attends des retours pour la rentrée », indique celui qui doit passer son baccalauréat cette année.

Sept lignes pour faire le tour de Mayotte

Dans les plans du jeune mahorais, le réseau Klandoo devrait comporter à terme sept lignes de bus qui traverseraient Mayotte du Nord au Sud et d’Est en Ouest. Mais pour commencer, il souhaite se concentrer sur une seule ligne, la N2 bis, qui relierait Bandrélé à Bandraboua en passant par Mamoudzou et la baie de Longoni. « C’est là qu’il y a le plus de trafic », justifie le jeune homme qui s’est aidé de données de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) pour déterminer les trajets qui seraient les plus demandés.

Un projet très ambitieux, mais auquel Rassouldine Toumbou Fahar croit dur comme fer. S’il compte poursuivre ses études à La Réunion après son bac tout en développant Klandoo, il sait déjà que ses premières économies serviront à l’achat du bus d’occasion qui inaugurera les premiers trajets. « Dès que j’ai un salaire, je fais un crédit à la banque », assure avec détermination celui qui a déjà calculé que Klandoo pourrait être rentable avec un bus de 16 places.

S’il n’en est qu’à un stade embryonnaire, ce projet détaillé donne un exemple de ce que la jeunesse mahoraise a comme rêve pour son territoire. « Il ne suffit pas de se lancer, il faut y croire », insiste Rassouldine Toumbou Fahar.

Élisabeth Borne n’est plus Première ministre ce lundi soir

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Ministre depuis 2017, Elisabeth Borne était à la place numéro une depuis le début du deuxième quinquennat d'Emmanuel Macron, en mai 2022. Ici, elle rencontrait les policiers municipaux de Dembéni, le 8 décembre 2023.

Après un entretien avec Emmanuel Macron, Élisabeth Borne lui a présenté sa démission, ce lundi. En tant que Première ministre du deuxième quinquennat du président de la République, elle a dû mener à terme deux lois compliquées, celle sur le recul de l’âge de la retraite et la dernière sur l’immigration. Deux sujets-phares qui ont créé des remous au sein de la majorité. Son ancien directeur de cabinet, Aurélien Rousseau, ayant même démissionné du poste de ministre de la Santé.

Celle qui est ministre depuis 2017 paie ici l’envie de second souffle d’Emmanuel Macron. « Madame la Première ministre, chère Élisabeth Borne, votre travail au service de notre Nation a été chaque jour exemplaire. Vous avez mis en œuvre notre projet avec le courage, l’engagement et la détermination des femmes d’État. De tout cœur, merci », remercie le chef de l’État, ce lundi soir.

A Mayotte, on retiendra sa venue, le 8 décembre, en pleine crise de l’eau, ses décisions de distribuer des bouteilles d’eau à l’ensemble de la population et de payer les factures des Mahorais de septembre à janvier, ainsi que sa promesse faite en juillet 2023 de proposer une loi spécifique à Mayotte « dans les six mois ».

Pas de distribution d’eau à Mamoudzou ce mardi

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Les différents sites de distribution de bouteilles d’eau potable seront exceptionnellement fermés, ce mardi 9 janvier, dans la commune de Mamoudzou. Celle-ci indique que ses agents « sont mobilisés pour un événement interne ». La distribution reprendra dès ce mercredi 10 janvier.

Camp de migrants à Cavani : le siège du Département bloqué ce lundi par des manifestants en colère

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Excédés par les nuisances consécutives à l'occupation d'une partie du stade de Cavani, des riverains ont bloqué l'accès du conseil départemental de Mayotte, à Mamoudzou, ce lundi.

Un collectif d’habitants de Cavani bloque les accès du conseil départemental de Mayotte, à Mamoudzou, depuis ce lundi matin, 6h. Ils protestent contre la présence en très grand nombre de migrants africains dans l’enceinte du stade de Cavani. Composé en majorité de femmes et de mères de famille, le groupe entend maintenir son blocage jusqu’à évacuation du site et lance d’ailleurs un appel à toute la population de l’île pour venir grossir ses rangs.

