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Mamoudzou lance un programme pour les jeunes en errance

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La mairie de Mamoudzou a missionné le CCAS (centre communal d’action sociale) et l’organisme de formation OIDF pour aller à la rencontre des jeunes éloignés de l’emploi. Le but : leur proposer un accompagnement personnalisé pour les insérer sur le marché du travail. Une première réunion a eu lieu, le vendredi 14 octobre, à la MJC de Kawéni.

« De nombreux jeunes sont en errance dans la commune de Mamoudzou, ils ne savent pas quoi faire ni où aller pour être accompagné. Nous avons donc voulu lancer un projet pour les aider », déclare Nafouanti Abdou Waladi, conseillère en insertion professionnelle au sein du centre de formation OIDF. Cet organisme a été sélectionné par la ville de Mamoudzou, qui finance le dispositif, pour favoriser l’insertion des jeunes de la commune, en partenariat avec le centre communal d’action sociale (CCAS).

Ce vendredi matin signait l’ouverture du dispositif avec l’organisation de la première réunion d’information à la MJC de Kawéni. Cinq autres suivront à M’tsapéré, Passamaïnty, Cavani, Tsoudzou 1 et Mamoudzou (voir ci-dessous). « L’intérêt est d’aller directement dans les quartiers, à la rencontre des jeunes qui sont déscolarisés, ne trouvent pas de travail ou de formation », souligne Baraka El-Habib, éducateur de rue au sein du CCAS.

Au total, près de quarante jeunes étaient réunis pour ce premier rendez-vous. Parmi eux, Evlyne Ngerageze, 16 ans, qui aimerait devenir comptable. « Je cherche des informations pour rejoindre une formation puis intégrer une entreprise », détaille la jeune femme. Assise parmi l’assemblée, Hachimia Abdou, souhaite, quant à elle, devenir agente d’accompagnement à l’éducation de l’enfant (Atsem) et travailler dans une école. « Aujourd’hui, je suis en service civique au sein de l’association Coup de pouce, qui aide les jeunes ayant quitté l’école et qui souhaitent y retourner », précise-t-elle.

80 jeunes en bénéficieront

Pour la ville de Mamoudzou, le CCAS et l’organisme de formation, l’idée est en effet d’aiguiller les jeunes vers des formations, en fonction de ce qui les intéresse, et de les aider à trouver un emploi. « Après la réunion, nous allons discuter individuellement avec toutes les personnes intéressées pour savoir ce qu’elles veulent faire », indique Nafouanti Abdou Waladi.

Environ 80 personnes pourront bénéficier de cet accompagnement pendant trois à six mois. Seules conditions requises : avoir au moins 16 ans et être inscrits à Pôle emploi. « Nous pourrons accompagner les personnes qui ont des difficultés dans leurs démarches administratives », précise la conseillère en insertion.

« Ce n’est pas la première fois qu’on nous propose un accompagnement »

Dans l’assemblée, certains restent toutefois sceptiques. « Ce n’est pas la première fois que des élus viennent ici pour nous proposer un accompagnement. On suit des formations pendant six mois, puis après il ne se passe plus rien », regrette Faridi Sahari, qui a lui-même appris à devenir carreleur, sans trouver d’emploi. « Je suis partie en métropole pour m’engager dans l’armée », poursuit-il. « Aujourd’hui, je veux revenir à Kawéni. J’aimerais m’engager dans une association ou un organisme pour véritablement accompagner les jeunes. » Iri Nadjib, venu assister à la réunion, lui aussi, partage ce constat. « Ici, tous les jeunes veulent travailler. Mais personne ne s’y intéresse, ils sont oubliés », estime-t-il.

Avec ce nouveau dispositif, l’objectif est « véritablement d’insérer les jeunes sur le marché du travail », insiste Zaounaki Saindou, conseillère d’insertion professionnelle au CCAS de Mamoudzou. « La mairie finance les formations, l’idée est donc qu’il y ait des résultats et nous allons tout faire pour accompagner les jeunes », prévient-elle. De la rédaction du curriculum vitae et de la lettre de motivation, jusqu’à la préparation à un entretien d’embauche. « Mais tout est question de motivation, nous ne sommes pas là pour vous tirer mais pour vous pousser », insiste-t-elle.

Pour l’organisme de formation, spécialisé dans le BTP et la sécurité, l’objectif avec ce dispositif est également de former des personnes à des métiers en tension, pour lesquels les entreprises ont des difficultés de recrutement. « Évidemment, personne ne sera forcé de travailler dans le BTP », glisse Nafouanti Abdou Waladi, conseillère en insertion professionnelle. « Si nous n’assurons pas les formations qui intéressent les jeunes, nous les orienterons vers d’autres organismes. »

 

Le calendrier des prochaines réunions

Après Kawéni, cinq nouvelles rencontres sont prévues sur le territoire de la commune de Mamoudzou. Toutes auront lieu de 9h à 12h : lundi 24 octobre à la MJC de M’tsapéré, mardi 25 octobre à la médiathèque Rama M’SA de Passamaïnty, vendredi 28 octobre sur la place publique au « rond-point des petits loups » à Cavani, lundi 31 octobre sur la place publique de Tsoundzou 1 et lundi 7 novembre à la MJC de Mamoudzou.

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