La production en eau faisant toujours défaut aux usines de Bouyouni et Ouroveni, de nombreux villages n’étaient pas alimentés, ce mardi. C’était le cas de Bouyouni, Longoni, Kangani, Trévani, Koungou, pointe de Koungou, Majicavo-Koropa, Majicavo-Lamir, Hauts-Vallons, M’tsapéré, Doujani, Ngnambo Titi, et les villages de Tzoundzou 1 et 2. Les communes de Chiconi, Ouangani, Sada, Chirongui, Kani-Kéli, Bouéni, Dembéni et Bandrélé étaient également concernées. « Les réouvertures se feront au cas par cas en fonction de la situation », indique la Société mahoraise des eaux (SMAE).
Mineurs isolés : Anchya Bamana fait appel à la solidarité nationale
Avant le deuxième passage de la nouvelle ministre chargée des Outremer, Marie Guévenoux, ce mardi, la présidente de Maore Solidaire lui a adressé un courrier de bienvenue. « Très marqués par les crises successives, les Mahorais attendent des actes et des résultats prioritairement dans la lutte contre l’insécurité, l’immigration illégale et toutes les menaces auxquelles le territoire est confronté ainsi que l’égalité républicaine », prévient Anchya Bamana. Elle profite de ce moment pour rappeler une demande régulière de la population mahoraise, la possibilité d’une prise en charge de mineurs isolés hors Mayotte. « Dans le prolongement de vos échanges avec les élus et les forces vives à Mayotte et à Paris, nous pensons devoir appeler votre attention sur la question majeure et préoccupante de la gestion de nombreux mineurs isolés présents sur le territoire. […] Nous appelons en effet à déployer la solidarité nationale en vue de permettre à ces enfants d’accéder à de meilleures conditions de vie dans des départements disposant des moyens de les soigner, les éduquer et les protéger des méfaits de l’oisiveté et de la pauvreté dans lesquels ils vivent dans les bidonvilles de Mayotte », demande-t-elle. « Il en est de même pour les jeunes dits « ni ni » (ni régularisables ni expulsables) qui, à notre sens, doivent être évalués en vue de trouver une solution concertée les concernant avec les élus du territoire. En effet, d’un côté l’Etat contraint les maires à scolariser les enfants arrivés illégalement sur le territoire (mesure de droit commun), de l’autre ces jeunes devenus adultes sont contraints de rester sur place après leur baccalauréat (mesure dérogatoire) », ajoute-elle.
Des ordures enlevées en urgence à Majicavo-Koropa
Une opération de nettoyage et d’enlèvement d’ordures d’urgence a eu lieu à Majicavo-Koropa ce samedi. Cette action a été menée par l’association Ourahafou avec l’appui du Syndicat Intercommunal d’Elimination et de Valorisation des Déchets de Mayotte (Sidevam) à l’espace scène du village. Elle a également été soutenue par le prestataire Bom qui a fourni deux mini-pelles qui se sont ajouté aux trois camions du Sidevam. L’urgence d’enlever ces déchets s’est imposée suite à leur accumulation dans cette zone.
Les barragistes de Ngwezi ont rencontré le maire de Dembéni
Ce lundi matin, une réunion s’est tenue entre le maire de Dembéni, Moudjibou Saïdi, et les barragistes du carrefour Ngwezi, dans les locaux de la police municipale. Les barragistes ont exprimé leur volonté de rétablir le barrage de Tsararano. Selon eux, la sécurité des Mahorais n’a pas été suffisamment prise en compte lors des négociations avec les autorités ministérielles. Le maire a affirmé son soutien au mouvement et présenté la délibération du conseil municipal du 3 février exigeant de l’État le retrait ou le non-renouvellement des cartes de séjour des majeurs et des parents des mineurs impliqués dans des actes de délinquance, et l’utilisation de l’article 1382 du Code Civil pour contraindre les parents à contribuer financièrement en cas de dommages causés par leurs enfants mineurs ou des adultes impliqués dans des actes de violence. Le maire a également informé les barragistes présents à cette réunion que le barrage de Tsararano avait été levé samedi dernier à la demande des exploitants du barrage originaires de Tsararano. Il a souligné son désir d’éviter tout conflit entre les différentes Forces vives, mettant en garde contre le risque d’une réinstallation du barrage par des équipes venant d’un autre village.
Reconquête 976 réclame l’état d’urgence migratoire
Échangez « sécuritaire », comme demandé par les Forces vives (et rejeté par la ministre déléguée chargée des Outre-mer) par « migratoire ». La délégation départementale de Reconquête, parti d’Éric Zemmour et de Marion Maréchal, a en effet communiqué ce mardi sur sa proposition de mettre en place un état d’urgence migratoire, en plus de la volonté de suppression du droit du sol. « Il permettrait d’expulser toutes les personnes en situation irrégulière avec recours non suspensif mais possible ensuite dans leur pays d’origine », peut-on lire. De façon à, « pour une période donnée », permettre aux forces de l’ordre et pouvoir publics de perquisitionner les habitats insalubres et réaliser des décasages « express ». « Le dépôt des demandes d’asiles doit être effectuée dans le pays d’origine et réservé aux combattants de la liberté. » Elle demande aussi un moratoire sur la délivrance de nouveaux titres de séjour, « délivrés de manière laxistes ».
Les Mahorais remportent plusieurs médailles d’argent au Salon de l’agriculture

Le travail des apiculteurs mahorais a été récompensé lors du Salon international de l’agriculture, qui se tient du 24 février au 3 mars à Paris. La vanille planifolia de l’association Saveurs et Senteurs de Mayotte a ainsi obtenu une médaille d’argent au Concours général agricole de Paris dans la catégorie « Epices et Chocolat », tout comme celle de Tsingoni Vanille. Mouhamadi Ahamada, connu comme Foundi Madi, voit donc encore sa vanille couronnée d’argent, au détriment de l’or, objectif rêvé par les Mahorais partis au salon. La médaille d’or a été remportée du côté de la Guadeloupe. Dans la catégorie « Miels, hydromels et chouchens », Combo Coco, situé à M’tsamboro, a obtenu une médaille d’argent pour son miel tropical clair.
Si toutes les médailles voulues n’ont pas été obtenues, l’argent qui fait briller Mayotte répond au but fixé par l’équipe mahoraise avant son départ. « Notre désir est de faire découvrir les produits mahorais transformés et de montrer la vitalité de l’agriculture de l’île », nous confiait Julie Moutet, ingénieure agronome et coordinatrice pour l’association Saveurs et Senteurs. Derrière les podiums, l’association a pu participer en tant que juré pour une autre vanille, la pompona.
« Déterminer rapidement les premières mesures à prendre à court terme »

La ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux, a rencontré les élus mahorais, ce mardi midi, au rectorat de Mayotte. Outre l’opération Wuambushu annoncée « début avril », d’autres mesures sont annoncées comme des arrêtés contre les chiens errants et une règlementation sur les ventes de machettes. Opposée à l’état d’urgence sécuritaire, la ministre demande une nouvelle fois de « les laisser travailler et la levée des barrages ».