La réunion prévue ce mardi entre la préfecture de Mayotte et la collectivité pour examiner cette question est confirmée. Compte de la tournure prise ce matin par les évènements, le Département de Mayotte a tenté de la déplacer à cet après-midi, en vain.

Malgré l’intervention de la quatrième vice-présidente du Département, Zouhourya Mouayad Ben, les manifestants se sont déclarés déterminés à poursuivre le blocage jusqu’à évacuation totale des migrants africains du stade de Cavani.

Patrice Faure, de Mayotte au cabinet de l’Élysée

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Cherchant un second souffle dans son deuxième quinquennat, Emmanuel Macron a procédé à des changements dans son équipe de collaborateurs. Le président de la République a choisi Patrice Faure pour remplacer Patrick Strzoda (présent depuis 2017) en tant que directeur de cabinet. L’ancien membre des forces spéciales et de la direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) n’est pas un inconnu à Mayotte puisqu’il a été directeur de cabinet du préfet de Mayotte, de 2006 à 2008. Ce poste aux côtés de Jean-Paul Kihl, puis Vincent Bouvier, était d’ailleurs son premier au sein d’une préfecture. Après avoir cumulé les fonctions de secrétaire général à la préfecture d’Ille-et-Vilaine (où Patrick Srzoda était préfet) et directeur général de la préfecture de police de Paris, il est lui-même devenu préfet en 2017. Tout au long de sa carrière, il a gardé une attirance pour l’outre-mer, puisqu’il a travaillé au ministère de l’Intérieur, de l’Outre-mer et des Collectivités territoriales après son passage à Mayotte, a été préfet de Guyane de 2017 à 2019 et a rempli la fonction de Haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie (équivalent à préfet) de 2021 à février 2023.

Une maison close de M’tsapéré perquisitionnée mardi

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Dans le quartier Ambassadeur, à M’tsapéré, les policiers sont intervenus dans une maison utilisée par un réseau de prostitution, le mardi 2 janvier. Une douzaine de ressortissantes malgaches en situation illégale ont été interpellés et ont fait l’objet d’une procédure d’expulsion. La propriétaire, qui était à La Réunion pour les fêtes de fin d’année, a également été interpellée. Puis, elle a été transférée à Mayotte en vue de son placement en détention provisoire à la prison de Majicavo-Koropa.

Les auteurs de l’agression d’Elyassir Manroufou condamnés

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Interpellés et placés en garde à vue, deux hommes âgés de 20 ans ont été présentés au tribunal correctionnel de Mamoudzou, ce vendredi. Ils étaient accusés d’avoir agressé, le 25 décembre, Elyassir Manroufou et son frère dans un bar de M’tsapéré, le 25 décembre. Les deux ressortissants congolais ont frappé le conseiller départemental de Mamoudzou 2, lui occasionnant six jours d’incapacité totale de travail (ITT), tandis que son frère a eu dix jours d’ITT pour le coup de couteau qu’on lui a porté au niveau de la joue. Reconnus coupables, le premier prévenu été condamné à une amende de 1.000 euros assortie d’un sursis, tandis que l’auteur du coup de couteau fera six mois de prison ferme.

Un gendarme de 31 ans se suicide à Kangani

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Faisant partie d’un escadron de gendarmes mobiles, un homme de 31 ans s’est donné la mort avec son arme de service, dans la nuit de mercredi à jeudi, rapportent nos confrères de Mayotte la 1ère. Celui-ci était logé à Kangani, dans la commune de Koungou.

