Pour Albert Cantinol (photo), avocat général, un « faisceau d’éléments » qui vont « au-delà des aveux » des cinq accusés établissent leur culpabilité. Jugés depuis mardi à la cour d’assises de Mayotte pour vol, enlèvement et séquestration en bande organisée de l’ancien secrétaire général du lycée agricole de Coconi, dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre 2020, les cinq jeunes hommes, dont trois étaient mineurs au moment des faits, seront fixés sur leur sort judiciaire, ce vendredi. A la veille du verdict, le représentant du ministère public a décrit le surnommé « Satche » comme un « leader », en somme celui qui, plus âgé que ses comparses, a donné les consignes lors du cambriolage, avant de conduire la voiture de la victime, ligotée à l’arrière. L’arbre auquel le secrétaire général a été attaché seize heures durant, « le lieu du supplice », a-t-il poursuivi, aurait été le dernier endroit visité par le responsable d’établissement si ce dernier n’avait pas réussi à se libérer de son bâillon avant d’appeler à l’aide. « Les protagonistes ont tous pris part à l’enlèvement alors que [Monsieur G.] a demandé sa libération à plusieurs reprises », a estimé l’avocat général. Vingt ans de réclusion criminelle ont été requis contre « Satche », 23 ans au moment des faits. Pour ses comparses, l’avocat général demande respectivement dix-huit ans, quinze ans, et dix ans concernant les deux derniers.