« Il me semble nécessaire, madame la Ministre, d’éclaircir et de préciser les modalités pratiques de mise en œuvre de l’opération Wuambushu 2, ainsi que « le rideau de fer » afin de rassurer les Mahorais qui doutent de la volonté d’actions du gouvernement sur ces deux volets », avait préparé Madi Madi Souf, avant la réunion de ce mardi midi. Le président de l’association des maires de Mayotte, tout comme les autres élus présents dans la salle Samuel Paty ou en visio, était curieux d’en savoir davantage sur les deux annonces datées d’il y a quinze jours. Car les choses ont peu évolué, Mayotte vit toujours partiellement au rythme des barrages. Exit le volet législatif (suppressions du droit du sol à Mayotte et du titre de séjour territorialisé) qui avait fini par polluer l’atmosphère mahorais, alors que les habitants de l’archipel réclament des mesures concrètes et immédiates contre l’insécurité.
La ministre n’a pas fait deux fois la même erreur, et si ces deux annonces sont bien réitérées, elles ne l’ont été que rapidement un peu plus tôt dans la journée. Devant les élus, et François-Xavier Bieuville, le préfet nouvellement installé dans la matinée, la représentante du gouvernement a donné quelques précisions sur les discussions avec les élus. « On a fait le tour de l’ensemble des sujets de sécurité, ceux sur quoi nous sommes d’accord et ceux sur lesquels nous devons avancer », résume la ministre, au sortir des 2 h 30 d’échanges. Avant toute chose, elle demande la levée des barrages, pointant des problèmes de sécurité (« il faut qu’on libère nos forces de l’ordre »), d’alimentation avec des magasins vides, d’eau, de santé avec un centre hospitalier en sous-effectif et des travaux à l’arrêt. « Il faut nous laisser travailler et lever les barrages », maintient-elle, rejointe en cela par Madi Madi Souf, qui est le seul élu à s’être arrêté devant la presse.
S’appuyant sur un préfet chargé de « rétablir l’ordre et la paix durable », elle souhaite que le nouveau délégué du gouvernement rencontre les maires (14 sur 17 étaient présents à la réunion) pour « déterminer extrêmement rapidement les premières mesures à prendre à court terme pour le retour de la sécurité à Mayotte ». Les forces de l’ordre, toujours en coopération avec les municipalités, devront cibler « des individus connus comme des fauteurs de troubles ou chefs de bande ». Un nouveau point doit être fait entre le préfet et les élus, dans quinze jours, pour « des mesures plus compliquées à mettre en œuvre d’un point de vue réglementaire ». Mais deux mesures vont rapidement être mises en œuvre, comme une règlementation plus stricte sur la vente de machettes pour éviter qu’elles ne tombent entre de mauvaises mains. Un arrêté va également voir le jour pour attraper les chiens errants élevés pour servir d’armes et les euthanasier.
Pas d’état d’urgence sécuritaire
C’est une demande qui émane régulièrement des Forces vives et explique pourquoi la levée d’une dizaine de barrages n’est pas effective. Elles réclament l’état d’urgence sécuritaire, une demande balayée d’un revers de la main. « Les mesures que l’on met en place sont déjà très puissantes », rétorque la ministre, qui préfère s’appuyer sur une deuxième opération Wuambushu « à partir d’avril ». Comme la première version, qui avait débouché sur des résultats mitigés, elle comportera trois volets : la lutte contre la délinquance avec l’interpellation de « chefs de bande », des expulsions plus importantes de personnes en situation irrégulière et des décasages. De son côté, Madi Madi Souf s’est félicité d’un travail collaboratif avec les élus. « Par rapport à Wuambushu 1, on n’était pas associés. On ne savait pas quelle réponse donner à la population. Cette fois-ci, ils ont tiré les leçons. Moi-même, je reçois le préfet, jeudi prochain », explique-t-il.
Pour en revenir à l’état d’urgence sécuritaire, la ministre pointe des dispositifs législatifs qui manquent de pertinence. « Là, je ne vois pas trop à quoi ça sert. Il y a des assignations à résidence… pour des gens qui n’ont pas d’adresse. Pareil pour les couvre-feux, les maires peuvent déjà en faire la demande. Il y a aussi des fermetures de restaurants, de cafés, de lieux de culte. Est-ce qu’on a besoin de ça ? », s’interroge-t-elle.
Sur ce point, elle devait rencontrer les Forces vives en fin d’après-midi, à la Case rocher. Voulant au départ rencontrer ceux qui ont « une logique constructive » (ceux qui ont appelé à la levée des barrages), elle dit avoir accepter à la demande des élus de rencontrer « les plus radicalisés ». Elle prévient toutefois : « Chacun doit faire preuve de responsabilités. Si dans un mois, je reviens et je dis qu’il faut lever les barrages, on n’aura pas vraiment avancé. »
La loi pour la prochaine fois
La loi Mayotte n’a été que légèrement abordée au cours des échanges. Devenue entretemps « loi d’urgence pour Mayotte », le texte promis au conseil de ministres du 22 mai doit être abordé lors d’une prochaine visite ministérielle, dans un mois. « On ne pourra pas en parler dans un détail extrêmement fin. Il faut aussi une place à la discussion », promet la ministre, qui en présentera « les grands axes et les orientations ». Celle-ci ne devrait pas se limiter à apporter un cadre légal aux spécificités de Mayotte, la loi devrait permettre de lancer des grands projets d’infrastructures pour le territoire.
Constitution du stock stratégique de bouteilles d’eau
Quatorze millions de litres de bouteilles d’eau attendent d’être réparties dans toutes les communes pour pouvoir les distribuer en cas de résurgence de la crise de l’eau. C’est le chiffre donné par le préfet en charge de l’eau, Christophe Lotigié, à la ministre déléguée chargée des Outre-mer Marie Guévenoux, en visite officielle ce mardi 27 février et présente à M’tsapéré, autour de plusieurs conteneurs remplis d’eau, pour remercier les gendarmes, membres du RSMA, de la sécurité civile et des sapeurs-pompiers. La « quatrième phase » de l’opération, soit la constitution du stock stratégique, démarre officiellement ce mardi pour préparer la fin de la distribution générale de bouteilles d’eau prévue le 1er mars.
Une partie de ce stock stratégique a déjà pu être distribuée au centre hospitalier de Mayotte et la prison. Tout le mois de mars servira à transporter le restant dans l’ensemble des communes, des pouvoirs publics, les écoles et structures associatives qui peuvent être amenées à distribuer l’eau. S’il n’y a pas de résurgence, ce stock deviendra un « stock social » à redistribuer à la population vulnérable. Cinq à six millions de litres de bouteilles d’eau seront ensuite conservés, par précaution, à Longoni, où les dépositaires pourront venir les chercher pour les distribuer à la population.
Barrages : Une nouvelle aide forfaitaire pour les entreprises

L’économie de Mayotte est fortement ralentie depuis un mois et le début des barrages. Face à cette situation alarmante, la ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux, a annoncé la mise en place d’une nouvelle aide aux entreprises lors de sa visite, ce mardi.
La ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux, s’est entretenue ce mardi après-midi pendant près d’une heure avec différents acteurs économiques de l’île, à la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI), à Mamoudzou. Reconnaissant les grandes difficultés que traversent les entreprises, ayant cumulé crise de l’eau et désormais les barrages, elle en a profité pour communiquer la réponse de l’État à cette situation. Premièrement, l’aide financière aux entreprises mise en place pour pallier la crise de l’eau est prolongée jusqu’en février et voit son périmètre élargi aux entreprises qui ont une dette fiscale inférieure à 1.500 euros. « [Cela] pourrait permettre à 75% des dossiers qui ont été rejetés d’être à nouveau réexaminer et de pouvoir bénéficier de cette aide », déclare la ministre à l’issue de la réunion à la CCI.
Marie Guévenoux a profité de cette rencontre avec les acteurs économiques pour annoncer la mise en place d’une nouvelle aide pour compenser les pertes dues aux barrages « qui empêchent les allers et venues et donc le développement économique et la préservation des emplois ». Cette nouvelle aide va fonctionner sur le même modèle que celle mise en place pour la crise de l’eau. « [Ce sera] une aide forfaitaire, donnée en une fois dans la limite de 4.000 euros et qui correspond à 15% du chiffre d’affaires mensuel », détaille la ministre, qui précise qu’elle sera valable un mois et que le gouvernement va faire en sorte qu’elle puisse être demandée rapidement.
S’il est encore trop tôt pour dire combien d’entreprises vont être éligibles, Marie Guévenoux espère qu’un maximum d’entre elles pourront en bénéficier « puisqu’elles ont évidemment beaucoup souffert ».
L’économie sociale et solidaire « exclue »
On sait déjà que les acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESS) de Mayotte risquent de ne pas pouvoir en profiter. « Plus de 90% d’entre eux sont des associations et n’ont donc pas de chiffre d’affaires. Pas de chiffre d’affaires, pas d’aide », interpelle Eirini Arvanitopoulou, coordinatrice à la Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire (Cress), à l’issue de la réunion à laquelle elle a assisté. Cette dernière décrit une situation regrettable, 48% des entreprises de l’ESS étant sur le point de fermer, le secteur ayant enregistré un trou financier de plus d’un million d’euros au total et des conséquences pour près de 2.000 emplois en raison des barrages. « Les entreprises de l’ESS sont exclues des aides. Elles doivent être prises en considération car on souffre tout autant que les entreprises classiques », insiste la coordinatrice.
Barrages : Un port de Longoni « complètement saturé »

La permission de samedi dictée par les barrages filtrants aux abords de Longoni, sur la route de Kangani, carrefour Milou et Bandraboua, ne suffit pas à désencombrer le port. Le gestionnaire Mayotte Channel Gateway (MCG) « pousse les murs », par manque de place.
« Où on trouve un trou, on met un conteneur », tempête Ida Nel, présidente de Mayotte Channel Gateway (MCG), société exploitante du port commercial de Longoni. À cause des barrages, les conteneurs s’empilent sur le quai. Il est encore difficile ce mardi de les évacuer pour les acheminer sur le territoire mahorais. Les barragistes de Longoni, sur la route séparant la commune de Kangani, expliquent pourtant que, depuis le 4 février, les camions transportant des marchandises pour le réapprovisionnement alimentaire peuvent traverser le week-end, conformément à la charte des Forces vives. « Ce n’est pas suffisant », rétorquent la présidente et le directeur d’exploitation de MCG, ainsi que le commandant du port.
« On est complètement saturé. Un bateau est arrivé ce matin, on essaie de mettre sur les côtés mais on n’a plus de place. On pousse les murs », décrit Nahum Daroussi, responsable d’exploitation MCG. 460 conteneurs s’ajoutent ce mardi à un quai déjà « inondé » de stocks où il faut pourtant conserver des allées pour circuler. « Les grues déchargent plus vite que le sol n’est rangé. Le client va décharger mais la boîte est encore sur le quai », précise-t-il, ajoutant que depuis les contestations, « tous les navires ont réussi à être déchargés ».
Mais impossible de compartimenter correctement les « milliers » de conteneurs selon leur catégorie, renseigne la présidente qui informe devoir stocker les matières dangereuses au-delà des cinq jours prévus par la réglementation.
Si le gestionnaire confirme que les camions peuvent passer les barrages le samedi, « la circulation est quand même difficile », informe le directeur d’exploitation, en lien avec les transitaires sous-traités. Et une fois arrivés devant l’un des barrages (Longoni, carrefour Milou et Bandraboua), il faut encore attendre que les bloqueurs consentent à ouvrir l’accès. Sans compter le phénomène de « racket » que dénonce la présidente, expliquant que « régulièrement », des personnes réclameraient aux chauffeurs la somme de cent euros pour passer.
« Le personnel n’en peut plus »
Samedi dernier, seulement cinquante conteneurs ont pu être sortis du port là où, en temps normal, toute la semaine, la société parvient à rentrer et sortir environ 90 conteneurs par jour. À ce jour, trente conteneurs sortent du port, du lundi au vendredi, mais restent bloqués dans la zone de Vallée 2, Vallée 3, en attendant que des agents puissent traverser pour venir les chercher. « Mais une fois livrés, il faut encore que des agents soient présents pour décharger… », précise la présidente. Quoi qu’il en soit, « les conteneurs ne rentrent plus », au port par la terre.
« On est à flux tendu », détaille Ida Nel. Jusqu’à ce lundi, les trois quarts de l’effectif de MCG pouvaient venir travailler grâce à des navettes maritimes mises en place par l’entreprise. Désormais, de nouvelles navettes partent chercher des salariés habitant Sada, Acoua et Tsingoni. Tandis que d’autres doivent « marcher trois, quatre kilomètres pour arriver au travail ». Alors travailler le samedi, comme cela a été fait au port samedi 17 et 24 février… « Le personnel n’en peut plus. Ce que les barragistes ne comprennent pas, c’est qu’il faut environ une trentaine de personnes pour transporter la marchandise », entre ceux qui s’occupent des factures, de réceptionner les boîtes, ceux qui doivent aller les chercher puis rouler.
La société devrait quand même pouvoir profiter d’une petite accalmie : des transbordements doivent partir vers d’autres pays et aucun arrivage, conditionné par les commandes des entreprises, n’est prévu la semaine suivante. Les tarifs de stockage au port pour les commerçants restent, eux, les mêmes : gratuité les cinq premiers jours pour un conteneur « sec » et 30, voire 60 euros, au-delà de 30 jours selon le tonnage. Pour les frigorifiques : de 60 euros le premier jour à 110 euros dès le trentième.
« Six barragistes bloquent toute l’économie de Mayotte », hallucine Ida Nel, en contact avec le directeur de cabinet de la préfecture, Aurélien Diouf, qu’elle dit « harceler ». La femme d’affaires espère que le nouveau préfet « fera son boulot » en levant les barrages.
