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Mayotte : Plus de 200 demandeurs d’asile dorment dans la rue à Cavani

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En fin de semaine dernière, des centaines de demandeurs d’asile manifestaient à Cavani pour faire respecter leurs droits. Depuis l’interdiction de la vente à la sauvette dans le centre-ville de Mamoudzou et la reprise des opérations de destruction de l’habitat illégal, ces hommes, femmes, enfants, personnes malades et handicapées dorment dans la rue, sous la pluie, sans avoir de quoi se nourrir. Si les 40 plus vulnérables d’entre eux ont pu être logés provisoirement en urgence, le sort d’au moins 200 autres personnes reste encore incertain. 

Ils sont au moins 250 et pourtant, ils sont invisibles. Jeudi et vendredi, des demandeurs d’asile manifestaient près du stade de Cavani pour demander, comme souvent à Mayotte, de faire valoir leurs droits. Et pour cause. En métropole, toute personne ayant formulé une demande d’asile auprès de l’Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides) peut bénéficier d’un logement d’urgence et d’une allocation de subsistance le temps de l’instruction de son dossier. Un forfait moyen de moins de 20 euros par jour auquel ne peuvent tout bonnement pas prétendre les demandeurs depuis Mayotte, où le dispositif n’existe pas. Ils sont ainsi des centaines à tenter de subsister, sans toit, sans nourriture, sans argent, et sans considération. Le phénomène n’est pas nouveau, mais à la suite d’une opération de destruction de l’habitat illégal orchestrée en fin de semaine dernière par la préfecture à M’tsangamouji, ils ont été nombreux à se retrouver à la rue, ou à craindre davantage pour leur situation. Et à vouloir crier leur colère.

« Tout ce que nous demandons, c’est que les lois soit respectées », s’indigne Malik Abdel Abdoul, l’un des porte-paroles des 250 demandeurs d’asile. « Nous aussi, nous avons des droits ! Mais ces derniers temps, des femmes avec des enfants en bas âge dorment dans la rue, sous la pluie, sans toilettes. Il y a aussi des personnes malades et handicapées ! Mais sans boulot, on ne sait pas comment trouver à manger. » Du haut de ses 23 ans, ce natif de la République Démocratique du Congo, dans la région des Grands Lacs, enlisée dans des conflits politico-militaires de longues dates, a rejoint Mayotte il y a un an. Jusqu’alors, il vivait de la vente de shirungu, ou oignons, près de la barge. Un petit boulot clandestin qui lui permettait de payer son loyer. Mais depuis que la nouvelle équipe municipale de Mamoudzou a interdit l’activité des vendeurs à la sauvette dans le centre-ville, Malik Abdel Abdou a été mis à la porte de sa case en tôle pour défaut de paiement.

Un hébergement d’urgence déplacé face aux riverains récalcitrants 

« Depuis la fermeture du marché, beaucoup de gens ont été expulsés de chez eux », souffle à son tour Dakidi Massamda, autre porte-parole du mouvement. En fin de semaine dernière, le jeune homme de 26 ans faisait partie de la délégation de manifestants reçue par la préfecture. Dès samedi, celle-ci propose une mise à l’abri provisoire des 40 personnes les plus vulnérables – pour la plus grande majorité d’entre elles, des femmes avec enfants en bas âge. Toutes devaient être logées à la MJC de M’Gombani, jusqu’à ce que les riverains et le collectif des citoyens de Mayotte s’y opposent et ne les poussent à déménager vers un lieu que les associations préfèrent taire, par peur des représailles de la part des habitants.

Depuis, les plus de 200 personnes restantes attendent, nuit et jour, devant les locaux de Solidarité Mayotte, la seule structure locale à venir en aide aux demandeurs d’asile. « Nous avons organisé une distribution alimentaire samedi. Mais depuis, plus rien. Nous laissons ces gens dehors, la nuit, alors qu’il pleut depuis plusieurs jours », déplore Romain Reille, directeur de l’association, dans l’attente d’une nouvelle réponse de la préfecture. Pendant le week-end, plusieurs personnes armées de machettes sont venues menacer les demandeurs d’asile installés sur un carré de bitumes. « Ils disaient qu’ils ne voulaient pas d’Africains chez eux », retrace Dakidi Massamda, qui, moins d’un an plus tôt, fuyait la République Démocratique du Congo où les rebelles le persécutait. « Nous savons que Mayotte n’a pas les moyens de loger tout le monde », reconnaît-il. « Mais si on nous donnait des petits travaux pour que nous nous rendions utiles, comme le ramassage des déchets sur la route, nous aurions au moins de quoi payer nos bangas. »

 

 

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