Ce vendredi 31 janvier, Elisabeth Borne, ministre de l’Éducation nationale, a visité le lycée professionnel de Dzoumogné à Mayotte après avoir visité le collège de Chiconi et avant de s’entretenir avec les syndicats, parents d’élèves et étudiants. L’objectif de sa visite était de constater les conditions de formation des élèves et de discuter des défis de la reconstruction de l’île.
Après avoir visité le collège de Chiconi, grandement endommagé par Chido, en compagnie du ministre des Outre-mer Manuel Valls ce vendredi, Elisabeth Borne s’est rendue au lycée professionnel de Dzoumogné. Ils étaient nombreux, élèves et enseignants, à s’être préparés pour accueillir la ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. La cheffe d’établissement, Suzie Martias, se montre enthousiaste mais aussi très réaliste. « Nos élèves vont participer activement à la reconstruction de Mayotte, et c’est une opportunité qu’ils ne reverront pas de sitôt. Il est important que la ministre vienne voir concrètement comment nous contribuons à cette reconstruction », souligne-t-elle, avec conviction.
Sous la chaleur d’une des salles d’ateliers, la ministre rencontre les jeunes en formation. Dans une salle dédiée à la climatisation, des élèves du bac métiers du Froid et des Énergies renouvelables travaillent sous l’œil attentif de leurs professeurs.
« C’est mon outil que vous voyez là », exprime un enseignant en désignant une perceuse usée qu’il utilise pour ses travaux pratiques. L’enseignant ne comprend pas les investissements pour le futur lycée de bâtiment de Longoni au détriment du sien.
Au sein de la cour de l’établissement, des élèves de terminale l’interpellent, impatients de la voir et de poser pour des photos. Les sourires sont nombreux, mais derrière la joie, des préoccupations se cachent.
« Chido ouvre l’opportunité de se mettre au travail »
Ousmane Irchadi, 18 ans, se confie plus tard sur l’enjeu de sa visite. « Je la remercie d’être venue nous rendre visite. On est là pour étudier. Moi, je pense qu’il faut qu’elle nous aide avec nos papiers, comme ça on pourra travailler, et ne pas finir dans des situations de délinquance. Et puis, avec un peu d’aide, on pourrait aussi participer à la reconstruction de Mayotte. »
La ministre poursuit sa visite dans la salle des professeurs, récemment rénovée après le passage d’un cyclone. « Nous avons un établissement très vieux, et nous sommes en attente du nouveau lycée de Longoni », explique Suzie Martias. « Chido ouvre l’opportunité de se mettre au travail et de montrer les compétences des uns et des autres.»
250 à 300 millions d’euros pour reconstruire les écoles
Concernant le coût des réparations des établissements scolaire, la ministre précise lors d’un point presse que le « premier ordre de grandeur est de l’ordre de 250 à 300 millions d’euros » et rappelle que l’État a proposé de reprendre la compétence pour les écoles et de financer l’ensemble.
Après cette rencontre, Elisabeth Borne s’est rendue au rectorat pour échanger avec les syndicats, les parents d’élèves et des représentants des étudiants. Avec les premiers, elle a pu discuter des différentes revendications qu’ils portent et motive la grève des enseignants en cours depuis la rentrée. « On est revenus sur l’aide d’urgence avec un formulaire simplifié pour que tout ceux qui en ont besoin puisse en bénéficier », explique-t-elle. Concernant l’indexation, le sujet est aussi venu sur la table, et la ministre affirme que des réponses seraient apportée pour la mi-mars. Elle affirme qu’un travail important est engagé pour aboutir à des mesures d’attractivité, elle espère également mi-mars, afin d’attirer et de maintenir le personnel sur le long terme. « Tous ces sujets sont sur la table », indique-t-elle, incluant également la demande de retraite complémentaire des contractuels. Elle a tenu a féliciter les professeurs pour leur dévouement, et a rappelé qu’au lieu d’une semaine, les prochaines vacances en dureront deux.
Elle a également souhaité rassurer les classes à examen, en indiquant que ces derniers verront leurs modalités adaptées. Elle fera des annonces dans les jours qui viennent, mais évoque déjà un contrôle continu pour le brevet, un allègement du nombre de texte pour les épreuves anticipées du bac, ou encore un allègement des périodes de stage.
La ministre a également insisté sur l’importance de la santé psychologique des professeurs et des élèves et rappelé que des cellules d’écoute étaient en place. Elle indique également que le ministre de la Santé devrait prochainement venir sur l’île, et qu’elle souhaite mettre en place avec lui et l’Agence régionale de santé (ARS) des visites médicales dans les établissements pour chaque élève.