La ministre des Outre-mer Marie Guévenoux sera présente ce mardi pour accueillir le nouveau préfet François-Xavier Bieuville.
Deuxième visite officielle depuis sa nomination. Selon le programme communiqué à la presse ce lundi, la ministre déléguée chargée des Outre-mer Marie Guévenoux présidera, ce mardi, dès 9 heures, la cérémonie d’installation du nouveau préfet François-Xavier Bieuville, place de France, à Dzaoudzi, en remplacement de Thierry Suquet.
Dans le cadre de son déplacement, la représentante devrait poursuivre les discussions avec les élus sur la situation sécuritaire et l’élaboration du projet de loi pour Mayotte présenté en conseil des ministres le 22 mai prochain.
Elle a rendez-vous avec l’ensemble des services de l’état et le procureur de la République, à la préfecture, le matin. Elle assistera ensuite à la présentation du dispositif « Ecole ouverte » au lycée Bamana. C’est à midi qu’elle devrait s’entretenir avec les élus pour une réunion de travail. Dans l’après-midi, une visite de la constitution du stock stratégique d’eau de M’Tsapéré est prévue. La journée devrait se terminer après la rencontre d’acteurs économiques, dont l’activité a été affectée par la situation sécuritaire, à la Chambre de commerce et d’industrie.
Les communes de Koungou, Dembéni et Mamoudzou sont touchées par des coupures intempestives en raison des difficultés de production, ce lundi.
Au cours du week-end et ce lundi, les fortes pluies ont perturbé la production d’eau potable. En effet, l’eau des rivières chargée de sédiments est plus compliquée à traiter dans les usines de production. Ainsi, celle de Bouyouni s’est retrouvée en difficulté. Le quartier de Gnambo titi à Passamaïnty, les villages de Kawéni et Koungou ont vu la distribution être interrompue vers 13h, ce lundi. Rebelote dans l’après-midi. « En raison des perturbations de la production dans les deux plus importantes usines du fait de la forte turbidité des eaux, le planning des tours d’eau en vigueur ne peut plus être respectés partout car des coupures techniques doivent être mises en œuvre sur certains secteurs pour permettre aux réservoirs de tête de se remplir avant de reprendre la distribution normale », confirme la SMAE.
Faute de production suffisante, l’alimentation en eau de M’tsapéré, Majicavo-Koropa, Kangani, Ongoujou, Hajangoua, Hamouro, Mgnambani et Bambo Est ne pourra pas être assurée avant 8h, ce mardi matin. Des quartiers et villages du secteur 1 ont vu leur ouverture de réseau décalée à 18 h, lundi soir. C’était le cas de Doujani, des Hauts-Vallons, Majicavo-Lamir, Dzaoudzi et Nyambadao.
Douze jeunes joueurs des Étincelles Hamjago se sont envolés, ce week-end, en direction de Paris grâce à leur victoire lors de la finale de la première édition l’Orange Cup à Sada en décembre. Le challenge sportif et éducatif réservé à la catégorie U11 est un projet en collaboration avec de la Ligue mahoraise de football et l’opérateur de téléphonie mobile. Il a permis aux joueurs originaires du nord de Mayotte (en blanc sur la photo) d’assister à la rencontre PSG-Rennes, mais également de fouler la pelouse du Parc des Princes à la mi-temps en « participant à une séance de tirs aux buts dans le cadre de l’Orange Football Challenge ». Pour la petite histoire, Hamjago a fait mieux que le PSG, ce soir-là (qui a dû se contenter du match nul, 1-1), en gagnant par quatre tirs au but à trois face aux Réunionnais de l’AS Capricorne (Saint-Pierre).
Le barrage au carrefour Ngwézi, à Chirongui, était toujours fermé ce lundi matin.
A peine Thierry Suquet parti, la branche des Forces vives toujours en place sur les barrages a rédigé un communiqué à l’intention du nouveau préfet, François-Xavier Bieuville, afin d’ouvrir le dialogue vers des solutions de sortie de crise.
Ce dimanche, les barragistes des Forces vives toujours en place ont rédigé un communiqué à l’attention du nouveau préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville. On nous confirme que le texte a bien été écrit par les Forces vives toujours actives sur les routes afin de « solliciter de toute urgence l’ouverture d’un dialogue constructif et immédiat concernant la crise sociale qui secoue notre territoire depuis le 22 janvier dernier ».