Les Républicains demandent un renforcement du contrôle des frontières

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Le matin du mardi 2 janvier, les gendarmes sont allés à l’îlot Mtsamboro pour procéder à l’interpellation d’une vingtaine de migrants arrivés dans la nuit et dont la plupart sont originaires du continent africain. Face à ce nouvel exemple d’une montée en puissance d’un réseau d’immigration clandestine depuis l’Afrique des Grands Lacs, la fédération Les Républicains de Mayotte a souhaité réagir par communiqué. Celle-ci « exhorte les autorités à prendre des mesures immédiates pour faire face à cette situation préoccupante. Nous demandons instamment que ces migrants fassent l’objet d’une Obligation de quitter le territoire français (OQTF). Il est hors de question que Mayotte se transforme en une plaque tournante de l’immigration irrégulière ».

Le parti, dont le président Abdoul Kamardine est lui-même élu du canton de M’tsamboro, demande au gouvernement de « renforcer de manière significative le contrôle de nos frontières ». Selon ses représentants, il faut également une meilleure collaboration avec les pays africains, à la fois avec les Comores qui servent de transit, mais aussi les pays de départ des candidats à l’immigration, afin qu’ils facilitent les reconduites à leurs frontières. « La Fédération Les Républicains de Mayotte et les élus du territoire restent fermement engagés dans la préservation de l’intégrité territoriale et la sécurité de Mayotte, et continueront à exercer une pression constante sur le gouvernement pour des actions concrètes et immédiates face à cette situation préoccupante », défend le parti politique.

La circulation alternée à Mamoudzou élargie aux vendredis et samedis ?

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Les travaux du Caribus, dont la première pierre a été posée le 11 février 2022, modifient durablement le réseau routier dans l’agglomération de Mamoudzou.

Depuis le 15 décembre, les restrictions de circulation ne sont plus en vigueur dans la commune de Mamoudzou en raison d’un trafic allégé pendant les vacances. Elles seront de retour dès le lundi 15 janvier avec un nouvel arrêté qui pourrait concerner aussi les vendredis et samedis exclus jusque-là.

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La prison de Majicavo finit l’année sur des chiffres records

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Contrairement aux autres secteurs de la prison, le quartier des mineurs n’est pas touché pas la surpopulation.

Les dernières données du ministère de la Justice, rendues publiques fin décembre, confirment une surpopulation record en France et un taux d’occupation tout aussi important pour la prison de Majicavo-Koropa. Le centre de détention était occupé à 315,8% au 1er décembre 2023.

Avec 75.677 personnes derrière les barreaux au 1er décembre 2023, les prisons françaises n’ont jamais été aussi remplies. La prison de Majicavo ne déroge pas à la règle. Elle fait même figure d’exemple avec la densité carcérale la plus importante du territoire national. Son centre de détention accueille 360 condamnés pour 114 places (315,8%). C’est le taux le plus élevé, loin devant la maison d’arrêt de Nîmes (228%), le centre pénitentiaire de Perpignan (211,7%) ou encore la maison d’arrêt de Lons-le-Saunier (213,3%) dans le Jura. Il s’agit d’un nouveau record pour le centre de détention. Ces derniers mois, le nombre d’occupants tournait davantage autour des 300, avec un pic au 1er juin à 339.

La partie maison d’arrêt de l’établissement mahorais (où des détenus attendent d’être jugés) est tout aussi suroccupée avec 284 prisonniers pour 164 places (173,2%). Au 1er décembre, le quartier des mineurs d’une trentaine de places n’est rempli qu’aux deux tiers, quant à celui des femmes, il n’est occupé qu’à moitié (trois sur six places).

Des prévenus éparpillés

Le centre de détention accueille normalement des prisonniers pour des peines longues. Sauf que la surpopulation est telle que des détenus accueillis sont mis là même s’ils purgent des petites peines ou sont en attente de leurs procès. Pour le délégué syndical, la surpopulation pousse les prisonniers à être de plus en plus récalcitrants. Et l’insécurité actuelle n’améliore en rien la vie à l’intérieur de la prison. « Sur les cinq derniers jours, on a fait rentrer vingt détenus », nous rappelait Mouhamadi Houmadi, le secrétaire FO Justice, le 22 décembre.