Livraisons de gaz suspendues par Total
Les barragistes de Longoni déclaraient, lundi, laisser passer les fournisseurs de carburant et de gaz, comme le stipule la charte des Forces vives. Dans la réalité, Total a pris la décision de suspendre les livraisons pour ne livrer que Longoni, « tant qu’il n’y aura pas l’assurance de pouvoir passer ». Après « une ou deux tentatives » de passer à Majicavo et Kawéni, la semaine passée, la directrice de communication de Total pour Mayotte déclare : « Les chauffeurs sont descendus pour négocier car la personne que l’on a au téléphone [qui assure que c’est possible] n’est pas forcément le barragiste que l’on a en face. Or, on a une responsabilité », développe-t-elle. « Ces chauffeurs transportent de la matière dangereuse. Ce n’est pas comme transporter de la farine. »
Un professeur du collège de Doujani relaxé après des accusations d’agression sexuelle
Suspendu par l’académie de Mayotte en avril 2023, un professeur contractuel d’anglais comparaissait, ce mardi, au tribunal correctionnel de Mamoudzou pour des faits de violences sur mineurs et d’agressions sexuelles. Une quinzaine d’élèves du collège avait témoigné contre lui. Le quinquagénaire a été relaxé.
*Prénom d’emprunt
Valkéria Nafiza Attoumany Rama : Une étoile montante du Kick Boxing
À 16 ans, Valkéria Nafiza Attoumany Rama a remporté la médaille d’or au championnat de France de kick-boxing light, le dimanche 18 janvier, à la Salle Omnisport de Saint-Étienne. Cette jeune prodige, membre du club Maoré Boxing depuis 2021, porte haut les couleurs de l’île au parfum.

« Cette année, c’est mon année. Je voulais prendre ma revanche au championnat de France. » C’est avec cette détermination sans faille que Valkéria Nafiza Attoumany Rama évoque son expérience au niveau national. « Je n’arrive toujours pas à y croire », avoue humblement l’adolescente, malgré sa brillante victoire. La sportive partage avec émotion son incroyable aventure lors du récent championnat.
Le premier combat, qui a eu lieu le 17 février, a été une véritable montagne russe émotionnelle pour Valkéria. « J’étais stressée, je ne voulais pas perdre dès le premier combat. Je me suis donnée à fond et tout s’est bien passé. » Elle a pris son courage à deux mains et elle a réussi à surmonter ses craintes pour remporter la victoire. Au deuxième combat, sa stratégie a été encore plus précise. « J’ai réussi à identifier le point sensible de mon adversaire », explique-t-elle. Enchaînant les coups en front-kick, elle a mis son adversaire à terre et a décroché sa place en demi-finale.
La finale ne fut pas moins intense. « Un combat remporté grâce à la maîtrise de soi », raconte-t-elle avec fierté. Consciente de son tempérament parfois colérique sur le tatami, Valkéria a choisi d’adopter une stratégie différente pour ce match décisif. « Me connaissant, je suis un peu colérique à la boxe, donc si on me met des coups, j’ai envie de répliquer plus fort. » Cependant, elle a su canaliser cette énergie pour se concentrer sur une tactique basée sur l’accumulation de points. « Je me suis retenue et j’ai essayé de marquer le plus de points pour gagner. » À l’annonce de sa victoire, l’émotion a submergé Valkéria. « J’ai couru et j’ai pleuré dans les bras de mon coach Didier », se souvient-elle avec émotion.
Cette victoire est bien plus qu’un trophée, c’est un cadeau d’anniversaire spécial pour sa mère. Avant de partir pour la compétition, Valkéria avait promis à sa mère qu’elle gagnerait la compétition pour elle. Et elle a tenu sa promesse.
Mais le chemin vers le triomphe n’a pas été de tout repos. Deux semaines seulement avant son départ pour la métropole en vue du championnat, Valkéria a été confrontée à la triste réalité. Les problèmes d’insécurité dans sa commune l’ont empêchée de se rendre aux entraînements régulièrement. Indomptable, elle n’a pas fléchi. Gants de boxe en main, les entrainements se sont déroulés dans la cour de sa résidence, avec l’aide d’Alan, son voisin. En temps normale elle s’entraîne assidûment trois fois par semaine, affirmant que la boxe est pour elle une manière de « lâcher prise ».
Du Karaté au Kick Boxing
Cette sportive accomplie se distingue par sa passion pour le kick boxing, un domaine où elle excelle. Mais ce sport de combat n’a pas été sa première vocation. Dès l’âge de 6 ans, elle a embrassé le karaté, obtenant la ceinture marron avant de se tourner vers le Kick boxing à 13 ans. Et en seulement trois ans, Valkéria a accumulé un impressionnant palmarès : quatre trophées, six médailles d’or, une en argent et une médaille de bronze.
Derrière ces exploits se cachent également des critiques. La jeune fille se souvient encore du jour où on lui a dit qu’elle n’était « pas assez féminine » parce qu’elle pratique la boxe, « pourtant, c’est un sport pour tout le monde » rétorque-t-elle. « Ce qui me rend heureuse, c’est de voir autant de filles revenir avec des médailles », déclare-t-elle. Elle pense notamment à Shayana, Mariam et Kelys, des jeunes femmes qui partagent sa passion.
En dehors du tatami, Valkéria a d’autres rêves. Elle désire devenir avocate afin de défendre ses convictions avec éloquence et persévérance. « J’ai envie de montrer qu’il y a du potentiel à Mayotte », affirme-t-elle.
Une famille de combattants
Valkéria Nafiza Attoumany Rama puise sa force et son inspiration dans les liens familiaux qui l’unissent à ses proches. Son frère, Mickaël Raobison, déjà sacré champion de France en 2019 dans le kick-boxing, incarne pour elle un modèle à suivre, une source d’inspiration qui guide ses pas sur le chemin de la réussite sportive. Son père, ceinture noire de karaté, lui a transmis les valeurs de discipline dans les arts martiaux.
L’adolescente ne se contente pas des victoires nationales, aussi prestigieuses, soient-elles. Son regard est tourné vers un objectif encore plus ambitieux , celui de devenir championne du Monde du kick-boxing.
Interview de Maxime Rochefeuille devenu récemment champion de France de kick-boxing

À 35 ans, Maxime Rochefeuille est devenu champion de France de kick-boxing classe A. C’est la consécration d’années de travail et de sacrifices. Aujourd’hui il est fier de son parcours, et rêve encore plus grand.
Vous pouvez également retrouver l’interview dans le nouveau Mayotte Hebdo.

« Ce titre, c’était un rêve de gosse ! » Maxime Rochefeuille ne redescend pas de son petit nuage. Le 6 février, il est sacré champion de France de kick-boxing classe A après un match crucial. C’est la première fois qu’il accède à ce titre et il en est fier. « Ce n’était pas mon match le plus dur, mais c’était certainement le plus important. Et j’ai travaillé très dur pour décrocher cette ceinture », indique-t-il. Le sportif, semi-professionnel, avait raté de peu le titre de champion de France l’année dernière et s’était hissé à la deuxième place. Ce championnat a été sa revanche. S’il a fini par y arriver c’est parce qu’il ne compte pas ses heures d’entrainement. « Je m’entraîne quasiment tous les jours durant deux heures, et ce n’est pas suffisant, je devrais en faire plus », explique-t-il. Cependant, sa vie de famille et son métier de policier ne lui permettent pas d’en faire plus, mais c’est sans regrets car il affirme tout donner pour sa passion.