Il y est rappelé que les barrages sont tenus pacifiquement, non dans un esprit de confrontation, mais comme moyen de faire entendre la voix de la population et de protéger les habitants de la délinquance. « Nous tenons à souligner que ces barrages laissent passer les forces de l’ordre, […]. Cependant, il est désolant de constater que chaque levée de barrage offre aux délinquants l’opportunité de reprendre leurs activités nocives », peut-on lire. Mafana, référent du barrage du lycée Chirongui et membre du Comité citoyen du Sud, nous confirme ce lundi, comme il l’avait fait la semaine dernière, que les barrages ne sont pas là pour bloquer la population mais sont un « appel au secours ».
« La sécurité immédiate des habitants de l’île »
Des barrages qui demeurent en raison de la frustration provoquée par les échanges avec le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, et des mesures qui ont été annoncées par ce dernier, qui « n’ont pas abouti à des solutions satisfaisantes, en particulier en ce qui concerne la sécurité immédiate des habitants de l’île ». Une position qui tranche donc avec l’autre partie des Forces vives, parmi laquelle on retrouve Safina Soula, qui indiquait la semaine dernière que les annonces du ministre était une bonne avancée et qu’il fallait désormais lever les barrages.
Les Forces vives encore présentes sur les routes réitèrent leurs revendications dans le communiqué : l’instauration immédiate de l’état d’urgence, des mesures concrètes pour garantir la sécurité de tous et la création d’un comité de suivi, avec des représentants du mouvement, pour « veiller à l’évolution de la lutte contre la délinquance et l’immigration clandestine ».
Ne souhaitant pas revivre ce qu’elles qualifient d’ « échecs des mobilisation antérieures de 2011 et 2018 », elles affirment leur souhait de travailler de manière constructive avec les services de l’Etat pour trouver des solutions durables et demandent ainsi à rencontrer le préfet de Mayotte le plus rapidement possible afin d’établir un dialogue.
La branche des Forces vives toujours en place sur les barrages ont publié un communiqué à l’attention du préfet de Mayotte, ce dimanche 25 février.
Point de départ de la contestation, le démantèlement du camp de migrants de Cavani s’est poursuivi, ce dimanche. « 308 personnes » ont désormais quitté le territoire mahorais, indique la préfecture de Mayotte. « Les 410 individus restants sur le site à l’issue de cette opération sont d’ores et déjà identifiés », selon les services de l’État. « Au regard de leur statut administratif, ils seront pris en charge hors de Mayotte ou éloignés vers leur pays d’origine. »
François-Xavier Bieuville, le nouveau préfet de Mayotte, qui remplace Thierry Suquet, « réaffirme la mobilisation de l’Etat afin de mener à son terme cette opération dans les meilleurs délais. Il déplore le maintien de barrages sur les axes de circulation du territoire qui sont aujourd’hui le principal obstacle à l’accélération du démantèlement du camp et qui continuent à asphyxier la vie économique, sociale, sanitaire et sécuritaire de Mayotte ».
Présent à la réunion de M’roalé, le mercredi 21 février, Saïd Hachim dément être un des « leaders » des Forces vives, comme il est présenté dans notre édition de ce jeudi, dans un article intitulé : « Barrages : L’union se disloque chez les Forces vives ». Selon nos informations, ce soir-là, quinze représentants des Forces vives ont donné leur opinion sur la levée ou non des barrages. Des participants nous ont affirmé que Saïd Kambi et Saïd Hachim étaient les seuls à ne pas se prononcer pour la levée des barrages, tout comme plusieurs groupes de barragistes, entrainant le départ de ceux qui la souhaitent. « Je tiens à clarifier que, même si je soutiens ce mouvement social visant à améliorer la situation à Mayotte et que je suis profondément concerné par les violences chroniques qui gangrènent notre île, je n’ai jamais occupé le rôle de leader au sein de ce mouvement. Ma participation s’est limitée à exprimer publiquement mon opinion en tant qu’habitant de l’île, soucieux de son avenir et de son bien-être », fait-il valoir dans un droit de réponse envoyé jeudi soir. « Je souhaite préciser que, bien que je puisse comprendre la frustration et le désir de changement qui animent beaucoup d’entre nous à Mayotte, je n’ai jamais appelé à l’établissement de barrages ni me suis prononcé en faveur de tels actes. Mon engagement est pour un dialogue constructif et des solutions pacifiques qui respectent le droit de chacun », poursuit-il. Lors d’une interview chez nos confrères de Mayotte la 1ère, ce vendredi matin, Saïd Kambi a également contesté avoir milité pour le maintien des blocages, mais plutôt pour garder le dialogue entre les deux camps de Forces vives divisés alors sur la question de la levée des barrages, indiquant que les deux « ont leurs raisons ».