Alors qu’ils ont été stoppés en raison du mécontentement des agents de La Réunion, les transferts vers d’autres établissements pénitentiaires ont repris. « On est solidaires avec eux, et eux, avec nous. Nous aussi, on trouve que c’est déplacé le problème », poursuit le représentant FO Justice. Chaque semaine, en alternance, un départ se fait de nouveau vers La Réunion et la métropole. Mais la situation restera tendue tant que l’extension de l’actuelle prison (en étude) et la construction de la deuxième (deux sites seraient privilégiés) ne sont pas réalisées.

Deux détenus décédés dans la nuit du 21 au 22 décembre

Les surveillants pénitentiaires de la prison de Majicavo-Koropa ont découvert les corps inertes de deux prisonniers, vers 7h, le matin du vendredi 22 décembre. Alors que les deux ne partageaient pas la même cellule, la drogue est la cause des décès. La chimique ou le bangué circulent ainsi à l’intérieur du seul établissement pénitentiaire de l’île grâce à des complices en dehors. « Il y a des filets antiprojections, mais ils arrivent régulièrement à monter dessus », reconnaît le syndicaliste. Il arrive parfois que les prisonniers soient envoyés à l’hôpital en raison de la consommation de drogues. Mais les décès « sont assez rares ».

Selon nos informations, l’un des détenus retrouvés morts est un des meurtriers de Christophe Brousset, un restaurateur de 38 ans poignardé à Kawéni en avril 2016 alors qu’il venait chercher son fils au judo. Agé de 22 ans, il avait été condamné à vingt ans de prison au mois de mars.

Des accouchements reportés sur des maternités déjà surchargées

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Natalis Yankoub-Dine, aide-soignante, et Abdallah Allaoui Andjilati, auxiliaire puériculture, informent : « Les sage-femmes ne restent pas longtemps ».

Les soignants de la maternité de Mamoudzou, déjà en suractivité, appréhendent les pics de naissance à venir. En effet, ne restaient ouvertes que les maternités de Kahani, Mamoudzou et Petite-Terre pendant les vacances.

Bonne nouvelle : « La maternité de Kahani n’a jamais fermé et ne fermera pas. Elle tiendra pour les vacances scolaires », pose le directeur général de l’Agence régionale de Santé (ARS), Olivier Brahic, décisionnaire. Sa fermeture, à l’image des services de M’ramadoudou et Dzoumogné respectivement arrêtés depuis juillet et décembre de cette année, faute d’effectifs suffisants pour fonctionner, reste cependant « une option » pour les prochains mois. Un scénario que les soignants de la maternité de Mamoudzou, en sous-effectifs également, ont pris le temps d’imaginer en amont de cette décision. Sans appel, la situation serait catastrophique.

« Il n’y a pas beaucoup de médecins, pas beaucoup de sage-femmes et pas assez de lits. Au lieu de fonctionner avec des chambres à deux lits, elles sont toutes triplées », rapporte Natalis Yankoub-Dine, prête « à tout faire pour l’hôpital », y compris « parler de la situation si on veut qu’elle change ». Cette aide-soignante pleine de peps a intégré le centre hospitalier de Mayotte (CHM) en 2000. Elle était présente cet été lorsque la maternité de M’ramadoudou, dans la commune de Chirongui, au sud de l’île, a fermé le 3 juillet. « C’était déjà très compliqué. Il y a une limite mais on ne la respecte pas quand on est obligé. On place des lits dans des brancards, en salles d’attente, salles de réveil, dans les couloirs et on ajoute des rideaux. Et on réalise des sorties précoces », explique-t-elle. Sur les fiches servant à consigner le lieu de placement des patientes, ces systèmes D figurent d’ailleurs sous la liste des lits réglementaires.

