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Tortues : deux braconniers condamnés à 18 mois de prison ferme par la chambre d’appel de Mamoudzou

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Ce jeudi 6 mai avait lieu le procès en appel de deux braconniers de tortues interpellés au mois de février en Petite-Terre. Résultat ? 18 mois de prison ferme avec un maintien en détention ainsi que 14.000 euros de dommages et intérêts pour l’un des auteurs des faits et 18 mois d’emprisonnement avec mandat d’arrêt ainsi que 3.500 euros de dommages et intérêts pour le second.

Souvenez-vous, c’était en février. Ibrahim I. et Nail A. sont interpellés dans le cadre d’un braconnage de tortue verte sur la plage de Titi Moya. Jugés en comparution immédiate le 26 février 2021, ils sont condamnés à 6 mois de réclusion criminelle pour braconnage d’une espèce protégée. Pris en flagrant délit au moment des faits, Ibrahim I. avait reçu un mandat de dépôt, contrairement à son complice toujours en liberté à ce jour. Une situation qui a poussé le parquet à faire appel de la décision. L’affaire a donc atterri sur le bureau de la chambre d’appel de Mamoudzou, ce jeudi.

 

Un court rappel des faits

 

Pour rappel, Ibrahim I. et Nail A. avaient été repérés par des membres de l’association Oulanga Na Nyamba lors d’une mission bénévole de surveillance des plages. Les forces de l’ordre étaient intervenues, et Ibrahim I. avait été pris en flagrant délit au-dessus du corps sans vie de l’animal. Nail A. quant à lui, avait été retrouvé plus tard dans la nuit par la brigade de gendarmerie, transportant un sac rempli de viande de tortue. Il niait les faits.

 

“22 kg de viande ça fait beaucoup pour manger”

 

De retour devant les magistrats, Ibrahim I. présent ce jeudi à la chambre d’appel, a soutenu que la chaire de tortue était destinée à sa consommation personnelle. Un motif également évoqué par son complice, absent de la séance, mais qui aurait déclaré vouloir réaliser un voulé avec la viande qu’il transportait. Pourtant, peu de doutes subsistent quant au mode opératoire des deux individus. Les témoins ont rapporté des gestes précis et des intentions claires. “La tortue a été mise sur le dos avant d’être découpée.” Équipé de couteaux, Ibrahim I. a été surpris en train de morceler l’animal, avant de dissimuler la carapace dans le sable. “22 kg de viande ça fait beaucoup pour manger, c’était la première fois que vous faisiez cela ?”, lance le juge au prévenu. “C’était la première fois que je faisais ça, mais j’ai déjà consommé de la viande de tortue”. Pas franchement pertinent pour les magistrats, qui opteront pour une peine plus sévère qu’en première instance : 18 mois de prison ferme avec un maintien en détention ainsi que 14.000 euros de dommages et intérêts pour le premier et 18 mois d’emprisonnement avec mandat d’arrêt ainsi que 3.500 euros de dommages et intérêts pour le second.

 

La sauvegarde d’un animal en danger

 

Une petite victoire, alors que le trafic de tortue verte ou chelonia mydas demeure encore aujourd’hui très lucratif malgré leurs statuts d’espèces protégées. Les décisions de justice telles que celle-ci semble toutefois se multiplier, redonnant un peu d’espoir aux associations protectrices de l’environnement comme Oulanga Na Nyamba, les Naturalistes de Mayotte, l’Association Pour la Protection des Animaux Sauvages ou encore Sea Shepherd constituées partie civile. “Mayotte a des moyens, des institutions pour protéger les espèces menacées. Nous nous devons d’agir pour la biodiversité. Nous avons la chance d’avoir sur l’île plus de 100 plages reconnues comme lieux de ponte pour les tortues. De plus, sur notre territoire nous retrouvons cinq des sept espèces connues de tortues marines et deux d’entre elles viennent s’y reproduire” rappelle ainsi Maître Trouvé, avocate représentant les associations Oulanga Na Nyamba, Les Naturalistes de Mayotte et l’ASPAS. La lutte continue !

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