« Six mois d’action, six mois de passion », c’est ainsi que Philippe Vigier résume son bilan en tant que ministre délégué aux Outre-mer. Sur le plateau de France 3 Centre-Val-de-Loire, le dimanche 18 février, l’élu d’Eure-et-Loir a d’abord dû répondre de l’article de Mediapart sur le surnom de « squatteur de la République ». Celui-ci indiquait que l’ancien ministre du gouvernement d’Élisabeth Borne continuait d’occuper le logement de fonction de la rue Oudinot, d’utiliser le véhicule du ministère et d’avoir organisé des dîners. « Un mot totalement inadapté », répond-il. « En résumé, c’est une chambre avec une salle de bains », minimise-t-il, ajoutant que les trois dîners en cause ont été payés de sa poche.
Revenant sur son action, il a largement évoqué Mayotte sur laquelle il est venu cinq fois en quatre mois. « J’ai pris tous les dossiers à bras le corps. Évidemment, j’ai été projeté sur le mur de Mayotte », fait-il remarquer. Sur la crise de l’eau, il affirme (à tort) « qu’à l’heure où je vous parle, il y a de l’eau qui coule tout le temps ». Selon lui, la capacité de production a été augmentée de 10.000 m3 d’eau par jour et que « jusqu’à 500.000 bouteilles ont été distribuées par jour ». Sur le droit du sol, il se dit favorable à la suppression comme annoncé par Gérald Darmanin, son ex-ministre de tutelle. Dans le projet de loi Mayotte qu’il laisse à Marie Guévenoux, il indique qu’il prévoyait un volet sur les infrastructures (routes, hôpitaux, écoles, réseau d’eau). « Je souhaite qu’on puisse faire une loi de programmation pour donner sur la durée à Mayotte les moyens de son développement », clame-t-il.
Récent lauréat du prix Afro Hair Combo, Anis Chebani fait la fierté de son village de Majicavo-Koropa. Ce samedi, une cérémonie surprise a eu lieu au marché de Majicavo-Dubaï en l’honneur du coiffeur local. Celle-ci a été organisée par l’association « Le quartier chic de Majicavo » pour le féliciter et l’encourager à continuer à faire briller Mayotte à l’international. Le jeune homme s’attelle désormais à un autre projet, organiser un défilé Coiffures en folie à La Réunion.
La brigade nautique de la police aux frontières a intercepté, ce jeudi, une embarcation en provenance Madagascar et en direction des Comores. Les policiers ont répertorié « 42 passagers en situation irrégulière devaient rejoindre Mayotte ». Les trois passeurs ont été placés en garde à vue. Ces dernières années, la politique du Parquet et plus ferme à leur encontre avec des peines de prison même pour le primo-délinquants.
Marion, jeune maman et femme d’agriculteur, lance son podcast intitulé : « Où ça mène quand on sème ». Celui-ci donne la parole aux femmes d’agriculteurs, salariées ou agricultrices. Il s’agit pour elle de s’exprimer sur « la manière dont vous gérez et se passe vos vies de famille tout en conciliant cette activité fait par vous ou par votre conjoint ». L’enregistrement mêlera réflexions personnelles et professionnelles, liées au métier de leurs maris. « Ce podcast a pour but d’échanger avec vous sur les choix de votre vie personnelle et professionnelle ainsi que sur le bon côté, les sacrifices et les difficultés liée au domaine de l’agriculture », poursuit la jeune femme. Un formulaire est en ligne pour toutes celles intéressées à apporter leurs témoignages : forms.gle/JniBpzZ98u8hxz7F9
Une série d’attentats de groupes armés ont eu lieu entre le 22 décembre 2023 et le 20 février 2024. Cela a conduit au déplacement des habitants dans certaines provinces du nord. C’est le cas dans celle de Cabo Delgado en face de l’archipel des Comores, où le groupe TotalEnergies cherche depuis des années à poursuivre son projet d’exploitation (arrêté en 2021). Ce projet a pour but d’exploiter les réserves de gaz naturel liquéfié (GNL) au large des côtes. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (IMO), 26.690 habitants des localités de Macomia, Chiure, Mecufi, Mocimboa da Praia et Muidumbe ont dû fuir, ces dernières semaines.
