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Habitat informel : Le délai de flagrance porté à 96 heures contre 48 heures auparavant

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Le sénateur mahorais, Thani Mohamed Soilihi, a présenté un amendement pour favoriser la construction sans permis de logements destinés aux personnes décasées.

Le projet de loi sur la rénovation de l’habitat dégradé a été voté à l’unanimité, ce mercredi soir, au Sénat. Il inclut un changement pour les Outre-mer, celui d’un délai de flagrance en cas de nouvelle installation illégale porté à 96 heures. Car, pour l’instant, un propriétaire a 48 heures pour demander l’intervention des forces de l’ordre (qui doivent elles agir en 24 heures).    

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Le Sénat a voté à l’unanimité le projet de loi sur la rénovation de l’habitat dégradé.

Avant que la loi d’urgence pour Mayotte ne change quoi que ce soit, une première demande des élus mahorais a été satisfaite lors d’une séance au Sénat, ce mercredi soir. Il s’agit de modifier le délai de flagrance en lien avec l’installation de nouvelles constructions sur un terrain à l’insu du propriétaire. A Mayotte et en Guyane, celui-ci est de 48 heures pendant lesquelles le propriétaire des lieux peut solliciter la mairie, qui elle-même fait appel à la préfecture pour que les forces de l’ordre fassent cesser la construction. A charge de la police ou de la gendarmerie d’intervenir dans les 24 heures suivant la décision préfectorale. Sauf que ce délai est « insuffisant », a considéré le sénateur Thani Mohamed Soilihi. Le parlementaire est intervenu par deux fois, les mardi et mercredis soirs, lors des débats sénatoriaux sur le projet de loi sur la rénovation de l’habitat dégradé. La rapporteure, Amel Gacquerre, a expliqué que la préfecture de Mayotte, interrogée en amont, avait exposé des difficultés liées au respect du délai actuel : « les locaux étaient édifiés le week-end ou le lundi matin, à l’abri des regards ».

« Un risque d’augmenter les personnes à la rue »

Pour contrer cela, l’article 3 ter du projet de loi prévoit que le délai soit porté à 96 heures. Une modification qui n’est pas sans risques pour le groupe écologiste. « Soyons clairs, nous ne nous satisfaisons évidemment pas du développement de l’habitat informel, qui cause à la fois des problèmes d’urbanisme, du droit de propriété et de qualité de vie au sein du logement. Néanmoins, nous ne pensons pas que multiplier les destructions de cet habitat soient une solution. Le fait de réduire de nouveau les délais d’évacuation de personnes mal logées en outremer n’aboutit qu’à renforcer la violence de leur expulsion et à les placer dans des situations encore complexes. Il risque d’augmenter le nombre de personnes à la rue », a défendu Guillaume Gontard, le sénateur de l’Isère et président du groupe. « Vous condamnez à l’errance des personnes sans solutions. Ce n’est pas ainsi que vous rassurerez nos concitoyens, même si la présence de bidonvilles est insupportable et inacceptable dans la septième puissance mondiale », a renchéri Marianne Margaté, sénatrice communiste de Seine-et-Marne.

Des arguments qui ne passent pas pour le sénateur mahorais présent (Saïd Omar Oili était à la réunion des élus mahorais et de la ministre Marie Guévenoux, ce mardi). « Les collègues qui ont présenté ces amendements (N.D.L.R. de suppression) font un raisonnement à l’envers. Je rappelle que le département de Mayotte est peuplé de plus de la moitié d’étrangers. La première chose à faire, c’est de faire en sorte que le département ne soit plus attractif pour les migrants en situation irrégulière. Ce n’est pas rendre service à ces populations. Ces bidonvilles tuent », a rétorqué Thani Mohamed Soilihi, prenant comme exemple le décès dans un coulée de boue d’une mère et ses quatre enfants, en janvier 2018, à Koungou. « Ce que l’on conteste, c’est la procédure qui est mise en place et l’absence de solutions apportées suite aux destructions », a répondu le sénateur écologiste.

Du relogement sans permis de construire

Guillaume Gontard a jugé la modification du délai « prématurée » parce que les logements qui pourraient accueillir les personnes décasées (c’est obligatoire dans une opération loi Elan pour ceux ayant la nationalité française ou les étrangers en situation régulière) « ne sont pas là actuellement ». Le président du groupe écologiste a fait également référence ici aux deux amendements similaires présentés par le gouvernement et des élus ultramarins (dont les sénateurs mahorais). Adopté, l’amendement 136 a été en effet annoncé en juillet 2023 lors du conseil interministériel des Outremer. Des logements, comme les modules vus à Majicavo-Koropa, pourraient ainsi voir le jour sans permis de construire préalable que ce soit à Mayotte ou en Guyane. « Cette nouvelle forme d’habitat ne serait devenir la forme prédominante de l’habitat social dans ces territoires », a prévenu cependant Amel Gacquerre.

« Ces deux territoires sont confrontés à une crise de logement. On a tout laissé faire pendant des années. On a là un dispositif qui permet d’accélérer des logements décents », estime Thani Mohamed Soilihi, qui disait attendre avec impatience une loi dédiée aux logements outremer. Car les deux dispositions propres à la Guyane et à Mayotte font partie des rares véritablement dévolues aux territoires ultramarins dans ce projet de loi destiné à « réagir plus fermement et rapidement aux situations d’habitat dégradé » et « favoriser les grandes opérations d’aménagement ». On peut citer quand mêmes des peines plus dures vis-à-vis des marchands de sommeil, comme l’interdiction d’acquérir un bien immobilier (autre que la résidence principale) pendant une durée de quinze ans.

Le recours à l’IVG bientôt dans la Constitution

Une nouvelle étape a été franchie, mercredi soir, avec le vote du Sénat concernant l’inscription du recours de la liberté de recourir à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution française. Celle-ci doit permettre de rendre irréversible ce droit, même en cas d’arrivée des extrêmes au pouvoir. Adopté à l’Assemblée nationale, le 30 janvier, avec 493 voix pour et 30 contre, le projet de loi qui consiste à modifier l’article 34 de la Constitution pour y inscrire que « la loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse [IVG] » l’a été aussi par le Sénat. 267 sénateurs ont approuvé le texte, contre 50 oppositions. Concernant les parlementaires mahorais, la députée Estelle Youssouffa, les sénateurs Thani Mohamed Soilihi et Saïd Omar Oili ont voté en faveur de la modification. Mansour Kamardine n’a pas pris part au vote du 30 janvier.

Il ne reste que le vote du congrès, soit l’approbation des 3/5e de l’ensemble des sénateurs et des députés, pour que l’inscription soit effective, et ce, pour la première fois dans un pays. Le scrutin est fixé au lundi 4 mars.

Endettement : Un nombre toujours croissant de demandes d’effacement

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La commission de surendettement présidée par le préfet, absent lors de cette réunion du 29 février, encourage les personnes à aller vers des travailleurs sociaux pour être orientés et remplir les dossiers.

La commission de surendettement a dressé son bilan de l’année 2023, ce jeudi 29 février. Le nombre de dossiers déposés est supérieur aux années précédentes. Sur les soixante traités, douze dossiers ont abouti à un effacement total de la dette.

