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Élections législatives : Une bataille plus rude au sud avec huit candidats contre quatre au nord

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La campagne de ces élections législatives anticipées se fait au pas de course. Il ne reste que treize jours, ce mardi.

Ils sont finalement douze à s’être inscrits auprès de la préfecture de Mayotte, la semaine dernière, pour se présenter devant les électeurs mahorais, les 30 juin et 7 juillet. Quatre dans la première circonscription et huit dans la deuxième. A treize jours du premier tour, six enjeux entourent ce retour aux urnes anticipé.

Rassemblement national

Le score de la liste de Jordan Bardella aux élections européennes (52,4%) invite les représentants mahorais du Rassemblement national à l’optimisme. Il s’agit du pourcentage le plus élevé à l’échelle nationale. Mais est-ce que cela va se traduire par un bon score aux élections législatives ? C’est moins sûr. L’implantation locale du parti de Marine Le Pen reste difficile. Saïdali Boina Hamissi, seul candidat RN en 2022, n’avait pu obtenir que 2,6% des voix, soit le septième score au premier tour dans la deuxième circonscription. Cette fois-ci, il s’impliquera en tant que directeur de campagne d’Anchya Bamana, la présidente de Maore solidaire. Cinquième des dernières élections sénatoriales, la fille de Younoussa Bamana compte bien rejoindre les bancs de l’Assemblée nationale pour y représenter le sud de Mayotte.

Forces vives

De quel côté penchent les collectifs mahorais dans le nord de Mayotte ? Suppléant d’Estelle Youssouffa en 2022, Saïd Kambi s’estime avoir été lésé ensuite. Les divergences entre l’ex-présidente du collectif des citoyens de Mayotte et ce dernier se sont faites encore plus visibles lors des barrages de février. Celui qui est un des leaders des Forces vives a été un des rares à ne pas appeler à leur levée. Alors que depuis Paris, Estelle Youssouffa appelait à l’apaisement pendant que le gouvernement essayait d’apporter des garanties concernant la loi Mayotte, Saïd Kambi préférait laisser les barragistes stopper ou non leur mouvement d’eux-mêmes.

Sada

Les yeux seront forcément tournés vers Sada, le soir du premier tour, où un trio local aspire à la même fonction. Dans la commune du sud, deux ex-maires, Anchya Bamana (RN) et Mansour Kamardine, s’y affrontent en compagnie du conseiller départemental du canton, Soula Saïd-Souffou. Le député sortant était sorti large vainqueur en 2022 du duel contre Issa Issa Abdou (59,2% contre 41,8%), et ce, malgré une large coalition contre lui. Il repart dans la bataille avec une légère incertitude dans son camp, puisque Les Républicains se déchirent depuis qu’Éric Ciotti a choisi de s’allier avec le Rassemblement national. Il retrouve également dans sa ville un conseiller départemental qui l’a battu par deux fois en 2022 (à Sada lors des législatives et dans le canton quelques mois plus tard) en la personne de Soula Saïd Souffou.

Majorité présidentielle

Avec deux élus au Sénat en 2023 (Thani Mohamed Soilihi et Saïd Omar Oili), le camp présidentiel dispose déjà de deux parlementaires mahorais. Est-ce qu’il pourra en compter un troisième ? Ce n’est pas arrivé depuis 2022 et la large défaite de la députée sortante Ramlati Ali (7,2%) dès le premier scrutin. Ce ne sera pas dans la première circonscription de Mayotte, où cette fois, personne de la majorité présidentielle n’a voulu s’y aventurer. Et dans le sud, elle s’est compliqué la tâche avec deux candidats. En effet, Renaissance a décidé de soutenir à nouveau Madi-Boinamani Madi Mari, qui a fait une belle campagne en 2022 en arrivant troisième (19%) au premier tour. Le directeur général des services de Chiconi devrait à nouveau faire un gros score dans sa ville. Il y a deux ans, lors du premier tour, il y avait récolté 57,6% des suffrages. Résigné lors des dernières élections à jouer l’alliance, Daniel Martial Henry, le président du Modem mahorais, a aussi décidé de défendre crânement ses chances.

Nouveau Front populaire

Dès l’annonce de la dissolution, les leaders des partis de gauche ont choisi de s’allier pour former le Nouveau Front populaire. Cette union de la gauche a même déjà défini un programme. Plusieurs points y concernent Mayotte. Il y est promis de « cesser de faire de Mayotte un territoire de seconde zone de la République, d’étendre l’aide médicale d’État, aligner les niveaux du RSA et du Smic sur le reste du pays et scolariser systématiquement tous les enfants ». Sur l’immigration, il y est proposé d’« améliorer les conditions d’accueil des exilés à Mayotte et supprimer les conditions empêchant le déplacement entre Mayotte et le reste du territoire ». Localement, Kira Bacar Adacolo (Union pour la sécurité de Mayotte) s’en réclame dans la deuxième circonscription de Mayotte, même si le Nouveau Front populaire n’a pas encore investi ses candidats ultramarins à ce jour.

Reconquête

Sans candidat en 2022, pour sa première année d’existence, le parti d’Éric Zemmour en présente cette fois-ci dans chacune des circonscriptions de Mayotte. C’est le seul dans ce cas. Aurélia Maillard, sa déléguée départementale, est candidate dans le nord, et Marion Moreno dans le sud. Au cours des élections européennes du 9 juin, la formation d’extrême-droite était arrivée à la cinquième place avec 4,9% des voix à Mayotte. Ahumad Salime (divers droite) et Mikhaël Saïfy (Lutte ouvrière) partageront avec ces deux candidates les rôles d’outsiders, mais pas de primo-candidats. En effet, le premier s’est déjà présenté aux élections de législatives de 2002, 2007 et 2022. Lors de la dernière, il avait terminé à la dernière place dans la deuxième circonscription de Mayotte avec 0,38% des suffrages.