Il y a cinq ans, Maxime Rochefeuille n’imaginait pas aller aussi loin. Il a commencé le kick-boxing au début de l’année 2019 alors qu’il avait 30 ans. Il réalisait alors son rêve d’enfant. « Quand j’étais petit, j’ai toujours voulu en faire mais mes parents refusaient car ils pensaient que ça allait me rendre violent. » Aujourd’hui ces derniers se disent fiers du parcours de leur fils.
Toujours plus haut, toujours plus fort
Dans l’île aux parfums, le compétiteur est unique. Il est le kickboxeur le plus récompensé dans sa catégorie. « J’ai été cinq ou six fois champion de Mayotte. J’ai également été plusieurs fois vice-champion de France », précise-t-il. Un parcours exemplaire qu’il doit à son travail acharné, mais cela a un prix. « Je fais beaucoup de sacrifices, ma famille me supporte depuis le début. Heureusement qu’ils sont là ! » Il a une pensée particulière pour sa femme qui partage avec lui ses victoires et ses échecs. Et des échecs, il en a eu. « Je ne les renie pas car c’est ce qui m’a forgé et m’a poussé à dépasser mes limites. » Il se souvient notamment de l’épisode des jeux des îles de l’Océan indien 2023 où il a préféré ne pas monter sur le ring en hommage aux victimes de la bousculade qui a fait une dizaine de morts et une centaine de blessés. « Ça a été une période très difficile car j’avais l’impression que les gens ne comprenaient pas mon geste », explique-t-il. Aujourd’hui ce moment est derrière lui et il pense à l’avenir. Maxime Rochefeuille rêve grand et espère passer au niveau professionnel. Mais ses ambitions vont encore au-delà. « Tout se fait étape par étape mais je souhaite remporter le championnat d’Europe », annonce-t-il.
Le kick-boxing : une opportunité pour les jeunes
Le trentenaire n’est pas le seul champion de France de kick boxing qui vient de Mayotte. Récemment, des jeunes Mahorais ont fait l’exploit de remporter ce titre dans leurs catégories respectives. Il faut reconnaître que ce sport de combat a séduit la jeunesse mahoraise, et Maxime Rochefeuille estime qu’il s’agit d’une opportunité à saisir. « Le kick-boxing peut aider les jeunes que l’on voit dans la rue à canaliser leur colère. Si on les prenait et on les entrainait dans un cadre structuré, on découvrirait beaucoup de talents, et ils auraient moins envie d’aller se battre dehors », assure-t-il. Pour cela, il faudrait plus de moyens pour cette discipline. Mais force est de constater que malgré le succès du kick-boxing à Mayotte, les infrastructures manquent pour que les sportifs puissent s’entraîner dans de bonnes conditions. Cela n’empêche pas le champion de France de continuer dans sa lancée. Il compte bien représenter son île d’adoption dans différentes compétitions pendant encore des années.
Vous pouvez également retrouver l’interview dans le nouveau Mayotte Hebdo.
Crise de l’eau : la constitution du stock stratégique de bouteilles d’eau commence ce mardi

Quatorze millions de litres de bouteilles d’eau attendent d’être réparties dans toutes les communes pour pouvoir les distribuer, en cas de résurgence de la crise de l’eau. C’est le chiffre donné par le préfet délégué en charge de l’eau, Christophe Lotigié, à la ministre déléguée chargée des Outre-mer Marie Guévenoux, en visite officielle ce mardi 27 février. La deuxième depuis sa nomination.
À M’tsapéré, autour de plusieurs conteneurs remplis d’eau, gendarmes, membres du régiment de service militaire adapté (RSMA), de la sécurité civile et des sapeurs-pompiers ont reçu, en ligne, dès 15 heures, les remerciements de la ministre. L’occasion aussi pour elle d’entendre le récit des opérations menées depuis la crise de l’eau : du début de la distribution en septembre à novembre, pour la population la plus vulnérable (points stratégiques cartographiés dès le mois d’août) à cette « quatrième phase », soit la constitution du stock.
Fin de la distribution générale ce vendredi
Celle-ci démarre officiellement, ce mardi, pour préparer la fin de la distribution générale de bouteilles d’eau prévue le 1er mars. Une partie de ce stock stratégique a déjà pu être distribuée au centre hospitalier de Mayotte et la prison. Le restant sera transporté dans l’ensemble des communes, des pouvoirs publics, les écoles et structures associatives qui peuvent être amenées à distribuer l’eau. « Le mois de mars y sera entièrement consacré », assure Christophe Lotigié.

« Ce stock ne sera pas utilisé tout de suite », explique-t-il. « On attend de savoir s’il n’y a pas de résurgence de la crise de l’eau […] pour être sûr que la saison sèche se profile sans difficulté », citant par exemple l’épidémie de choléra « aux portes de Mayotte » et les travaux de forages sur les 800 kilomètres de réseau pour colmater les fuites qui sont mis à l’arrêt par les barrages. Si cette certitude est présente, le stock stratégique « deviendra du stock social » : il sera redistribué aux populations les plus vulnérables « en avril, mai ». Et « le reliquat du reliquat », cinq à six millions de bouteilles, sera conservé à Longoni, permettant aux structures qui en ont besoin de venir les chercher directement. Les cuves louées à La Réunion pour stocker l’eau produite à partir des rivières devraient, elles aussi, être conservées par précaution.
« Tous les voyants sont au vert mais il faut se méfier », nous indique ensuite Christophe Lotigé, sans donner d’indicateur formel qui définirait un début de résurgence de la crise de l’eau. Mais selon lui, « une crise de l’eau 2025 est exclue », comptant notamment sur la nouvelle usine de dessalement, Ironi Bé, programmée pour 2025.
VIDEO. « Tous nos services de sécurité sont engagés et prêts à reprendre le terrain »

Marie Guévenoux, ministre déléguée aux Outre-mer, est en visite à Mayotte ce mardi. Après l’accueil républicain en Petite-Terre, elle s’est rendue directement à la préfecture, à Mamoudzou, pour un comité de pilotage avec les services de l’État, notamment sur le thème de la sécurité.
La ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux, a travaillé pendant environ une heure avec les services de l’État, ce mardi matin, dans les locaux de la préfecture à Mamoudzou. Le thème principal des discussions était celui de la sécurité, jugée comme condition nécessaire à l’éducation et au développement économique de l’île, sujets également au coeur de la visite de la ministre.
Cette dernière regrette qu’un « certain nombre d’individus » maintiennent les barrages, en dépit des engagements tenus par elle-même et le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin. « Ces barrages nuisent aux Mahorais », déclare-t-elle à l’issue de la réunion à la préfecture.
Concernant l’état d’urgence sécuritaire réclamé par les barragistes encore en place sur les routes, il ne semble pas qu’il soit question de le déclarer. « L’état d’urgence sécuritaire c’est, au fond, ce que nous faisons. […] Une fois que les barrages seront levés, […] on souhaite déployer des effectifs, fixer des objectifs chiffrés, faire en sorte d’agir au plus près de la population sur des actes à la fois de ciblage très précis d’individus, de chefs de bande, pour être en capacité d’agir et d’avoir un niveau de sécurité extrêmement engagé », développe-t-elle.
Un état d’urgence « pas utile »
La ministre explique en quoi elle ne considère pas l’état d’urgence sécuritaire pertinent à Mayotte. Par exemple, elle avance que l’assignation à résidence, une des dispositions prévues par l’état d’urgence, n’est pas possible sur un territoire où il n’y a pas d’adressage. Concernant les couvre-feux, elle rappelle que les maires peuvent les instaurer sans que l’état d’urgence soit déclaré. Elle souligne également que répondre à cette revendication reviendrait à fermer des cafés, des restaurants, des lieux de culte. Quant aux perquisitions qui seraient facilitées par ce dispositif, elle ne juge pas non plus cela adapté au 101ème département français : « Les perquisitions c’est pour du matériel informatique que c’est utile. Là, ici, on caillasse. On va faire la perquisition de quoi ? D’un caillou ? Ce ne sera pas utile, je vous l’assure. »
En revanche, elle estime qu’un travail ciblé des forces de l’ordre et des arrêtés préfectoraux empêchant l’utilisation de certains objets pouvant devenir des armes par destination seraient plus efficace sur le territoire mahorais. « Aujourd’hui, ce que l’on fait, c’est que tous nos services de sécurité sont engagés et prêts à reprendre le terrain. Mais pour reprendre le terrain, il faut lever les barrages, je le répète », exprime-t-elle à la fin de son allocution.
Les agriculteurs vont pouvoir être indemnisés pour calamité agricole
L’état de calamité agricole a été reconnu pour les agriculteurs de l’ensemble des communes de Mayotte, durement touchés par la sécheresse de septembre 2022 à août 2023. Les pertes de récolte en raison de cet épisode climatique pour l’apiculture, les cultures associées, le maraîchage, les pépinières, les plantations de plantes à parfum, aromatiques et médicinales, les surfaces fourragères, les vergers, les plantations d’ananas et celles de bananes, ont été reconnues pour l’ensemble du territoire par un arrêté préfectoral publié le 22 février. Une aide calamité agricole est octroyée aux agriculteurs ainsi qu’une aide forfaitaire exceptionnelle de 1.000 euros par bénéficiaire. Des visites sur les exploitations auront lieu au titre des contrôles prévus dans la mobilisation de ces deux dispositifs d’aide. Les demandes d’indemnisations doivent être reçues par la direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Daaf) par voie postale ou dépôt (de 8h à 12h du lundi au vendredi) à l’adresse : Daaf de Mayotte, BP 103, 5, rue Mariazé, 97600 Mamoudzou. La demande peut également être adressée par mail à l’adresse : sea.daaf976@agriculture.gouv.fr. A partir du 28 février, il est possible de faire la demande, uniquement pour l’aide forfaitaire, via l’application internet de démarches simplifiées accessible sur le site internet de la DAAF (www.daaf.mayotte.agriculture.gouv.fr). Pour plus d’informations, il est possible de contacter la Daaf par mail ou par téléphone, au 06 39 29 37 07.
Des expulsions organisées vers le Congo
Tout juste sortis du centre de rétention administrative (CRA), quatorze ressortissants d’Afrique des Grands lacs ont pris l’avion vendredi en direction de leur pays d’origine, rapporte la préfecture de Mayotte. Les services de l’État ne précisent pas si les personnes « éloignées » de l’île étaient installées au camp dit du stade Cavani. La police aux frontières rajoute de son côté que le pays de provenance de ces demandeurs d’asile déboutés était la République démocratique du Congo.
Sécurité : le chef de la mission Outre-mer de la police à Mamoudzou
La commune de Mamoudzou fait face depuis plusieurs mois à des affrontements entre bandes de villages ou de quartiers opposés. Au centre de celle-ci, le collège de M’gombani et le lycée Younoussa-Bamana ont connu des fermetures en raison de ces violences, ces dernières semaines. Afin de trouver des solutions sur le terrain, le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, a demandé à Marie Guévenoux un état des lieux des besoins, lors de la venue de la ministre déléguée aux Outre-mer, le dimanche 11 février. C’est le motif de la présence de Christian Nussbaum à Mamoudzou, ce lundi. Le contrôleur général chef de la mission Outre-mer de la direction générale de la police nationale a visité différents de la ville avec le maire. « Ensemble, ils ont échangé sur des solutions innovantes pour mieux répondre aux défis de l’insécurité, des réseaux de stupéfiants, des motos taxis clandestins et de la prostitution. Par ailleurs, la question des chiens errants, utilisés comme une arme par les délinquants, a également été évoquée », indique la municipalité. Le cadre de la police nationale a pu voir le quartier de Cavani Massimoni où de nombreux migrants d’Afrique continentale viennent solliciter l’aide de Solidarité Mayotte, quitte à dormir dehors. Il est allé aussi au rond-point Baobab et à proximité du collège de M’gombani, théâtre des derniers affrontements avant le début des vacances. « Cette visite renforce la collaboration entre la police nationale et la police municipale afin d’optimiser la couverture sécuritaire du territoire communal », ajoute la collectivité.
L’attente semée de doute des migrants du stade de Cavani

Depuis le 25 janvier, qui a marqué le début du démantèlement du camp de migrants dans l’enceinte du stade de Cavani, à Mamoudzou, ses occupants attendent patiemment leur tour pour enfin quitter cet endroit. Pour ceux qui restent, voir les autres partir alors que les conditions de vie se durcissent devient de plus en plus compliqué.
« C’est étrange, parce qu’on voit les autres partir, nos amis parfois, et nous on reste ici, de plus en plus isolés, sans savoir ce qu’on va devenir. » C’est ainsi qu’Alain parle de l’ambiance dans le campement du stade de Cavani, dans la commune de Mamoudzou, amputé depuis le 25 janvier d’une partie de ses occupants. Si depuis un mois, des groupes de quelques dizaines de personnes quittent le territoire mahorais au fur et à mesure du démantèlement du bidonville, ce lundi matin, ils sont 308 à être partis. Alain, qui est parmi les 410 personnes encore présentes dans le camp, d’après un communiqué de la préfecture paru ce dimanche, espère faire partie du prochain convoi.
Ici depuis cinq mois avec sa famille, le demandeur d’asile attend encore de connaître le sort qui va lui être réservé. Un sort qui a déjà été décidé, mais dont n’a pas encore pu prendre connaissance le ressortissant congolais, qui était activiste pour les droits de l’Homme dans son pays d’origine. Le courrier qu’il attendait pour l’en informer est arrivé à l’association Solidarité Mayotte, fermée depuis plusieurs semaines à cause des menaces reçues depuis le début du démantèlement du camp. Il ne peut donc pas y accéder.
Cette incertitude semble être le lot de la plupart des habitants du bidonville, qui, quand on leur parle, n’ont pas l’air d’être bien au courant de leur prochaine destination. Richard, originaire de Tanzanie, arrivé sur le territoire mahorais il y a trois mois, garde son récépissé de demande d’asile précieusement enregistré sur son téléphone. « J’espère obtenir les papiers qu’il faut pour pouvoir partir dans l’Hexagone, car ici on n’est pas en paix. Mais pour l’instant j’attends encore la décision », explique-t-il en anglais.
« Laisser manger les enfants »
Gloria, qui vient aussi de Tanzanie, n’en sait pas beaucoup plus sur l’avenir qui l’attend. « Je n’ai pas beaucoup d’informations sur où en est ma demande d’asile », constate l’anglophone. A côté, on nous désigne une famille ayant obtenu le statut de réfugié, qui attend encore d’être appelée pour partir vers l’Hexagone.
« Ça devient difficile en tant que parent, on a moins de bons alimentaires avec la fermeture de la Solidarité. Parfois, on ne fait qu’un repas par jour ou alors on se prive pour laisser manger les enfants », décrit Alain, qui a assisté ce dimanche à la visite du stade par le préfet de Mayotte fraichement débarqué, François-Xavier Bieuville. « Il nous a demandé de le soutenir dans le démantèlement, qui est sa priorité, et c’est ce qu’on fait : on n’a pas envie d’être ici. Mais on ne nous a pas vraiment donné de calendrier et on nous a dit que les barrages ralentissaient le départ des gens », relate le demandeur d’asile, qui confirme qu’il revient toujours aux occupants du camp de coopérer en détruisant leurs « maisons » avant leur départ.
Des occupants déjà hébergés ailleurs
L’attente est longue et devient même pressante. En parlant avec différents occupants du stade ce lundi après-midi, on apprend que certains réfugiés en règle et bénéficiant déjà d’un hébergement à Mayotte depuis quelques temps seraient venus exprès au camp de Cavani, à l’annonce de son démantèlement, pour être envoyés vers l’Hexagone. Si certains adopteraient cette stratégie d’eux-mêmes, d’autres y seraient résolus, leurs bailleurs ne voulant plus « d’Africains » dans leur logement. Contactée à ce sujet, la préfecture n’a pas encore répondu à nos sollicitations, ce lundi soir. Fait avéré ou simple rumeur, cette information qui circule tend néanmoins certains habitants de longue date du stade, qui ont l’impression de passer après. Quelques-uns auraient commencé à dresser une liste des habitants du bidonville pour pallier la situation.
Si l’impression de perdition est grande au contact des migrants du campement du stade de Cavani, tous se raccrochent à l’espoir de pouvoir quitter cet endroit, à l’image d’Alain : « On remercie le gouvernement pour ce qu’il fait, le démantèlement, le relogement, l’encadrement. On aimerait que ça continue pour toutes les personnes en situation d’asile. »
La vie de château (provisoire) en métropole
D’après nos confrères du Parisien, l’un des points de chute des réfugiés dans l’Hexagone est le château de Thiverval-Grignon (Yvelines). L’ancien campus d’AgroParis Tech, dont la vente à un promoteur immobilier a été annulée, est connu pour sa bâtisse du XVIIème siècle et ses centaines d’hectares de terres agricoles et de forêts. Selon le quotidien parisien, 195 passagers en provenance de Mayotte sont attendus sur place. L’encadrement et l’accueil seront assurés par des bénévoles de La-Croix-Rouge et des travailleurs sociaux d’Emmaüs. Ils seront sur place une quinzaine de jours, avant d’être transférés vers des solutions d’hébergement en province. Ce n’est pas la première fois que le domaine est utilisé pour de l’hébergement d’urgence. Fin 2022, 200 réfugiés sans-abris avaient pu y passer l’hiver, rappelle le Parisien.
Forces vives : A Longoni, le barrage filtrant rythme la vie économique

Exceptée une légère trêve, la route vers le port de Longoni est toujours bloquée par des barrages filtrants. Rencontrés ce lundi, les barragistes disent appliquer la charte des Forces vives à la lettre afin de laisser passer collecteurs de déchets ou encore marchandises le week-end tout en continuant le mouvement pour lutter contre l’insécurité par leur action sur le terrain.
« Si ! On laisse passer, on a reçu la liste des plaques ! », coordonne Ibou, au barrage de Longoni, remis en place la semaine passée, après quelques petits jours d’arrêts après des appels de représentants des Forces vives à lever les barrages. Grâce aux plaques d’immatriculations envoyées aux barragistes par le Sidevam, en charge de la collecte des déchets à Mayotte, trois de ses véhicules sont autorisés à traverser. Mais le conducteur d’un scooter venu ce lundi pour tenter de rejoindre le travail n’ira pas plus loin. « Mon patron demande à prendre une photo du barrage pour justifier qu’on ne peut pas passer », renseigne le salarié en s’armant de son téléphone tandis que d’autres font demi-tour.
Depuis le début des barrages érigés pour lutter contre l’insécurité et l’immigration clandestine, début février, les gens semblent avoir pris l’habitude de continuer la route à pied. Sur toute la distance entre le barrage de Longoni et la commune de Kangani, les voitures stationnées de part et d’autre de la chaussée donnent même lieu à quelques difficultés de passages pour les militaires autorisés à circuler afin de transporter les conteneurs de bouteilles d’eau.
« Même le gaz et le carburant, on laisse passer »
« On fait respecter la charte [établie par les Forces vives] », assure Ibou, sous la pluie, près d’une barrière qu’il ouvre aux urgentistes, aides à domicile, camions de poubelle, forces de l’ordre, soignants, habitants qui se rendent à des rendez-vous médicaux, agriculteurs… « Il ne faut pas laisser mourir les animaux ! Même les distributeurs de gaz et de carburant, on laisse passer. »
Les ravitaillements alimentaires, permis par les conteneurs stockés au port, ne passent en revanche que le week-end, de 6 heures à 18 heures, nous apprend-il. « On laisse passer pour qu’il y ait un petit peu d’activité. Il faut bien qu’on mange de temps en temps ! »
« Ce week-end, on a essayé de faire circuler tout le monde pour que les gens puissent souffler un peu et se ravitailler. » Sinon, c’est la même règle pour tous. « Que vous soyez de notre camp ou de l’autre côté », précise Ibou. Selon lui, ni les barragistes qui ont décidé de lever le blocus, ni les chauffeurs de camions qui soutiennent la mobilisation et tentent de négocier, ne passent. « Pas d’impartialité, pas d’arrangements, ici ce n’est que la charte », répète-t-il, tout en décrivant une ambiance bon enfant. « On explique gentiment aux gens notre action. Parfois ils viennent nous soutenir avant leur prise de poste à Vallée 3. Ils amènent le petit-déjeuner. » Ici, une vingtaine de barragistes officie. Plus au nord, ceux du carrefour Milou et de Bandraboua « font le travail en amont ».
« Quand ça pète au loin, on peut alerter du problème »
Sous son parapluie arc-en-ciel, un autre protestataire, patron dans le secteur de l’événementiel et du tourisme, admet que le barrage de Longoni a un poids tout relatif dans l’avancée du mouvement car aucun barrage n’est présent à Mamoudzou, capitale économique de l’île. Mais il y voit une façon de sensibiliser et prévenir du danger. « Quand ça pète au loin, on peut alerter du problème. Ces barrages, c’est le seul moyen qu’on a trouvé pour casser le dynamisme de délinquance. Aucun troupeau de jeunes n’est venu nous agresser jusqu’ici », déclare celui qui estime cependant que c’est aux adultes de « trouver les mots » pour discuter avec les jeunes. Il juge que les forces de l’ordre devraient profiter de ces barrages pour contrôler la population.
Même « mauvaise foi » selon lui de la part des chaînes de magasins qui pourraient s’organiser pour remplir leurs rayons de nourriture grâce aux passages de camions permis le week-end au lieu de « les laisser vides », et « diviser la population » quant au bienfondé de la mobilisation.
Dimanche, les Forces vives ont adressé un communiqué (voir par ailleurs) au nouveau préfet, François-Xavier Bieuville, arrivé la veille, pour afficher leur intention de collaborer avec l’administration en vue d’obtenir l’état d’urgence à Mayotte ainsi que la mise en place d’un comité de veille de lutte contre la délinquance et l’immigration clandestine. « Chaque levée de barrage offre aux délinquants l’opportunité de reprendre leurs activités nocives », peut-on lire.
Ibou espère que ceux qui maintiennent les barrages seront entendus par le nouveau préfet, convaincu que ceux qui ont arrêté « vont se remobiliser ». « Il y a toujours des phases où les gens sont fatigués, voire démotivés. On est tous en lien. On s’encourage, on partage nos difficultés », liste-t-il.
À Longoni, une voiture de barragistes venant du nord s’arrête pour épauler voire relayer l’équipe. Il fait remarquer qu’ils préfèrent « être fatigués un instant et être en sécurité après tout le temps ».
La ministre des Outre-mer à Mayotte ce mardi

Deuxième visite officielle depuis sa nomination. Selon le programme communiqué à la presse ce lundi, la ministre déléguée chargée des Outre-mer, Marie Guévenoux présidera, ce mardi, dès 9 heures, la cérémonie d’installation du nouveau préfet François-Xavier Bieuville, place de France, à Dzaoudzi, en remplacement de Thierry Suquet. Dans le cadre de son déplacement, la représentante devrait poursuivre les discussions avec les élus sur la situation sécuritaire et l’élaboration du projet de loi pour Mayotte présenté en conseil des ministres le 22 mai prochain. Elle a rendez-vous avec l’ensemble des services de l’état et le procureur de la République, à la préfecture, le matin. Elle assistera ensuite à la présentation du dispositif « École ouverte » au lycée Bamana. C’est à midi qu’elle devrait s’entretenir avec les élus pour une réunion de travail au cours de laquelle la loi Mayotte (prévue le 22 mai) devrait être sur la table. Dans l’après-midi, une visite de la constitution du stock stratégique d’eau de M’tsapéré est prévue. La journée devrait se terminer après la rencontre d’acteurs économiques, dont l’activité a été affectée par la situation sécuritaire, à la Chambre de commerce et d’industrie.
Forces vives : une réunion à Dembéni pour mettre les choses au clair

A la Maison pour tous de Dembéni, les représentants du mouvement social se sont réunis trois heures durant, ce lundi, à la veille de l’arrivée de Marie Guévenoux, ministre déléguée aux Outre-mer. Yasmina Aouny, porte-parole des Forces vives, rappelle que l’instauration d’un état d’urgence sécuritaire est une mesure qui « tient à cœur » chez les barragistes.
A quelles conditions les onze barrages maintenus sur les routes de Mayotte (sur quatorze recensés) seront-ils levés ? Alors que des tensions sont apparues au sein même des Forces vives, le collectif qui donne le tempo de la mobilisation sociale, quel message faire passer à la ministre déléguée aux Outre-mer, en visite ce mardi à Mayotte ? Les représentants se sont discrètement réunis, ce lundi, à Dembéni, pour tenter de donner une réponse collective à ces deux questions. L’objectif était aussi « d’apaiser la situation », explique Yasmina Aouny, porte-parole des Forces vives, et des référents qui maintiennent les barrages.
« On a discuté de nos attentes et quand même, on a tous souligné l’importance, pour demain [ce mardi], qu’une annonce soit faite concernant la situation sécuritaire de l’île. C’est la réponse qu’attendent ceux qui sont sur les barrages pour les quitter », rapporte l’ancienne candidate aux élections législatives de 2022. Les pionniers des Forces vives étaient, comme elle, autour de la table pour en discuter : Safina Soula, présidente du collectif des citoyens de Mayotte, Saïd Kambi et Badirou Abdou ont échangé pendant plus de trois heures avec des « observateurs », dont Haoussi Boinahedja, secrétaire général de la CGT à Mayotte et Nabilou Ali Bacar, directeur du Cesem.
L’état d’urgence sécuritaire « leur tient à cœur »
Pourtant, dans son programme, la ministre déléguée aux Outre-mer n’accorde pas -officiellement- de place à un échange avec la société civile, ou les collectifs, au cours de sa deuxième visite express à Mayotte. Cela dit, elle pourrait rencontrer directement les Forces vives dans le courant de la journée, nous explique-t-on.
Qu’attendent les « barragistes » ? « Au-delà des avancées qui ont été obtenues dans cette lutte et que tout le monde reconnaît unanimement, c’est vrai que la question de l’instauration de l’état d’urgence, avec l’espoir qu’il soit renouvelé, leur tient à cœur », répond Yasmina Aouny. Une mesure « complémentaire » à celles réclamées lors de la visite de Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, le 11 février. « Il est important de souligner qu’au vue de la colère qui anime les personnes sur les barrages il est compliqué de se pointer et de leur dire simplement : « c’est bon, vous pouvez partir ». Il y a des référents et des personnes qui attendent des comptes-rendus, des explications et qui surtout donnent leurs avis. Ils attendent des réponses qui convainquent et qui persuadent », poursuit la porte-parole des Forces vives.
« Il y a une seule organisation »
Si l’occasion se présente, Marie Guévenoux et ses équipes échangeront avec un seul collectif, ce mardi. Des tensions, mises en exergue lors de l’assemblée générale de Tsararano, le 16 février, laissaient croire que les Forces vives s’étaient morcelées en deux, entraînant la création des « Forces du peuple », un collectif d’irréductibles barragistes pas prêts de lever les blocages. Mais les leaders du mouvement social s’inscrivent en faux. Yasmina Aouny rejette aussi ce qui est apparu comme une tentative de déstabilisation : « Ce n’est pas du tout vrai. Une lettre a été envoyée depuis je ne sais où. C’est une blague qui a été prise au sérieux et ça n’a pas aidé à clarifier la situation ».
Les « Forces du peuple » n’ont donc jamais existé, si ce n’est quelques heures sur les réseaux sociaux, voire quelques temps dans l’imaginaire des commentateurs. « Aujourd’hui, j’ai surtout envie de dire qu’il y a une seule organisation Forces vives et je reste convaincue que les deux positions sont complémentaires et que les deux points de vue s’entendent parfaitement. Je comprends les positions des camarades qui demandent la levée des barrages », affirme la porte-parole.