« Personne n’est à l’abri d’avoir un accident de la vie », signale Christian Pichevin, directeur général des finances publiques, mais aussi vice-président de la commission de surendettement de Mayotte. Cette assemblée réunie ce jeudi 29 février pour faire le bilan de l’année 2023 permet de statuer sur un effacement de dettes personnelles. Le préfet, en tant que président, mais également la direction régionale des finances publiques (Drfip), l’institut d’émission des départements d’Outre-mer (Iedom) ainsi que plusieurs experts et représentants de consommateurs, ont reçu 56 dossiers cette année. En y ajoutant d’anciens dossiers, ils en ont traité 60.

Seize dossiers clôturés sur soixante

La commission explique ces clôtures par la difficulté à contacter les débiteurs, les personnes qui ont déposé un dossier insuffisamment complet. Englobant dedans également, « la difficulté à Mayotte de circulation du courrier » ou encore « la barrière de la langue », explique le directeur de l’Iedom, Patrick Croissandeau. En revanche, « on n’a pas de difficulté avec les personnes qui font appel aux travailleurs sociaux », déclare-t-il. Ces dossiers sont complets.

Six dossiers irrecevables

Il s’agit de professionnels qui tentent d’utiliser ce dispositif pourtant réservé aux particuliers. « Bien souvent c’est lié à d’anciennes entreprises pour lesquelles la démarche de radiation des registres n’a pas été faite », renseigne Patrick Croissandeau, qui indique orienter les personnes vers le tribunal administratif.

Une vingtaine de suppressions de dettes

En tout, douze dossiers, soit 20 % des dossiers, ont débouché sur un effacement total des dettes. Une dizaine d’autres dossiers sur un effacement partiel de la dette. Le restant sont des mesures en attente dont le moratoire peut durer jusqu’à deux ans.

Un effet immédiat

En effet, dès le premier examen qui permet de statuer sur la recevabilité des dossiers, le débiteur et les créanciers sont aussitôt contactés pour annoncer la suspension des dettes. Tout est gelé, interdiction de demander, ni même de payer des sommes dues. « Le débiteur peut souffler », note Patrick Croissandeau. S’il y a effacement, le remboursement peut s’étaler sur une durée maximale de 84 mois.

Une demande croissante mais relative

56 dossiers reçus en 2023, 37 en 2022, 24 en 2021, 9 en 2020… Depuis que la commission existe à Mayotte (2007), la demande d’effacement des dettes croît. « Mais cela reste un nombre très faible par rapport aux autres départements d’Outre-mer où la moyenne est d’une centaine de dossiers pour 100.000 habitants, ou encore de 70 pour 100.000 habitants en métropole », note le directeur de l’Iedom qui rappelle également que la commission mahoraise est plus récente que sa version métropolitaine. Selon les membres réunis, cette augmentation s’explique par une meilleure connaissance du dispositif grâce « aux médias et aux travailleurs sociaux » qui « permettent une meilleure connaissance du droit ». Travailleurs sociaux qu’ils encouragent à consulter pour être accompagnés dans les démarches.

La pâleur des coraux inquiète le Parc naturel marin

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photo David Lorieux.

L’agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (Noaa) alerte sur le blanchiment des coraux à Mayotte en février et en mars. Pour aider le Parc naturel marin de Mayotte à le mesurer, les citoyens sont invités à transmettre ce qu’ils observent sous l’eau.

« Un corail c’est une sorte d’HLM [habitation à loyer modéré], une étagère avec plein de petites cases en calcaire dans lesquelles vivent des petits animaux, les polypes », image Guillaume Amirault, directeur adjoint du Parc naturel marin de Mayotte. Quand l’eau se réchauffe, 31 degrés autour de l’île à en croire ses amis plongeurs, ces polypes fuient et partent dans les profondeurs. Le squelette calcaire, inhabité, blanchit. C’est ce qui est en train de se produire selon l’agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (Noaa) qui alerte sur le blanchiment des coraux à Mayotte pour les périodes de février et mars. « C’est assez peu marqué pour le moment, mais ça a déjà commencé», informe le directeur adjoint du Parc qui a relayé cette alerte dans un communiqué, le jeudi 15 février.

D’ici quelques jours, le 18 mars, la structure souhaite réaliser une expertise pour aller constater la situation. Ainsi, pendant la période de pic annoncée par la Noaa, un prestataire viendra faire des mesures. Le Parc fera ensuite un suivi de la mortalité dans six à huit mois. Le verdict, lui, tombera en août ou en septembre.

Une importance au-delà des coraux

«Ce n’est pas une fatalité. Ce qui compte c’est la durée et l’intensité de ce blanchiment. Jusque-là, à Mayotte, les coraux s’en sont plutôt bien remis », nuance Guillaume Amirault. Quand les polypes remontent, le corail recouvre sa couleur. Ces épisodes se sont déjà produits en 1998, 2010, 2016, 2021 et 2023. Et devrait encore se reproduire en 2024 comme annoncé. Mais si ces phénomènes sont liés au réchauffement climatique, aux conditions météorologiques (un cyclone prochain par exemple pourrait faire baisser la température et y remédier), ils le sont aussi à la pollution, aux déchets et eaux usées, ainsi qu’aux produits phytosanitaires présents dans le lagon. Ce qui affaiblit les coraux. « C‘est comme nous, un rhume, ça va. Un rhume et un mal de tête ça va encore, mais si on ajoute une infection, on aura plus de mal à la combattre », illustre le directeur adjoint.

Pour aider le Parc marin à prendre la mesure de ce phénomène, tous les Mahorais partis en exploration sous-marine sont invités à aviser le Parc quant aux observations faites : date de l’observation, localisation précise (si possible par point GPS), l’estimation du nombre de coraux affectés par le blanchiment et, dans l’idéal, une photographie ou une vidéo. Une façon aussi de sensibiliser et d’informer les usagers du lagon.

« On ne protège pas les coraux que pour les coraux », déclare ce conservateur du lagon de Mayotte. La destruction de ces coraux peut effondrer tout l’écosystème du lagon, réduire le nombre d’espèces. « Le récif, au-delà de sa beauté, abrite aussi une ressource économique », faisant référence à la pêche professionnelle de poissons et au tourisme. Mais « voir le récif disparaître », c’est aussi, prévient Guillaume Amirault, nous exposer davantage aux aléas extérieurs venus de l’océan. Le corail agissant comme barrière protectrice.

Une entreprise de Longoni épinglée par l’Autorité de la concurrence

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Présente sur le port de Longoni, une entreprise du secteur des services portuaires a été notifiée par le rapporteur général de l’Autorité de la concurrence de plusieurs griefs. Selon cette dernière, la société aurait « abusé de sa position dominante sur le marché de la gestion et de l’exploitation des infrastructures et installations du port de Longoni en mettant en œuvre un ensemble de comportements visant à accaparer les marchés de la manutention portuaire. Il lui est également reproché d’avoir imposé aux importateurs mahorais un ensemble de conditions de transaction inéquitables ». Une fois notifiée, l’entreprise doit désormais présenter sa défense auprès de l’organisme.