La liste des prétendants

Circonscription nord :

  • Estelle Youssouffa (Sans étiquette), remplaçante Fatourani Mohamadi
  • Saïd Kambi (Sans étiquette), Yasmina Aboudou
  • Mikhaël Saïfy (Lutte ouvrière), Arzade Saïdali
  • Aurélia Maillard (Reconquête), Serge Bensoussan

Circonscription sud :

  • Mansour Kamardine (Les Républicains*), Fazianti Djoumoi Tsimpou
  • Soula Saïd Souffou (MDM), Zouhouria Foundi Chebani
  • Madi-Boinamani Madi Mari (Renaissance), Toiyfati Saïd
  • Kira Bacar Adacolo (USM/Front populaire), Kamaria Ali
  • Anchya Bamanda (Rassemblement national), Mahamoud Hamada Sidi Moukou
  • Daniel Martial Henry (Modem), Jeanne Bébé
  • Manon Moreno (Reconquête), James Gerges
  • Ahumad Salime (divers droite), Boinariziki Abdallah Assani

*Une scission s’est formée au sein du parti Les Républicains. Mansour Kamardine ne fait pas partie des candidats adoubés par Éric Ciotti, le président contesté de la formation politique.

Théophane « Guito » Narayanin pas candidat

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Battu par Estelle Youssouffa en 2022, au second tour des élections législatives, Théophane « Guito » Narayanin a indiqué par un communiqué qu’il ne sera pas candidat cette fois-ci. Se disant sollicité, le patron d’IBS avance comme argument que « le calendrier imposé ne [lui] permettra pas d’être candidat à cette élection, étant pour [sa] part actuellement en déplacement à l’étranger dans le cadre d’une opération humanitaire [qu’il a] personnellement initié ». En outre, sa suppléante, Cris Kordjee « ne peut se libérer du fait d’impératifs professionnels ». « Croyez bien que mon amour, mon engagement et mon attachement pour Mayotte restent sans faille, et que je serai toujours présent pour faire entendre la voix des Mahoraises et des Mahorais », ajoute-il.

L’ex-candidat de la première circonscription de Mayotte ne donne, pour le moment, aucune consigne de vote à deux semaines du scrutin. « J’invite l’ensemble de la population à élire des représentants intègres et indépendants qui travailleront sincèrement pour Mayotte, sans arrogance ni népotisme, avec toute la conviction et la transparence qui s’imposent, et qui sauront mettre de côté leurs intérêts personnels au profit de l’intérêt général », fait-valoir, avant de signer : « Votre bien dévoué. Rohoni ya wamaoré paka cho ! ».

L’art donne vie au futur lycée de Longoni

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Lola Paprocki, architecte pour le cabinet Encore Heureux, qui travaille sur le chantier du futur lycée des métiers du bâtiment de Longoni avec Co-architectes, ainsi que Sébastien Eymard, directeur d’Encore Heureux, sont satisfaits de l’avancée des travaux, qui s’est accélérée ces derniers mois.

Prévus jusqu’en 2025, les travaux du futur lycée des métiers du bâtiment de Longoni avancent. Pour marquer le coup, le chantier a ouvert, ce vendredi, ses portes au public, qui a pu voir plusieurs spectacles voués à animer les charpentes du futur établissement. Une occasion pour les futurs usagers de s’approprier les lieux.

Des employeurs prêts à « casser les stéréotypes » sur le handicap

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Des employeurs ont participé à des ateliers, le jeudi 13 juin, à la Maison France services de Combani, pour apprendre comment recruter des personnes handicapées en compagnie de partenaires spécialisés dans l’emploi.

Alors que les entreprises de plus de vingt salariés doivent compter 6 % de travailleurs handicapés, à Mayotte, ce taux est de 0,7 %. Entreprises, associations et partenaires de l’emploi se sont retrouvés, ce jeudi 13 juin, pour apprendre et développer le recrutement de cette partie de la population.

Kawéni 2 remporte “Questions pour une école championne”

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Les collégiens de M’gombani et de Kawéni 2 se sont affrontés dans différents types de duels scientifiques, dont des expériences pratiques.

Commencée en février, la compétition « Questions pour une école championne » s’est achevée mercredi dernier, avec la victoire d’une des équipes du collège Kawéni 2. Une saison réussie pour les organisateurs, qui ont de grandes ambitions pour l’édition 2025.

« Cette dissolution bouleverse la synchronisation des élections présidentielles et législatives »

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Le maître de conférences Thomas M’saïdié était invité à l’Assemblée nationale, le mercredi 5 juin, pour expliquer le statut de Mayotte au regard du droit international.

Thomas M’Saïdié, maître de conférences HDR à l’« Université de Mayotte » (l’universitaire s’oppose au statut d’institut universitaire), revient sur la dissolution de l’Assemblée nationale effectuée le dimanche 9 juin. Règles, conséquences, histoires, il nous explique tout dans cet article.

Qu’est-ce qu’une dissolution ?

Il s’agit d’un pouvoir conféré au président de la République lui permettant de mettre fin au mandat des députés avant l’échéance de cinq ans. Il s’agit d’un pouvoir propre issu de l’article 12 de la Constitution dont l’exercice n’est pas soumis à un contreseing ministériel, mais qui dépend uniquement du chef de l’État. Autrement dit, la mise en œuvre de cette faculté demeure totalement libre, pour autant que le président de la République ait préalablement consulté le Premier ministre et les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat.

La dissolution provoque nécessairement de nouvelles élections législatives, qui doivent se tenir au moins vingt jours ou au plus quarante jours après (la dissolution). Dans le cas présent, la dissolution ayant eu lieu le 9 juin, vous noterez que le président de la République a choisi, ce qui est inédit sous la Ve République, la date presque minimale exigée par la Constitution (21 jours) pour organiser les élections, puisqu’elles se dérouleront les 30 juin et 7 juillet. Afin de réduire le recours abusif à cette mesure, le chef de l’État ne peut pas dissoudre l’Assemblée nationale dans un délai d’un an à la suite de ces élections.

