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Des blocages à Vahibé pour changer « l’image qui nous colle à la peau »

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Depuis lundi, une cinquantaine d’habitants bloquent les allées et venues à l’intérieur de Vahibé pour éveiller les consciences de la population et des autorités compétentes. Si le maire de Mamoudzou propose des solutions à court terme, le groupe de manifestants veut aller plus loin : décaser les responsables de cette image délétère et relever le défi du vivre-ensemble.

Si M’Tsapéré connaît son lot de barrages depuis lundi, c’est aussi le cas du côté de Vahibé. Moins exposé politiquement et enclavé géographiquement, le village vit pourtant au rythme des blocages. Non pas sur la route départementale, mais à l’intérieur même de la localité. « L’objectif de nous enfermer est d’éveiller les consciences, de discuter et de trouver des solutions », confie Zalifa, la porte-parole du mouvement, dont la décision remonte à dimanche dernier. Rassemblés ce jeudi matin sous un kiosque, une grosse dizaine de manifestants patientent avant de se rendre dans l’une des trois écoles fermées depuis le début de la semaine pour échanger avec des parents d’élèves. « Les enseignants titulaires veulent demander leur mutation à cause de l’insécurité. Cela nous alerte et nous inquiète. »

Professeur, assistant socio-éducatif, conseiller en insertion professionnelle, entrepreneur dans le BTP… Tous en ont plein la casquette de ce sentiment d’impuissance chronique. « Nous sommes tous des jeunes actifs, nous ne sommes pas des voyous comme nous l’attendons par-ci par-là », poursuit la trentenaire, lassée de cette image négative qui leur colle à la peau. « Quand nous disons que nous sommes de Vahibé, le regard change immédiatement ! » Rapidement rejointe par l’une de ses acolytes, agacée quant à elle d’être cataloguée de « sauvage » et de « coupeur de route ».

Mais avant même de pouvoir retrouver un semblant de paix, notamment avec Combani et Passamaïnty, encore faut-il réussir à s’entendre avec son propre voisinnage… « Par rapport à l’histoire de notre village et à nos différents héritages politiques, nous ne devrions pas être réunis aujourd’hui. Et pourtant, nous avons fait le pari du vivre-ensemble de manière intelligente », concède la responsable de projets, en guise d’exemple et de motif d’espoir.

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Les manifestants se désolidarisent des blocages sur la route nationale, comme ce jeudi matin.

Chasser les parents de délinquants

Depuis le début de semaine, les réunions publiques s’enchaînent avec la mairie de la ville chef-lieu. La dernière en date remonte à mercredi, en milieu d’après-midi. « Ils ont proposé l’élagage immédiat des arbres pour empêcher les jeunes de se cacher », relate Zalifa. Un nouvel échange doit se tenir ce samedi pour élaborer un vrai plan de travail et mettre en place des procédures. Une première salve d’annonces pas franchement au goût d’Issouff. « Nous voulons actions concrètes et urgentes. Aujourd’hui, nous nous faisons voler et agresser tous les jours. Ce que nous voulons est à la fois simple et compliqué : que les parents de délinquants soient chassés avec leurs enfants. Nous marquerons enfin les esprits si nous faisons comme les autres, à savoir démolir et dégager », résume l’économiste en bâtiment, pas convaincu par l’application du système judiciaire dans le 101ème département alors qu’il dénombre 13 familles à problèmes sur Vahibé. « Les issues juridiques, c’est un échec à 98%. Si j’ai accepté de perdre mon temps, ce n’est pas pour rien… Trop, c’est trop ! »

Moins vindicative que son compère, Zalifa milite davantage pour des « réponses sociales » sur le long terme, telles que « l’insertion des jeunes », même si elle dénonce « une absence des autorités compétentes » à ce sujet. « Nous voulous mettre nos métiers à profit, mais nous ne pourrons le faire sans stabilité », martèle Yasser. Avant que tout le groupe ne brandisse à l’unanimité sa carte d’électeur pour mettre en garde les responsables politiques. « Vahibé fait partie de Mamoudzou et de Mayotte, que nous le voulions ou non », lâche l’une des manifestantes. « À l’approche des élections, on vient à notre rencontre, puis plus rien. Nous avons le sentiment d’exister tous les cinq-six ans seulement », complète Zalifa. Visiblement, ce temps semble révolu ! Eux en tout cas ont bien l’intension de prendre leur destin en main, une bonne fois pour toute.

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