« Seule l’instruction menée de façon contradictoire, dans le respect des droits de la défense des parties concernées, permettra au collège de déterminer, après échanges d’observations écrites et après une séance orale, si les griefs sont ou non fondés », informe l’Autorité de la concurrence. Si le collège détermine au bout de la procédure que l’abus de position dominante est bien effectif, l’Autorité de la concurrence peut décider d’une forte sanction financière.

Des mesures « qui ne correspondent pas aux attentes »

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Député de la deuxième circonscription de Mayotte, Mansour Kamardine a réagi aux annonces de Marie Guévenoux, à savoir la limitation de la vente de machette ou l’euthanasie de chiens errants entraînés par les bandes. Selon l’élu, elles « ne correspondent pas aux attentes des Mahorais ». Lui préfère la mise en place rapide du « rideau de fer » maritime annoncé il y a deux semaines, ainsi que « la clarté sur le périmètre et le contenu de la loi dite « d’urgence pour Mayotte » ». Sur ce point, il réclame « la fixation de la date de son examen au parlement », celle-ci étant programmée au conseil des ministres du 22 mai. Concernant les négociations entre le gouvernement et les élus, la ministre déléguée aux Outremers a promis un dialogue à ce sujet lors de son retour, « dans un mois ».

« J’invite le gouvernement à passer d’une logique de communication à une logique de restauration de la sécurité et d’inscription de Mayotte dans un développement économique et social durable », ajoute le parlementaire.

Nouveau renvoi du procès de « Guito » et ses hommes de mains

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Théophane Narayanin avait été incarcéré en décembre 2016 dans cette affaire, avant d'être placé sous contrôle judiciaire.

Neuf ans après l’agression d’une collaboratrice de Me Sylvie Senin, une avocate qui disposait d’un cabinet dans les Hauts Vallons à Mamoudzou, Théophane Narayanin, dit « Guito », ses quatre hommes de mains présumés et l’avocat Saïd Larifou connaîtront-ils leur sort judiciaire ? L’affaire, au rôle de l’audience du tribunal correctionnel de Mamoudzou ce jeudi, a été – une nouvelle fois – renvoyée, sur décision du tribunal. Deux des prévenus, l’avocat Saïd Larifou et un des hommes de main, n’auraient pas reçu leurs citations à comparaître devant le tribunal.

« C’est une dame qui était bien ici, qui travaillait dans un bon cabinet. Il faut désormais juger les personnes qui sont responsables de cette agression », fait valoir, avec un air découragé, l’avocat Me Soumetui Andjilani, en charge de la défense de la collaboratrice agressée. Cette dernière exerce désormais à Millau, dans l’hexagone.

L’affaire devrait donc finalement être jugée les 1er et 2 octobre 2024, deux journées spécialement consacrées à ce dossier volumineux dans lequel une quinzaine d’avocats vont plaider. Saïd Larifou, l’avocat réunionnais poursuivi pour « subornation de témoins » et Théophane Narayanin, le commanditaire présumé, sont d’ici là maintenus sous contrôle judiciaire. « Même si les faits sont anciens les interdictions de contact avec les victimes sont encore utiles », a souligné le substitut du procureur jeudi.

Plus d’informations dans le Flash infos du 1er mars 

Le recours à l’IVG en passe d’être inscrit dans la Constitution

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Les sénateurs français étaient amenés à se prononcer, ce mercredi soir, sur la modification de la Constitution française pour y intégrer "la liberté garantie à la femme" d'avoir recours à l'IVG.

Une nouvelle étape a été franchie, mercredi soir, avec le vote du Sénat concernant l’inscription du recours de la liberté de recourir à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution française. Celle-ci doit permettre de rendre irréversible ce droit, même en cas d’arrivée des extrêmes au pouvoir.

Adopté à l’Assemblée nationale, le 30 janvier, avec 493 voix pour et 30 contre, le projet de loi qui consiste à modifier l’article 34 de la Constitution pour y inscrire que « la loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse [IVG] » l’a été aussi par le Sénat. 267 sénateurs ont approuvé le texte, contre 50 oppositions. Concernant les parlementaires mahorais, la députée Estelle Youssouffa, les sénateurs Thani Mohamed Soilihi et Saïd Omar Oili ont voté en faveur de la modification. Mansour Kamardine n’a pas pris part au vote du 30 janvier.

Il ne reste que le vote du congrès, soit l’approbation des 3/5e de l’ensemble des sénateurs et des députés, pour que l’inscription soit effective, et ce, pour la première fois dans un pays. Le scrutin est fixé au lundi 4 mars.

Le Mahorais Nakim Djabiri, futur Mister National ?

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Nakim Djabiri, que se fait appeler aussi « Nimka Wayne », se présente aux élections de Mister National France en tant que représentant mahorais. Originaire d’Hagnoudrou, dans la commune de Bouéni, et passé par Koungou, le jeune homme vit désormais à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine). Une vingtaine de candidats lui feront face au cours de l’élection qui aura lieu le 16 mars à Barbières (Drôme), aux Ateliers magiques de Dani Lary. Pour soutenir Nakim et/ou avoir accès à la billetterie, rendez-vous sur la page instagram mister.national.off. Les votes sont déjà ouverts et se clôtureront dans la soirée du 14 mars à 23h59. Pour voter, il faut envoyer MN22 par sms au 72018 pour la France Métropolitaine (0,75€ + Prix d’un SMS), au 7010 pour Mayotte et La Réunion (0,99€ + Prix d’un SMS) et au 97777 pour les Antilles françaises (0,99€ + Prix d’un SMS).

Beach-foot entreprises : les inscriptions sont ouvertes

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Après quatre ans d’absence, le Beach-foot entreprises, l’événement sportif interentreprises incontournable de Mayotte est de retour le dimanche 28 avril, sur la plage de Sakouli, à Bandrélé pour une dix-neuvième édition. « C’est l’occasion de défendre les couleurs de son entreprise, dans une ambiance festive et détendue. Plus qu’un simple tournoi de football inter-entreprises, le Beach-Foot Entreprises c’est surtout un moment de partage et de convivialité entre collègues, entre amis et en famille. Pour les entreprises, cet événement est l’occasion de proposer une journée de cohésion et de détente à vos salariés. Du côté des salariés, il est l’assurance de partager des moments uniques entre collègues et de défendre ses couleurs de façon sportive », note l’agence Angalia, qui organise l’événement. Les inscriptions sont désormais ouvertes et le resteront jusqu’au mercredi 27 mars. Les dossiers d’inscription sont à retirer à l’agence Angalia, au 21, Centre Amatoula à Kawéni, 97600 Mamoudzou ou à demander par mail à l’adresse : beachfoot@angalia.fr.

Foire de ramadan : les candidatures ouvertes à Mamoudzou

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Il est dorénavant possible de candidater pour exposer à la braderie commerciale qui accompagne le ramadan, prévue du 25 mars au 9 avril. La municipalité de Mamoudzou lance, dès ce mercredi son appel à projets afin de délivrer les autorisations d’occupation du terrain pour y installer son stand dans un des différents lieux choisis : au parc Amina Oili de Tsoundzou 1, à la place du Perchoir, c’est-à-dire sur le parking du stade de Cavani, à Mamoudzou, mais aussi rue du Commerce, à Mamoudzou ainsi qu’au parc SPPM de Kawéni. Produits alimentaires, prêt à porter, cosmétiques, fleurs, jouets, produits artisanaux et produits divers sont à la charge de l’organisateur.