« Il est arrivé qu’en tant qu’aide-soignante, je fasse le travail de sage-femme »

Depuis le début de l’année jusqu’à mi-décembre, le service de Mamoudzou a enregistré 7.750 naissances. « On passera les 8.000 », assure l’aide-soignante. En moyenne, l’équipe situe les pics de naissance dans la période de Noël. « Même si curieusement, peut-être du fait de l’insécurité poussant des femmes qui ont les moyens d’aller accoucher en métropole ou à La Réunion, ou des opérations Wuambushu, on ne traverse pas encore ce pic », détaille une sage-femme. Ce pic perdure, ou se manifeste davantage, durant les mois de janvier, février et mars. Le tout, pour un service qui, sur un jour ordinaire de mi-décembre, compte, en présentiel, 60 professionnels. Deux sage-femmes et une dite « transfert » comprises. Dont deux arrivées il y a quelques mois qui doivent se former à une organisation « qui n’a rien à voir avec la métropole ». Or, pour fonctionner, l’une de ces professionnelles indique qu’il faudrait 75 personnes en poste en tout.

L’Agence régionale de santé estime quant à elle que, « dans la théorie », pour répondre à la demande de tout le territoire, l’île aurait besoin de 170 professionnels tous services de maternités confondus. « On est à peu près à la moitié », renseigne le directeur général.

Natalis Yankoub-Dine confie : « Il est arrivé qu’en tant qu’aide-soignante, je fasse le travail de sage-femme. Je ne vais pas regarder le bébé et lui demander : « Alors, quand est-ce que tu viens ? ». Non, si elles sont toutes occupées, il faudra que j’y mette les mains. C’est déjà arrivé. » Un autre membre du service enchaîne : « Je n’ai jamais vu une telle déchéance. Avant cette année, on arrivait quand même à proposer une offre certes limitée, mais globalement satisfaisante. Là, on fait moins de suivi pour les patientes alors que les femmes à Mayotte ont des complications plus nombreuses puisque leur santé en général est plus fragile qu’en métropole. »

« On augmente les possibilités de morbidités et de morts fœtales »

Mais encore faut-il qu’elles y arrivent, au site de la maternité. L’augmentation du temps de trajet à cause des fermetures des maternités au nord (Dzoumogné, dans la commune de Bandraboua) et au sud de l’île (M’ramadoudou), additionnée aux embouteillages et surtout, aux problèmes d’insécurité sur les routes pendant les interventions, font craindre le personnel médical « d’augmenter les possibilités de morbidités et de morts fœtales ».

« Et on sait que pour le Smur (N.D.L.R. structure mobile d’urgence et de réanimation), les pompiers, les ambulances, les femmes enceintes, même sur le point d’accoucher, ne sont pas des priorités. Les femmes nous le disent », témoigne une consœur. « Ils leur disent de se rapprocher de la route pour prendre un taxi, venir par leurs propres moyens. On va avoir de plus en plus d’accouchements « sauvages » sur l’île, dehors, dans les ambulances… Et pas en toute sécurité », conclut cette professionnelle inquiète. Ce à quoi le directeur général de l’ARS dit être « très vigilant », rappelant aussi la mobilisation d’ambulances privées dont une ambulance de garde mise en place depuis deux ans.

Pas de prévisions de réouvertures

Alors si la maternité de Kahani, au centre-ouest de l’île, venait à fermer également, même si cette option a été écartée grâce à des renforts, le personnel du CHM s’attend à une « surcharge de travail » mêlée à des tensions. « Les femmes ne comprennent pas qu’il n’y a plus de place », développe l’aide-soignante.  « Il y a des gens qui sont sur les nerfs. Ça peut dégénérer. »

Interrogé sur ces manques d’effectifs, le directeur de l’ARS reconnaît une situation « compliquée » et informe, sans en dire plus, que des mesures devraient être prises prochainement par le CHM pour endiguer le phénomène. En parallèle, il espère, les périodes de fête terminées, de nouveaux renforts à Mayotte. « Une tendance observée chaque année. » Sans toutefois s’engager à annoncer telle ou telle ouverture ou fermeture de services. « Par expérience, quand on veut trop planifier, les choses ne se passent jamais comme on a prévu. Il faut être vigilant et très agile. » Une donnée bien assimilée par le personnel de la maternité de Mamoudzou : « C’est au jour le jour ».