La sortie découverte à pied de la mangrove de Tsimkoura, initialement prévue le week-end du 24 février par Mayotte Nature Environnement (MNE) et l’Association Mangrove Environnement (AME), dans le cadre des journées mondiales des zones humides, aura lieu le vendredi 8 mars, pendant les vacances scolaires, de 9h à 12h dans la commune de Chirongui. Le rendez-vous est donné à 9h à la boulangerie de Tsimkoura. Cette balade à pied dans la mangrove est l’occasion de sensibiliser la population aux enjeux environnementaux autour de cet écosystème. Un ramassage de déchets d’environ une heure est prévu à l’issue de la marche, afin de nettoyer la mangrove. Il est possible de s’inscrire à cette marche en ligne (www.jagispourlanature.org/activite/visite-pied-de-la-mangrove-de-tsimkoura).
L’association le Jardin de M’tsangamouji propose différentes activités pour les élèves pendant les deux semaines de vacances scolaires, de 8h à 12h. Les fiches d’inscription sont disponibles dès ce lundi à l’école de M’tsangamouji 2 et 4. L’association environnementale qui, entre autres, nettoie les rivières et mangroves, propose régulièrement des sorties aux enfants, y compris pendant les vacances scolaires.
Environ vingt personnes âgées habitant Mamoudzou ont pris l’avion ce vendredi matin pour aller à Madagascar avec la quatrième adjointe au maire, Zoulfati Madi, ainsi que plusieurs membres du personnel de la commune, dont des agents du Centre communal d’action sociale (CCAS) de la ville. Ce projet a pour but de combattre l’isolement social des seniors en leur permettant de découvrir un nouveau pays et une nouvelle culture.
Le calendrier des campagnes de dépistage du diabète et de l’hypertension artérielle (HTA) a été mis à jour dans le cadre du Contrat local de santé. Des dépistages sont prévus : le samedi 6 avril, de 8h à 12h, à la Maison des Jeunes et de la Culture (MJC) de Mamoudzou ; le samedi 4 mai, de 8h à 12h, place de la République à Tsoundzou 1 ; le samedi 1er juin, de 8h à 12h, à la MJC de Kawéni ; le samedi 6 juillet, de 8h à 12h, à la MJC de Tsoundzou 2 ; le samedi 3 août, de 9h à 12h, à la bibliothèque de Passamaïnty ; et le samedi 7 septembre, de 8h à 12h, à la MJC de M’tsapéré.
La première réunion de chantier pour le projet de rénovation et d’aménagement du stade de football de Barakani s’est tenue ce mardi 20 février. La commune de Ouangani, maître d’ouvrage du projet, le bureau d’études, lui, maître d’œuvre, ainsi que des représentants des entreprises et clubs utilisateurs se sont réunis lors de cette assemblée. La date de début des travaux à été révélée à l’occasion : ils commenceront le 1er avril prochain, pour répondre aux attentes de la jeunesse locale. Néanmoins, le stade ne sera plus disponible pour les entraînements des clubs à partir du 1er mars et ce, jusqu’à la fin des travaux.
La Ville de Mamoudzou met en place, en collaboration avec l’Alcome (l’éco-organisme pour la réduction des mégots dans l’espace public), une campagne de sensibilisation pour lutter contre la présence de mégots de cigarettes dans l’espace public. La Ville rappelle qu’un mégot jeté par terre se retrouve ensuite dans les égouts, puis le réseau d’assainissement avant de finir dans les rivières. Ce déchet est particulièrement polluant, contenant de nombreux produits très toxiques qui contaminent l’eau. De plus, avec sa petite taille, cela en fait un déchet difficile à cibler et qui s’infiltre facilement dans tous les cours d’eau pour finir dans le lagon. Cela nuit également au fonctionnement des stations d’épuration, les mégots ne pouvant pas être filtrés. Une fois dans la nature, ce déchet met de très nombreuses années à se dégrader. La campagne de la Ville de Mamoudzou rappelle de bien jeter ses mégots dans une poubelle, en veillant à ce qu’ils soient éteints. Les cendriers de rue ou bien les cendriers de poche évitent également que les mégots se retrouvent dans la nature, il est donc important de les utiliser. Pour davantage d’informations sur les gestes à adopter, la mairie recommande de consulter le site suivant : www.monmegotouilfaut.fr.
Après huit longues années d’attente, la justice a rendu son verdict dans une tentative d’assassinat, sur fond de conflit familial et croyances religieuses. Une femme d’origine anjouanaise a été reconnue coupable d’avoir porté trois coups de machette à la tête de la mère de sa belle-fille, en juin 2016, à Labattoir. Elle a été condamnée à dix années de prison ferme, ce vendredi, par la cour d’assises de Mayotte.
Yvanna Burel a remporté le prix Jeune Talent lors de la sixième édition du concours Voix des Outre-mer. La jeune Mahoraise de seulement 16 ans, qui a découvert sa voix à l’occasion de cette compétition, est allée la percher dans l’amphithéâtre de l’Opéra Bastille, à Paris, ce vendredi soir, grâce aux notes cristallines de « Summer Time », une berceuse tirée de l’opéra Porgy and Bess, composé par George Gershwin en 1935. « Ce que j’aime dans le chant lyrique c’est qu’on peut exagérer nos sentiments et l’émotion qu’on peut faire passer », a expliqué Yvanna Burel dans son portrait, diffusé juste avant son passage. Mission plus que réussie pour la lycéenne, dont le talent a été salué par les seize membres du jury et par Fabrice di Falco, organisateur qui a accompagné les chanteurs tout au long du concours et qui animait la finale de ce vendredi soir. « En quelques semaines de masterclass, j’ai été bluffé par sa métamorphose. Yvanna Burel s’est épanouie dans le chant lyrique, à sa plus grande surprise », déclare-t-il pour la présenter aux 500 membres du public présent dans les gradins. Le prix Jeune Talent a été remis par Julien Leleu, président de l’association Les Contres Courant organisatrice du concours, à notre jeune soprano mahoraise. Le concours Voix des Outre-mer 2024 a lui été remporté par Winona Berry, de Saint-Barthélémy, qui s’est vue remettre son prix par Alexander Neef, directeur de l’Opéra de Paris.
Sylvie Escrouzailles est juge pour enfant au tribunal judiciaire de Mamoudzou depuis un an et demi.
Sylvie Escrouzailles, juge des enfants au tribunal judiciaire à Mamoudzou, dénonce un manque de moyens en comparaison du nombre de mineurs sur l’île. Mais elle en appelle surtout à une implication et une solidarité de la population civile pour cadrer la jeunesse.
Flash Infos: En deux mots, pouvez-vous expliquer votre travail?
Sylvie Escrouzailles : On a deux casquettes. Le pénal : on sanctionne le mineur qui fait des délits. Et le civil, où on suit le plus d’enfants : c’est-à-dire l’assistance éducative pour protéger les mineurs quel que soit leur statut et d’où ils viennent. Manque de nourriture, de logement, absence de scolarité, parents défaillants… Le danger c’est tout ça.
F.I. : Vous êtes arrivée au tribunal judiciaire de Mamoudzou en octobre 2022, qu’est-ce qui vous a frappé en venant ici?
S.E. : Les affaires sont toujours d’une extrême violence. Mais j’ai fait 20 ans en banlieue parisienne. Toute proportion gardée, je retrouve un petit peu les mêmes mécanismes. Dans les Hauts-de-Seine, il y avait la guerre sur une rue, les plus petits se battaient contre les jeunes de la ville voisine. On leur demandait pourquoi, ils ne savaient même plus. C’est comme entre Doujani et M’tsapéré. Je retrouve aussi le phénomène des femmes seules pour élever leurs enfants. Les pères sont absents. Il n’y a souvent que les mamans aux audiences.
F.I. : Quelle est votre lecture de la situation à Mayotte ? Vous êtes réticente à parler à la presse d’habitude, mais vous vouliez prendre la parole dans le contexte actuel.