Les dossiers doivent être envoyés ou déposés par courrier, sous enveloppe cachetée, au pôle « attractivité et études statistiques », avec la mention « Appel à candidatures pour la braderie commerciale Foire ramadan 2024 » et « ne pas ouvrir par le service courrier ». Ils doivent être réceptionnés au plus le tard le jeudi 7 mars à midi. Le service municipal précise qu’il faut y joindre un courrier motivé adressé au maire de Mamoudzou, préciser le projet global sur le stand (photos, plans…), ajouter un extrait kbis de moins de trois mois, une attestation d’assurance ainsi que tout document jugé nécessaire par le candidat. Les critères appréciés seront : la qualité ou l’originalité de l’offre commerciale et l’aménagement, convivialité du stand. Toutes informations par téléphone au 02 69 66 66 44 et par mail à attractivite@mamoudzou.yt

Une marche nocturne pour défendre les droits des femmes

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À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, la Ville de Mamoudzou organise une marche nocturne vendredi 8 mars, en partenariat avec plusieurs associations et le centre communal d’actions sociales (CCAS) de la ville. Une session de fitness géant débutera à 17 h 30. Puis le départ de la marche, devant l’hôtel de ville, sera donné à 18 h 30 pour parcourir les 7,1 kilomètres prévus.

La participation est gratuite pour tout individu au moins âgée de 7 ans (sur autorisation écrite du représentant légal) et « en bonne conditions physiques », fait savoir le service municipal. Pour les participants inscrits la veille de l’événement, un tee-shirt et une lampe frontale leur seront remis le jour de la marche. Inscriptions ouvertes jusqu’au 8 mars ici. Le nombre de participants est limité à 500 personnes.

Le fonds de garantie pour l’agriculture et la pêche évolue

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Ce mardi, à l’occasion du Salon international de l’agriculture, Olivier Jacob, directeur général des outre-mer, et Laurent Fakhoury, directeur adjoint du département Trois océans de l’Agence française de développement (AFD), ont concrétisé, en présence de Mohammed Saker, directeur du marketing professionnel au sein du Groupe Bred, les travaux menés sur la rénovation du fonds de garantie en faveur de l’agriculture et de la pêche (Fogap). Déployé depuis 2010 par le ministère avec l’appui de l’AFD, ce fonds de garantie permet de faciliter l’accès au crédit bancaire des PME en outre-mer du secteur agricole, de la pêche, de l’aquaculture et de la sylviculture grâce à une garantie publique délivrée aux banques qui accompagnent leurs clients en matière d’investissements ou de préfinancement des subventions communautaires. Depuis sa création, le fonds de garantie a permis de soutenir plus de 200 exploitants.

Ces prêts sont destinés à financer les projets d’installation ou de développement, dans le cadre d’une activité relevant des filières de diversification mais également des filières banane et canne-sucre-rhum. Ces financements doivent correspondre à des prêts à court terme destinés à préfinancer la subvention d’investissement ou la subvention d’exploitation accompagnant le dispositif d’appui public ; et/ou un prêt à moyen ou long terme destiné à financer la part non subventionnée du projet (hors apport personnel le cas échéant) dans le cadre d’un programme d’investissement.

Un quatrième avenant à la convention initiale a ainsi été signé et prévoit les principales évolutions suivantes : l’augmentation de la durée de la garantie de neuf à quinze ans pour permettre une adéquation avec la durée des crédits accordés par les banques ; le rehaussement du plafond d’encours garanti de 300.000 euros à 600.000 euros à titre individuel ; l’accroissement du montant maximal de garantie à 800.000 euros pour les jeunes agriculteurs et les nouveaux installés ; l’élargissement des investissements éligibles (le concours bancaire pouvant notamment être sollicité dans le cadre d’une nouvelle installation, du renouvellement de matériel, de nouveaux investissements, d’aménagements en faveur de l’irrigation ou du foncier ou d’une transmission d’exploitation) ; l’ouverture aux entreprises de transformation en lien avec les objectifs des plans de souveraineté alimentaire ; l’extension du dispositif aux secteurs de la banane et canne à sucre ; une plus grande délégation aux banques.

À Kahani, la veille s’organise

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À Kahani, dans la commune d’Ouangani, l’association Malezi Ya Kahani fait de la prévention dans les différents quartiers du village pour lutter contre la délinquance et peut-être « aider à apporter la paix », exprime une membre.

Attachés à leur village, une cinquantaine d’habitants assure la vigilance dans les quartiers de Kahani pour lutter contre la délinquance juvénile. Le groupe réuni en association Malezi Ya Kahani coopère avec la gendarmerie et espère une prise de conscience des parents.

« Qu’il pleuve, qu’il vente, de jour et de nuit, on est là », pose Fatima Mouhoussini, coordinatrice au sein de l’association Malezi Ya Kahani. C’est-à-dire « bien garder ses enfants à Kahani », traduit une autre adhérente. Dans ce village de la commune d’Ouangani, une cinquantaine de mamans, papas, adultes sans enfants, avec papiers ou sans papiers et de tout âge, se relaie sur le terrain pour arpenter les rues et veiller sur les quartiers, « parfois jusqu’à 22 heures, minuit voire 4 heures du matin ». Une présence en guise de prévention que ces habitants espèrent dissuasive envers les jeunes.

C’est l’agression d’une ex-conseillère départementale du canton de Sada-Chirongui, Tahamida Ibrahim, en juillet de l’année dernière, qui a poussé ces habitants à s’organiser jusqu’à créer cette association, en novembre. « On n’est pas dans la discussion. Nous l’avons beaucoup été avec les parents au départ, en présence des enfants, pour donner des conseils, car on voit toujours les mêmes jeunes, on les connaît », explique Fatima Mouhoussini, également représentante de parents d’élèves. « Mais des parents se sont rebellés et sont dans le déni sur ce que leurs enfants font. » Cette délinquance juvénile, ces bénévoles la constatent régulièrement : « Tous les jours, les enfants, tabassent, cassent. J’ai déjà reçu du gaz lacrymogène des forces de l’ordre dans ma cour », évoque le président, Maturafi Attoumani, né en 1970 et qui a toujours vécu à Kahani.

Si leurs rondes et veilles sur des postes stratégiques sont surtout effectuées sur les temps scolaires, ces habitants poursuivent leur vigilance pendant les vacances. Comme ce lundi 26 février, en prévenant les fonctionnaires qui dorment au lycée polyvalent Gustave-Eiffel de Kahani d’un mauvais pressentiment. Les adhérents avaient remarqué des regroupements de jeunes pendant la journée. « Ils se sont préparés tôt, mais ils ont vu qu’on les avait vus et se sont introduits dans le lycée vers 2 heures », détaille la coordinatrice. Il s’agit de la troisième intrusion en un mois.