Cette mesure est-elle inédite ?

Cette mesure permet au président de la République notamment de faire face à une situation de crise. Sous la Ve République, elle a été mise en œuvre six fois : deux fois par le Général Charles de Gaulle, en 1962 et en 1968, deux fois par François Mitterrand, en 1981 et en 1988, une fois par Jacques Chirac en 1997 et une fois par Emmanuel Macron en 2024. Les raisons ayant conduit à sa mise en œuvre sont totalement différentes d’une dissolution à une autre.

La première fois, en 1962, De Gaulle avait proposé de réviser la Constitution pour y instaurer l’élection du président de la République au suffrage universel direct, par le biais d’un référendum organisé le 20 septembre 1962 au titre de l’article 11. Une grande partie des parlementaires étaient opposés à la réforme ainsi entreprise. Pour manifester leur mécontentement, les députés ont renversé le gouvernement Pompidou par une motion de censure. En guise de représailles, le Président De Gaulle a dissous l’Assemblée nationale, ce qui a permis aux députés gaullistes d’avoir une majorité absolue dans la nouvelle assemblée, au gouvernement Pompidou de disposer d’une majorité qui lui était favorable, et au président d’asseoir son autorité politique.

La deuxième fois, le général De Gaulle voulait répondre à la crise de mai 1968. La dissolution prononcée le 30 mai 1968 a permis là aussi aux députés Gaullistes de disposer d’une majorité absolue, tandis que les partis de gauche, qui avaient indiqué être prêts à exercer le pouvoir, ont essuyé un échec cuisant. Les deux dissolutions du 22 mai 1981 et du 14 mai 1988 réalisées par Mitterrand avaient pour principal objet de lui permettre de disposer d’une majorité pour mieux gouverner. Les scrutins ont permis à ses gouvernements de disposer d’une majorité favorable à leurs actions.

La dissolution du 21 avril 1997 est sans doute celle qui a suscité le plus d’étonnement. En effet le Président Chirac disposait d’une majorité et pouvait donc mener ses actions sans difficulté. Il a pourtant procédé à une dissolution de « confort », qui a fait basculer la majorité parlementaire et par conséquent, a provoqué la cohabitation la plus longue qu’a connue la Ve République. Cette dissolution était donc un échec. Enfin, la dissolution du 9 juin 2024, totalement inattendue, a pour seul objet de permettre au président de faire face à l’échec de la majorité présidentielle aux élections européennes, alors qu’il avait prétendu qu’il n’y avait pas d’enjeu national. Il espère à travers celle-ci freiner l’essor du Rassemblement national, qui a fait un score historique, en confiant « le choix de notre avenir parlementaire » aux français.

Quel est l’impact de la dissolution sur le travail parlementaire engagé ?

La dissolution a des effets immédiats sur les travaux parlementaires déjà engagés : ceux-ci sont stoppés net et deviennent caducs. Elle entraîne également l’abandon de toutes les commissions et les missions d’information en cours.

Du fait que la dissolution ne produit d’effet que sur l’Assemblée nationale, les travaux entrepris par le Sénat demeurent intacts, même si la pratique veut qu’il cesse tout travail à partir de la date de dissolution jusqu’à la constitution de la nouvelle Assemblée.

Vous voulez dire que les deux projets de loi concernant Mayotte sont définitivement abandonnés ?

Malheureusement, au même titre que les autres projets importants comme notamment celui de la fin de vie, les deux projets de « loi Mayotte » sont gravement compromis. Ils le seront définitivement à moins de disposer d’une majorité propice aux Mahorais et à l’écoute de leurs attentes. Comme le travail parlementaire nécessite un temps d’adaptation souvent long, dont notre île ne dispose pas, compte tenu des défis et enjeux immédiats auxquels nous sommes confrontés, il me semble important de ne pas se tromper sur le choix des élus mahorais qui devraient nous représenter ou défendre notre île à l’Assemblée nationale.

L’étude parlementaire de ces deux textes (dont le contenu n’a jamais été dévoilé) dépendra donc en grande partie de notre choix les 30 juin et 7 juillet 2024. Je ne peux qu’encourager tout le monde à aller voter, il y va de notre avenir.

Est-ce que la dissolution a un impact sur la durée du mandat des députés ?

Bien sûr ! En interrompant le mandat des députés, la récente dissolution a mis un terme à la XVIe législature qui avait commencé le 22 juin 2022. Cette dissolution bouleverse la synchronisation des élections présidentielles et législatives mise en place à la suite de la réforme constitutionnelle du 2 octobre 2000 instaurant le quinquennat présidentiel. En faisant coïncider la durée du mandat présidentiel avec celle du mandat des députés, la révision constitutionnelle de 2000 nous a, jusqu’à présent, mis à l’abri de toute cohabitation, en la rendant difficile voire improbable.

Depuis 2002 donc, les élections présidentielles intervenaient avant les élections législatives, de sorte qu’il était possible de dégager une majorité législative confirmant le scrutin présidentiel. L’inversion des calendriers électoraux due à cette nouvelle dissolution va non seulement rendre la tâche du président de la République plus délicate, puisqu’il n’est pas certain de disposer d’une majorité présidentielle, mais surtout renforcer le rôle du Parlement.

Les futurs députés seront élus pour une durée de cinq ans. Cependant, rien ne s’oppose à ce que le président de la République, qui sera élu en 2027 (sauf scénario de destitution ou de démission), ne décide, comme l’avait fait François Mitterrand en 1981 et en 1988, de dissoudre à nouveau l’Assemblée nationale, pour espérer gouverner avec une majorité présidentielle.