S.E. : Il n’y aura pas de solution si on ne prend pas à bras le corps le problème des mineurs. Mais ce ne sera pas de tous les mettre en prison, ou en centre éducatif renforcé (CER) ou en centre éducatif fermé (CEF). Devant moi, la grande majorité sont des enfants nés ici. Ils ne connaissent pas d’autres pays, ne connaissent pas leur famille. Qu’est-ce qu’on fait de ces enfants ? Au mieux, ils sont scolarisés. Parfois, ils obtiennent un diplôme. Et après ? Ils ne peuvent pas aller en stage parce qu’ils n’ont pas de documents, ils ne peuvent pas trouver de travail, ne peuvent pas aller à la mission locale… À 18 ans, on les lâche sur l’île sans qu’ils puissent en sortir. Il faut s’occuper de ces jeunes. Je suis intimement convaincue que si un enfant grandit mal, c’est qu’on ne lui donne pas de quoi bien grandir au départ. Les parents sont des tuteurs. S’il n’y a pas ce tuteur pour tenir la plante verte, ça part dans tous les sens. Depuis plus d’un an que je suis ici, je n’ai jamais eu à condamner de mineurs d’origine africaine. Je ne les ai qu’en assistance éducative car ils sont tout seuls sur le territoire. 90 % obtiennent le statut de réfugié et ils partent.
F.I. : Quelle est la situation au tribunal?
S.E. : Le tribunal est sous-calibré pour une population composée d’au moins 50 % de mineurs sur le territoire… On aurait besoin de plus de moyens, pas seulement pour le tribunal pour enfants, mais pour toutes les structures qui doivent accompagner de la naissance à la majorité. Je le vois avec la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), les associations qui travaillent avec nous pour les assistances éducatives sur l’aspect civil, les familles d’accueil sont surchargées. Les éducateurs aussi. Et nous, en tant que juges pour enfants, c’est la même chose. On est en sous-effectif chronique dans tout le tribunal. Sur les trois juges pour enfants, deux vont partir cet été. Depuis mon arrivée en octobre 2022, mon cabinet des mineurs a connu six greffiers différents qui viennent pour quelques mois. De fixes, on peut compter sur deux greffiers pour trois juges des enfants. Ils n’arrivent pas à écrire les compte-rendus en temps et en heure. Cela provoque du retard dans le traitement des affaires.
F.I. : Quelle est l’attitude de ces jeunes par rapport à la justice?
S.E. : Ici, il y a encore ce respect pour le juge. Ce que je ne ressentais plus du tout en métropole depuis des années. Pas tous mais en général, ils sont impressionnés, penauds en salles d’audience. Ce qui est étonnant, c’est que 90 % des mineurs reconnaissent facilement leurs délits et même des viols horribles. Ils disent pardon souvent. Comme des enfants en fait, mais qui font des choses horribles. C’est qu’il y a quand même des choses à faire avant qu’ils deviennent des coupeurs de route, des coupeurs de bras… Beaucoup sont des enfants abandonnés, qui sont laissés à eux-mêmes.
F.I. : Dans une interview que nous avons faites avec un éducateur syndiqué de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), il évoquait que le manque de places pouvait influencer le rendu d’une décision, que répondez-vous?
S.E. : On essaie de faire avec les moyens qu’on a. Je ne pense pas qu’il y ait de biais. Mais on a uniquement un Centre éducatif renforcé (CER) à Bandrélé qui fonctionne par sessions de quatre mois. Si on n’envoie pas un mineur en début de session, c’est très difficile de l’intégrer. Ce n’est absolument pas à la dimension de ce territoire. On a un foyer (l’EPE Dago) mais si les jeunes veulent fuguer, ils peuvent. Il faudrait plus de structures adaptées pour les plus ancrés dans la délinquance.
F.I. : Paradoxalement, à la maison d’arrêt de Majicavo, il y a une surpopulation carcérale (+300 % en décembre 2022) chez les majeurs mais le quartier pour mineurs n’est pas rempli. Comment cela se fait-il?
S.E. : Le code de justice pour mineurs privilégie l’éducatif sur le répressif. Le cerveau n’arrive à maturité qu’à 21 ans, l’enfant est un adulte à en devenir. Avant de mettre un mineur en détention, on l’aura vu plusieurs fois, on aura tenté d’autres choses avant : un foyer, des familles d’accueil, un contrôle judiciaire… Et puis on ne peut pas mettre en détention un mineur en-dessous de 13 ans. Et je pense qu’il faut faire les choses avant 13 ans. Les mineurs sont souvent très matures parce qu’ils vivent dans la rue. Après c’est compliqué, il y a l’effet de groupe, comme partout. C’est pour ça qu’il y a l’Assistance en milieu ouvert (AMO) pour aider les parents à gérer leurs enfants pendant l’adolescence.
