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30/04/2010 – Vie des entreprises : Artisanat local

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Quand la population mahoraise prépare la riposte

Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

Mayotte : une naissance dont ils se souviendront

Une naissance dans la rue, ce n’est pas si courant. C’est pourtant ce qu’ont vécu Jonathan et Mouna, lundi 18 mai, date à laquelle Sarah, leur petite fille, a décidé d’arriver. Un évènement auquel ont participé quelques passants, sur les lieux par hasard. Et quand s’improvise une chaîne de soutien, cela donne une belle histoire. Récit. 

À Mayotte, “le confinement a révélé la capacité perverse de certains à faire du mal aux autres sans qu’ils ne s’en rendent compte”

Deux mois de confinement peuvent en dire long sur un individu, mais ils peuvent également dévoiler les pires et les meilleurs aspects d’une société. La crise sanitaire a mis en évidence les failles de la société mahoraise, partagée entre la conscience de certains et l’irresponsabilité des autres. Le sociologue Combo Abdallah Combo nous explique pourquoi il est urgent de tirer les leçons de ce confinement et essayer de changer la donne. 

Camille Miansoni, procureur de Mayotte : “Mon rôle est de protéger la société avant tout”

L’affaire du rapt en Petite-Terre qui suscite l’émoi dans l’ensemble du Département est révélatrice de nombre de maux dont souffre la société mahoraise au sein de laquelle nombre de personnes semblent valider l’idée que l’on puisse se faire justice soi-même à défaut d’une carence supposée de l’État. Le procureur de la République, Camille Miansoni, revient ici sur ces éléments. C’est aussi l’occasion pour lui de rappeler le rôle qu’il occupe et la vision qui l’anime alors que les critiques pleuvent sur sa personne.

 

 

{xtypo_dropcap}"L{/xtypo_dropcap}a Mahoraise était cachée, on voulait la montrer au public. En plus, ça faisait un jeu de mot rigolo." Le sourire aux lèvres, Hassani Soulaïmana a un enthousiasme très communicatif. Depuis un mois de demi, son projet d'ouvrir une boutique dédiée à l'artisanat local, située dans un endroit très stratégique à la jetée de Mamoudzou devant le 5/5, voit enfin le jour. Pour cela, ce producteur et fils de producteur d'essence d'ylang-ylang s'est associé à deux autres jeunes tout aussi motivés : Soulaïmana Ali, également fils de distillateur, et Thomas Danflous, qui de son côté travaillait justement sur la valorisation des produits locaux.

Depuis la crise de juillet 2009 qui a fait chuter les exportations d'essence d'ylang-ylang, Hassani cherchait un local pour vendre de l'artisanat "car il n'est pas assez mis en valeur ici", tout en continuant son activité agricole. Il a finalement remarqué en janvier que le point information à la sortie de la barge allait fermer et que le CDTM, propriétaire du bâtiment, avait justement un projet de valoriser la production locale.

 

"Une dynamique positive pour les artisans"

 

"Notre projet a tout de suite plu au CDTM, car en tant que privés nous pouvions vendre la production et avancer les frais", explique Hassani. "C'est aussi un projet très touristique qui participe à une dynamique positive pour les artisans qui ont un lieu pour montrer leurs productions, et nous faisons aussi le lien entre les clients et les prestataires touristiques qui peuvent eux aussi présenter leurs activités", ajoute Thomas.

Les trois associés ont créé leur SARL au mois de mars, avec l'appui de la Boutique de gestion et de la CCI pour constituer leur dossier, et ont signé une convention provisoire avec le CDTM à titre gracieux, avant de négocier prochainement une AOT plus longue sur ce terrain appartenant à l'Etat.

Pour mettre en confiance les artisans, ils ont dû acheter au début sur leurs fonds propres les productions pour constituer leur stock, avec un fonds de commerce de 8.000 €, et 2.000 € en dépôt-vente, en rencontrant un à un une vingtaine d'artisans aux quatre coins de l'île, grâce à une liste fournie par le CDTM.

 

"Inciter les producteurs à faire des produits uniques pour se différencier de Madagascar"

 

Et le succès semble au rendez-vous : aujourd'hui, 32 artisans exposent leurs œuvres, et le dépôt-vente a gagné du terrain. "On demande une remise de 30% pour vendre quasiment au même prix que les artisans". D'autres partenariats sont en cours, et la DDET (direction du développement économique et touristique) du conseil général leur a donné un accord de principe pour les soutenir financièrement, afin de mieux mettre en scène les produits, avec des luminaires, des étagères, des présentoirs, etc.

La boutique offre déjà des gammes de produits très variées : cosmétiques, huiles essentielles, savons, confitures, sirop, jus de fruits, vanille, travail du bois, vannerie, broderie, objets décoratifs, cartes postales, livres, jeux traditionnels, etc. "Notre seule condition, c'est que ça doit être fait à Mayotte", souligne Hassani, qui regrette que certaines personnes aient essayé de lui vendre des articles fabriqués à Madagascar.

"Nous voulons inciter les producteurs à faire des produits uniques pour se différencier de Madagascar par la qualité et l'originalité." Une initiative bienvenue, à l'heure où le développement touristique de l'île est sur toutes les lèvres…

 

Julien Perrot

 

La boutique, située à la jetée de Mamoudzou, devant le 5/5, est ouverte tous les jours de la semaine, de 9h à 18h.

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