Thomas M’saïdié, maître de conférences HDR à l’« Université de Mayotte »

Un jeune homme de 22 ans tué à Bonovo ce samedi

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Le jeune homme, retrouvé mort à M'tsapéré, ce samedi, présentait une large entaille à l'arrière du cou.

Un jeune homme, âgé de 22 ans, a été retrouvé mort avec une large plaie à l’arrière du cou, dans la soirée de samedi, dans le quartier Bonovo, à M’tsapéré, dans la commune de Mamoudzou. Quatre autres personnes ont été agressées dans ce secteur qui connaît des violences régulièrement entre des bandes de Doujani et M’rowahandra, deux autres quartiers de M’tsapéré. Évoquant des « violences insoutenables » et « des dégradations matérielles à Tsoundzou 1 », la municipalité a réagi par un communiqué. « Au nom de l’ensemble du conseil municipal de Mamoudzou, le maire Ambdilwahedou Soumaïla présente ses condoléances les plus attristées à la famille du défunt, souhaite un prompt rétablissement aux personnes blessées et exprime sa sollicitude auprès des propriétaires des biens dégradés. En attendant que la justice fasse la lumière sur ces faits d’une violence intolérable, le maire réitère son appel solennel envers toutes les forces engagées dans le maintien de l’ordre et la sécurité des biens et des personnes à multiplier les interventions et les réponses fermes face à un tel degré de violences », déclare-t-elle.

Elections législatives : douze candidats à l’assaut des deux circonscriptions mahoraises

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On connaît désormais les candidats mahorais pour les élections législatives des 30 juin et 7 juillet. Ils n'avaient qu'une semaine pour se faire connaître auprès de la préfecture de Mayotte.

La liste des candidats mahorais pour les élections législatives des 30 juin et 7 juillet est désormais connue. Quatre seulement se présentent dans la première circonscription de Mayotte. La députée sortante, Estelle Youssouffa, retrouvera face à elle Saïd Kambi, son ex-suppléant et un des leaders des Forces vives. Aurélia Maillard, représentante du parti Reconquête sur le territoire, se lance dans l’arène pour la première fois. Saïfy Michael Goulamaly, étiqueté extrême gauche, complète le panel dans le nord.

La concurrence sera plus dure dans le sud, où là aussi Mansour Kamardine tentera de garder son mandat, qu’il avait pu renouveler en 2022. La bataille de Sada promet d’être âpre puisqu’il affronte l’ex-maire de la ville comme lui, Anchya Bamana pour le Rassemblement national, et Soula Saïd Souffou (MDM) qu’il l’a battu, il y a deux ans, lors d’une élection départementale partielle pour le canton de Sada-Chirongui. Côté majorité présidentielle, Madi-Boinamani Madi Mari (soutenu par Renaissance) et Daniel Martial Henry (Modem) sont aussi candidats dans la deuxième circonscription. Kira Adacolo Bacar pour l’Union pour la sécurité de Mayotte (USM, divers gauche), Manon Moreno (Reconquête) et Ahumad Salime (Solidarité et Progrès, divers droite) sont eux aussi en campagne.

Théophane « Guito » Narayanin ne sera pas candidat aux élections législatives

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Le patron d'IBS, Théophane "Guito" Narayanin, passe son tour, cette fois-ci.

Battu par Estelle Youssouffa en 2022, au second tour des élections législatives, Théophane « Guito » Narayanin a indiqué par un communiqué, ce vendredi, qu’il ne sera pas candidat aux élections législatives des dimanches 30 juin et 7 juillet. Se disant sollicité, le patron d’IBS avance comme argument que « le calendrier imposé ne [lui] permettra pas d’être candidat à cette élection, étant pour [sa] part actuellement en déplacement à l’étranger dans le cadre d’une opération humanitaire [qu’il a] personnellement initié ». En outre, sa suppléante, Cris Kordjee « ne peut se libérer du fait d’impératifs professionnels ». « Croyez bien que mon amour, mon engagement et mon attachement pour Mayotte restent sans faille, et que je serai toujours présent pour faire entendre la voix des Mahoraises et des Mahorais », ajoute-il.

L’ex-candidat de la première circonscription de Mayotte ne donne, pour le moment, aucune consigne de vote à deux semaines du scrutin. « J’invite l’ensemble de la population à élire des représentants intègres et indépendants qui travailleront sincèrement pour Mayotte, sans arrogance ni népotisme, avec toute la conviction et la transparence qui s’imposent, et qui sauront mettre de côté leurs intérêts personnels au profit de l’intérêt général », fait-valoir, avant de signer : « Votre bien dévoué. Rohoni ya wamaoré paka cho ! ».

Le Rassemblement national sera défendu par Anchya Bamana

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L’ancienne maire de Sada, Anchya Bamana a accepté l’investiture du Rassemblement national dans la circonscription du sud de Mayotte.

Anchya Bamana est investie officiellement candidate Rassemblement national pour les élections législatives du 30 juin et 7 juillet dans la deuxième circonscription de Mayotte. Le parti de Marine Le Pen, qui continue à faire des appels du pied aux Républicains pour former un bloc de droite, n’exclut pas d’investir un autre candidat dans la circonscription du nord dans des conditions similaires. 

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Les cadres du Rassemblement national sont venus soutenir Anchya Bamana, lors de l’annonce de sa candidature, ce jeudi, à Mamoudzou.