Partage d’informations à la gendarmerie

Dès le mardi matin, une équipe de bénévoles « a osé » aller sur les lieux de « squat » identifiés par l’association. Accrochés le long de la clôture qui entoure le lycée, des sacs de sport pendouillent. « C’est par là que les jeunes sautent pour entrer. C’est une vraie passoire », relève Fatima Mouhoussini. L’équipe, qui garde des traces à chaque fois de ce qu’elle voit, a documenté en photos et en écrivant une liste des objets trouvés le lendemain pour les envoyer à la brigade de gendarmerie de Sada qui mène l’enquête et avec qui elle coopère : un marteau-piqueur, des machettes, perceuses, visseuses, des courses (« ils ont vidé le congélateur »), des casques de travail…

Mais pratiquement pas de jeunes, soit une quinzaine, « car ils se savent recherchés », relève celle qui ne fait pas de rondes la nuit mais reste toujours joignable par téléphone, se lève tous les jours plus tôt, pour faire des rondes entre 5 heures et 6 h 30 du matin avant d’être remplacée pour partir au travail et de revenir le soir. Mais elle n’est pas la seule : « Lui, je l’ai fait sortir de son champ. Lui, de sa vente. On se donne du temps car c’est important pour nous. Nous avons mal pour notre village, mal pour notre île, de voir la désolation autour de nous ».  

Armés de leurs talkies-walkies et de chasubles fluorescents donnés par l’association des parents d’élèves, les adhérents ont dû utiliser leurs propres économies pour imprimer des numéros et un logo sur leur habit. Un logo qu’ils ont aussi reporté sur des casquettes. « Les jeunes s’adaptent et avaient commencé à porter des gilets fluos comme nous », explique celle qui dit chercher d’autres dons afin de se munir de lampe-torches et de chaussures de sport, « pour éviter de courir claquettes aux pieds ». Mais l’association aimerait obtenir des subventions de l’État. Elle devrait d’ailleurs avoir rendez-vous avec la municipalité de Ouangani une fois les barrages levés. Et pourquoi pas, d’essayer d’y faire embaucher quelques sans-emplois de leur équipe, « des gens qui connaissent le terrain et ont une vraie volonté de s’impliquer », en tant qu’animateurs de rue afin de « renforcer » l’association. Avec pour argument principal : leur participation à la sécurisation des élèves au lycée.

« Tout le monde doit s’en mêler »

Car si les effectifs mis sur le terrain varient selon « le ressenti du matin », « s’il y a une bagarre et que le climat change », Fatima Mouhoussini indique qu’un petit groupe de bénévoles veille dès 5 h 30 du matin pour aider à contrôler les premières arrivées de bus au hub, devant le lycée, en renfort des médiateurs de la compagnie de transport et des forces de l’ordre. « C’est un point d’échanges », renseigne-t-elle : des élèves y font escale, d’autres partent et d’autres viennent pour étudier au lycée professionnel. Problème, ce brassage mêle des jeunes issus de différents quartiers, « alliés » ou opposés.

D’autres membres restent ensuite pour la sécurité des passants et prévenir les vols. La mission s’étale ainsi toute la journée à des postes stratégiques ou en se déplaçant. Dès les sorties des classes, une vingtaine de membres environ surveillent les abords du lycée et du dispensaire, un autre arrêt de bus du village ainsi qu’en sortie de village, vers Coconi. Toujours en lien avec la brigade de gendarmerie de Sada pour transmettre des informations sur les exactions commises et en contact avec les victimes pour les sensibiliser à porter plainte.

« Tout le monde doit s’en mêler », martèle la coordinatrice qui appelle à la vigilance des uns et des autres. Et surtout des parents, « avec ou sans papiers, mais qui ont un enfant difficile, pour prévenir et en parler », au lieu de rester « les bras croisés ».  Prenant l’exemple d’une maman, pourtant avertie, dont le fils ne rentre plus à la maison depuis une semaine. « Il est passé de l’autre côté », soupire celle qui ne comprend pas cette idée d’« enfant-roi », sans sanction parentale. « Un parent se rend bien compte que son enfant revient à la maison avec un vélo ou un téléphone qu’il n’a pas acheté », commente-t-elle, regrettant un temps à Mayotte, où les enfants étaient élevés par le quartier, sans crainte de représailles.

La dizaine de membres réunis ce mercredi ne pense d’ailleurs pas réussir à diminuer les actes de violences mais espère une « prise de conscience », ainsi qu’une présence plus accrue d’agents municipaux d’Ouangani. « On peut accompagner nos jeunes », reprend celle qui est un petit peu la porte-parole du collectif, mais il faut « démanteler, pas déplacer le problème », décrète-t-elle, dénonçant les décasages comme celui de Majicavo à venir qui, selon elle, va faire fuir des jeunes dans d’autres villages comme Kahani. Des jeunes dont ces citoyens actifs ne connaissent ni l’identité, ni les parents. « Il faut d’abord traiter la délinquance, c’est notre combat. Après, on s’occupera des plus petits. »

Une initiative encouragée par la gendarmerie

« Il ne s’agit pas de tomber dans un dispositif de milice ou de groupe d’auto-défense », avertit le commandant Bertrand Bidet, officier de prévention à la gendarmerie et chargé de la communication, « mais d’activité encadrée, officielle et déclarée pour faire de la prévention et partager de l’information ». Ce genre d’initiative citoyenne « essentiel » est en ce sens « encouragé » par la gendarmerie. « Les habitants et les élus sont les mieux placés pour nous transmettre des informations. À Kahani, les représentants de l’association sont très bien identifiés et vice-versa pour nos représentants de la brigade de Sada. Nous entretenons de très bonnes relations », informe-t-il, tout en ajoutant que ce village est un secteur où les forces de l’ordre maintiennent une présence « quasi permanente » en raison du lycée.

Il cite également l’article 73 du Code pénal en cas d’infraction : « Toute personne a qualité pour en appréhender l’auteur et le conduire devant l’officier judiciaire le plus proche ». Mais l’officier rappelle cependant qu’en cas d’urgence, il faut surtout composer le 17, pour alerter les forces de l’ordre.

Un jeune de 23 ans tué par balles dans un conflit entre bandes de Majicavo

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« Kibama », un rappeur de 23 ans, a été tué, mardi soir, à Majicavo-Koropa.

Surfant sur des rivalités, deux bandes de Majicavo-Koropa se menaçaient dernièrement via des clips de rap. Mardi soir, vers 19h30, sur le plateau de Dubaï, un groupe est tombé sur « Kibama », âgé de 23 ans. Il a été tué de trois balles.

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Tribune : « Les parents d’élèves mahorais attendent des actes réels forts ! »

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La Fédération des conseils de parents d’élèves s’adresse à Gabriel Attal dans une lettre ouverte pour l’alerter de la situation à Mayotte, avec des élèves privés de classes pendant plusieurs semaines. Dans une lettre ouverte, elle sollicite auprès du Premier ministre « des actes forts en matière d’éducation ».