Quelques chiffres de l’Agence régionale de Santé

Depuis le début de l’année, 1.000 professionnels de santé de la réserve sanitaire sont venus ponctuellement en renfort, tous services confondus à Mayotte. Parmi lesquels, il faut compter 250 sage-femmes avec des contrats courts.

En 2022, pendant le pic de naissances, les deux maternités fermées à ce jour, Dzoumogné (fermée l’été, réouverte du 19 octobre au 12 décembre puis refermée) et M’ramadoudou (fermée depuis le 3 juillet), ont cumulé 161 naissances en décembre, 82 en janvier et 102 en février.

Une application collaborative est née afin d’éviter les barrages

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Moulaili Saïdi, 25 ans, est un développeur d’applications mahorais. Il assure avoir voulu « garder le côté communautaire » du groupe Facebook éponyme.

Moulaili Saïdi, un développeur mahorais, a créé une application mobile (uniquement sur Android) pour faciliter le quotidien des usagers de la route sur l’île. « Infos Route Mayotte » s’inspire du célèbre groupe Facebook tout en proposant des fonctionnalités plus performantes.

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Pour éviter les barrages et les lanceurs de pierres, mieux vaut être informé « en temps réel » des évènements sur les routes de l’île. Pour cela, diverses options s’offrent aux Mahorais : les réseaux sociaux et le bouche à oreille en font partie. Probablement les ingrédients du succès du groupe Facebook « Infos Route à Mayotte » qui, après huit années d’existence, fédère plus de 100.000 usagers de la route. Seulement, parfois, on s’y perd un peu dans les différents « post » relayés par les membres. Blagues, actualités diverses et variées, infos décalées… « On n’entend pas toujours parler de circulation routière », constate Moulaili Saïdi, 25 ans, un développeur web mahorais basé dans l’Hexagone.

Pour faciliter la prise d’informations des usagers de la route souhaitant circuler dans des conditions optimales d’un point A à un point B, le jeune homme qui a grandi à Koungou a développé une application éponyme au groupe populaire sur les réseaux. « La communauté a plutôt bien accueilli l’idée. C’était comme un défi, je me suis dit pourquoi ne pas le faire ? », raconte le jeune Mahorais.

Le « Waze » de Mayotte

En février 2023, le développeur sort une première version de l’application. Cette dernière a trop de « bugs » et mérite d’être améliorée pour fluidifier son utilisation. Moulaili, en marge de ses études en alternance, pose une semaine pour se consacrer à plein temps à l’élaboration de l’outil. Le résultat est là : développée via la plateforme Android Studio, « Infos Route Mayotte » est disponible depuis peu sur Google Play, plateforme qui centralise les applications réservées aux utilisateurs de téléphone Android.

Comment ça fonctionne ? Une fois téléchargée, « Infos Route Mayotte » propose à ses utilisateurs un fil d’informations avec l’ensemble des signalements effectués par les automobilistes sur la route. Avancée importante : les personnes utilisant l’application peuvent confirmer ou infirmer les informations diffusées. Si l’une d’entre elles s’avère désuète ou partiellement inexacte, une fonctionnalité autorise l’utilisateur à apporter des précisions dans un commentaire.

« J’ai voulu garder le côté communautaire du groupe Facebook », fait valoir Moulaili. Plus technique, le développement d’un second volet offrira aux usagers des choix d’itinéraires en cas de barrage à l’aide d’un algorithme. Comme l’application mondialement connue Waze, sauf qu’en lieu et place des contrôles des forces de l’ordre, ce sont les caillasseurs et émeutiers qui devront être esquivés.

Il est important de souligner que cette version de l’application est actuellement à l’essai. Moulaili concède que quelques bugs sont en cours de correction. Pour les utilisateurs de la marque à la pomme, il faudra encore patienter quelques semaines avant d’installer l’application, qui compte déjà plus de 500 fidèles d’après son créateur.