Alors qu’elle avait déjà fait un appel du pied pendant les élections européennes, Anchya Bamana a officiellement été investi par le Rassemblement national pour défendre ses couleurs au prochain scrutin législatif, le 30 juin, pour la seconde circonscription (sud) de Mayotte. Les choses sont allées très vite entre mardi matin et ce jeudi. À l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, le soir du 9 juin, la fédération locale du RN n’a pas fait mystère de son intention de se trouver un porte-drapeau pour ces législatives anticipées, y compris pour un(e) candidat(e) non issu(e)s de ses rangs. Leurs yeux étaient tournés vers Les Républicains et les autres formations estampillées de droite lesquelles ont tous décliné cette offre au motif, selon Daniel Zaïdani, que le RN est « un parti raciste ». Anchya Bamana, elle, a pris le contrepoids de cette posture en se déclarant publiquement mardi matin, par voix médiatique, ouverte à toute alliance avec quelque formation politique qui a accepterait de soutenir sa candidature. Une aubaine pour le RN local qui n’en demandait pas tant. « Nous voulons des gens engagés, certains, n’ayant aucune honte à afficher leurs engagements politiques et à aller renforcer la majorité parlementaire qui se dégagerait autour de Jordan Bardella dans la prochaine Assemblée nationale », a tenu à préciser Daniel Zaïdani au cours de la conférence de presse organisée, jeudi matin, au 5/5.

À l’instar du conseiller départemental, Saïdali Boina Hamissi, le délégué départemental a reprécisé que le choix d’investir Anchya Bamana a fait l’unanimité au sein des instances départementales et nationales de son parti, ce mardi. La même démarche pourrait prévaloir d’ici dimanche soir pour la première circonscription législative de Mayotte, à défaut d’une candidature propre du RN. « S’il ne nous est pas possible de présenter une deuxième candidature dans la première circonscription, je prends l’engagement solennel de mettre tous nos moyens à disposition d’Anchiya Bamana pour nous assurer qu’elle remporte le scrutin dans la deuxième », a martelé Daniel Zaïdani, dans la suite des propos de Saïdali Boina Hamisi qui sera le directeur de campagne d’Anchya Bamana.

Pas d’alliance avec les Républicains

Absent ou réalisant des petits scores lors des élections locales, le Rassemblement national voudrait enfin transformer l’essai, cette fois-ci. Ainsi, Daniel Zaïdani a constaté que « le Rassemblement national progresse élection après élection. Toutes les communes de Mayotte ont, sans exception, placé Jordan Bardella en tête des suffrages exprimés lors des élections européennes ». Il a poursuivi son propos en expliquant que « les Mahoraises et Mahorais vivent dans leur quotidien un malaise profond fait d’insécurité, d’immigration massive incontrôlée, d’un projet de loi Mayotte qui n’aboutit pas et d’un flagrant manque de respect du pouvoir à Paris à l’égard des représentants élus de l’île ». Il reconnaît cependant que le chiffre global obtenu sur l’ensemble du territoire ne signifie pas que tous les électeurs soient issus des rangs du RN ou partagent ses idéaux, mais symbolisent plutôt un ras-le-bol, une exaspération de la population locale devant l’incapacité des divers gouvernements successifs à apporter de réponses concrètes aux attentes des Mahorais.

En conclusion de cette première rencontre de campagne des porte-voix de Marine Le Pen avec la presse, l’ancien président du conseil général a réitéré sa main tendue en direction des formations politiques de droite sur le territoire, regrettant le refus clairement exprimé dès lundi par le parti Les Républicains de former bloc de droite. Pour lui, il ne fait l’ombre d’un doute que l’avenir de Mayotte se situe dans ce bloc en question car il ne voit pas comment il peut en être autrement, « entre une France insoumise arrivée derrière le FN, hostile à Mayotte française, à la suppression du droit du sol, considérant Mayotte comme faisant partie d’une même entité comorienne, et un parti présidentiel qui a démontré en deux mandats successifs de son désintérêt total pour Mayotte et la France ». Le Pamandzien n’a pas hésité à accuser le parti LR « de vivre dans le passé et l’illusion que l’union de la droite doit se construire autour de lui », estimant que la configuration de 2024 (favorable au RN) est différente de celle qui a prévalu à l’époque de Jacques Chirac.

« Les temps ont changé et nous devons nous adapter en conséquence », a-t-il lancé en demandant aux électeurs mahorais de faire abstraction des consignes des partis dans l’intérêt supérieur de Mayotte.

Mansour Kamardine se représente

Au même moment qu’Anchya Bamana, dans une vidéo publiée sur X ce jeudi 13 juin, le député sortant Mansour Kamardine du parti Les Républicains a annoncé sa candidature aux élections législatives dans la deuxième circonscription de Mayotte. « Nous vous proposons de nous donner votre confiance pour poursuivre le travail entrepris jusqu’ici, pour apporter les réponses auxquelles notre île a besoin », a-t-il déclaré depuis Paris.

L’ancien maire de Sada a été élu pour la première fois député en 2022, quand Mayotte ne comportait qu’une seule circonscription. Battu par Abdoulatifou Aly en 2007, puis Ibrahim Aboubacar en 2012, il a retrouvé son siège en 2017 dans la deuxième circonscription de Mayotte.

L’eau déclarée non-conforme à Bouyouni, Longoni, Kangani et Trévani

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« Des analyses font état ce jour d’une non-conformité de la qualité de l’eau à Bouyouni. Ces résultats imposent de prendre des mesures de précaution pour garantir la potabilité de l’eau consommée sur le réseau », prévient la Société mahoraise des eaux (SMAE), ce jeudi soir. Quatre villages sont concernés, Longoni, Kangani et Trévani dans la commune de Koungou, et le village voisin de Bouyouni, dans la commune de Bandraboua.

Si l’origine de cette non-conformité n’est donnée, il est demandé « à l’ensemble de la population de ces villages de faire systématiquement bouillir l’eau », une mesure prise en cas de contamination bactériologique. En effet, « l’ébullition permet de stériliser l’eau et d’éliminer ainsi toutes les bactéries présentes. L’eau bouillie peut ainsi être utilisée pour boire, faire à manger et se brosser les dents, sans aucun danger pour la santé », précise le communiqué. En outre, cette eau être stockée dans un récipient dédié, conservée à l’abri de la chaleur et peut être utilisée pendant 48 heures. Des contrôles vont être effectués dans cette zone pour « suivre l’évolution de la situation ».