F.I. : Il n’y a donc pas assez de places dans les structures et pas assez d’éducateurs. Que se passe-t-il alors après avoir rendu votre décision ?
S.E. : Ils sont quand même suivis mais pas de façon aussi serrée qu’ils pourraient l’être. Il faut un budget pour beaucoup plus d’éducateurs sur le terrain ou des associations relais. La tache est monumentale et j’ai l’impression qu’on ne se rend pas compte ou qu’on ne veut pas le voir. Donc oui, ils sont suivis mais ils pourraient être mieux suivis. Mais on peut toujours faire mieux, même en métropole. La PJJ et l’Aide sociale à l’enfance (ASE) restent un parent pauvre. Sauf qu’ici, on est le département le plus jeune de France.
F.I. : Quelles sont les problématiques que vous rencontrez le plus souvent?
S.E. : L’absence du père est difficile, il y a beaucoup de mamans dépassées. Elles se débrouillent, elle font des ménages etc. Mais qui s’occupe des enfants à la maison ? Pendant la crise d’adolescence, elles sont dépassées. Elles me disent fermer la porte le soir mais le jeune sort par la fenêtre… Je pense que ça tient beaucoup grâce à la solidarité familiale et du voisinage mais ça tend à se déliter. Il faudrait un tiers digne de confiance (terme juridique), de la famille ou quelqu’un qui connaît bien les enfants, un ami de longue date… On le désigne et devient notre référent pour le mineur dans les démarches. Dans le civil, le plus courant ce sont les violences physiques à l’encontre des enfants. On ne touche par le corps de l’autre si on n’en a pas son autorisation, mineur ou majeur. Ce n’est pas facile d’élever un enfant? mais on doit trouver d’autre méthodes que la violence.
F.I. : C’est-à-dire que la justice à elle seule ne suffit pas ?
S.E. : Il ne faut pas compter que sur les juges ou les éducateurs pour sauver cette jeunesse. On ne va pas pouvoir enfermer tous les enfants, même si on créait dix CER sur Mayotte. Il faut s’appuyer sur la solidarité encore présente à Mayotte. Plein de gens peuvent jouer un rôle de médiateur. Mais en respectant les principes républicains, par la parole et non pas par la violence. Il faudrait que tout le monde soit solidaire : mzungu, Mahorais, Comoriens.… Et où sont les pères ? Ils doivent s’occuper de leurs enfants. À Kahani, j’ai vu qu’il y a des hommes qui font des rondes la nuit pour essayer d’éviter que ça dégénère, sans que ce soit une milice (interdit par la loi). En métropole, je me rappelle de grands recrutés par la mairie comme animateurs de quartiers. Il allaient parler aux jeunes, ça crée du dialogue. La police, elle, ne peut pas, ils ne sont pas assez nombreux.
F.I. : Personnellement, quel regard portez-vous sur votre métier ?
S.E. : Je ne suis pas encore désabusée. Je suis venue à Mayotte pour les enfants. Je n’ai pas encore baissé les bras. Le peu qu’on fait, c’est déjà ça. Mais je me rends bien compte que ce ne sont pas trois juges qui peuvent tout régler tous seuls dans leur coin. On ne peut pas tout reposer sur une institution étatique. Il faut s’organiser pour occuper les jeunes, leur proposer des activités. J’ai vu sur les réseaux sociaux des jeunes qui ramassaient des déchets. Positiver. Si les jeunes sont valorisés dans ce qu’ils font et ce qu’ils sont, ils n’auront pas envie de tout casser.
Peu d’assistance éducative pendant les barrages
Sylvie Escrouzailles, juge des enfants, informe qu’en cette période de contestations à Mayotte et de barrages, le pénal fonctionne mais l’assistance éducative, elle, « ne fonctionne quasiment plus ». Sa dernière audience remonte à quinze jours et aucun éducateur est venu. « Depuis, je ne reçois plus personne. La conséquence, c’est qu’il y a des situations à l’extérieur qu’on ne peut pas traiter. » Si les urgences, sur la base de signalements adressés au procureur de la République, peuvent donner lieu à des ordonnances de placements provisoires par le parquet pour mineurs, le juge pour enfants peut difficilement juger. Ces ordonnances pour « arracher » les enfants de leur famille en urgence sont normalement valables pendant quinze jours et débouchent sur une convocation devant le juge, « mais elles vont bien au-delà ».