L’application Infos Route Mayotte est disponible uniquement sur la plateforme Android Studio.

Les Super Jeunes de Bandrélé à la troisième place du Meilleur chant folklorique

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La troupe de chanteurs et danseurs de Bandrélé était l’une des dix participants du concours « Quel sera le meilleur chant folklorique de France ? », un événement organisé et diffusé sur France 3, ce vendredi 5 janvier. Suivant le principe de cette émission, chaque passage était jugé par les chanteurs Vincent Niclo, Marie Myriam, Magali Ripoll et le pianiste André Manoukian. Dans la salle du Royal Palace, à Kirrwiller, en Alsace, les Super Jeunes ont mis l’ambiance au cours de leurs deux prestations et à chaque fois avec des costumes traditionnels différents, ce qui leur a permis de décrocher la troisième place lors de cette édition consacrant la jeunesse puisque que c’est le groupe de jeunes chanteurs de la maîtrise Sainte-Philomène de Haguenau (représentant le Grand Est) qui est arrivé en tête. Une autre île, la Corse, a terminé deuxième avec les quatre chanteurs d’Alba in scena.

Les membres de la troupe de Bandrélé n’en ont pas fini avec les grands voyages puisqu’ils se produiront à Taïwan en août 2024 pour un show international cette fois.

Pour revoir l’émission en replay : www.france.tv/france-3/le-grand-concours-des-regions/5559327-quel-sera-le-meilleur-chant-folklorique-de-france.html

Élection aux Comores : Avant dimanche prochain, les candidats jouent leurs dernières cartes

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Un rassemblement du parti Orange en novembre dernier à Moroni.

Si les candidats en lice multiplient les tournées dans les îles pour convaincre les électeurs à voter pour eux, le dimanche 14 janvier, les opposants hostiles à l’organisation de ces élections continuent de leur côté à appeler à l’abstention. Une manifestation est prévue ce mardi par les partisans du boycott.

Les Comoriens sont appelés aux urnes le 14 janvier. Après une première semaine morose, la campagne pour l’élection du président de l’Union des Comores a décollé et retrouvé son ambiance habituelle. Depuis le 25 décembre, les six candidats qui briguent la magistrature suprême sillonnent les îles.  Au cours de cinq derniers jours, on a vu surtout l’ancien président de l’Assemblée nationale, Hamidou Bourhane, rameuter ses troupes à Anjouan, très prisée par tout prétendant en raison de son poids électoral. Ce fidèle de l’ex-président Ahmed Abdallah Sambi, dont il fut également ministre de l’Intérieur, se présente à cette élection en indépendant. Arrivé en cinquième position lors de la présidentielle de 2016, Hamidou Bourhane promet de « reconstruire les Comores ».  Durant ses tournées, il défend un programme axé sur dix points, dont l’éducation. « Le coran doit être enseigné à nos enfants dans les écoles. Les enseignants arabes auront droit au même traitement que leurs collègues des autres disciplines. Une fois élu, je m’engage à se pencher sur l’inclusion des enfants handicapés qui sont livrés à eux-mêmes », a déclaré l’homme d’État dans une intervention faite à Dindri, sur l’île d’Anjouan. Le pays dispose seulement d’un seul centre qui accueille les enfants nés avec des handicaps. Le candidat numéro 6, originaire de la même région que le sortant Azali Assoumani, a dénoncé la zizanie semée entre les habitants des îles par le régime actuel. « Ce n’est pas normal que pour faire une carte d’identité ou un passeport, vous soyez tous obligés de vous rendre à la Grande Comore. Je mettrai fin à cela », a lancé l’homme d’État, lors de sa tournée à Anjouan. Durant cette campagne, de nombreux sujets n’échappent pas aux débats. 

