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« Lutter contre l’immigration clandestine en développant l’agriculture comorienne »

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Flash Infos : Quand a été créée l’Union des chambres et pourquoi vous êtes-vous présenté pour en être le président ?

Mohamed Soilihi : L’institution existe depuis cette année 2016. Avant elle était rattachée à la CCI des Comores. J’ai été à l’initiative de la création de la structure. Avant de mettre en place cette structure, j’ai fait un constat simple : il y a un manque de représentativité des agriculteurs, éleveurs et pêcheurs auprès des institutions étatiques. C’est une loi (votée à l’unanimité – une première dans l’histoire de l’Union des Comores) qui a créé l’Union. Elle est composée uniquement d’élus. Elle est sous tutelle de l’État (vice-président en charge de la production et le vice-président de l’économie).

FI : N’est-ce pas paradoxal qu’un Mahorais soit à la tête d’une telle institution par rapport aux relations qu’entretiennent Mayotte et le reste des Comores ?

MS : Non, je ne pense pas car je n’ai jamais souffert d’une crise identitaire insulaire. Je me considère comme un homme appartenant à une géographie multiple.

FI : Quelles sont donc les missions de l’Union ?

MS : Elles s’articulent autour de trois axes principaux à savoir la représentation des intérêts des éleveurs, pêcheurs et agriculteurs auprès des autorités nationales et territoriales, la réalisation d’études/analyses des membres de l’Union sur la thématique agricole ainsi qu’assurer un service de proximité au développement des territoires ruraux et des entreprises agricoles.

FI : Au-delà de ces missions, les chambres que vous représentez ont pour but d’endiguer l’immigration clandestine à Mayotte en provenance des Comores par le biais du développement agricole. Comment souhaitez-vous opérer ?

MS : Aux Comores, la terre est riche car volcanique. C’est bien connu, nous avons le pouvoir vert (la terre et la forêt) et la richesse bleue l’océan. Et encore aujourd’hui, 80 % de la population active travaillent dans l’agriculture aux Comores. Mais trop peu d’exploitants agricoles arrivent à vivre de leur activité. Et ce sont principalement ces gens-là qui prennent le kwassa pour le 101ème département français, pas des fonctionnaires. Il ne faut pas oublier que la plupart des Comoriens qui viennent ici à Mayotte sont en quête de dignité par le travail. Si cette disparité entre Mayotte et le reste de l’archipel continue, l’immigration massive va persister. Le but est donc de créer des projets fixateurs dans les zones rurales et trouver un moyen pour les paysans de commercialiser le fruit de leur travail. Si c’était déjà le cas, personne ne prendrait le risque de traverser ce bras de mer. Les trois maux des Comores sont l’insécurité alimentaire, la pauvreté de masse et le chômage des jeunes. Pourtant concernant ce dernier, l’agriculture est pourvoyeur d’emploi mais c’est parce que la filière comorienne n’est pas structurée qu’elle ne fournit pas assez d’emploi à l’heure actuelle.

FI : Que peuvent donc faire les Comores et la France conjointement pour remédier à ces problèmes ?

MS : Les contentieux entre Mayotte et les Comores sont si étroitement liés que la neutralité devient impossible alors que pour l’intérêt de tous, les relations devraient être apaisées. Mais ça, c’est le rôle des politiques. Actuellement, il y a trop de barrières phytosanitaires pour que les Comores (ou d’autres pays de la région) commercialisent leurs produits agricoles à Mayotte ou aux Comores. Il faudrait que la France et l’Europe assouplissent un peu leurs mesures dans ce domaine ou alors qu’ils accompagnent les Comores pour qu’ils puissent entrer dans les clous de ces mesures. C’est le cas par exemple avec l’Interreg (65 millions d’euros pour une période s’étalant de 2014 à 2020) signé en 2015. Ce n’est pas suffisant mais c’est un début. Mais la priorité aujourd’hui, c’est l’autosuffisance alimentaire car pour le moment nous importons encore beaucoup et tout comme des produits de base comme les bananes, le manioc. La raison de cet état de fait, c’est l’archaïsme de l’agriculture comorienne encore basée sur le M’baya (faucille), un outil qu’on utilise pour tout (creuser, couper etc.). Par conséquent, il y a un manque de mécanisation de cette agriculture. Autre handicap, l’état des pistes rurales (difficulté d’accès aux champs) et les retenues collinaires construites sous Bob Denard qui ont été laissées à l’abandon. On n’a pas su sauvegarder cet héritage. Tout cela est la résultante d’une simple négligence. C’est un vrai gâchis. Ces structures peuvent être réhabilitées mais il faut beaucoup de moyen car elles sont en mauvais état. Quoi qu’il en soit, il n’y pas de pays sans avenir mais il y a des pays sans projets.

GD

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