Erratum

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Dans l’édition de Flash Infos du jeudi 13 juin, dans l’article intitulé : Explosion des cas de VIH à Mayotte : « nous sommes très inquiets », l’unité mobile de dépistage acquise par l’association Nariké M’sada est mentionnée. Elle a été financée par Le Lion’s club Mayotte Lagon, le laboratoire Gilead et la préfecture de Mayotte et non pas par l’Agence régionale de Santé comme mentionné dans l’édition d’hier.

Aïd El-Kébir : il n’y aura pas de transport scolaire ce lundi

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Le réseau halO’ informe l’ensemble de ses usagers, que le lundi 17 juin, jour de l’Aïd El-Kébir, l’ensemble des services des transports scolaires seront suspendus. Les services reprendront dès le lendemain aux horaires habituels. Pour plus de renseignements, les usagers peuvent rester connecté aux alertes infos via « www.halo.yt », suivre les évolutions sur les réseaux sociaux de halO’ Mayotte, contacter le réseau par téléphone au 0269 666 360 ou écrire par courriel à l’adresse contact.mayotte@transdev.com.

Syndicat des eaux : deux entrepreneurs condamnés pour recel de favoritisme

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Avant un grand procès prévu en 2025, des premières condamnations sont tombées, ce mardi 11 juin. Préférant une comparution en reconnaissance de culpabilité, deux entrepreneurs mahorais étaient jugés à Paris pour avoir profité de contrats signés entre 2017 et 2021 avec le syndicat des eaux de Mayotte (le syndicat intercommunal d’eau et d’assainissement de Mayotte à l’époque) sans respecter les règles des marchés publics. L’un, âgé de 53 ans, a vendu et loué en 2017 au syndicat des écrans publicitaires en s’arrangeant avec la présidence du syndicat pour éviter de passer par un appel d’offres (dont le montant minimum est de 90.000 euros). Le président de la 32chambre du tribunal correctionnel a homologué la peine négociée avec le PNF, qui comprend notamment six mois de prison avec sursis, 4.000 euros d’amende et deux ans avec sursis d’exclusion des marchés publics.

Un gérant d’une entreprise de BTP de 47 ans a utilisé la même méthode pour réaliser divers travaux autour de réservoirs ou de forages, pour un total de 322.000 euros. Il a notamment été condamné à huit mois de prison avec sursis, 5 000 euros d’amende et trois ans d’exclusion avec sursis des marchés publics. Les deux sociétés ont été principalement condamnées à payer respectivement 31.000 et 32.000 euros d’amende.

La suite devrait intervenir en 2025 avec à la barre les élus de l’ancienne mandature et l’ex-direction. Le procès pourrait se tenir à Mamoudzou, le Parquet estimant que cela ferait davantage de sens que justice se fasse à Mayotte.

Les barges en exercice d’évacuation le jeudi 20 juin

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Le jeudi 20 juin, à 8h, il ne faudra pas se tromper en montant dans la barge, au nveau du quai Issoufali, en Petite-Terre. La direction des transports maritimes (ex-STM, DTM) prévoit un exercice de mise en situation concernant les procédures d’évacuation de passagers en mer, du Pole vers le Karihani. Pour que cet exercice se fasse, ils ont besoin de participants qui auront comme rôle celui des passagers, et ainsi rendre l’opération le plus réaliste possible. La DTM souhaite par cet exercice, tester, mais surtout améliorer la capacité à répondre à une situation d’urgence réelle, en stimulant une évacuation dans des conditions de sécurité. Il sera encadré, coordonné et géré par une cellule de crise dédiée, qui permettra également d’évaluer les procédures actuelles en matière maritime et, si nécessaire, de les ajuster.

Toute personne souhaitant participer à cet exercice sera attendue au quai Issoufali, en Petite-Terre le jeudi 20 juin, à 8h.

Élection au Medef : L’assemblée générale de ce vendredi ajournée par la justice

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Nizar Assani Hanaffi et Carla Baltus ne s’opposent pas seulement dans le cadre d’élections à la tête du Medef. Ils ne font aussi sur le terrain judiciaire.

Saisi par Nizar Assani Hanaffi via un référé, le tribunal judiciaire de Mamoudzou annule ce jeudi les décisions prises par le conseil d’administration du Medef mahorais du 24 mai. Parmi celles-ci, il y a l’assemblée générale de ce vendredi où les adhérents devaient élire la présidence pour les trois années à venir. Les conditions n’étant pas réunies pour une élection sereine, une administratrice ad hoc a été nommée pour jouer l’arbitre.

Sania Toumani, la petite fée du Magic de Passamaïnty

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Avec 28 points de moyenne, Sania Toumani martyrise les défenses de Mayotte.

A 22 ans, la jeune sportive Sania Toumani est immanquablement l’une des meilleures joueuses de basket-ball de Mayotte. Son club, le Magic basket de Passamaïnty, vient de réaliser un triplé lors de cette saison 2023-2024 avec zéro défaite. Et l’ailière n’y est pas pour rien. Portrait.

Elle enchante le plateau sportif de Passamaïnty depuis des années maintenant. Sania Toumani, l’ailière âgée de 22 ans et qui mesure 1m70, a connu une année 2024 faste puisqu’elle vient d’être sacrée championne de Mayotte et vainqueure de la Coupe de Mayotte. Celle qui est originaire de Passamaïnty a commencé à jour au Magic basket, il y a quinze, en commençant naturellement par l’école de basket du club de son village. « J’ai commencé à jouer depuis toute petite, on m’a intégré dedans et j’y ai pris énormément de plaisir », déclare celle qui oublie sa timidité sur les terrains. Avec son numéro 5 sur le dos, elle a toujours été la meilleure marqueuse de l’île dans toutes les catégories, ayant fait deux saisons successives sans aucune défaite en cadette (U18). Elle est devenue la meilleure joueuse de l’équipe première dès l’âge de 15 ans. Elle tourne à 28 pts en moyenne depuis, une performance unique dans le championnat féminin.

Assidue aux deux entraînements par semaine, elle se rend souvent seule au terrain de basket qui ne se trouve pas loin de chez elle pour faire des entraînements supplémentaires afin de s’améliorer. Profitant de sa taille et ses qualités de drible, elle n’hésite pas à aller provoquer les fautes ou à prendre le meilleur en un contre un. Sa précision lui permettant de tenter les shoots de trois-points et sa bonne défense en fait une joueuse très complète. Dotée d’un bon esprit d’équipe, elle n’hésite pas à transmettre son envie de gagner.

Un palmarès impressionnant

Sur les terrains, ses prestations ont fait du Magic basket une machine à gagner. En 2019, outre une deuxième Coupe de Mayotte en catégorie cadette, elle atteint la finale de la Coupe de Mayotte seniors et fait partie du cinq majeur de la sélection de Mayotte seniors lors des Jeux des Îles de l’océan Indien qui se sont déroulés à Maurice. Elle a 16 ans seulement. En 2020 et en 2023, elle permet par deux fois à Passamaïnty de gagner la Coupe de France régionale. Et même si son équipe a été battue par les Réunionnaises de la Tamponnaise basket-ball (TBB) en finale de l’océan Indien (81-65), elle s’est à nouveau démarquée en plantant 38 points, soit plus de la moitié des pions de son équipe.

Le double projet de loi Mayotte au point mort

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Marie Guévenoux, ministre déléguée des Outremer, reçoit les élus mahorais, la veille de la réunion avec l’Élysée qui a eu lieu, le vendredi 17 mai. (Compte X Marie Guévenoux)

Propositions, discussions, tractations, et au final abandon ?  Le double projet de loi Mayotte est de nouveau mis au placard par les ministres du gouvernement de Gabriel Attal qui doivent tout lâcher pour repartir en campagne. Prévu initialement ce jeudi, le séminaire gouvernemental sur le sujet été finalement annulé en début de semaine.

« C’est le temps de l’amour. Le temps des copains. Et de l’aventure », chantait Françoise Hardy, disparue ce mardi à l’âge de 80 ans. Bénéficiant d’une union de toutes les composantes politiques de Mayotte, le double projet de loi faisait encore l’objet de discussions dans les ministères, ces derniers jours. Emmanuel Macron devait présenter une version aux élus mahorais au cours du mois de juin pour approbation. Mais cette aventure a pris fin cette semaine. La dissolution de l’Assemblée nationale décidée par le président de la République, à la suite de la victoire du Rassemblement national aux élections européennes, est un coup de massue pour Mayotte qui en devient une victime collatérale. « Tous les travaux engagés ont été immédiatement suspendus. […] Cette situation inattendue vient rajouter un degré de complexité supplémentaire au projet », explique Ben issa Ousseni, président du conseil départemental de Mayotte, lors de la dernière réunion du conseil, ce mercredi matin.

Cela faisait un an pourtant que le travail avait commencé. Le territoire avait fait sa part en septembre quand l’ex-ministre chargé des Outre-mer, Philippe Vigier, avait récupéré les 120 propositions du territoire compilées dans un document intitulé « Un territoire, une vision, une programmation ». Sa remplaçante, Marie Guévenoux, venue quatre fois à Mayotte, a souvent évoqué le sujet, dont la première fois avec son ministre de tutelle, Gérald Darmanin. En février, alors que les barrages s’étaient étendus à tout le territoire, le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer avait annoncé sur le tarmac de l’aéroport de Pamandzi que la suppression du droit du sol s’ajouterait à la loi-programme, conditionnant celle-ci à la fin du titre de séjour territorialisé. Mais les tractations ont traîné du côté d’un gouvernement plus prompt à organiser « Mayotte place nette », la version 2024 de l’opération Wuambushu. Il a fallu attendre la réunion du 17 mai à l’Élysée pour qu’on voit enfin un coup d’accélérateur. Le président de la République, Emmanuel Macron, avait fixé un calendrier et sommé ses ministres d’avancer sur le sujet par des réunions avec les parlementaires et des représentants du Département. Deux points d’étape importants étaient actés, l’un début juin impliquant une rencontre élyséenne avec les élus, les présidents des deux chambres parlementaires, les représentants des « commissions parlementaires compétentes » et des groupes politiques. Quinze jours plus tard, le président de la République devait « transmettre aux élus les textes de lois définitifs », selon son entourage.

Ces rencontres d’étape n’ont jamais eu lieu. Empêtrés dans la crise néo-calédonienne, le gouvernement et Emmanuel Macron ont vu le plan être chamboulé très vite. Seuls les rendez-vous ministériels ont pu s’enchaîner, sans toutefois que les représentants des ministères ne donnent beaucoup d’indications sur la future loi. « On est là et on raconte un peu la même chose », a constaté le sénateur Saïd Omar Oili, qui fait tout de même campagne « pour donner une majorité au président de la République ». Les derniers rendez-vous ont pu se faire en début de semaine, nous confirme Maymounati Moussa Ahamadi, la conseillère départementale du canton de Dzaoudzi-Labattoir et co-rapporteuse de la contribution du territoire. Mais ceux du reste de la semaine, dont le séminaire gouvernemental de ce jeudi, ont été annulés.

« Pas d’autre solution que d’attendre »

Concernant l’avenir, la dissolution comporte une autre problématique dorénavant pour le double projet de loi. Que ferait un gouvernement aux couleurs du Rassemblement national ou d’une gauche unie ? Reprendra-t-il les travaux ou laissera-t-il la loi de nouveau au placard ? « Je suis inquiet quant à la suite qui va être donnée à ce projet de loi. Personne ne peut garantir qui va aujourd’hui gouverner la France au mois de juillet », déplore Ben Issa Ousseni. Selon lui, et malgré les promesses faites aux Forces vives de retrouver leurs revendications dans le texte, une reprise du mouvement social n’est pas à l’ordre du jour. « Je crois que le territoire vit cette difficulté comme tout le monde. Les Mahorais savent aussi qu’on n’a pas d’autre solution que d’attendre les votes pour reprendre les travaux, en espérant que ceux qui seront au gouvernement s’inscrivent dans la logique d’une loi Mayotte », souhaite l’élu Les Républicains.

Le président du Cesem (conseil économique, social et environnemental de Mayotte), Abdou Dahalani, est plus pessimiste. Il « trouve qu’on n’a aucune certitude sur le calendrier de relance ». Il préfèrerait d’ailleurs une autre stratégie. « Beaucoup de dispositifs qui nous concernent ne demandent pas une loi. Donc il faudrait travailler avec les directions ministérielles pour prendre ces mesures par des décrets », fait-il remarquer. Au sujet du projet de loi, il voit que « tout le monde en parle, mais on ne sait pas ce qu’il y a dedans. On ne sait pas non plus ce que l’Assemblée nationale (N.D.L.R. dont la configuration changera au second tour des élections législatives, le 7 juillet) va en faire ».

L’eau déclarée non-conforme à Bouyouni, Longoni, Kangani et Trévani

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Ce jeudi soir, la Société mahoraise des eaux indique que l’eau est "non-conforme" à Bouyouni, Longoni, Kangani et Trévani.

« Des analyses font état ce jour d’une non-conformité de la qualité de l’eau à Bouyouni. Ces résultats imposent de prendre des mesures de précaution pour garantir la potabilité de l’eau consommée sur le réseau », prévient la Société mahoraise des eaux (SMAE), ce jeudi soir. Quatre villages sont concernés, Longoni, Kangani et Trévani dans la commune de Koungou, et le village voisin de Bouyouni, dans la commune de Bandraboua.

Si l’origine de cette non-conformité n’est donnée, il est demandé « à l’ensemble de la population de ces villages de faire systématiquement bouillir l’eau », une mesure prise en cas de contamination bactériologique. En effet, « l’ébullition permet de stériliser l’eau et d’éliminer ainsi toutes les bactéries présentes. L’eau bouillie peut ainsi être utilisée pour boire, faire à manger et se brosser les dents, sans aucun danger pour la santé », précise le communiqué. En outre, cette eau être stockée dans un récipient dédié, conservée à l’abri de la chaleur et peut être utilisée pendant 48 heures. Des contrôles vont être effectués dans cette zone pour « suivre l’évolution de la situation ».

Choléra : un nouveau foyer détecté à Tsoundzou 1

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Après Passamaïnty, M’tsangamouji et Koungou, un nouveau foyer de contamination au choléra a été découvert à Tsoundzou 1. Santé publique France comptabilise 18 cas en une semaine dans le village au sud de Mayotte. Alors que la commune de Koungou était la plus touchée, plus aucun cas n’y a été identifié depuis le jeudi 6 juin. Santé publique France révèle que la maladie se concentre davantage sur Mamoudzou. « Dans la plupart des cas, il s’agit de personnes vivant dans des quartiers précaires avec des difficultés d’accès à l’eau potable et des défauts d’assainissement, favorisant la diffusion de la maladie. Comme dans les foyers de Koungou et M’tsangamouji, la très grande majorité des cas déclarent utiliser de l’eau de rivière pour leurs besoins quotidiens (boisson et/ou hygiène corporelle). Cette situation est partagée avec plusieurs autres quartiers informels de certaines communes de Mayotte : non-raccordement des foyers à l’eau potable, absence d’évacuation des eaux usées, partage de latrines, notamment », note l’établissement public.
Sur l’ensemble du département, du 18 mars au mardi 11 juin, il y a eu 166 cas confirmés (162 confirmés et quatre cas probables). Quinze ont nécessité des soins de réanimation, alors que deux décès ont été enregistrés, une petite fille de 3 ans à Koungou et une femme de 62 ans à Cavani. Les recommandations restent « d’observer les règles d’hygiène et de propreté de base, notamment le lavage des mains après le passage aux toilettes et avant la préparation des repas, éviter l’usage et la consommation d’eau non contrôlée et ne pas consommer les aliments ayant été manipulés par les personnes malades ». « En cas de voyage dans ces zones endémiques, le respect des mesures d’hygiène (hygiène alimentaire avec consommation d’aliments cuits et chaud, d’eau en bouteille capsulée, éviction des glaçons, et lavage des mains) reste la meilleure des préventions. »

Élections législatives : Mansour Kamardine est candidat

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C’est désormais officiel. Dans une vidéo publiée sur X ce jeudi 13 juin, le député sortant Mansour Kamardine du parti Les Républicains a annoncé sa candidature aux élections législatives dans la deuxième circonscription de Mayotte. « Nous vous proposons de nous donner votre confiance pour poursuivre le travail entrepris jusqu’ici, pour apporter les réponses auxquelles notre île a besoin », a-t-il déclaré depuis Paris.
L’ancien maire de Sada a été élu pour la première fois député en 2022, quand Mayotte ne comportait qu’une seule circonscription. Battu par Abdoulatifou Aly en 2007, puis Ibrahim Aboubacar en 2012, il a retrouvé son siège en 2017 dans la deuxième circonscription de Mayotte.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes