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Une maison écologique à Mayotte : c’est possible !

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Quand la population mahoraise prépare la riposte

Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

Mayotte : une naissance dont ils se souviendront

Une naissance dans la rue, ce n’est pas si courant. C’est pourtant ce qu’ont vécu Jonathan et Mouna, lundi 18 mai, date à laquelle Sarah, leur petite fille, a décidé d’arriver. Un évènement auquel ont participé quelques passants, sur les lieux par hasard. Et quand s’improvise une chaîne de soutien, cela donne une belle histoire. Récit. 

À Mayotte, “le confinement a révélé la capacité perverse de certains à faire du mal aux autres sans qu’ils ne s’en rendent compte”

Deux mois de confinement peuvent en dire long sur un individu, mais ils peuvent également dévoiler les pires et les meilleurs aspects d’une société. La crise sanitaire a mis en évidence les failles de la société mahoraise, partagée entre la conscience de certains et l’irresponsabilité des autres. Le sociologue Combo Abdallah Combo nous explique pourquoi il est urgent de tirer les leçons de ce confinement et essayer de changer la donne. 

Camille Miansoni, procureur de Mayotte : “Mon rôle est de protéger la société avant tout”

L’affaire du rapt en Petite-Terre qui suscite l’émoi dans l’ensemble du Département est révélatrice de nombre de maux dont souffre la société mahoraise au sein de laquelle nombre de personnes semblent valider l’idée que l’on puisse se faire justice soi-même à défaut d’une carence supposée de l’État. Le procureur de la République, Camille Miansoni, revient ici sur ces éléments. C’est aussi l’occasion pour lui de rappeler le rôle qu’il occupe et la vision qui l’anime alors que les critiques pleuvent sur sa personne.

Soixante-dix mille euros pour une maison écologique de 100 m2, réalisée en deux mois et demi et permettant de faire des économies d’énergie considérables : c’est ce que propose Patrick Zerour grâce à sa société May.villaenbois. Et ce n’est qu’une offre parmi tant d’autres : du chalet massif au chalet moderne, il y a en a pour tous les budgets, avec un prix au m2 bien inférieur à la moyenne. « Sur l’île, le mètre carré se vend en moyenne entre 1 500 et 2 100 euros. Pour les premiers prix d’une maison écologique, je suis à 700 euros le m2 », souligne le gérant, « à prestation égale, mes tarifs sont largement en-dessous ».


Patrick Zerour (à droite) entend développer les chalets en bois écologiques avec son responsable commercial Ali Baco (à gauche).

Sauf que l’entrepreneur, qui ne demande aucune subvention et qui a investi 138 000 euros de fonds propres à Mayotte, se voit bloquer par les pouvoirs publics, faute de Kbis [seul document officiel attestant de l’existence juridique d’une entreprise] et de foncier : depuis un an, des demandes sont en cours afin d’obtenir un terrain pour ses locaux. De plus, sans Kbis, impossible aussi de répondre aux appels d’offre. « J’arrive avec mes propres fonds et je milite pour le développement de Mayotte et pourtant je suis sans cesse freiné », déplore Patrick Zerour. Ce dernier entend aussi développer l’emploi : dès qu’il pourra obtenir un terrain et ouvrir un centre de production, plus de 25 emplois pourraient être créés. « J’aimerais aussi mettre en place un centre de formation. Il y a tout à faire pour le développement de l’île », insiste le maître-artisan.

Des maisons à la carte

May.villaenbois propose différents types de chalets, avec un travail à la carte. Habitation, école, dispensaire, bureau, les formules sont adaptables et peuvent rapidement rapporter à l’investisseur : pour une demande de lotissement, l’acheteur peut par exemple percevoir un revenu locatif dès la livraison des premières maisons, même si le chantier n’est pas fini.

« Le faible prix de mes matières premières  me permet d’être largement moins cher que ce que l’on trouve déjà sur l’île », détaille Patrick Zerour. Un panneau de bois, directement importé de la métropole lui coûte 12 euros alors qu’il est vendu 33 euros à Mayotte !

En faveur du développement durable

Les maisons écologiques incluent un isolement acoustique et thermique, avec un chauffe-eau et une climatisation solaires ainsi qu’un système de récupération des eaux. À l’heure du développement durable, les structures permettent une maîtrise de l’énergie avec des économies considérables. « Pour un chalet moderne, on est dans le cas de la maison passive, c’est-à-dire qu’il est à 80% autonome en énergie. Les eaux de pluie, de la climatisation, etc, sont récupérées et réinjectées dans un réseau secondaire qui va alimenter tout ce qui est hors circuit d’eau potable comme les toilettes ou la machine à laver ». Couplé de panneaux solaires pour la production d’électricité, les économies d’énergie sur l’année sont considérables. « Les maisons sont amortis en 8 ans », déclare Ali Baco, le responsable commercial.

Si les prix du marché actuel se situent entre 1 900 à 2 500 euros le m2, à prestation égale les chalets écologiques ne dépassent pas les 1 350 euros le m2. « On peut aller jusqu’à des structures de 1 000 m2 sans problème », souligne le gérant.

Installé à Mayotte depuis un an, Patrick Zerour n’a pu réaliser jusqu’à présent que des farés sur l’île. Une maison de 180 m2, certifiée BBC « Bâtiment basse consommation d’énergie », est également en cours à Poroani, dans le Sud.

Mais faute de terrain et de Kbis, l’entrepreneur est largement bloqué dans son activité. Pour le moment, il s’organise avec un conteneur-atelier qu’il transporte en camion, en guise d’atelier de construction. « Nous ne demandons pas de subventions, juste de pouvoir travailler. Nous sommes à 100% autofinancé », insiste le maître-artisan.

Son projet permet notamment de réduire l’empreinte écologique de l’île avec des constructions écologiques et économiques. Mais à quand des pouvoirs publics engagés et mobilisés, prêts à soutenir les acteurs économiques ? On entend souvent que Mayotte souffre du manque d’investisseurs « sérieux » : pourtant tout est fait pour les décourager dans leur entreprise. À quand une prise de conscience ?

Raphaëlle Bauduin

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