Constitution, chômage…

C’est le cas du chômage. Un jeune Anjouanais qui est rentré de Mayotte depuis plus d’un an a interpelé le candidat Bourhane par ces mots. « Nous attendons que vous nous trouviez une solution à cette vie en ouvrant des entreprises. On en a marre de rester assis dans ces places à ne rien faire. A force de se retrouver là, sans repères, on finira par devenir des délinquants », a-t-il alerté. L’ex-gouverneur de la Grande Comore, Mouigni Baraka Said Soilihi, lui a annoncé qu’en cas de victoire, l’État prendrait en charge les fournitures scolaires des élèves, du primaire à la terminale. Quand il dirigeait l’île, de 2010 à 2016, le gouvernorat avait distribué pendant une rentrée quelques fournitures à tous les enfants de la Grande Comore, mais seulement ceux du primaire. « Pour étendre une telle initiative, et mettre en place une mutuelle de santé, je réduirai le train de vie de l’État », a ajouté, Mouigni. Celui qui participe à sa troisième élection présidentielle d’affilé, a vivement critiqué les multiples voyages du président sortant qui plombent les caisses de l’État. « Je réduirai le salaire du président de la République, avoisinant selon certains les 17 millions de francs comoriens. Celui-ci ne doit pas dépasser les 7 millions », estime le chef du parti Rdce qui accuse Azali de vouloir user de tous les moyens pour installer son fils, Nour El-Fath, à la tête du pays après sa réélection. Il faut dire que l’idée de revoir le salaire du locataire de Beit-Salam, séduit également le docteur Salim Issa Abdallah, le candidat du parti Juwa, dont l’arrivée sur l’île d’Anjouan le 2 janvier, avait entrainé quelques incidents qui ont conduit les forces de l’ordre à lancer des gaz lacrymogènes.

Sécurisation des élections

Les autorités s’appuyant sur une note émanant de la commission électorale nationale indépendante (Ceni), ne voulaient pas que les sympathisants marchent en formant des caravanes. Mais en dépit de ces évènements, le parti de l’ex-président Ahmed Abdallah Sambi a continué sa campagne s’attaquant au bilan du régime actuel qui a pu revenir au pouvoir grâce au soutien apporté par le Juwa, en 2016 durant le deuxième tour.  « Si je suis élu, je remettrai le pouvoir à un enfant d’Anjouan en 2026 et nous modifierons cette constitution en faisant revenir la tournante qui, permettait à chaque enfant de ce pays d’avoir la chance de devenir président », a promis Salim Issa. Le camp présidentiel, qui a été chassé dans plusieurs localités ce week-end par des habitants révoltés, essaie de se convaincre qu’il l’emportera dès le premier tour. Du côté de la société civile et des candidats de l’opposition, les appels à la sécurisation des voix se multiplient. L’objectif est d’éviter que les irrégularités de 2019 ne se reproduisent. A Mohéli, la polémique née après la désignation des membres de bureau de vote fait renforcer les craintes exprimées depuis toujours par les partisans du boycott, qui restent convaincus que le vote du 14 janvier ne sera pas transparent. Certains d’entre eux assurent que le scrutin n’aura pas lieu. Comptent-ils empêcher la tenue des élections ? Possible. Mais on en saura probablement plus ce mardi durant leur manifestation, même si celle-ci a moins de chance d’être autorisée.

Cinq candidats pour une seule place

Outre le président Azali Assoumani (Convention pour le renouveau des Comores), cinq candidats mettent leur nom sur les bulletins, le 14 janvier, en même temps que les postulants aux postes de gouverneurs des trois îles. Le docteur Salim Issa Abdillah est le représentant de la coalition d’opposition Nalawe et membre du parti Juwa (celui de l’ex-président Sambi). On retrouve aussi l’ancien président de l’Assemblée nationale Hamidou Bourhane (indépendant), et l’ancien ministre de l’Intérieur, Mohamed Daoudou (Orange). Lui aussi passé par les ministères, Aboudou Soefou (Tsasi) est le sixième candidat.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes