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« Il a failli mourir sur le champ de l’éducation »

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Dans une vidéo diffusée sur le net, Gérard Rouvera apparaît ensanglanté, le visage maculé. Il rapporte avoir été agressé par des jeunes à la pointe de Koungou, lundi, au retour du lycée de Dzoumogné. Son collègue, Patrick Dedieu, témoigne à sa place, avec son autorisation.

« Il s’est vu mourir. » Patrick Dedieu, professeur au lycée de Dzoumogné, sera notre seul témoin de ce qu’a vécu son « collègue ami », Gérard Rouvera, blessé lundi. Depuis son agression par des jeunes à la pointe de Koungou, « tout près de chez lui », ils échangent par téléphone. Selon le premier, « il ne veut pas en parler, il est trop fatigué. »

Dans une vidéo partagée sur les réseaux sociaux, l’homme de 62 ans apparaît en sang, complètement hagard, en train de se faire soigner, « certainement chez un membre de sa famille », juste après l’agression. Patrick Dedieu l’a visionnée mardi. « Ça fait trois ans que l’on discute tous les jours, on boit le café ensemble. Je ne l’ai pas reconnu. Ce n’est pas le même visage. » C’est un collègue qui informe qu’une attestation d’arrêt de travail a été envoyée à la direction du lycée au nom de Gérard Rouvera. Concertés, Patrick Dedieu parle en son nom pour retracer cet événement. Pour lui, « Gérard a failli mourir sur le champ de l’éducation. »

Ce professeur d’histoire, géographie et de français rentrait du lycée, lundi, dans l’après-midi, quand sa voiture a commencé à être entourée par des jeunes à un barrage. Gérard Rouvera reçoit des coups sur la tête. « Ils l’ont massacré. » Il n’a pas de souvenirs de ce qu’il s’est passé ensuite, ni comment il est rentré. « Je pense qu’on l’a déposé. » Il ne serait pris en charge par les secours que trois ou quatre heures après pour être conduit au centre hospitalier de Mayotte (CHM). Le crâne est fracturé. Un muscle du bras est coupé. Le blessé rentre chez lui le soir-même et a déposé une plainte en gendarmerie. « Mais il n’a aucune information sur son état de santé, ce qu’il doit faire. » C’est son frère médecin en métropole qui le conseille. La compression au crâne l’empêcherait de prendre l’avion pour être évacué.

« C’est sidérant parce que ce sont des jeunes qu’on côtoie »

« Là, c’est en train de retomber. Il se sent désemparé et souffre certainement d’un syndrome post-traumatique, comme on n’en parle pas assez chez les enseignants. Ça fait quinze ans qu’il vit ici, il aime vraiment Mayotte. Il ne me l’a pas dit comme ça mais je pense qu’il va partir », raconte Patrick Dedieu à qui cette histoire fait penser à d’autres récits de collègues partis du jour au lendemain après avoir dû se calfeutrer sous des tables de classes avec des élèves ou subi une agression, un billet d’avion vers la métropole. Il a notamment le souvenir d’un enseignant de la trentaine d’années, agressé, mâchoire cassée. « Ce sont des séquelles que l’on garde à vie. »

« Depuis six ans, il y a eu au moins cinq enseignants agressés, rien que pour ce lycée », indique-t-il. « C’est sidérant parce que ce sont des jeunes qu’on côtoie quotidiennement. On ne sait pas si on va en voir le bout. » Il regrette le manque de psychologues mais aussi de consignes de la part du rectorat. Même si, rappelle-t-il, la direction n’oblige aucun enseignant à se rendre au travail, où le lycée ne compterait qu’environ 20 élèves par jour sur les 700 scolarisés et où des professeurs, bloqués par les barrages, ne seraient pas revenus depuis deux mois. « La semaine dernière, des élèves trouvaient encore le moyen de venir en traversant à pied les barrages et en sautant de taxis en taxis, mais ils ne prennent plus le risque. »

« À quoi ça sert ? », s’interroge-t-il. Dans un groupe WhatsApp qui regroupe plusieurs enseignants partagés entre « le découragement, la sidération et la colère », la décision est prise, qu’au retour au lycée, il y ait une discussion autour des évacuations. Mais aussi sur quoi faire lorsqu’il y a des barrages. « Lorsque l’établissement est ouvert, des enseignants essaient quand même de venir pour voir s’il y a des élèves. Il faudrait dire que c’est trop dangereux. »

Crise de l’eau : la réouverture du réseau reporté à Bouyouni

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En raison de mauvaises conditions de sécurité pour accéder aux ouvrages, la société mahoraise des eaux (SMAE) n’a pas pu rouvrir les vannes dans le village de Bouyouni, ce jeudi 1er février. La réouverture du service d’eau dans le cadre des tours d’eau a été reportée à ce vendredi.

« Il faut changer les règles migratoires à Mayotte »

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A nos confrères du journal Le Point, ce jeudi, Gérald Darmanin a rappelé les problèmes liés à l’immigration sur le territoire mahorais, notamment la saturation des services publics. « Il faut changer les règles migratoires », reconnaît-il. Il ajoute aux enjeux, la départementalisation qui n’est pas aboutie et le transport à adapter grâce à une plus grande utilisation du lagon. Il promet « un projet de loi fort » aux Mahorais.

Les Forces vives condamnent les barrages clandestins

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Ce 1er février, les forces vives de Mayotte ont sonné l’alarme sur la situation de plus en plus préoccupante liée à la montée de l’insécurité dans l’île. Elles ont déclaré dans un communiqué que « des délinquants ont créé leurs propres barrages, profitant de la situation actuelle pour racketter la population ». Ça a été notamment le cas à Passamaïnty, Tsararano ou Koungou.

Afin de clarifier la situation, les Forces vives ont pris l’initiative de publier la liste des barrages tenus par le mouvement. Les points de blocage signalés sont au nord sont Mtsahara, Bandraboua, Dzoumogné, Kangani, Koungou et Mtsangamouji. Pour le centre de l’île : Combani, Tsingoni, Miréréni, Passamainty, Coconi, Tsararano et Chiconi. Bandrélé et Chirongui sont les seuls du sud de Mayotte.

La tension a atteint un point critique à la suite de la tentative du préfet de Mayotte, Thierry Suquet, d’ouvrir les barrages tenus par les collectifs et des riverains regroupés sous le nom des Forces vives de Mayotte. Le vendredi 26 janvier, le préfet de Mayotte a émis un appel pressant en faveur de la levée immédiate des barrages, tout en exprimant le désir d’une collaboration du collectif des citoyens de Mayotte 2018. Ce n’est toujours pas le cas, plusieurs axes routiers étant bloqués. Face à cette situation, les Forces vives appellent à la vigilance et à l’unité pour faire face aux défis croissants liés à l’insécurité.

Hippocampus : le spectacle de samedi annulé

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L’association Hippocampus, qui organise des événements culturels dans l’enceinte de l’Université de Mayotte, indique que le spectacle de conte prévu samedi après-midi est annulé « au vu des événements en cours qui rendent la circulation dans l’île problématique ». Il sera reporté à une date ultérieure. « Nous nous retrouverons bientôt quand tout sera rentré dans l’ordre », ajoute l’association, avant d’annoncer une surprise pour le 30 mars.

A Dembéni, « on ne sait pas ce qui va se passer par la suite »

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Le garage « Service Plus » et la quincaillerie « Souloubou » sont partis en fumée dans la nuit du 31 janvier au 1er février.

Les dégâts causés par les dernières nuits d’émeutes dans la commune de Dembéni mettent l’économie locale en péril. Deux garages et une quincaillerie ont été incendiés au cours d’affrontements entre des jeunes des villages de Dembéni et Tsararano. La municipalité mise tout sur la médiation et commence à chiffrer ses pertes.

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Trois mois de prison requis contre Salime Mdéré

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Vice-président du conseil départemental de Mayotte, Salime Mdéré a été jugé, ce jeudi, à La Réunion pour des propos tenus sur le plateau de Mayotte la 1ère, le 24 avril 2023.

Une peine de prison avec sursis, trois ans d’inéligibilité et 5.000 euros d’amende est requise contre Salime Mdéré. Le vice-président du Département de Mayotte était jugé à La Réunion, ce jeudi, pour des propos datant du 24 avril 2023 sur le plateau de Mayotte la 1ère. La décision sera rendue le 7 mars.

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Un comité de soutien l’attendait au tribunal de Saint-Denis de La Réunion.

Le premier vice-président du conseil départemental de Mayotte était jugé, ce jeudi, au tribunal de correctionnel de Saint-Denis de La Réunion, à la pour « incitation à la haine à raison de leur origine » et « provocation à la commission d’atteintes à la vie », après des propos tenus sur le plateau de Mayotte la 1ère, le 24 avril 2023. Au tout début de l’opération Wuambushu, le conseiller départemental du canton de Bouéni avait réagi après des images de bandes semant la terreur dans les rues de Tsoundzou. « Ces délinquants, ces voyous, ces terroristes, un moment donné, il faut peut-être en tuer. Je pèse mes mots. Il faut peut-être en tuer pour… », s’était-il emporté, avant de présenter ses excuses post-émission pour « ces propos qui ont dépassé [sa] pensée ». 

Avocat de l’élu mahorais, maître Yanis Souhaili a rappelé le contexte dans lequel les propos sont tenus et a confirmé avoir demandé la relaxe. « Ce sont les propos malheureux d’un élu conscient de la situation, exaspéré par ce qui se passe. Vous êtes là, à La Réunion, vous pouvez aller travailler tranquillement, vous pouvez rentrer le soir. Nous, la première chose qu’on fait, c’est de vérifier sur les réseaux sociaux où ça caillasse, où il y a des barrages. La journée, les parents ne sont jamais tranquilles, parce qu’il y a des intrusions dans les établissements scolaires avec des violences graves. », a-t-il dit à la sortie de l’audience, reprenant des éléments de sa plaidoirie.

Maître Emmanuel Daoud, qui défend la Ligue des droits de l’homme (qui demande un euro symbolique dans cette affaire), évoque lui aussi le contexte. « C’est jeter de l’huile sur le feu. C’est se comporter comme un pyromane, un incendiaire. Au contraire, le contexte mahorais n’est pas un contexte qui devrait inciter à la libération de la parole et aux excès en tout genre. Au contraire, on doit faire preuve de mesure, de pondération, de circonspection. Et si on n’est pas capable de le faire, on fait un autre métier, ou alors, on n’est pas un élu de la République », estime l’avocat, qui rejoint son confrère sur le fait que « l’État abandonne ce territoire de la République ».

Trois mois de prison avec sursis, trois ans d’inéligibilité et 5.000 euros d’amende ont été requis contre Salime Mdéré. La décision sera rendue le 7 mars.

Valoriser les bons élèves avec « Questions pour une école championne »

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« Questions pour une école championne » rassemble des élèves de cinquième autour d’une compétition de sciences.

Les deux premiers matchs de « Questions pour une école championne » se sont déroulés ce mercredi, au collège Kawéni 2, à Mamoudzou. Cette compétition de connaissances dans le domaine des sciences s’étalera sur plusieurs mois entre quatre collèges de Mamoudzou.

Les élèves de cinquième des collèges de M’gombani et de Kawéni 2 à Mamoudzou ont pu tester leurs connaissances scientifiques ce mercredi lors de la première session de la compétition « Questions pour une école championne ». Pour la deuxième année consécutive, les professeurs de physiquechimie du collège K2, Mame Birame Niakh et Abdourahmane Thiam, ont organisé cet événement qui opposera les collèges publics K1, K2, celui de M’gombani et le collège privé les Flamboyants. « Chaque collège a sélectionné ses meilleurs élèves de 5ème en sciences et qui étaient volontaires pour participer. Chaque établissement a quatre équipes de quatre élèves qui vont s’affronter lors de différents matchs jusqu’à la finale en juin », déroule Mame Birame Niakh. Une évolution par rapport à l’année dernière, la première édition ayant opposé seulement les collèges K1 et K2.

« Comment appelle-t-on l’eau à l’état gazeux ? »

Les deux premiers matchs ont ouvert la compétition ce mercredi après-midi dans le CDI du collège K2. Les adolescents doivent cumuler le plus de points possible au cours de quatre épreuves. Un quizz théorique, animé ce jour-là par Natacha, une élève de seconde du lycée des Lumières, ouvre les hostilités dans la bonne humeur. « Comment appelle-t-on l’eau à l’état gazeux ? », « À quelle famille de matière appartient celle qui a permis de faire ce gilet en coton ? », « Qu’est-ce qui peut accélérer la fusion de l’eau à l’état solide ? »… Autant de questions qui s’enchaînent pour les deux équipes, qui ont eu deux semaines pour préparer les thèmes abordés.

Vient l’épreuve du questionnaire à choix multiple (QCM) que chaque équipe effectue sur une tablette. Puis, sous le regard du public venu de différentes écoles primaires, les groupes de M’gombani et de K2 effectuent une expérience scientifique afin de répondre à un problème posé. « Lequel du sel ou du sucre est le plus soluble ? » pour le premier match. « Quels matériaux conduisent l’électricité ? » pour le deuxième. Enfin, un questionnaire interactif sur le thème du développement durable avec l’application Kahoot, qui permet de voir en direct les réponses des compétiteurs sur un écran projeté pour le public.

« C’était bien, on a appris des choses »

Tout cela se déroule sous la supervision des deux professeurs à l’origine du projet et d’un jury composé d’élèves de seconde du lycée des Lumières. Ce jour-là, c’est le collège K2 qui remporte les deux matchs. Mais les qualifications sont loin d’être finies : il faudra encore compter quatorze matchs avant les quarts de finale. Et ce sont les points cumulés par chaque collège au fil du tournoi qui comptent.

« La compétition s’est très bien passée, je me suis sentie à l’aise parce que j’étais avec mes amis », déclare Anziza Adani, élève de cinquième au collège K2, à l’issue de la victoire de son équipe. « C’était bien, on a appris des choses. On a utilisé les connaissances qu’on avait déjà pour essayer de gagner. C’était une bonne compétition avec deux bons collèges », résume de son côté Mayane Ayouba, membre d’une des équipes de M’gombani, avec fair play.

Il tenait à cœur à Abdourahmane Thiam de proposer un projet aux bons élèves : « On fait des projets aussi pour les élèves qui ont plus de difficultés, comme le club de sciences. Mais c’est important qu’on mette en valeur les bons élèves et qu’on leur propose des projets pour s’améliorer encore, pour qu’ils aient de nouveaux défis ». Ce dernier a l’espoir de pouvoir faire un jour évoluer « Questions pour une école championne » en compétition académique.

Le personnel de Koungou attend des réponses, le recteur perplexe

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Le recteur répond au personnel du collège de Koungou en droit de retrait.

Le droit de retrait est toujours de mise au collège Frédéric-d’Archéry de Koungou depuis les événements du 24 janvier. Le personnel écrit noir sur blanc ses revendications. Le recteur, Jacques Mikulovic, exprime pourtant son incompréhension.

Au septième jour d’exercice de droit de retrait, ce mercredi, les membres du personnel du collège Frédéric-d’Achery, à Koungou, envoient une missive au préfet de Mayotte. Ils réclament des mesures sécuritaires en réaction aux violences du mercredi 24 janvier. « Nous sommes depuis une semaine sans réponse du recteur, dans une totale ignorance et sans considération à notre égard », écrit le personnel gréviste qui déclare maintenir ce droit de retrait jusqu’à l’obtention d’une réponse satisfaisante.

De son côté, le recteur, Jacques Mikulovic, reste perplexe à la lecture de la lettre. « Dire que l’on n’a rien fait, c’est nous faire un mauvais procès », réagit-il, agacé, rappelant que le directeur de cabinet du rectorat s’est déplacé au collège vendredi et que la division de construction scolaire s’y est aussi rendue lundi. « Toutes les réparations sont entamées », affirme-t-il : « Les vitres ont été remplacées, depuis une nouvelle a été cassée, nous la remplaçons ». Le recteur annonce également une réponse favorable pour l’automatisation de la porte « pour la rentrée du 10 mars au plus tard, nous essayons de faire au mieux ». Les travaux portent désormais sur le projet d’une clôture entre la zone du bus et l’entrée de l’établissement pour créer un sas et améliorer la sûreté globale.

« Avoir de l’attention pour tous n’est pas aisé »

« Il me semblait que ça avait été communiqué, puisque nous avons tout fait en concertation avec le chef d’établissement. Maintenant, on ne peut pas court-circuiter la hiérarchie », avance celui qui dit ne pas avoir reçu de demande spécifique de représentants du personnel. « Ça a été le cas pour Doujani, on aurait fait pareil pour Koungou », assure-t-il, « préoccupé par les traumatismes subis par les personnels et en soutien de leur engagement pour le personnel ». Même s’il n’a pas pu se rendre directement sur place lundi car caillassé en chemin. « C’est tendu partout. Avoir de l’attention pour tous n’est pas aisé. Je crois qu’il faut tous récupérer notre sang-froid »,
conclut-il.

Dans la lettre rédigée par le personnel, celui-ci réclame aussi au préfet une présence dissuasive permanente des forces de l’ordre au collège ainsi que des talkies-walkies à destination des membres de la vie scolaire et des professeurs d’éducation physique et sportives lors de leurs déplacements vers le plateau de Trévani pour une communication plus efficace. À cela, Jacques Mikulovic répond que cela dépend d’un conseil local de prévention et de la délinquance, « donc de la mairie, et non du préfet ou du recteur ». La balle est renvoyée.

Les élus mahorais se mobilisent pour trouver des solutions à la crise

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Les différents élus de Mayotte se sont retrouvés jeudi dans l'hémicycle Younoussa Bamana pour la deuxième réunion de la Task Force.

Les élus départementaux devaient rencontrer les collectifs, ce vendredi matin à 9 heures, à la MJC de M’roalé, dans la commune de Tsingoni, afin de poursuivre le dialogue vers une sortie de crise. 

Ce jeudi, les différents élus et forces vives du territoire s’étaient réunis, à l’invitation du président du conseil départemental Ben Issa Ousséni, pour la deuxième réunion de la Task force (force opérationnelle en anglais), dans l’hémicycle Younoussa Bamana, à Mamoudzou. Cette rencontre a permis des échanges autour de la poursuite du démantèlement du camp des migrants du stade de Cavani. Il a également été rappelé qu’il était nécessaire d’inviter la population à ne pas faire d’amalgame entre des citoyens français d’origine étrangère et des personnes en situation irrégulière.

Le but de cette réunion était avant tout de permettre le dialogue afin de trouver des solutions à une sortie de crise. La tenue d’un congrès a également été annoncée “pour mieux faire face à la montée inquiétante de la violence et à l’intensification de l’immigration clandestine à Mayotte, en particulier en cette période de crise sociale et sécuritaire qui paralyse l’île”, peut-on lire dans un communiqué du conseil départemental. Dix-neuf propositions ont été présentées et amendées et seront entérinées lors du congrès cité précédemment.

Des violences devant le lycée Bamana et le collège de M’gombani

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Les établissements secondaires du centre de Mamoudzou ont connu des caillassages, vers 7h, ce jeudi matin. Au lycée Younoussa-Bamana, les AED (assistants d’éducation) ont été retardés par les barrages et l’arrêt des barges. Il n’y avait personne pour ouvrir les portes à 6h, entrainant des tensions à mesure que les élèves s’agglutinaient. La direction, quelques professeurs et les premiers surveillants ont ouvert en catastrophe alors que les affrontements commençaient au milieu des 900 lycéens, selon un professeur. Le conflit impliquerait des jeunes de M’tsapéré et Cavani. Au cours de l’intervention de la police, le lycée a pu faire rentrer les élèves par vagues. Puis, il est resté ouvert.

Peu d’enseignants étaient présents cependant, nous a fait remarquer une élève. En effet, une partie des professeurs étaient absents en raison d’un mouvement de grève dans l’Éducation nationale, une autre à cause des barrages, tandis que des professeurs présents n’ont pas souhaité prendre leurs élèves dans ces conditions. Des milliers de lycéens étaient donc sans cours à l’intérieur. Benjamin Lazare-Peillon, directeur du cabinet du recteur de Mayotte, a confirmé les faits survenus en début de matinée. Il rappelle que l’objectif du rectorat est d’éviter les fermetures des établissements. « Bien sûr, on suspend les cours s’il y a un risque pour la sécurité », défend-il, rappelant que la sortie du lycée de Mamoudzou devait suivre un protocole précis pour éviter de nouveaux affrontements.

Confronté au même problème, le collège de M’gombani a décidé de fermer ses portes pour la journée. Sans la vie scolaire, qui a suivi la grève, il a ouvert, mais des caillassages ont provoqué la panique chez les collégiens, des élèves extérieurs à l’établissement arrivant même à rentrer par une autre porte. Selon nos confrères de Mayotte la 1ère, les violences serait dues à des vengeances après des incidents lors d’un match de basket, la veille. Le personnel de la direction a pris donc la décision de fermer assez tôt. Ce vendredi, les portes seront également closes.

Insee : le recensement annuel commence à Mayotte le 8 février

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Avec la nouvelle méthode de recensement mise en place en 2021, l’Institut national de statistiques et des études économiques (Insee) procède au dénombrement partiel de la population mahoraise chaque année. Ce mode de calcul remplace le dispositif lourd du recensement à l’échelle de toute l’île, dont le dernier date de 2017 (256.000 habitants, contre 320.901 estimés au 1er janvier 2024).

A partir du 8 février, les agents recenseurs recrutés par les mairies visiteront entièrement une ou deux communes parmi les plus petites de l’île et certains quartiers de celles de plus de 10.000 habitants. L’échantillonnage, déjà utilisé en métropole, doit permettre des données plus précises pour le territoire mahorais à partir de 2025. Du fait de la spécificité du territoire, le calcul y est légèrement différent (l’Insee a tenu à défendre sur son blog) puisqu’il inclut davantage les logements en tôle que ceux en dur, tout comme sont comptabilisées les personnes étrangères en situation régulière ou non.

Quai Issoufali occupé, le trafic des barges interrompu

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Sylviane Amavi a été interpellée, ce jeudi matin, en raison du blocage des barges, quai Issoufali, à Dzaoudzi.

Une journée de plus perturbée par les manifestations anti-immigration clandestine à Mayotte. Les groupes de femmes engagées dans ce mouvement ont poursuivi leurs actions tout au long de la matinée ce jeudi. Impossible de traverser par barges entre Dzaoudzi et Mamoudzou. L’occupation de la gare maritime du quai Issoufali depuis 5 heures ce matin a dissuadé la Direction des transports maritimes (DTM, ex-STM) d’assurer les navettes régulières entre Grande-Terre et Petite-Terre en invoquant des considérations sécuritaires.

Un seul navire a pu circuler pour les seuls besoins de la gendarmerie, de la police et du Centre Hospitalier de Mayotte (CHM). Quelques rares traversées de passagers ont pu être opérées par des vedettes appartenant à des opérateurs privés à un coût variant de 10 à 15 euros l’aller simple. Plusieurs femmes ont été interpellées par la gendarmerie et conduites à la brigade de Pamandzi, mais aussitôt remplacées par d’autres sur le lieu de la manifestation. À la mi-journée, elles n’avaient toujours pas été relâchées.

Sur sa page Facebook, la DTM informe que « le trafic est interrompu jusqu’à nouvel ordre ». Le mouvement engagé de paralysie totale et progressive de l’activité à Mayotte se poursuit donc.

Bandrélé instaure un couvre-feu à partir du 5 février

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A partir du 5 février, la circulation sera interdite à Bandrélé entre 22h et 4h du matin. Le maire Ali Moussa Moussa Ben a pris un arrêté dans ce sens, afin « d’éradiquer les nombreux faits de vol et de dégradations commis sur les villages de Bandrélé et de Nyambadao », explique la commune. Les secteurs géographiques faisant l’objet d’une interdiction de circuler prévue à l’article 1 du présent arrêté sont les suivants :

-Village de Bandrélé : Au sud du village depuis la descente vers Musicale plage au niveau de l’intersection avec la ruelle Tao Taoujou et au nord du village à la sortie au niveau de l’intersection de la rue Kouyouni.

-Village de Nyambadao : depuis l’entrée nord jusqu’à l’entrée sud du village et l’ensemble des rues du village.

Pour les particuliers, seuls les déplacements liés à des motifs impérieux de santé, d’urgence médicale, ou d’assistance à personne vulnérable ou de force majeure seront tolérés.

Les prix des carburants restent stables en février

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La préfecture de Mayotte a annoncé la révision des prix maximums des produits pétrolier. Ce jeudi 1er février, les prix maximums des produits pétroliers en France demeurent inchangés malgré les fluctuations des cours mondiaux, une réalité attribuée à l’affaiblissement du dollar face à l’euro.

La régulation mensuelle des prix maximums couvre un éventail de produits pétroliers, dont le supercarburant sans plomb (1,76 euro), le gazole routier (1,53 euro) et maritime (1,13 euro). Le pétrole lampant (1,11 euro) et le mélange détaxé (1,21 euro) restent à un niveau presque équivalent, tandis que la bouteille de gaz de douze kilogrammes est au même prix (25 euros).

Aurélien Diouf est le nouveau directeur de cabinet du préfet

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Partie au 1er janvier pour devenir chef de cabinet du ministre Christophe Béchu (Transition écologique et Cohésion des territoires), Marie Grosgeorge laisse sa place à Aurélien Diouf au poste de directeur de cabinet du préfet de Mayotte. Énarque, comme sa prédécesseuse, il était auparavant sous-préfet en Seine-Maritime, en charge de la politique de la ville. Est-ce qu’il travaillera longuement avec Thierry Suquet ? Rien n’est moins sûr, le préfet de Mayotte depuis 2021 est annoncé partant dans les semaines à venir.

Barrages : des conteneurs envoyés dans le lagon

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Ce mardi, une vidéo montrant des conteneurs être mis à l’eau dans le lagon à Bandraboua a circulé sur les réseaux sociaux. Ces conteneurs avaient été utilisés pour former un barrage, et c’est après le démantèlement de celui-ci que des agents de la direction de l’Environnement, de l’Aménagement, du Logement et de la Mer de Mayotte (Dealm) les auraient poussés à la mer. « Mayotte n’est le dépotoir de personne. Quel exemple on montre ? », s’indigne le président de la Fédération mahoraise des associations environnementales (FMAE), Madi Ali, qui rappelle que le lagon nourrit la population et le tourisme. 

Contactée sans succès mardi en début de soirée et ce mercredi matin, la Dealm, apparemment en cellule de crise, n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet par manque de temps : « Allez voir un peu la situation des agents »nous dit-on avant de raccrocher. Certains de ces derniers auraient été pris pour cible depuis le début du mouvement de contestation alors qu’ils s’occupaient de nettoyer les points de barrages. Du côté de l’adjoint à la sécurité de Bandraboua, Daoud Soudjaye, pas beaucoup plus d’informations. On nous confirme néanmoins que les conteneurs vont être retirés du lagon.

L’ex-ministre Philippe Vigier épinglé par Mediapart

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Ministre délégué aux Outremer de juillet 2023 au 11 janvier dernier, Philippe Vigier peine à quitter la rue Oudinot, selon le site d’investigation Mediapart. L’article d’Antton Rouget note que l’élu d’Eure-et-Loir est l’un des rares ministres délégués débarqués pendant le remaniement à conserver un logement de fonction et un véhicule avec chauffeur. Pire, qu’il profite des lieux pour organiser des dîners privés, alors que les autres n’ont plus le droit « d’engager une seule dépense ». Au média, l’ex-ministre s’est défendu en indiquant qu’il rembourserait les repas, tandis que la voiture avec chauffeur lui a permis de se rendre en circonscription où il est difficile d’aller en train. Le cabinet de Gérald Darmanin, son ex-ministre de tutelle, a confirmé que la voiture et l’officier de sécurité lui sont octroyés « dans l’attente d’un nouveau gouvernement ».

Actif à Mayotte sur le sujet de la crise de l’eau, Philippe Vigier a pressé les services de l’État et le syndicat Les Eaux de Mayotte pour engager rapidement les travaux d’investissement. Il est d’ailleurs venu à cinq reprises sur le territoire, dont la dernière fois en compagnie de l’ex-Première ministre, Élisabeth Borne. Toutefois, le ministre a perdu la cote avec les élus ultramarins, ces derniers mois, en confondant le président de la Collectivité territoriale de Martinique (Serge Letchimy) et celui du conseil général de Guadeloupe (Guy Losbar), ou par ses envies d’autres ministères révélées par Politico.

Aujourd’hui, il ne fait guère de doutes qu’un autre le remplacera très bientôt.

La CGT Educ’action Mayotte appelle à rejoindre la grève nationale ce jeudi

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« Aujourd’hui, la colère a pris une autre dimension », assène la CGT Educ’Action dans un nouveau communiqué mercredi, non satisfait de l’attitude du préfet à déclarer que la liberté de circuler est rétablie. Un discours « à mille lieues des attentes de la population et des collèges qui se sont mobilisés aux collèges de Passamaïnty et de Tsingoni ». Le syndicat annonce rejoindre les rangs de la journée de grève nationale prévue jeudi 1er février pour améliorer les conditions de vie, de travail et d’apprentissage à Mayotte. Il appelle tout le personnel de l’éducation nationale à faire grève.

« Toujours dernière des classements, de moins en moins attractive, l’académie de Mayotte reste la moins bien dotée de toutes les académies en investissement par élève », peut-on lire. Le collectif dénonce : des milliers d’élèves non-scolarisés, d’autres en attente de prise en charge adaptée en structure ou en dispositif spécialisé, les manques de postes d’accompagnants type AESH (accompagnants des élèves en situation de handicap), AVS (auxiliaires de vie scolaire) ou encore psychologues, les manques de personnel et de moyens dans les services sociaux et éducatifs et le manque de moyens « criants » humains et matériels « ne permettant pas une prise en charge des jeunes sous mains de Justice à la hauteur des enjeux du département ». Autant « d’injustices » qui « créent des situations de souffrance et de tension ».

« Ouvrir une école aujourd’hui, c’est fermer une prison dans vingt ans », écrit la CGT Éduc’action, soutenue par la CGT PJJ (protection judiciaire de la jeunesse).

Vingt-quatre collégiens de Doujani prêts à chausser les skis

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Dernière réunion au collège de Doujani, ce mercredi après-midi, parents et élèves revoient les derniers détails avec les quatre professeurs-endcadrants.

C’est bientôt l’heure du grand départ pour une poignée d’élèves de troisième du collège Nelson-Mandela. Ce jeudi, ils doivent prendre l’avion pour passer un week-end à Paris. Ensuite, ils passeront une semaine dans les Alpes, où ils s’essaieront pour la première fois aux skis.

« N’oubliez pas de prendre nos numéros de téléphone, c’est super important », lance Lionel Ussereau, professeur d’EPS au collège de Doujani, ce mercredi après-midi. A la veille du grand départ, les élèves et leurs parents ont le droit à une dernière réunion préparatoire. Programme des dix jours, règles de vie pendant le séjour, distribution des premiers vêtements chauds, les derniers détails sont abordés avec les 24 chanceux qui s’envoleront dès ce jeudi. Un ultime point aussi pour atténuer les inquiétudes des parents, qui devront se séparer de leurs progénitures de 14 ou 15 ans jusqu’au dimanche 11 février, date de leur retour. « C’est bien qu’ils sachent avec qui leurs enfants partent », fait remarquer David Guillet-Jones, un autre professeur d’EPS choisi pour encadrer la vingtaine d’adolescents.

Mélinda Soos, professeure d’anglais, est la seule accompagnatrice qui n’a rien à voir avec le sport. « On a eu la bonne surprise d’apprendre qu’elle avait été infirmière et monitrice de ski », note Manon Jouas, qui a eu l’idée du voyage avec Lionel Ussereau pour leur dernière année à Mayotte. Originaires des Alpes, les deux professeurs d’EPS avaient envie de faire découvrir leur région et un sport peu connu à Mayotte, le ski. Au cours de quatre matinées, les élèves sélectionnés à la fois pour leurs aptitudes sportives et la qualité de leurs parcours scolaires apprendront les rudiments avec deux moniteurs ESF (École du ski français). « Je suis forcément un bon skieur », annonce d’emblée Youssouf. Le garçon de 15 ans raconte qu’il a l’habitude de découper des bouteilles en plastique pour s’amuser à dévaler les pentes. Dans leur programme, ils pourront aussi découvrir Paris en visitant le Louvre, la la Tour Eiffel, les Champs-Élysées et l’Arc de Triomphe, samedi. La veille, ils iront au Stade de France et au musée Grévin. A Villard-de-Lans (Isère), ils pourront voir un match de hockey sur glace, faire du patin à glace, de la luge ou de la randonnée en raquette. Une rencontre avec Jordan Broisin, vice-champion du monde de slalom en ski paralympique, est aussi prévue.

Des vêtements issus de dons

« Le froid va nous faire du bien. Ici, il fait beaucoup trop chaud », espère Chaharizide. La collégienne de 14 ans n’est pas la plus sportive, mais a hâte de partir, même s’il faut endurer dix heures de vol. Comme elle, ils sont vingt à n’avoir jamais pris l’avion. Même si les températures seront douces à leur arrivée, des vêtements ont déjà été donnés, ce mercredi. D’autres les attendent à Paris grâce à un partenariat avec le lycée de Saint-Martin de Rennes. Tout l’équipement de ski est prévu dans les Alpes. La structure, qui assure l’hébergement et la restauration dans un chalet, s’est occupée de tout.
Parmi les questions de la réunion, des parents demandent si leurs enfants peuvent ramener des colis. « On n’aura pas le temps de faire les magasins. Ils pourront ramener quelques souvenirs », assure Manon Jouas. Pour les téléphones portables, c’est pareil, l’usage sera limité pour éviter de perdre sa concentration. Si on leur demande ce qu’ils ont prévu de ramener, la plupart répondent : « de la neige ».

« Ce ne sont pas des vacances ! »

Après avoir distribué un livret qu’ils auront à remplir chaque jour, les professeurs le répètent et tiennent à rassurer les parents. « Ce ne sont pas vacances ! », préviennent-ils. Le projet se veut disciplinaire, sa présentation pourra même compter pour l’oral du brevet. Impliqués, les élèves ont aidé au financement du projet en organisant une tombola avec leurs professeurs. Une cagnotte avait également été créée et a permis de récolter 7.000 euros. En tout, le coût du voyage est de 50.000 euros avec des subventions de la Drajes (délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports), l’ANS (Agence nationale du sport), Paris 2024 (qui a envoyé des vêtements) et évidemment le collège.

La principale du collège, Madeleine Najar, a tout de suite été séduite. « Je suis arrivée en septembre au collège et j’ai été évidemment surprise quand j’ai appris que des élèves de Doujani allaient à la neige. J’ai été très enthousiaste quand j’ai vu le projet qui a presque deux ans. Ils font de l’école inclusive avec l’ajout de deux élèves malentendants, de la cohésion sociale. Et Mayotte en a besoin en ce moment », encourage la principale.

A la question de savoir si elle n’est pas inquiète de voir des demandes pour faire du ski dans le cadre du sport scolaire, elle répond en souriant : « Après le golf, ça serait formidable ».

La reprise du travail votée au collège ce mardi

Le personnel du collège de Doujani a voté pour l’arrêt du mouvement social. Il a repris le travail ce mercredi, « dès la deuxième sonnerie de la matinée ». Décision prise en assemblée générale après examen des solutions présentées par le recteur à l’intersyndicale, ce mardi. Cette dernière (FSU et Sgen-CFDT) dit cependant restée vigilante au respect des engagements pris.

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Le journal des jeunes