« Monsieur le Premier ministre,

Depuis des années, et encore plus ces derniers mois, les parents d’élèves mahorais n’ont eu de cesse de vous alerter sur la situation de leur territoire et plus particulièrement des écoles mahoraises : bâti scolaire ; risques sanitaires ; accueil des élèves ; insécurité…etc. Ce que craignaient nos collègues de la FCPE Mayotte a fini par arriver. La situation sociale actuelle n’est que le reflet des problématiques remontées du terrain depuis plusieurs mois. Aujourd’hui, le point de bascule est atteint. Les écoles mahoraises fermées depuis plusieurs semaines, laissent nos compatriotes dans un tel désarroi, que la pression sociale ne fait qu’augmenter. Pourtant, la situation aurait pu être évitée si elle avait été prise en considération bien plus en amont. Elle aurait permis que les élèves mahorais puissent continuer leur scolarité dans les meilleures conditions. Pire, la situation sécuritaire des élèves mahorais est aujourd’hui compromise et de nombreuses familles mahoraises doivent faire face à une escalade de la violence déjà très présente sur l’île avant cette crise, allant pour certains jusqu’à risquer leur vie quotidiennement.

« La même attention que les établissements de l’Hexagone »

Nous, représentants de parents d’élèves FCPE de l’Hexagone et des DROMS, nous sommes solidaires de la situation de nos compatriotes mahorais. Nous ne pouvons continuer à nous taire face à ce désastre annoncé. Nous vous sollicitons et exigeons des actes forts en matière d’éducation. D’autant que nous nous inquiétons aussi des répercussions que cette crise pourra avoir sur les territoires avoisinants comme l’île de la Réunion, territoire ultramarin français aussi. Monsieur le Premier ministre, les écoles mahoraises font parties intégrantes de la République et à ce titre, méritent la même attention que les établissements scolaires de l’Hexagone. Les mesures envisagées ou le déploiement d’un contingent ne sont pas des solutions à une situation éducative catastrophique. La FCPE s’oppose et s’opposera toujours à des mesures qui sont contraires aux principes républicains et à ses valeurs. Les écoles mahoraises manquent foncièrement de construction, de mesures sanitaires, de personnel éducatif et non répressif, d’infrastructures adaptées pour le transport des élèves, le bien-être qu’il faut pour une meilleure réussite due à tout enfant de notre nation…etc.

Nous vous demandons qu’une délégation de nos compatriotes mahorais, représentants FCPE de Mayotte, soit reçue par vos ministères (ministères de l’Éducation nationale, de l’Intérieur et des Outre-mer) afin de faire le point sur les besoins et que des mesures à moyen et long terme soient discutées. Mayotte, territoire ultramarin français, ne peut représenter une exception au sein d’une république française indivisible et unie.

Veuillez agréer, Monsieur le Premier ministre, l’expression de notre très haute considération.

Une soixantaine de signataires

Les fédérations signataires de cette lettre sont : FCPE de l’Ain (01) – FCPE de l’Aisne (02) – FCPE de l’Allier (03) – FCPE des Alpes de Haute Provence (04) – FCPE des Alpes Maritimes (06) – FCPE de l’Ardèche (07) – FCPE de l’Ariège (09) – FCPE de l’Aude (11) – FCPE des Bouches du Rhône (13) – FCPE du Calvados (14) – FCPE du Cantal (15) – FCPE de Charente (16) – FCPE de Charente Maritime (17) – FCPE de la Corrèze (19) – FCPE de Corse du Sud (2A) – FCPE de la Drôme (26) – FCPE d’Eure et Loir (28) – FCPE du Finistère (29) – FCPE du Gard (30) – FCPE de Haute Garonne (31) – FCPE du Gers (32) – FCPE de la Gironde (33) – FCPE de l’Hérault (34) – FCPE d’Ile et Vilaine (35) – FCPE d’Indre et Loire (37) – FCPE des Landes (40) – FCPE du Lot (46) – FCPE de Maine et Loire (49) – FCPE de Meurthe et Moselle (54) – FCPE du Morbihan (56) – FCPE de la Moselle (57) – FCPE de la Nièvre (58) – FCPE des Pyrénées Atlantiques (64) – FCPE des Hautes Pyrénées (65) – FCPE du Rhône (69) – FCPE de Saône et Loire (71) – FCPE de la Sarthe (72) – FCPE de Paris (75) – FCPE de Seine Maritime (76) – FCPE de Seine et Marne (77) – FCPE de la Somme (80) – FCPE du Tarn (81) – FCPE du Tarn et Garonne (82) – FCPE du Var (83) – FCPE de la Vienne (86) – FCPE de la Haute Vienne (87) – FCPE des Vosges (88) – FCPE de l’Essonne (91) – FCPE de Seine Saint Denis (93) – FCPE du Val-de-Marne (94) – FCPE du Val d’Oise (95) – FCPE de la Guadeloupe (971) – FCPE de la Martinique (972) – FCPE de l’Ile de la Réunion (974) – FCPE de Mayotte (976).

« Le développement du kick-boxing est en constante progression »

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Ichirac Mahafidou est secrétaire général de la Ligue mahoraise de kick-boxing, muaythaï et disciplines associées (LMKMDA) et dirigeant du club Chirongui muaythaï kick-boxing (CMTKB).

Dans le contexte d’insécurité, le kick-boxing est de plus en plus populaire à Mayotte. Ichirac Mahafidou, secrétaire général de la Ligue mahoraise de kick-boxing, muaythaï et disciplines associées (LMKMDA) et dirigeant du club Chirongui muaythaï kick-boxing (CMTKB), revient sur le succès de ce sport et sur le potentiel des Mahorais, qui ne demande qu’à bénéficier de meilleurs infrastructures.

Mayotte Hebdo : Depuis la création de la Ligue mahoraise de kick-boxing, muaythaï et disciplines associées (LMKMDA), comment a évolué la pratique du kick-boxing sur l’île ?

Ichirac Mahafidou : Au sein de la Fédération française de kick-boxing, la ligue de Mayotte est la plus récente. Elle a été créée en 2016. Depuis, ça n’arrête pas d’évoluer dans le bon sens, c’est-à-dire que chaque année, le nombre de licenciés augmente. Là on est au mois de février et on a quasiment atteint le nombre de licenciés qu’on avait au mois d’août l’année dernière, à la fin de la saison. On a 420 nouveaux licenciés actuellement contre 435 à la fin de la saison dernière. Cela veut dire qu’on va encore dépasser ce chiffre cette saison. On a davantage de clubs aussi, dix au total, alors qu’au moment de la création de la ligue mahoraise, il n’y en avait que deux ou trois. Deux autres clubs devraient s’engager d’ici la fin du mois de septembre. Le développement du kick-boxing est donc en constante progression depuis la création de la ligue.

M. H. : Comment expliquez-vous cet engouement pour ce sport ?

I. M. : L’une des explications qui revient le plus, c’est le contexte. La plupart des parents dans mon club, le Chirongui muaythaï kick-boxing (CMTKB), la moitié me disent que c’est pour que leurs enfants gagnent en confiance et en assurance au cas où il y aurait des soucis à l’école, pour qu’ils puissent se défendre dans la rue. Qu’ils puissent être autonomes en termes de « sécurité », même si on est jamais vraiment sécurisé. La raison qui revient souvent c’est ça, y compris chez les adultes, même si la majorité de ceux qui pratiquent ce sport sont des enfants. Puis il y a aussi le côté défouloir des sports de combat de manière générale, parce qu’on tape sur quelque chose. Après, c’est adapté pour les enfants : on a le kick-boxing light, où la puissance dans les coups est proscrite. Et il y a besoin de se défouler, encore une fois, en raison du contexte général de l’île.

M. H. : Le kick-boxing est-il également populaire chez les filles à Mayotte ?

I. M. : Ne serait-ce que dans mon club : là on est partis récemment à La Réunion à onze, dont sept filles et quatre garçons. Dans mon club, le nombre de filles est en train d’exploser, on est presque à la parité, avec 45% de licenciées filles. Alors que c’est compliqué à obtenir dans le sport en général, en termes de nombres de licenciés. Et ça commence à se voir aussi au niveau des autres clubs de la ligue. Cela pour les mêmes raisons que j’ai évoquées précédemment, qui s’appliquent encore plus au public féminin. La parents veulent que leurs filles soient fortes et aient confiance en elles. Il y a une sorte de surprotection qui fait que les parents pensent peut-être, à tort aussi, qu’elles sont plus faibles que les garçons. Mais cela fait qu’il y a un besoin encore plus important de trouver des solutions pour qu’elles se sentent en confiance face à certaines situations de la vie. Le kick-boxing féminin est donc en pleine progression à Mayotte.

M. H. : Est-il facile d’absorber le succès général du kick-boxing sur l’île ?

I. M. : Il faut savoir que cette popularisation se voit aussi au niveau des compétitions, car plus de licenciés revient à plus de combattants. On fait en sorte de créer de la compétition, pour que nos jeunes puissent progresser et s’évaluer. Nous avons créé des challenges de club, durant lesquels un club reçoit tous les autres sur une journée. Mais là, depuis la fin de l’année dernière, ces challenges de club sont devenus compliqués pour nous parce qu’on est victime de notre succès. Comme on manque d’infrastructures sportives à Mayotte, on utilise des petites infrastructures. Il n’y a rien qui est adapté pour les sports de combat. Et le problème, c’est qu’avec plus de combattants et de combats, ça nous pousse à commencer une journée à 7 heures et la finir à 20 heures. Sauf qu’avec le contexte d’insécurité c’est un peu compliqué. Par exemple, lors d’un challenge, on a été obligés de dire à certains clubs de ne pas venir pour ne pas finir trop tard. On en est là.

M. H. : Combien de lieux peuvent accueillir des compétitions de kick-boxing à Mayotte ?

I. M. : Ce sont les trois gymnases de Mayotte, à Cavani, M’gombani et en Petite-Terre, mais ils sont saturés par les sports collectifs comme le volley, le handball, le basketball. Sachant qu’en kick-boxing, il y a plein de catégories différentes qui doivent occuper les lieux. Donc ça ne fait pas beaucoup de place. Ajouté à cela le sport scolaire, qui occupe également les gymnases. Donc trois pour tous ces sports-là, ce n’est pas suffisant. De plus, ce sont des gymnases polyvalents, qui ne sont pas adaptés aux sports de combat. Il faudrait un lieu où on peut poser des tapis, des sacs de frappe, des rings modulables, les laisser, ne pas tout le temps devoir les ranger à la fin de la séance. Il nous faut un vrai dojo dédié aux sports de combat. Mais ça n’existe pas à Mayotte. On aimerait obtenir davantage de la part des décideurs, car actuellement les subventions qu’on nous accorde ne suffisent pas. On aimerait que des infrastructures adaptées soient mises en place, mais malheureusement, cela n’est pas de notre ressort. On aimerait développer les métiers du sport notamment dans l’encadrement. Avoir des jeunes qui puissent être payés et gagner leur vie en encadrant eux-mêmes des jeunes. Ça ce sont des choses sur lesquelles on peut travailler.

M. H. : Les jeunes Mahorais ont remporté un bon nombre de médailles ces derniers temps dans la discipline (voir par ailleurs). Y’a-t-il un potentiel sur l’île ?

I. M. : On le dit de manière générale, ce n’est pas valable que pour le kick-boxing ou les sports de combat : les Mahorais, notamment les jeunes, ont des prédispositions pour le sport. Ils marchent tous les jours, ils sautent tout le temps. Du coup, quand ils rentrent dans le sport et qu’ils sont bien encadrés, les performances viennent presque naturellement. Il y a aussi les compétences qui entrent en ligne de compte, mais c’est presque logique qu’on en vienne à ces résultats-là. Dans les sports de combat, les petits on les voit : ils sont hyper habiles, hyper souples, hyper explosifs aussi. Et bien quand ils sont bien encadrés, ils font de très belles performances. Il faut savoir qu’ils ne s’entrainent pas dans les meilleures conditions, quand on compare avec le reste de la France où il y a des gymnases partout, le matériel, des professionnels payés pour encadrer les jeunes tous les jours. Nous, on est bénévoles, on les encadre quand on peut et comme je le disais, on manque d’infrastructures. Malgré ça, on arrive à obtenir des résultats incroyables. Donc imaginez si on avait les moyens adaptés.

Il menaçait une amie de sa femme de « la découper en morceaux »

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Un homme de 32 ans a été condamné à dix-huit mois de travaux d’intérêt général par le tribunal correctionnel de Mamoudzou pour plusieurs menaces de mort, ainsi qu’un violent accrochage avec un jeune garçon, qu’il suspectait d’être un caillasseur.

« Filou », de son surnom, n’en mène pas large à la barre. Ses dreadlocks mi-longues et son « look » de rasta, lui donnent, à tort ou à raison, l’air des « délinquants qu’on croise sur le bord des routes », image son avocat. La délinquance, « Filou » ne s’y est jamais vraiment enraciné, mais la violence est visiblement une sale habitude chez lui. Déjà condamné à quatre reprises, notamment pour des menaces de mort, c’est un habitué des prétoires. Il est jugé en état de récidive, ce mercredi 28 février.

Le père de famille de 32 ans comparaissait au tribunal correctionnel de Mamoudzou pour avoir violenté un jeune homme sur la route, au niveau d’Ironi Bé, le 29 janvier. Il le suspectait d’être à l’origine du caillassage qui a ciblé son logement, une case en tôles. Le jeune homme, âgé de 17 ans, circulait à vélo sur la route lorsqu’il a croisé le trentenaire. Ce dernier l’aurait poussé, avant de sortir un couteau de sa poche. Le plus jeune aurait réussi à prendre la fuite avant de rapporter les faits aux gendarmes. Son certificat médical relève des blessures au niveau du pectoral gauche ainsi que des griffures importantes au cou et à la nuque. Il n’était ni présent ni représenté à l’audience.

Un profil « très inquiétant »

A la barre, « Filou » assure dans un premier temps que celui qu’il a frappé ce soir-là n’a pas 17 ans. Il nie par ailleurs l’utilisation d’un couteau pendant l’agression. Les blessures superficielles relevées chez la victime vont dans son sens : le jeune homme n’aurait pas été blessé par des coups portés à l’arme blanche.

Mais l’affaire ne s’arrête pas là. Une autre procédure pour « menaces de mort » a été jointe à celle pour les violences, à l’audience des comparutions immédiates. « Filou » aurait menacé de mort une habitante de Dembéni dont il n’appréciait pas la présence à son domicile. Celle-ci aurait noué des liens amicaux avec la compagne du prévenu. Le 27 janvier, alors qu’elle accompagnait ses enfants au domicile de sa mère, elle a croisé le trentenaire. Il l’aurait menacé, entre autres, de « mettre le feu à sa maison » si elle continuait de fréquenter sa compagne. « Je lui ai juste dit : « je ne veux pas que tu traines avec ma femme », je ne l’ai pas menacée de mort », clame « Filou » à l’audience. Pour une témoin, la belle-mère du père de famille, il est allé beaucoup plus loin : l’homme lui aurait assuré qu’il allait « la couper en morceaux ». En sa défaveur, « Filou » reconnaît avoir consommé trois bières le soir des faits. « Ça vous fait tourner la tête ? », demande la présidente de l’audience, Virginie Benech.

Le profil du prévenu est très inquiétant, reconnaît le substitut du procureur. Toutefois, concernant les violences, le parquetier admet que l’utilisation d’une arme n’a pas été établie. Il demande une peine de quatre mois de prison avec sursis et 120 heures de travaux d’intérêt général (TIG). Celui qui est en charge de la défense du père de famille, acquiesce : « quand on regarde le certificat médical, on peut se poser des questions sur le sérieux du travail produit ». L’avocat constate aussi que les deux témoins des menaces de mort attribuée à « Filou » ne décrivent pas les mêmes faits. « Le seul élément objectif qu’on a, c’est une belle-mère qui témoigne contre son beau-fils. » Le tribunal suivra finalement à la lettre les réquisitions du parquet. « Filou » échappe à la prison et devra travailler gratuitement pour la collectivité pendant dix-huit mois.

Un trafic de stupéfiants démantelé entre Saint-Nazaire et Mayotte

Ali B., un habitant de Koungou, est suspecté d’avoir eu un rôle actif dans le volet mahorais d’un réseau de trafiquants de résine de cannabis entre l’île aux parfums et le département de la Loire-Atlantique. Près de Saint-Nazaire, connue pour sa base sous-marine, des centaines de conteneurs chaque jour transitent sur le port de Donges. C’est par ce mode de transport de marchandises que le réseau aurait acheminé des kilos de stupéfiants jusqu’à Longoni. Informés, des enquêteurs sont parvenus à identifier les principaux acteurs et ont intercepté un colis illicite dans le cadre de la flagrance. D’après nos informations, les douanes ont précisément saisi 1,5 kilo de résine de cannabis dans un conteneur déchargé sur le port de Longoni, le 24 février. La valeur marchande de la saisie est estimée à plus de 20.000 euros à Mayotte. Ali B., identifié comme étant un intermédiaire, a été interpellé dans la foulée. Présenté à l’audience des comparutions immédiates ce mercredi au tribunal correctionnel de Mamoudzou, le jeune homme a demandé un délai, accordé de droit, pour préparer sa défense. Il aura tout le loisir de le faire depuis sa cellule, à Majicavo-Koropa, sur décision du tribunal. La présidente de l’audience a justifié son placement en détention provisoire par une volonté « d’éviter la concertation avec les présumés coauteurs et d’éviter le renouvellement de l’infraction ». En effet, l’enquête se poursuit dans l’Hexagone, où des acteurs de premier plan du réseau n’ont pas encore été interpellés.

Faits-divers : des interpellations après un affrontement au centre commercial Baobab

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Ce lundi 26 février, deux groupes en provenance de M’tsapéré et Cavani s’affrontaient au niveau du rond-point Baobab lorsque plusieurs jeunes hommes ont semé la panique en haut de l’escalator du centre commercial. Une altercation, capturée par la vidéosurveillance, impliquait au moins cinq individus à l’entrée du supermarché. Ces derniers se sont affrontés à coups de machettes dans une scène abracadabrante de violences. Selon une source policière, trois individus, des ressortissants comoriens, ont été interpellés peu après les faits. Ils étaient encore auditionnés sous le régime de la garde à vue, ce mardi.

Majicavo Koropa : un jeune homme tué par balles

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D’après les premiers éléments recueillis, le jeune homme a essuyé au moins trois tirs distincts.

Un jeune homme âgé de 23 ans a été tué par balles dans la soirée du mardi 27 février, vers 19h30, au niveau du plateau Dubaï à Majicavo Koropa (Koungou). D’après les premiers éléments recueillis, le jeune homme a essuyé au moins trois tirs distincts. Autant d’impacts de balles ont été retrouvés par les techniciens en identification criminelles de la gendarmerie dans le corps du défunt. Au cours de cet accès de violence, l’agresseur aurait aussi asséné un coup de parpaing à la tête de la victime. Le parquet de Mamoudzou n’a pas, pour l’heure, communiqué. D’après Mayotte la 1ère, le jeune homme tué était un commerçant tout juste sorti de prison.

Contactés, les sapeurs-pompiers disent avoir été appelés quelques minutes plus tôt pour un jeune homme de 18 ans blessé à l’arme blanche au niveau du bidonville Mavadzani, à Majicavo Dubaï. Ce dernier aurait été pris en charge et ses jours ne sont pas en danger. Aucun lien n’est établi entre cette agression à l’arme à blanche et l’homicide commis à Majicavo Koropa.

Un nouveau mort par balles qui ravive la problématique de la circulation des armes à feu à Mayotte. En décembre dernier, un jeune de 17 ans avait perdu la vie des suites de ses blessures par arme à feu au cours d’affrontements entre les bandes de Kawéni et de Majicavo. L’auteur présumé des faits avait été interpellé 48 heures plus tard par les policiers du Raid.

CGT Éduc’action s’oppose à la fin du droit du sol à Mayotte

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La fin au droit du sol à Mayotte annoncée par Gérald Darmanin, le 11 février, a fait réagir le syndicat Éduc’action. Conditionnée à l’abrogation des titres de séjour territorialisés, celle-ci est « un chantage odieux, visant à répondre à l’agenda politique du Gouvernement, obsédé par les questions migratoires. Cette réforme, réclamée depuis des années par l’extrême droite, loin de répondre aux besoins sociaux et sécuritaires de l’île, renforcerait l’exceptionnalité juridique dont souffre actuellement notre territoire », relève le syndicat, qui craint une nouvelle stigmatisation des personnes étrangères sur le territoire mahorais.

Il rappelle que la réforme de 2018, qui modifie le droit du sol en imposant demande la condition qu’un des deux parents soit légalement sur le territoire français au moins trois mois avant la naissance, a « un résultat catastrophique ». L’exemple est donné pour « ces élèves, que nous formons, une fois diplômés, sont privés de l’accès aux études supérieures dans l’Hexagone et patientent plusieurs années pour obtenir un visa ». Le syndicat soutient d’ailleurs les Forces vives sur ce point.

« Pour la CGT Éduc’action Mayotte, l’insécurité se combat par l’action éducative et des mesures sociales. Le Gouvernement ne propose qu’une nouvelle exception juridique aux relents xénophobes mettant de côté les valeurs de la nation française. Alors que l’opération « Wuambushu » a intensifié la violence sur l’île, le Gouvernement promet une nouvelle opération, encore plus forte cette fois », s’inquiète-il, répétant que « l’Éducation est la solution ».

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes